Table des matières résumée Introduction PREMIÈRE. PARTIE - L’UNIVERS CENTRAL ET LES SUPERUNIVERS 1. Le Père Universel 2. La Nature de Dieu 3. Les Attributs de Dieu 4. Relations de Dieu avec l’Univers 5. Relation de Dieu avec l’Individu 6. Le Fils Eternel 7. Position du Fils Eternel par rapport à l’Univers 8. L’Esprit Infini 9. Position de l’Esprit Infini par rapport à l’Univers 10. La Trinité du Paradis 11. L’Ile Eternelle du Paradis 12. L’Univers des Univers 13. Les Sphères Sacrées du Paradis 14. L’Univers Central et Divin 15. Les Sept Superunivers 16. Les Sept Maîtres Esprits 17. Les Sept Groupes d’Esprits Suprêmes 18. Les Personnalités Suprêmes de la Trinité 19. Les Êtres Coordonnés d’Origine Trinitaire 20. Les Fils Paradisiaques de Dieu 21. Les Fils Créateurs Paradisiaques 22. Les Fils Trinitisés de Dieu 23. Les Messagers Solitaires 24. Personnalités Supérieures de l’Esprit Infini 25. Les Armées des Messagers de l’Espace 26. Les Esprits Tutélaires de l’Univers Central 27. Le Ministère des Supernaphins Primaires 28. Esprits Tutélaires des Superunivers 29. Les Directeurs de Pouvoir d’Univers 30. Personnalités du Grand Univers 31. Le Corps de la Finalité DEUXIÈME PARTIE - L’UNIVERS LOCAL 32. L’Evolution des Univers Locaux 33. Administration de l’Univers Local 34. L’Esprit-Mère de l’Univers Local 35. Les Fils de Dieu de l’Univers Local 36. Les Porteurs de Vie Un Fils Vorondadeks 37. Personnalités de l’Univers Local 38. Esprits Tutélaires de l’Univers Local 39. Les Armées Séraphiques 40. Les Fils Ascendants de Dieu 41. Aspects Physiques de l’Univers Local 42. Energie - Mental et Matière 43. Les Constellations 44. Les Artisans Célestes 45. L’Administration du Système Local 46. Le Siège du Système Local 47. Les Sept Mondes des Maisons 48. La Vie Morontielle 49. Les Mondes Habités 50. Les Princes Planétaires 51. Les Adams Planétaires 52. Époques Planétaires des Mortels 53. La Rébellion de Lucifer 54. Problèmes de la Rébellion de Lucifer 55. Les Sphères de Lumière et de Vie 56. Unité Universelle TROISIÈME PARTIE - L’HISTOIRE D’URANTIA 57. L’Origine d’Urantia 58. L’Etablissement de la Vie sur Urantia 59. L’Ere de la Vie Marine sur Urantia 60. Urantia pendant l’Ere de la Vie Terrestre Primitive 61. L’Ere des Mammifères sur Urantia 62. Les Races à l’Aurore de l’Homme Primitif 63. La Première Famille Humaine 64. Les Races Evolutionnaires de Couleur 65. Le Supercontrôle de l’Evolution 66. Le Prince Planétaire d’Urantia 67. La Rébellion Planétaire 68. L’Aurore de la Civilisation 69. Les Institutions Humaines Primitives 70. L’Evolution du Gouvernement Humain 71. Développement de l’État 72. Le Gouvernement sur une Planète Voisine 73. Le Jardin d’Eden Solonia 74. Adam et Eve Solonia 75. La Faute d’Adam et Eve Solonia 76. Le Second Jardin Solonia 77. Les Créatures Médianes 78. La Race Violette après les Jours d’Adam 79. L’Expansion Andite en Orient 80. L’Expansion Andite en Occident 81. Développement de la Civilisation Moderne 82. L’Evolution du Mariage 83. L’Institution du Mariage 84. Le Mariage et la Vie Familiale 85. Les Origines de l’Adoration 86. L’Evolution Primitive de la Religion 87. Les Cultes des Fantômes 88. Fétiches, Charmes et Magie 89. Péché, Sacrifice et Expiation 90. Le Chamanisme - Médecine Men et Prêtres 91. L’Evolution de la Prière 92. L’Evolution Ultérieure de la Religion 93. Machiventa Melchizédek 94. Les Enseignements de Melchizédek en Orient 95. Les Enseignements de Melchizédek dans le Levant 96. Yahweh - Le Dieu des Hébreux 97. L’Evolution du Concept de Dieu chez les Hébreux 98. Les Enseignements de Melchizédek en Occident 99. Les Problèmes Sociaux de la Religion 100. La Religion dans l’Expérience Humaine 101. La Nature Réelle de la Religion 102. Les Fondements de la Foi Religieuse 103. La Réalité de l’Expérience Religieuse 104. Croissance du Concept de Trinité 105. Déité et Réalité 106. Niveaux de Réalité de l’Univers 107. Origine et Nature des Ajusteurs de Pensée 108. Mission et Ministère des Ajusteurs de Pensée 109. Position des Ajusteurs par rapport aux Créatures de l’Univers 110. Position des Ajusteurs par rapport aux Mortels Individuels 111. L’Ajusteur et l’Ame 112. La Survie de la Personnalité 113. Les Gardiens Séraphiques de la Destinée 114. Le Gouvernement Planétaire des Séraphins 115. L’Être Suprême 116. Le Tout-Puissant Suprême 117. Dieu Le Suprême 118. Le Suprême et l’Ultime - Temps et Espace 119. Les Effusions du Christ Micaël QUATRIÈME PARTIE - LA VIE ET LES ENSEIGNEMENTS DE JÉSUS 120. L’Effusion de Micaël sur Urantia Mantutia Melchizédek 121. L’Époque de l’Effusion de Micaël 122. Naissance et petite Enfance de Jésus 123. La Prime Enfance de Jésus 124. La dernière partie de l’Enfance de Jésus 125. Jésus à Jérusalem 126. Les deux Années Cruciales 127. Les Années d’Adolescence 128. La Vie de Jeune Homme de Jésus 129. Suite de la Vie d’Adulte de Jésus 130. Sur le Chemin de Rome 131. Les Religions du Monde 132. Le Séjour à Rome 133. Le Retour de Rome 134. Les Années de Transition 135. Jean Le Baptiste 136. Le Baptême et les Quarante Jours 137. Séjour d’Attente en Galilée 138. La Formation des Messagers du Royaume 139. Les Douze Apôtres 140. L’Ordination des Douze 141. Le Commencement de l’Oeuvre Publique 142. La Pâque à Jérusalem 143. Traversée de la Samarie 144. Á Gilboa et dans la Décapole 145. Quatres Journées Mémorables á Capharnaüm 146. La Première Tournée de Prédication en Galilée 147. L’Intermède de la Visite à Jérusalem 148. La Formation d’Evangélistes à Bethsaïde 149. La Seconde Tournée de Prédication 150. La Troisième Tournée de Prédication 151. Séjour et Enseignement au Bord de la Mer 152. Les Prodromes de la Crise de Capharnaüm 153. La Crise à Capharnaüm 154. Derniers Jours à Capharnaüm 155. En Fuite à travers la Galilée du Nord 156. Le Séjour à Tyr et à Sidon 157. Á Césarée de Philippe 158. Le Mont de la Transfiguration 159. La Tournée en Décapole 160. Rodan d’Alexandrie 161. Suite des Discussions avec Rodan 162. Á la Fête des Tabernacles 163. L’Ordination des Soixante-Dix à Magadan 164. La Fête de la Dédicace 165. La Mission en Pérée Commence 166. Dernière Tournée en Pérée du Nord 167. La Visite à Philadelphie 168. La Résurrection de Lazare 169. Derniers Enseignements à Pella 170. Le Royaume des Cieux 171. Sur le Chemin de Jérusalem 172. L’Entrée à Jérusalem 173. Le Lundi à Jérusalem 174. Le Mardi Matin au Temple 175. Le Dernier Discours au Temple 176. Le Mardi Soir sur le Mont Olivet 177. Le Mercredi, Jour de Repos 178. Le Dernier Jour au Camp 179. Le Dernier Souper 180. Le Discours d’Adieu 181. Ultimes Exhortations et Avertissements 182. Á Gethsémani 183. Jésus Trahi et Arrêté 184. Devant le Tribunal du Sanhédrin 185. Le Jugement Devant Pilate 186. Peu avant la Crucifixion 187. La Crucifixion 188. L’Heure du Tombeau 189. La Résurrection 190. Les Apparitions Morontielles de Jésus 191. Apparitions aux Apôtres et autres Disciples Influents 192. Apparitions en Galilée 193. Apparitions Finales et Ascension 194. L’Effusion de l’Esprit de Vérité 195. Après la Pentecôte 196. La Foi de Jésus Introduction 0:0.4 Ces fascicules ont été formulés par une commission d’Orvonton envoyée sur Urantia à cet effet. 0:0.5 Votre monde, Urantia, est l’une des nombreuses planètes habitées similaires comprises dans l’univers local de Nébadon. Cet univers, avec d’autres créations similaires, forme le superunivers d’Orvonton dont la capitale est Uversa, d’où vient notre commission. Orvonton est l’un des sept superunivers évolutionnaires du temps et de l’espace qui entourent l’univers central de Havona, la création sans commencement ni fin de perfection divine. Au cœur de cet univers éternel et central, se trouve l’Ile du Paradis, immobile, centre géographique de l’infinité et demeure du Dieu éternel. 0:0.6 Nous appelons généralement grand univers, l’association des sept superunivers évoluants et de l’univers central et divin. Ce sont les créations présentement organisées et habitées. Elles font toutes partie du maitre univers, qui embrasse aussi les univers de l’espace extérieur inhabités mais en voie de mobilisation. 0:2.1 Les créatures mortelles évoluantes éprouvent un besoin irrésistible de symboliser leurs concepts finis de Dieu. 0:2.2 La conscience cosmique implique la reconnaissance d’une Cause Première, la seule et unique réalité sans cause. 0:2.11 Dans les présents fascicules, le mot DIEU est employé avec les significations suivantes : 0:2.12 1. Dieu le Père – Créateur, Contrôleur et Soutien. Le Père Universel, la Première Personne de la Déité. 0:2.13 2. Dieu le Fils – Créateur Coordonné, Contrôleur d’Esprit et Administrateur Spirituel. Le Fils Éternel, la Deuxième Personne de la Déité. 0:2.14 3. Dieu l’Esprit – Acteur Conjoint, Intégrateur Universel, Dispensateur du Mental. L’Esprit Infini, la Troisième Personne de la Déité. 0:2.15 4. Dieu le Suprême – le Dieu du temps et de l’espace, s’actualisant ou évoluant. Déité personnelle réalisant, en association, l’accomplissement expérientiel de l’espace-temps : l’identité créature-Créateur. L’Être Suprême fait personnellement l’expérience d’accomplir l’unité de la Déité, en tant que Dieu évoluant et expérientiel des créatures évolutionnaires du temps et de l’espace. 0:2.16 5. Dieu le Septuple – Personnalité de Déité fonctionnant effectivement n’importe où dans le temps et l’espace. Les Déités personnelles du Paradis et leurs associés créateurs fonctionnant en deçà et au-delà des frontières de l’univers central et personnalisant le pouvoir, en tant qu’Être Suprême, sur le premier niveau de créature où se révèle, dans le temps et l’espace, la Déité unifiante. Ce niveau est le grand univers, la sphère où les personnalités du Paradis descendent dans l’espace-temps, en association réciproque avec les créatures évolutionnaires qui montent dans l’espace-temps. Fascicule 1. Le Père Universel 1:0.1 Le Père Universel est le Dieu de toute la création, la Source-Centre Première de toutes les choses et de tous les êtres. Pensez d’abord à Dieu comme à un créateur, puis comme à un contrôleur, et enfin comme à un soutien infini. 1:0.2 Les myriades de systèmes planétaires ont tous été faits pour être finalement habités par de nombreux types différents de créatures intelligentes, d’êtres qui peuvent connaitre Dieu, recevoir l’affection divine et aimer Dieu en retour. 1:0.3 Tous les mondes éclairés reconnaissent et adorent le Père Universel, l’auteur éternel et le soutien infini de toute la création. Dans les innombrables univers, les créatures douées de volonté ont entrepris le long, long voyage vers le Paradis, la lutte fascinante de l’aventure éternelle pour atteindre Dieu le Père. Le but transcendant des enfants du temps est de trouver le Dieu éternel, de comprendre la nature divine, de reconnaitre le Père Universel. Les créatures qui connaissent Dieu n’ont qu’une ambition suprême, un seul désir brulant, c’est d’être semblable dans leur propre sphère à ce qu’il est dans sa perfection paradisiaque. Du Père Universel qui habite l’éternité est issu le commandement suprême : « Soyez parfaits comme moi-même je suis parfait. » En amour et miséricorde, les messagers du Paradis ont transmis cette divine exhortation à travers les âges et les univers, même jusqu’à des créatures d’origine animale aussi humbles que les races humaines d’Urantia. 1:0.4 Cette possibilité d’atteindre la perfection divine est la destinée finale et certaine de tout l’éternel progrès spirituel de l’homme. 1:1.2 Le Père Universel n’impose jamais aucune forme de reconnaissance arbitraire, ni d’adoration formelle, ni de service servile aux créatures des univers douées d’intelligence et de volonté. Il faut que – d’eux-mêmes dans leur propre cœur – les habitants évolutionnaires des mondes du temps et de l’espace le reconnaissent, l’aiment et l’adorent volontairement. Le Créateur refuse d’exercer une contrainte sur le libre arbitre spirituel de ses créatures matérielles ou de le forcer à se soumettre. La consécration aimante de la volonté humaine à l’exécution de la volonté du Père est le don le plus précieux de l’homme à Dieu. En fait, une telle consécration de la volonté de la créature constitue le seul don réellement valable qu’il soit possible à l’homme de faire au Père du Paradis. 1:2.7 L’existence de Dieu ne pourra jamais être prouvée par des expériences scientifiques, ni par des déductions logiques de la raison pure. On ne peut réaliser ce qu’est Dieu que dans les domaines de l’expérience humaine. 1:2.8 L’existence de Dieu dépasse complètement toute possibilité de démonstration, si ce n’est par le contact entre la conscience de Dieu dans le mental humain et la présence de Dieu de l’Ajusteur de Pensée qui habite l’intellect mortel et qui est effusé sur l’homme à titre de don gratuit du Père Universel. 1:2.9 En théorie, vous pouvez penser à Dieu en tant que Créateur, et il est le créateur personnel du Paradis et de l’univers central de perfection. Mais les univers du temps et de l’espace sont tous créés et organisés par le corps paradisiaque des Fils Créateurs. Le Père Universel n’est pas le créateur personnel de l’univers local de Nébadon. L’univers dans lequel vous vivez est la création de son Fils Micaël. Bien que le Père ne crée pas personnellement les univers évolutionnaires, il les contrôle dans beaucoup de leurs relations universelles et dans certaines de leurs manifestations d’énergies physiques, mentales et spirituelles. Dieu le Père est le créateur personnel de l’univers du Paradis et, en association avec le Fils Éternel, le créateur de tous les autres Créateurs personnels d’univers. 1:4.1 L’infinité de la perfection de Dieu est telle qu’elle fait de lui éternellement un mystère. Et le plus grand des mystères insondables de Dieu est le phénomène d’habitation divine dans le mental mortel. La manière dont le Père Universel séjourne chez les créatures du temps est le plus profond de tous les mystères de l’univers. 1:4.3 Un fragment de Dieu, une partie intégrante de la divinité, séjourne en chaque être moral de cette planète. Ce fragment ne vous appartient pas encore par droit de possession, mais il est préparé intentionnellement pour ne faire qu’un avec vous si vous survivez à l’existence mortelle. 1:6.4 L’esprit divin prépersonnel, qui habite le mental humain, apporte par sa seule présence la preuve valable de son existence réelle, mais le concept de personnalité divine ne peut être saisi que par la clairvoyance spirituelle résultant d’une expérience religieuse personnelle et authentique. 1:6.5 Pour une amitié entre deux personnes, un certain degré d’affinité morale et d’harmonie spirituelle est essentiel. Une personnalité aimante ne peut guère se révéler à une personne dépourvue d’amour. Même, pour qu’un homme approche la connaissance d’une personnalité divine, il faut qu’il consacre totalement à cet effort tous les dons de personnalité dont il est nanti. Une dévotion partielle et sans enthousiasme sera inefficace. 1:6.6 Mieux un homme se comprend complètement lui-même, et apprécie les valeurs de personnalité de ses compagnons, plus il aura soif de connaitre la Personnalité Originelle, et plus ardemment cet homme connaissant Dieu s’efforcera de devenir semblable à la Personnalité Originelle. Fascicule 2. La nature de Dieu 2:0.1 Le meilleur moyen de comprendre la nature de Dieu est la révélation du Père telle que Micaël de Nébadon l’a développée dans ses multiples enseignements et sa magnifique vie humaine dans la chair. L’homme peut aussi mieux comprendre la nature divine s’il se considère comme un enfant de Dieu et s’il vénère le Créateur du Paradis comme un vrai Père spirituel. 2:1.5 Aucune chose n’est nouvelle pour Dieu et nul évènement cosmique n’arrive par surprise ; Dieu habite le cercle de l’éternité. Ses jours n’ont ni commencement ni fin. Pour Dieu, il n’y a ni passé, ni présent, ni futur. La totalité du temps est présente à tout instant. Il est le grand et seul JE SUIS. 2:1.10 Du fait que le Père Premier est infini dans ses plans et éternel dans ses desseins, il y a impossibilité inhérente chez tout être fini de jamais saisir ou comprendre dans leur plénitude ces plans et desseins divins. L’homme mortel ne peut entrevoir les buts du Père que çà et là, de temps à autre, à mesure qu’ils sont révélés en rapport avec l’exécution du plan d’ascension des créatures sur ses niveaux successifs de progression dans l’univers. 2:2.6 Dieu est éternellement et infiniment parfait. Il ne peut personnellement connaitre l’imperfection sous forme d’expérience propre, mais il partage la conscience de toute l’expérience d’imperfection chez toutes les créatures qui luttent dans les univers évolutionnaires de tous les Fils Créateurs du Paradis. Par les contacts de sa présence divine, le Père Universel participe effectivement aux expériences que tous les êtres moraux de l’ensemble de l’univers font avec l’immaturité et l’imperfection au long de leur carrière évolutionnaire. 2:3.2 Combien il est futile et puéril d’en appeler à un tel Dieu pour qu’il modifie ses décrets immuables en vue de nous éviter les justes conséquences opératoires de ses sages lois naturelles et de ses justes commandements spirituels ! La plus grande punition (qui est en réalité une conséquence inévitable) pour les infractions à la loi et une rébellion délibérée contre le gouvernement de Dieu est la perte d’existence en tant que sujet individuel de ce gouvernement. Le résultat final du péché délibéré est l’annihilation. En dernière analyse, les individus qui se sont identifiés au péché se sont détruits eux-mêmes en devenant tout à fait irréels pour avoir embrassé l’iniquité. 2:4.1 La miséricorde est simplement la justice tempérée par ce type de sagesse qui résulte de la perfection du savoir et de la complète reconnaissance des faiblesses naturelles des créatures finies et des handicaps dus à leur environnement. 2:4.2 Dieu est spontanément bienveillant, compatissant par nature et perpétuellement miséricordieux. Il n’est jamais nécessaire d’avoir recours à l’intervention d’une quelconque influence auprès du Père pour obtenir son affectueuse bienveillance. Le besoin des créatures est entièrement suffisant pour que le Père donne libre cours à sa tendre miséricorde et à sa grâce salvatrice. Puisque Dieu sait tout ce qui concerne ses enfants, il lui est facile de pardonner. Mieux l’homme comprend son prochain, plus il lui est facile de lui pardonner et même de l’aimer. 2:5.1 « Dieu est amour. » Son unique attitude personnelle à l’égard des affaires de l’univers est donc toujours une réaction d’affection divine. Le Père nous aime suffisamment pour nous conférer sa vie. 2:5.5 La plus grande preuve de la bonté de Dieu et la raison suprême pour l’aimer est le don du Père qui habite en vous – l’Ajusteur qui attend si patiemment l’heure où lui et vous ne ferez qu’un pour l’éternité. Bien que vous ne puissiez trouver Dieu par une enquête, si vous voulez vous soumettre aux directives de l’esprit intérieur, vous serez infailliblement guidés pas à pas, vie après vie, à travers les univers et âges successifs, jusqu’à ce que vous finissiez par vous trouver en présence de la personnalité paradisiaque du Père Universel. 2:5.6 Entre vous et Dieu, il y a une prodigieuse distance (d’espace physique) à franchir. Il existe également un grand abime de différences spirituelles qu’il faut combler. Mais, nonobstant tout ce qui vous sépare physiquement et spirituellement de la présence personnelle de Dieu au Paradis, arrêtez-vous et méditez le fait solennel que Dieu vit en vous. À sa propre manière, il a déjà jeté un pont sur l’abime. Il a envoyé quelque chose de lui, son esprit, pour vivre en vous et peiner avec vous pendant que vous poursuivez votre carrière éternelle dans l’univers. 2:7.1 Toute connaissance finie et toute compréhension par des créatures sont relatives. 2:7.9 La religion moderne insiste trop sur une morale isolée qui ne réussit pas à retenir la dévotion et la loyauté de beaucoup d’hommes du vingtième siècle. Elle se réhabiliterait si, en plus de ses commandements moraux, elle donnait une considération égale aux vérités de la science, de la philosophie et de l’expérience spirituelle, aux beautés de la création physique, au charme de l’art intellectuel et à la grandeur de l’accomplissement d’authentiques caractères. 2:7.11 Toute vérité – matérielle, philosophique ou spirituelle – est à la fois belle et bonne. Toute beauté réelle – art matériel ou symétrie spirituelle – est à la fois vraie et bonne. Toute bonté authentique – qu’il s’agisse de moralité personnelle, d’équité sociale ou de ministère divin – est également vraie et belle. Santé physique, santé mentale et bonheur sont des intégrations de vérité, de beauté et de bonté fondues dans l’expérience humaine. Fascicule 3. Les attributs de Dieu 3:0.1 Dieu est partout présent. Le Père Universel gouverne le cercle de l’éternité. Mais, dans les univers locaux, il gouverne par les personnes de ses Fils Créateurs du Paradis, de même qu’il fait don de la vie par ces Fils. 3:2.3 De tous les attributs de Dieu, c’est son omnipotence, spécialement telle qu’elle prédomine dans les univers matériels, qui est la mieux comprise. Vu comme un phénomène non spirituel, Dieu est énergie. Cette affirmation d’un fait physique est basée sur la vérité incompréhensible que la Source-Centre Première est la cause primordiale des phénomènes physiques universels de tout l’espace. Toute l’énergie physique et les autres manifestations matérielles dérivent de cette activité divine. 3:4.1 Le fait que Dieu s’effuse successivement sur les univers à mesure qu’ils sont créés ne diminue en aucune manière le potentiel de pouvoir ni la réserve de sagesse qui continuent à résider et à reposer dans la personnalité centrale de la Déité. En potentiel de force, de sagesse et d’amour, le Père n’a jamais rien réduit de ce qu’il possédait. Jamais non plus il n’a été dépouillé d’un attribut quelconque de sa glorieuse personnalité pour s’être donné sans compter aux Fils du Paradis, à ses créations subordonnées et aux multiples créatures de celles-ci. 3:5.1 Dans ses contacts avec les créations postérieures à Havona, le Père Universel n’exerce pas son pouvoir infini et son autorité finale par transmission directe, mais plutôt par l’intermédiaire de ses Fils et des personnalités qui leur sont subordonnées. Et c’est de sa propre volonté que Dieu fait librement tout ceci. 3:5.2 Le Père gouverne par ses Fils. En descendant l’échelle hiérarchique de l’organisation universelle, on trouve une chaine ininterrompue de souverains se terminant par les Princes Planétaires qui dirigent les destinées des planètes évolutionnaires dans les immenses domaines du Père. 3:5.3 Dans les affaires concernant le cœur des hommes, il se peut que le Père Universel ne soit pas toujours suivi ; mais, dans la conduite et la destinée d’une planète, c’est le plan divin qui prévaut ; le dessein éternel de sagesse et d’amour triomphe. 3:5.16 Les habitants des mondes de Havona n’ont pas besoin du potentiel des niveaux de valeur relative pour stimuler leur choix. C’est en vertu du fait de leur existence que tous ces êtres parfaits possèdent leur nature morale et leur statut spirituel. Ils n’ont gagné d’avancement par expérience qu’à l’intérieur des limites de leur statut inhérent, tandis que l’homme mortel gagne même son statut de candidat à l’ascension par sa propre foi et son propre espoir. Toutes les choses divines que le mental humain saisit et que l’âme humaine acquiert sont des aboutissements d’expérience. Ce sont des réalités d’expérience personnelle, donc des possessions uniques, contrairement à la bonté et à la droiture inhérentes aux personnalités infaillibles de Havona. Fascicule 4. Relations de Dieu avec l’univers 4:0.2 Il est aisé d’inférer qu’en créant le parfait univers central de Havona, le but était purement de satisfaire la nature divine. Havona peut servir de création modèle pour tous les autres univers, et d’apprentissage final pour les pèlerins du temps sur leur chemin vers le Paradis. 4:0.3 Le plan stupéfiant pour perfectionner les mortels évolutionnaires, et après qu’ils ont atteint le Paradis et le Corps de la Finalité pour leur fournir une éducation supplémentaire en vue d’une œuvre future non révélée, semble être, à présent, ce qui intéresse le plus les sept superunivers et leurs nombreuses subdivisions. Mais ce plan d’ascension pour spiritualiser et éduquer les mortels du temps et de l’espace n’est nullement l’occupation exclusive des intelligences universelles. En vérité, il y a beaucoup d’autres activités fascinantes qui occupent le temps et mobilisent les énergies des armées célestes. 4:1.6 Le Père Universel ne s’est pas retiré de la direction des univers. Il n’est pas une Déité inactive. Si Dieu se retirait comme soutien présent de toute la création, il se produirait immédiatement un effondrement universel. Toutes choses sont constamment renouvelées. Le Père rayonne sans cesse de l’énergie, de la lumière et de la vie. L’œuvre de Dieu est matérielle aussi bien que spirituelle. 4:2.3 La nature est la résultante espace-temps de deux facteurs cosmiques : premièrement, l’invariance, la perfection et la rectitude de la Déité du Paradis, et deuxièmement, les plans expérimentaux, les maladresses d’exécution, les erreurs insurrectionnelles, le développement incomplet et l’imperfection dans la sagesse des créatures extraparadisiaques, depuis la plus élevée jusqu’à la plus humble. La nature comporte donc une trame de perfection uniforme, immuable, majestueuse et merveilleuse venant du cercle de l’éternité. Mais, dans chaque univers, sur chaque planète et dans chaque vie individuelle, cette nature est modifiée, conditionnée et parfois déparée par les actes, les erreurs et les infidélités des créatures, des systèmes et des univers évolutionnaires. 4:2.8 Et la nature est déparée, ses traits sont flétris par la rébellion, l’inconduite et les mauvaises pensées des myriades de créatures qui font partie de la nature, mais qui ont contribué à la défigurer dans le temps. 4:3.1 Pendant bien trop longtemps, les hommes ont pensé à Dieu comme à quelqu’un de semblable à eux. Dieu n’est pas, n’a jamais été et ne sera jamais jaloux d’un homme ou d’un être quelconque de l’univers des univers. 4:3.3 Une partie, une très grande partie des difficultés éprouvées par les mortels d’Urantia pour comprendre Dieu provient des conséquences profondes de la rébellion de Lucifer et de la trahison de Caligastia. Sur les mondes non isolés par le péché, les races évolutionnaires peuvent se faire des idées bien meilleures du Père Universel. Elles souffrent moins de confusion, de déformation et de perversion dans leurs concepts. Fascicule 5. Relations de Dieu avec l’individu 5:0.1 Si le mental fini de l’homme est incapable de comprendre comment un Dieu aussi grand et majestueux que le Père Universel peut descendre de sa demeure éternelle de perfection infinie pour fraterniser avec la créature humaine individuelle, il faut donc que l’intellect fini base son assurance de communion divine sur la vérité factuelle qu’un fragment réel du Dieu vivant réside dans l’intellect de tout mortel d’Urantia pourvu d’un mental normal et d’une conscience morale. Les Ajusteurs de Pensée intérieurs sont une fraction de la Déité éternelle du Père Paradisiaque. Lorsque l’âme humaine contemple cette présence de réalité spirituelle, l’homme n’a pas besoin d’aller au-delà de sa propre expérience intérieure pour trouver Dieu et s’efforcer de communier avec lui. 5:1.1 L’inaptitude des créatures finies à approcher le Père infini n’est pas inhérente à une attitude distante du Père, mais au caractère fini et aux limitations matérielles des êtres créés. L’immensité de la différence spirituelle entre la plus haute personnalité d’existence universelle et les groupes inférieurs d’intelligences créées est inconcevable. S’il était possible à ces intelligences d’ordre inférieur d’être transportées instantanément en présence du Père lui-même, elles ne sauraient pas qu’elles s’y trouvent. Elles seraient tout aussi oublieuses de la présence du Père Universel que dans leur présente situation. Il y a un long, long chemin devant les hommes mortels avant qu’ils ne puissent demander logiquement, et avec des chances de succès, un saufconduit pour être mis en présence du Père Universel au Paradis. 5:1.3 Bien que, pour vous approcher de la présence du Père au Paradis, il vous faille attendre d’avoir atteint les niveaux finis les plus élevés de progrès en esprit, vous devriez vous réjouir en reconnaissant la possibilité toujours présente de communier immédiatement avec l’esprit effusé du Père, qui est si intimement associé à votre âme intérieure et à votre moi en cours de spiritualisation. 5:1.7 L’homme est spirituellement habité par un Ajusteur de Pensée qui survit. Si un tel mental humain est motivé sincèrement et spirituellement, si cette âme humaine désire connaître Dieu et devenir semblable à lui, si elle veut faire honnêtement la volonté du Père, alors nulle influence négative de frustration humaine, nul pouvoir positif d’interférence possible ne sauraient empêcher cette âme divinement motivée de s’élever en toute sécurité jusqu’aux portes du Paradis. 5:2.3 On ne peut découvrir la présence divine nulle part dans la nature, ni même dans la vie des mortels connaissant Dieu, avec la même plénitude et la même certitude que dans la communion que vous tentez avec le Moniteur de Mystère intérieur, l’Ajusteur de Pensée du Paradis. Quelle erreur de rêver d’un Dieu lointain dans le ciel, alors que l’esprit du Père Universel vit dans votre propre mental ! 5:6.4 L’attribution de la personnalité est la fonction exclusive du Père Universel, elle consiste en la personnalisation des systèmes énergétiques vivants auxquels il confère les attributs d’une conscience créative relative et le contrôle par libre arbitre de ces attributs. 5:6.5 Les Ajusteurs de statut prépersonnel habitent chez de nombreux types de créatures mortelles. Ils assurent à ces êtres la possibilité de survivre à la mort physique et de se personnaliser comme créatures morontielles ayant le potentiel pour les aboutissements ultimes de l’esprit. 5:6.7 Le moi matériel possède une personnalité et une identité, une identité temporelle. L’Ajusteur, esprit prépersonnel, a aussi une identité, une identité éternelle. Cette personnalité matérielle et cette prépersonnalité spirituelle sont capables d’unir leurs attributs créateurs de manière à faire naitre l’identité survivante de l’âme immortelle. 5:6.8 Il appartient maintenant à l’homme lui-même de vouloir ou d’inhiber la création de ce moi survivant et éternel qu’il a la possibilité de choisir. Nul autre être, nulle force, nul créateur ou agent dans le vaste univers des univers ne peuvent interférer à un degré quelconque dans la souveraineté absolue du libre arbitre humain opérant dans les domaines d’option concernant la destinée éternelle de la personnalité du mortel qui choisit. Quant à la survie éternelle, Dieu a décrété que la volonté matérielle et humaine était souveraine, et ce décret est absolu. Fascicule 6. Le Fils Éternel 6:1.2 Le Fils Éternel est le centre spirituel et l’administrateur divin du gouvernement spirituel de l’univers des univers. Le Père Universel est d’abord un créateur et ensuite un contrôleur. Le Fils Éternel est d’abord un cocréateur et ensuite un administrateur spirituel. « Dieu est esprit », et le Fils est une révélation personnelle de cet esprit. 6:1.3 Le Père Universel n’agit jamais personnellement comme créateur, sauf en conjonction avec le Fils ou avec l’action coordonnée du Fils. 6:2.1 Le Fils Éternel est aussi invariant et infiniment digne de confiance que le Père Universel. Il est également tout aussi spirituel que le Père, tout aussi véritablement un esprit illimité. 6:2.3 En nature, le Fils est entièrement semblable au Père esprit. Lorsque nous adorons le Père Universel, nous adorons effectivement en même temps Dieu le Fils et Dieu l’Esprit. Dieu le Fils est tout aussi divinement réel et éternel en nature que Dieu le Père. 6:4.1 Le Fils Éternel motive le niveau d’esprit de la réalité cosmique. Le pouvoir spirituel du Fils est absolu par rapport à toutes les actualités de l’univers. Il exerce un contrôle parfait sur l’interassociation de toutes les énergies d’esprit grâce à son emprise absolue sur la gravité d’esprit. Tout esprit pur non fragmenté et tous les êtres et valeurs spirituels répondent au pouvoir d’attraction infini du Fils primordial du Paradis. 6:4.2 Le Fils n’est omnipotent que dans le domaine spirituel. Fascicule 7. Position du Fils Éternel par rapport à l’univers 7:1.1 La pure et universelle gravité d’esprit de toute la création, ce circuit exclusivement spirituel, ramène directement à la personne de la Source-Centre Deuxième au Paradis. Le Fils Éternel préside au contrôle et aux opérations de cette emprise spirituelle toujours présente et infaillible sur toutes les vraies valeurs d’esprit. C’est ainsi que le Fils Éternel exerce une souveraineté spirituelle absolue. 7:1.3 Les réalités d’esprit réagissent au pouvoir d’attraction du centre de gravité spirituelle selon leur valeur qualitative, le degré actuel de leur nature d’esprit. La substance d’esprit (qualité) répond tout aussi bien à la gravité d’esprit que l’énergie organisée de la matière physique (quantité) répond à la gravité physique. Les valeurs spirituelles et les forces d’esprit sont réelles. 7:1.7 À l’instar de la gravité matérielle du Paradis, la gravité spirituelle du Fils Éternel est absolue. 7:1.8 Toutes les réactions du circuit de gravité d’esprit du grand univers sont prévisibles. Nous reconnaissons toutes les actions et réactions de l’esprit omniprésent du Fils Éternel et nous constatons que l’on peut s’y fier. En conformité avec des lois bien connues, nous pouvons mesurer la gravité spirituelle et nous le faisons, exactement comme les hommes essayent de calculer le fonctionnement de la gravité physique finie. 7:3.1 Au cours de leur ascension dans l’univers local, les mortels du temps considèrent le Fils Créateur comme le représentant personnel du Fils Éternel. Mais, lorsqu’ils commencent à s’élever dans le régime d’éducation du superunivers, les pèlerins du temps détectent de plus en plus la céleste présence de l’esprit inspirant du Fils Éternel, et ils sont aptes à en tirer profit en s’ouvrant à ce ministère d’énergisation spirituelle. Dans Havona, les ascendeurs deviennent encore plus conscients de l’esprit du Fils Originel, qui pénètre tout et les englobe avec amour. 7:3.5 Si votre conscience donne naissance à quelque chose qui comporte une valeur spirituelle suprême, et dès que vous l’exprimez, nul pouvoir dans l’univers ne peut empêcher le message d’être projeté comme un éclair jusqu’à la Personnalité Spirituelle Absolue de toute création. 7:3.6 Au contraire, si vos suppliques sont purement matérielles et entièrement centrées sur vous-mêmes, il n’existe aucun plan permettant à ces prières indignes de s’insérer dans le circuit d’esprit du Fils Éternel. Ces requêtes purement égoïstes et matérielles tombent mortes. Elles ne s’élèvent pas dans le circuit des vraies valeurs d’esprit. 7:3.7 C’est la pensée motivante, le contenu spirituel, qui valide la supplique d’un mortel. Les paroles sont sans valeurs. 7:6.3 Chaque fois que le Père Universel et le Fils Éternel projettent conjointement une pensée personnelle, nouvelle, originale, identique, unique et absolue, cette idée créatrice est parfaitement et définitivement personnalisée à l’instant même dans l’être et la personnalité d’un Fils Créateur nouveau et original. En nature d’esprit, sagesse divine et pouvoir créateur coordonné, ces Fils Créateurs sont potentiellement égaux à Dieu le Père et à Dieu le Fils. 7:6.4 Les Fils Créateurs s’en vont du Paradis dans les univers du temps et, avec la coopération des agents contrôleurs et créateurs de la Source-Centre Troisième, ils parachèvent l’organisation des univers locaux d’évolution progressive. Ces Fils ne sont ni attachés ni intéressés au contrôle central et universel de la matière, du mental et de l’esprit. Ils sont donc limités dans leurs actes créateurs par la préexistence, la priorité et la primauté de la Source-Centre Première. Ces Fils ne sont aptes à administrer que ce qu’ils amènent à l’existence. Fascicule 8. L’Esprit Infini 8:1.1 Dans l’éternité du passé, lorsque l’Esprit Infini est personnalisé, le divin cycle de personnalité devient parfait et complet. 8:1.4 Le Dieu d’Action entre en fonction, et les voutes inertes de l’espace s’animent. Un milliard de sphères parfaites jaillissent à l’existence. À l’instant même où un milliard de mondes se matérialisent, il y a, en évidence, une gravité suffisante et adéquate pour les maintenir dans l’éternelle emprise du Paradis. 8:1.7 La Troisième Personne se déifie par cet acte même de création conjointe et devient ainsi pour toujours le Créateur Conjoint. 8:2.5 Il y a, en vérité, du mystère dans la personne de l’Esprit Infini, mais pas autant que dans le Père et le Fils. De tous les aspects de la nature du Père, c’est son infinité que l’Acteur Conjoint dévoile de la manière la plus frappante. Même si le maitre univers s’amplifiait jusqu’à l’infinité, la présence spirituelle, le contrôle énergétique et le potentiel mental de l’Acteur Conjoint seraient adéquats pour faire face aux exigences de cette création illimitée. 8:3.7 Le Fils Éternel est l’unique voie d’approche vers le Père Universel, et l’Esprit Infini est le seul moyen d’atteindre le Fils Éternel. C’est seulement grâce au patient ministère de l’Esprit que les êtres ascendants du temps sont capables de découvrir le Fils. 8:3.8 Au centre de toutes choses, l’Esprit Infini est la première Déité du Paradis atteinte par les pèlerins ascendants. 8:4.2 L’Esprit est la personnification de l’amour du Père et de la miséricorde du Fils ; en lui, ils sont éternellement unis pour le service universel. L’Esprit est amour appliqué à la création des créatures, l’amour conjugué du Père et du Fils. Fascicule 9. Position de l’Esprit Infini par rapport à l’univers 9:1.4 Le Père Universel préside aux royaumes de la préénergie, du préesprit et de la personnalité. Le Fils Éternel domine les sphères des activités spirituelles. La présence de l’Ile du Paradis unifie les domaines de l’énergie physique et du pouvoir matérialisant. L’Acteur Conjoint opère non seulement comme un esprit infini représentant le Fils, mais aussi comme un manipulateur universel des forces et des énergies du Paradis, amenant ainsi à l’existence le mental universel et absolu. L’Acteur Conjoint fonctionne spécifiquement en tous les lieux et à tous les moments où l’énergie et l’esprit s’associent et interagissent. Il domine toutes les réactions avec le mental, il exerce un grand pouvoir dans le monde spirituel et il déploie une puissante influence sur l’énergie et la matière. 9:1.8 En addition à ce supercontrôle de l’énergie et des choses physiques, l’Esprit Infini est magnifiquement doté des attributs de patience, de miséricorde et d’amour, qui se révèlent avec tant de grâce dans son ministère spirituel. 9:3.5 Le Créateur Conjoint n’est ni l’énergie, ni la source de l’énergie, ni la destinée de l’énergie ; il est le manipulateur de l’énergie. Le Créateur Conjoint est action – mouvement, changement, modification, coordination, stabilisation et équilibre. 9:3.6 L’univers des univers est pénétré par les créatures de la Source-Centre Troisième chargées du contrôle du pouvoir : contrôleurs physiques, directeurs de pouvoir, centres de pouvoir, et autres représentants du Dieu d’Action qui ont affaire à la régulation et à la stabilisation des énergies physiques. 9:5.1 La Source-Centre Troisième est infinie en mental. Même si l’univers devait croitre jusqu’à l’infinité, le potentiel mental de l’Esprit resterait adéquat pour équiper un nombre illimité de créatures d’un mental pertinent et d’autres attributs préalables de l’intellect. 9:5.2 Les domaines du mental des créatures ont leur origine exclusive dans la Source-Centre Troisième ; c’est elle qui est le dispensateur du mental. 9:5.3 Le mental possède la qualité unique de pouvoir être conféré à une aussi vaste diversité de vies. Par ses créateurs et ses créatures associés, la Source-Centre Troisième apporte son ministère à tout mental sur toute sphère. 9:6.2 De même que le Père attire toute personnalité à lui-même, et que le Fils attire toute réalité spirituelle, de même l’Acteur Conjoint exerce un pouvoir d’attraction sur tout mental. Il domine et contrôle sans réserve le circuit mental universel. Toutes les valeurs intellectuelles vraies et sincères, toutes les pensées divines et les idées parfaites sont infailliblement attirées dans ce circuit absolu du mental. 9:7.1 L’Acteur Conjoint est capable de coordonner tous les niveaux d’actualité universelle, de manière à rendre possible la reconnaissance simultanée du mental, du matériel et du spirituel. C’est le phénomène de la réflectivité de l’univers, ce pouvoir exceptionnel et inexplicable de voir, d’entendre, de ressentir et de connaitre toutes choses à mesure qu’elles se passent dans tout un superunivers, puis de focaliser par réflectivité, en un point désiré quelconque, tous ces renseignements et toute cette connaissance. 9:8.1 L’Esprit Infini possède le plein pouvoir de transmettre beaucoup de ses pouvoirs et prérogatives à ses personnalités et agents coordonnés et subordonnés. 9:8.2 Le premier acte de création de Déité de l’Esprit Infini se personnalisa dans l’existence des sept Maitres Esprits du Paradis, les répartiteurs de l’Esprit Infini aux univers. 9:8.4 L’acte subséquent de la création continue de l’Esprit Infini se révèle de temps en temps dans la production des Esprits Créatifs. Chaque fois que le Père Universel et le Fils Éternel deviennent parents d’un Fils Créateur, l’Esprit Infini devient l’ancêtre d’un Esprit Créatif d’univers local, qui devient l’étroit associé de ce Fils Créateur dans toutes les expériences subséquentes de l’univers. 9:8.5 De même qu’il est nécessaire de distinguer entre le Fils Éternel et les Fils Créateurs, de même il faut faire la différence entre l’Esprit Infini et les Esprits Créatifs, les coordonnés des Fils Créateurs dans les univers locaux. Un Esprit Créatif représente pour un univers local ce que l’Esprit Infini représente pour la création totale. Fascicule 10. La Trinité du Paradis 10:4.3 La Trinité est une association de personnes infinies fonctionnant impersonnellement, mais sans contrevenir à la personnalité. À titre de comparaison grossière, un père, un fils et un petit-fils pourraient former une entité corporative qui serait non personnelle, mais néanmoins sujette à leurs volontés personnelles. 10:4.4 La Trinité du Paradis est réelle. Elle existe comme union de Déité du Père, du Fils et de l’Esprit ; cependant, le Père, le Fils ou l’Esprit, ou deux quelconques d’entre eux, peuvent agir par rapport à cette même Trinité du Paradis. 10:5.1 Les Déités personnelles ont des attributs, mais il n’est guère logique de parler de la Trinité comme ayant des attributs. Il serait plus approprié de considérer cette association d’êtres divins comme ayant des fonctions, telles que l’administration de la justice, les attitudes de totalité, l’action coordonnée et le supercontrôle cosmique. 10:6.2 La Justice est inhérente à la souveraineté universelle de la Trinité du Paradis, mais la bonté, la miséricorde et la vérité forment le ministère universel des personnalités divines dont l’union dans la Déité constitue la Trinité. La justice n’est pas l’attitude du Père, du Fils ou de l’Esprit. La justice est l’attitude trinitaire de ces personnalités d’amour, de miséricorde et de ministère. Aucune des Déités du Paradis n’assure à elle seule l’administration de la justice. La justice n’est jamais une attitude personnelle, elle est toujours une fonction plurale. 10:6.4 Le Jugement, l’application finale de la justice conformément aux témoignages soumis par les personnalités de l’Esprit Infini, est l’œuvre des Fils Stationnaires de la Trinité ; ces êtres participent de la nature trinitaire de l’union du Père, du Fils et de l’Esprit. 10:6.5 Ce groupe des Fils Stationnaires de la Trinité englobe les personnalités suivantes : 10:6.6 1. Les Secrets de Suprématie Trinitisés. 10:6.7 2. Les Éternels des Jours. 10:6.8 3. Les Anciens des Jours. 10:6.9 4. Les Perfections des Jours. 10:6.10 5. Les Récents des Jours. 10:6.11 6. Les Unions des Jours. 10:6.12 7. Les Fidèles des Jours. 10:6.13 8. Les Perfecteurs de Sagesse. 10:6.14 9. Les Conseillers Divins. 10:6.15 10. Les Censeurs Universels. 10:6.17 Les Anciens des Jours et leurs associés issus de la Trinité rendent le juste jugement de l’équité suprême aux sept superunivers. Fascicule 11. L’ile éternelle du Paradis 11:0.1 Le Paradis est le centre éternel de l’univers des univers et le lieu où demeurent le Père Universel, le Fils Éternel et l’Esprit Infini, ainsi que leurs coordonnés et associés divins. Cette Ile centrale est le plus gigantesque corps organisé de réalité cosmique dans tout le maitre univers. Le Paradis est une sphère matérielle aussi bien qu’une demeure spirituelle. Toute la création intelligente du Père Universel est domiciliée sur des demeures matérielles ; il faut donc que leur centre de contrôle absolu soit également matériel, au sens propre du mot. 11:0.2 La beauté matérielle du Paradis consiste dans la magnificence de sa perfection physique. La gloire et la splendeur spirituelle de la demeure divine sont inaccessibles à la compréhension des mortels. Et le Paradis existe de toute éternité ; il n’y a ni archives ni traditions concernant l’origine de cette Ile nucléaire de Lumière et de Vie. 11:1.2 Dieu habite, a habité et habitera perpétuellement cette même demeure centrale et éternelle. Nous l’avons toujours trouvé là et nous l’y trouverons toujours. 11:1.4 On peut toujours trouver le Père à cet emplacement central. S’il en bougeait, cela précipiterait un pandémonium universel, car c’est à ce centre résidentiel que les lignes de gravité convergent en lui depuis les confins de la création. 11:2.2 Dans sa forme, le Paradis diffère des corps habités de l’espace : il n’est pas sphérique, il est nettement ellipsoïde, son diamètre nord-sud étant d’un sixième plus long que son diamètre est-ouest. L’Ile centrale est essentiellement plate, et la distance entre la surface supérieure et la surface inférieure est le dixième du diamètre est-ouest. 11:2.4 L’Ile centrale est divisée géographiquement en trois domaines d’activité : 11:2.5 1. Le haut Paradis. 11:2.6 2. Le Paradis périphérique. 11:2.7 3. Le bas Paradis. 11:2.8 Nous désignons par côté haut la surface du Paradis qui est occupée par des activités de personnalité, et la surface opposée par côté bas. La périphérie du Paradis sert à des activités qui ne sont ni strictement personnelles ni non personnelles. 11:3.1 Sur le haut Paradis, il y a trois sphères grandioses d’activité, la présence de la Déité, la Sphère Très Sainte et l’Aire Sainte. La vaste région qui entoure immédiatement la présence des Déités est mise à part en tant que Sphère Très Sainte et réservée pour les fonctions d’adoration, de trinitisation et d’aboutissement spirituel supérieur. 11:3.3 L’Aire Sainte, la région environnante ou résidentielle, est divisée en sept zones concentriques. Le Paradis est parfois dénommé « la Maison du Père » parce que c’est sa résidence éternelle, et les sept zones sont souvent appelées « les demeures paradisiaques du Père ». La première, ou zone intérieure, est occupée par des Citoyens du Paradis et les natifs de Havona qui se trouvent en séjour au Paradis. La zone suivante, la deuxième, est la région de résidence des natifs des sept superunivers du temps et de l’espace. 11:4.1 La surface périphérique du Paradis est occupée en partie par les champs d’atterrissage et de départ de divers groupes de personnalités d’esprit. 11:4.2 Les Sept Maitres Esprits ont leur siège personnel de pouvoir et d’autorité sur les sept sphères de l’Esprit qui circulent autour du Paradis dans l’espace situé entre les brillants globes du Fils et le circuit intérieur des mondes de Havona, mais ils maintiennent un siège-foyer de force sur la périphérie du Paradis. Là, les présences des Sept Directeurs Suprêmes de Pouvoir circulent lentement et marquent l’emplacement des sept stations d’où certaines énergies du Paradis sortent comme des éclairs vers les sept superunivers. 11:4.4 La portion du Paradis qui a été assignée à l’usage des univers existants n’est utilisée que dans la proportion de un à quatre pour cent, alors que l’étendue affectée à ces activités est au moins un million de fois supérieure à celle qui leur serait effectivement nécessaire. Le Paradis est assez grand pour faire face aux activités d’une création à peu près infinie. 11:5.1 En ce qui concerne le bas Paradis, nous ne savons que ce qui est révélé ; les personnalités n’y séjournent pas. Nous sommes informés que tous les circuits d’énergie physique et de force cosmique prennent leur origine sur le bas Paradis. 11:9.1 Le Paradis est unique en ce sens qu’il est le royaume d’origine primordiale et le but final de la destinée pour toutes les personnalités d’esprit. 11:9.7 Le Paradis est le siège universel de toutes les activités concernant la personnalité, et la source-centre de toutes les manifestations de force d’espace et d’énergie. Tout ce qui a été, qui est maintenant ou qui sera, est venu, vient maintenant ou viendra plus tard de ce lieu central d’habitat des Dieux éternels. Le Paradis est le centre de toute la création, la source de toutes les énergies et le lieu d’origine primitif de toutes les personnalités. Fascicule 12. L’univers des univers 12:0.1 L’immensité de la vaste création du Père Universel dépasse complètement la portée de l’imagination finie. 12:1.3 Partant du Paradis vers l’extérieur à travers l’extension horizontale de l’espace pénétré, le maitre univers existe en six ellipses concentriques, les niveaux d’espace entourant l’Ile centrale : 12:1.4 1. L’Univers central – Havona. 12:1.5 2. Les sept superunivers. 12:1.6 3. Le premier niveau d’espace extérieur. 12:1.7 4. Le second niveau d’espace extérieur. 12:1.8 5. Le troisième niveau d’espace extérieur. 12:1.9 6. Le quatrième et dernier niveau d’espace extérieur. 12:1.10 Havona, l’univers central, n’est pas une création du temps ; c’est une existence éternelle. Cet univers sans commencement ni fin consiste en un milliard de sphères d’une perfection sublime, et il est entouré par les énormes corps de gravité obscurs. Au centre de Havona se trouve l’Ile du Paradis, stationnaire et absolument stabilisée, entourée de ses vingt-et-un satellites. En raison des énormes masses des corps de gravité obscurs qui circulent à la lisière de l’univers central, le contenu massique de cet univers central dépasse considérablement le total des masses connues de l’ensemble des sept secteurs du grand univers. 12:1.11 Le système Paradis-Havona, l’éternel univers encerclant l’Ile éternelle, constitue le noyau parfait et éternel du maitre univers. L’ensemble des sept superunivers et toutes les régions de l’espace extérieur tournent sur des orbites établies autour du gigantesque agrégat central des satellites du Paradis et des sphères de Havona. 12:1.12 Chaque superunivers est simplement, dans un espace géographique, un amas comprenant approximativement un septième de la création posthavonienne organisée et partiellement habitée. Ils sont à peu près équivalents quant au nombre des univers locaux qu’ils contiennent et à l’espace qu’ils embrassent. Nébadon, votre univers local, est l’une des plus récentes créations d’Orvonton, le septième superunivers. 12:1.14 Les niveaux d’espace extérieur. Au loin dans l’espace, à une distance énorme des sept superunivers habités, il se rassemble des circuits de force et des énergies en cours de matérialisation d’une incroyable et prodigieuse immensité. Entre les circuits d’énergie des sept superunivers et cette gigantesque ceinture extérieure de forces en activité, il y a une zone d’espace comparativement calme dont la largeur varie, mais représente en moyenne quatre-cent-mille années-lumière. Ces zones d’espace sont libres de poussière stellaire – de brouillard cosmique. Mais, à environ un demi-million d’années-lumière au-delà de la périphérie du présent grand univers, nous observons les débuts d’une zone d’activité énergétique incroyable dont le volume et l’intensité croissent sur une distance de plus de vingt-cinq-millions d’années-lumière. Ces formidables roues de forces énergétiques sont situées dans le premier niveau d’espace extérieur, une ceinture continue d’activité cosmique entourant la totalité de la création connue, organisée et habitée. 12:2.5 À notre connaissance, il n’existe, dans cette ceinture extérieure de nébuleuses, de soleils et de planètes, ni êtres matériels de l’ordre des humains, ni anges ou autres créatures d’esprit. Fascicule 13. Les sphères sacrées du Paradis 13:0.1 Entre l’Ile centrale du Paradis et le plus central des circuits planétaires de Havona s’intercalent dans l’espace trois circuits mineurs de sphères spéciales. Le circuit intérieur est composé des sept sphères secrètes du Père Universel ; le deuxième groupe est formé par les sept mondes lumineux du Fils Éternel, et à l’extérieur il y a les sept immenses sphères de l’Esprit Infini, les mondes constituant le siège administratif des Sept Maitres Esprits. 13:0.2 Ces trois circuits de sept mondes du Père, du Fils et de l’Esprit sont des sphères de splendeur insurpassable et de gloire inimaginable. Les matériaux de chaque circuit sont divers et chaque monde de chaque circuit est différent, à l’exception des sept mondes du Fils qui ont tous la même constitution physique. Ces vingt-et-un mondes sont tous d’énormes sphères et chaque groupe de sept est éternisé différemment. es sept mondes sacrés du Père 13:1.1 Ces satellites du Paradis, formant le circuit le plus central des trois. 13:1.4 1. DIVININGTON. Divinington est le lieu de rencontre paradisiaque des Ajusteurs de Pensée. 13:1.7 2. SONARINGTON. Ce monde est le foyer paradisiaque pour tous les Fils du Fils Éternel et pour ceux de ses Fils associés et coordonnés. 13:1.9 3. SPIRITINGTON. Ici se réunissent les Sept Maitres Esprits et certains de leurs descendants venant de tous les univers. 13:1.11 4. VICEGERINGTON. Cette planète est la sphère secrète de certains êtres non révélés issus d’actes du Père et du Fils. 13:1.15 5. SOLITARINGTON. Ce monde est le foyer des Messagers Solitaires et d’autres personnalités des ordres superangéliques. 13:1.19 6. SÉRAPHINGTON. Cette sphère est destinée de tous les ordres tutélaires des armées d’anges y compris les supernaphins, les seconaphins et les séraphins. 13:1.21 7. ASCENDINGTON. Ce monde unique est le foyer paradisiaque effectif des âmes ascendantes du temps et de l’espace jusqu’à ce qu’elles atteignent le statut du Paradis. Vous autres mortels, vous passerez la majeure partie de vos « vacances » de Havona sur Ascendington. 13:2.7 Vous aurez plein accès à Ascendington et accès relatif aux autres sphères du Père sauf Divinington. Mais même avec la permission d’atterrir sur cinq autres sphères secrètes après être devenu un finalitaire, vous ne serez pas autorisé à visiter tous les secteurs de ces mondes. Les mondes sacrés du Fils Éternel 13:3.2 La personnalité est absente sur ces satellites du Paradis. On nous enseigne que ces mondes fourmillent de la vie autre-que-personnelle des êtres du Fils Éternel. Les mondes de l’Esprit Infini 13:4.3 À partir de ces sept sphères spéciales, les Maitres Esprits opèrent pour équilibrer et stabiliser les circuits de mental cosmique du grand univers. 13:4.6 Chaque Maitre Esprit préside un superunivers et chacun de ces sept mondes est exclusivement attribué à un Maitre Esprit. Bien que le statut de résidence soit réservé aux natifs et à ceux qui y travaillent, ces sept planètes administratives sont toujours ouvertes à tous les êtres qui désirent les visiter et qui peuvent disposer des moyens de transport nécessaires. Fascicule 14. L’univers central et divin 14:0.1 L’univers parfait et divin occupe le centre de toute la création ; il est l’éternel noyau autour duquel tournent les vastes créations du temps et de l’espace. Le Paradis est la gigantesque Ile nucléaire de stabilité absolue qui repose immobile au cœur même du magnifique univers éternel. Cette famille planétaire centrale s’appelle Havona et se trouve fort éloignée de l’univers local de Nébadon. Ses dimensions sont énormes et sa masse presque incroyable. Elle est formée d’un milliard de sphères d’une beauté inimaginable et d’une splendeur superbe. 14:0.2 C’est l’unique agrégat de mondes qui soit fixé, parfait et ancré. C’est un univers entièrement créé et parfait ; il ne s’est pas développé par évolution. 14:1.9 Le milliard de mondes de Havona est disposé en sept circuits concentriques qui entourent immédiatement les trois circuits des satellites du Paradis. 14:1.14 Sur la périphérie de cet immense univers central, bien au-delà de la septième ceinture des mondes de Havona, circulent un nombre incroyable d’énormes corps de gravité obscurs. Ces corps de gravité obscurs ne réfléchissent pas la lumière et ne l’absorbent pas non plus. Ils entourent et enveloppent Havona si complètement qu’ils le cachent à la vue des univers habités du temps et de l’espace – même de ceux qui sont proches. 14:2.4 Aucun des êtres physiques de l’univers central ne serait visible pour les Urantiens. Si un mortel d’Urantia pouvait être transporté à Havona, il y serait sourd, aveugle et complètement dépourvu de toute autre réaction sensorielle. 14:3.2 Il n’y a pas besoin de gouvernement chez ces intelligences parfaites ou presque parfaites. Les règlements leur sont inutiles, car ce sont des êtres nés parfaits mêlés avec des créatures évolutionnaires qui ont passé depuis longtemps par le crible des tribunaux suprêmes des superunivers. 14:3.4 Dans l’exécution du grand plan du Père Universel pour l’ascension des créatures, les pèlerins du temps sont déposés sur les mondes de réception du circuit extérieur, le septième, et, à la suite de l’intensification de leur entrainement et de l’élargissement de leur expérience, ils sont progressivement promus vers l’intérieur, planète par planète, cercle par cercle jusqu’à ce qu’ils atteignent finalement les Déités et parviennent à résider au Paradis. 14:3.7 L’architecture, l’éclairage et le chauffage, ainsi que l’embellissement biologique et artistique des sphères de Havona, dépassent de beaucoup l’imagination humaine dans ce qu’elle peut avoir de plus étendu. 14:4.10 Les natifs de Havona descendent tous de la Trinité du Paradis. Ils n’ont pas de créatures pour ancêtres, et eux-mêmes ne se reproduisent pas. 14:5.2 Sur les mondes divins de l’univers central, la vie est si riche et si pleine, si complète et si remplie, qu’elle transcende entièrement le concept humain de tout ce qu’un être créé pourrait jamais expérimenter. Les activités sociales et économiques de cette création éternelle ne ressemblent en rien aux occupations des créatures matérielles vivant sur des mondes évolutionnaires comme Urantia. 14:5.4 Lorsque des êtres intelligents atteignent pour la première fois l’univers central, ils sont reçus et domiciliés sur le monde-pilote du septième circuit de Havona. À mesure que les nouveaux arrivants progressent spirituellement, qu’ils parviennent à comprendre l’identité du Maitre Esprit de leur superunivers, ils sont transférés au sixième cercle. Après être parvenus à une réalisation de la Suprématie, ce qui les prépare à l’aventure de la Déité, les ascendeurs sont emmenés au cinquième circuit, et, lorsqu’ils ont atteint l’Esprit Infini, ils sont transférés au quatrième. Après avoir atteint le Fils Éternel, ils sont dirigés sur le troisième et, quand ils ont reconnu le Père Universel, ils vont séjourner sur le deuxième circuit de mondes ; ils s’y familiarisent avec les multitudes du Paradis. L’arrivée sur le premier circuit de Havona signifie que les candidats du temps ont été admis au service du Paradis. Pendant un temps indéterminé, dépendant de la longueur et de la nature de leur ascension de créatures, ils s’attarderont sur ce circuit intérieur d’aboutissement spirituel progressif. C’est à partir de ce circuit intérieur que les pèlerins ascendants passent vers l’intérieur à la résidence du Paradis et sont admis au Corps de la Finalité. 14:5.6 Chacune de ces planètes est une création originale, unique et exclusive ; chaque planète est une production incomparable, superbe et parfaite. Et cette diversité d’individualités s’étend à toutes les caractéristiques des aspects physiques, intellectuels et spirituels de l’existence planétaire. Fascicule 15. Les sept superunivers 15:0.2 Le septuple plan de gouvernement et d’organisation des superunivers fut formulé très tôt dans la matérialisation de la création universelle. La première création posthavonienne fut divisée en sept segments colossaux, et les mondes-sièges des gouvernements de ces superunivers furent dessinés et construits. Le présent plan d’administration existe presque depuis l’éternité, et c’est à juste titre que les chefs de ces sept superunivers sont appelés les Anciens des Jours. 15:1.2 L’univers local auquel votre système appartient suit une trajectoire précise et bien comprise, en sens inverse des aiguilles d’une montre, autour du vaste tourbillon qui entoure l’univers central. 15:1.3 Urantia est située dans un univers local et un superunivers non encore complètement organisés. 15:2.2 Il y a sept superunivers dans le grand univers, et ils sont constitués approximativement comme suit : 15:2.3 1. Le système. L’unité de base du supergouvernement est formée d’environ mille mondes habités ou habitables. Mais, dans les systèmes jeunes, seul un nombre relativement restreint de ces mondes peut être habité. Chaque planète habitée est régie par un prince planétaire ; chaque système local possède une sphère architecturale pour siège central, et il est gouverné par un souverain systémique. 15:2.4 2. La constellation. Cent systèmes (environ cent-mille planètes habitables) forment une constellation. Chaque constellation a une sphère architecturale pour siège et elle est régie par trois Fils de l’ordre des Vorondadeks, les Très Hauts. À chaque constellation est aussi affecté comme observateur un Fidèle des Jours, ambassadeur de la Trinité du Paradis. 15:2.5 3. L’univers Local. Cent constellations (environ dix-millions de planètes habitables) constituent un univers local. Chaque univers local possède pour siège un magnifique monde architectural et il est régi par l’un des Fils Créateurs coordonnés de Dieu de l’ordre des Micaëls. Chaque univers est béni par la présence d’un Union des Jours, représentant la Trinité du Paradis. 15:2.6 4. Le secteur mineur. Cent univers locaux (environ un milliard de planètes habitables) constituent un secteur mineur du gouvernement du superunivers. Chaque secteur mineur possède un merveilleux monde-siège d’où ses dirigeants, les Récents des Jours, administrent les affaires de ce secteur mineur. 15:2.7 5. Le secteur majeur. Cent secteurs mineurs (environ cent-milliards de planètes habitables) forment un secteur majeur. Chaque secteur majeur est pourvu d’un siège grandiose et régi par trois Perfections des Jours, Personnalités Suprêmes de la Trinité. 15:2.8 6. Le superunivers. Dix secteurs majeurs (environ mille-milliards de planètes habitables) constituent un superunivers. Chaque superunivers est pourvu d’un monde-siège immense et glorieux, et régi par trois Anciens des Jours. 15:2.9 7. Le grand univers. Sept superunivers forment le grand univers présentement organisé, consistant en sept billions environ de mondes habitables, plus les sphères architecturales et le milliard de sphères habitées de Havona. Les superunivers sont régis et administrés indirectement et réflectivement depuis le Paradis par les Sept Maitres Esprits. 15:3.1 Le vaste système d’étoiles de la Voie Lactée représente le noyau central d’Orvonton. 15:3.6 Le noyau du système physique auquel appartiennent votre soleil et ses planètes associées est le centre de ce qui fut autrefois la nébuleuse d’Andronover. 15:4.1 Bien que la création et l’organisation de l’univers restent perpétuellement sous le contrôle des Créateurs infinis et de leurs associés, tout le phénomène se poursuit selon une technique ordonnée et conformément aux lois de gravité de la force, de l’énergie et de la matière. 15:4.2 Les organisateurs de force du Paradis transmuent la puissance d’espace en force primordiale, et ils font évoluer ce potentiel prématériel en manifestations d’énergies primaire et secondaire de la réalité physique. Lorsque cette énergie atteint les niveaux où elle répond à la gravité, les directeurs de pouvoir et leurs associés du régime superuniversel entrent en scène et commencent leurs manipulations sans fin destinées à établir les multiples circuits de pouvoir et canaux d’énergie des univers de l’espace et du temps. C’est ainsi que la matière physique apparait dans l’espace, et alors le cadre est prêt pour inaugurer l’organisation de l’univers. 15:4.4 Les organisateurs de force du Paradis sont à l’origine des nébuleuses. Ils sont capables de donner naissance autour de leur présence spatiale à de formidables cyclones de force. C’est ainsi que sont amenées à l’existence les nébuleuses spirales et autres, les roues mères des soleils d’origine directe et de leurs divers systèmes. 15:5.1 La majeure partie de la masse contenue dans les soleils et les planètes d’un superunivers provient des roues nébulaires. Une portion très faible de la masse des superunivers est organisée par l’action directe des directeurs de pouvoir (comme dans la construction des sphères architecturales). 15:6.1 Indépendamment de leur origine, on peut classifier les diverses sphères de l’espace en divisions majeures comme suit : 15:6.2 1. Les soleils – les étoiles de l’espace. 15:6.3 2. Les iles obscures de l’espace. 15:6.4 3. Les corps spatiaux mineurs – comètes, météorites et planétoïdes. 15:6.5 4. Les planètes, y compris les mondes habités. 15:6.6 5. Les sphères architecturales – mondes bâtis sur commande. 15:6.7 À l’exception des sphères architecturales, tous les corps spatiaux ont une origine évolutionnaire. 15:6.15 Dans votre superunivers, il n’y a pas une planète froide sur quarante qui soit habitable par des êtres de votre ordre. 15:7.1 Le gouvernement de chaque superunivers siège à proximité du centre des univers évolutionnaires de son segment d’espace. Il y occupe un monde fait sur commande. Ces mondes-sièges sont des sphères architecturales, des corps spatiaux construits spécifiquement pour leur but spécial. Bien qu’ils reçoivent de la lumière des soleils voisins, ils sont éclairés et chauffés indépendamment. 15:7.3 Les mondes-sièges des sept superunivers participent de la nature et de la splendeur du Paradis. Ce sont vraiment des demeures célestes dont la dimension matérielle, la beauté morontielle et la gloire spirituelle vont en croissant depuis Jérusem jusqu’à l’Ile centrale. 15:7.4 Les divers mondes-sièges sont pourvus de toutes les phases de création matérielle et spirituelle. Toutes sortes d’êtres matériels, morontiels et spirituels sont chez eux sur ces mondes, lieux de rencontre des univers. 15:7.5 Jérusem, siège de votre système local de Satania, a ses sept mondes de culture transitionnelle dont chacun est entouré de sept satellites, parmi lesquels se trouvent les sept mondes des maisons de détention morontielle, la première résidence des hommes après la mort. 15:7.6 Édentia, siège de votre constellation de Norlatiadek, a soixante-dix satellites de culture et d’entrainement social. Les ascendeurs y séjournent après avoir passé par le régime de Jérusem, où la personnalité est mobilisée, unifiée et réalisée. 15:7.7 Salvington, capitale de Nébadon, votre univers local, est entourée de dix groupes universitaires de quarante-neuf sphères chacun. Les hommes y sont spiritualisés après avoir été rendus sociables sur leur constellation. 15:7.8 Uminor la troisième, siège d’Ensa, votre secteur mineur, est entourée par les sept sphères où l’on étudie la physique supérieure de la vie ascendante. 15:7.9 Umajor la cinquième, siège de Splandon, votre secteur majeur, est entourée par les soixante-dix sphères d’enseignement intellectuel supérieur des superunivers. 15:7.10 Uversa, siège d’Orvonton, votre superunivers, est immédiatement entourée par les sept universités supérieures de haute éducation spirituelle pour les créatures volitives ascendantes. Chacun de ces sept groupes de sphères merveilleuses consiste en soixante-dix mondes spécialisés contenant des milliers et des milliers d’institutions consacrées à l’entrainement universel et à la culture d’esprit où les pèlerins du temps sont rééduqués et réexaminés pour préparer leur long voyage jusqu’à Havona. 15:8.1 Les sphères-sièges des superunivers sont construites de telle sorte qu’elles peuvent fonctionner comme régulateurs efficaces d’énergie-pouvoir pour leurs divers secteurs ; elles servent de points focaux pour diriger l’énergie vers les univers locaux qui dépendent d’elles. 15:8.4 Le plan universel pour maintenir l’équilibre entre la matière et l’énergie exige que les unités matérielles inférieures soient perpétuellement construites et détruites. Les Directeurs de Pouvoir d’Univers ont la faculté de condenser et de retenir, ou de dilater et de libérer, des quantités variables d’énergie. 15:10.3 Chaque superunivers est régi par trois Anciens des Jours, chefs exécutifs conjoints du supergouvernement. Dans sa branche exécutive, le personnel du gouvernement superuniversel est formé de sept groupes différents : 15:10.4 1. Les Anciens des Jours. 15:10.5 2. Les Perfecteurs de Sagesse. 15:10.6 3. Les Conseillers Divins. 15:10.7 4. Les Censeurs Universels. 15:10.8 5. Les Puissants Messagers. 15:10.9 6. Les Élevés en Autorité. 15:10.10 7. Les Dépourvus de Nom et de Nombre. 15:10.11 Les trois Anciens des Jours sont immédiatement assistés par un corps d’un milliard de Perfecteurs de Sagesse avec lesquels sont associés trois-milliards de Conseillers Divins. Un milliard de Censeurs Universels sont attachés à l’administration de chaque superunivers. Les membres de ces trois groupes sont des Personnalités prenant directement leur origine dans la Trinité du Paradis. 15:10.12 Les trois autres ordres, les Puissants Messagers, les Élevés en Autorité et les Dépourvus de Nom et de Nombre, sont des mortels ascendants glorifiés. En tant que classes, ces trois ordres sont connus comme Fils d’Aboutissement Trinitisés. 15:13.1 Un secteur majeur comprend à peu près le dixième d’un superunivers. Ces secteurs majeurs sont administrés par trois Perfections des Jours, Personnalités Suprêmes de la Trinité. 15:13.2 Le travail des gouvernements de secteurs majeurs concerne principalement le statut intellectuel d’une vaste création. 15:13.4 Les gouvernements des secteurs mineurs sont présidés par trois Récents des Jours. Leur administration s’occupe principalement du contrôle, de l’unification et de la stabilisation physiques des univers locaux du secteur. Chaque secteur mineur englobe jusqu’à cent univers locaux. 15:14.5 Votre monde s’appelle Urantia, et il porte le numéro 606 dans le groupe planétaire ou système de Satania, qui comprend présentement six-cent-dix-neuf mondes habités. Plus de deux-cents autres planètes de ce système évoluent favorablement pour devenir des mondes habités dans un avenir encore indéterminé. Fascicule 16. Les Sept Maitres Esprits 16:0.1 Les Sept Maitres Esprits du Paradis sont les personnalités primaires de l’Esprit Infini. S’il avait été possible de produire un plus grand nombre de Maitres Esprits, ils auraient été créés, mais il y a juste sept possibilités d’association qui soient inhérentes à trois Déités. Cela explique pourquoi le fonctionnement de l’univers est scindé en sept grandes divisions. 16:0.12 Les Maitres Esprits ont de nombreuses fonctions, mais leur domaine particulier à l’heure actuelle est la supervision centrale des sept superunivers. Chaque Maitre Esprit entretient un énorme siège focal de force qui circule lentement autour de la périphérie du Paradis en restant toujours à l’opposé du superunivers dont ce Maitre Esprit assure la surveillance directe. 16:3.14 Le Maitre Esprit Numéro Sept. L’Esprit qui régit le septième superunivers est un portrait fidèle, seul de son genre, du Père Universel, du Fils Éternel et de l’Esprit Infini. 16:3.20 Ce Maitre Esprit est toujours en liaison avec les Esprits Réflectifs d’Uversa, siège du septième superunivers, notre propre segment de la création. 16:4.3 Les Sept Maitres Esprits sont les créateurs des Directeurs de Pouvoir d’Univers et de leurs associés ; ces entités sont indispensables pour organiser, contrôler et réguler les énergies physiques du grand univers. Et ces mêmes Maitres Esprits viennent très matériellement à l’aide des Fils Créateurs dans le travail de formation et d’organisation des univers locaux. 16:4.6 Une grande partie de la réalité des mondes spirituels est d’ordre morontiel, une phase de réalité universelle totalement inconnue sur Urantia. Le but de l’existence des personnalités est spirituel, mais les créations morontielles s’interposent toujours pour combler l’abime entre les royaumes matériels d’origine mortelle et les sphères superuniverselles de statut spirituel en progression. C’est dans ce domaine que les Maitres Esprits apportent leur grande contribution au plan d’ascension des hommes vers le Paradis. 16:5.1 La nature personnelle de chaque Maitre Esprit imprègne entièrement son superunivers et le conditionne de manière unique. 16:5.2 Par cette influence personnelle des Sept Maitres Esprits, chaque créature de tous les ordres d’êtres intelligents en dehors du Paradis et de Havona porte nécessairement la marque caractéristique d’une individualité rappelant la nature ancestrale de l’un des Sept Maitres Esprits du Paradis. En ce qui concerne les sept superunivers, chaque créature originaire de l’un d’eux, homme ou ange, portera perpétuellement cette marque d’identité natale. Fascicule 18. Les Personnalités Suprêmes de la Trinité 18:0.1 Les Personnalités Suprêmes de la Trinité sont toutes créées pour un service spécifique. Voici les sept ordres des Personnalités Suprêmes de la Trinité : 18:0.2 1. Les Secrets de Suprématie Trinitisés. 18:0.3 2. Les Éternels des Jours. 18:0.4 3. Les Anciens des Jours. 18:0.5 4. Les Perfections des Jours. 18:0.6 5. Les Récents des Jours. 18:0.7 6. Les Unions des Jours. 18:0.8 7. Les Fidèles des Jours. 18:0.10 Dans tout le grand univers, ces Personnalités Suprêmes de la Trinité représentent la politique administrative de la Trinité du Paradis. Elles représentent la justice et sont le jugement exécutoire de la Trinité du Paradis. Les Secrets de Suprématie Trinitisés 18:1.1 Il y a sept mondes dans le circuit intérieur des satellites du Paradis, et chacun de ces mondes exaltés est présidé par un corps de dix Secrets de Suprématie Trinitisés. Bien que ces sept sphères sacrées les plus proches du Paradis soient supervisées par des descendants de la Trinité, ce groupe de mondes est universellement connu comme le circuit personnel du Père Universel. Les Éternels des Jours 18:2.1 Chacun des mille-millions de mondes de Havona est dirigé par une Personnalité Suprême de la Trinité. Ces dirigeants sont connus sous le nom d’Éternels des Jours, et il y en a exactement un milliard, un pour chacune des sphères de Havona. 18:2.4 L’architecture, les embellissements naturels, les structures morontielles et les créations spirituelles sont exclusifs et uniques sur chaque sphère. Chacun de vous passera un temps plus ou moins long sur chacune de ces sphères exceptionnelles et palpitantes d’intérêt au cours de sa route intérieure à travers Havona vers le Paradis. Les Anciens des Jours 18:3.1 Quand les mortels du temps ont terminé avec succès leur stage d’entrainement sur les mondes éducatifs entourant le siège d’un univers local et sont élevés aux sphères d’enseignement de leur superunivers, leur développement spirituel a progressé au point qu’ils sont capables de reconnaitre les hauts dirigeants spirituels et les directeurs de ces royaumes supérieurs, y compris les Anciens des Jours, et de communiquer avec eux. 18:3.4 Les Anciens des Jours furent tous trinitisés en même temps. Ils représentent l’inauguration d’archives concernant les personnalités dans l’univers des univers, d’où leur nom – Anciens des Jours. 18:3.5 Ces êtres élevés gouvernent toujours par groupes de trois. 18:3.7 Dans tout le vaste univers des univers, eux seuls sont investis des hauts pouvoirs de jugement exécutoire final concernant l’extinction éternelle de créatures douées de volonté. Les Perfections des Jours 18:4.2 Trois Perfections des Jours sont affectés à la capitale de chaque secteur majeur, mais, contrairement aux Anciens des Jours, il n’est pas nécessaire qu’ils soient constamment présents tous les trois. 18:4.9 Bien que vous ne soyez inscrits que sur le registre du secteur majeur de Splandon, qui englobe l’univers local de votre origine, il vous faudra passer par chacune des dix divisions majeures de notre superunivers. Les Récents des Jours 18:5.1 Les Récents des Jours sont les plus jeunes directeurs suprêmes des superunivers ; par groupes de trois, ils président aux affaires des secteurs mineurs. Les Unions des Jours 18:6.7 Un univers local est directement gouverné par un Fils divin d’origine de Déité duelle, mais celui-ci a constamment à ses côtés un frère du Paradis, une personnalité originaire de la Trinité. Au cas où un Fils Créateur serait temporairement absent du quartier général de son univers local, les dirigeants qui le remplacent sont largement guidés dans leurs décisions majeures par les conseils de leur Union des Jours. Les Fidèles des Jours 18:7.2 Tout ce qu’un Union des Jours est par rapport à un Fils Créateur d’univers local, les Fidèles des Jours le sont par rapport aux Fils Vorondadeks qui gouvernent les constellations de cette création locale. Ils n’agissent que comme conseillers. Fascicule 20. Les Fils Paradisiaques de Dieu 20:1.1 Tous les Fils de Dieu descendants sont d’origine élevée et divine. Ils sont consacrés au ministère descendant de service sur les mondes et systèmes de l’espace et du temps, pour y faciliter le progrès ascensionnel, vers le Paradis, des humbles créatures d’origine évolutionnaire – les fils de Dieu ascendants. Les Fils qui sont issus des Déités sur l’Ile centrale de Lumière et de Vie sont appelés Fils Paradisiaques de Dieu ; ils embrassent les trois ordres suivants : 20:1.2 1. Fils Créateurs – les Micaëls. 20:1.3 2. Fils Magistraux – les Avonals. 20:1.4 3. Fils Instructeurs de la Trinité – les Daynals. 20:1.15 L’ordre tout entier des Micaëls, les Fils Créateurs, est si exceptionnel que nous consacrerons le prochain fascicule de cette série à l’étude de leur nature et de leurs activités, tandis que le présent exposé concernera principalement les deux ordres restants de filiation paradisiaque : les Fils Magistraux et les Fils Instructeurs de la Trinité. Les Fils Magistraux 20:2.1 Chaque fois qu’un concept d’existence, original et absolu, formulé par le Fils Éternel s’unit à un nouvel et divin idéal de service aimant conçu par l’Esprit Infini, un Fils de Dieu nouveau et original, un Fils Magistral du Paradis, est produit. Ces Fils constituent l’ordre des Avonals. 20:2.4 En plus de leur service sur les niveaux administratifs supérieurs, les Avonals ont une triple fonction sur les mondes habités : 20:2.5 1. Actions judiciaires. Ils agissent à la clôture des dispensations planétaires. Dans le temps, ils peuvent aller d’innombrables fois sur le même monde ou sur d’autres pour mettre fin à des dispensations et libérer les survivants endormis. 20:2.6 2. Missions magistrales. Dans cette mission, un Avonal apparait comme un adulte du royaume par une technique d’incarnation éludant la naissance humaine. 20:2.7 3. Missions d’effusion. Les Fils Avonals s’effusent tous au moins une fois sur quelque race mortelle sur quelque monde évolutionnaire. Les visites judiciaires sont nombreuses, les missions magistrales peuvent être plurales, mais sur chaque planète il n’apparait qu’un Fils d’effusion. Les Avonals d’effusion sont nés de femme à la manière dont Micaël de Nébadon s’est incarné sur Urantia. Missions magistrales 20:4.1 Avant l’apparition planétaire d’un Fils d’effusion, un monde habité reçoit habituellement la visite d’un Avonal du Paradis en mission magistrale. S’il s’agit d’une première visitation magistrale, l’Avonal est toujours incarné comme un être matériel. Il apparait sur la planète de son affectation comme un mâle des races de mortels en pleine possession de ses moyens, un être pleinement visible aux créatures mortelles. 20:4.2 Une planète peut recevoir beaucoup de visitations magistrales aussi bien avant qu’après l’apparition d’un Fils d’effusion. 20:4.4 Urantia n’a encore jamais reçu un Fils Avonal en mission magistrale. Si votre planète avait suivi le plan général des mondes habités, elle aurait été bénie par une mission magistrale à un moment compris entre l’époque d’Adam et l’effusion du Christ Micaël. Effusion des Fils Paradisiaques de Dieu 20:5.4 Au cours de la longue histoire d’une planète habitée, de nombreux jugements dispensationnels auront lieu, et plus d’une mission magistrale peut intervenir, mais ordinairement c’est une fois seulement qu’un Fils d’effusion servira sur la sphère. La venue d’un seul Fils d’effusion suffit à chaque monde habité, pourvu qu’il y vive la pleine vie humaine depuis la naissance jusqu’à la mort. Tôt ou tard, indépendamment de son statut spirituel, chaque monde habité par des mortels est destiné à accueillir un Fils Magistral en mission d’effusion, excepté l’unique planète de chaque univers local où un Fils Créateur choisit de faire son effusion de mortel. 20:5.5 En comprenant mieux ce qui concerne les Fils d’effusion, on discerne pourquoi Urantia présente tant d’intérêt dans l’histoire de Nébadon. Votre petite planète intéresse l’univers local simplement parce qu’elle est le monde de la demeure humaine de Jésus de Nazareth. Elle fut la scène de l’effusion finale et triomphale de votre Fils Créateur, le cadre dans lequel Micaël gagna la souveraineté personnelle suprême sur l’univers de Nébadon. 20:6.2 Dans une mission d’effusion en tant que mortel, un Fils du Paradis nait toujours de femme et grandit en tant qu’enfant mâle du royaume, comme Jésus le fit sur Urantia. Ces Fils de service suprême passent tous de l’enfance à la jeunesse puis à la virilité exactement comme un être humain. Du point de vue matériel, ces Fils humains-divins vivent des vies ordinaires à une exception près : ils n’engendrent pas de descendance sur le monde de leur séjour. C’est une restriction universelle imposée à tous les ordres de Fils d’effusion du Paradis. 20:6.4 Lorsqu’un Fils d’effusion a maitrisé l’expérience de vivre la vie de mortel, lorsqu’il a réussi à s’accorder parfaitement avec son Ajusteur intérieur, il inaugure alors la partie de sa mission planétaire destinée à illuminer le mental et à inspirer l’âme de ses frères dans la chair. Comme instructeurs, ces Fils se consacrent exclusivement à illuminer spirituellement les races mortelles des mondes de leur séjour. 20:6.6 Lorsque les Fils d’effusion, Créateurs ou Magistraux, franchissent les portes de la mort, ils réapparaissent le troisième jour. 20:6.8 Quand son incarnation en tant que mortel a pris fin, l’Avonal qui a accompli cette prestation se rend au Paradis, est accepté par le Père Universel et retourne à l’univers local de son affectation, où il est reconnu par le Fils Créateur. Sur quoi, l’Avonal d’effusion et le Fils Créateur envoient leur Esprit de Vérité conjoint fonctionner dans le cœur des races mortelles habitant sur le monde de l’effusion. Les Fils Instructeurs de la Trinité 20:7.1 Ces Fils du Paradis hautement personnels et hautement spirituels sont amenés à l’existence par la Trinité du Paradis. Ils sont connus dans Havona comme l’ordre des Daynals. Dans Orvonton, on se réfère à eux comme Fils Instructeurs de la Trinité, ainsi nommés à cause de leur ascendance. 20:9.1 Lorsque la progression des évènements sur un monde évolutionnaire indique que le temps est mûr pour inaugurer un âge spirituel, les Fils Instructeurs de la Trinité s’offrent toujours comme volontaires pour ce service. 20:9.3 Les Fils Instructeurs restent habituellement sur leur planète de visitation pendant mille ans du temps planétaire. Un seul Fils Instructeur préside au règne du millénaire planétaire, et il est assisté par soixante-dix associés de son ordre. Les Daynals ne se matérialisent ni par incarnation ni autrement pour devenir visibles aux êtres mortels. C’est pourquoi le contact avec le monde de la visitation est maintenu au travers des activités des Brillantes Étoiles du Soir, personnalités de l’univers local associées aux Fils Instructeurs de la Trinité. 20:9.4 Les Daynals peuvent revenir bien des fois sur un monde habité ; à la suite de leur mission finale, la planète sera admise au statut établi d’une sphère de lumière et de vie, ce qui est le but évolutionnaire de tous les mondes habités par des mortels au cours du présent âge de l’univers. Fascicule 21. Les Fils Créateurs Paradisiaques 21:1.1 Lorsque la plénitude de l’idéation spirituelle absolue chez le Fils Éternel rencontre la plénitude du concept absolu de personnalité chez le Père Universel, un nouveau Fils Créateur original en pleine possession de ses moyens jaillit à l’existence. 21:2.1 Les Fils Paradisiaques d’ordre primaire sont les planificateurs, les créateurs, constructeurs et administrateurs de leurs domaines respectifs, les univers locaux du temps et de l’espace, les unités créatives de base des sept superunivers évolutionnaires. 21:2.2 Lorsqu’un Fils Créateur quitte le Paradis pour se lancer dans l’aventure de construire un univers, pour devenir le chef – pratiquement le Dieu – de l’univers local de sa propre organisation, alors, pour la première fois, il se trouve en contact intime avec la Source-Centre Troisième et dépendant d’elle sous beaucoup de rapports. Bien que l’Esprit Infini demeure avec le Père et le Fils au centre de toutes choses, il est destiné à opérer comme soutien actuel et effectif de chaque Fils Créateur. C’est pourquoi chaque Fils Créateur est accompagné d’une Fille Créative de l’Esprit Infini, cet être destiné à devenir la Divine Ministre, l’Esprit-Mère du nouvel univers local. 21:2.11 Lorsqu’un Fils Micaël est absent de son univers, son gouvernement est dirigé par le premier des êtres qui y sont nés, la Radieuse Étoile du Matin, le chef exécutif de l’univers local. Les avis et les conseils de l’Union des Jours sont sans prix à ces moments-là. Durant ces absences, un Fils Créateur peut investir l’Esprit-Mère associé du supercontrôle de sa présence spirituelle sur les mondes habités et dans le cœur de ses enfants mortels. L’Esprit-Mère d’un univers local reste toujours à son quartier général, d’où elle étend ses soins nourriciers et son ministère spirituel jusqu’aux parties les plus lointaines de ce domaine évolutionnaire. 21:3.1 Un Fils Créateur reçoit l’espace d’un univers par le consentement de la Trinité du Paradis et avec la confirmation du Maitre Esprit qui supervise le superunivers intéressé. Jusqu’à ce qu’il ait abouti à une souveraineté gagnée par effusion, il règne comme vice-gérant du Père Universel. 21:4.2 Les effusions des Avonals se produisent toujours dans la similitude de la chair mortelle, mais les sept effusions d’un Fils Créateur impliquent son apparition sur sept niveaux d’existence créée et se rattachent à la révélation des sept expressions primaires de la volonté et de la nature de la Déité. Tous les Fils Créateurs sans exception font l’expérience de se donner sept fois à leurs enfants créés, avant d’assumer la juridiction stable et suprême sur l’univers qu’ils ont eux-mêmes créé. 21:4.3 Bien que ces sept effusions varient dans les différents secteurs et univers, elles comprennent toujours l’aventure d’effusion en tant que mortel. Une fois seulement dans sa carrière septuple de Fils d’effusion, un Micaël du Paradis nait de femme comme dans votre histoire du nouveau-né de Bethléem. Il ne vit et ne meurt qu’une fois comme membre du plus humble ordre de créatures évolutionnaires douées de volonté. Fascicule 23. Les Messagers Solitaires 23:0.1 Les Messagers Solitaires forment la légion personnelle et universelle du Créateur Conjoint ; ils sont le premier et le plus ancien ordre des Personnalités Supérieures de l’Esprit Infini. 23:1.3 Ces esprits solitaires sortirent, de l’aurore du temps, comme êtres spirituels en pleine possession de leurs moyens et parfaitement dotés. Ils sont tous égaux. 23:1.10 Il n’y a pratiquement aucun travail dans les univers auquel ils ne puissent participer en y apportant une contribution essentielle et secourable. Ils sont spécialement les grands économiseurs de temps pour les administrateurs des affaires de l’univers. 23:3.1 Les Messagers Solitaires sont le type le plus élevé de parfaites personnalités de confiance disponibles dans tous les royaumes pour transmettre rapidement des messages importants et urgents pour lesquels il serait contrindiqué d’utiliser le service de télédiffusion. 23:3.3 Leur vitesse dans la traversée de l’espace est variable et dépend d’une grande diversité d’influences interférentes, mais les archives indiquent qu’en voyageant pour accomplir la présente mission, mon compagnon messager s’est déplacé à raison de 1 354 458 739 000 kilomètres par seconde de votre temps. Fascicule 24. Personnalités Supérieures de l’Esprit Infini Les Superviseurs des Circuits Universels. 24:1.1 Les vastes courants de puissance spatiale et les circuits d’énergie spirituelle peuvent donner l’impression d’opérer automatiquement ; ils peuvent paraitre fonctionner sans entraves, mais tel n’est pas le cas. Tous ces prodigieux systèmes d’énergie sont sous contrôle ; ils sont soumis à une supervision intelligente. Les Superviseurs des Circuits Universels s’occupent non pas des domaines de l’énergie purement physique ou matérielle – domaine des Directeurs de Pouvoir d’Univers – mais des circuits d’énergie relativement spirituelle et des circuits modifiés qui sont essentiels pour entretenir à la fois les êtres spirituels hautement développés et les types morontiels ou transitionnels de créatures intelligentes. Ils dirigent et manipulent tous ces circuits d’énergie spirituelle en dehors de l’Ile du Paradis. 24:1.12 Aussi bien dans les univers locaux que dans les univers supérieurs, les superviseurs des circuits dirigent tout ce qui concerne le choix des circuits à employer pour la transmission de tous les messages spirituels et le transit de toutes les personnalités. Les Guides de Diplômés 24:6.3 Les Guides de Diplômés s’occupent de piloter les pèlerins du temps à travers les sept circuits des mondes de Havona. Le guide qui vous accueillera à votre arrivée sur le monde récepteur du circuit extérieur de Havona restera avec vous pendant toute votre carrière sur les circuits célestes. Vous vous associerez avec d’innombrables personnalités durant votre séjour sur un milliard de mondes, mais votre Guide de Diplômés vous suivra jusqu’au bout de votre progression havonienne et sera témoin de votre entrée dans l’assoupissement final du temps, dans le sommeil du transit d’éternité vers le but du Paradis. Quand vous vous y réveillerez, vous serez salué par le Compagnon du Paradis chargé de vous accueillir et peut-être de rester avec vous jusqu’à ce que vous soyez initié comme membre du Corps des Mortels de la Finalité. Fascicule 25. Les Armées des Messagers de l’Espace Les Conservateurs d’Archives au Paradis 25:5.1 Parmi les supernaphins tertiaires de Havona, certains des plus anciens chefs archivistes sont choisis comme Conservateurs d’Archives, comme gardiens des archives officielles de l’Ile de Lumière. 25:5.3 Tout évènement significatif dans la création organisée et habitée est sujet à être enregistré. Alors que les évènements d’importance seulement locale ne sont enregistrés que localement, ceux qui ont une signification plus large sont traités en conséquence. Tout ce qui se passe sur les planètes, systèmes et constellations de Nébadon, et qui a une importance universelle, est transcrit sur Salvington ; et, à partir de ces capitales d’univers, les épisodes sont transmis à des archives supérieures dépendant des affaires des gouvernements des secteurs et des superunivers. Le Paradis possède aussi un résumé pertinent des données provenant des superunivers et de Havona, et ce récit historique et cumulatif de l’univers des univers est placé sous la garde de ces hauts supernaphins tertiaires. Les Compagnons de la Morontia 25:7.1 Ces enfants des Esprits-Mères des univers locaux sont les amis et les associés de tous ceux qui vivent la vie morontielle ascendante. Les Compagnons de la Morontia sont simplement des hôtes gracieux pour ceux qui viennent de commencer la longue ascension vers l’intérieur. Ils sont aussi d’habiles organisateurs de loisirs et sont expertement aidés dans ce travail par les directeurs de la rétrospection. 25:7.3 Ces Compagnons de la Morontia sont des associés tellement amicaux qu’au moment où vous quitterez finalement la dernière phase d’expérience morontielle et où vous vous préparerez à vous lancer dans l’aventure d’esprit superuniverselle, vous regretterez sincèrement que ces créatures si sociables ne puissent vous accompagner, mais elles servent exclusivement dans les univers locaux. 25:7.4 Le travail des Compagnons de la Morontia est plus complètement décrit dans les exposés traitant des affaires de votre univers local. Les Compagnons du Paradis 25:8.3 Ces anges sélectionnés se consacrent au service de la camaraderie et sont affectés comme associés à toutes les classes d’êtres qui se trouvent seuls au Paradis, principalement les mortels ascendants, mais aussi tous les autres qui sont seuls sur l’Ile centrale. Les Compagnons du Paradis n’ont rien de spécial à accomplir pour le compte de ceux avec lesquels ils fraternisent ; ils sont simplement des compagnons. 25:8.6 Les compagnons d’accueil sont désignés pendant les jours terminaux du séjour de l’ascendeur sur le dernier circuit de Havona et ils examinent soigneusement son dossier d’origine humaine et d’ascension mouvementée à travers les mondes de l’espace et les cercles de Havona. Lorsqu’ils saluent les mortels du temps, ils sont déjà bien informés de la carrière de ces pèlerins arrivant au Paradis et se montrent immédiatement des compagnons sympathiques et surprenants. Fascicule 26. Les esprits tutélaires de l’univers central 26:0.1 Les supernaphins sont les esprits tutélaires du Paradis et de l’univers central ; ils forment l’ordre le plus élevé du groupe le plus humble des enfants de l’Esprit Infini – les armées angéliques. On rencontre ces esprits tutélaires depuis l’Ile du Paradis jusqu’aux mondes de l’espace et du temps. Les puissants supernaphins 26:2.1 Les supernaphins sont les habiles tuteurs de tous les types d’êtres qui séjournent au Paradis et dans l’univers central. Ces anges élevés sont créés en trois ordres majeurs : primaire, secondaire et tertiaire. 26:2.2 Les supernaphins primaires descendent exclusivement du Créateur Conjoint. Ils divisent leur ministère à peu près également entre certains groupes de Citoyens du Paradis et le corps toujours plus nombreux des pèlerins ascendants. 26:2.3 Le travail des supernaphins primaires est si exceptionnel et remarquable qu’il sera étudié séparément dans le fascicule suivant. 26:2.4 Les supernaphins secondaires dirigent les affaires des êtres ascendants sur les sept circuits de Havona. 26:2.7 Les supernaphins tertiaires étant les plus anciens, c’est leur ordre que nous allons examiner en premier lieu. Les supernaphins tertiaires 26:3.1 Ces serviteurs des Sept Maitres Esprits sont les spécialistes angéliques des divers circuits de Havona et leur ministère s’étend à la fois aux pèlerins ascendants du temps et aux pèlerins descendants de l’éternité. 26:3.2 Les pèlerins ascendants des sept superunivers traversent Havona entrant par le monde-pilote du septième circuit et se dirigeant vers l’intérieur. Il n’y a pas de limite de temps assignée au progrès des créatures ascendantes de monde en monde et de circuit en circuit, pas plus qu’il n’y a de durée déterminée imposée arbitrairement à la résidence sur les mondes morontiels. 26:3.3 Le corps des supernaphins tertiaires qui est principalement affecté au service des pèlerins du temps est classifié comme suit : 26:3.4 Les surveillants d’harmonie. Il est évident qu’une sorte d’influence coordonnatrice est nécessaire, même dans le parfait univers de Havona, pour maintenir un système et assurer une harmonie dans tout le travail de préparation des pèlerins du temps pour leurs accomplissements ultérieurs au Paradis. Telle est la mission réelle des surveillants d’harmonie – veiller à ce que tout fonctionne sans heurts et avec célérité. Ils contribuent énormément à la compréhension mutuelle entre les pèlerins du temps et les pèlerins de l’éternité. 26:3.5 Les chefs archivistes. Ils enregistrent leurs archives en triplicata, une fois pour les dossiers littéraux de Havona, une fois pour les dossiers spirituels de leur ordre et une fois pour les archives officielles du Paradis. 26:3.8 Les coordonnateurs de renseignements. Ils apportent leur ministère à tous les habitants de Havona et spécialement aux ascendeurs, en les tenant régulièrement renseignés sur les affaires de l’univers des univers. Grâce à leurs contacts personnels avec les diffuseurs et les réflecteurs, ces « journaux vivants » de Havona sont instantanément au courant de toutes les informations qui passent sur le vaste circuit des nouvelles de l’univers central. 26:3.9 Les personnalités de transport. Ils restent prêts à servir tous les êtres qui doivent aller et venir pour le service de Havona et qui ne peuvent pas traverser l’espace par eux-mêmes. Les supernaphins secondaires 26:4.2 Selon leur affectation périodique au ministère des pèlerins ascendants, les supernaphins secondaires travaillent dans les sept groupes suivants : 26:4.3 1. Les aides des pèlerins. 26:4.4 2. Les guides de suprématie. 26:4.5 3. Les guides de la Trinité. 26:4.6 4. Les découvreurs de Fils. 26:4.7 5. Les guides du Père. 26:4.8 6. Les conseillers et les consultants. 26:4.9 7. Les compléments de repos. 26:4.11 Les pèlerins du temps sont transportés au-delà des corps de gravité obscurs de Havona, jusqu’au circuit planétaire extérieur, par les personnalités transporteuses de l’ordre primaire des seconaphins opérant à partir des quartiers généraux des sept superunivers. 26:4.13 À l’époque où vous arrivez dans Havona, votre sincérité est devenue sublime. La perfection d’intention et la divinité de désir, accompagnées de fermeté dans la foi, ont assuré votre entrée dans les demeures établies de l’éternité. Maintenant, il vous faut faire face aux problèmes de Havona et aux immensités du Paradis, pour la rencontre desquels vous avez été si longtemps à l’entrainement dans les époques expérientielles du temps et dans les écoles des mondes de l’espace. Les aides des pèlerins 26:5.2 Ces aides des pèlerins, opérant sur le septième cercle des mondes de Havona, organisent leur travail pour les mortels ascendants en trois divisions majeures : premièrement la compréhension suprême de la Trinité du Paradis ; deuxièmement la compréhension spirituelle de l’association Père-Fils ; et troisièmement la reconnaissance intellectuelle de l’Esprit Infini. 26:5.5 Le temps a peu d’importance sur les cercles de Havona. Dès le moment où votre associé supéraphique estimera que vous êtes qualifié pour passer au cercle intérieur suivant, vous serez amené devant les douze adjuvats de l’Esprit du septième Circuit. Là, vous serez invité à passer les épreuves du cercle déterminées par le superunivers de votre origine et par le système de votre nativité. Le degré de divinité de ce cercle est atteint sur le monde-pilote ; il consiste à reconnaitre et à comprendre clairement le Maitre Esprit du superunivers du pèlerin ascendant. 26:5.6 Quand le travail du cercle extérieur de Havona est achevé et que le programme offert est maitrisé, les aides des pèlerins emmènent leurs sujets sur le monde-pilote du cercle suivant et les confient aux soins des guides de suprématie. Les guides de suprématie 26:6.2 C’est dans ce cercle que les ascendeurs parviennent à une nouvelle réalisation de la Divinité Suprême. Ils sont tout près de rencontrer la source d’unité d’espace-temps de l’univers central – la réalité spirituelle de Dieu le Suprême. 26:6.4 Lorsque les guides de suprématie estiment que leurs élèves sont mûrs pour avancer, ils les amènent devant la commission des soixante-dix, un groupe mixte servant d’examinateurs sur le monde-pilote du circuit numéro six. Après avoir satisfait cette commission quant à leur compréhension de l’Être Suprême et de la Trinité de Suprématie, les pèlerins reçoivent confirmation qu’ils peuvent être transférés au cinquième circuit. Les guides de la Trinité 26:7.1 Les guides de la Trinité sont les ministres infatigables du cinquième cercle d’entrainement havonien pour les pèlerins en progression du temps et de l’espace. C’est sur ce cercle, sous la direction des guides de la Trinité, que les pèlerins reçoivent une instruction avancée sur la Trinité divine pour les préparer à essayer de reconnaitre la personnalité de l’Esprit Infini. 26:7.3 Après avoir parachevé leurs cours d’entrainement sur ce circuit, les guides de la Trinité emmènent leurs élèves sur le monde-pilote de ce circuit et les présentent à l’une des nombreuses commissions trines qui fonctionnent pour examiner et diplômer les candidats à l’aventure de la Déité. 26:7.6 Quand leurs sujets ont réussi dans cette phase de l’aventure de la Déité, les guides de la Trinité se préparent à les transférer aux soins des découvreurs de Fils sur le quatrième cercle de Havona. Les découvreurs de Fils 26:8.2 Les découvreurs de Fils sont les ministres supéraphiques auprès des ascendeurs mortels du quatrième circuit. En plus du travail général de préparation de leurs candidats à la réalisation des relations du Fils Éternel avec la Trinité, il faut que ces découvreurs de Fils instruisent si totalement leurs sujets qu’ils réussissent pleinement : premièrement à comprendre spirituellement le Fils d’une manière adéquate ; deuxièmement à reconnaitre de façon satisfaisante la personnalité du Fils ; et troisièmement à différencier convenablement le Fils de la personnalité de l’Esprit Infini. 26:8.3 Après avoir atteint l’Esprit Infini, on n’est plus soumis à des examens. L’avancement est déterminé uniquement par la spiritualité de l’individu, et nul autre que les Dieux ne peut prétendre juger de cette qualification. Les guides du Père 26:9.1 Quand l’âme du pèlerin atteint le troisième cercle de Havona, elle arrive sous la tutelle des guides du Père, les ministres supéraphiques les plus anciens, les plus habiles et les plus expérimentés. 26:9.2 Le fait d’atteindre le Père Universel est le passeport pour l’éternité, malgré les circuits qui restent à traverser. 26:9.4 Les télédiffusions de Havona émettent de fulgurants rapports spatiaux de gloire, la bonne nouvelle qu’en toute vérité les créatures consciencieuses de nature animale et d’origine matérielle sont réellement et éternellement devenues, par l’ascension évolutionnaire, les fils rendus parfaits de Dieu. Les conseillers et les consultants 26:10.1 Les conseillers et les consultants supéraphiques du deuxième cercle sont les instructeurs des enfants du temps en ce qui concerne la carrière de l’éternité. Le fait d’atteindre le Paradis entraine des responsabilités d’un ordre nouveau et plus élevé, et le séjour sur le second cercle fournit d’amples occasions de recevoir les conseils secourables de ces supernaphins dévoués. 26:10.7 Lorsque les pèlerins ascendants qui ont atteint le Père Universel parachèvent l’expérience du second cercle, les Guides de Diplômés qui les assistent toujours donnent l’ordre qui les admet au cercle final. Ces guides pilotent personnellement leurs sujets jusqu’au cercle intérieur et, là, ils les placent sous la garde des compléments de repos, le dernier ordre des supernaphins secondaires affectés aux soins des pèlerins du temps sur les circuits des mondes de Havona. Les compléments de repos 26:11.1 Une grande partie du temps des ascendeurs sur le dernier circuit est consacrée à continuer l’étude des problèmes imminents de la résidence au Paradis. Une foule composite d’êtres en majorité non révélés réside en permanence ou en transit sur cet anneau intérieur des mondes de Havona. L’enchevêtrement de ces multiples types fournit aux compléments de repos supéraphiques une ambiance riche de situations qu’ils utilisent efficacement pour pousser l’éducation des pèlerins ascendants, spécialement en ce qui concerne les problèmes d’ajustement aux nombreux groupes d’êtres qu’ils rencontreront bientôt au Paradis. 26:11.6 Vers la fin de leur séjour sur le premier cercle, les pèlerins ascendants rencontrent pour la première fois les instigateurs de repos de l’ordre primaire des supernaphins. Ce sont les anges du Paradis qui sortent pour saluer ceux qui se tiennent au seuil de l’éternité et pour compléter leur préparation au sommeil de transition de la dernière résurrection. Vous n’êtes pas véritablement un enfant du Paradis avant d’avoir traversé le cercle intérieur et avoir fait l’expérience de la résurrection de l’éternité après le sommeil terminal du temps. Les pèlerins ayant atteint la perfection commencent ce repos et s’endorment sur le premier cercle de Havona, mais se réveillent sur les rives du Paradis. Fascicule 27. Le ministère des supernaphins primaires 27:0.3 De toute éternité, les supernaphins primaires ont servi sur l’Ile de Lumière et se sont rendus sur les mondes de l’espace pour des missions de direction, mais ils n’ont travaillé sous leur classification actuelle que depuis l’arrivée au Paradis des pèlerins havoniens du temps. Ces anges élevés exercent maintenant principalement leur ministère dans les sept ordres de service suivants : 27:0.4 1. Les conducteurs d’adoration. 27:0.5 2. Les maitres de philosophie. 27:0.6 3. Les gardiens de la connaissance. 27:0.7 4. Les directeurs de conduite. 27:0.8 5. Les interprètes d’éthique. 27:0.9 6. Les chefs d’affectation. 27:0.10 7. Les instigateurs de repos. 27:0.11 Ce n’est pas avant d’avoir atteint effectivement la résidence du Paradis que les pèlerins ascendants arrivent sous l’influence directe de ces supernaphins, et ils passent par une période de formation pratique sous la direction de ces anges dans l’ordre inverse où ils ont été cités. Les instigateurs de repos 27:1.3 Le dernier sommeil métamorphique est quelque chose de plus que l’assoupissement des transitions précédentes qui ont marqué l’obtention des statuts successifs de la carrière ascendante. Par ce sommeil, les créatures du temps et de l’espace traversent les dernières frontières intérieures du temporel et du spatial pour atteindre le statut résidentiel dans les demeures sans espace ni temps du Paradis. 27:1.4 Vous entrez dans le repos sur le circuit final de Havona et vous êtes ressuscité pour l’éternité au Paradis. 27:1.5 Vous avez joui du dernier repos du temps ; vous avez fait l’expérience du dernier sommeil de transition ; maintenant, vous vous éveillez à la vie perpétuelle sur les rives de la demeure éternelle. « Et il n’y aura plus de sommeil. Les chefs d’affectation 27:2.3 Lorsque vous autres, ascendeurs mortels, atteignez le Paradis, vos relations sociales impliquent beaucoup plus qu’un contact avec une foule d’êtres élevés et divins, et avec une multitude familière de compagnons mortels glorifiés. Il faut aussi que vous fraternisiez avec plus de trois-mille ordres de Citoyens du Paradis, avec les divers groupes de Transcendantaux et avec de nombreux autres types d’habitants du Paradis, permanents et transitoires, qui n’ont pas été révélés sur Urantia. Après un contact prolongé avec ces puissantes intelligences du Paradis, il est fort reposant de se trouver en compagnie d’intelligences du type de mental angélique ; elles rappellent aux mortels du temps les séraphins avec lesquels ils ont eu des contacts si prolongés et si délassants. Les interprètes d’éthique 27:3.3 Les interprètes d’éthique sont d’un secours inestimable pour les arrivants au Paradis ; ils les aident à s’ajuster à de nombreux groupes d’êtres majestueux pendant la période mouvementée s’étendant depuis leur accession au statut résidentiel jusqu’à leur admission officielle au Corps des Mortels Finalitaires. Les directeurs de conduite 27:4.3 Au Paradis, toute conduite est entièrement spontanée ; sous tous les rapports, elle est naturelle et libre. Mais il y a encore la manière appropriée et parfaite de faire les choses sur l’Ile éternelle, et les directeurs de conduite sont toujours aux côtés des « étrangers qui sont dans les portes » pour les instruire et guider leurs pas, de telle sorte qu’ils soient mis parfaitement à leur aise et qu’en même temps les pèlerins soient en mesure d’éviter la confusion et l’incertitude, qui autrement seraient inéluctables. Les gardiens de la connaissance 27:5.1 Ils sont en réalité de vivantes bibliothèques automatiques. Les faits des univers sont inhérents à ces supernaphins primaires et sont effectivement enregistrés dans ces anges. 27:5.2 Tout hôte du Paradis peut à volonté avoir à ses côtés le dépositaire vivant de la vérité et du fait particulier qu’il désire connaitre. À l’extrémité nord de l’Ile se trouvent les vivants découvreurs de connaissances qui désigneront le directeur du groupe détenant le renseignement recherché et aussitôt apparaitront les brillants êtres qui sont la chose même que vous désirez savoir. Les maitres de philosophie 27:6.2 Ces maitres de philosophie supéraphiques sont les « sages du ciel », les êtres de sagesse qui emploient la vérité de la connaissance et les faits de l’expérience dans leurs efforts pour triompher de l’inconnu. Avec eux, la connaissance atteint la vérité et l’expérience s’élève à la sagesse. 27:6.4 Une heure d’instruction sur le Paradis équivaudrait à dix-mille ans des méthodes mnémotechniques d’Urantia. 7. Les conducteurs d’adoration 27:7.4 La tâche des conducteurs d’adoration consiste à enseigner l’adoration aux créatures ascendantes de telle manière qu’elles puissent gagner cette satisfaction d’expression de soi et en même temps prêter attention aux activités essentielles du régime du Paradis. Sans amélioration dans la technique de l’adoration, il faudrait des centaines d’années au mortel moyen qui atteint le Paradis pour exprimer pleinement et d’une manière satisfaisante ses émotions d’appréciation intelligente et de gratitude croissante. Les conducteurs d’adoration ouvrent des voies d’expression nouvelles et jusque-là inconnues, afin que les merveilleux enfants du sein de l’espace et du travail du temps soient rendus capables d’obtenir les pleines satisfactions de l’adoration en un bien moindre délai. 27:7.5 L’adoration est la plus grande joie de l’existence paradisiaque ; c’est le jeu reposant du Paradis. 27:7.8 Après avoir atteint la suprême satisfaction de la plénitude de l’adoration, vous êtes qualifié pour l’admission au Corps de la Finalité. Fascicule 29. Les Directeurs de Pouvoir d’Univers Les Sept Directeurs Suprêmes de Pouvoir. 29:1.1 Les Sept Directeurs Suprêmes de Pouvoir sont les régulateurs d’énergie physique du grand univers. 29:1.3 Les Sept Directeurs Suprêmes de Pouvoir sont stationnés sur le Paradis périphérique, où leur présence se meut lentement en indiquant l’emplacement où siègent les foyers de force des Maitres Esprits. Ces directeurs de pouvoir fonctionnent individuellement pour régler l’énergie-pouvoir dans les superunivers, mais collectivement dans l’administration de la création centrale. Les Centres Suprêmes de Pouvoir 29:2.1 Individuellement, les Sept Directeurs Suprêmes de Pouvoir ne sont pas capables de se reproduire, mais, collectivement et en association avec les Sept Maitres Esprits, ils peuvent reproduire – créer – des êtres qui leur sont semblables, et ils le font effectivement. Telle est l’origine des Centres Suprêmes de Pouvoir du grand univers, qui opèrent comme suit : 29:2.4 Les centres de superunivers. 29:2.5 Les centres d’univers local. 29:2.6 Les centres de constellation. 29:2.7 Les centres de système. 29:2.13 Centres de Superunivers. Occupant une surface énorme sur la sphère capitale de chacun des superunivers, il y a mille centres de pouvoir. Trois courants d’énergie primaire, qui se subdivisent chacun en dix ségrégations, entrent dans ces centres de pouvoir, mais sept circuits de pouvoir spécialisés et bien dirigés, bien qu’imparfaitement contrôlés, sortent de leur siège d’action unifiée. Telle est l’organisation électronique du pouvoir d’univers. 29:2.14 Toute l’énergie est mise en circuit dans le cycle du Paradis, mais les Directeurs de Pouvoir d’Univers dirigent les énergies-forces du Bas Paradis telles qu’ils les trouvent après modification dans les fonctions spatiales de l’univers central et des superunivers. Ils convertissent ces énergies et les dirigent dans des canaux d’applications utiles et constructives. Il y a une différence entre l’énergie de Havona et les énergies des superunivers. La charge de pouvoir d’un superunivers consiste en trois phases d’énergie qui se subdivisent chacune en dix. Cette triple charge énergétique se répand dans tout l’espace du grand univers ; elle ressemble à un vaste océan mouvant d’énergie qui s’engouffre dans l’ensemble de chacune des supercréations et les baigne. 29:2.16 Centres d’Univers Local. Cent centres de pouvoir stationnent sur le monde-siège de chaque univers local. Ils opèrent de façon à abaisser et modifier encore d’autre façon les sept circuits de pouvoir émanant du siège de leur superunivers, afin de les rendre applicables aux services des constellations et des systèmes. Ces centres sont capables de fournir des lignes intensifiées d’énergie, utiles pour les communications interplanétaires entre d’importants points habités. 29:2.17 Centres de Constellation. Dix de ces centres vivants de pouvoir sont stationnés dans chaque constellation et y opèrent comme projecteurs d’énergie vers les cent systèmes locaux tributaires. De ces êtres sortent les lignes de pouvoir destinées aux communications et aux transports, ainsi qu’à l’alimentation énergétique des créatures vivantes qui dépendent de certaines formes d’énergie physique pour se maintenir en vie. 29:2.18 Centres de Système. Un Centre Suprême de Pouvoir est affecté en permanence à chaque système local. Ces centres systémiques envoient les circuits de pouvoir aux mondes habités du temps et de l’espace. 29:3.1 Les Centres Suprêmes de Pouvoir répartis dans les superunivers, y compris leurs associés et subordonnés, sont au nombre de plus de dix-milliards. 29:3.6 Les directeurs, centres et contrôleurs de pouvoir n’ont rien à faire avec quoi que ce soit dans la création, sauf avec le pouvoir, l’énergie matérielle ou semi-physique. Ils ne l’émettent pas, mais ils le modifient, le manipulent et l’orientent. Ils n’ont rien à faire non plus avec la gravité physique, sauf pour résister à son pouvoir d’attraction. Leur relation avec la gravité est entièrement négative. 29:3.7 Les centres de pouvoir utilisent de vastes mécanismes et des coordinations d’ordre matériel en liaison avec les mécanismes vivants des diverses concentrations d’énergie séparées. Chaque centre de pouvoir individuel est composé exactement d’un million d’unités de contrôle fonctionnel et ces unités modificatrices d’énergie ne sont pas stationnaires comme les organes vitaux du corps physique de l’homme ; ces « organes vitaux » de régulation de pouvoir sont mobiles et vraiment kaléidoscopiques dans leurs possibilités d’association. 29:3.9 En dehors de Havona, les Centres Suprêmes de Pouvoir n’opèrent que sur des sphères spécialement construites (architecturales) ou sur d’autres corps spatiaux constitués autrement d’une manière appropriée. Les mondes architecturaux sont bâtis de telle sorte que les centres de pouvoir vivants puissent agir comme commutateurs sélectifs pour orienter, modifier et concentrer les énergies de l’espace à mesure qu’elles se déversent sur ces sphères. Ils ne pourraient pas fonctionner de la sorte sur un soleil ou une planète évolutionnaires ordinaires. Certains groupes s’occupent également du chauffage et des autres nécessités matérielles de ces mondes-sièges spéciaux. Fascicule 30. Personnalités du grand univers 30:4.1 Les survivants mortels du temps et de l’espace sont appelés pèlerins ascendants lorsqu’ils sont accrédités pour l’ascension progressive vers le Paradis, mais ces créatures évolutionnaires occupent dans nos exposés une place si importante que nous désirons présenter ici un tableau synoptique des sept stades suivants de la carrière universelle ascendante : 30:4.2 1. Les mortels planétaires. 30:4.3 2. Les survivants endormis. 30:4.4 3. Les étudiants des mondes des maisons. 30:4.5 4. Les progresseurs morontiels. 30:4.6 5. Les pupilles du superunivers. 30:4.7 6. Les pèlerins de Havona. 30:4.8 7. Les arrivants au Paradis. 30:4.10 1. Mortels planétaires. Les mortels sont tous des êtres évolutionnaires d’origine animale ayant un potentiel d’ascension. Dans leur origine, leur nature et leur destinée, ces divers groupes et types d’êtres humains ne sont pas entièrement différents des peuples d’Urantia. 30:4.11 2. Survivants endormis. Tous les mortels ayant le statut de survie et étant sous la garde d’un gardien personnel de la destinée, franchissent le seuil de la mort naturelle et se personnalisent sur le monde des maisons à la troisième période. Les êtres accrédités qui, pour une raison quelconque, n’ont pas été capables d’atteindre ce niveau de maitrise de l’intelligence et de dotation de spiritualité qui leur donnerait droit à des anges gardiens personnels ne peuvent pas se rendre immédiatement et directement sur le monde des maisons de cette façon. Il faut que ces âmes survivantes reposent dans un sommeil inconscient jusqu’au jour du jugement d’une nouvelle époque, d’une nouvelle dispensation, de la venue d’un Fils de Dieu faisant l’appel nominal de l’âge et jugeant le royaume. C’est la pratique générale dans tout Nébadon. 30:4.12 L’écoulement du temps n’a aucune importance pour les mortels endormis ; ils sont totalement inconscients et oublieux de la durée de leur repos. 30:4.14 3. Étudiants des mondes des maisons. 30:4.15 Le corps physique de chair mortelle ne fait pas partie du réassemblage du survivant endormi ; le corps physique est retourné à la poussière. Le séraphin d’affectation parraine le nouveau corps, la forme morontielle, comme nouveau véhicule de vie pour l’âme immortelle et comme demeure de l’Ajusteur qui l’habite de nouveau. L’Ajusteur est le conservateur de la transcription spirituelle du mental du survivant endormi. Le séraphin affecté est le gardien de l’identité survivante – l’âme immortelle – dans l’état d’avancement où elle a évolué. Et, lorsque tous deux, l’Ajusteur et l’ange gardien, réunissent les éléments de personnalité qui leur ont été confiés, le nouvel individu constitue la résurrection de l’ancienne personnalité, la survie de l’identité morontielle évoluante de l’âme. 30:4.16 Dans chaque système local d’environ mille planètes habitées, il y a sept mondes des maisons, généralement satellites ou sous-satellites de la capitale du système. Ce sont les mondes où l’on reçoit la majorité des mortels ascendants. 30:4.18 4. Progresseurs morontiels. Pendant qu’ils s’élèvent des mondes des maisons par les sphères du système, de la constellation et de l’univers local, les mortels sont classés comme progresseurs morontiels ; ils traversent les sphères de transition de l’ascension mortelle. Au cours de leur progression depuis les sphères inférieures jusqu’aux sphères supérieures des mondes morontiels, les mortels ascendants servent dans d’innombrables affectations en association avec leurs éducateurs et en compagnie de leurs frères ainés plus évolués. 30:4.20 Les mortels acquièrent leur identité spirituelle réelle immédiatement avant de quitter le siège de l’univers local pour les mondes récepteurs des secteurs mineurs du superunivers. Le passage du stade morontiel final au statut d’esprit initial le plus bas n’est qu’une légère transition. Un tel avancement ne change pas le mental, la personnalité et le caractère ; la forme seule subit une modification. Mais la forme spirituelle est tout aussi réelle que le corps morontiel et elle est également discernable. 30:4.22 5. Pupilles superuniversels. Tous les ascendeurs arrivant sur les mondes éducatifs des superunivers deviennent les pupilles des Anciens des Jours. En tant que jeunes esprits, ils commencent l’ascension du système superuniversel d’éducation et de culture, qui débute sur les sphères réceptrices de leur secteur mineur, passe vers l’intérieur par les mondes d’études des dix secteurs majeurs et aboutit aux sphères culturelles supérieures du siège du superunivers. 30:4.24 Avant de quitter le superunivers pour Havona, les esprits ascendants reçoivent, en matière d’administration superuniverselle, une instruction aussi complète qu’au cours de leur expérience morontielle à propos de la supervision de l’univers local. Avant d’atteindre Havona, les mortels spirituels ont pour principal sujet d’étude, mais non pour occupation exclusive, la maitrise de l’administration de l’univers local et des superunivers. 30:4.26 6. Pèlerins de Havona. Avec votre arrivée sur les mondes récepteurs de Havona, votre éducation spirituelle commence véritablement et sérieusement. Lorsque vous apparaitrez finalement au Paradis, ce sera en tant qu’esprit rendu parfait. 30:4.27 Le voyage entre le siège du superunivers et les sphères réceptrices de Havona s’effectue toujours isolément. Désormais l’instruction ne sera plus donnée par classes ni par groupes. Maintenant commence votre éducation personnelle, votre entrainement spirituel individuel. 30:4.30 Les mortels ascendants ont été minutieusement instruits des affaires des mondes évolutionnaires de l’espace ; maintenant ils débutent dans leur long et profitable contact avec les sphères de perfection créées. 30:4.31 7. Arrivants au Paradis. Votre résidence au Paradis signifie que vous avez trouvé Dieu et que vous allez être enrôlés dans le Corps des Mortels de la Finalité. Parmi toutes les créatures du grand univers, seuls les individus qui ont fusionné avec le Père sont enrôlés dans le Corps des Mortels de la Finalité. Seuls ils prêtent le serment des finalitaires. 30:4.32 Les arrivants au Paradis se voient accorder une période de liberté, après quoi ils commencent leurs associations avec les sept groupes des supernaphins primaires. Quand ils ont terminé leur programme avec les conducteurs d’adoration, on les appelle diplômés du Paradis. Ensuite, en tant que finalitaires, ils sont affectés à des services d’observation et de coopération jusqu’aux confins de la vaste création. Fascicule 31. Le Corps de la Finalité 31:0.1 Le Corps des Finalitaires Mortels représente la destination présentement connue des mortels ascendants du temps fusionnés avec leur Ajusteur. 31:8.1 Une partie de l’expérience des mortels devenus parfaits, au Paradis, et en tant que finalitaires, consiste dans leur effort pour parvenir à comprendre la nature et la fonction de plus de mille groupes de supercitoyens transcendantaux du Paradis, êtres extériorisés aux attributs absonites. L’ordre tout entier des Transcendantaux vit dans l’ouest du Paradis, dans une vaste zone qu’il occupe exclusivement. 31:8.4 Bien que tous les mortels atteignant le Paradis fraternisent souvent avec les Transcendantaux comme ils le font avec les Citoyens du Paradis, il se révèle que le premier contact sérieux d’un homme avec un Transcendantal a lieu lors de l’occasion mémorable où l’ascendeur mortel se présente comme membre d’un nouveau groupe finalitaire dans le cercle finalitaire de réception, et où la prestation trinitaire du serment d’éternité est administrée par le chef des Transcendantaux, président des Architectes du Maitre Univers. 31:9.1 Les Architectes du Maitre Univers forment le corps gouvernant des Transcendantaux du Paradis. Ce corps gouvernant compte 28 011 personnalités possédant des intelligences maitresses, des esprits superbes et des facultés absonites célestes. 31:9.2 Ces Maitres Architectes existent en sept niveaux de l’absonite, et que ces sept groupes sont classifiés comme suit : 31:9.3 1. Le niveau du Paradis. Seul le doyen, le premier Architecte extériorisé, fonctionne sur ce niveau le plus élevé de l’absonite. Cette personnalité ultime – ni Créateur ni créature – s’est extériorisée à l’aurore de l’éternité et opère aujourd’hui en tant que délicat coordonnateur du Paradis et de ses vingt-et-un mondes d’activités associées. 31:9.4 2. Le niveau de Havona. La deuxième extériorisation d’Architectes a produit trois maitres planificateurs et administrateurs absonites qui se sont toujours consacrés à la coordination du milliard de sphères parfaites de l’univers central. 31:9.5 3. Le niveau des superunivers. Le troisième niveau absonite embrasse les sept Maitres Architectes des sept superunivers. En tant que groupe, ils passent présentement à peu près autant de temps en compagnie des Sept Maitres Esprits du Paradis qu’avec les Sept Agents Exécutifs Suprêmes sur les sept mondes spéciaux de l’Esprit Infini. Ils sont les supercoordonnateurs du grand univers. 31:9.6 4. Le niveau d’espace primaire. Ce groupe compte soixante-dix Architectes. Nous conjecturons qu’ils s’occupent des plans ultimes pour le premier univers d’espace extérieur qui est maintenant en cours de mobilisation au-delà des frontières des sept superunivers existants à présent. 31:9.7 5. Le niveau d’espace secondaire. Ce cinquième corps comprend 490 Architectes, et nous conjecturons là aussi qu’ils doivent s’occuper de l’univers du second espace extérieur, où nos physiciens ont déjà détecté de nettes mobilisations d’énergie. 31:9.8 6. Le niveau d’espace tertiaire. Ce sixième groupe de Maitres Architectes comprend 3 430 membres, et nous inférons similairement qu’ils doivent s’occuper des gigantesques plans du troisième univers d’espace extérieur. 31:9.9 7. Le niveau d’espace quaternaire. Ce corps, le dernier et le plus nombreux, consiste en 24 010 Maitres Architectes et, si nos hypothèses antérieures sont valables, il doit être relié aux univers du quatrième et dernier espace extérieur dont les dimensions vont toujours croissant. L’ultime aventure 31:10.15 Bien qu’en réalité nous ne sachions rien des plans des Architectes du Maitre Univers au sujet de ces créations extérieures, nous sommes néanmoins certains de trois choses : 31:10.16 1. Il existe actuellement un immense et nouveau système d’univers qui s’organisent graduellement dans les domaines de l’espace extérieur. De nouvelles sortes de créations physiques, d’énormes anneaux et de gigantesques essaims d’univers situés bien au-delà des présentes limites des créations peuplées et organisées, sont déjà visibles à travers vos télescopes. 31:10.17 2. Depuis des âges et des âges se poursuit au Paradis la mobilisation inexpliquée et entièrement mystérieuse des êtres perfectionnés et ascendants du temps et de l’espace. 31:10.18 3. On croit de plus en plus dans tout Uversa que les Corps de la Finalité en voie de rassemblement sont destinés à quelque service futur dans les univers de l’espace extérieur où nous pouvons déjà identifier le groupement d’au moins soixante-dix-mille agrégats de matière dont chacun est plus grand que n’importe quel superunivers du temps présent. 31:10.20 Les mortels évolutionnaires naissent sur les planètes de l’espace, passent par les mondes morontiels, gravissent les univers spirituels, traversent les sphères de Havona, trouvent Dieu, atteignent le Paradis et sont enrôlés dans le Corps primaire de la Finalité pour y attendre leur prochaine affectation de service universel. Lorsque nous contemplons ce spectacle sublime, nous nous écrions tous : Quelle glorieuse destinée pour les enfants temporels d’origine animale, les fils matériels de l’espace ! Fascicule 32. L’évolution des univers locaux 32:0.1 Un univers local est l’œuvre d’un Fils Créateur de l’ordre paradisiaque des Micaëls. Il comprend cent constellations, dont chacune embrasse cent systèmes de mondes habités. Chaque système contiendra finalement environ mille sphères habitées. 32:0.3 Urantia appartient à un univers local dont le souverain est l’homme-Dieu de Nébadon, Jésus de Nazareth et Micaël de Salvington. 32:1.1 Les manipulations préuniverselles de la force d’espace et des énergies primordiales sont l’œuvre des Maitres Organisateurs de Force du Paradis. Lorsque l’énergie émergente devient sensible à la gravité locale ou linéaire, les Organisateurs de Force se retirent en faveur des directeurs de pouvoir du superunivers intéressé. 32:1.2 Un Fils Créateur n’a aucune possibilité de commencer une organisation d’univers avant que les directeurs de pouvoir aient effectué une mobilisation suffisante des énergies spatiales pour fournir une base matérielle – des soleils physiques et des sphères de matière – à l’univers émergent. 32:1.5 Quand l’énergie-matière a atteint un certain stade de matérialisation massique, apparait sur la scène un Fils Créateur paradisiaque accompagné d’une Fille Créative de l’Esprit Infini. En même temps que l’arrivée du Fils Créateur commence la construction de la sphère architecturale destinée à devenir le monde-siège de l’univers local en projet. Pendant de longs âges, cette création locale évolue, des soleils se stabilisent, des planètes se forment et se lancent sur leurs orbites, tandis que se poursuit le travail de création des mondes architecturaux destinés à servir de quartiers généraux aux constellations et de capitales aux systèmes. 32:2.6 Bientôt le plan physique d’un univers est achevé et le Fils Créateur, en association avec l’Esprit Créatif, établit son plan de création de vie ; sur quoi, cette représentante de l’Esprit Infini commence alors sa fonction universelle en tant que personnalité créative distincte. Lorsque ce premier acte créateur est formulé et exécuté, jaillit à l’existence la Radieuse Étoile du Matin, personnification du concept créatif initial d’identité et d’idéal de divinité. C’est le chef exécutif de l’univers, l’associé personnel du Fils Créateur, un être semblable à lui sous tous les aspects du caractère, mais très notablement limité dans ses attributs de divinité. 32:2.7 Et maintenant que le bras droit, le chef exécutif du Fils Créateur, a été fourni, il s’ensuit la venue à l’existence d’un vaste et merveilleux déploiement de créatures diverses. Les fils et les filles de l’univers local apparaissent et, bientôt après, cette création est pourvue d’un gouvernement s’étendant depuis les conseils suprêmes de l’univers jusqu’aux pères des constellations et aux souverains des systèmes locaux – ces systèmes sont les agrégats des mondes conçus pour devenir ultérieurement les demeures des diverses races mortelles de créatures volitives ; et chacun de ces mondes sera présidé par un Prince Planétaire. 32:2.8 Et alors, quand un univers a été ainsi complètement organisé et pleinement doté en personnel, le Fils Créateur aborde le projet du Père consistant à créer l’homme mortel à leur divine image. 32:2.9 L’organisation des demeures planétaires est encore en voie de progrès dans Nébadon, car cet univers est en vérité un jeune amas dans les royaumes stellaires et planétaires d’Orvonton. Lors de la dernière inscription, il y avait dans Nébadon 3 840 101 planètes habitées, et Satania, le système local auquel appartient votre monde, est assez typique des autres systèmes. 32:2.10 Satania n’est pas un système physique uniforme, une unité ou organisation astronomique simple. Ses 619 mondes habités sont situés dans plus de cinq-cents systèmes physiques différents, dont cinq seulement comportent plus de deux mondes habités. 32:3.8 À part les êtres parfaits ayant leur origine dans la Déité, toutes les créatures volitives des superunivers sont de nature évolutionnaire ; elles débutent dans un humble état et vont toujours vers le haut, en réalité vers l’intérieur. 32:3.14 Les superunivers évolutionnaires dépendent du parfait univers de Havona pour procurer l’éducation finale à leurs citoyens ascendants, mais le parfait univers central requiert aussi l’existence des superunivers en voie de perfectionnement pour assurer le plein développement de ses citoyens descendants. Fascicule 33. Administration de l’univers local 33:0.1 Alors que le Père Universel règne très certainement sur sa vaste création, c’est par la personne du Fils Créateur qu’il opère dans l’administration d’un univers local. Le Père n’opère pas personnellement d’une autre manière dans les affaires administratives d’un univers local. Ces affaires sont confiées au Fils Créateur, à l’Esprit-Mère de l’univers local et à leurs multiples enfants. 33:1.2 Notre Fils Créateur n’est pas le Fils Éternel, l’associé existentiel au Paradis du Père Universel et de l’Esprit Infini. Micaël de Nébadon n’est pas l’un des membres de la Trinité du Paradis. 33:2.5 Bien que son quartier général soit officiellement situé sur Salvington, capitale de Nébadon, Micaël passe beaucoup de temps à visiter les sièges des constellations et des systèmes, et même les planètes individuelles. Il se rend périodiquement au Paradis, et souvent sur Uversa où il tient conseil avec les Anciens des Jours. Quand il est éloigné de Salvington, il est remplacé par Gabriel, qui fonctionne alors comme régent de l’univers de Nébadon. 33:3.1 L’Esprit Infini imprègne tous les univers du temps et de l’espace, mais il opère du siège de chaque univers local sous forme d’une focalisation spécialisée acquérant les qualités de la pleine personnalité par la technique de coopération créative avec le Fils Créateur. 33:3.3 Cette Divine Ministre est en réalité la mère des esprits et des personnalités spirituelles, la conseillère toujours présente et infiniment sage du Fils Créateur, une manifestation fidèle et véritable de l’Esprit Infini du Paradis. 33:3.8 Le Fils prend l’initiative de créer certains enfants de l’univers, tandis que l’Esprit est uniquement responsable d’amener à l’existence les nombreux ordres de personnalités spirituelles qui exercent leur ministère et servent sous les directives et la gouverne de ce même Esprit-Mère. Dans la création, d’autres types de personnalités universelles, le Fils et l’Esprit opèrent tous deux ensemble, et dans aucun acte créatif l’un ne fait quelque chose sans le conseil et l’approbation de l’autre. Gabriel – le chef exécutif 33:4.1 La Radieuse Étoile du Matin personnalise le premier concept d’identité et d’idéal de personnalité conçu par le Fils Créateur et par la manifestation de l’Esprit Infini dans l’univers local. 33:4.2 Il n’est produit qu’un seul être d’une telle sagesse et d’une telle majesté dans chaque univers local. 33:4.4 La Radieuse Étoile du Matin n’est pas un créateur, mais il est un merveilleux administrateur étant le représentant administratif personnel du Fils Créateur. 33:4.5 Gabriel de Salvington est le chef exécutif de l’univers de Nébadon et l’arbitre de tous les appels exécutifs concernant son administration. 33:5.1 Chaque univers local est béni par la présence de certaines personnalités de l’univers central et du Paradis. À la tête de ce groupe paradisiaque dans Nébadon se trouve l’ambassadeur de la Trinité du Paradis – Emmanuel de Salvington – l’Union des Jours affecté à l’univers local de Nébadon. 33:5.2 En l’absence du Fils Créateur, il peut présider tout haut conseil de l’univers, mais ne participerait autrement aux affaires exécutives de l’univers que s’il en était prié. 33:6.2 Le Père Melchizédek est le premier assistant de Gabriel. Quand la Radieuse Étoile du Matin s’absente de Salvington, c’est ce Fils Melchizédek originel qui assume ses responsabilités. Fascicule 34. L’Esprit-Mère de l’univers local 34:0.1 Lorsqu’un Fils Créateur est personnalisé par le Père Universel et le Fils Éternel, l’Esprit Infini individualise aussitôt une représentation nouvelle et unique de lui-même pour accompagner ce Fils Créateur dans les royaumes de l’espace. Elle y sera sa compagne, d’abord pour l’organisation physique, et ensuite dans la création et le ministère auprès des créatures de l’univers nouvellement projeté. 34:2.2 Dès le début de son association avec le Fils Créateur, l’Esprit de l’Univers possède tous les attributs de l’Esprit Infini concernant le contrôle physique, y compris la pleine capacité d’antigravité. Quand l’Esprit de l’Univers a atteint son statut personnel, il exerce dans l’univers local un contrôle de la gravité mentale tout aussi plein et complet que le ferait l’Esprit Infini s’il était personnellement présent. 34:2.3 Dans chaque univers local, la Divine Ministre fonctionne en concordance avec la nature et les caractéristiques inhérentes à l’Esprit Infini tel qu’il est incorporé dans l’un des Sept Maitres Esprits du Paradis. Bien qu’il existe une uniformité de base dans le caractère de tous les Esprits d’Univers, il y a aussi une diversité de fonctions déterminée par celui des Sept Maitres Esprits dont elle tire son origine. 34:3.3 Dans ses prérogatives personnelles, un Esprit Créatif est totalement et entièrement indépendant de l’espace, mais non du temps. Ni aux sièges des constellations ni à ceux des systèmes on ne rencontre une présence personnelle spécialisée de l’Esprit de l’Univers. Elle est partout présente d’une manière égale et diffuse dans tout son univers. 34:3.5 Un Fils Créateur n’est pas handicapé par le temps, mais il est conditionné par l’espace ; il ne peut pas être personnellement à deux endroits en même temps. 34:3.6 La Divine Ministre est l’auxiliaire compréhensive du Fils Créateur et lui permet de vaincre et de compenser ses limitations inhérentes concernant l’espace ; en effet, quand ces deux personnalités fonctionnent en union administrative, elles sont pratiquement indépendantes du temps et de l’espace à l’intérieur des confins de leur création locale. On peut donc observer pratiquement dans tout un univers local que le Fils Créateur et l’Esprit Créatif fonctionnent d’ordinaire indépendamment à la fois du temps et de l’espace, puisque chacun peut disposer de l’autre, qui est libéré soit de l’espace soit du temps. 34:4.1 Il y a trois circuits d’esprit distincts dans l’univers local de Nébadon : 34:4.2 1. L’Esprit d’effusion du Fils Créateur, le Consolateur, l’Esprit de Vérité. 34:4.3 2. Le circuit d’esprit de la Divine Ministre, le Saint-Esprit. 34:4.4 3. Le circuit de ministère de l’intelligence, incluant les activités plus ou moins unifiées, mais fonctionnant diversement, des sept esprits-mentaux adjuvats. 34:4.5 Les Fils Créateurs sont dotés d’un esprit de présence universelle analogue, sur bien des points, à celui des Sept Maitres Esprits du Paradis. Il s’agit de l’Esprit de Vérité qu’un Fils d’effusion répand sur un monde après avoir été spirituellement attitré à cette sphère. Ce Consolateur effusé est la force spirituelle qui attire toujours tous les chercheurs de vérité vers Celui qui personnifie la vérité dans l’univers local. 34:4.6 Le Fils Créateur peut aller et venir ; sa présence personnelle peut se trouver dans l’univers local ou ailleurs ; cela n’empêche pas l’Esprit de Vérité de fonctionner tranquillement, car, bien que sa présence divine dérive de la personnalité du Fils Créateur, il est fonctionnellement centré dans la personne de la Divine Ministre. 34:4.7 L’Esprit-Mère de l’Univers ne quitte cependant jamais le monde-siège de l’univers local. L’esprit du Fils Créateur peut fonctionner indépendamment de la présence personnelle du Fils, et cela se produit, mais il n’en est pas de même pour l’esprit personnel de la Divine Ministre. Le Saint-Esprit de la Divine Ministre cesserait d’être fonctionnel si sa présence personnelle était retirée de Salvington. 34:4.9 Les ordres de personnalités superévolutionnaires dans un univers local sont dotés du modèle mental superuniversel de type adapté à cet univers local. Les ordres humains et subhumains de vie évolutionnaire sont dotés du ministère mental de type esprits adjuvats. 34:4.10 Les sept esprits-mentaux adjuvats sont la création de la Divine Ministre d’un univers local. Ces esprits-mentaux ont des caractères semblables, mais des pouvoirs différents ; ils participent tous identiquement de la nature de l’Esprit de l’Univers, bien qu’ils ne soient guère considérés comme personnalités, sauf par leur Mère Créatrice. Les sept adjuvats ont reçu les noms suivants : l’esprit de sagesse, l’esprit d’adoration, l’esprit de conseil, l’esprit de connaissance, l’esprit de courage, l’esprit de compréhension et l’esprit d’intuition – de perception rapide. 34:5.3 L’homme mortel ressent pour la première fois le ministère de l’Esprit en conjonction avec le mental lorsque le mental purement animal des créatures évolutionnaires manifeste une capacité de réception aux adjuvats d’adoration et de sagesse. Ce ministère des sixième et septième adjuvats dénote que l’évolution mentale a franchi le seuil du ministère spirituel. Et un tel mental ayant fonction d’adoration et de sagesse est immédiatement inclus dans les circuits spirituels de la Divine Ministre. 34:5.4 Lorsque le mental est ainsi doué du ministère du Saint-Esprit, il possède la capacité de choisir (consciemment ou inconsciemment) la présence spirituelle du Père Universel – l’Ajusteur de Pensée. Mais ce n’est pas avant qu’un Fils d’effusion ait libéré l’Esprit de Vérité pour un ministère planétaire envers tous les mortels, que tout mental normal est automatiquement prêt à recevoir l’Ajusteur de Pensée. L’Esprit de Vérité travaille en union complète avec la présence de l’esprit de la Divine Ministre. Cette liaison spirituelle duelle plane au-dessus des mondes, cherchant à enseigner la vérité et à illuminer spirituellement le mental des hommes, à inspirer l’âme des créatures des races ascendantes, et à conduire toujours les peuples habitant les planètes évolutionnaires vers le but paradisiaque de leur destinée divine. Fascicule 35. Les Fils de Dieu de l’Univers Local 35:0.2 Les types de Fils que nous allons étudier ont leur origine dans l’univers local. Ils sont les descendants d’un Fils Créateur Paradisiaque en diverses associations avec son complément, l’Esprit-Mère de l’Univers. Les ordres suivants de filiation de l’univers local sont mentionnés dans les présents exposés : 35:0.3 1. Les Fils Melchizédeks. 35:0.4 2. Les Fils Vorondadeks. 35:0.5 3. Les Fils Lanonandeks. 35:1.1 Le Fils Créateur et l’Esprit Créatif, la Fille de l’Esprit Infini dans l’univers local, amènent d’abord à l’existence le Melchizédek originel – le Père Melchizédek – cet être unique qui collabore ultérieurement avec le Fils Créateur et l’Esprit Créatif pour amener à l’existence le groupe entier qui porte ce nom. 35:1.2 Dans l’univers de Nébadon, le Père Melchizédek agit comme premier associé exécutif de la Radieuse Étoile du Matin. Gabriel s’occupe plutôt de la politique de l’univers et Melchizédek, des procédures pratiques à suivre. Gabriel préside les tribunaux et conseils régulièrement constitués de Nébadon, et Melchizédek, les commissions et corps consultatifs réunis spécialement, extraordinairement ou en cas d’urgence. 35:2.4 Les Melchizédeks se rendent sur les mondes par petits groupes pour y servir de commissions consultatives, recueillir des dépositions, recevoir des suggestions et agir comme conseillers, aidant ainsi à pallier les difficultés majeures et à régler les différends sérieux qui s’élèvent de temps en temps dans les affaires des domaines évolutionnaires. 35:2.7 Il n’est pas d’aspects des besoins spirituels planétaires auxquels ils n’apportent leur ministère. Ils sont les éducateurs qui amènent si souvent des mondes entiers de vie évoluée à reconnaitre pleinement et définitivement le Fils Créateur et son Père du Paradis. 35:4.2 Dans un univers évoluant qui finira par englober environ une dizaine de millions de mondes habités, il arrive nécessairement beaucoup de choses qui sortent de l’ordinaire, et c’est dans ces cas d’urgence que les Melchizédeks agissent. Sur Édentia, quartier général de votre constellation, on les appelle Fils d’urgence. Ils sont toujours prêts à servir dans toutes les situations critiques – physiques, intellectuelles ou spirituelles – que ce soit sur une planète, dans un système, dans une constellation ou dans l’univers. Dans toutes les circonstances de temps et de lieu où le besoin d’une aide spéciale se fait sentir, on rencontre un ou plusieurs Fils Melchizédeks. 35:4.4 Dans une crise planétaire, ces Fils Melchizédeks servent en de nombreuses capacités exceptionnelles. Un tel Fils peut aisément se rendre visible aux êtres mortels et il est même arrivé qu’un membre de leur ordre se soit incarné dans la similitude de la chair mortelle. 35:4.5 Le Melchizédek qui vécut sur Urantia au temps d’Abraham était connu localement comme Prince de Salem, parce qu’il présidait une petite colonie de chercheurs de vérité résidant à un endroit dénommé Salem. Il fut volontaire pour s’incarner dans la similitude de la chair mortelle et le fit avec l’approbation des administrateurs provisoires Melchizédeks de la planète ; ceux-ci craignaient de voir s’éteindre la lumière de la vie durant cette période de ténèbres spirituelles croissantes. Il entretint effectivement la vérité de son temps et la transmit en sécurité à Abraham et à ses compagnons. 35:5.1 Après la création des aides personnels et du premier groupe des Melchizédeks aux talents variés, le Fils Créateur et l’Esprit Créatif de l’univers local conçurent et amenèrent à l’existence le second grand ordre varié de filiation universelle, les Vorondadeks. Ils sont plus généralement connus sous le nom de Pères des Constellations, parce que l’on trouve uniformément un Fils de cet ordre à la tête de chaque gouvernement de constellation dans tous les univers locaux. 35:8.1 Après la création des Vorondadeks, le Fils Créateur et l’Esprit-Mère de l’Univers s’unissent en vue d’amener à l’existence le troisième ordre de filiation universelle, les Lanonandeks. Bien que les Lanonandeks s’occupent de diverses tâches liées à l’administration des systèmes, ils sont surtout connus comme Souverains de Systèmes, gouvernant les systèmes locaux, et comme Princes Planétaires, chefs administratifs des mondes habités. 35:8.2 Ces êtres font partie d’un ordre de filiation plus tardif et inférieur quant au niveau de divinité. Il leur a donc fallu suivre certains cours de formation sur les mondes Melchizédeks pour préparer leur service ultérieur. Ils furent les premiers étudiants de l’Université Melchizédek et ont été classés et confirmés par leurs maitres et examinateurs Melchizédeks selon leurs aptitudes, leur personnalité et leurs accomplissements. 35:8.3 Ils furent divisés, au cours des épreuves finales, en trois classes : 35:8.4 1. Les Lanonandeks primaires. Ce sont les Fils désignés comme Souverains de Systèmes et assistants auprès des conseils suprêmes des constellations, et comme conseillers dans le travail administratif supérieur de l’univers. 35:8.5 2. Les Lanonandeks secondaires. Ils reçoivent des missions de Princes Planétaires ou sont affectés aux réserves de l’ordre. 35:8.6 3. Les Lanonandeks tertiaires. Ils assurent les services divers d’un système et des mondes qui le composent. 35:8.15 Les Lanonandeks appartiennent à un ordre de filiation quelque peu inférieur à celui des Melchizédeks et des Vorondadeks. Ils rendent donc des services encore plus grands dans les unités subordonnées de l’univers, car ils peuvent se rapprocher davantage des humbles créatures des races intelligentes. Ils courent aussi de plus grands risques de s’égarer, d’enfreindre la technique acceptable d’un gouvernement d’univers. Mais ces Lanonandeks, et spécialement ceux de l’ordre primaire, sont les plus capables et les plus doués de talents variés de tous les administrateurs d’un univers local. 35:9.6 Notre univers local a eu la malchance que plus de sept-cents Fils de l’ordre des Lanonandeks se soient rebellés contre le gouvernement de l’univers, précipitant ainsi dans la confusion plusieurs systèmes et de nombreuses planètes. Parmi l’ensemble de ces défaillants, il n’y avait que trois Souverains de Système ; pratiquement tous ces Fils appartenaient au deuxième ou au troisième ordre, Princes Planétaires ou Lanonandeks tertiaires. Fascicule 36. Les Porteurs de Vie 36:0.1 La vie ne prend pas naissance spontanément. Elle est construite selon les plans formulés par les Architectes de l’Être (non révélés) et apparait sur les planètes habitées soit par importation directe, soit comme résultat des opérations des Porteurs de Vie des univers locaux. Ces Porteurs de Vie comptent parmi les membres les plus intéressants et les plus doués de la famille diversifiée des Fils d’univers. Ils sont chargés d’élaborer la vie des créatures et de la porter aux sphères planétaires. 36:1.1 Bien que les Porteurs de Vie appartiennent à la famille de filiation divine, ils sont un type particulier et distinct de Fils d’univers car ils constituent dans un univers local le seul groupe de vie intelligente à la création duquel les dirigeants du superunivers participent. Les Porteurs de Vie sont les descendants de trois personnalités préexistantes : le Fils Créateur, l’Esprit-Mère de l’Univers et, par désignation, l’un des trois Anciens des Jours présidant aux destinées du superunivers intéressé. 36:3.2 Les Porteurs de Vie transportent souvent le plasma vital même sur un monde nouveau, mais pas toujours. Ils organisent parfois les modèles de vie après leur arrivée sur leurs planètes d’affectation, et conformément à des formules antérieurement approuvées pour une nouvelle aventure d’établissement de la vie. Telle fut l’origine de la vie planétaire sur Urantia. 36:3.4 L’étincelle vitale – le mystère de la vie – est conférée par l’entremise des Porteurs de Vie, mais ne vient pas d’eux. Il est vrai qu’ils supervisent l’opération et qu’ils élaborent le plasma vital lui-même, mais c’est l’Esprit-Mère de l’univers qui fournit le facteur essentiel du plasma vivant. C’est de la Fille Créative de l’Esprit Infini que provient l’étincelle d’énergie qui anime le corps et laisse présager le mental. 36:3.7 Durant les âges compris entre l’établissement de la vie et l’émergence de créatures humaines ayant un statut moral, les Porteurs de Vie sont autorisés à manipuler le milieu vital et à orienter favorablement par ailleurs le cours de l’évolution biologique. Ils agissent de la sorte pendant de longues périodes. 36:3.8 Lorsque les Porteurs de Vie opérant sur un monde nouveau ont réussi une fois à produire un être doué de volonté, ayant pouvoir de décision morale et de choix spirituel, leur travail prend fin – ils en ont fini, ils ne peuvent manipuler davantage la vie évoluante. L’évolution des créatures vivantes doit désormais se poursuivre conformément à la dotation inhérente à leur nature et aux tendances déjà imprimées et fixées dans les formules et les modèles de la vie planétaire. 36:5.1 C’est la présence des sept esprits-mentaux adjuvats sur les mondes primitifs qui conditionne le cours de l’évolution organique ; cela explique pourquoi l’évolution est préméditée et non accidentelle. Ces adjuvats représentent cette fonction du ministère du mental de l’Esprit Infini qui est étendue jusqu’aux ordres inférieurs de vie intelligente par l’intermédiaire de l’Esprit-Mère d’un univers local. Les adjuvats sont les enfants de l’Esprit-Mère de l’Univers et constituent son ministère personnel auprès du mental matériel des royaumes. 36:5.4 Les sept esprits-mentaux adjuvats accompagnent toujours les Porteurs de Vie sur une nouvelle planète, mais il ne faudrait pas les considérer comme des entités. Ils ressemblent davantage à des circuits. Les esprits des sept adjuvats de l’univers ne fonctionnent pas comme personnalités distinctes de la présence universelle de la Divine Ministre ; ils sont en fait un de ses niveaux de conscience et restent toujours subordonnés à l’action et à la présence de leur mère créative. 36:6.3 Quand les formules de vie et les modèles vitaux sont correctement assemblés et convenablement organisés, la présence d’un Porteur de Vie est suffisante pour inaugurer la vie, mais il manque à ces organismes vivants deux attributs essentiels – le don du mental et les pouvoirs reproducteurs. Le mental animal et le mental humain sont des dons de l’Esprit-Mère de l’univers local fonctionnant par l’intermédiaire des sept esprits-mentaux adjuvats, tandis que l’aptitude des créatures à se reproduire est l’apport spécifique et personnel de l’Esprit de l’Univers au plasma vital ancestral inauguré par les Porteurs de Vie. 36:6.5 La vie qui abandonne la créature vivante ne possède ni identité ni personnalité ; elle ne survit pas individuellement à la mort. Durant son existence et le temps de son séjour dans le corps matériel, elle a subi un changement, une évolution énergétique, et survit seulement comme fraction des forces cosmiques de l’univers ; elle ne survit pas en tant que vie individuelle. La survie des créatures mortelles est entièrement basée sur l’évolution d’une âme immortelle à l’intérieur du mental mortel. Fascicule 37. Personnalités de l’univers local 37:9.1 À l’instar des superunivers et de l’univers central, l’univers local a ses ordres de citoyenneté permanente qui incluent les types créés suivants : 37:9.2 1. Les susatias. 37:9.3 2. Les univitatias. 37:9.4 3. Les Fils Matériels. 37:9.5 4. Les créatures médianes. 37:9.7 Les susatias. Ces êtres merveilleux résident sur Salvington, siège de notre univers local, et y opèrent comme citoyens permanents. Ils sont les brillants descendants du Fils Créateur et de l’Esprit-Créatif. 37:9.8 Les univitatias. Ces enfants du Fils Créateur et de l’Esprit Créatif constituent la population permanente des mondes-sièges des constellations. Ils accomplissent pour les mortels ascendants qui traversent les sièges des constellations l’équivalent de ce que les natifs de Havona apportent aux esprits pèlerins qui passent par la création centrale. 37:9.9 Les Fils Matériels de Dieu. Quand la liaison créative entre le Fils Créateur et la représentante dans l’univers de l’Esprit Infini, l’Esprit-Mère de l’Univers, a complété son cycle, le Fils Créateur personnalise alors sous forme duelle son dernier concept d’être. En lui-même et de lui-même, il crée alors les admirables et superbes Fils et Filles de l’ordre matériel de filiation universelle. Telle est l’origine de l’Adam et de l’Ève originels de chaque système local de Nébadon. Ils forment un ordre de filiation reproducteur, ayant été créés mâles et femelles. Leurs descendants opèrent comme citoyens relativement permanents des capitales de systèmes, bien que certains d’entre eux soient commissionnés comme Adams Planétaires. 37:9.11 Les créatures médianes. Aux époques primitives, certains êtres suprahumains mais matérialisés sont affectés à la plupart des mondes habités ; ils se retirent généralement lors de l’arrivée des Adams Planétaires. Les opérations de ces êtres et les efforts des Fils Matériels pour améliorer les races évolutionnaires se traduisent fréquemment par l’apparition d’un nombre limité de créatures difficiles à classer. Ces êtres uniques se trouvent souvent à mi-chemin entre les Fils Matériels et les créatures évolutionnaires, d’où leur appellation de créatures médianes. Dans un sens comparatif, ces médians sont les citoyens permanents des mondes évolutionnaires. Depuis les premiers temps de l’arrivée d’un Prince Planétaire jusqu’à l’époque du lointain futur où la planète sera ancrée dans la lumière et la vie, ils sont le seul groupe d’êtres intelligents qui reste en permanence sur la sphère. Sur Urantia, les ministres médians sont en réalité les conservateurs effectifs de la planète ; en pratique, ils sont les citoyens d’Urantia. Il est vrai que les mortels sont les habitants physiques et matériels d’un monde évolutionnaire, mais votre vie à tous est si courte, vous ne vivez que si peu de temps sur votre planète de nativité. Cependant, les créatures médianes assurent la continuité de l’administration planétaire en face d’agents célestes toujours changeants et d’habitants mortels variant constamment. Fascicule 38. Esprits tutélaires de l’univers local 38:0.2 À l’instar des supernaphins dans l’univers central et des seconaphins dans un superunivers, les séraphins, avec les chérubins et sanobins associés, constituent le corps angélique d’un univers local. 38:1.1 Les séraphins sont créés par l’Esprit-Mère de l’univers. 38:2.1 Les anges n’ont pas de corps matériels, mais sont des êtres bien précis et distincts les uns des autres. Ils sont de nature et d’origine spirituelles. 38:2.6 Sur les mondes des maisons, vous commencerez à apprécier les séraphins et vous jouirez de leur compagnie sur les sphères des constellations, tandis que sur Salvington ils partageront avec vous leurs lieux de repos et d’adoration. 38:4.2 Chaque séraphin y a un vrai foyer, et « foyer » signifie le domicile de deux séraphins ; ils vivent par paires. 38:4.3 Sans être mâle et femelle comme les Fils Matériels et les membres des races mortelles, les séraphins sont positifs et négatifs. Dans la majorité des affectations, il faut deux anges pour accomplir la tâche. Chérubins et sanobins 38:7.1 Dans toutes leurs dotations essentielles, les chérubins et sanobins sont similaires aux séraphins. Ils représentent l’ordre angélique le plus humble, donc d’autant plus proche parent des types humains les plus avancés des mondes évolutionnaires. 38:7.2 Les chérubins et sanobins sont associés par inhérence et fonctionnellement unis. Les uns sont des personnalités d’énergie positive, les autres d’énergie négative. 38:7.3 Les chérubins et les sanobins sont les aides fidèles et efficaces des ministres séraphiques. 38:7.6 Les chérubins et sanobins sont par nature très proches du niveau morontiel d’existence, et ils font preuve d’un maximum d’efficacité dans le travail marginal des domaines physique, morontiel et spirituel. 38:8.5 Nombre des chérubins les plus expérimentés sont attachés aux gardiens séraphiques de la destinée et placés ainsi en ligne directe pour s’élever au statut d’Éducateurs des Mondes des Maisons lorsque leurs séniors séraphiques les abandonneront. Les gardiens de la destinée n’ont plus de chérubins et de sanobins pour les aider lorsque leurs pupilles mortels ont atteint la vie morontielle. 38:8.6 Les chérubins et sanobins étreints une fois par l’Esprit-Mère servent longtemps comme Éducateurs des Mondes des Maisons sur les sphères morontielles, depuis la moins évoluée jusqu’à la plus haute. Lorsque leur corps assemblé sur Salvington comporte trop de recrues, la Radieuse Étoile du Matin convoque ces fidèles serviteurs des créatures du temps à paraitre en sa présence. Ils prêtent le serment de transformation de personnalité, sur quoi l’Esprit-Mère de l’Univers étreint de nouveau, par groupes de sept mille, ces chérubins et sanobins séniors et avancés. Ils sortent alors de cette seconde étreinte comme séraphins qualifiés. Désormais, la pleine et complète carrière d’un séraphin, avec toutes ses possibilités paradisiaques, est ouverte à ces chérubins et sanobins nés une seconde fois. Ces anges peuvent être affectés à un mortel comme gardiens de la destinée ; si leur pupille mortel atteint la survie, ils deviennent éligibles pour être promus à Séraphington et aux sept cercles d’aboutissement séraphique, et même pour entrer au Paradis et au Corps de la Finalité. Fascicule 39. Les armées séraphiques 39:0.11 Les séraphins doivent acquérir la connaissance et gagner de l’expérience d’une manière très semblable à celle des hommes. Ils sont proches de vous par certains attributs de la personnalité, et ils s’efforcent tous de commencer à la base, au niveau de ministère le plus humble possible ; cela leur permet d’espérer qu’ils atteindront le niveau le plus élevé possible de destinée expérientielle. 39:8.2 Les séraphins peuvent atteindre le Paradis par des dizaines – et même des centaines – de voies, mais les plus importantes étudiées dans ces exposés sont les suivantes : 39:8.3 1. Gagner à titre personnel l’admission à la demeure séraphique du Paradis en parvenant à la perfection, dans un service spécialisé, comme artisan céleste, Conseiller Technique ou Archiviste Céleste. 39:8.4 2. Être convoqué à Séraphington. Dans certaines conditions, les séraphins sont mandés en haut lieu. Seuls les gardiens de la destinée ayant réussi peuvent être sûrs d’aller au Paradis par un chemin progressif d’ascension évolutionnaire. Tous les autres doivent attendre patiemment l’arrivée des supernaphins tertiaires, messagers du Paradis, avec des convocations leur ordonnant d’apparaitre en haut lieu. 39:8.5 3. Atteindre le Paradis par la technique humaine évolutionnaire. Le poste de choix suprême des séraphins dans la carrière du temps est celui d’ange gardien, qui leur permet d’atteindre la carrière de la finalité et de se qualifier pour être affectés aux sphères éternelles de service séraphique. Ces guides personnels des enfants du temps s’appellent gardiens de la destinée, signifiant qu’ils gardent des créatures mortelles dans le sentier de la destinée divine, et qu’en faisant cela, ils déterminent leur propre haute destinée. 39:8.6 Les gardiens de la destinée sont choisis parmi les personnalités angéliques les plus expérimentées de tous les ordres des séraphins qui se sont qualifiés pour ce service. Des gardiens temporaires sont affectés à tous les mortels survivants dont la destinée est de fusionner avec leur Ajusteur, et ces associés peuvent leur être attachés en permanence quand les survivants mortels atteignent le développement intellectuel et spirituel nécessaire. 39:8.8 Beaucoup de ces séraphins affectés comme gardiens de la destinée pendant la vie matérielle, mais pas tous, accompagnent leurs associés mortels à travers les cercles de Havona, et certains autres séraphins passent par les circuits de l’univers central d’une manière entièrement différente de l’ascension des mortels. Fascicule 40. Les Fils ascendants de Dieu 40:4.1 Quand les mortels du temps ne réussissent pas à assurer la survie éternelle de leur âme en association planétaire avec le don spirituel du Père Universel, jamais cet échec n’est imputable en aucune manière au fait que l’Ajusteur aurait négligé ses devoirs, son service, son ministère ou sa dévotion. Lors du décès de leur mortel, les Moniteurs ainsi abandonnés retournent sur Divinington et ultérieurement, après le jugement du non-survivant, ils peuvent être réaffectés aux mondes du temps et de l’espace. Quelquefois, après des services répétés de cet ordre ou à la suite d’une expérience extraordinaire, telle que le fait d’opérer comme Ajusteur intérieur d’un Fils d’effusion incarné, ces Ajusteurs efficaces sont personnalisés par le Père Universel. 40:5.3 Bien que Dieu le Père ne puisse vous approcher par une manifestation directe de sa personnalité, il est en vous et fait partie de vous par l’identité des Ajusteurs de Pensée intérieurs, les divins Moniteurs. C’est ainsi que le Père, qui est le plus éloigné de vous en personnalité et en esprit, s’approche le plus près de vous dans le circuit de la personnalité et dans le contact en esprit de la communion intérieure avec les âmes de ses fils et filles mortels. 40:5.4 L’identification à l’esprit constitue le secret de la survie personnelle et détermine la destinée de l’ascension spirituelle. Les Ajusteurs de Pensée sont les seuls esprits qui aient un potentiel de fusion et qui puissent s’identifier avec l’homme durant sa vie incarnée. C’est pourquoi les mortels du temps et de l’espace sont classés conformément à leur relation avec les Moniteurs de Mystère intérieurs, ces dons divins. Cette classification est la suivante : 40:5.5 1. Mortels chez qui le séjour de l’Ajusteur est passager ou expérientiel. 40:5.6 2. Mortels du type qui ne fusionne pas avec les Ajusteurs. 40:5.7 3. Mortels ayant le potentiel de fusionner avec leur Ajusteur. 40:5.8 Première série – mortels chez qui le séjour de l’Ajusteur est passager ou expérientiel. 40:5.9 Sur beaucoup de mondes semblables à Urantia avant Adam, un grand nombre d’hommes primitifs des types supérieurs les plus évolués acquièrent la capacité de survivre, mais ne réussissent pas à atteindre la fusion avec l’Ajusteur. 40:5.10 Un Ajusteur expérientiel reste, chez un humain primitif, pendant toute la durée de sa vie dans la chair. Les Ajusteurs contribuent largement à l’avancement des hommes primitifs, mais sont impuissants à former des unions éternelles avec ces mortels. Toutes les âmes de ce type qui recherchent Dieu atteignent la vie éternelle par l’embrassement spirituel de l’Esprit-Mère de l’univers local, et deviennent ainsi des mortels ascendants soumis au régime de l’univers local. Beaucoup de personnes ayant vécu sur Urantia avant Adam furent ainsi élevées aux mondes des maisons de Satania. 40:5.12 Deuxième série – mortels du type qui ne fusionne pas avec leur Ajusteur. Ce sont des types spécialisés d’êtres humains qui ne sont pas capables de s’unir éternellement avec leur Ajusteur intérieur. Beaucoup de non respirateurs entrent dans cette catégorie, et il existe de nombreux autres groupes qui ne fusionnent généralement pas avec les Ajusteurs. 40:5.17 Troisième série – les mortels ayant le potentiel de fusionner avec leur Ajusteur. Tous les mortels fusionnés avec le Père ont une origine animale, exactement comme les races d’Urantia. 40:5.19 Quant aux chances de survie des mortels, précisons, une fois pour toutes ceci : toutes les âmes appartenant à chacune des phases possibles d’existence humaine survivront à la condition de manifester de la bonne volonté à coopérer avec leur Ajusteur intérieur, et de montrer leur désir de trouver Dieu et d’atteindre la perfection divine. Mortels fusionnés avec le Père 40:7.1 L’envoi des Ajusteurs, leur présence intérieure, est en vérité l’un des mystères insondables de Dieu le Père. Ces fragments de la nature divine du Père Universel apportent avec eux le potentiel d’immortalité des créatures. Les Ajusteurs sont des esprits immortels, et l’union avec eux confère la vie éternelle à l’âme du mortel fusionné. 40:7.2 Lorsque vous aurez finalement et définitivement fusionné avec votre Ajusteur, lorsque vous deux ne ferez plus qu’un, alors vous serez devenus en fait des fils ascendants de Dieu. 40:7.5 La fusion avec un fragment du Père Universel équivaut à une validation divine de l’aboutissement final au Paradis, et ces mortels fusionnés avec leur Ajusteur forment la seule classe d’êtres humains dont la totalité traverse les circuits de Havona et trouve Dieu au Paradis. Mortels fusionnés avec l’Esprit 40:9.2 Le fait que les créatures mortelles de ce type ne soient pas candidates à la fusion avec les Ajusteurs n’empêche pas les Ajusteurs de les habiter durant leur vie incarnée. Pendant ce séjour temporaire, les Ajusteurs bâtissent la même contrepartie spirituelle de la nature mortelle – l’âme – que celle qu’ils bâtissent pour les candidats à la fusion avec eux. Jusqu’à l’époque de la mort physique, le travail des Ajusteurs est entièrement semblable à leur fonction dans vos propres races, mais, après la dissolution par la mort, les Ajusteurs prennent congé pour toujours de ces candidats à la fusion avec l’Esprit. 40:9.3 Lorsque ces survivants endormis sont repersonnalisés sur les mondes des maisons, la place de l’Ajusteur parti est remplie par une individualisation de l’esprit de la Divine Ministre, représentante de l’Esprit Infini dans l’univers local intéressé. Cette infusion d’esprit fait de ces créatures survivantes des mortels fusionnés avec l’Esprit. Fascicule 41. Aspects physiques de l’univers local 41:0.1 Le phénomène spatial caractéristique distinguant chaque création locale des autres est la présence de l’Esprit Créatif. Tout Nébadon est certainement imprégné par la présence d’espace de la Divine Ministre de Salvington, et cette présence prend tout aussi certainement fin aux frontières extérieures de notre univers local. Ce qui est imprégné par l’Esprit-Mère de notre univers local est Nébadon. 41:0.3 Le domaine d’un univers local peut comprendre une ou plusieurs – et même beaucoup – de nébuleuses, et c’est ainsi que l’assemblage physique de Nébadon vient de la progéniture stellaire et planétaire de la nébuleuse d’Andronover et d’autres nébuleuses. Les sphères de Nébadon ont pour ancêtres diverses nébuleuses, mais elles avaient en commun un certain minimum de mouvement d’espace qui fut ajusté par les efforts intelligents des directeurs de pouvoir, de manière à produire notre présent agrégat de corps spatiaux. Cet ensemble voyage d’un seul tenant sur les orbites du superunivers. Fascicule 43. Les constellations 43:0.1 Urantia est communément appelée la 606 de Satania dans Norlatiadek de Nébadon, cela signifiant qu’elle est le six-cent-sixième monde habité dans le système local de Satania, situé dans la constellation de Norlatiadek, l’une des cent constellations de l’univers local de Nébadon. 43:0.2 Le gouvernement de votre constellation est situé dans un amas de 771 sphères architecturales, dont la plus centrale et la plus grande est Édentia, siège administratif des Pères de la Constellation, les Très Hauts de Norlatiadek. Édentia elle-même est à peu près cent fois plus grande que votre monde. Les soixante-dix sphères majeures qui l’entourent ont à peu près dix fois la dimension d’Urantia, tandis que les dix satellites qui tournent autour de chacun de ces soixante-dix mondes sont à peu près de la taille d’Urantia. 43:1.1 Édentia abonde en hautes terres séduisantes, en élévations étendues de matière physique couronnées de vie morontielle et couvertes de gloire spirituelle, mais il n’y a pas de chaines de montagnes escarpées comme celles qui apparaissent sur Urantia. Il y a des dizaines de milliers de lacs étincelants et des myriades de rivières qui les relient, mais pas de grands océans ni de fleuves torrentiels. 43:1.5 Au sommet de la septième chaine de hautes terres se trouvent les salles de résurrection d’Édentia, dans lesquelles se réveillent les mortels ascendants. 43:1.7 La mer de verre, l’aire réceptrice d’Édentia, est proche du centre administratif et entourée par l’amphithéâtre du quartier général. Autour de cette zone se trouvent les centres gouvernementaux pour les soixante-dix divisions des affaires de la constellation. Une moitié d’Édentia est divisée en soixante-dix sections triangulaires dont les frontières convergent aux bâtiments du siège de leurs secteurs respectifs. Le reste forme un seul immense parc naturel, les jardins de Dieu. 43:1.10 La mer de verre d’Édentia est formée d’un seul immense cristal circulaire d’environ cent-soixante kilomètres de circonférence et d’environ cinquante kilomètres de profondeur. Ce magnifique cristal sert de champ d’accueil pour tous les séraphins transporteurs et autres êtres arrivant de points extérieurs à la sphère. Cette mer de verre facilite grandement l’atterrissage des séraphins transporteurs. 43:3.2 Trois Fils Vorondadeks au moins sont commissionnés par Gabriel comme Très Hauts de chacune des constellations de Nébadon. Celui qui préside ce trio s’appelle le Père de la Constellation, et ses deux associés, le Très Haut sénior et le Très Haut junior. Un Père de Constellation règne pendant dix-mille années standard (environ 50 000 ans d’Urantia) après avoir servi comme associé junior et comme associé sénior pendant des périodes égales. 43:6.1 Les capitales des systèmes sont surtout embellies par des constructions matérielles et minérales, tandis que le siège de l’univers reflète davantage la gloire spirituelle, mais les capitales des constellations représentent l’apogée des activités morontielles et des ornementations vivantes. Sur les mondes-sièges des constellations, on utilise plus généralement les ornements vivants, et c’est cette prépondérance de la vie – l’art de la botanique – qui les fait appeler « les jardins de Dieu ». 43:6.2 La moitié environ d’Édentia est consacrée aux jardins exquis des Très Hauts, et ces jardins comptent parmi les créations morontielles les plus enchanteresses de l’univers local. Cela explique pourquoi les endroits extraordinairement beaux des mondes habités de Norlatiadek sont si souvent appelés « le jardin d’Éden ». 43:6.4 Les mondes architecturaux jouissent de dix formes de vie d’ordre matériel. Sur Urantia, il y a la vie végétale et la vie animale, mais, sur un monde tel qu’Édentia, les ordres matériels de la vie comportent dix divisions. 43:7.1 Les univitatias sont les citoyens permanents d’Édentia et de ses mondes associés ; tous les sept-cent-soixante-dix mondes qui entourent le siège de la constellation étant placés sous leur supervision. Ces enfants du Fils Créateur et de l’Esprit Créatif sont projetés sur un plan d’existence intermédiaire entre le matériel et le spirituel, mais ne sont pas des créatures morontielles. Les natifs de chacune des soixante-dix sphères majeures d’Édentia possèdent des formes visibles différentes. Quant aux formes morontielles des mortels, elles sont mises au diapason de l’échelle ascendante des univitatias à chaque changement de sphère de résidence, à mesure que ces ascendeurs passent successivement du monde numéro un au monde numéro soixante-dix. 43:8.4 Sur les mondes des maisons, vous avez parachevé l’unification de la personnalité mortelle évoluante ; sur la capitale du système, vous avez obtenu la citoyenneté de Jérusem et accepté volontairement de soumettre votre moi aux disciplines des activités de groupe et des entreprises coordonnées ; maintenant, sur les mondes éducatifs des constellations, il vous faut parvenir à la réalisation sociale de votre personnalité morontielle évoluante. Cette acquisition de la culture céleste consiste à apprendre à : 43:8.5 1. Vivre heureux et travailler efficacement avec dix compagnons morontiens divers, en même temps que dix groupes semblables sont associés en compagnies de cent, et ensuite fédérés en un corps de mille compagnons. 43:8.6 2. Habiter joyeusement et coopérer sincèrement avec dix univitatias qui, s’ils sont intellectuellement similaires aux êtres morontiels, sont très différents sous tous les autres rapports. 43:8.7 3. Réussir à vous adapter simultanément à vos compagnons morontiens et à ces hôtes univitatias. 43:8.8 4. Pendant que vous fonctionnez ainsi socialement avec des êtres qui vous sont semblables et dissemblables, établir une harmonie intellectuelle et un ajustement professionnel avec vos deux groupes d’associés. 43:8.9 5. En même temps que vous parvenez à une socialisation satisfaisante de la personnalité sur les plans intellectuel et professionnel, perfectionner davantage votre aptitude à vivre en contact intime avec des êtres semblables et légèrement dissemblables avec une irritabilité toujours moindre et un ressentiment toujours décroissant. 43:9.1 Après être sortis diplômés du monde numéro soixante-dix, les mortels ascendants établissent leur résidence sur Édentia. 43:9.2 Pendant tout votre séjour sur les mondes des systèmes, vous avez évolué du stade presque animal à celui de créature morontielle ; vous étiez plus matériels que spirituels. Sur les sphères de Salvington, vous évoluerez du stade de créature morontielle au statut de véritable esprit ; vous serez plus spirituels que matériels. Mais, sur Édentia, les ascendeurs se trouvent à mi-chemin entre leur état antérieur et leur état futur, à mi-chemin de leur passage d’animal évolutionnaire à celui d’esprit ascendant. Fascicule 45. L’administration du système local 45:0.1 Le centre administratif de Satania consiste en un amas de cinquante-sept sphères architecturales – Jérusem elle-même, les sept satellites majeurs et les quarante-neuf sous-satellites. Jérusem, la capitale du système, a presque cent fois la taille d’Urantia, mais sa gravité est un peu moindre. 45:2.1 Le chef exécutif d’un système local de mondes habités est un Fils Lanonandek primaire, le Souverain du Système. Dans notre univers local, ces souverains se voient confier de grandes responsabilités exécutives. Même dans Orvonton, tous les univers ne sont pas organisés de manière à permettre aux Souverains de Systèmes d’exercer des pouvoirs discrétionnaires personnels aussi anormalement étendus dans la direction des affaires systémiques. Mais, dans toute l’histoire de Nébadon, ces agents exécutifs sans entraves n’ont manifesté de déloyauté que trois fois. La rébellion de Lucifer dans le système de Satania fut la dernière et la plus étendue de toutes. 45:5.2 Le domaine des Adams est le centre d’attraction de tous les nouveaux arrivants sur Jérusem. C’est une énorme zone comprenant mille centres, bien que chaque famille de Fils et de Filles Matériels vive dans son propre domaine jusqu’au moment où ses membres partent pour servir sur les mondes évolutionnaires de l’espace ou jusqu’à ce qu’ils entrent dans la carrière d’ascension du Paradis. 45:5.5 Ces Fils et Filles Matériels sont les habitants permanents de Jérusem et de ses mondes associés. Ils occupent de vastes domaines sur Jérusem et participent largement à la direction locale de la sphère capitale, administrant pratiquement toutes les affaires courantes avec l’aide des médians et des ascendeurs. 45:6.1 Les Fils et les Filles Matériels ainsi que leurs enfants présentent un spectacle attachant qui ne manque jamais de susciter la curiosité et d’attirer l’attention de tous les mortels ascendants. Ils sont tellement semblables à vos races matérielles sexuées que vous trouvez, de part et d’autre, un grand intérêt commun à échanger vos pensées et à occuper votre temps à des contacts fraternels. 45:6.3 Sur les sept mondes des maisons, d’amples occasions sont fournies aux mortels ascendants pour compenser toutes les frustrations expérientielles qu’ils ont subies sur leurs mondes d’origine, qu’elles soient dues à l’hérédité, au milieu ou à une malheureuse fin de carrière prématurée dans la chair. Ceci est exact sous tous les rapports, sauf pour la vie sexuelle terrestre et les ajustements qui les accompagnent. Des milliers de mortels arrivent sur les mondes des maisons sans avoir particulièrement bénéficié des disciplines dérivant de relations sexuelles normalement moyennes sur leur sphère natale. L’expérience du monde des maisons n’offre guère de chances de compenser ces frustrations très personnelles. Au sens physique, l’expérience sexuelle appartient au passé pour ces ascendeurs. Mais, en association étroite avec les Fils et les Filles Matériels, à la fois individuellement et comme membres de leurs familles, ces mortels sexuellement déficients sont mis à même de compenser les aspects sociaux, intellectuels, émotionnels et spirituels de leurs carences. 45:6.4 Nul mortel survivant, nul médian, nul séraphin ne peut monter au Paradis, atteindre le Père et être enrôlé dans le Corps de la Finalité sans avoir passé par l’expérience sublime d’avoir établi des relations parentales avec un enfant évolutif des mondes ou passé par une expérience analogue ou équivalente. La relation entre parents et enfants est fondamentale pour concevoir la relation essentielle entre le Père Universel et ses enfants dans l’univers. C’est pourquoi cette expérience est indispensable dans l’éducation expérientielle de tous les ascendeurs. 45:6.6 Tous les survivants mortels qui n’ont pas passé par l’expérience parentale sur les mondes évolutionnaires doivent également acquérir cet indispensable entrainement pendant qu’ils séjournent aux foyers des Fils Matériels de Jérusem comme associés parentaux de ces superbes pères et mères. Ceci est vrai, sauf dans la mesure où ces mortels ont déjà pu compenser leurs carences dans la nursery du système située sur le premier monde de culture transitionnelle de Jérusem. 45:6.7 La nursery probatoire de Satania est entretenue par certaines personnalités morontielles sur le monde des finalitaires où la moitié de la planète est consacrée à ce travail d’élever des enfants. C’est ici que l’on reçoit et réassemble certains enfants de mortels survivants tels que ceux qui ont péri sur les mondes évolutionnaires avant d’avoir acquis leur statut spirituel comme individus. L’ascension de l’un ou l’autre de leurs propres parents garantit que de tels enfants mortels des royaumes se verront accorder la repersonnalisation sur la planète finalitaire du système et pourront y démontrer, par leur libre choix ultérieur, s’ils décident ou non de suivre le sentier parental d’ascension mortelle. Les enfants apparaissent ici comme sur leur monde de nativité, sauf que la différenciation sexuelle y est absente. 45:7.1 Les Melchizédeks sont les directeurs du corps des nombreux instructeurs – créatures volitives partiellement spiritualisées et autres – qui opèrent d’une manière si accueillante sur Jérusem et ses mondes associés, mais spécialement sur les sept mondes des maisons. Ces derniers sont les planètes où l’on retient les mortels qui n’ont pas réussi à fusionner avec leur Ajusteur intérieur pendant la vie dans la chair, ils y sont réhabilités sous une forme provisoire, pour recevoir une aide supplémentaire et bénéficier de nouvelles occasions de poursuivre leurs efforts d’aboutissement spirituel, les mêmes efforts qui ont été prématurément interrompus par la mort. Si, pour quelque autre raison de handicap héréditaire ou d’environnement défavorable ou de concours de circonstances, cet aboutissement de l’âme n’a pu être accompli, quelle qu’en soit la raison, tous ceux dont les intentions sont sincères et l’esprit méritant se retrouvent, en tant que tels, présents sur les planètes de continuation. Là, il faut qu’ils apprennent à maitriser les facteurs essentiels de la carrière éternelle, à se rendre maitres de qualités qu’ils n’ont pas acquises ou pas pu acquérir pendant leur vie dans la chair. 45:7.8 Sous la supervision des Melchizédeks, les mortels ascendants, spécialement ceux qui sont en retard pour unifier leur personnalité sur les nouveaux niveaux morontiels, sont pris en mains par les Fils Matériels et reçoivent un entrainement intensif destiné à redresser leurs carences. Nul mortel ascendant ne quitte le quartier général du système pour la carrière de socialisation plus étendue et plus variée de la constellation avant que les Fils Matériels aient certifié qu’il a atteint une personnalité de mota – une individualité conjuguant l’existence terrestre parachevée en association expérientielle avec la carrière morontielle à ses débuts, les deux étant dument amalgamés par le supercontrôle spirituel de l’Ajusteur de Pensée. Fascicule 46. Le siège du système local 46:0.1 JÉRUSEM, siège de Satania, est une capitale moyenne de système local et, à part de nombreuses anomalies provenant de la rébellion de Lucifer et de l’effusion de Micaël sur Urantia, elle est typique des sphères similaires. 46:1.2 Le jour de Satania équivaut à trois jours d’Urantia moins une heure quatre minutes quinze secondes, et représente la durée de la rotation axiale de Jérusem. L’année du système comporte cent jours de Jérusem. 46:1.3 L’énergie de Jérusem est magnifiquement contrôlée et circule autour de la sphère dans des canaux longitudinaux directement alimentés par les charges d’énergie de l’espace, et elle est habilement distribuée par les Maitres Contrôleurs Physiques. La résistance naturelle au passage de ces énergies dans les canaux conducteurs physiques fournit la chaleur nécessaire pour produire la température régulière de Jérusem. En pleine lumière, cette température est maintenue aux environs de 21 degrés centigrades, tandis que, pendant la période de régression de la lumière, elle tombe un peu au-dessous de 10 degrés. 46:2.2 Il y a des milliers et des milliers de petits lacs, mais ni rivières torrentielles ni océans immenses. Il ne pleut pas et il n’y a ni orages ni ouragans sur aucun des mondes architecturaux, mais la condensation de l’humidité donne lieu à une précipitation quotidienne au moment du minimum de température qui accompagne la régression de la lumière. 46:2.7 Le secteur des manufactures ou des laboratoires de Jérusem occupe une superficie étendue que les Urantiens auraient de la peine à reconnaitre, car les cheminées fumantes sont absentes. Il existe cependant une économie matérielle complexe associée à ces mondes spéciaux. Pendant tout votre séjour sur Jérusem et ses mondes de transition, vous restez bien plus proches de votre vie terrestre à facteurs matériels que de votre vie ultérieure d’existence spirituelle progressive. 46:2.9 Les transports arrivent sur le champ de cristal, aussi appelé la mer de verre. Autour de cette zone se trouvent les stations réceptrices pour les divers ordres d’êtres qui traversent l’espace par transport séraphique. 46:3.1 Les télédiffusions du superunivers et du Paradis-Havona sont reçues sur Jérusem en liaison avec Salvington et par une technique mettant en jeu le cristal polaire, la mer de verre. Tous ces messages sont automatiquement publiés de manière à être discernables par tous les types d’êtres présents dans l’amphithéâtre central de la télédiffusion. Parmi toutes les occupations d’un mortel ascendant sur Jérusem, aucune n’est plus attrayante et passionnante que d’écouter le flot incessant des rapports spatiaux de l’univers. 46:3.2 Cette station réceptrice de Jérusem est entourée par un immense amphithéâtre construit de matériaux scintillants pour la plupart inconnus sur Urantia ; elle contient des places pour cinq-milliards de personnes – matérielles et morontielles – sans compter la place pour d’innombrables personnalités spirituelles. Fascicule 47. Les sept mondes des maisons 47:0.1 Lorsque le Fils Créateur séjourna sur Urantia, il parla des « nombreuses maisons dans l’univers du Père ». Dans un certain sens, les cinquante-six mondes qui entourent Jérusem sont tous consacrés à la culture transitionnelle des mortels ascendants, mais le nom de mondes des maisons est plus spécifiquement attribué aux sept satellites du monde numéro un. 47:1.4 Sur le premier monde des maisons, tous les survivants doivent satisfaire aux exigences de la commission parentale de leur planète natale. Tous les examinés dont l’expérience parentale ne satisfait pas les commissaires doivent compléter leur qualification en servant dans les demeures des Fils Matériels de Jérusem, ou en partie dans la nursery probatoire du monde finalitaire. 47:3.1 Sur les mondes des maisons, les survivants mortels ressuscités reprennent le fil de leur vie exactement au point où ils l’ont laissée quand ils ont été surpris par la mort. En allant d’Urantia au premier monde des maisons, vous remarquerez un changement considérable, mais, si vous étiez venu d’une sphère du temps plus normale et progressive, vous vous seriez à peine rendu compte de la différence, sauf par le fait que vous vous trouvez en possession d’un autre corps. 47:3.2 Le vrai centre de toutes les activités sur le premier monde des maisons est la salle de résurrection, le temple colossal où l’on reconstitue les personnalités. 47:3.3 Les transcriptions du mental mortel et les modèles actifs de la mémoire de la créature, transposés des niveaux matériels aux niveaux spirituels, sont la propriété individuelle des Ajusteurs de Pensée détachés. La matrice mentale de la créature et les potentiels d’identité passifs sont présents dans l’âme morontielle confiée à la garde des gardiens séraphiques de la destinée. Et c’est la réunion de l’âme morontielle confiée aux séraphins et du mental spirituel confié à l’Ajusteur qui reconstitue la personnalité de la créature et constitue la résurrection des survivants endormis. 47:3.7 Sur le monde des maisons numéro un (ou sur un autre si votre statut est plus élevé) vous reprendrez votre entrainement intellectuel et votre développement spirituel au niveau exact où il a été interrompu par la mort. Entre le moment de la mort planétaire ou du transfert et celui de la résurrection sur le monde des maisons, les mortels ne gagnent absolument rien, à part l’expérience du fait de la survie. 47:3.8 Presque toute l’expérience du monde des maisons numéro un concerne les soins apportés aux déficiences. Les survivants qui arrivent sur cette première sphère de retenue présentent des défauts de caractère si nombreux et si variés, et de telles déficiences d’expérience humaine, que le royaume consacre ses activités majeures à corriger et à guérir ces multiples héritages de la vie incarnée sur les mondes matériels évolutionnaires du temps et de l’espace. 47:3.10 Si vous ne devez pas être retenu sur le monde des maisons numéro 1, vous entrerez au bout de dix jours dans le sommeil de translation et vous irez sur le monde numéro deux. Vous avancerez ensuite de la même manière tous les dix jours jusqu’à ce que vous arriviez au monde de votre affectation. 47:3.12 Lors de vos débuts sur le premier monde des maisons, un Compagnon de la Morontia est affecté à chaque compagnie de mille ascendeurs mortels, mais vous en rencontrerez davantage en progressant à travers les sept sphères des maisons. Ces beaux êtres aux talents variés sont des compagnons sociables et des guides charmants. Le deuxième monde des maisons 47:4.1 C’est sur cette sphère que vous vous installez plus complètement dans la vie des maisons. Des groupes de travail et des organisations sociales prennent naissance et fonctionnent, des communautés atteignent leurs proportions normales, et les mortels en progrès inaugurent de nouveaux ordres sociaux et des dispositifs gouvernementaux. 47:4.4 Lors de chaque avance d’un monde des maisons à un autre, vous acquérez un corps morontiel nouvellement formé et convenablement approprié. Vous vous endormez pour le transport séraphique et vous vous réveillez dans les salles de résurrection avec le nouveau corps non développé, à la manière dont vous étiez arrivés pour la première fois sur le monde des maisons numéro un. 47:4.5 Au cours de votre ascension dans la vie morontielle, vous conservez intégralement la mémoire de votre Ajusteur. 47:4.8 Maisonnia numéro deux pourvoit plus spécifiquement à l’élimination de toutes les phases de conflits intellectuels et à la guérison de toutes les variétés de disharmonie mentale. Le troisième monde des maisons 47:5.3 Maisonnia la troisième est un monde de grands accomplissements personnels et sociaux pour tous ceux qui n’ont pas expérimenté l’équivalent de ces cercles de culture sur leurs mondes de nativité mortelle avant d’être délivrés de la chair. Un travail éducatif plus positif commence sur cette sphère. L’éducation sur les deux premiers mondes des maisons est plutôt de nature négative – concernant les déficiences – en ce sens qu’elle s’occupe de compléter l’expérience de la vie incarnée. Sur ce troisième monde des maisons, les survivants commencent réellement leur culture morontielle progressive. C’est la véritable introduction à la compréhension intelligente des significations cosmiques et des interrelations universelles. 6. Le quatrième monde des maisons 47:6.2 Sur la quatrième maisonnia, l’ascendeur individuel trouve plus exactement sa place dans le travail collectif et les fonctions de classe de la vie morontielle. Les ascendeurs y apprennent à mieux apprécier les télédiffusions et d’autres phases de la culture et des progrès de l’univers local. 47:6.3 C’est pendant leur période d’entrainement sur le monde numéro quatre que les mortels ascendants sont réellement initiés pour la première fois aux exigences et aux délices de la véritable vie sociale des créatures morontielles. C’est vraiment une expérience nouvelle pour des créatures évolutionnaires de participer à des activités sociales qui ne sont fondées ni sur le désir de se mettre en avant ni sur la recherche des triomphes personnels. On vous introduit dans un nouvel ordre social basé sur la sympathie compréhensive d’une appréciation mutuelle, l’amour désintéressé des services réciproques et surtout le mobile de réaliser une destinée commune et suprême – le but paradisiaque de la perfection adoratrice et divine. Le cinquième monde des maisons 47:7.2 Ayant acquis la maitrise du langage de l’univers local avant de quitter le quatrième monde des maisons, vous consacrez maintenant plus de temps à vous perfectionner dans la langue d’Uversa, afin de bien posséder les deux langues avant d’arriver sur Jérusem. 47:7.5 Une véritable naissance de la conscience cosmique a lieu sur maisonnia numéro cinq. Vous commencez à penser en termes d’univers. C’est vraiment une période d’expansion des horizons. Le mental, en cours d’élargissement des mortels ascendants, commence à soupçonner qu’une destinée prodigieuse et magnifique, céleste et divine, attend tous ceux qui achèvent l’ascension progressive du Paradis. L’étude devient volontaire, le service désintéressé devient naturel et l’adoration devient spontanée. 8. Le sixième monde des maisons 47:8.2 Le Souverain Systémique assistant rend de fréquentes visites à ce monde où l’on commence l’instruction initiale dans la technique d’administration de l’univers. Les premières leçons embrassant les affaires d’un univers tout entier sont maintenant données. 47:8.3 C’est un âge brillant pour les mortels ascendants. On y assiste habituellement à la fusion parfaite du mental humain et de l’Ajusteur divin. En potentiel, cette fusion peut s’être produite auparavant, mais il arrive bien souvent que l’identité opératoire effective ne soit pas atteinte avant l’époque du séjour sur le cinquième monde des maisons et même sur le sixième. Le septième monde des maisons 47:9.1 Toutes les différences perceptibles entre les mortels venant des mondes isolés et retardés, et les survivants des sphères plus avancées et éclairées sont pratiquement effacées pendant le séjour sur le septième monde des maisons. Ici, vous serez purgé de toutes les traces d’une hérédité malheureuse, d’un environnement malsain et des tendances planétaires non spirituelles. 47:9.3 Maintenant commence la formation de classes où l’on se qualifie pour la citoyenneté de Jérusem. Vous êtes allé de monde en monde en tant qu’individu, mais maintenant vous vous préparez à partir pour Jérusem en groupe. La citoyenneté de Jérusem 47:10.4 Après avoir atteint la résidence sur le monde-siège systémique, les mortels ne subissent plus de résurrections à proprement parler. La forme morontielle qui vous est accordée quand vous quittez la carrière du monde des maisons est suffisante pour vous permettre de poursuivre jusqu’à la fin votre expérience de l’univers local. Des changements seront effectués de temps en temps, mais vous conserverez la même forme jusqu’à ce que vous lui fassiez vos adieux quand vous émergerez, en tant qu’esprit du premier stade vous préparant au transit vers les mondes de culture ascendante et d’éducation spirituelle du superunivers. Fascicule 48. La vie morontielle 48:0.2 La vie morontielle, s’étendant comme elle le fait sur les divers stades de la carrière de l’univers local, est la seule méthode possible par laquelle les mortels matériels peuvent atteindre le seuil du monde spirituel. Quelle vertu magique la mort, dissolution naturelle du corps matériel, pourrait-elle avoir pour que, par un aussi simple pas, elle puisse transformer instantanément le mental mortel et matériel en un esprit immortel et rendu parfait ? Ces croyances ne sont que des superstitions ignorantes et des fables plaisantes. 48:0.3 La transition morontielle s’interpose toujours entre l’état mortel et le statut spirituel ultérieur des êtres humains qui survivent. 48:1.4 La vie morontielle primitive dans les systèmes locaux ressemble beaucoup à celle de votre présent monde matériel. Elle devient moins physique et plus véritablement morontielle sur les mondes d’études de la constellation. Et, quand vous avancez sur les sphères de Salvington, vous pénétrez de plus en plus les niveaux spirituels. Les Compagnons de la Morontia 48:3.5 Ces compagnons font preuve d’une affection touchante et sont des êtres délicieusement sociables. 48:3.8 Ils sont les compagnons sociaux des nouveaux arrivants sur les mondes des maisons. L’un d’eux sera certainement là pour vous accueillir quand vous vous réveillerez de votre premier sommeil de transit temporel sur le monde initial des maisons, quand vous ferez l’expérience de la résurrection dans la vie morontielle après la mort dans la chair. Depuis le moment où vous serez ainsi officiellement reçu à votre réveil et jusqu’au jour où vous quitterez l’univers local en tant qu’esprit du premier stade, ces Compagnons de la Morontia vous accompagneront toujours. 48:3.9 Les compagnons ne sont pas affectés en permanence à des individus. Sur l’un des mondes des maisons ou sur des mondes supérieurs, un ascendeur mortel peut avoir, en plusieurs occasions successives, un compagnon différent, ou au contraire passer de longues périodes sans en avoir. Tout dépend des nécessités et aussi du nombre de compagnons disponibles. 48:3.11 Ces compagnons se consacrent à faciliter les rapports morontiels et à prévenir les confusions. Ils sont les instructeurs de conduite sociale et de progrès morontiel. Les Éducateurs des Mondes des Maisons 48:5.1 Les Éducateurs des Mondes des Maisons sont un corps de chérubins et de sanobins. 48:5.6 Dans les écoles de la vie morontielle, ces éducateurs s’occupent d’enseigner les individus, les groupes, les classes et les masses. 48:5.7 Les choses que vous auriez pu apprendre sur terre, mais que vous n’y avez pas apprises, doivent être assimilées sous la tutelle de ces maitres fidèles et patients. 48:5.8 L’un des buts de la carrière morontielle est d’extirper définitivement des survivants mortels les vestiges de caractère animal tels que temporisation, équivoques, insincérité, échappatoires aux problèmes, injustice et recherche de la facilité. Séraphins du monde morontiel – ministres de transition 48:6.2 Vous devriez comprendre que la vie morontielle d’un mortel ascendant commence réellement sur les mondes habités lors de la conception de l’âme, au moment où le mental d’une créature de statut moral est habité par l’Ajusteur spirituel. 48:6.3 Toutefois, vous ne serez pas conscient du ministère des séraphins de transition avant d’atteindre les mondes des maisons où ils travaillent infatigablement au progrès de leurs élèves mortels. Ils y sont mandatés pour servir dans les sept divisions suivantes : 48:6.4 1. Évanges séraphiques. 48:6.5 Sur les mondes des maisons, les évanges séraphiques vous aideront à choisir sagement parmi les itinéraires optionnels vers Édentia, Salvington, Uversa et Havona. Si plusieurs itinéraires sont également recommandables, ils vous les montreront, et vous aurez la permission de choisir celui qui vous attire le plus. 48:6.22 2. Interprètes raciaux. Sur les mondes du temps, les interprètes raciaux séraphiques secondent les efforts des commissaires raciaux pour harmoniser les points de vue variés des races. Ils continuent à opérer sur les mondes des maisons, où les mêmes différences ont tendance à persister dans une certaine mesure. 48:6.24 3. Planificateurs mentaux. Ces séraphins se consacrent à grouper efficacement les êtres morontiels et à organiser leur travail d’équipe sur les mondes des maisons. 48:6.25 Avec eux, vous vous trouvez en face de vrais amis et de conseillers compréhensifs, d’anges qui sont réellement capables de vous aider « à vous voir comme les autres vous voient » et « à vous connaitre vous-mêmes comme les anges vous connaissent. » 48:6.27 4. Conseillers morontiels. Ils sont les éducateurs de ceux qui cherchent à voir clair dans l’unité expérientielle de niveaux de vie divergents, qui essayent d’intégrer les significations et d’unifier les valeurs ; c’est le rôle de la philosophie dans la vie terrestre et de la mota sur les sphères morontielles. 48:6.28 La mota est plus qu’une philosophie supérieure. Elle se compare à la philosophie comme deux yeux à un œil. Elle a un effet stéréoscopique sur les significations et les valeurs. L’homme matériel ne voit l’univers pour ainsi dire qu’avec un œil – il le voit plat. Les étudiants des mondes des maisons obtiennent la perspective cosmique – la profondeur – en surimposant les perceptions de la vie morontielle à celles de la vie physique. Et c’est en grande partie le ministère infatigable de leurs conseillers séraphiques qui leur permet de bien mettre au point cette surimposition des points de vue matériels et morontiels. 48:6.29 5. Techniciens. Ce sont les séraphins qui aident les jeunes ascendeurs à s’adapter à l’environnement nouveau et relativement étrange des sphères morontielles. Leur fonction est surtout d’enseigner aux pèlerins du temps la nature des énergies utilisées sur les sphères de transition. 48:6.30 6. Instructeurs-archivistes. 48:6.31 Avant de quitter Jérusem, vous serez bien au courant de l’histoire de Satania et de ses 619 mondes habités. Une grande partie de cette histoire vous aura été communiquée par les archivistes séraphiques. 48:6.34 7. Réserves tutélaires. Chez bien des mortels ascendants, lorsque l’âme s’embrase pour la première fois du feu divin de la volonté-de-servir, c’est à la suite d’une amitié personnelle avec les serviteurs volontaires des réserves séraphiques. 48:6.35 C’est d’eux que vous apprendrez à laisser les pressions produire stabilité et certitude ; à être fidèles et sérieux, et en même temps allègres ; à accepter des défis sans vous plaindre et à faire face sans crainte aux difficultés et aux incertitudes. 48:6.37 Vous apprendrez que vous accroissez vos fardeaux et diminuez vos chances de succès en vous prenant trop au sérieux. Quand vous vous sentez important, vous perdez tant d’énergie à justifier la fierté de votre égo qu’il reste peu d’énergie pour faire le travail. C’est l’importance attachée au moi et non l’importance attachée au travail qui épuise les créatures immatures. C’est l’élément moi qui épuise, et non l’effort pour aboutir. Vous pouvez faire une œuvre importante si vous ne vous attribuez pas d’importance. Fascicule 49. Les mondes habités 49:0.3 Satania est un système inachevé ne contenant que 619 mondes habités qui sont numérotés dans l’ordre d’après la date de leur inscription comme mondes habités, comme mondes habités par des créatures volitives. 49:0.4 Dans plusieurs systèmes physiques de Satania, les planètes qui tournent autour du soleil central sont trop grandes pour être habitées, à cause de l’oppression causée par la gravité de leur forte masse. Beaucoup de ces énormes sphères ont des satellites, parfois une demi-douzaine ou davantage, et ces lunes ont souvent une taille très voisine de celle d’Urantia, ce qui les rend presque idéales pour l’habitation. 49:2.11 Le statut atmosphérique qui prévaut présentement sur Urantia est à peu près idéal pour entretenir les hommes du type respirateur, mais on peut modifier ce type de manière à lui permettre de vivre sur les planètes superatmosphériques ou subatmosphériques. 49:2.12 Parmi les types de planètes atmosphériques de Satania, environ deux et demi pour cent sont des mondes de sous-respirateurs, cinq pour cent des mondes de superrespirateurs, et plus de quatre-vingt-onze pour cent des mondes de respirateurs moyens, soit au total quatre-vingt-dix-huit-et-demi pour cent des mondes de Satania. 49:2.13 Les êtres semblables à ceux des races d’Urantia sont classés comme respirateurs moyens. Si des créatures intelligentes existaient sur une planète ayant une atmosphère semblable à celle de Vénus, votre plus proche voisine, elles appartiendraient au groupe superrespirateur, tandis que les habitants d’une planète ayant une atmosphère aussi raréfiée que celle de Mars, votre voisin extérieur, seraient appelés sous-respirateurs. 49:2.14 Si des mortels habitaient une planète dépourvue d’air comme votre lune, ils appartiendraient à l’ordre distinct des non-respirateurs. Ce type représente une adaptation radicale ou extrême au milieu planétaire. 49:2.21 Il est possible de créer des êtres vivants capables de résister à des températures beaucoup plus élevées et beaucoup plus basses que la zone de vie des races d’Urantia. 49:5.13 Le cerveau et le système nerveux constituent la seule caractéristique uniforme des mortels. Il y a cependant trois organisations fondamentales du mécanisme cérébral : les types à un cerveau, à deux cerveaux et à trois cerveaux. Les Urantiens appartiennent au type à deux cerveaux ; ils sont un peu plus imaginatifs, aventureux et philosophes que les mortels à un cerveau, mais un peu moins spirituels, éthiques et adorateurs que les ordres à trois cerveaux. Fascicule 50. Les Princes Planétaires 50:0.1 Tout en appartenant à l’ordre des Fils Lanonandeks, les Princes Planétaires sont tellement spécialisés dans leur service qu’ils sont généralement considérés comme un groupe distinct. 50:0.2 Toutes les planètes habitées par des créatures mortelles évolutionnaires se voient affecter un dirigeant planétaire de cet ordre de filiation. 50:2.4 L’état-major d’un dirigeant planétaire est entièrement composé de personnalités de l’Esprit Infini, de certains types d’êtres supérieurs évolués et de mortels ascendants venant d’autres mondes. Il comporte en moyenne un millier de personnes, et, à mesure que la planète progresse, le nombre d’aides de ce corps peut s’élever jusqu’à cent-mille ou davantage. 50:3.1 Quand un Prince Planétaire se rend sur un monde jeune, il emmène généralement avec lui un groupe d’ascendeurs volontaires venant du siège du système local. Ces ascendeurs accompagnent le prince pour le conseiller et l’aider dans le travail d’amélioration initiale de la race. Ce corps d’aides matériels constitue le lien entre le prince et les races du monde. Caligastia, le Prince d’Urantia, disposait d’un corps de cent aides de cet ordre. 50:3.2 Ces assistants volontaires sont citoyens de la capitale d’un système, et nul d’entre eux n’a fusionné avec son Ajusteur intérieur. 50:3.3 Les Porteurs de Vie fournissent à ces volontaires de nouveaux corps physiques qu’ils occupent pendant leur séjour planétaire. Ces formes de personnalité sont exemptes des maladies ordinaires des royaumes. 50:3.4 L’état-major corporel du prince est généralement retiré de la planète lors du jugement dispensationnel suivant, au moment de l’arrivée d’un second Fils sur la sphère. 50:3.5 Ces assistants du Prince Planétaire s’accouplent rarement aux races des mondes, mais ils s’accouplent toujours entre eux. Deux classes d’êtres résultent de ces unions : le type primaire de créatures médianes et certains types élevés d’êtres matériels qui restent attachés à l’état-major du prince après que leurs parents sont retirés de la planète lors de l’arrivée d’Adam et Ève. Ces enfants ne s’accouplent pas avec les races mortelles, sauf en certains cas d’urgence, et alors sur ordre du Prince Planétaire. Dans ce cas, leurs enfants – les petits-enfants des membres de l’état-major corporel – jouissent du même statut que les races supérieures de leur temps et de leur génération. 50:4.1 L’état-major corporel du prince organise de bonne heure les écoles planétaires de formation et de culture où l’élite des races évolutionnaires reçoit son instruction, et d’où elle est ensuite envoyée vers leurs peuples pour que soient enseignées ces meilleures façons de faire. Ces écoles du prince sont situées au quartier général matériel de la planète. 50:4.10 Partant de ce centre mondial de culture et d’aboutissement, une influence élévatrice et civilisatrice irradie progressivement tous les peuples et transforme lentement, mais sûrement, les races évolutionnaires. Entretemps, les enfants éduqués et spiritualisés des peuples environnants, qui ont été adoptés et instruits dans les écoles du prince, retournent à leur groupe natal, et ils établissent, au mieux de leurs capacités, de nouveaux centres puissants d’études et de culture qu’ils entretiennent selon le plan des écoles du prince. 50:4.11 Sur Urantia, ces plans destinés au progrès planétaire et au perfectionnement culturel étaient bien mis en route et s’exécutaient d’une manière très satisfaisante lorsque toute l’entreprise prit fin d’une manière plutôt soudaine et fort peu glorieuse par l’adhésion de Caligastia à la rébellion de Lucifer. 50:6.2 Le développement de la civilisation sur Urantia n’est pas très différent de celui d’autres mondes qui ont subi l’infortune d’être isolés spirituellement. Mais, quand on la compare avec les mondes loyaux de l’univers, votre planète apparait comme très confuse et grandement retardée dans toutes les phases de progrès intellectuel et d’aboutissement spirituel. 50:6.5 Il ne faudrait pas oublier que, pendant deux-cent-mille ans, tous les mondes de Satania sont restés spirituellement bannis de Norlatiadek par suite de la rébellion de Lucifer. Et il faudra des âges et des âges pour rattraper les handicaps de péchés et de sécession qui en sont résultés. Votre monde continue à poursuivre une carrière irrégulière et pleine de vicissitudes à cause de sa double tragédie d’un Prince Planétaire rebelle et d’un Fils Matériel défaillant. Fascicule 51. Les Adams Planétaires 51:0.1 Durant la dispensation d’un Prince Planétaire, l’homme primitif atteint la limite du développement évolutionnaire naturel, et cet aboutissement biologique avertit le Souverain du Système que le moment est venu d’envoyer sur ce monde le deuxième ordre de filiation, les élévateurs biologiques. Ces Fils, car il y en a deux – le Fils et la Fille Matériels – sont généralement appelés Adam et Ève sur une planète. 51:1.4 Les Fils Matériels bénéficient d’une double nourriture. Ils sont réellement doubles dans leur nature et leur constitution. Ils consomment de l’énergie matérialisée presque comme les êtres physiques du royaume, et en même temps leur existence immortelle est pleinement entretenue par l’absorption directe et automatique de certaines énergies cosmiques sustentatrices. S’ils échouent dans une mission qui leur est confiée, les Fils de cet ordre sont isolés, coupés de leur liaison avec la source de lumière et de vie de l’univers. En pratique, ils deviennent alors des êtres matériels destinés à suivre le cours de la vie matérielle sur le monde de leur affectation, et obligés d’avoir recours aux magistrats de l’univers pour être jugés. La mort naturelle terminera finalement la carrière planétaire de cette Fille ou de ce Fils malheureux et peu sage. 51:1.5 Un Adam et une Ève originels – directement créés – sont immortels par don naturel comme tous les autres ordres de filiation de l’univers local, mais leurs fils et leurs filles subissent une diminution du potentiel d’immortalité. 51:1.7 Ces Fils de Dieu peuvent être vus et compris par les créatures du temps, et à leur tour se mêler effectivement à elles. Ils pourraient même procréer avec elles, bien que le rôle d’élévation biologique incombe en général à la progéniture des Adams Planétaires. 51:2.1 Quand il reçoit la nouvelle qu’un nouveau monde habité a atteint l’apogée de l’évolution physique, le Souverain du Système réunit le corps des Fils et Filles Matériels sur la capitale systémique. Les besoins du monde évolutionnaire sont passés en revue, après quoi un couple du groupe des volontaires – un Adam et une Ève du corps des plus anciens Fils Matériels – est choisi pour entreprendre l’aventure. Ils se soumettent alors au profond sommeil préparatoire à l’enséraphinement et au transport entre le foyer de service où ils étaient associés et leur nouveau royaume avec ses nouvelles occasions et ses nouveaux dangers. 51:2.4 En arrivant à leur destination planétaire, le Fils et la Fille Matériels sont rematérialisés sous la direction des Porteurs de Vie. Lorsque la reconstitution de leur organisme physique est parachevée, les Fils et Filles Matériels se retrouvent dans leur nouveau foyer et sur leur nouveau monde pratiquement exactement comme ils étaient avant de se soumettre au processus de dématérialisation sur Jérusem. 51:3.3 Un Adam et une Ève Planétaires représentent en potentiel le don total de la grâce physique aux races mortelles. Le principal rôle du couple importé consiste à se multiplier et à rehausser les enfants du temps. Mais il n’y a pas de croisements immédiats entre la population du jardin et celle de la planète ; pendant de nombreuses générations, Adam et Ève restent biologiquement séparés des mortels évolutionnaires tandis qu’ils bâtissent une forte race de leur ordre. Telle est l’origine de la race violette sur les mondes habités. 51:4.3 Sur les mondes qui contiennent les six races évolutionnaires, les peuples supérieurs sont la première, la troisième et la cinquième race – la rouge, la jaune et la bleue. 51:4.8 Ces six races évolutionnaires sont destinées à être mélangées et élevées par amalgamation avec la progéniture des élévateurs adamiques. Mais, avant la fusion de ces peuples, les inférieurs et les inadaptés sont largement éliminés. Le Prince Planétaire et le Fils Matériel ainsi que d’autres autorités planétaires qualifiées jugent les aptitudes des lignées reproductrices. 51:5.2 Habituellement les hommes violets ne commencent pas à s’amalgamer avec les natifs de la planète avant que leur propre groupe ne dépasse un million de membres. 51:5.6 Lorsque cette lignée des Fils Matériels s’ajoute aux races évoluantes des mondes, une nouvelle et plus grande ère de progrès évolutionnaire est ouverte. Après l’afflux procréatif d’aptitudes importées et de caractères superévolutionnaires, il se produit une succession rapide d’essors dans la civilisation et le développement racial. En cent-mille ans, il y a plus de progrès qu’en un million d’années de luttes antérieures. Sur votre monde, et malgré l’avortement des plans ordonnés, de grands progrès ont été accomplis depuis que le plasma vital d’Adam a été donné à vos peuples. 51:6.2 Sur les mondes normaux, le jardin-siège de la race violette devient le second centre de culture mondiale et, conjointement avec la ville-siège du Prince Planétaire, règle l’allure du développement de la civilisation. Pendant des siècles, les écoles de la ville-siège du Prince Planétaire et celles du jardin d’Adam et Ève restent contemporaines. Elles ne sont généralement pas très éloignées et collaborent harmonieusement. 51:6.4 Les écoles du Prince Planétaire s’occupent principalement de philosophie, de religion, de morale, et de travaux intellectuels et artistiques supérieurs. Les écoles des jardins d’Adam et Ève sont généralement consacrées aux arts pratiques, à l’éducation intellectuelle de base, à la culture sociale, au développement économique, aux relations commerciales, à l’aptitude physique et au gouvernement civil. Ces deux centres mondiaux finissent par s’amalgamer, mais leur affiliation effective tarde parfois jusqu’à l’époque du premier Fils Magistral. 51:7.1 Les Fils Avonals du Paradis viennent de temps en temps sur les mondes habités pour accomplir des actes judiciaires, mais le premier Avonal qui arrive en mission magistrale inaugure la quatrième dispensation d’un monde évolutionnaire du temps et de l’espace. La planète prospère alors sous le règne conjoint de trois Fils : le Prince Planétaire, le Fils Matériel et le Fils Magistral, les deux derniers étant visibles à tous les habitants du royaume. Fascicule 52. Époques planétaires des mortels 52:0.1 Depuis le commencement de la vie sur une planète évolutionnaire jusqu’au moment de son épanouissement final dans l’ère de lumière et de vie, au moins sept époques de vie humaine apparaissent sur la scène de l’action du monde. Ces âges successifs sont déterminés par les missions planétaires des Fils divins et, sur un monde habité moyen, ces époques apparaissent dans l’ordre suivant : 52:0.2 1. L’homme antérieur au Prince Planétaire. 52:0.3 2. L’homme postérieur au Prince Planétaire. 52:0.4 3. L’homme postadamique. 52:0.5 4. L’homme postérieur au Fils Magistral. 52:0.6 5. L’homme postérieur au Fils d’Effusion. 52:0.7 6. L’homme postérieur aux Fils Instructeurs. 52:0.8 7. L’ère de lumière et de vie. 1. L’homme primitif 52:1.1 À partir du moment où les hommes émergent du niveau animal – stade où ils peuvent choisir d’adorer le Créateur – jusqu’à l’arrivée du Prince Planétaire, les créatures volitives mortelles sont appelées hommes primitifs. 52:1.6 Après cette émergence de la volonté, lorsque ces êtres atteignent le niveau humain, ils deviennent réceptifs à l’admission temporaire des Ajusteurs divins. À leur mort, beaucoup d’entre eux sont choisis comme survivants et marqués d’un sceau par les archanges pour une résurrection ultérieure et une fusion avec l’Esprit. 52:1.7 La religion initiale ou biologique des hommes primitifs consiste largement en une persistance de la peur animale doublée d’une crainte ignorante et de superstition tribale. Mais cette religion initiale de la peur sert un dessein très utile en maitrisant les caractères fougueux de ces créatures primitives. Elle est l’avant-coureur de la civilisation et le terrain où le Prince Planétaire et ses ministres planteront ultérieurement les germes de la religion révélée. L’homme postérieur au Prince Planétaire 52:2.1 Avec l’arrivée du Prince Planétaire, une nouvelle dispensation commence. Un gouvernement apparait sur la terre, et l’époque avancée des tribus est atteinte. Quelques millénaires de ce régime permettent de grands progrès sociaux. Dans des conditions normales, c’est durant cet âge que les mortels atteignent un haut degré de civilisation. 52:2.2 Les Ajusteurs de Pensée viennent en nombre croissant et les gardiens séraphiques amplifient leur régime de supervision des mortels. 52:2.3 Au moment où le Prince Planétaire arrive sur un monde primitif, la religion évolutive de peur et d’ignorance y prévaut. Le Prince et son état-major font les premières révélations sur les vérités supérieures et l’organisation de l’univers. Chaque dispensation, chaque époque des mortels, reçoit une présentation élargie de la vérité spirituelle et d’éthique religieuse. 52:2.6 Jusque-là, les relations humaines ont été principalement tribales ; maintenant les foyers familiaux commencent à s’établir. 52:2.7 L’idée de la loi de la tribu cède graduellement le pas au double concept de la vie nationale et familiale. 52:2.8 L’habitude des domiciles fixes et de la culture du sol s’établit graduellement. La domestication des animaux et la pratique des arts ménagers prennent un rapide essor. 52:2.10 L’un des grands accomplissements de l’âge du prince consiste à restreindre la multiplication des individus mentalement débiles et socialement inadaptés. L’homme postadamique 52:3.1 Quand le niveau le plus élevé possible de vie évolutionnaire a été atteint, quand l’homme primitif est monté aussi haut qu’il le peut sur l’échelle biologique, un Fils et une Fille Matériels apparaissent toujours sur la planète. 52:3.3 Le but premier du règne adamique est d’influencer les hommes en évolution pour qu’ils achèvent de passer du stade de civilisation des chasseurs et des pasteurs à celui des agriculteurs et des horticulteurs, complété ultérieurement par l’apparition des accessoires urbains et industriels de la civilisation. 52:3.6 Lorsque le plasma vital adamique est transmis aux races mortelles, il en résulte un rehaussement immédiat de leur capacité intellectuelle et une accélération de leur progrès spirituel. Il se produit habituellement aussi une amélioration physique. Sur un monde moyen, la dispensation postadamique est un âge de grandes inventions, de contrôle de l’énergie et de développement mécanique. C’est l’ère où apparaissent des industries multiformes et un contrôle des forces naturelles ; c’est l’âge d’or de l’exploration et de la domination finale de la planète. 52:3.11 Le développement qui couronne cette ère est l’intérêt universel pour les réalités intellectuelles, la vraie philosophie. 52:3.12 L’ère est caractérisée par un grand progrès éthique. La fraternité des hommes est le but de la société. L’homme postérieur au Fils Magistral 52:4.2 Quand un monde évolutionnaire devient ainsi mûr pour l’âge magistral, un membre de l’ordre élevé des Fils Avonals fait son apparition en mission magistrale. Le Prince Planétaire et les Fils Matériels ont leur origine dans l’univers local ; le Fils Magistral arrive du Paradis. 52:4.3 Quand les Avonals du Paradis viennent sur les sphères mortelles pour des actes judiciaires et uniquement comme juges d’une dispensation, ils ne sont jamais incarnés. Mais, quand ils arrivent pour des missions magistrales, ils sont toujours incarnés, au moins pour la première mission, bien qu’ils ne fassent pas l’expérience de la naissance et ne meurent pas de la mort matérielle des enfants du royaume. 52:4.4 Chaque nouvelle dispensation élargit l’horizon de la religion révélée, et les Fils Magistraux étendent la révélation de la vérité jusqu’à la description des affaires de l’univers local et de tous ses tributaires. 52:4.8 Au cours des âges qui terminent cette dispensation, la société commence à revenir à des formes de vie plus simplifiées. La nature complexe d’une civilisation en progrès suit son cours, et les mortels apprennent à vivre plus naturellement et plus efficacement. Les sciences physiques ont déjà atteint l’apogée de leur développement. Sur un monde idéal, la fin de cet âge voit la plénitude d’un grand réveil religieux, une illumination spirituelle du monde entier. L’homme postérieur au Fils d’effusion 52:5.1 Quand un certain niveau de développement intellectuel et spirituel est atteint sur un monde habité, un Fils d’effusion du Paradis arrive toujours. Sur les mondes normaux, il n’apparait pas en incarnation avant que les races ne se soient élevées aux plus hauts niveaux d’intelligence et d’aboutissement éthique. Mais, sur Urantia, le Fils d’effusion, qui était votre Fils Créateur en personne, apparut à la fin de la dispensation adamique, ce qui n’est pas l’ordre habituel des évènements sur les mondes de l’espace. 52:5.3 Le Fils d’effusion arrive sur un monde où l’éducation culturelle est très poussée. Il y rencontre une race spirituellement éduquée, prête à assimiler des enseignements supérieurs et à apprécier cette mission d’effusion. Au cours de ce stade, le monde entier recherche la culture morale et la vérité spirituelle. La révélation de la vérité s’étend jusqu’à inclure le superunivers. 52:5.4 Le Fils d’effusion vit et meurt pour élever spirituellement les races mortelles d’un monde. 52:5.6 Lors de sa résurrection, le troisième jour après avoir abandonné sa vie incarnée, le Fils d’effusion monte à la droite du Père Universel, reçoit l’assurance que sa mission d’effusion est acceptée, et retourne vers le Fils Créateur au siège de l’univers local. Alors, l’Avonal d’effusion et le Micaël Créateur envoient leur esprit conjoint, l’Esprit de Vérité, dans le monde de l’effusion. Après cela, toutes les créatures volitives de ce monde dont le mental est normal recevront un Ajusteur aussitôt qu’elles atteindront l’âge de la responsabilité morale, celui du choix spirituel. 52:5.8 L’âge postérieur au Fils d’effusion peut durer de dix-mille à cent-mille ans. Aucune limite arbitraire de temps n’est imposée à cette ère dispensationnelle. C’est une époque de grand progrès éthique et spirituel. Les enseignements de Jésus sont vraiment applicables à un monde de mortels qui a reçu l’entrainement préliminaire des Fils précédant l’effusion, avec leurs dispensations qui ennoblissent le caractère et accroissent la culture. 52:5.9 Au cours de cette ère, les problèmes de maladie et de délinquance sont pratiquement résolus. Pendant cette période, la durée de vie s’allonge bien au-dessus de l’équivalent de trois-cents ans du temps d’Urantia. 52:5.10 Il y a beaucoup de nations, principalement déterminées par la géographie de leurs terres, mais seulement une race, une langue et une religion. L’homme postérieur aux Fils Instructeurs 52:7.1 L’ordre de filiation qui arrive ensuite sur les mondes évolutionnaires moyens est celui des Fils Instructeurs de la Trinité, les divins Fils de la Trinité du Paradis. 52:7.2 Ce corps reste quelque temps sur les mondes en question, assez longtemps pour effectuer la transition entre les âges évolutionnaires et l’ère de lumière et de vie – pas moins de mille ans du temps planétaire et souvent beaucoup plus. 52:7.4 C’est la dispensation où un grand nombre de mortels sont transférés directement de parmi les vivants sur les mondes morontiels. 52:7.6 La planète est en contact étroit avec les affaires de l’univers, et ses habitants scrutent les dernières télédiffusions avec un intérêt aussi vif que celui que vous manifestez aujourd’hui pour les dernières éditions de vos journaux quotidiens. Ces races sont occupées à mille choses intéressantes inconnues sur votre monde. 52:7.10 Les Fils Instructeurs de la Trinité peuvent revenir maintes fois sur le même monde ; mais, tôt ou tard, en relation avec la fin d’une de leurs missions, le Prince Planétaire est élevé à la position de Souverain Planétaire, et le Souverain Systémique apparait pour proclamer l’entrée de ce monde dans l’ère de lumière et de vie. Fascicule 53. La rébellion de Lucifer 53:0.1 Lucifer était un brillant Fils Lanonandek primaire de Nébadon. Lorsqu’il fut mandaté par les Melchizédeks et choisi parmi plus de sept-cent-mille personnalités de son espèce, on le désigna comme l’une des cent plus capables et plus brillantes. 53:2.1 Lucifer et son premier assistant, Satan, avaient régné sur Jérusem pendant plus de cinq-cent-mille ans lorsqu’ils commencèrent à se dresser dans leur cœur contre le Père Universel et son Fils Micaël. 53:2.4 Lucifer se mit à critiquer de plus en plus l’ensemble du plan d’administration de l’univers, tout en professant toujours une sincère loyauté envers les Chefs Suprêmes. Il manifesta franchement sa première déloyauté à l’occasion d’une visite de Gabriel à Jérusem, juste quelques jours avant de proclamer ouvertement la Déclaration Luciférienne de Liberté. 53:3.1 Quels qu’eussent été les motifs initiaux de trouble dans le cœur de Lucifer et de Satan, la révolte se concrétisa sous forme de la Déclaration Luciférienne de Liberté. La cause des rebelles fut exposée sous trois rubriques : 53:3.2 1. La réalité du Père Universel. Lucifer prétendit que le Père Universel n’existait pas réellement, que la gravité physique et l’énergie d’espace étaient inhérentes à l’univers, et que le Père était un mythe inventé par les Fils du Paradis pour leur permettre de conserver le pouvoir sur les univers au nom du Père. 53:3.3 2. Le gouvernement universel de Micaël, le Fils Créateur. Lucifer soutint que les systèmes locaux devaient être autonomes. Il protesta contre le droit de Micaël, le Fils Créateur, d’assumer la souveraineté de Nébadon au nom d’un Père Paradisiaque hypothétique. 53:3.6 3. L’attaque contre le plan universel d’éducation des mortels ascendants. Lucifer protesta contre le programme obligeant à préparer, pendant des âges, les mortels de l’espace en vue de quelque destinée inconnue. 53:4.1 Le manifeste de Lucifer fut proclamé au conclave annuel de Satania, sur la mer de verre, en présence des foules assemblées de Jérusem, le dernier jour de l’année, il y a environ deux-cent-mille ans du temps d’Urantia. Satan proclama que l’on pouvait adorer les forces universelles – physiques, intellectuelles et spirituelles – mais que l’on ne devait obéissance qu’à Lucifer. 53:4.2 Il maintint que tout gouvernement devait se limiter aux planètes locales et à leur confédération volontaire dans les systèmes locaux. Il rejeta toutes les autres supervisions. 53:4.7 Lucifer fut laissé libre d’établir son gouvernement rebelle et de l’organiser complètement avant que Gabriel fît le moindre effort pour contester le droit à la sécession ou pour contrecarrer la propagande rebelle. 53:5.1 Lorsque la rébellion de Satania éclata, Micaël prit conseil de son frère paradisiaque Emmanuel. À la suite de cette importante conférence, Micaël annonça qu’il poursuivrait la politique qui avait caractérisé sa manière de traiter des soulèvements similaires dans le passé et adopterait une attitude de non-intervention. 53:5.4 Puisque Micaël choisissait de rester à l’écart de la guerre actuelle dans la rébellion de Lucifer, Gabriel réunit son état-major personnel sur Édentia. Puis, en conseil avec les Très Hauts, il décida d’assumer le commandement des armées loyales de Satania. 53:5.6 Aux premiers temps de la lutte, Lucifer discourut en permanence dans l’amphithéâtre planétaire. Gabriel avait établi son quartier général à proximité, et de là il mit sans cesse à nu les sophismes des rebelles. Les diverses personnalités présentes sur la sphère et qui hésitaient sur l’attitude à prendre allaient et venaient entre ces discussions jusqu’à ce qu’elles fussent parvenues à une décision définitive. 53:7.1 La rébellion de Lucifer eut lieu à l’échelle systémique. Trente-sept Princes Planétaires séparatistes firent passer, dans une large mesure, les administrations de leurs mondes du côté de l’archirebelle. 53:7.2 Durant toute cette période, Caligastia plaidait la cause de Lucifer sur Urantia. 53:7.8 Les pertes les plus grandes eurent lieu dans les rangs des anges, mais la plupart des ordres inférieurs d’intelligences furent impliqués dans la déloyauté. 53:7.12 Il s’écoula plus de deux ans du temps systémique entre le commencement de la « guerre dans le ciel » et l’installation du successeur de Lucifer. Le nouveau Souverain arriva enfin, atterrissant sur la mer de verre avec son état-major. 53:7.13 Avec l’arrivée de Lanaforge, les archirebelles furent détrônés et dépouillés de tout pouvoir de gouvernement. On leur permit cependant de circuler librement dans Jérusem, sur les sphères morontielles, et même sur les planètes habitées individuelles. Ils poursuivirent leurs efforts trompeurs et séducteurs pour confondre et dévoyer le mental des hommes et des anges. 53:8.1 Lucifer et Satan rôdèrent librement dans le système de Satania jusqu’au parachèvement de la mission d’effusion de Micaël sur Urantia. La dernière fois où ils se trouvèrent ensemble sur votre monde fut le moment de leur assaut conjugué contre le Fils de l’Homme. 53:8.3 L’effusion de Micaël mit fin à la rébellion de Lucifer dans tout Satania, sauf sur les planètes des Princes Planétaires apostats. Telle fut la signification de l’expérience personnelle de Jésus juste avant sa mort charnelle lorsqu’il s’écria en présence de ses disciples : « Et je vis Satan tomber du ciel comme un éclair. » Satan était venu avec Lucifer sur Urantia pour la dernière bataille décisive. 53:8.4 Ce fut, en principe, la véritable fin de la rébellion de Lucifer. Il est vrai que les tribunaux d’Uversa n’ont pas encore rendu la décision exécutive concernant l’appel de Gabriel sollicitant la destruction des rebelles, mais il n’y a aucun doute qu’ils vont statuer dans la plénitude des temps, car les premières mesures pour l’audience du cas ont déjà été prises. 53:9.1 Dans les premiers temps de la rébellion de Lucifer, le salut fut offert par Micaël à tous les rebelles. 53:9.7 Nous croyons que tous les rebelles en mesure d’accepter la miséricorde l’ont déjà fait. Nous attendons le message-éclair télédiffusé qui privera ces traitres de l’existence de personnalité. Fascicule 55. Les sphères de lumière et de vie 55:0.1 L’âge de lumière et de vie est l’aboutissement évolutionnaire final d’un monde du temps et de l’espace. 55:1.1 La présence d’un temple morontiel sur la capitale d’un monde habité est le certificat d’admission de cette sphère aux âges confirmés de lumière et de vie. Avant que les Fils Instructeurs ne quittent un monde à la fin de leur mission terminale, ils inaugurent cette époque finale d’aboutissement évolutionnaire ; ils président au jour où « le saint temple descend sur la terre ». Cet évènement marque l’aurore de l’ère de lumière et de vie ; il est toujours honoré par la présence personnelle du Fils d’effusion Paradisiaque de la planète, lequel vient assister à ce grand jour. C’est dans ce temple d’une beauté sans égale que le Fils Paradisiaque d’effusion élève celui qui fut si longtemps le Prince Planétaire au rang de Souverain Planétaire et investit ce fidèle Fils Lanonandeck de nouveaux pouvoirs et d’une autorité plus étendue sur les affaires planétaires. 55:1.3 L’architecture de chaque temple est élaborée en miniature sur la capitale systémique. Les Superviseurs de Pouvoir Morontiel apportent ensuite sur la planète ces plans approuvés, et là, en association avec les Maitres Contrôleurs Physiques, ils procèdent à la construction du temple morontiel conformément aux spécifications. 55:1.5 Le temple morontiel sert de lieu de réunion pour assister au transfert des mortels vivants à l’existence morontielle. C’est parce que le temple de transfert est construit en matériaux morontiels qu’il n’est pas détruit par la gloire éclatante du feu consumant qui anéantit si complètement le corps physique des mortels qui font l’expérience de la fusion définitive avec leur Ajusteur divin. 55:1.6 Sur les mondes non encore ancrés, planètes sans temple morontiel, les éclairs de fusion se produisent souvent dans l’atmosphère planétaire, où le corps matériel du candidat au transfert est élevé par les créatures médianes et les contrôleurs physiques. 55:2.1 La mort physique naturelle n’est pas inévitable pour les humains. La majorité des êtres évolutionnaires avancés, citoyens de mondes parvenus à l’ère finale de lumière et de vie, ne meurent pas ; ils sont transférés directement de la vie dans la chair à l’existence morontielle. 55:2.2 Cette expérience de transfert de la vie matérielle à l’état morontiel – la fusion de l’âme immortelle avec l’Ajusteur intérieur – a lieu avec une fréquence qui s’accroit proportionnellement au progrès évolutionnaire de la planète. Au début, seuls quelques mortels au cours de chaque âge atteignent les niveaux de progrès spirituel permettant le transfert, mais, avec le commencement des âges successifs inaugurés par les Fils Instructeurs, il se produit de plus en plus de fusions avec l’Ajusteur avant la fin de la vie, de plus en plus longue, de ces mortels en progrès ; et, à l’époque de la mission terminale des Fils Instructeurs, environ un quart de ces mortels superbes sont exempts de la mort naturelle. 55:2.3 Plus tard encore dans l’ère de lumière et de vie, les créatures médianes ou leurs associés sentent l’approche de l’état où une âme va probablement s’unir avec son Ajusteur. Ils le signifient aux gardiens de la destinée qui, à leur tour, communiquent le renseignement au groupe finalitaire sous la juridiction duquel le mortel travaille. Ensuite, le Souverain Planétaire invite ce mortel à se démettre de toutes ses fonctions planétaires, à faire ses adieux à son monde d’origine et à se présenter au temple. 55:2.4 Quand la famille, les amis et le groupe de travail du candidat à la fusion se sont réunis dans le temple morontiel, ils se répartissent autour de la scène centrale où les candidats à la fusion se reposent en causant librement avec leurs amis rassemblés. Un cercle intermédiaire de personnalités célestes est mis en place pour protéger les mortels matériels de l’action des énergies qui se manifestent au moment où jaillit « l’éclair de vie » délivrant des liens de la chair mortelle le candidat à l’ascension. 55:2.7 Après l’éclair de fusion, les observateurs mortels ne peuvent plus rien voir de leurs compagnons transférés. Les âmes transférées se rendent directement par transit d’Ajusteurs à la salle de résurrection du monde approprié d’éducation morontielle. Fascicule 57. L’origine d’Urantia 57:5.2 Durant les premiers temps de votre soleil, la contraction continuelle et l’élévation graduelle de la température qui s’ensuivait provoquèrent d’immenses convulsions à sa surface. Cet état variable, cette pulsation périodique, rendirent votre soleil extrêmement sensible à certaines influences extérieures qu’il devait bientôt rencontrer. 57:5.3 Ainsi, le cadre de l’espace local était prêt pour l’origine exceptionnelle de Monmatia, nom de la famille planétaire de votre soleil. Moins de un pour cent des systèmes planétaires d’Orvonton ont eu une origine semblable. 57:5.4 Il y a 4 milliards et demi d’années, l’énorme système d’Angona commença à s’approcher de ce soleil isolé. 57:5.5 À mesure qu’Angona s’approchait davantage du soleil, et aux moments d’expansion maximum des pulsations solaires, des torrents de matière gazeuse étaient projetés dans l’espace comme de gigantesques langues solaires. Au début, ces langues de gaz incandescent retombaient invariablement sur le soleil. 57:5.6 À mesure que le système d’Angona se rapprochait, les épanchements solaires devinrent de plus en plus importants ; une quantité croissante de matière fut extraite du soleil pour former des corps indépendants circulant dans l’espace environnant. Cette situation se développa pendant environ cinq-cent-mille ans, jusqu’à ce qu’Angona eût atteint son point le plus rapproché du soleil ; sur quoi, en conjonction avec une de ses convulsions internes périodiques, le soleil subit une dislocation partielle. Aux antipodes l’un de l’autre et simultanément, d’énormes volumes de matière se dégorgèrent. Du côté d’Angona une grande colonne de gaz solaires fut attirée ; ses deux extrémités étaient plutôt effilées et son centre nettement renflé ; elle échappa définitivement au contrôle gravitationnel immédiat du soleil. 57:5.7 Cette grande colonne de gaz solaires, ainsi séparée du soleil, évolua ensuite en formant les douze planètes du système solaire. 57:5.10 Jupiter et Saturne contenaient tellement de matériaux solaires à haute température qu’ils brillaient d’une lumière éclatante et émettaient d’énormes quantités de chaleur. 57:5.11 Les noyaux de contraction gazeuse des dix autres planètes atteignirent bientôt le stade de la solidification, et commencèrent ainsi à attirer à eux des quantités croissantes de la matière météorique circulant dans l’espace environnant. 57:5.13 Alors qu’Angona fut incapable de capter la moindre partie de la masse solaire, votre soleil, lui, ajouta à sa famille de planètes certains matériaux circulant dans l’orbite du système visiteur. Peu après l’extrusion de la masse ancestrale de votre système planétaire, trois planètes majeures du système d’Angona passèrent si près de cet ancêtre massif du système solaire que son attraction gravitationnelle, augmentée de celle du soleil, fut suffisante pour l’emporter sur l’emprise de gravité d’Angona et pour détacher définitivement ces trois tributaires du vagabond céleste. 57:5.14 Tous les matériaux du système solaire dérivés du soleil circulaient originellement sur des orbites de direction homogène. Sans l’intrusion de ces trois corps spatiaux étrangers, tous les matériaux du système solaire auraient toujours gardé la même direction de mouvement orbital. 57:6.10 Il y a 2 milliards et demi d’années, la taille des planètes avait immensément grandi. Urantia était une sphère bien développée ; elle avait environ un dixième de sa masse actuelle et s’accroissait toujours rapidement par absorption de météorites. 57:7.4 Il y a un milliard et demi d’années, la Terre avait les deux tiers de sa taille actuelle, tandis que la Lune approchait de sa masse présente. Le gain rapide de la Terre sur la Lune quant à la taille lui permit de dérober lentement le peu d’atmosphère que son satellite possédait à l’origine. 57:8.1 La date du commencement effectif de l’histoire d’Urantia se situe il y a un milliard d’années. La planète avait atteint approximativement sa taille actuelle. À peu près à cette époque, elle fut inscrite sur les registres physiques de Nébadon et reçut son nom d’Urantia. 57:8.2 L’atmosphère ainsi que d’incessantes précipitations d’humidité facilitèrent le refroidissement de la croute terrestre. 57:8.3 Vers la fin de cette période, l’océan recouvrait toute la surface de la planète sur une profondeur moyenne de près de deux kilomètres. 57:8.5 Il y a 950 millions d’années, Urantia offre l’image d’un grand continent unique entouré d’une vaste nappe d’eau, l’océan Pacifique. 57:8.7 Il y a 900 millions d’années, on vit arriver sur Urantia le premier groupe de reconnaissance de Satania envoyé de Jérusem pour examiner la planète et faire un rapport sur ses possibilités d’adaptation comme station expérimentale de vie. 57:8.23 Il y a 750 millions d’années, les premières brèches commencèrent à apparaitre dans la masse continentale sous la forme du grand affaissement nord-sud qui fut plus tard comblé par les eaux de l’océan. Ces brèches préparèrent la voie à la dérive vers l’ouest des continents de l’Amérique du Nord et du Sud, y compris le Groenland. La longue faille est-ouest sépara l’Afrique de l’Europe et détacha du continent asiatique les masses de terre de l’Australie, des iles du Pacifique et de l’Antarctique. 57:8.24 Il y a 700 millions d’années, Urantia s’approchait des conditions de maturité nécessaire pour entretenir la vie. La dérive continentale se poursuivait ; l’océan pénétrait de plus en plus dans les terres sous forme de longs bras de mer fournissant les eaux peu profondes et les baies abritées qui conviennent si bien comme habitat pour la vie marine. Fascicule 58. L’établissement de la vie sur Urantia 58:1.1 Il y a 600 millions d’années, la commission des Porteurs de Vie envoyée de Jérusem arriva sur Urantia et commença l’étude des conditions physiques préparatoires à la promotion de la vie sur le monde numéro 606 du système de Satania. 58:1.3 Les Porteurs de Vie de Satania avaient projeté un modèle de vie au chlorure de sodium ; aucune mesure ne pouvait donc être prise pour l’implanter avant que les eaux de l’océan ne soient devenues suffisamment saumâtres. 58:1.6 La commission satanienne des Porteurs de Vie retourna sur Jérusem, car elle préférait attendre de nouvelles dislocations de la masse continentale, qui fourniraient encore plus de mers intérieures et de baies abritées, avant de commencer effectivement l’implantation de la vie. 58:4.2 Il y a 550 millions d’années, le corps des Porteurs de Vie revint sur Urantia. En coopération avec des puissances spirituelles et avec des forces supraphysiques, nous organisâmes et inaugurâmes les modèles originels de vie de ce monde, et nous les implantâmes dans les eaux hospitalières du royaume. Toute la vie planétaire est issue de nos trois implantations de vie marine originelles, identiques et simultanées. 58:4.3 Il y a 500 millions d’années, la vie végétale primitive des mers était bien établie sur Urantia. 58:6.1 Il y a 450 millions d’années, la transition de la vie végétale à la vie animale se produisit. Cette métamorphose eut lieu dans les eaux peu profondes des baies et des lagunes tropicales abritées, situées sur les longs rivages des continents en train de se séparer. 58:6.3 Des espèces radicalement nouvelles de vie animale surgissent d’une ère à l’autre. Ce n’est pas par suite d’une accumulation progressive de petites variations qu’elles évoluent ; elles surgissent comme ordres de vie nouveaux et parachevés, et apparaissent soudainement. 58:6.4 L’apparition soudaine de nouvelles espèces et d’ordres diversifiés d’organismes vivants est un phénomène entièrement biologique et strictement naturel. Ces mutations génétiques n’ont rien de surnaturel. 58:6.5 Quand les océans eurent un degré de salinité convenable, la vie animale évolua ; il fut relativement simple de faire circuler les eaux saumâtres dans le corps des animaux marins. 58:6.7 L’équipement physiologique et la structure anatomique de tous les nouveaux ordres de vie répondent à l’action de lois physiques, mais le don subséquent du mental est une effusion des esprits-mentaux adjuvats en rapport avec la capacité innée du cerveau. Bien que n’étant pas une évolution physique, le mental dépend entièrement de la capacité du cerveau obtenue par des développements purement physiques et évolutionnaires. 58:7.2 Les fossiles de cette ère comprennent des algues, des plantes comparables au corail, des protozoaires primitifs et des organismes de transition qui ressemblent aux éponges. Fascicule 59. L’ère de la vie marine sur Urantia 59:1.2 Il y a 400 millions d’années, la vie marine, tant végétale qu’animale, est assez bien répartie sur l’ensemble du monde. 59:1.3 Pour la première fois, la végétation monte en rampant sur la terre ferme, et son adaptation à un habitat non marin y fait bientôt des progrès considérables. 59:1.4 Soudain, et sans gradation ancestrale, les premiers animaux multicellulaires font leur apparition. Les trilobites sont apparus et, pendant des âges, ils dominent les mers. 59:2.9 La faune marine se développa au point que tous les types de vie inférieurs aux vertébrés furent représentés parmi les fossiles des roches déposées à cette époque. 59:4.9 Il y a 250 millions d’années se situe l’une des étapes les plus importantes de l’évolution préhumaine : l’apparition de la famille des poissons, des vertébrés. 59:4.11 Beaucoup des plus grands poissons proprement dits appartiennent à cet âge. 59:4.13 La terre était rapidement envahie par les nouveaux genres de végétation terrestre. Jusque-là, peu de plantes poussaient sur terre, sauf au bord de l’eau. La prolifique famille des fougères apparut alors soudainement et se répandit très vite à la surface des terres en cours d’élévation rapide dans toutes les parties du monde. 59:5.4 Il y a 210 millions d’années, les eaux chaudes des mers arctiques couvraient la majeure partie de l’Amérique du Nord et de l’Europe. Les eaux polaires antarctiques inondaient l’Amérique du Sud et l’Australie, tandis que l’Afrique et l’Asie étaient considérablement surélevées. 59:5.5 Quand les mers atteignirent leur niveau maximum, un nouveau développement évolutionnaire se produisit soudain. Brusquement, les premiers animaux terrestres apparurent. Il y en eut de nombreuses espèces capables de vivre sur la terre ou dans l’eau. Ces amphibiens respirant de l’air se développèrent à partir des arthropodes, dont les vessies natatoires s’étaient transformées en poumons. 59:5.6 Des escargots, des scorpions et des grenouilles sortirent des eaux marines saumâtres et rampèrent sur la terre. 59:6.4 Il y a 170 millions d’années, de grandes adaptations et de grands changements évolutionnaires se produisirent sur toute la surface de la Terre. 59:6.6 Deux nouveaux facteurs climatiques apparurent, la glace et l’aridité. Beaucoup de hautes régions de la terre étaient devenues arides et stériles. 59:6.7 Tout au long de ces époques de changements climatiques, de grandes variations se produisirent également dans la végétation terrestre. Les plantes à graines apparurent les premières et procurèrent une meilleure alimentation aux animaux terrestres, qui se multiplièrent par la suite. Les insectes subirent un changement radical. Leurs stades de repos évoluèrent pour s’adapter aux exigences des périodes d’hiver et de sécheresse où la vie est en suspens. 59:6.9 Le refroidissement progressif des eaux océaniques contribua beaucoup à la destruction de la vie dans les mers. Les animaux marins de ces âges se réfugièrent temporairement dans trois retraites propices : la région actuelle du golfe du Mexique, la baie du Gange aux Indes et la baie de Sicile dans le Bassin méditerranéen. C’est à partir de ces trois régions que de nouvelles espèces marines, nées pour affronter l’adversité, partirent plus tard pour repeupler les mers. 59:6.10 Il y a 160 millions d’années, la Terre était largement couverte d’une végétation adaptée à l’entretien de la vie animale terrestre, et l’atmosphère était devenue idéale pour la respiration animale. Fascicule 60. Urantia pendant l’ère de la vie terrestre primitive 60:1.9 Il y a 140 millions d’années, après le seul indice des deux ancêtres préreptiliens qui s’étaient développés en Afrique au cours de l’époque précédente, les reptiles apparurent soudain avec tous leurs attributs. Ils se développèrent rapidement, donnant naissance à des crocodiles, des reptiles à écailles et finalement des serpents de mer et des reptiles volants. 60:1.10 Ces dinosaures reptiliens, en voie d’évolution rapide, devinrent bientôt les rois de cet âge. Ils étaient ovipares et se distinguaient de tous les autres animaux par la petite taille de leur cerveau. 60:2.10 Ils envahirent la Terre à un tel point qu’au cours de la période précédente d’invasion de la mer, deux espèces s’étaient réfugiées dans l’eau pour subsister. Ces serpents de mer représentent un recul dans l’évolution. 60:3.20 Il y a 60 millions d’années, bien que les reptiles terrestres fussent sur leur déclin, les dinosaures étaient toujours les rois de la terre ; mais la préséance fut prise par les types plus agiles et plus actifs de dinosaures carnivores, appartenant aux variétés sauteuses de petite taille du genre kangourou. 60:3.22 Il y a 55 millions d’années, la marche de l’évolution fut marquée par l’apparition soudaine du premier véritable oiseau, une petite créature du genre pigeon, qui fut l’ancêtre de tous les oiseaux. Fascicule 61. L’ère des mammifères sur Urantia 61:1.1 Il y a 50 millions d’années, les zones continentales du monde se trouvaient en majeure partie au-dessus de l’eau ou seulement légèrement immergées. 61:1.2 Au début de cette période, les mammifères du type placentaire apparurent soudain en Amérique du Nord ; ils représentaient l’étape la plus importante de l’évolution jusqu’à cette époque. Le père des mammifères placentaires fut un petit dinosaure carnivore très actif, du type sauteur. 61:1.9 Il y a 45 millions d’années, les races des mammifères évoluaient rapidement. Un petit mammifère reptile du type ovipare prospérait, et les ancêtres des futurs kangourous parcouraient l’Australie. Il y eut bientôt des petits chevaux, des rhinocéros agiles, des tapirs à trompe, des porcs primitifs, des écureuils, des lémurs, des opossums et plusieurs tribus d’animaux ressemblant à des singes. 61:2.3 Il y a 35 millions d’années commença l’âge de la domination mondiale des mammifères placentaires. 61:2.7 En Europe, l’ancêtre de la famille canine apparut par évolution et donna bientôt naissance à de nombreuses espèces de petits chiens. Vers la même époque apparurent les rongeurs, y compris les castors, écureuils, spermophiles, souris et lapins, qui représentèrent bientôt une forme de vie importante. 61:2.8 Il y a 30 millions d’années, les types modernes de mammifères commencèrent à faire leur apparition. Jusque-là, les mammifères avaient vécu en majorité dans les montagnes car ils appartenaient à des types montagnards. Soudain, commença l’évolution du type ongulé des plaines, l’espèce herbivore différenciée des carnivores à griffes. 61:2.10 Un fait important se produisit vers cette époque dans l’Ouest de l’Amérique du Nord ; les ancêtres primitifs des anciens lémurs apparurent pour la première fois. Bien que cette famille ne puisse pas être considérée comme de vrais lémurs, son apparition marqua l’établissement de la lignée d’où les vrais lémurs sortirent ultérieurement. 61:3.4 Il y a 20 millions d’années, les mammifères connurent véritablement leur âge d’or. 61:3.12 Les développements biologiques de cette période contribuèrent beaucoup à préparer le terrain pour l’apparition ultérieure de l’homme. En Asie centrale, les véritables types aussi bien de singes primitifs que de gorilles évoluèrent à partir d’un ancêtre commun maintenant éteint. Mais aucune de ces espèces n’est rattachée à la lignée des êtres vivants destinées à donner plus tard les ancêtres de la race humaine. 61:3.13 La famille des canins était représentée par plusieurs groupes, notamment par des loups et des renards ; la tribu des félins l’était par des panthères et de grands tigres à dents de sabre. 61:4.2 Il y a 10 millions d’années, commença un âge de dépôts terrestres locaux disséminés sur les basses terres des continents. 61:4.3 Pendant une brève période, toutes les terres du monde se trouvèrent de nouveau jointes, à l’exception de l’Australie, et la dernière migration animale à l’échelle mondiale eut lieu. L’Amérique du Nord était reliée à la fois à l’Amérique du Sud et à l’Asie, et des échanges s’effectuaient librement dans le règne animal. 61:4.5 Il y a 5 millions d’années, le cheval atteignit son point d’évolution actuel et émigra d’Amérique du Nord dans le monde entier. 61:4.6 Le climat se refroidissait progressivement, les plantes terrestres se déplaçaient lentement vers le sud. 61:5.1 À la fin de la période précédente, les terres du Nord-Est de l’Amérique du Nord et de l’Europe septentrionale étaient extrêmement élevées sur de grandes surfaces. 61:5.2 La neige commença à tomber sur ces régions élevées, donc froides, et elle continua jusqu’à ce qu’elle eût atteint une épaisseur de 6 000 mètres. 61:5.5 Il y a 2 millions d’années, le premier glacier nord-américain commença son mouvement vers le sud. 61:6.1 Le grand évènement de cette période glaciaire fut l’apparition évolutive de l’homme primitif. Légèrement à l’Ouest de l’Inde, sur une terre maintenant immergée et parmi les descendants des anciens lémurs d’Amérique du Nord émigrés en Asie, les mammifères précurseurs de l’homme apparurent soudainement. Ces petits animaux marchaient principalement sur leurs pattes de derrière ; ils possédaient un gros cerveau proportionnellement à leur taille et comparativement au cerveau des autres animaux. Dans la soixante-dixième génération de cet ordre de vie, un groupe nouveau et supérieur d’animaux se différencia soudain. Ces nouveaux mammifères intermédiaires – qui avaient presque deux fois la taille de leurs ancêtres et possédaient des facultés cérébrales accrues en proportion - venaient à peine de bien s’établir quand les primates, représentant leur troisième mutation vitale, apparurent soudain. (Au même moment, un développement rétrograde, survenu au cœur de la souche des mammifères intermédiaires, donna naissance aux ancêtres de la race simienne. 61:6.2 Il y a un million d’années, Urantia fut enregistrée comme monde habité. Une mutation, à l’intérieur de la souche des primates en progression, produisit soudain deux êtres humains primitifs, les véritables ancêtres de l’humanité. 61:6.3 Cet évènement eut lieu à peu près au moment où commençait la troisième avancée glaciaire. Fascicule 62. Les races à l’aurore de l’homme primitif 62:5.1 La naissance des deux premiers êtres humains se situe exactement 993 419 ans avant l’année 1 934 de l’ère chrétienne. 62:5.2 Ces deux remarquables créatures étaient de véritables êtres humains. 62:5.4 De nombreuses émotions nouvelles apparurent de bonne heure chez les deux jumeaux humains. Ils éprouvaient de l’admiration tant pour les objets que pour les autres êtres et faisaient montre d’une extrême vanité. Mais le progrès le plus remarquable dans leur développement émotionnel fut l’apparition soudaine d’un nouveau groupe de sentiments vraiment humains, les sentiments d’adoration comprenant la crainte, le respect, l’humilité et même une forme primitive de gratitude. La peur, jointe à l’ignorance des phénomènes naturels, était sur le point de donner naissance à la religion primitive. 62:5.5 Ces humains primitifs avaient modérément conscience de la pitié, de la honte et de l’opprobre, et une conscience très aigüe de l’amour, de la haine et de la vengeance. 62:5.7 Ils apprirent très tôt à communiquer verbalement. À l’âge de dix ans, ils avaient élaboré un langage plus perfectionné de signes et de mots comportant une cinquantaine d’idées, et largement amélioré et élargi les techniques rudimentaires de communication de leurs ancêtres. 62:5.8 Vers leur neuvième année, ils s’en allèrent un beau jour le long de la rivière et eurent un important entretien. Toutes les intelligences célestes stationnées sur Urantia, y compris moi-même, étaient présentes et observaient le déroulement de ce rendez-vous de midi. Au cours de ce jour mémorable, ils convinrent de vivre l’un avec l’autre et l’un pour l’autre. 62:6.1 Nous, les Porteurs de Vie sur Urantia, nous avions vécu la longue veille de l’attente vigilante depuis le jour où nous avions implanté le premier plasma de vie dans les eaux de la planète. L’apparition des premiers êtres, réellement volitifs et intelligents, nous procura naturellement une grande joie et une satisfaction suprême. 62:6.2 Nous n’avions pas cessé de suivre le développement mental des jumeaux en observant les opérations des sept esprits-mentaux adjuvats affectés à Urantia au moment de notre arrivée sur la planète. 62:6.4 Nous avions observé, avec une attention croissante, le service accru des cinq premiers adjuvats pendant toute l’évolution des mammifères précurseurs, des mammifères intermédiaires et des primates. Toutefois, les deux derniers adjuvats, ministres supérieurs du mental, n’avaient jamais pu fonctionner sur le type urantien de mental évolutionnaire. 62:6.5 Imaginez notre joie lorsqu’un jour - les jumeaux avaient à peu près dix ans - l’esprit d’adoration entra pour la première fois en contact avec le mental de la jumelle, et peu après avec celui du jumeau. Nous savions que quelque chose d’intimement lié au mental humain arrivait à son apogée. Environ un an plus tard, quand ils se résolurent finalement, sous l’effet d’une pensée recueillie et d’une décision murement réfléchie, à fuir le foyer familial et à partir vers le nord, alors l’esprit de sagesse commença à fonctionner sur Urantia et dans le mental de ces deux humains désormais reconnus comme tels. 62:6.6 Il y eut immédiatement un nouvel ordre de mobilisation des sept esprits-mentaux adjuvats. Nous étions vibrants d’espérance ; nous nous rendions compte que l’heure si longtemps attendue approchait ; nous savions que nous étions au seuil de la réalisation de notre effort de longue haleine pour faire naitre par évolution des créatures volitives sur Urantia. 62:7.1 Nous n’eûmes pas longtemps à attendre. À midi, le lendemain de la fuite des jumeaux, le premier éclair d’essai des signaux du circuit de l’univers se produisit au foyer récepteur planétaire d’Urantia. Le troisième jour après la fuite des jumeaux, et avant le départ du corps des Porteurs de Vie, arriva l’archange de Nébadon chargé de l’établissement des circuits planétaires initiaux. 62:7.2 Ce fut un jour mémorable sur Urantia lorsque notre petit groupe se réunit autour du pôle planétaire de communication spatiale et reçut le premier message envoyé de Salvington sur le circuit mental nouvellement établi de la planète. Dicté par le chef du corps des archanges, ce premier message disait : 62:7.3 « Aux Porteurs de Vie sur Urantia - Salut ! Nous transmettons l’assurance qu’il y eut une grande joie sur Salvington, Édentia et Jérusem quand le signal de l’existence, sur Urantia, d’un mental ayant dignité volitive fut enregistré au quartier général de Nébadon. La décision concertée des jumeaux de fuir vers le nord et de séparer leur descendance de leurs ancêtres inférieurs a été enregistrée. C’est la première décision mentale - d’un mental du type humain - sur Urantia, et elle établit automatiquement le circuit de communication sur lequel ce message initial de reconnaissance est transmis. » Fascicule 63. La première famille humaine 63:0.1 Urantia fut enregistrée en tant que monde habité lorsque les deux premiers êtres humains – les jumeaux – eurent onze ans, et avant qu’ils fussent devenus les parents du premier-né de la deuxième génération des véritables êtres humains. 63:0.3 Andon est le nom nébadonien qui signifie « la première créature semblable au Père et montrant une soif de perfection humaine ». Fonta signifie « la première créature semblable au Fils et montrant une soif de perfection humaine ». Andon et Fonta ne connurent ces noms qu’au moment où ils leur furent attribués lors de leur fusion avec leur Ajusteur de Pensée. Tout au long de leur séjour de mortel sur Urantia, ils s’appelèrent mutuellement Sonta-an et Sonta-en, Sonta-an signifiant « aimé de la mère » et Sonta-en, « aimé du père ». 63:1.4 La décision prise par Andon et Fonta de s’enfuir de la tribu des primates implique une qualité de mental très supérieure à l’intelligence plus grossière caractéristique de tant de leurs descendants qui s’abaissèrent jusqu’à s’unir avec leurs cousins attardés des tribus simiennes. Mais ils éprouvaient le sentiment vague d’être quelque chose de plus que de simples animaux, parce qu’ils possédaient une personnalité ; ce sentiment était fortifié par la présence intérieure de leur Ajusteur de Pensée. 63:2.1 Après qu’Andon et Fonta eurent décidé de fuir vers le nord, ils furent pendant quelque temps pris de frayeur, et spécialement de la peur de déplaire à leur père et à leur famille immédiate. 63:2.4 Au cours de leur voyage vers le nord, ils découvrirent un dépôt de silex à ciel ouvert et, ayant trouvé beaucoup de pierres dont les formes convenaient à divers usages, ils en firent une provision pour l’avenir. 63:2.5 Mais le soleil d’automne descendait toujours plus bas dans le ciel et les nuits devenaient de plus en plus froides à mesure que les jumeaux progressaient vers le nord. Ils avaient déjà été obligés d’utiliser des peaux de bêtes pour avoir assez chaud. Avant qu’une lune ne se fût écoulée depuis leur départ du foyer familial, Andon fit part à sa compagne qu’il croyait pouvoir faire du feu avec des silex. Pendant deux mois, ils essayèrent sans succès d’utiliser l’étincelle du silex pour allumer un feu ; chaque jour, le couple cognait des silex et s’efforçait d’enflammer du bois. Finalement, un soir, au coucher du soleil, le secret de la technique fut découvert lorsque Fonta eut l’idée de grimper à un arbre voisin pour s’emparer d’un nid abandonné. Le nid était sec et très inflammable, si bien qu’il prit feu d’un seul coup dès qu’une étincelle l’eut atteint. Ils furent si surpris et effrayés de leur succès qu’ils faillirent laisser éteindre leur feu, mais ils le sauvèrent en y ajoutant un combustible approprié, et c’est alors que commença la première recherche de bois de chauffage par les parents de l’humanité tout entière. 63:3.1 Deux ans s’étaient presque écoulés depuis la nuit où les jumeaux quittèrent leur foyer quand leur premier enfant naquit. Ils l’appelèrent Sontad, et Sontad fut la première créature née sur Urantia à être enveloppée dans une couche protectrice au moment de sa naissance. 63:3.2 Andon et Fonta eurent en tout dix-neuf enfants, et ils vécurent assez longtemps pour voir autour d’eux près de cinquante petits-enfants et une demi-douzaine d’arrière-petits-enfants. La famille habitait dans quatre abris rocheux voisins, ou semi-cavernes, dont trois communiquaient par des galeries creusées dans le calcaire tendre à l’aide d’outils en silex mis au point par les enfants d’Andon. 63:3.4 Andon et Fonta travaillèrent sans répit à nourrir et à élever leur clan. Ils vécurent jusqu’à l’âge de quarante-deux ans et furent tous deux tués lors d’un tremblement de terre par la chute d’un rocher en surplomb. 63:3.5 À la mort de ses parents, Sontad, malgré un pied gravement blessé, assuma immédiatement la direction du clan. 63:3.6 Cette famille d’Andon et de Fonta resta ainsi unie jusqu’à la vingtième génération, quand la lutte pour la nourriture et les frictions sociales se conjuguèrent pour entrainer le début de la dispersion. 63:4.5 Le clan andonique originel conserva une lignée de chefs ininterrompue jusqu’à la vingt-septième génération quand, du fait de l’absence de rejeton mâle dans la descendance directe de Sontad, deux prétendants rivaux membres du clan entrèrent en guerre pour la suprématie. 63:4.6 Avant la grande dispersion des clans andoniques, un langage bien développé s’était formé à la suite de leurs premiers efforts pour communiquer entre eux. 63:4.7 À mesure que le temps passait, les clans andoniques croissaient en nombre, et le contact de ces familles en expansion provoqua des frictions et des malentendus. 63:4.8 Les querelles de familles prirent de l’importance, des guerres éclatèrent entre les tribus, et les meilleurs éléments des groupes les plus capables et les plus évolués subirent des pertes sérieuses. 63:5.1 La géographie de ces temps-là les orientait vers le nord, et c’est toujours plus au nord que ces peuples voyagèrent jusqu’au moment où ils furent arrêtés par la lente progression du troisième glacier. 63:5.6 Les Andonites étaient des chasseurs intrépides et adroits. À l’exception des baies sauvages et des fruits de certains arbres, ils se nourrissaient exclusivement de viande. De même qu’Andon avait inventé la hache de pierre, ses descendants découvrirent bientôt le javelot et le harpon, et s’en servirent efficacement. 63:5.7 Dans bien d’autres domaines, ces tribus andoniques firent preuve d’un degré d’intelligence que leurs descendants rétrogrades n’atteignirent pas en un demi-million d’années, bien qu’ils eussent redécouvert, à maintes reprises, diverses méthodes pour allumer du feu. 63:6.1 Parallèlement à la dispersion croissante des Andonites, le niveau culturel et spirituel des clans rétrograda pendant près de dix-mille ans, jusqu’aux jours d’Onagar, qui prit en main la direction de ces tribus, ramena la paix parmi elles et, pour la première fois, les amena à adorer « Celui qui donne le Souffle aux hommes et aux animaux ». 63:6.7 Onagar avait son quartier général à Oban, colonie située sur le rivage septentrional de la Méditerranée ancienne, dans la région de la mer Caspienne actuelle. 63:6.8 Onagar institua un gouvernement tribal efficace, dont les générations successives n’atteignirent pas l’équivalent avant de nombreux millénaires. Jusqu’à l’arrivée du Prince Planétaire, il n’y eut plus jamais sur terre de civilisation d’un aussi haut degré spirituel. Ces gens simples avaient une religion réelle, quoique primitive, qui fut ensuite perdue par leurs descendants, dont la race dégénérait. 63:6.9 Bien qu’Andon et Fonta eussent tous deux reçu un Ajusteur de Pensée, comme beaucoup de leurs descendants, c’est seulement à partir de l’époque d’Onagar qu’Ajusteurs et anges gardiens vinrent en grand nombre sur Urantia. 63:7.2 Andon et Fonta fusionnèrent sur Jérusem avec leur Ajusteur de Pensée, comme le firent plusieurs de leurs enfants dont Sontad, mais la majorité de leurs descendants, même immédiats, n’atteignit que la fusion avec l’Esprit. Fascicule 64. Les races évolutionnaires de couleur 64:0.1 Voici l’histoire des races évolutionnaires d’Urantia depuis les jours d’Andon et de Fonta, il y a presque un million d’années, en passant par l’époque du Prince Planétaire, et jusqu’à la fin de l’ère glaciaire. 64:1.6 Il y a 950 000 ans, les descendants d’Andon et de Fonta avaient émigré très loin vers l’est et vers l’ouest. Vers l’ouest, ils traversèrent l’Europe et gagnèrent la France et l’Angleterre. À une date ultérieure, ils s’enfoncèrent vers l’est jusqu’à Java et ils poursuivirent ensuite leur route jusqu’en Tasmanie. 64:2.1 Il y a 900 000 ans, les arts d’Andon et de Fonta et la culture d’Onagar étaient en voie de disparition de la face de la Terre ; la culture, la religion et même le travail du silex étaient à leur point le plus bas. 64:2.2 C’est à cette époque que des groupes de bâtards inférieurs venant du Sud de la France arrivèrent en grand nombre en Angleterre. Ces tribus étaient si largement croisées avec des créatures simiennes des forêts qu’elles étaient à peine humaines. 64:2.4 Au cours de cette longue période de décadence culturelle, les peuplades de Foxhall en Angleterre et les tribus de Badonan au Nord-Ouest de l’Inde continuèrent à maintenir quelques traditions d’Andon et certains restes de la culture d’Onagar. 64:2.7 Parmi les peuplades les plus intelligentes et les plus spirituellement élevées de Foxhall, beaucoup conservèrent leur supériorité raciale et perpétuèrent leurs coutumes religieuses primitives. Ces peuplades s’allièrent plus tard avec des lignées plus récentes et quittèrent l’Angleterre en allant vers l’ouest à la suite d’une invasion glaciaire ultérieure. Elles ont survécu sous la forme des Esquimaux d’aujourd’hui. 64:3.5 Il y a 850 000 ans, les tribus supérieures de Badonan commencèrent une guerre d’extermination contre leurs voisins inférieurs à tendances animales. Cette campagne entreprise pour exterminer des êtres inférieurs conduisit à une légère amélioration chez les tribus montagnardes de cette époque. Les descendants mêlés de cette branche badonite améliorée apparurent sur la scène d’activité du monde comme un peuple apparemment nouveau – la race du Néandertal. 64:4.1 Les Néandertaliens étaient d’excellents combattants et de grands voyageurs. Partant des hautes terres du Nord-Ouest de l’Inde, ils se répandirent progressivement à l’est dans la Chine et à l’ouest jusqu’en France, et descendirent même en Afrique du Nord. Ils dominèrent le monde pendant près d’un demi-million d’années jusqu’à l’époque de la migration des races évolutionnaires de couleur. 64:4.11 Pendant près d’un quart de million d’années, ces peuples primitifs se laissèrent aller, chassant et se battant, s’améliorant sporadiquement dans certaines directions, mais, dans l’ensemble, rétrogradant régulièrement par rapport à leurs ancêtres andoniques supérieurs. 64:4.12 Au cours de ces âges de ténèbres spirituelles, l’humanité superstitieuse atteignit ses niveaux de culture les plus bas. La religion des Néandertaliens n’allait réellement pas au-delà d’une honteuse superstition. Une religion primitive de la peur des forces naturelles se développa progressivement chez eux. Cette nouvelle religion de la peur conduisit à des tentatives pour se concilier les forces invisibles cachées derrière les éléments naturels et atteignit plus tard son apogée avec les sacrifices humains destinés à apaiser ces forces physiques invisibles et inconnues. 64:5.1 Il y a 500 000 ans, les tribus badonites des hautes terres du Nord-Ouest de l’Inde se trouvèrent mêlées à une autre grande lutte raciale. Une guerre impitoyable fit rage pendant plus de cent ans et, à la fin de cette longue bataille, il ne subsista qu’une centaine de familles ; mais ces survivants étaient les représentants les plus intelligents et les plus souhaitables de tous les descendants alors vivants d’Andon et de Fonta. 64:5.2 Un évènement nouveau et étrange se produisit alors chez les Badonites des hautes terres. Un homme et une femme vivant dans la partie Nord-Est des hautes terres alors habitées commencèrent soudain à donner le jour à une famille d’enfants exceptionnellement intelligents. Ce fut la famille Sangik, ancêtre des six races colorées d’Urantia. 64:5.3 Ces enfants Sangiks, au nombre de dix-neuf, n’avaient pas seulement une intelligence supérieure à celle de leurs contemporains ; leur peau manifestait en outre une tendance extraordinaire à prendre différentes couleurs quand elle était exposée à la lumière solaire. Parmi ces dix-neuf enfants, cinq étaient rouges, deux orangés, quatre jaunes, deux verts, quatre bleus et deux indigo. Ces couleurs s’affirmèrent à mesure que les enfants grandissaient et, quand ces jeunes s’unirent plus tard avec des membres de leur tribu, tous leurs descendants tendirent à prendre la couleur de peau de leur ascendant Sangik. Les six races Sangiks d’Urantia 64:6.3 1. L’homme rouge. Ces peuples furent de remarquables spécimens de la race humaine, en bien des points supérieurs à Andon et Fonta. Ils formèrent un groupe extrêmement intelligent et furent les premiers enfants Sangiks à développer une civilisation et un gouvernement tribaux. 64:6.5 Il y a environ 85 000 ans, les survivants relativement purs de la race rouge passèrent en masse en Amérique du Nord. L’isthme de Béring s’effondra peu après, ce qui les isola complètement. 64:6.10 2. L’homme orangé. Cette race fut essentiellement caractérisée par un besoin pressant de bâtir, de bâtir tout et n’importe quoi, ne serait-ce que d’empiler d’énormes monticules de pierres, juste pour voir quelle tribu édifierait le plus haut. 64:6.11 La race orangée fut la première à suivre le littoral de la Méditerranée vers le sud en direction de l’Afrique quand cette mer se retira vers l’ouest. Mais ils ne s’assurèrent jamais de points d’implantation favorables en Afrique et furent exterminés lors de l’arrivée ultérieure de la race verte. 64:6.14 3. L’homme jaune. Les tribus jaunes primitives furent les premières à abandonner la chasse, à établir des communautés stables et à développer une vie familiale fondée sur l’agriculture. Elles se révélèrent supérieures à toutes les autres peuplades Sangiks pour promouvoir une civilisation raciale. 64:6.17 4. L’homme vert. La race verte fut l’un des groupes d’hommes primitifs les moins capables, et fut encore très affaiblie par d’importantes migrations dans différentes directions. 64:6.18 La race verte se sépara en trois divisions majeures : les tribus du nord furent vaincues, asservies et absorbées par les races jaune et bleue. Le groupe oriental s’amalgama avec les peuples de l’Inde de cette époque, et des restes en subsistent encore parmi ces peuples. La population méridionale pénétra en Afrique où elle détruisit ses cousins orangés, presque aussi inférieurs qu’elle. 64:6.20 Les survivants victorieux de la race verte furent absorbés plus tard par la race indigo, dernier des peuples de couleur à se développer et à émigrer à partir du centre originel Sangik de dispersion des races. 64:6.21 5. L’homme bleu. Les hommes bleus furent un grand peuple. De bonne heure, ils inventèrent le javelot et élaborèrent, par la suite, les rudiments de beaucoup d’arts de la civilisation moderne. 64:6.22 Les premiers hommes bleus furent attentifs et sensibles aux persuasions des instructeurs de l’état-major du Prince Caligastia ; aussi furent-ils jetés dans une grande confusion quand la traitrise des chefs dénatura plus tard ces enseignements. Ils ne surmontèrent non plus jamais totalement leur propension aux luttes intestines. 64:6.24 Ce que vous appelez les races blanches d’Urantia, ce sont les descendants des hommes bleus, modifiés une première fois par un léger mélange avec les jaunes et les rouges, et ensuite fortement régénérés par l’assimilation de la plus grande partie de la race violette. 64:6.25 6. La race indigo. De même que les hommes rouges furent les plus avancés de tous les peuples Sangiks, les hommes noirs en furent les moins progressifs. Ils furent les derniers à émigrer de leurs foyers des hautes terres. Ils allèrent en Afrique. Fascicule 65. Le supercontrôle de l’évolution 65:3.6 Sur Urantia, l’humanité doit résoudre ses problèmes de développement de mortel à l’aide des souches humaines qu’elle possède – aucune race nouvelle n’évoluera plus dans l’avenir à partir de sources préhumaines. Mais ce fait n’écarte nullement la possibilité d’atteindre des niveaux beaucoup plus élevés de développement humain en entretenant intelligemment les potentiels évolutionnaires qui subsistent encore dans les races de mortels. D’une manière générale, la destinée évolutionnaire de l’homme repose dans ses propres mains, et l’intelligence scientifique doit, tôt ou tard, remplacer le fonctionnement chaotique d’une sélection naturelle non contrôlée et d’une survie soumise au hasard. 65:5.2 Dans toute cette aventure biologique, notre plus grande déception fut la réversion, sur une échelle aussi vaste et aussi inattendue, de certaines vies végétales primitives aux niveaux préchlorophylliens de bactéries parasitaires. Cet évènement, dans l’évolution de la vie des plantes, a provoqué de nombreuses maladies désolantes chez les mammifères supérieurs, et particulièrement chez l’espèce humaine, plus vulnérable. Quand nous nous trouvâmes en face de cette situation embarrassante, nous n’attachâmes pas trop d’importance à ces difficultés, car nous savions que l’apport ultérieur du plasma vital adamique renforcerait assez les pouvoirs de résistance de la race amalgamée résultante pour pratiquement l’immuniser contre toutes les maladies provoquées par ce type d’organisme végétal ; mais nos espoirs furent brisés par la malencontreuse faute adamique. 65:6.2 Il existe un don originel d’adaptation chez les êtres vivants. Dans chaque cellule végétale ou animale vivante, dans chaque organisme vivant – matériel ou spirituel – existe un désir insatiable d’atteindre une perfection toujours accrue d’ajustement au milieu ambiant, d’adaptation de l’organisme et de réalisation de vie accrue. Ces efforts interminables de toutes les créatures vivantes prouvent chez elles l’existence d’une recherche innée de la perfection. 65:6.7 Les formes inférieures de la vie végétale réagissent totalement au milieu ambiant physique, chimique et électrique. À mesure que l’on s’élève sur l’échelle de la vie, les ministères du mental des sept esprits adjuvats entrent en action un à un, et le mental se met de plus en plus à ajuster, créer, coordonner et dominer. L’aptitude des animaux à s’adapter à l’air, à l’eau et à la terre n’est pas un don surnaturel, mais un ajustement supraphysique. 65:6.8 La physique et la chimie, seules, ne peuvent expliquer comment l’être humain a évolué en partant du protoplasme primordial des mers primitives. La faculté d’apprendre, la mémoire et la réaction différentielle au milieu ambiant, est la dotation du mental. 65:6.9 Les organismes préintelligents réagissent aux stimulus environnementaux, mais les organismes réactifs au ministère du mental peuvent manipuler et ajuster le milieu ambiant lui-même. 65:6.10 Le cerveau physique et le système nerveux associé possèdent une capacité de réaction innée au ministère du mental exactement comme le mental en développement d’une personnalité possède une certaine capacité innée de réceptivité spirituelle et contient, par conséquent, les potentiels de progrès et d’aboutissement spirituels. L’évolution intellectuelle, sociale, morale et spirituelle dépend du ministère du mental des sept esprits adjuvats et de leurs associés supraphysiques. 65:7.2 Sur un monde évolutionnaire, un grand nombre, un très grand nombre de choses dépendent de l’action de ces sept adjuvats. 65:7.5 Les sept esprits adjuvats n’entrent pas en contact avec les ordres purement machinaux de réaction organique au milieu ambiant. Ces réactions préintelligentes des organismes vivants appartiennent uniquement aux domaines énergétiques des centres de pouvoir, des contrôleurs physiques et de leurs associés. 65:7.6 L’acquisition du potentiel d’aptitude à apprendre par expérience marque l’entrée en fonction des esprits adjuvats, fonctions qu’ils exercent depuis le mental le plus humble des existences primitives et invisibles jusqu’aux types les plus élevés sur l’échelle évolutionnaire des êtres humains. Ils sont la source et le modèle du comportement, qui autrement serait plus ou moins mystérieux, et des réactions rapides incomplètement comprises du mental envers le milieu matériel ambiant. 65:7.7 Les adjuvats opèrent exclusivement dans l’évolution du mental qui expérimente jusqu’au niveau de la sixième phase, l’esprit d’adoration. À ce niveau, se produit un inévitable chevauchement de ministères – le phénomène selon lequel le supérieur descend vers l’inférieur pour se coordonner avec lui en vue d’atteindre ultérieurement des niveaux avancés de développement. Un ministère spirituel encore supplémentaire accompagne l’action du septième et dernier adjuvat, l’esprit de sagesse. Tout au long du ministère du monde de l’esprit, les individus ne subissent jamais de transitions abruptes dans la coopération spirituelle ; ces changements sont toujours graduels et réciproques. Fascicule 66. Le Prince Planétaire d’Urantia 66:0.2 Il y a environ cinq-cent-mille ans, et concurremment avec l’apparition des six races de couleur ou races Sangiks, Caligastia, le Prince Planétaire, arriva sur Urantia. Il y avait alors sur Terre presque un demi-milliard d’êtres humains primitifs, largement dispersés sur l’Europe, l’Asie et l’Afrique. Le quartier général du Prince, établi en Mésopotamie, était à peu près au centre du monde habité. 66:2.1 Le Prince Planétaire d’Urantia ne fut pas envoyé seul pour accomplir sa mission ; il était accompagné du corps habituel d’adjoints administratifs et d’assistants. 66:2.2 À la tête de ce groupe, se trouvait Daligastia, l’adjoint-associé du Prince Planétaire. 66:2.3 L’état-major planétaire comprenait un grand nombre de coopérateurs angéliques et une foule d’autres êtres célestes chargés de faire progresser les intérêts et de promouvoir le bien-être des races humaines. Mais, de votre point de vue, le groupe le plus intéressant était celui des membres corporels de l’état-major du Prince – ceux que l’on appelle parfois les cent de Caligastia. 66:2.4 Ces cent membres rematérialisés de l’état-major du Prince furent choisis par Caligastia parmi plus de 785 000 citoyens ascendants de Jérusem qui se portèrent volontaires pour se lancer dans l’aventure d’Urantia. Chacun des élus venait d’une planète différente, et aucun d’entre eux ne venait d’Urantia. 66:2.5 Ces volontaires de Jérusem furent directement amenés de la capitale du système sur Urantia par transport séraphique. Après leur arrivée, ils furent maintenus enséraphinés jusqu’à ce que l’on ait pu leur procurer des formes de personnalité de double nature de service planétaire spécial, un véritable corps physique formé de chair et de sang, mais également en résonance avec les circuits de vie du système. 66:2.6 Peu de temps avant l’arrivée des cent citoyens de Jérusem, les deux Porteurs de Vie superviseurs, qui résidaient sur Urantia et qui avaient déjà leurs plans mis au point, demandèrent à Jérusem et à Édentia la permission de transplanter le plasma vital de cent survivants sélectionnés de la race d’Andon et de Fonta dans les corps matériels prévus pour les membres corporels de l’état-major du Prince. La requête fut accordée sur Jérusem et approuvée sur Édentia. 66:2.7 En conséquence, les Porteurs de Vie choisirent, dans la postérité d’Andon et de Fonta, cinquante hommes et cinquante femmes qui représentaient la survivance des meilleures lignées de cette race unique. Partant d’endroits très éloignés, ils furent rassemblés au seuil du quartier général planétaire du Prince grâce aux directives des Ajusteurs de Pensée coordonnées avec des gouvernes séraphiques. Là, les cent humains furent remis entre les mains de la commission fort experte de volontaires venus d’Avalon qui dirigea l’extraction matérielle d’une portion du plasma vital de ces descendants d’Andon. Ce matériau vivant fut ensuite transféré dans les corps matériels construits à l’usage des cent membres jérusémites de l’état-major du Prince. Entretemps, ces citoyens nouvellement arrivés de la capitale du système étaient maintenus dans le sommeil du transport séraphique. 66:2.9 L’opération de repersonnalisation tout entière, depuis l’arrivée des transports séraphiques amenant les cent volontaires de Jérusem jusqu’au moment où ils reprirent conscience comme êtres ternaires du royaume, dura exactement dix jours. 66:3.3 Le quartier général du Prince Planétaire sur Urantia était un exemple typique de ce genre de stations sur une jeune sphère en voie de développement. Ce centre mondial de culture fut nommé Dalamatia en l’honneur de Daligastia. 66:3.6 La cité était bâtie avec le meilleur matériau de construction de ces temps primitifs – la brique. 66:3.8 L’état-major corporel du Prince attirait continuellement autour de lui les individus supérieurs des tribus environnantes. Après avoir formé et inspiré ces élèves, il les renvoyait chez eux enseigner et guider leurs groupes ethniques respectifs. 66:4.10 C’est au cours de la trente-troisième année de leur séjour à Dalamatia, que le numéro deux et le numéro sept du groupe danite découvrirent par hasard un phénomène accompagnant la liaison de leur moi morontiel ; le résultat de cette aventure se révéla être la première des créatures médianes primaires. Le nouvel être était parfaitement visible pour l’état-major planétaire et pour leurs associés célestes, mais demeurait invisible aux yeux des hommes et des femmes des différentes tribus humaines. Sous l’autorité du Prince Planétaire, tous les membres de l’état-major corporel entreprirent de procréer des êtres similaires et tous y réussirent en suivant les instructions du couple danite de pionniers. C’est ainsi que l’état-major du Prince amena, en fin de compte, à l’existence le corps originel de 50 000 médians primaires. 66:4.11 Ces créatures de type médian furent très utiles pour exécuter les opérations du quartier général du monde. 66:4.12 Les cent de Caligastia étaient personnellement immortels, ou impérissables. Les compléments antidotes des courants de vie du système circulaient dans leurs formes matérielles. Si la rébellion ne leur avait pas fait perdre contact avec les circuits de vie, ils auraient continué à vivre indéfiniment jusqu’à l’arrivée ultérieure d’un Fils de Dieu ou jusqu’au moment où ils auraient été libérés de leurs fonctions pour reprendre leur voyage interrompu vers Havona et le Paradis. 66:4.13 Ces compléments antidotes des courants de vie de Satania provenaient du fruit de l’arbre de vie, un arbuste d’Édentia envoyé sur Urantia par les Très Hauts de Norlatiadek au moment de l’arrivée de Caligastia. 66:4.14 Sans avoir de valeur pour les races évolutionnaires, cette supernourriture suffisait parfaitement pour conférer une vie continue aux cent de Caligastia ainsi qu’aux cent Andonites modifiés qui leur étaient associés. 66:5.1 Les cent étaient organisés pour le service en dix conseils autonomes de dix membres chacun. 66:5.11 La commission de l’industrie et du commerce était chargé de développer l’industrie parmi les tribus et de promouvoir le commerce entre les divers groupes pacifiques. Son chef était Nod. Toutes les formes de manufacture primitive furent encouragées par les membres de ce corps. 66:5.31 La cour suprême de coordination tribale et de coopération raciale était dirigé par Van et servait de cour d’appel pour les neuf autres commissions spéciales chargées de superviser les affaires humaines. Ce conseil avait un vaste champ d’action, car il était chargé de toutes les affaires terrestres ne ressortissant pas spécifiquement des autres groupes. 66:7.1 Les bâtiments n’étaient pas particulièrement importants du fait que les instructeurs importés avaient pour but d’encourager le développement éventuel de l’agriculture par l’introduction de l’élevage. Les réserves de terre dans l’enceinte de la cité étaient suffisantes pour que les pâtures et les jardins maraichers puissent nourrir une population d’environ vingt-mille habitants. 66:7.4 Le groupement d’une seule famille dans une seule résidence à un endroit relativement stable datent du temps de Dalamatia et furent principalement dus à l’exemple et aux enseignements des cent et de leurs élèves. 66:7.5 Les membres de l’état-major du Prince vivaient par couples comme des pères et des mères. Il est vrai qu’eux-mêmes n’avaient pas d’enfants, mais les cinquante maisons modèles de Dalamatia n’abritaient jamais moins de cinq-cents enfants adoptés, dont beaucoup d’orphelins, choisis parmi les familles supérieures des races andoniques et Sangik. Ces enfants bénéficiaient de la discipline et de la formation de ces superparents et ensuite, après avoir passé trois ans dans les écoles du Prince (ils y entraient entre treize et quinze ans), ils étaient tout à fait aptes au mariage et prêts à recevoir leur mandat d’émissaires du Prince auprès des tribus nécessiteuses de leurs races respectives. 66:7.20 Au moment où la rébellion éclata, Dalamatia avait une population fixe de presque six-mille habitants. Les admirables bénéfices de cette époque pour l’humanité furent pratiquement tous effacés par l’horrible confusion et les abjectes ténèbres spirituelles qui suivirent la tromperie et la sédition catastrophiques de Caligastia. 66:8.3 À partir de l’arrivée du Prince Caligastia, la civilisation planétaire progressa d’une manière assez normale pendant près de trois-cent-mille ans. La carrière de la planète se poursuivit de façon très satisfaisante jusqu’au moment de la rébellion de Lucifer et de la trahison simultanée de Caligastia. Toute la partie de l’histoire qui leur est postérieure a été irrémédiablement modifiée par cette erreur catastrophique ainsi que par l’échec ultérieur d’Adam et d’Ève dans l’accomplissement de leur mission planétaire. 66:8.4 Le Prince d’Urantia sombra dans les ténèbres au moment de la rébellion de Lucifer, précipitant ainsi la planète dans un long désordre. Fascicule 67. La rébellion planétaire 67:0.1 Il est impossible de comprendre les problèmes associés à l’existence de l’homme sur Urantia sans avoir des notions sur certaines grandes époques du passé, notamment sur l’occurrence et les conséquences de la rébellion planétaire. Bien que ce soulèvement n’ait pas eu de conséquences sérieuses sur le progrès de l’évolution organique, il modifia notablement le cours de l’évolution sociale et du développement spirituel. Toute l’histoire supraphysique de la planète fut profondément influencée par cette calamité dévastatrice. 67:1.1 Caligastia avait eu la charge d’Urantia depuis trois-cent-mille ans lorsque Satan, l’assistant de Lucifer, fit l’une de ses visites d’inspection périodiques. 67:1.2 Au cours de cette inspection, Satan informa Caligastia de la « Déclaration de Liberté » que Lucifer se proposait alors de faire et, ainsi que nous le savons maintenant, le Prince tomba d’accord pour trahir la planète dès que la rébellion serait annoncée. 67:2.4 Daligastia proclama officiellement Caligastia « Dieu d’Urantia et suprême au-dessus de tout ». Face à cette proclamation, l’alternative était claire ; chaque groupe se retira et commença ses délibérations, discussions destinées finalement à déterminer le sort de toutes les personnalités suprahumaines sur la planète. 67:3.2 Sur Urantia, quarante membres de l’état-major corporel des cent (y compris Van) refusèrent de se joindre à l’insurrection. De nombreux assistants humains de l’état-major furent également de nobles et braves défenseurs de Micaël et du gouvernement de son univers. Il y eut une terrible perte de personnalités parmi les séraphins et les chérubins. Près de la moitié des séraphins administratifs et des séraphins provisoirement attachés à la planète firent cause commune avec leur chef et avec Daligastia pour défendre la cause de Lucifer. Quarante-mille-cent-dix-neuf médians primaires se joignirent à Caligastia, mais les autres restèrent fidèles à leur mission. 67:3.3 Le Prince félon rassembla les médians déloyaux et d’autres groupes de personnalités rebelles, et les organisa pour exécuter ses ordres, tandis que Van rassemblait les médians loyaux et d’autres groupes fidèles, et commençait la grande bataille pour sauver l’état-major planétaire et les autres personnalités célestes bloquées sur Urantia. 67:3.4 Durant la lutte, les loyalistes s’installèrent dans un établissement peu protégé et sans remparts situé à quelques kilomètres à l’est de Dalamatia, mais leurs habitations étaient gardées jour et nuit par les médians loyaux toujours vigilants et attentifs, et ils avaient en leur possession l’inestimable arbre de vie. 67:3.8 Amadon est le héros humain le plus remarquable de la rébellion de Lucifer. Ce descendant mâle d’Andon et de Fonta fut l’un des cent mortels qui avaient apporté leur plasma vivant à l’état-major du Prince, et il ne cessa pas, depuis cet évènement, d’être attaché à Van à titre d’associé et d’assistant humain. Amadon choisit de rester aux côtés de son chef pendant toute cette longue lutte éprouvante. 67:4.2 Les soixante membres de l’état-major planétaire qui prirent parti pour la rébellion choisirent Nod pour chef. Ils travaillèrent de tout cœur pour le Prince rebelle, mais s’aperçurent bientôt qu’ils étaient privés du soutien des circuits vitaux du système. Ils prirent conscience du fait qu’ils avaient été rabaissés au statut des êtres mortels. Ils étaient certes suprahumains, mais en même temps matériels et mortels. Dans un effort pour accroitre leur nombre, Daligastia ordonna un recours immédiat à la reproduction sexuée, sachant parfaitement que les soixante membres originels de l’état-major qui l’avaient suivi et leurs quarante-quatre associés andoniques modifiés étaient condamnés à mourir tôt ou tard. Après la chute de Dalamatia, l’état-major déloyal émigra vers le nord et vers l’est. Les descendants de ces membres furent connus longtemps sous le nom de Nodites, et leur lieu d’habitation comme « pays de Nod ». 67:4.5 Immédiatement après l’arrivée des administrateurs provisoires Melchizédeks, les personnalités loyales (à l’exception de Van) furent renvoyées à Jérusem et réunies à leurs Ajusteurs en attente. 67:5.2 Très tôt après la rébellion, tout l’état-major séditieux se trouva engagé dans une défense énergique de la cité contre les hordes de demi-sauvages qui assiégeaient ses murs en application des doctrines de liberté qui leur avaient été prématurément enseignées. 67:5.3 Le plan de Caligastia pour reconstruire immédiatement la société humaine selon ses idées sur les libertés individuelles et collectives se révéla rapidement un échec plus ou moins complet. La société s’effondra vite à son ancien niveau biologique, et la lutte pour le progrès dut recommencer entièrement à partir d’un point à peine plus avancé qu’au début du régime de Caligastia, car le soulèvement avait laissé le monde dans la pire des confusions. 67:6.1 Les partisans de Van se retirèrent de bonne heure dans les hautes terres à l’ouest de l’Inde, où ils furent à l’abri des attaques lancées par les races en pleine confusion des basses terres. De ce lieu de retraite, ils songèrent à préparer la réhabilitation du monde, comme leurs antiques prédécesseurs badonites avaient jadis inconsciemment travaillé au bien-être de l’humanité juste avant la naissance des tribus Sangiks. 67:6.4 Van fut laissé sur Urantia jusqu’à l’arrivée d’Adam et y demeura le chef en titre de toutes les personnalités suprahumaines opérant sur la planète. Amadon et lui furent sustentés pendant plus de cent-cinquante-mille ans par la technique de l’arbre de vie en liaison avec le ministère de vie spécialisé des Melchizédeks. 67:6.7 Malgré le terrible recul provoqué par la rébellion, il restait sur terre beaucoup de bonnes lignées biologiquement prometteuses. Sous le contrôle supérieur des administrateurs provisoires Melchizédeks, Van et Amadon continuèrent leur œuvre. Ils encouragèrent l’évolution naturelle de la race humaine, faisant progresser l’évolution physique des hommes jusqu’au point culminant justifiant l’envoi d’un Fils et d’une Fille Matériels sur Urantia. 67:6.8 Van et Amadon restèrent sur terre jusque peu après l’arrivée d’Adam et d’Ève. Quelques années après, ils furent transférés à Jérusem, où Van fut réuni à son Ajusteur qui l’attendait. 67:7.3 Cinquante-mille ans après l’effondrement de l’administration planétaire, les affaires terrestres étaient si désorganisées et retardées que la race humaine avait très peu gagné par rapport au statut évolutionnaire général existant au moment de l’arrivée de Caligastia, trois-cent-cinquante-mille ans auparavant. À certains égards, des progrès avaient été accomplis, à d’autres, beaucoup de terrain avait été perdu. 67:7.6 Le péché commis sur Urantia ne retarda presque pas l’évolution biologique, mais il eut pour effet de priver les races humaines du plein bénéfice de l’héritage adamique. Le péché retarde énormément le développement intellectuel, la croissance morale, le progrès social et l’aboutissement spirituel des masses. Mais il n’empêche pas l’individu choisissant de connaitre Dieu et d’accomplir sincèrement la volonté divine de parvenir à l’accomplissement spirituel le plus élevé. Fascicule 73. Le jardin d’Éden 73:0.1 La décadence culturelle et l’indigence spirituelle résultant de la chute de Caligastia et de la confusion sociale qui en résulta eurent peu d’effet sur le statut biologique ou physique des peuples d’Urantia. L’évolution organique se poursuivit à grands pas, tout à fait indépendamment du recul moral et culturel qui suivit si rapidement la dissidence de Caligastia et de Daligastia. Il y a presque quarante-mille ans, vint un moment dans l’histoire planétaire où les Porteurs de Vie en service prirent note qu’au point de vue purement biologique, le progrès du développement des races d’Urantia approchait de son apogée. Les administrateurs provisoires Melchizédeks partagèrent cette opinion et acceptèrent volontiers de se joindre aux Porteurs de Vie pour demander aux Très Hauts d’Édentia de faire inspecter Urantia en vue d’autoriser l’envoi d’élévateurs biologiques, un Fils et une Fille Matériels. 73:0.3 Tabamantia, superviseur souverain des séries de mondes décimaux ou expérimentaux, vint inspecter la planète. Après examen du progrès racial, il recommanda dument que des Fils Matériels fussent accordés à Urantia. Un peu moins de cent ans après son inspection, Adam et Ève, un Fils et une Fille Matériels du système local, arrivèrent et commencèrent leur tâche difficile. Les Nodites et les Amadonites 73:1.3 Les Nodites étaient les descendants des membres rebelles de l’état-major du Prince et tiraient leur nom de leur premier chef, Nod, qui avait jadis présidé la commission de l’industrie et du commerce de Dalamatia. Les Amadonites étaient les descendants des Andonites qui avaient choisi de rester loyaux avec Van et Amadon. 73:1.6 Ces Nodites s’étaient accouplés librement avec les races Sangiks et avaient laissé une progéniture de qualité. Quelques descendants des rebelles dalamatiens rejoignirent ultérieurement Van et ses partisans loyaux dans les terres situées au Nord de la Mésopotamie. Là, au voisinage du lac Van et dans la région au Sud de la mer Caspienne, les Nodites se mêlèrent et se mélangèrent aux Amadonites. 73:2.2 Van raconta à ses plus proches collaborateurs l’histoire des Fils Matériels sur Jérusem, en leur disant ce qu’il avait connu d’eux avant de venir sur Urantia. 73:2.3 Depuis leur quartier général des hautes terres et depuis soixante-et-un établissements très dispersés, Van et Amadon recrutèrent un corps de plus de trois-mille travailleurs enthousiastes et de bonne volonté. Ils se réunirent en une assemblée solennelle où ils se dédièrent à la mission de préparer l’arrivée du Fils promis – ou tout au moins attendu. 73:2.4 Ces commissions commencèrent toutes sérieusement leurs travaux préliminaires, et la commission du site du Jardin se mit à parcourir le pays à la recherche de l’endroit idéal. 73:3.1 Le comité du site fut absent pendant près de trois ans. Il fit un rapport favorable sur trois emplacements possibles : le premier était une ile du golfe Persique ; le deuxième était un emplacement fluvial qui servit plus tard pour le second jardin ; le troisième était une longue péninsule étroite – presque une ile – qui faisait saillie vers l’ouest sur la côte orientale de la Méditerranée. 73:3.2 Le comité était presque unanime à préférer la troisième solution. Ce site fut choisi, et deux années furent occupées à transférer le quartier général culturel du monde, y compris l’arbre de vie, sur cette péninsule méditerranéenne. 73:4.2 La première tâche fut de construire un mur de briques à travers l’isthme de la péninsule. Après son achèvement, on put se mettre sans encombre au vrai travail d’embellissement du paysage et de construction des foyers. 73:4.3 Un jardin zoologique fut créé en construisant un mur plus petit juste au-delà du mur principal. L’espace intermédiaire, occupé par toutes sortes d’animaux sauvages, servait de défense supplémentaire contre les attaques hostiles. 73:5.2 Au moment de l’arrivée d’Adam, le Jardin n’était qu’au quart achevé, mais il avait déjà des milliers de kilomètres de rigoles d’irrigation et plus de vingt-mille kilomètres de routes et de sentiers pavés. Un peu plus de cinq-mille bâtiments en briques s’élevaient dans les divers secteurs, et les arbres et les plantes étaient innombrables. 73:6.1 Au centre du temple du Jardin, Van planta l’arbre de vie qu’il avait si longtemps gardé. Van savait bien qu’Adam et Ève dépendraient aussi de ce don d’Édentia pour se maintenir en vie une fois qu’ils se seraient matérialisés sur Urantia. 73:6.4 Cette superplante emmagasinait certaines énergies de l’espace, antidotes des éléments produisant la sénescence dans l’existence animale. Le fruit de l’arbre de vie agissait comme une batterie d’accumulateurs superchimiques, libérant mystérieusement, lorsqu’on le mangeait, la force prolongatrice de vie de l’univers. Fascicule 74. Adam et Ève 74:0.1 Adam et Ève arrivèrent sur Urantia 37 848 ans avant l’an 1934 de l’ère chrétienne. Après leur arrivée, il s’écoula dix jours avant qu’ils fussent recréés sous leur forme humaine duelle pour être présentés au monde comme ses nouveaux dirigeants. Ils reprirent conscience simultanément. 74:2.1 Adam et Ève s’endormirent sur Jérusem et, lorsqu’ils se réveillèrent sur Urantia, dans le temple du Père en présence de la grande foule assemblée pour les accueillir, ils se trouvèrent en face de deux êtres dont ils avaient beaucoup entendu parler, Van et son fidèle associé Amadon. 74:2.5 Peu après leur réveil, Adam et Ève furent escortés à la réception officielle sur le grand tertre situé au nord du temple. 74:2.6 Ils furent proclamés dirigeants d’Urantia par Van, qui abandonnait ainsi l’autorité nominale qu’il avait détenue pendant plus de cent-cinquante-mille ans. 74:2.8 On entendit alors la proclamation des archanges et la voix télédiffusée de Gabriel ordonnant le deuxième appel nominal de jugement pour Urantia et la résurrection des survivants endormis de la deuxième dispensation de grâce et de miséricorde sur la 606 de Satania. 74:3.3 Le deuxième jour d’Adam sur terre se passa en session avec les administrateurs provisoires planétaires et le conseil consultatif. 74:3.4 Le troisième jour fut consacré à une inspection du Jardin. 74:3.5 Le quatrième jour, Adam et Ève firent un discours à l’assemblée du Jardin. Du haut du tertre inaugural, ils parlèrent au peuple de leurs plans pour réhabiliter le monde et esquissèrent les méthodes par lesquelles ils chercheraient à relever la culture sociale d’Urantia. 74:3.6 Le cinquième jour fut occupé à organiser le gouvernement temporaire. 74:3.7 Le sixième jour fut consacré à inspecter de nombreux types d’hommes et d’animaux. 74:4.2 Les évènements stupéfiants des six premiers jours d’Adam et d’Ève sur terre dépassaient complètement l’entendement du mental mal préparé des hommes d’Urantia, même des meilleurs. La tête leur tournait. Ils furent entrainés par la proposition d’amener le noble couple au temple du Père, à midi, afin que tous les assistants puissent s’incliner en adoration respectueuse et se prosterner en humble soumission. 74:4.4 L’aurore du septième jour d’Adam et d’Ève sur terre approchait lorsqu’ils entendirent la saisissante nouvelle de la proposition de ces mortels bien intentionnés, mais malavisés. Il était très tôt ce matin du septième jour, et, du haut du tertre, où il avait si récemment été reçu, Adam fit un discours pour expliquer les ordres de filiation divine et fit comprendre au mental de ces habitants de la terre que seuls le Père et ceux qu’il désigne peuvent faire l’objet d’adoration. Adam précisa qu’il accepterait tous les honneurs et recevrait toutes les marques de respect, mais refuserait toujours d’être adoré. 74:5.1 Pendant près de sept ans après l’arrivée d’Adam, les administrateurs provisoires Melchizédeks restèrent à leur poste, mais le moment finit par arriver où ils transmirent l’administration des affaires du monde à Adam et retournèrent à Jérusem. 74:5.2 Le moment était venu où les Fils Matériels devaient assumer la pleine responsabilité de la conduite des affaires du monde. Donc, à minuit, les transports séraphiques de Satania quittèrent la planète avec quatorze êtres à destination de Jérusem, car le transfert de Van et d’Amadon eut lieu en même temps que le départ des douze Melchizédeks. 74:5.4 Pendant des âges, Adam et Ève avaient été instruits dans la technique d’amélioration d’un monde prêt à recevoir leur contribution spécialisée à l’avancement de la civilisation évolutionnaire ; mais, maintenant, ils se trouvaient en face de problèmes urgents tels que l’établissement de la loi et de l’ordre dans un monde de sauvages, de barbares et d’êtres humains à demi civilisés. À part l’élite de la population terrestre rassemblée dans le Jardin, seuls de rares groupes, çà et là, semblaient quelque peu capables de recevoir la culture adamique. 74:5.5 Adam fit un effort héroïque et résolu pour établir un gouvernement mondial, mais il rencontra une résistance obstinée à tous les tournants. Dès que les associés d’Adam commencèrent à travailler hors du Jardin, ils se heurtèrent à la résistance directe et bien organisée de Caligastia et de Daligastia. 74:5.6 Adam fut finalement obligé de renoncer à son programme de construction sociale immédiate et revint à la méthode d’organisation de Van ; il divisa les Édénites en compagnies de cent, avec un capitaine pour chacune et des lieutenants responsables pour chaque groupe de dix. 74:6.2 Adamson fut le premier-né de la race violette sur Urantia, suivi d’une sœur puis d’Èveson, le deuxième fils d’Adam et d’Ève. Lorsqu’Adam et Ève quittèrent le Jardin, leur famille comportait quatre générations comptant 1 647 descendants directs d’hérédité pure. Après leur départ du Jardin, ils eurent encore quarante-deux enfants, sans compter les deux descendants de parenté conjointe avec une souche mortelle d’Urantia. 74:6.7 Les enfants adamiques fréquentaient leurs propres écoles jusqu’à l’âge de seize ans, et les ainés donnaient des leçons aux cadets. Ce fut certainement un spectacle nouveau sur Urantia de voir les enfants d’Adam et d’Ève déployer une activité joyeuse et vivifiante pour le seul plaisir de jouer. Les jeux et l’humour des races modernes proviennent en grande partie de la souche adamique. Tous les Adamites appréciaient beaucoup la musique et avaient aussi un sens aigu de l’humour. 74:7.23 Adam enseigna à ses contemporains tout ce qu’ils pouvaient comprendre, mais, comparativement parlant, ce n’était pas grand-chose. Néanmoins, les individus les plus intelligents des races de la terre attendaient impatiemment le moment où ils auraient la permission de se marier avec les enfants supérieurs de la race violette. Fascicule 75. La faute d’Adam et d’Ève 75:0.1 Après plus de cent ans d’efforts sur Urantia, Adam ne pouvait constater que très peu de progrès à l’extérieur du Jardin ; le monde, en général, ne semblait guère s’améliorer. L’amélioration de la race paraissait bien lointaine, et la situation semblait désespérée au point de nécessiter un remède non prévu dans les plans originaux. 75:2.1 Caligastia faisait de fréquentes visites au Jardin et eut de nombreux entretiens avec Adam et Ève, mais il les trouva intransigeants devant toutes ses suggestions de compromis et de raccourcis aventureux. 75:2.2 Il faut se rappeler que Caligastia était encore en titre le Prince Planétaire d’Urantia, un Fils dévoyé, mais néanmoins élevé, de l’univers local. Il ne fut définitivement déposé que lors du passage de Christ Micaël sur Urantia. 75:2.3 Mais le Prince déchu était persévérant et résolu. Il renonça bientôt à convaincre Adam et décida de tenter une perfide attaque de flanc contre Ève. 75:3.1 Adam venait d’achever son premier siècle de séjour sur terre lorsque Sérapatatia, ayant perdu son père, devint chef de la confédération occidentale ou syrienne des tribus nodites. 75:3.3 Sérapatatia devint l’un des lieutenants d’Adam les plus capables et les plus efficaces. Il était entièrement honnête et complètement sincère dans toutes ses activités. 75:3.5 Il eut de nombreux entretiens avec Adam et Ève – spécialement avec Ève – où ils discutèrent bien des projets pour améliorer leurs méthodes. Sérapatatia soutint que, si les Nodites, la race la plus progressiste et la plus coopérative, pouvaient avoir un chef qui naisse chez eux avec une part de sang violet, cela constituerait un lien puissant qui attacherait plus étroitement ces peuplades au Jardin. 75:3.7 Pendant plus de cinq ans, ces plans furent muris secrètement. À la fin, ils avaient atteint le point où Ève consentit à avoir un entretien secret avec Cano, le penseur le plus brillant et le chef le plus actif de la colonie voisine des Nodites sympathisants. 75:3.8 La réunion fatale eut lieu au crépuscule d’un soir d’automne, non loin de la demeure d’Adam. Ève n’avait encore jamais rencontré le beau et enthousiaste Cano – qui était un magnifique spécimen de survivance du physique supérieur et de la remarquable intelligence de ses lointains ancêtres de l’état-major du Prince. 75:3.9 Influencée par la flatterie, l’enthousiasme et une grande force de persuasion personnelle, Ève consentit, séance tenante, à se lancer dans l’entreprise tant discutée et à ajouter son petit projet de salut du monde au plan divin plus vaste et de plus grande envergure. Avant d’avoir tout à fait réalisé ce qui se passait, le pas fatal avait été franchi. C’en était fait. 75:4.1 Les êtres célestes, vivant sur la planète, étaient en émoi. Adam reconnut que quelque chose allait mal et demanda à Ève de venir auprès de lui dans le Jardin. Alors, pour la première fois, Adam entendit l’histoire du plan longuement muri pour accélérer le progrès du monde en opérant simultanément dans deux directions : la poursuite du plan divin concomitante avec l’exécution du projet de Sérapatatia. 75:4.2 Tandis que le Fils et la Fille Matériels s’entretenaient ainsi dans le Jardin éclairé par la lune, « la voix dans le Jardin » leur reprocha leur désobéissance. 75:5.1 La désillusion d’Ève fut vraiment pathétique. Adam discerna toute la malheureuse conjoncture. Malgré son abattement et son cœur brisé, il ne manifesta que de la pitié et de la sympathie pour sa compagne égarée. 75:5.2 Ce fut dans le désespoir de la réalisation de l’échec qu’Adam, le lendemain de la faute d’Ève, rechercha Laotta, la brillante femme nodite qui dirigeait les écoles occidentales du Jardin, et commit avec préméditation la même folie qu’Ève. 75:5.3 Quand ils apprirent ce qui était arrivé à Ève, les habitants du Jardin devinrent furieux et ingouvernables. Ils déclarèrent la guerre aux Nodites installés dans le voisinage. Sortant par les portes d’Éden, ils se précipitèrent sur cette population non préparée et la détruisirent de fond en comble. 75:5.5 Les enfants d’Adam cherchèrent à réconforter leur mère affolée tandis que leur père errait seul pendant trente jours. À la fin de ce délai, le bon sens reprit le dessus ; Adam revint à son foyer et commença à faire des plans pour leur future ligne de conduite. 75:5.8 Le temps passait, mais Adam ne fut certain de la nature de leur infraction que soixante-dix jours après la défaillance d’Ève, quand les administrateurs provisoires Melchizédeks revinrent sur Urantia et assumèrent la juridiction sur les affaires du monde. Alors, il sut qu’Ève et lui avaient échoué. 75:6.2 Adam tint conférence, pendant toute la nuit, avec douze cents partisans loyaux qui s’engagèrent à suivre leur chef. Le lendemain à midi, ces pèlerins s’en allèrent d’Éden à la recherche de nouvelles demeures. Adam n’aimait pas la guerre et choisit, en conséquence, d’abandonner sans opposition le premier jardin aux Nodites. 75:6.3 La caravane édénique fut arrêtée le troisième jour de sa sortie du Jardin par les transports séraphiques arrivant de Jérusem. Pour la première fois, Adam et Ève furent renseignés sur ce qu’allait être le sort de leurs enfants. Tandis que les transporteurs se tenaient prêts, les enfants qui étaient arrivés à l’âge du choix (vingt ans) reçurent l’option de rester sur Urantia avec leurs parents ou de devenir pupilles des Très Hauts de Norlatiadek. Les deux tiers choisirent d’aller sur Édentia ; environ un tiers décida de rester avec leurs parents. Tous les enfants qui n’étaient pas d’âge à choisir furent emmenés sur Édentia. 75:7.1 Ce fut pendant l’arrêt de la caravane édénique qu’Adam et Ève furent renseignés sur la nature de leur transgression et informés du sort qui les attendait. Gabriel apparut pour prononcer le jugement, et voici le verdict : « L’Adam et l’Ève Planétaires d’Urantia sont jugés en défaillance ; ils ont violé le pacte de leur mission de confiance comme dirigeants de ce monde habité. » 75:7.2 Abattus par leur sentiment de culpabilité, Adam et Ève furent cependant grandement réconfortés par l’annonce que leurs juges sur Salvington les avaient absous de toute accusation d’avoir « outragé le gouvernement de l’univers ». Ils n’avaient pas été jugés coupables de rébellion. 75:7.3 Le couple édenique fut informé qu’il s’était lui-même abaissé au statut des mortels du royaume et qu’il lui fallait désormais se conduire comme un homme et une femme d’Urantia en envisageant l’avenir des races du monde comme étant le leur. 75:7.5 Le statut mortel, suivi de la décomposition physique, était la conséquence inévitable de la faute intellectuelle d’Adam et d’Ève. 75:7.7 Ce qu’ils avaient fait était réellement mal, mais jamais ils ne furent coupables d’avoir outragé la vérité, ils ne s’étaient pas non plus engagés consciemment dans une rébellion contre la juste autorité du Père Universel et de son Fils Créateur. Fascicule 76. Le second jardin 76:0.1 Lorsqu’Adam décida de quitter le premier jardin sans s’opposer aux Nodites, il ne pouvait aller vers l’ouest avec ses partisans, car les Édénites n’avaient pas de bateaux convenant à une telle aventure sur mer. La seule voie ouverte était vers l’est ; ils s’orientèrent donc vers les régions alors plaisantes situées entre le Tigre et l’Euphrate. 76:0.2 Caïn et Sansa naquirent tous deux avant que la caravane adamique eût atteint sa destination entre les deux fleuves de Mésopotamie. Laotta, la mère de Sansa, mourut à la naissance de sa fille. Ève eut des couches difficiles, mais survécut grâce à sa vigueur supérieure. Elle s’attacha à Sansa, l’enfant de Laotta, et l’éleva avec Caïn. 76:2.1 Moins de deux ans après Caïn naquit Abel, le premier enfant d’Adam et Ève né dans le second jardin. Quand Abel eut atteint l’âge de douze ans, il décida de devenir pâtre ; Caïn avait choisi la voie de l’agriculture. 76:2.4 Abel savait qu’il était le fils d’Adam et d’Ève et ne manquait jamais de faire ressortir à Caïn qu’Adam n’était pas son père. 76:2.5 Les jeunes gens avaient respectivement dix-huit et vingt ans lorsque la querelle entre eux fut définitivement réglée. Un jour, les sarcasmes d’Abel mirent son frère combatif dans une telle fureur que Caïn, dans sa colère, se précipita sur lui et le tua. 76:2.7 Les parents d’Abel connurent sa mort lorsque ses chiens ramenèrent ses troupeaux à la maison sans leur maitre. Caïn devenait rapidement pour Adam et Ève le sinistre souvenir de leur folie, et ils l’encouragèrent dans sa décision de quitter le jardin. 76:2.9 Caïn partit donc pour le pays de Nod, à l’est du second jardin. Il devint un grand chef parmi l’un des groupes du peuple de son père. 76:3.2 Adam passait sagement la majeure partie de son temps à enseigner à ses enfants et à ses associés l’administration civile, les méthodes éducatives et les pratiques religieuses. S’il n’avait pas eu cette prévoyance, un pandémonium se serait déchainé au moment de sa mort. En fait, la mort d’Adam apporta peu de changements dans la conduite des affaires de son peuple. 76:3.3 Les dirigeants civils des Adamites descendaient héréditairement des fils du premier jardin. Le premier fils d’Adam, Adamson (Adam ben Adam), fonda un centre secondaire de la race violette au nord du second Éden. Le deuxième fils d’Adam, Èveson, devint un chef et un administrateur magistral ; il fut le grand collaborateur de son père. 76:3.8 Les Adamites dépassaient considérablement les peuplades environnantes en accomplissements culturels et en développement intellectuel. Ici, dans les pays compris entre le Tigre et l’Euphrate, ils conservèrent les arts de l’écriture, du travail des métaux, de la poterie et du tissage. Ils élaborèrent un type d’architecture qui ne fut pas dépassé pendant des millénaires. 76:4.6 Les enfants adamiques étaient généralement habités par un Ajusteur, car ils possédaient tous une capacité indubitable de survie. Ces descendants supérieurs n’étaient pas aussi sujets à la peur que les enfants évolutionnaires. 76:4.7 Les cellules du corps des Fils Matériels et de leur progéniture sont beaucoup plus résistantes aux maladies que celles des êtres évolutionnaires natifs de la planète. Vous résisteriez beaucoup mieux aux maladies s’il coulait dans les veines de vos races plus de sang adamique. 76:4.8 Après s’être établi dans le second jardin donnant sur l’Euphrate, Adam décida de laisser après lui le maximum possible de son plasma vital pour en faire bénéficier le monde après sa mort. 76:5.1 Peu après l’établissement du second Éden, Adam et Ève furent dument informés que leur repentir était acceptable, qu’ils seraient cependant condamnés à subir le sort des mortels de leur monde, mais qu’ils pourraient certainement être admis aux rangs des survivants endormis d’Urantia. Ils crurent pleinement à cet évangile de résurrection et de réhabilitation que les Melchizédeks leur avaient annoncé de façon si touchante. 76:5.5 Adam vécut 530 ans ; il mourut de ce que l’on peut appeler vieillesse. Ève était morte dix-neuf ans auparavant d’une faiblesse du cœur. Ils furent tous deux enterrés au centre du temple de service divin qui avait été construit selon leurs plans, peu après que la muraille de la colonie eut été achevée. 76:6.1 Adam et Ève entrèrent dans leur repos mortel avec une foi solide dans les assurances des Melchizédeks. 76:6.2 Ils ne restèrent pas longtemps dans l’oubli du sommeil inconscient des mortels du royaume. Le troisième jour après la mort d’Adam, le surlendemain de son respectueux enterrement, Lanaforge prescrivit un appel nominal spécial des remarquables survivants de la défaillance adamique sur Urantia. Fascicule 77. Les créatures médianes 77:0.1 La plupart des mondes habités de Nébadon hébergent un ou plusieurs groupes d’êtres exceptionnels existant sur un niveau de fonctionnement vital situé à peu près à mi-chemin entre celui des mortels du royaume et celui des ordres angéliques, d’où leur nom de créatures médianes. 77:0.2 Deux ordres distincts de médians opèrent sur Urantia : le corps primaire, ou doyen, qui vint à l’existence aux jours lointains de Dalamatia, et le groupe secondaire, ou plus jeune, qui date de l’époque d’Adam. 77:5.2 Adamson figurait dans le groupe des enfants d’Adam et d’Ève qui choisirent de rester sur terre avec leurs parents. Or le fils ainé d’Adam avait souvent entendu Van et Amadon raconter l’histoire de leur foyer dans les hautes terres du nord et, quelque temps après l’établissement du second jardin, il décida de partir à la recherche de ce pays des rêves de sa jeunesse. 77:5.5 Au bout d’un peu plus de trois ans, le groupe d’Adamson trouva réellement l’objet de son aventure et, parmi ces peuplades, Adamson découvrit une merveilleuse et belle jeune femme de vingt ans, qui se disait être la dernière descendante de sang pur de l’état-major du Prince. Cette femme, nommée Ratta, dit que ses ancêtres descendaient tous de deux membres de l’état-major déchu du Prince. Elle avait à peu près décidé de ne pas se marier et de mourir sans laisser de postérité, mais elle tomba amoureuse du majestueux Adamson. 77:5.6 Adamson et Ratta eurent une famille de soixante-sept enfants. Ils donnèrent naissance à une grande lignée de dirigeants du monde, mais firent quelque chose de plus. Chaque fois qu’ils avaient quatre nouveaux enfants, le quatrième était d’un ordre exceptionnel. Il était souvent invisible. Quand vint au monde le deuxième descendant de cet ordre au comportement étrange, Adamson décida de lui faire épouser le premier, car l’un était un garçon et l’autre une fille ; ce fut l’origine de l’ordre secondaire des médians. Presque deux-mille d’entre eux furent amenés à l’existence en moins d’un siècle avant que ce phénomène ne prît fin. 77:5.8 Durant toute leur longue vie, Adamson et Ratta eurent ainsi à leur disposition ce corps d’assistants merveilleux, qui travaillèrent avec eux à propager la vérité supérieure et à répandre des normes élevées de vie spirituelle, intellectuelle et physique. 77:5.10 Ce centre de civilisation était situé dans la région à l’est de l’extrémité Sud de la mer Caspienne, près du Kopet Dagh. À faible hauteur sur les contreforts du Turkestan, se trouvent les vestiges de ce qui fut jadis le quartier général adamsonite de la race violette. Dans ces sites des hautes terres situés dans une ancienne et étroite ceinture fertile au pied des contreforts de la chaine du Kopet, quatre civilisations différentes, entretenues par quatre groupes distincts de descendants d’Adamson, virent le jour à des périodes diverses. Ce fut le second de ces groupes qui émigra vers l’ouest en Grèce et dans les iles de la Méditerranée. Le reste des descendants d’Adamson émigra vers le nord et l’ouest pour pénétrer en Europe avec les races mixtes de la dernière vague des Andites sortant de Mésopotamie. Ils comptèrent aussi parmi les envahisseurs andites-aryens de l’Inde. 77:7.2 Le nombre initial de médians secondaires était de 1 984. Parmi eux, 873 ne se rangèrent pas sous la direction de Micaël et furent dument internés lors du jugement planétaire d’Urantia le jour de la Pentecôte. 77:7.4 Ces médians déloyaux étaient capables de se révéler aux yeux des mortels dans certaines circonstances, et c’était spécialement le cas pour les associés de Belzébuth, chef des médians secondaires apostats. 77:7.5 Sur aucun monde, les mauvais esprits ne peuvent posséder le mental d’un mortel après qu’un Fils d’effusion du Paradis y a vécu. Par contre, avant le séjour de Christ Micaël sur Urantia – avant l’arrivée universelle des Ajusteurs de Pensée et l’effusion de l’esprit du Maitre sur toute chair – ces médians rebelles étaient effectivement capables d’influencer le mental de certains mortels inférieurs et de contrôler quelque peu leurs actes. 77:7.7 Même avant la Pentecôte, nul esprit rebelle ne pouvait dominer un mental humain normal et, depuis ce jour, même le mental faible de mortels inférieurs échappe à cette possibilité. 77:7.8 Tout le groupe des médians rebelles est maintenant en prison par ordre des Très Hauts d’Édentia. Ils ne rôdent plus dans ce monde, à l’affut de méfaits à commettre. 77:8.1 Au dernier jugement de ce monde, lorsque Micaël transféra les survivants endormis du temps, les créatures médianes furent laissées sur place pour aider au travail spirituel et semi-spirituel sur la planète. Ils opèrent maintenant comme un corps unique englobant les deux ordres et comptant 10 992 membres. Les Médians Unis d’Urantia sont maintenant gouvernés alternativement par le doyen de chaque ordre. Ce régime a prévalu depuis leur amalgamation en un seul groupe peu après la Pentecôte. 77:8.13 Aujourd’hui, leur principal travail est celui d’invisibles associés de liaison personnelle des hommes et des femmes qui constituent le corps de réserve planétaire de la destinée. Ce fut l’œuvre de ce corps secondaire, habilement aidé par quelques membres du corps primaire, qui provoqua, sur Urantia, la coordination des personnalités et des circonstances, qui incita finalement les superviseurs planétaires célestes à prendre l’initiative de certaines requêtes ; celles-ci aboutirent à l’octroi des autorisations rendant possible la série de révélations dont le présent fascicule fait partie. Fascicule 81. Développement de la civilisation moderne 81:0.1 Indépendamment des hauts et des bas dans l’avortement des plans conçus pour l’amélioration du monde dans les missions de Caligastia et d’Adam, l’évolution organique fondamentale de l’espèce humaine continua d’entrainer les races en avant sur l’échelle du progrès humain et du développement racial. Il est possible de retarder l’évolution, mais non de l’arrêter. 81:0.2 Les membres de la race violette furent moins nombreux que prévu, mais leur influence, depuis l’époque d’Adam, a produit, dans la civilisation, une avance qui dépasse de loin les progrès que l’humanité avait pu accomplir au cours de toute son existence antérieure de presque un million d’années. 81:1.1 Pendant environ trente-cinq-mille ans après l’époque d’Adam, le berceau de la civilisation se trouva en Asie du Sud-Ouest, s’étendant vers l’est et légèrement vers le nord, depuis la vallée du Nil, à travers l’Arabie du Nord et la Mésopotamie, jusqu’au Turkestan y compris. Le climat fut le facteur décisif de l’établissement de la civilisation dans cette zone. 81:1.3 L’évolution climatique allait maintenant réussir là où tous les autres efforts avaient échoué, c’est-à-dire qu’elle allait contraindre les Eurasiens à abandonner la chasse en faveur des métiers plus civilisés de l’élevage et de l’agriculture. L’évolution est peut-être lente, mais elle est terriblement efficace. 81:1.5 Toutefois, ce phénomène du passage immédiat de la chasse à l’agriculture ne se produisit que dans les régions où le mélange racial comportait une forte proportion de sang violet. 81:2.3 Les quatre premiers grands progrès dans la civilisation humaine furent : 81:2.4 1. La conquête du feu. 81:2.5 2. La domestication des animaux. 81:2.6 3. La mise en esclavage des prisonniers. 81:2.7 4. La propriété privée. 81:2.8 Le feu, la première grande découverte, finit par ouvrir les portes du monde scientifique, mais, sous ce rapport, il avait peu de valeur pour les hommes primitifs. 81:2.10 Au cours de l’âge antérieur aux machines, la seule manière dont l’homme pouvait accomplir un travail sans le faire lui-même consistait à utiliser un animal. La domestication des animaux mit entre ses mains des outils vivants, dont l’emploi intelligent prépara la voie à l’agriculture et aux transports. Sans ces animaux, l’homme n’aurait pas pu s’élever de son état primitif aux niveaux de la civilisation ultérieure. 81:2.13 L’esclavage et la propriété privée de la terre furent institués en même temps qu’apparaissait l’agriculture. L’esclavage éleva le niveau de vie des maitres et leur procura plus de loisirs pour se cultiver socialement. 81:2.14 Les sauvages sont les esclaves de la nature, mais la civilisation scientifique confère lentement à l’humanité une liberté croissante. Par les animaux, le feu, le vent, l’eau et l’électricité, les hommes se sont libérés de la nécessité de travailler sans répit ; ils continueront dans cette voie en découvrant de nouvelles sources d’énergie. Indépendamment des troubles provisoires engendrés par l’invention prolifique de machines, les bénéfices ultimes que l’homme retirera de ces inventions mécaniques sont inestimables. La civilisation ne peut jamais fleurir, et encore bien moins s’établir, avant que les hommes aient le loisir de penser, de faire des plans et d’imaginer de nouvelles et meilleures méthodes pour faire les choses. 81:3.1 La destruction climatique des riches prairies, terrains de chasse et de pâturages du Turkestan, commencée vers l’an 12 000 av. J.-C., contraignit les hommes de ces régions à recourir à de nouvelles formes d’industrie et de manufactures rudimentaires. Certains s’orientèrent vers l’élevage de troupeaux domestiqués, d’autres devinrent agriculteurs ou recueillirent des aliments d’origine aquatique, mais les Andites intelligents de type supérieur choisirent de se lancer dans le commerce et la manufacture. 81:3.3 Il y a environ douze-mille ans, l’ère des cités indépendantes était à son aurore. 81:3.4 L’emploi généralisé des métaux fut une caractéristique de l’ère des premières villes industrielles et commerciales. 81:3.6 Avec l’apparition d’une manufacture rudimentaire et d’une industrie à ses débuts, le commerce devint rapidement le truchement le plus puissant pour répandre la civilisation culturelle. L’ouverture des routes commerciales terrestres et maritimes facilita les voyages et les mélanges de cultures ainsi que la fusion des civilisations. 81:5.1 L’évolution biologique et la civilisation culturelle ne sont pas nécessairement liées ; au cours d’un âge quelconque, l’évolution organique peut poursuivre son cours sans obstacle, même au milieu d’une décadence culturelle. Mais, quand on passe en revue de longues périodes de l’histoire humaine, on constate finalement que l’évolution et la culture ont un lien de cause à effet. L’évolution peut progresser en l’absence de culture, mais la civilisation culturelle ne fleurit pas sans un arrière-plan approprié de progrès racial antérieur. Adam et Ève n’introduisirent aucun art de la civilisation étranger au progrès de la société humaine, mais le sang adamique accrut les aptitudes inhérentes aux races et accéléra le développement économique et le progrès industriel. L’effusion d’Adam améliora le pouvoir cérébral des races, ce qui hâta considérablement les processus d’évolution naturelle. 81:5.2 Par l’agriculture, la domestication des animaux et une meilleure architecture, l’humanité échappa graduellement aux pires phases de la lutte incessante pour vivre et commença à rechercher le moyen d’adoucir la manière de vivre ; ce fut le début de ses efforts pour parvenir à un niveau de plus en plus élevé de confort matériel. Par la manufacture et l’industrie, les hommes augmentent graduellement la somme des plaisirs de la vie de mortel. 81:5.4 L’association sociale est une forme d’assurance pour la survie, et les hommes ont appris qu’elle était profitable ; c’est pourquoi la plupart des individus sont disposés à payer les primes de sacrifice de soi et de restrictions des libertés personnelles que la société extorque à ses membres comme rançon de cette protection collective accrue. Fascicule 85. Les origines de l’adoration 85:0.2 Dans l’évolution de l’espèce humaine, les manifestations primitives de l’adoration apparaissent bien avant que le mental de l’homme ne soit capable de formuler les conceptions plus complexes de la vie, ici-bas et dans l’au-delà, méritant le nom de religion. Les objets de culte étaient tout à fait suggestifs ; ils consistaient en choses de la nature qui étaient à portée de la main ou qui occupaient le premier plan dans l’expérience ordinaire des Urantiens primitifs au mental frustre. 85:0.3 Quand la religion eut évolué au-delà de l’adoration de la nature, elle acquit des racines d’origine spirituelle, mais resta néanmoins toujours conditionnée par le milieu social. À mesure que le culte de la nature se développa, les concepts humains envisagèrent une division du travail dans le monde supramortel ; il y avait des esprits de la nature pour les lacs, les arbres, les cascades, les pluies et des centaines d’autres phénomènes terrestres ordinaires. 85:7.1 L’adoration de la nature peut sembler être née spontanément et naturellement dans le mental des hommes et des femmes primitifs, et il en fut bien ainsi ; mais, pendant toute cette période, et dans le mental de ces mêmes primitifs, s’exerçait l’action du sixième esprit adjuvat ; il avait été effusé sur ces peuplades en tant qu’influence directrice pour cette phase de l’évolution de l’espèce humaine, et cet esprit stimulait constamment la pulsion d’adoration de l’espèce humaine, si primitives que ces premières manifestations aient pu être. L’esprit d’adoration donna une origine précise à l’impulsion humaine tendant à adorer, nonobstant le fait que son expression primitive fût motivée par la peur animale, et que ses premières pratiques fussent centrées sur des choses de la nature. 85:7.3 Quand la pulsion d’adoration est animée et dirigée par la sagesse – par la pensée méditative et expérientielle – elle commence alors à devenir le phénomène de la véritable religion. Quand le septième esprit adjuvat, l’esprit de sagesse, parvient à exercer effectivement son ministère, l’homme commence alors à détourner son adoration de la nature et des objets naturels, et à l’orienter vers le Dieu de la nature et le Créateur éternel de toutes les choses naturelles. Fascicule 86. L’évolution primitive de la religion 86:0.1 L’évolution de la religion à partir de l’impulsion primitive d’adoration ne dépend pas de la révélation. Le fonctionnement normal du mental humain, sous l’influence directrice des sixième et septième adjuvats mentaux d’effusion universelle de l’esprit, est amplement suffisant pour assurer ce développement. 86:0.2 La toute première peur préreligieuse que les hommes ont eue des forces de la nature est progressivement devenue religieuse à mesure que la nature fut graduellement personnalisée, spiritualisée et finalement déifiée dans la conscience humaine. Les religions du type primitif étaient donc une conséquence biologique de l’inertie psychologique du mental animal en évolution après que les concepts du surnaturel eurent pénétré dans un tel mental. 86:1.1 À côté du besoin naturel d’adoration, la religion évolutionnaire primitive avait ses racines originelles dans l’expérience humaine du hasard – ce que vous appelez chance, les évènements ordinaires. L’homme primitif chassait pour se nourrir. Les résultats de la chasse sont nécessairement variables, et cela donne une origine certaine aux expériences que les hommes interprètent comme chance et malchance. La mauvaise chance était un facteur important dans la vie d’hommes et de femmes vivant à la limite incertaine d’une existence précaire et harassante. 86:2.3 Le sauvage s’efforce de personnaliser tout ce qui est intangible et abstrait ; c’est ainsi que la nature et le hasard furent tous deux personnalisés en tant que fantômes (esprits) et plus tard en tant que dieux. 86:2.6 Les hommes primitifs ne considéraient jamais quelque chose comme accidentel ; pour eux, tout était toujours intentionnel. Pour les primitifs, le domaine du sort, la fonction de la chance, le monde des esprits, étaient tout aussi inorganisés et dirigés à l’aveuglette que la société primitive. Ils envisageaient la chance comme une réaction du caprice et des fantaisies du monde des esprits, et plus tard comme l’humeur des dieux. 86:3.3 On crut d’abord que toutes les maladies humaines et la mort naturelle étaient dues à l’influence d’esprits. 86:3.4 Ce fut la prise de conscience de son impuissance devant les puissantes forces de la nature ainsi que la récognition de la faiblesse humaine devant les calamités de la maladie et de la mort qui poussèrent les sauvages à rechercher de l’aide auprès du monde supramatériel, qu’ils entrevoyaient comme source de ces mystérieuses vicissitudes de la vie. 86:4.1 Le concept d’une phase supramatérielle de la personnalité mortelle naquit de l’association inconsciente et purement accidentelle des évènements de la vie quotidienne avec, en plus, le rêve de fantômes. Quand plusieurs membres de la tribu d’un chef trépassé rêvaient simultanément de lui, cela semblait constituer une preuve convaincante que le vieux chef était réellement revenu sous quelque forme. Tout cela était fort réel pour les sauvages. 86:4.7 Les hommes primitifs imaginaient la vie après la mort exactement comme la vie présente, moins la malchance. Plus tard, on conçut une destinée séparée pour les bons fantômes et les mauvais fantômes – le ciel et l’enfer. 86:5.1 La partie non matérielle de l’homme a été diversement appelée fantôme, esprit, ombre, spectre et plus récemment âme. Dans les rêves de l’homme primitif, l’âme était son double ; elle ressemblait exactement au mortel lui-même, sauf qu’elle n’était pas sensible au toucher. 86:5.10 On envisageait les rêves comme les expériences de l’âme durant le sommeil, lors de son absence temporaire du corps. Les sauvages estiment que leurs rêves sont aussi réels que toute autre partie de leur expérience éveillée. 86:5.12 Les anciens croyaient que les âmes pouvaient entrer dans des animaux ou même des objets inanimés. 86:6.6 Si l’esprit fantôme apporte la malchance dans sa colère et la bonne fortune dans son contentement, il faut que la conduite humaine soit réglée en conséquence. Le concept du bien et du mal était enfin apparu par évolution, et tout ceci bien avant l’époque d’une révélation quelconque sur terre. 86:6.7 Avec l’émergence de ces concepts commença la lutte longue et ruineuse pour apaiser les esprits toujours mécontents, l’esclavage servile de la peur religieuse évolutionnaire, l’interminable gaspillage des efforts humains pour des tombes, des temples, des sacrifices et des prêtrises. Le prix à payer fut effrayant et terrible, mais il valut tout ce qu’il couta, car, grâce à lui, les hommes atteignirent une conscience naturelle du bien et du mal relatifs ; l’éthique humaine était née ! 86:7.1 Le sauvage avait besoin d’assurance ; il payait donc volontiers ses primes onéreuses de peur, de superstition et d’appréhension par des dons aux prêtres pour sa police d’assurance magique contre la malchance. 86:7.4 Les races civilisées modernes commencent seulement à émerger de la peur qui leur faisait expliquer la chance et les inégalités courantes de l’existence par l’action des fantômes. 86:7.6 Par la puissante et impressionnante force de la fausse peur, la religion primitive a préparé le mental humain à l’effusion d’une force spirituelle authentique, d’origine surnaturelle, qui est l’Ajusteur de Pensée. Et, depuis lors, les divins Ajusteurs ont toujours travaillé à transmuer la peur de Dieu en amour pour Dieu. L’évolution est peut-être lente, mais elle est infailliblement efficace. Fascicule 88. Fétiches, charmes et magie 88:0.1 Le concept de la pénétration d’un esprit dans un objet inanimé, un animal ou un être humain est une croyance fort ancienne et honorable, ayant prévalu depuis le commencement de l’évolution de la religion. Cette doctrine de possession par un esprit n’est rien de plus ou de moins que le fétichisme. Le sauvage n’adore pas nécessairement le fétiche ; il adore et révère très logiquement l’esprit qui y habite. 88:0.2 Au début, on crut que l’esprit d’un fétiche était le fantôme d’un humain décédé ; plus tard, on supposa que les esprits supérieurs résidaient dans des fétiches. Le culte des fétiches finit ainsi par incorporer toutes les idées primitives sur les fantômes, les âmes, les esprits et la possession par les démons. 88:2.1 On supposait que les fantômes préféraient habiter un objet qui leur avait appartenu pendant leur incarnation. Cette croyance explique l’efficacité de bien des reliques modernes. 88:2.3 Les sanctuaires et les temples furent d’abord des lieux fétiches parce que les morts y étaient enterrés. 88:2.4 Les idoles furent un raffinement du fétichisme. Les primitifs croyaient qu’une cérémonie de consécration amenait l’esprit à entrer dans l’image. 88:2.6 Les paroles devinrent finalement des fétiches, plus spécialement celles que l’on considérait comme les paroles de Dieu ; de cette manière, les livres sacrés de bien des religions sont devenus des prisons fétichistes où l’imagination spirituelle des hommes est incarcérée. 88:4.1 Les hommes civilisés attaquent, par la science, les problèmes d’un milieu réel. Les sauvages essayaient de résoudre, par la magie, les problèmes réels d’un milieu illusoire de fantômes. C’était l’art d’obtenir la coopération volontaire des esprits et de les contraindre à apporter leur aide involontaire par l’emploi de fétiches ou d’autres esprits plus puissants. 88:4.5 Les buts de la science sont identiques à ceux de la magie. L’humanité progresse de la magie à la science graduellement et péniblement par une longue expérience. C’est seulement avec l’arrivée de la méthode scientifique que l’homme s’est pris à marcher en regardant devant lui. 88:6.3 Les combinaisons de mots, le rituel des chants et des incantations, étaient hautement magiques. Certaines incantations primitives se transformèrent finalement en prières. La prière remplaça graduellement la magie en tant qu’associée aux sacrifices. 88:6.7 Graduellement, la science enlève à la vie le caractère de jeu de hasard. Mais, si les méthodes modernes d’éducation échouaient, il se produirait un retour presque immédiat aux croyances primitives à la magie. Ces superstitions s’attardent encore dans le mental de bien des personnes dites civilisées. Des êtres intelligents croient encore à la bonne chance, au mauvais oeil et à l’astrologie. Fascicule 91. L’évolution de la prière 91:0.2 Les toutes premières formes de prière n’étaient pas adressées à la Déité. Les primitifs étaient esclaves de la magie. Au début, ces demandes de chance furent des monologues – simplement une manière de penser à haute voix pour les servants de la magie. 91:0.3 Quand les concepts des fantômes et des esprits évoluèrent, ces demandes furent adressées à des entités suprahumaines ; et, quand les hommes eurent conscience des dieux, ces expressions atteignirent le niveau de prières authentiques. 91:2.6 Aux premiers temps de l’évolution raciale, et même aujourd’hui dans l’expérience quotidienne de la moyenne des mortels, la prière est, dans une grande mesure, un phénomène de rapports entre l’homme et son subconscient. Mais il existe aussi un domaine de prière où les individus intellectuellement alertes et spirituellement progressifs atteignent plus ou moins le contact avec les niveaux superconscients du mental humain, le domaine de l’Ajusteur de Pensée intérieur. 91:2.7 La prière contribue grandement au développement du sentiment religieux d’un mental humain en évolution. Elle exerce une puissante influence pour empêcher l’isolement de la personnalité. 91:3.1 Quand les enfants apprennent pour la première fois à se servir du langage, ils sont enclins à penser tout haut, à exprimer leurs pensées en paroles, même si personne n’est là pour les entendre. À l’aurore de leur imagination créative, ils montrent une tendance à converser avec des compagnons imaginaires. De cette manière, un ego qui commence à éclore cherche à se maintenir en communion avec un alter ego fictif. 91:3.4 La simple prière de la foi manifeste dans l’expérience humaine une puissante évolution par laquelle les anciennes conversations avec le symbole fictif de l’alter ego de la religion primitive ont été élevées au niveau de la communion avec l’esprit de l’Infini, au niveau où l’on est sincèrement conscient de la réalité du Dieu éternel et du Père Paradisiaque de toute création intelligente. 91:3.6 La prière a toujours été et sera toujours une expérience humaine double : un processus psychologique associé à une technique spirituelle. Ces deux fonctions de la prière ne peuvent jamais être entièrement séparées. 91:4.1 La prière égoïste et matérialiste est incompatible avec les religions éthiques qui sont fondées sur l’amour divin et désintéressé. Une telle prière aussi dépourvue d’éthique retourne aux niveaux primitifs de pseudomagie, elle est indigne d’une civilisation en marche et des religions éclairées. 91:4.2 La prière ne doit jamais être prostituée au point de devenir un substitut à l’action. Toute prière éthique est un stimulant pour l’action et un guide pour les efforts progressifs vers les buts idéalistes d’aboutissement au moi supérieur. 91:4.3 Dans toutes vos prières, soyez équitables. Ne vous attendez pas que Dieu montre de la partialité, qu’il vous aime plus que ses autres enfants, vos amis, vos voisins et même vos ennemis. Quand la prière ne recherche rien pour celui qui prie ni pour ses compagnons, alors une telle attitude de l’âme tend vers les niveaux de la véritable adoration. 91:4.4 La prière du type non égoïste apporte des forces et des consolations, tandis que la prière matérialiste est vouée à désappointer et à désillusionner ses auteurs au fur et à mesure que le progrès des découvertes scientifiques démontre que l’homme vit dans un univers physique de loi et d’ordre. L’enfance d’un individu ou d’une race est caractérisée par des prières primitives égoïstes et matérialistes. Et, dans une certaine mesure, toutes ces suppliques sont efficaces en ce sens qu’elles conduisent invariablement aux efforts qui contribuent à obtenir les réponses à de telles prières. 91:4.5 Rappelez-vous que, même si la prière ne change pas Dieu, elle effectue très souvent des changements importants et durables chez celui qui prie avec foi et dans une expectative confiante. 91:5.2 La prière en groupe ou en assemblée est fort efficace, en ce sens que ses répercussions accroissent beaucoup la sociabilité. Quand une collectivité s’adonne à une prière en commun pour le relèvement moral et l’élévation spirituelle, ces dévotions réagissent sur les individus qui composent le groupe ; leur participation les rend tous meilleurs. 91:5.3 Si vous désirez vraiment vaincre l’habitude de critiquer un ami, la manière la plus rapide et la plus sûre d’effectuer ce changement d’attitude consiste à établir l’habitude de prier pour cette personne chaque jour de votre vie. Mais les répercussions sociales de ces prières dépendent largement de deux conditions : 91:5.4 1. La personne pour qui l’on prie doit savoir que l’on prie pour elle. 91:5.5 2. La personne qui prie devrait entrer en contact social étroit avec la personne pour qui elle prie. 91:6.3 Si difficile qu’il puisse être de concilier les doutes scientifiques au sujet de l’efficacité de la prière avec le besoin toujours présent de rechercher aide et gouverne auprès de sources divines, n’oubliez jamais que la prière sincère de la foi est une force puissante pour promouvoir le bonheur personnel, la maitrise de soi de l’individu, l’harmonie sociale, le progrès moral et l’accomplissement spirituel. 91:6.4 Même en tant que pratique purement humaine, en tant que dialogue avec votre alter ego, la prière constitue une technique d’approche des plus efficaces pour mettre en œuvre les pouvoirs de la nature humaine, dont les réserves sont accumulées et conservées dans les domaines inconscients du mental humain. 91:6.5 Ne soyez pas paresseux au point de demander à Dieu de résoudre vos difficultés, mais n’hésitez jamais à lui demander sagesse et force spirituelle pour vous guider et vous soutenir pendant que vous attaquez résolument et courageusement les problèmes à traiter. Fascicule 92. L’évolution ultérieure de la religion 92:0.1 Longtemps avant l’apport de révélations systématiques sur Urantia, les hommes possédaient une religion d’origine naturelle faisant partie de leur expérience évolutionnaire ; mais cette religion d’origine naturelle était, en elle-même, le produit des dotations supra-animales de l’homme. La religion évolutionnaire prit lentement corps, au cours des millénaires de la carrière expérientielle de l’humanité, par le ministère des influences suivantes opérant intérieurement et affectant le sauvage, le barbare et le civilisé : 92:0.2 1. L’adjuvat d’adoration – l’apparition dans la conscience animale de potentiels supra-animaux pour percevoir la réalité. On peut appeler ceci l’instinct humain primordial de recherche de la Déité. 92:0.3 2. L’adjuvat de sagesse – la manifestation, dans un mental adorateur, de la tendance à diriger son adoration dans des canaux supérieurs d’expression et vers des concepts toujours plus étendus de la réalité de Déité. 92:0.4 3. Le Saint-Esprit – c’est le premier don supramental, et il apparait infailliblement chez toutes les personnalités humaines de bonne foi. Son ministère auprès d’un mental affamé d’adoration et assoiffé de sagesse crée la capacité de comprendre par soi-même le postulat de la survie humaine. 92:0.5 Le fonctionnement coordonné de ces trois ministères divins est tout à fait suffisant pour déclencher et poursuivre la croissance de la religion évolutionnaire. Ces influences sont accrues plus tard par les Ajusteurs de Pensée, les séraphins et l’Esprit de Vérité, qui accélèrent tous la cadence du développement religieux. Ces agents fonctionnent depuis longtemps sur Urantia et continueront aussi longtemps que cette planète restera une sphère habitée. Une grande partie du potentiel de ces agents divins n’a encore jamais eu l’occasion de s’exprimer ; bien des révélations seront faites au cours des âges à venir, à mesure que la religion des mortels s’élèvera, niveau après niveau, jusqu’aux hauteurs célestes de valeur morontielle et de vérité spirituelle. 92:4.1 La révélation est évolutionnaire, mais toujours progressive. Au long des âges de l’histoire d’un monde, les révélations successives de la religion sont toujours en expansion et plus éclairantes. La mission de la révélation consiste à sélectionner et à censurer les religions évolutionnaires qui se succèdent ; mais, si la révélation doit exalter et élever par étapes les religions d’évolution, il faut que ces visitations divines décrivent des enseignements qui ne soient pas trop éloignés des idées et des réactions de l’âge où ils sont présentés. La révélation doit donc toujours garder contact avec l’évolution, et elle le fait. La religion de révélation se voit toujours limitée par la capacité des hommes de la recevoir. 92:4.3 La religion révélée est proposée par le vrai monde spirituel ; elle est la réponse du cosmos superintellectuel à la soif qu’ont les mortels de croire aux Déités universelles et de dépendre d’elles. 92:4.4 La religion de révélation a comporté de nombreux évènements, dont cinq seulement ont une signification d’époque. Ce furent les suivants : 92:4.5 1. Les enseignements dalamatiens. Le véritable concept de la Source-Centre Première fut promulgué, pour la première fois sur Urantia, par les cent membres corporels de l’état-major du Prince Caligastia. 92:4.6 2. Les enseignements édéniques. Adam et Ève décrivirent de nouveau le concept du Père de tous aux peuples évolutionnaires. 92:4.7 3. Melchizédek de Salem. Ce fils de Nébadon, envoyé au secours de la planète, inaugura la troisième révélation de la vérité sur Urantia. Les préceptes cardinaux de ses enseignements étaient la confiance et la foi. Il enseigna la confiance en l’omnipotente bienfaisance de Dieu et proclama que la foi était l’acte par lequel les hommes gagnaient la faveur de Dieu. 92:4.8 4. Jésus de Nazareth. Christ Micaël présenta, pour la quatrième fois à Urantia, le concept de Dieu en tant que Père Universel, et en général cet enseignement a toujours subsisté depuis lors. L’essence de son enseignement était l’amour et le service, l’adoration aimante qu’un fils créé donne de son plein gré en reconnaissance du ministère affectueux de Dieu son Père et en réponse à ce ministère. 92:4.9 5. Les Fascicules d’Urantia. Ces exposés, dont le présent fascicule fait partie, constituent la plus récente présentation de la vérité aux mortels d’Urantia. Ils diffèrent de toutes les révélations antérieures, car ils ne sont pas l’œuvre d’une seule personnalité de l’univers, mais une présentation composite par de nombreux êtres. Fascicule 93. Machiventa Melchizédek 93:0.1 Les Melchizédeks sont largement connus comme Fils de secours, car ils s’engagent dans une stupéfiante série d’activités sur les mondes d’un univers local. Quand un problème extraordinaire se pose ou qu’il faut tenter quelque chose d’inhabituel, c’est très souvent un Melchizédek qui en accepte la mission. 93:0.2 L’ordre Melchizédek de filiation universelle a été extrêmement actif sur Urantia. Un corps de douze d’entre eux a servi en liaison avec les Porteurs de Vie. Un corps ultérieur de douze assura l’administration provisoire de votre monde peu après la sécession de Caligastia et conserva l’autorité jusqu’à l’époque d’Adam et d’Ève. Ces douze Melchizédeks revinrent sur Urantia après la défaillance d’Adam et d’Ève, et continuèrent ensuite comme administrateurs provisoires de la planète jusqu’au jour où Jésus de Nazareth, en tant que Fils de l’Homme, devint Prince Planétaire titulaire d’Urantia. 93:1.1 La vérité révélée fut menacée de disparition durant les millénaires qui suivirent l’avortement de la mission d’Adam sur Urantia. Intellectuellement, les races humaines faisaient des progrès, mais, spirituellement, elles perdaient lentement du terrain. Vers l’an 3 000 av. J.-C., le concept de Dieu était devenu très vague dans le mental des hommes. 93:1.2 Les douze administrateurs provisoires Melchizédeks étaient au courant du projet d’effusion de Micaël sur leur planète, mais ne savaient pas dans quel délai elle se produirait. C’est pourquoi ils se réunirent en conseil solennel et demandèrent aux Très Hauts d’Édentia que des dispositions fussent prises pour maintenir la lumière de la vérité sur Urantia. Cette demande fut rejetée avec la mention que « la conduite des affaires sur la 606 de Satania est entièrement entre les mains des conservateurs Melchizédeks ». 93:1.3 Ce fut comme conséquence de la réduction complète des douze administrateurs provisoires de la planète à leurs propres ressources que l’un d’eux, Machiventa Melchizédek, se porta volontaire pour faire ce qui n’avait été accompli que six fois dans toute l’histoire de Nébadon : se personnaliser temporairement sur terre comme un homme du royaume, s’effuser comme Fils de secours pour un ministère auprès du monde. Toute l’opération de la matérialisation de ce Fils Melchizédek fut accomplie par les administrateurs provisoires planétaires avec la coopération des Porteurs de Vie, de certains Maitres Contrôleurs Physiques et d’autres personnalités célestes résidant sur Urantia. 93:2.1 C’est 1 973 ans avant la naissance de Jésus que Machiventa s’effusa sur les races humaines d’Urantia. Son arrivée n’eut rien de spectaculaire ; nul œil humain ne fut témoin de sa matérialisation. La première fois qu’un mortel l’observa fut le jour mémorable où il entra dans la tente d’Amdon, un éleveur chaldéen d’origine sumérienne. La proclamation de sa mission fut incorporée dans la simple déclaration qu’il fit à ce berger : « Je suis Melchizédek, prêtre d’El Elyon, le Très Haut, le seul et unique Dieu. » 93:2.2 Quand le berger fut revenu de son étonnement et eut accablé cet étranger de nombreuses questions, il demanda à Melchizédek de souper avec lui. Ce fut la première fois, dans sa longue carrière universelle, que Machiventa mangea des aliments matériels, la nourriture qui devait le sustenter pendant les quatre-vingt-quatorze ans de sa vie en tant qu’être matériel. 93:2.3 Cette nuit-là, tandis qu’ils conversaient sous les étoiles, Melchizédek inaugura sa mission de révéler la vérité de la réalité de Dieu lorsqu’avec un mouvement circulaire du bras, il se tourna vers Amdon en disant : « El Elyon, le Très Haut, est le divin créateur des étoiles et du firmament, et même de cette terre sur laquelle nous vivons, et il est aussi le Dieu suprême du ciel. » 93:2.4 En peu d’années, Melchizédek avait assemblé autour de lui un groupe d’élèves, de disciples et de croyants qui forma le noyau de la communauté ultérieure de Salem. Il fut bientôt connu dans toute la Palestine comme le prêtre d’El Elyon, le Très Haut, et comme le sage de Salem. 93:2.7 Ce Melchizédek incarné reçut un Ajusteur de Pensée qui habita sa personnalité suprahumaine comme moniteur du temps et mentor de la chair. Cet esprit du Père acquit aussi l’expérience et l’introduction pratique aux problèmes d’Urantia, ainsi que la technique d’habitation d’un Fils incarné. C’est grâce à cela qu’il put agir si valeureusement dans le mental humain du Fils de Dieu qui vint plus tard, lorsque Micaël apparut sur terre dans la similitude de la chair mortelle. 93:3.2 Melchizédek enseigna le concept d’un Dieu unique, d’une Déité universelle. 93:3.5 Les membres de la famille de Katro, chez qui Melchizédek vécut pendant plus de trente ans, connurent beaucoup de ces vérités supérieures et les perpétuèrent longtemps dans leurs familles, même jusqu’à l’époque de leur illustre descendant Moïse. 93:3.7 Melchizédek enseigna qu’à un moment donné dans l’avenir, un autre Fils de Dieu viendrait s’incarner comme lui-même, mais qu’il naitrait d’une femme. 93:5.1 Melchizédek confia à Abraham la responsabilité de maintenir vivante la vérité d’un Dieu unique en contraste avec la croyance prédominante à des déités multiples. 93:5.3 Pendant un certain temps, les administrateurs provisoires Melchizédeks avaient observé les ancêtres d’Abraham et ils escomptaient avec confiance que, dans une génération donnée, il naitrait un descendant caractérisé par l’intelligence, l’initiative, la sagacité et la sincérité. Les enfants de Térach, père d’Abraham, répondaient en tous points à cette attente. La possibilité de contact avec ces enfants de Térach aux talents variés joua un rôle considérable dans l’apparition de Machiventa à Salem. 93:5.4 Térach et sa famille étaient à moitié convertis à la religion de Salem. 93:5.5 Quelques semaines après la mort de Térach, père d’Abraham, Melchizédek envoya l’un de ses étudiants porter à Abraham et à Nahor l’invitation suivante : « Venez à Salem où vous entendrez nos enseignements sur la vérité du Créateur éternel, et le monde entier sera béni par la descendance éclairée des deux frères que vous êtes. 93:5.7 Peu après s’être établis à Salem, Abraham et Lot se rendirent dans la vallée du Nil pour obtenir des vivres, car une sécheresse sévissait alors en Palestine. 93:5.10 Après être retourné avec sa famille à Salem, Abraham murit ses projets militaires. Il fut bientôt reconnu comme chef civil du territoire de Salem ; il avait confédéré sept tribus avoisinantes sous son commandement. 93:6.3 Melchizédek conclut alors avec lui une alliance formelle à Salem. Il dit à Abraham : « Regarde maintenant les cieux et compte les étoiles si tu peux ; ta semence sera aussi nombreuse qu’elles. » Et Abraham crut Melchizédek, « et cela lui fut imputé à justice ». 93:6.5 Peu de temps après l’établissement de cette alliance, Isaac, le fils d’Abraham, naquit conformément à la promesse de Melchizédek. Après la naissance d’Isaac, Abraham prit très au sérieux son alliance avec Melchizédek et se rendit à Salem pour la faire confirmer par écrit. Ce fut lors de cette acceptation publique et officielle de l’alliance qu’il changea son nom d’Abram pour celui d’Abraham. 93:6.8 Abraham améliora grandement le temple de Salem et fournit de nouvelles tentes pour toute l’école. Non seulement il étendit le système de la dime, mais il institua aussi nombre de meilleures méthodes pour mener les affaires de l’école ; en outre, il contribua grandement à mieux gérer le département de la propagande missionnaire. 93:7.1 À mesure que les décennies s’écoulaient, ces éducateurs atteignirent des points de plus en plus éloignés de Salem, emportant avec eux l’évangile de croyance et de foi en Dieu selon Machiventa. 93:7.3 Mais la tâche était si grande et les tribus si arriérées que les résultats furent vagues et imprécis. D’une génération à l’autre, l’évangile de Salem trouvait sa place çà et là, mais, sauf en Palestine, jamais l’idée d’un seul Dieu ne put prétendre à l’allégeance continue d’une tribu ou d’une race entière. 93:8.1 Ce fut peu après la destruction de Sodome et de Gomorrhe que Machiventa décida de mettre fin à son effusion de secours sur Urantia. Melchizédek voulait quitter le cadre de ses activités terrestres suffisamment longtemps avant la mort d’Abraham pour assurer que la vérité d’un seul et unique Dieu s’établirait fortement dans le mental de ses disciples. En conséquence, Machiventa se retira un soir sous sa tente de Salem après avoir souhaité bonne nuit à ses compagnons humains, et, lorsque ceux-ci vinrent l’appeler le lendemain matin, il n’était plus là, car ses pareils l’avaient enlevé. 93:9.2 La perte de Melchizédek laissa dans le cœur d’Abraham une tristesse dont il ne se remit jamais complètement. Ayant perdu son associé dans l’édification du royaume spirituel, il quitta Salem en direction du sud pour vivre à proximité de ses intérêts à Gérar. 93:9.4 Mais Abraham ne devait pas être détourné longtemps de sa mission comme successeur de Melchizédek. Abraham redevint un grand chef en Palestine. Il était le chef spirituel de toutes les tribus environnantes, et son influence persista quelque temps après sa mort. Abraham mourut confiant dans la foi en Dieu, qu’il avait apprise de Melchizédek dans les écoles disparues de Salem. 93:9.5 La génération suivante eut de la peine à comprendre l’histoire de Melchizédek. En moins de cinq-cents ans, beaucoup considérèrent tout le récit comme un mythe. Isaac resta assez proche des enseignements de son père et maintint l’évangile de la colonie de Salem, mais il fut plus difficile à Jacob de saisir le sens de ces traditions. Joseph croyait fermement en Melchizédek, et ce fut largement à cause de cela que ses frères le considérèrent comme un rêveur. Fascicule 99. Les problèmes sociaux de la religion 99:0.2 La religion ne devrait s’occuper directement ni de créer de nouveaux ordres sociaux, ni de préserver les anciens. La vraie religion s’oppose en fait à la violence comme technique d’évolution sociale, mais ne s’oppose pas aux efforts intelligents de la société pour adapter ses usages et ajuster ses institutions à des conditions économiques et à des exigences culturelles nouvelles. 99:2.3 Il faut que les religionistes travaillent dans la société, dans l’industrie et dans la politique en tant qu’individus, et non en tant que groupes, partis ou institutions. Un groupe religieux qui se permet d’agir comme tel en dehors de ses activités religieuses devient immédiatement un parti politique, une organisation économique ou une institution sociale. Le collectivisme religieux doit limiter ses efforts à promouvoir des causes religieuses. 99:2.4 Les religionistes n’ont pas plus de valeur que les non-religieux dans les tâches de reconstruction sociale, sauf dans la mesure où leur religion leur a conféré une plus grande clairvoyance cosmique et les a doués d’une sagesse sociale supérieure née du sincère désir d’aimer Dieu suprêmement et d’aimer tous les hommes comme des frères dans le royaume des cieux. 99:2.6 Si la religion moderne trouve difficile d’adapter son attitude aux rapides changements sociaux, c’est seulement parce qu’elle s’est laissée aller à devenir complètement traditionnelle, dogmatique et institutionnelle. 99:3.3 Le religioniste n’est ni indifférent aux souffrances sociales, ni inattentif aux injustices civiles, ni isolé de la pensée économique, ni insensible à la tyrannie politique. La religion influence directement la reconstruction sociale, parce qu’elle spiritualise et idéalise chaque citoyen individuellement. Indirectement, la civilisation culturelle est influencée par l’attitude de ces religionistes individuels à mesure qu’ils deviennent membres actifs et influents de divers groupes sociaux, moraux, économiques et politiques. 99:5.2 N’oubliez jamais ceci : la vraie religion consiste à connaitre Dieu comme votre Père et l’homme comme votre frère. La religion ne consiste pas à croire servilement à des menaces de punition ou à des promesses magiques de récompenses mystiques futures. 99:5.3 La religion de Jésus est l’influence la plus dynamique qui ait jamais stimulé la race humaine. Jésus a mis en pièces les traditions, détruit les dogmes et appelé l’humanité à réaliser ses plus hauts idéaux dans le temps et dans l’éternité – être parfaite comme le Père qui est aux cieux est parfait. 99:5.7 Un jour, les religionistes se réuniront et se mettront à coopérer réellement sur la base de l’unité des idéaux et des buts, plutôt que de tenter d’y parvenir en se basant sur des opinions psychologiques et des croyances théologiques. Ce sont les buts plutôt que les crédos qui devraient unir les religionistes. Puisque la vraie religion est une affaire d’expérience spirituelle personnelle, il est inévitable qu’individuellement, chaque religioniste ait sa propre interprétation personnelle de la manière de réaliser cette expérience spirituelle. Le mot « foi » devrait représenter la relation de l’individu avec Dieu, plutôt qu’une formule de crédo sur laquelle un groupe de mortels est parvenu à s’accorder en tant qu’attitude religieuse commune. 99:6.1 Le sectarisme est une maladie de la religion institutionnelle, et le dogmatisme est un esclavage de la nature spirituelle. 99:6.2 Toutes les religions vivantes encouragent l’amitié humaine, préservent la moralité, favorisent le bien-être du voisinage et facilitent la diffusion de l’évangile essentiel de leurs messages respectifs de salut éternel. 99:6.3 Mais, à mesure que la religion se conforme à des institutions, son pouvoir de faire du bien s’amenuise, tandis que ses possibilités de faire du mal s’accroissent considérablement. Les dangers de la religion formaliste sont les suivants : fixation des croyances et cristallisation des sentiments ; tendance à uniformiser et à fossiliser la vérité ; religion détournée du service de Dieu au service de l’Église ; penchant des chefs à devenir administrateurs au lieu de ministres. 99:6.4 La religion officielle freine les hommes dans leurs activités spirituelles personnelles au lieu de les libérer pour un service plus élevé de bâtisseurs du royaume. Fascicule 100. La religion dans l’expérience humaine 100:0.1 La religion contribue au progrès de tous en encourageant le progrès de chaque individu, et le progrès de chacun est accru par l’accomplissement de tous. 100:0.2 La croissance spirituelle est mutuellement stimulée par l’association intime avec d’autres religionistes. La religion ennoblit les corvées banales de la vie quotidienne. 100:1.1 La religion produit la croissance des significations et le rehaussement des valeurs. L’homme est mûr dans la mesure où il substitue des significations supérieures au plaisir personnel, allant jusqu’à l’allégeance aux plus hauts concepts des situations de vie diversifiées et des relations cosmiques. 100:1.2 Certaines personnes sont trop affairées pour croitre et se trouvent alors en sérieux danger d’immobilisme spirituel. Les principaux inhibiteurs de la croissance sont les préjugés et l’ignorance. 100:1.3 Donnez à tout enfant qui se développe une chance de faire sa propre expérience religieuse et ne lui imposez pas une expérience adulte toute faite. 100:1.4 Les enfants ne sont impressionnés d’une manière permanente que par le loyalisme de leurs compagnons adultes ; les préceptes et même l’exemple n’ont pas d’influence durable. 100:1.5 Le terrain essentiel à la croissance religieuse présuppose une vie progressive de réalisation de soi, la coordination des tendances naturelles, l’exercice de la curiosité et le plaisir d’aventures raisonnables, l’attrait du merveilleux et l’humilité, c’est-à-dire une conscience normale de notre petitesse. 100:1.7 La religion ne peut être ni conférée, ni reçue, ni prêtée, ni apprise, ni perdue. Elle est une expérience personnelle qui grandit proportionnellement à la recherche croissante des valeurs finales. 100:2.1 Le développement spirituel dépend, en premier lieu, du maintien d’un lien spirituel vivant avec de vraies forces spirituelles, et, en second lieu, de la production continue de fruits spirituels par transmission, à vos compagnons, de l’aide que vous avez reçue de vos bienfaiteurs spirituels. Le progrès spirituel est basé sur la récognition intellectuelle de la pauvreté spirituelle, doublée de la conscience personnelle de la soif de perfection, du désir de connaitre Dieu et d’être semblable à lui, de l’intention sincère de faire la volonté du Père qui est aux cieux. 100:2.2 La croissance spirituelle est d’abord un éveil aux besoins, ensuite un discernement des significations et enfin une découverte des valeurs. La preuve du vrai développement spirituel consiste dans la manifestation d’une personnalité humaine motivée par l’amour, animée par un esprit de service désintéressé et dominée par l’adoration sincère des idéaux de perfection de la divinité. 100:2.6 Le but de la réalisation de soi, pour l’homme, devrait être spirituel et non matériel. Les seules réalités qui vaillent l’effort sont divines, spirituelles et éternelles. L’homme mortel a droit à la joie des plaisirs physiques et à la satisfaction des affections humaines. 100:4.3 L’homme comprend beaucoup de choses concernant la santé physique et la santé mentale, mais il a vraiment des idées très peu claires sur le bonheur. Le plus grand bonheur est indissolublement lié au progrès spirituel. La croissance spirituelle procure une joie durable, une paix qui dépasse toute compréhension. 100:4.4 Dans la vie physique, les sens révèlent l’existence des choses et le mental découvre la réalité des significations ; mais c’est l’expérience spirituelle qui révèle aux individus les vraies valeurs de la vie. On atteint ces niveaux supérieurs de vie dans l’amour suprême de Dieu et dans l’amour désintéressé des hommes. Si vous aimez vos compagnons, c’est que vous avez découvert leur valeur. Jésus aimait tellement les hommes parce qu’il leur attribuait une haute valeur. C’est en découvrant les mobiles de vos associés que vous découvrez le mieux leur valeur. Si quelqu’un vous irrite et suscite en vous du ressentiment, vous devriez chercher avec sympathie à discerner son point de vue, les motifs de sa conduite désagréable. Dès lors que vous comprenez votre voisin, vous devenez tolérant, et cette tolérance va se transformer, croitre en amitié et murir en amour. 100:6.3 Le religioniste sincère est conscient d’être un citoyen de l’univers et se rend compte qu’il établit un contact avec des sources de pouvoir suprahumain. Il est exalté et stimulé par l’assurance qu’il appartient à une fraternité supérieure et ennoblie de fils de Dieu. 100:6.4 Cet effort intense pour atteindre les idéaux supramortels est toujours caractérisé par un accroissement de patience, de longanimité, de force d’âme et de tolérance. 100:6.5 La vraie religion est un amour vivant, une vie de service. Le détachement du religioniste de quantité de choses purement temporelles et insignifiantes, ne conduit jamais à l’isolement social et cela ne devrait pas détruire le sens de l’humour. La religion authentique n’enlève rien à l’existence humaine, mais ajoute au contraire de nouvelles significations à l’ensemble de la vie. 100:6.6 L’un des signes les plus remarquables de la vie religieuse est une paix dynamique et sublime, cette paix qui dépasse toute compréhension humaine, cet équilibre cosmique qui dénote l’absence de tout doute et de toute agitation. Ces niveaux de stabilité spirituelle sont immunisés contre les déceptions. Fascicule 101. La nature réelle de la religion 101:0.1 La religion, en tant qu’expérience humaine, s’étend depuis l’esclavage primitif de la peur, chez les sauvages en évolution, jusqu’à la sublime et magnifique liberté de la foi chez les mortels civilisés, splendidement conscients de leur filiation avec le Dieu éternel. 101:1.1 La religion est l’expérimentation de la divinité dans la conscience d’un être moral d’origine évolutionnaire ; elle représente une expérience vraie avec des réalités éternelles dans le temps, la réalisation de satisfactions spirituelles durant l’incarnation. 101:1.3 L’esprit divin établit le contact avec l’homme mortel, non par des sentiments ou des émotions, mais dans le domaine de la pensée la plus élevée et la plus spiritualisée. Ce sont vos pensées, et non vos sentiments, qui vous conduisent vers Dieu. 101:2.13 La religion ne consiste pas en des propositions théologiques, mais dans la clairvoyance spirituelle et la sublimité de la confiance de l’âme. 101:5.1 La révélation est une technique qui permet d’économiser des âges et des âges de temps dans le travail indispensable de triage et de criblage des erreurs de l’évolution, afin de dégager les vérités acquises par l’esprit. 101:5.2 La religion présente néanmoins deux phases de manifestations : 101:5.3 1. La religion évolutionnaire. C’est l’expérience de l’adoration primitive, la religion qui découle du mental. 101:5.4 2. La religion révélée. Tôt ou tard, la religion évolutionnaire est destinée à recevoir l’expansion spirituelle de la révélation ; cela fait partie du plan de l’univers. 101:5.10 La religion évolutionnaire est la manifestation pratique de la dotation de l’adjuvat mental de l’univers local chargé de créer et d’entretenir la caractéristique d’adoration chez l’homme en évolution. Ces religions primitives s’intéressent directement à l’éthique et à la morale, au sens du devoir humain. 101:5.11 Les religions personnellement révélées sont parrainées par les esprits d’effusion représentant les trois personnes de la Trinité du Paradis ; elles s’occupent spécialement de l’expansion de la vérité. La religion évolutionnaire inculque à l’individu l’idée du devoir personnel ; la religion révélée met de plus en plus l’accent sur l’amour, la règle d’or. 101:8.1 La croyance a atteint le niveau de la foi quand elle motive la vie et façonne la manière de vivre. Le fait d’accepter un enseignement comme vrai n’est pas la foi, c’est une simple croyance. La foi est un attribut vivant de l’expérience religieuse personnelle authentique. 101:8.2 La croyance limite et enchaine toujours ; la foi se déploie et libère. La croyance attache, la foi affranchit. Les croyances peuvent devenir la propriété d’un groupe, mais la foi doit être personnelle. On peut suggérer des croyances théologiques à un groupe, mais la foi ne peut surgir dans le cœur des personnes religieuses qu’individuellement. 101:8.3 La foi ne se dérobe jamais au devoir de résoudre les problèmes de la vie des mortels. La foi vivante ne favorise ni la bigoterie, ni la persécution, ni l’intolérance. 101:8.4 La foi n’entrave pas l’imagination créatrice, elle n’entretient pas non plus de préjugés irraisonnés contre les découvertes de la recherche scientifique. Fascicule 102. Les fondements de la foi religieuse 102:2.7 Il n’y a pas de véritable religion sans une personnalité très active ; c’est pourquoi les hommes les plus indolents cherchent souvent à échapper aux rigueurs des activités vraiment religieuses en se dupant ingénieusement eux-mêmes, en se retirant dans le faux abri de doctrines et de dogmes religieux stéréotypés. Mais la vraie religion est vivante. La cristallisation intellectuelle de concepts religieux équivaut à la mort spirituelle. Vous ne pouvez concevoir une religion sans idées, mais, une fois que la religion se trouve réduite simplement à une idée, elle cesse d’être une religion, elle est devenue simplement une espèce de philosophie humaine. 102:2.8 Par ailleurs, d’autres types d’âmes instables et peu disciplinées cherchent à employer les idées sentimentales de la religion pour échapper aux exigences irritantes de la vie. Quand certains mortels vacillants et timides cherchent à échapper à la pression incessante de la vie évolutionnaire, la religion telle qu’ils la conçoivent semble leur offrir le refuge le plus proche, la meilleure échappatoire. Mais la mission de la religion consiste à préparer l’homme à faire face courageusement, et même héroïquement, aux vicissitudes de la vie. 102:3.4 Le désir religieux est une quête avide de la réalité divine. L’expérience religieuse est la réalisation de la conscience d’avoir trouvé Dieu. Et, quand un être humain trouve Dieu, le triomphe de sa découverte fait éprouver à son âme une effervescence tellement indescriptible qu’il est poussé à rechercher un affectueux contact de service avec ses compagnons moins éclairés, non pour révéler qu’il a trouvé Dieu, mais plutôt pour permettre au débordement de la bonté éternelle qui surgit dans son âme de réconforter et ennoblir ses compagnons. La religion réelle mène à un service social accru. 102:3.6 La connaissance amène à donner un rang aux hommes, à faire naitre des couches sociales et des castes. La religion conduit à servir les hommes et à créer ainsi l’éthique et l’altruisme. La sagesse conduit à une meilleure et plus haute communauté dans nos idées et avec nos semblables. La révélation affranchit les hommes et les lance dans l’aventure éternelle. Fascicule 107. Origine et nature des Ajusteurs de Pensée 107:0.1 Bien que le Père Universel réside personnellement au Paradis, au centre même de l’univers, il est présent de manière effective aussi sur les mondes de l’espace dans le mental de ses innombrables enfants du temps, car il les habite sous l’aspect des Moniteurs de Mystère. Le Père éternel est à la fois aussi éloigné que possible de ses fils planétaires mortels et aussi intimement associé que possible avec eux. 107:0.2 Les Ajusteurs sont l’actualité de l’amour du Père incarné dans l’âme des hommes ; emprisonnés dans le mental des mortels, ils sont la véritable promesse de carrière éternelle des hommes. Ils sont l’essence de la personnalité humaine du finalitaire devenu parfait, dont l’homme peut avoir l’avant-gout dans le temps à mesure qu’il domine progressivement la technique divine consistant à parvenir à vivre la volonté du Père, pas à pas, dans toute l’ascension des univers successifs, jusqu’à ce qu’il atteigne effectivement la divine présence de son Père au Paradis. 107:1.2 Bien qu’il y ait des opinions diverses sur le mode d’effusion des Ajusteurs de Pensée, il n’existe pas de telles divergences sur leur origine ; tout le monde est d’accord sur le fait qu’ils émanent directement du Père Universel, la Source-Centre Première. Ils ne sont pas des êtres créés, mais des entités de fragmentation constituant la présence factuelle du Dieu infini. Ils sont de Dieu et, autant que nous puissions le discerner, ils sont Dieu. 107:4.7 Mesurez-vous vraiment ce que signifie le fait qu’un fragment de Déité absolue et infinie, le Père Universel, habite votre nature mortelle finie et fusionne avec elle ? Quand l’homme mortel fusionne avec un fragment effectif de la Cause existentielle du cosmos total, on ne peut plus attribuer aucune limite à la destinée de cette association inimaginable et sans précédent. Dans l’éternité, l’homme découvrira non seulement l’infinité de la Déité objective, mais aussi la potentialité sans fin du fragment subjectif de ce même Dieu. L’Ajusteur continuera toujours à révéler la merveille de Dieu à la personnalité mortelle, et cette révélation céleste ne peut jamais avoir de fin, car l’Ajusteur vient de Dieu et représente Dieu pour l’homme. 107:6.2 L’Ajusteur est la possibilité pour l’homme de devenir éternel. L’homme est la possibilité pour l’Ajusteur de se personnaliser. Votre Ajusteur individuel travaille à vous spiritualiser dans l’espoir d’éterniser votre identité temporelle. Les Ajusteurs sont saturés du magnifique amour du Père des esprits, un amour qui s’effuse de lui-même. Ils vous aiment véritablement et divinement. Fascicule 108. Mission et ministère des Ajusteurs de Pensée 108:0.1 La mission des Ajusteurs de Pensée auprès des races humaines consiste à représenter, à être, le Père Universel pour les créatures mortelles du temps et de l’espace. Leur mission est aussi d’élever le mental des mortels et de transférer les âmes immortelles des hommes jusqu’aux hauteurs divines et aux niveaux spirituels de la perfection paradisiaque. 108:2.1 Bien que les Ajusteurs s’offrent volontairement à servir dès que les prévisions concernant une personnalité ont été transmises à Divinington, en fait ils ne reçoivent pas leur affectation avant que le sujet humain ait pris sa première décision de personnalité morale. Les Ajusteurs rejoignent leur sujet humain sur Urantia en moyenne juste avant qu’il n’ait six ans. Dans la présente génération, c’est à l’âge de cinq ans, dix mois et quatre jours. 108:2.2 Les Ajusteurs ne peuvent pas investir le mental mortel avant qu’il n’ait été dument préparé par le ministère intérieur des esprits-mentaux adjuvats et encircuité dans le Saint-Esprit. L’action coordonnée des sept adjuvats est nécessaire pour qualifier le mental humain à recevoir un Ajusteur. Il faut que le mental de la créature manifeste une tendance à l’adoration et dénote le fonctionnement de la sagesse en montrant son aptitude à choisir entre les valeurs émergentes du bien et du mal – à faire un choix moral. 108:2.3 Ainsi, tout est en place dans le mental humain pour recevoir les Ajusteurs, mais, en règle générale, ceux-ci ne viennent pas immédiatement occuper un tel mental, sauf sur les mondes où l’Esprit de Vérité fonctionne comme coordonnateur spirituel des divers ministères d’esprits. Si cet esprit des Fils d’effusion est présent, les Ajusteurs arrivent infailliblement dès que le septième esprit-mental adjuvat commence à fonctionner. C’est pourquoi, depuis le jour de la Pentecôte, les Ajusteurs divins ont été universellement attribués sur Urantia à tout mental normal ayant statut moral. 108:5.1 Les Ajusteurs acceptent une mission difficile quand ils s’offrent comme volontaires pour habiter des êtres composites comme ceux qui vivent sur Urantia. Mais ils ont assumé la tâche d’exister dans votre mental, d’y recevoir les recommandations des intelligences spirituelles des royaumes et d’entreprendre de redicter ou de traduire ces messages spirituels au mental matériel. Ils sont indispensables pour l’ascension vers le Paradis. 108:5.2 Ce que l’Ajusteur ne peut utiliser dans votre vie présente, ces vérités qu’il ne peut réussir à transmettre à l’homme de ses fiançailles, il les préservera fidèlement pour les utiliser au cours de votre prochain stade d’existence. 108:5.4 Votre Ajusteur est le potentiel de votre nouvel et prochain ordre d’existence, le don anticipé de votre filiation éternelle avec Dieu. Par et avec le consentement de votre volonté, l’Ajusteur a le pouvoir de soumettre les tendances naturelles du mental matériel à l’action transformatrice des motivations et desseins de votre âme morontielle émergente. 108:5.5 Les Moniteurs de Mystère n’aident pas à penser ; ils ajustent la pensée. Ils travaillent avec le mental matériel en vue de construire, par ajustement et spiritualisation, un nouveau mental pour votre carrière future sur de nouveaux mondes et sous un nouveau nom. Ils ne cherchent pas à faciliter la carrière mortelle ; ils s’occupent plutôt de rendre votre vie raisonnablement difficile et accidentée, afin de stimuler et de multiplier vos décisions. La présence d’un grand Ajusteur de Pensée ne vous donne pas une vie facile et ne vous décharge pas d’avoir à penser énergiquement, mais ce don divin devrait vous conférer une sublime paix mentale et une magnifique tranquillité d’esprit. 108:5.8 Les Ajusteurs de Pensée aimeraient changer vos sentiments de crainte en convictions d’amour et de confiance, mais ils ne peuvent le faire arbitrairement et mécaniquement ; c’est à vous que cela incombe. En exécutant les décisions qui vous libèrent des entraves de la crainte, vous fournissez littéralement le point d’appui psychique sur lequel l’Ajusteur peut ensuite appliquer le levier spirituel d’une illumination qui vous élève et vous fait progresser. 108:6.3 Les Moniteurs de Mystère sont indubitablement l’effusion du Père Universel, le reflet de l’image de Dieu projeté dans l’univers. L’Ajusteur est la marque de la divinité, la présence de Dieu. « L’image de Dieu » ne se rapporte ni à une ressemblance physique ni aux limitations restreintes des facultés des créatures matérielles, mais plutôt au don de la présence spirituelle du Père Universel dans l’effusion céleste des Ajusteurs de Pensée sur les humbles créatures des univers. 108:6.4 L’Ajusteur est la source d’aboutissement spirituel et l’espoir d’avoir en vous un caractère divin. Il est le pouvoir, le privilège et la possibilité de survie qui vous distinguent si entièrement et pour toujours des créatures simplement animales. 108:6.5 Ces fidèles conservateurs de la carrière future doublent infailliblement chaque création mentale d’une contrepartie spirituelle ; lentement et sûrement, ils vous recréent tels que vous êtes réellement (mais seulement spirituellement) en vue de la résurrection sur les mondes de survie. Toutes ces délicates recréations spirituelles sont conservées dans la réalité émergente de votre âme immortelle en évolution, votre moi morontiel. 108:6.6 De même que vous en êtes le parent humain, de même l’Ajusteur est le parent divin de votre personne réelle, votre moi supérieur progressant, votre moi morontiel meilleur et votre moi spirituel futur. Et c’est votre âme morontielle évoluante que discernent les juges et les censeurs quand ils décrètent votre survie et qu’ils vous élèvent dans de nouveaux mondes et dans l’existence sans fin en liaison éternelle avec votre fidèle partenaire – Dieu, l’Ajusteur. 108:6.7 Les Ajusteurs sont les ancêtres éternels, les divins originaux de votre âme immortelle en évolution ; ils sont l’impulsion incessante qui conduit l’homme à tenter de maitriser sa présente existence matérielle à la lumière de sa future carrière spirituelle. 108:6.8 Vous autres humains, vous avez commencé le déploiement sans fin d’un panorama à peu près infini, une expansion illimitée et perpétuelle dans des sphères toujours plus vastes, vous offrant des occasions de service réjouissant, d’aventures incomparables, d’incertitudes sublimes et d’accomplissements sans bornes. Quand les nuages s’amoncèlent au-dessus de votre tête, votre foi devrait accepter le fait de la présence de l’Ajusteur intérieur, vous devriez donc être capables de regarder au-delà des brouillards de vos incertitudes de mortels, dans la lumière du soleil d’éternelle droiture qui éclaire les hauteurs des mondes des maisons de Satania, ces hauteurs qui vous appellent. Fascicule 110. Position des Ajusteurs par rapport aux mortels individuels 110:1.2 Les Ajusteurs sont des conducteurs aimants, vos guides sûrs et certains à travers les dédales obscurs et hasardeux de votre brève carrière terrestre. Ils sont les patients éducateurs qui encouragent constamment leurs sujets à avancer dans les sentiers de la perfection progressive. Ils sont les conservateurs soigneux des valeurs sublimes du caractère des créatures. 110:1.4 Les Ajusteurs sont intéressés et concernés par vos actes quotidiens et par les multiples détails de votre vie, dans la mesure exacte où ces actes et détails ont de l’influence pour déterminer vos choix temporels significatifs et vos décisions spirituelles vitales, et sont, en conséquence, des facteurs dans la solution du problème de la survie de votre âme et de votre progrès éternel. L’Ajusteur est passif en ce qui concerne votre bien-être purement temporel, mais divinement actif dans toutes les affaires touchant à votre éternel futur. 110:1.5 Tous les poisons physiques retardent grandement les efforts des Ajusteurs pour exalter le mental matériel et, par ailleurs, tous les poisons mentaux, tels que la peur, la colère, l’envie, la jalousie, la suspicion et l’intolérance, interfèrent prodigieusement aussi avec le progrès spirituel de l’âme évoluante. 110:2.1 Quand des Ajusteurs de Pensée habitent le mental humain, ils apportent avec eux les carrières modèles, les vies idéales, telles qu’elles ont été déterminées et préordonnées par eux-mêmes et les Ajusteurs Personnalisés de Divinington, et dont la validité a été confirmée par l’Ajusteur Personnalisé d’Urantia. Ils commencent donc à travailler avec un plan défini et prédéterminé pour le développement intellectuel et spirituel de leur sujet humain, mais nul être humain n’est obligé d’accepter ce plan. Vous êtes tous des sujets prédestinés, mais il n’est pas ordonné d’avance que vous deviez accepter cette prédestination divine. Vous êtes pleinement libres de rejeter tout ou partie du programme des Ajusteurs de Pensée. Leur mission est d’effectuer les changements mentaux et les ajustements spirituels que vous autorisez volontiers et intelligemment ; ils cherchent ainsi à gagner plus d’influence sur l’orientation de votre personnalité. Mais, en aucune circonstance, les Moniteurs divins ne tirent avantage de vous et n’influencent arbitrairement vos choix et vos décisions. Les Ajusteurs respectent la souveraineté de votre personnalité ; ils se soumettent toujours à votre volonté. 110:3.2 Votre Ajusteur entreprend de vous piloter à travers la vie terrestre et de mener à bonne fin votre survie. Sa réussite ne dépend pas tant des théories de vos croyances que de vos décisions, de vos déterminations et de la fermeté de votre foi. Le secret de la survie est enveloppé dans le suprême désir des hommes d’être semblables à Dieu, et dans la bonne volonté correspondante de faire et d’être tout ce qui est essentiel pour satisfaire finalement ce désir dominant. 110:3.4 Le grand accomplissement de la vie de mortel est d’arriver à se consacrer vraiment et intelligemment aux buts éternels de l’esprit divin qui attend et travaille dans votre mental. Mais un effort dévoué et déterminé pour accomplir la destinée éternelle est entièrement compatible avec l’allégresse et la joie de vivre, et avec une carrière terrestre honorable et réussie. 110:3.6 Il ne faut pas considérer la coopération avec votre Ajusteur comme un processus particulièrement conscient, car il ne l’est pas. Ce sont vos mobiles et vos décisions, vos fidèles déterminations et vos suprêmes désirs, qui constituent une coopération réelle et efficace. 110:7.4 À la suite de sa fusion avec vous, votre Ajusteur partage votre destinée et votre expérience ; il est vous. Après la fusion de l’immortelle âme morontielle avec l’Ajusteur associé, toute l’expérience et toutes les valeurs de l’un deviennent finalement la propriété de l’autre, de sorte que les deux forment effectivement une seule entité. En un certain sens, ce nouvel être appartient au passé éternel et existe pour l’éternel futur. Tout ce qui était jadis humain dans l’âme qui survit et tout ce qui est expérientiellement divin chez l’Ajusteur deviennent maintenant la possession effective de la nouvelle et toujours ascendante personnalité de l’univers. 110:7.5 Toutefois, l’Ajusteur aura besoin de l’éternité future pour doter complètement cette association de personnalités des significations et valeurs que ce divin Moniteur apporte en provenance de l’éternité passée. Fascicule 111. L’Ajusteur et l’âme 111:0.1 La présence de l’Ajusteur divin dans le mental humain rend perpétuellement impossible à la science ou à la philosophie d’atteindre une compréhension satisfaisante de l’âme évoluante de la personnalité humaine. L’âme morontielle est fille de l’univers, et l’on ne peut réellement la connaitre que par clairvoyance cosmique et par découverte spirituelle. 111:0.2 Le sentiment de la présence intérieure, ajouté à l’omniprésence extérieure de la Déité, a longtemps fait partie de bien des religions urantiennes. Les hommes ont longtemps cru à l’existence de quelque chose qui grandit à l’intérieur de la nature humaine, quelque chose de vital destiné à durer au-delà de la courte durée d’une vie temporelle. 111:1.4 L’évolution matérielle vous a procuré une machine à vivre, votre corps. Le Père lui-même vous a doté de la réalité d’esprit la plus pure que l’on connaisse dans l’univers, votre Ajusteur de Pensée. Mais le mental a été remis entre vos mains, il est sujet à vos propres décisions, et c’est par le mental que vous vivez ou mourez. C’est à l’intérieur de ce mental et avec ce mental que vous prenez les décisions morales qui vous permettent de devenir semblables à l’Ajusteur, c’est-à-dire semblables à Dieu. 111:1.5 Le mental est à peu près tout ce que vous possédez de réalité universelle qui soit soumise à votre volonté. L’âme – le moi morontiel – dépeindra fidèlement la moisson des décisions temporelles que le moi mortel aura prises. Ce qui assure la survie n’est pas tellement ce que le mental comprend, mais plutôt ce que le mental cherche à comprendre. Ce n’est pas tellement ce à quoi le mental ressemble, mais ce à quoi le mental s’efforce de ressembler, qui constitue son identification à l’esprit. Ce n’est pas tant le fait pour l’homme d’être conscient de Dieu qui se traduit par son ascension de l’univers, mais plutôt son désir ardent de rencontrer Dieu. Ce que vous êtes aujourd’hui n’est pas aussi important que ce que vous devenez jour après jour et dans l’éternité. 111:1.8 Toutefois, l’homme n’abandonne pas servilement et passivement sa volonté à l’Ajusteur. Il choisit plutôt activement, positivement et coopérativement de suivre les directives de l’Ajusteur, quand il a conscience que ces directives diffèrent des désirs et impulsions du mental mortel naturel. Les Ajusteurs manipulent le mental de l’homme, mais ne le dominent jamais contre sa volonté. Pour les Ajusteurs, la volonté de l’homme est suprême. 111:2.2 Le mental matériel de l’homme mortel est le métier cosmique qui porte le tissu morontiel sur lequel l’Ajusteur de Pensée intérieur brode les modèles spirituels d’un caractère universel possesseur de valeurs durables et de significations divines – une âme survivante à destinée ultime et à carrière sans fin, un finalitaire potentiel. 111:2.3 Cette relation fonctionnelle entre ce mental et cet esprit n’a pas pour résultat quelque combinaison des qualités ou attributs du mental et de l’esprit, mais plutôt une valeur universelle entièrement nouvelle, originale et unique, ayant un potentiel de durée éternelle, l’âme. 111:3.1 Les erreurs du mental mortel et les dérèglements de la conduite humaine peuvent notablement retarder l’évolution de l’âme. Toutefois, ils ne sauraient inhiber ce phénomène morontiel une fois qu’il a été déclenché par l’Ajusteur intérieur avec le consentement de la volonté de la créature. Mais, à tout moment antérieur à la mort physique, la même volonté matérielle et humaine a le pouvoir de revenir sur son choix et de rejeter la survie. Même après avoir survécu, le mortel ascendant conserve la prérogative de choisir le rejet de la vie éternelle. À tout moment avant la fusion avec l’Ajusteur, la créature évoluante et ascendante peut décider de renoncer à suivre la volonté du Père du Paradis. La fusion avec l’Ajusteur dénote que l’ascendeur a éternellement et irrévocablement choisi de faire la volonté du Père. 111:3.2 Durant la vie, la volonté mortelle, le pouvoir de décision et de choix de la personnalité, réside dans les circuits mentaux matériels. Au fur et à mesure du développement du mortel sur terre, ce moi, avec ses inestimables pouvoirs de choix, s’identifie de plus en plus avec l’entité émergente : l’âme morontielle. Après la mort et la résurrection sur le monde des maisons, la personnalité humaine est complètement identifiée avec le moi morontiel. L’âme est ainsi l’embryon du futur véhicule morontiel de l’identité de la personnalité. 111:3.7 Dans la mesure où l’âme morontielle évoluante de l’homme s’imprègne de vérité, de beauté et de bonté en tant que réalisation de valeur de la conscience de Dieu, l’être résultant devient indestructible. 111:4.3 Les progrès de la vraie civilisation sont tous nés dans ce monde intérieur de l’humanité. Seule la vie intérieure est vraiment créative. La civilisation ne peut guère progresser quand la majorité de la jeunesse d’une génération consacre son attention et son énergie à la poursuite matérialiste du monde sensoriel ou extérieur. 111:4.4 La civilisation est en danger quand la jeunesse néglige de s’intéresser à l’éthique, à la sociologie, à l’eugénisme, à la philosophie, aux beaux-arts, à la religion et à la cosmologie. 111:4.7 Le bonheur et la joie prennent origine dans la vie intérieure. On ne peut ressentir tout seul une joie réelle. Une vie solitaire est fatale pour le bonheur. Même les familles et les nations jouissent mieux de la vie si elles la partagent avec d’autres. 111:5.1 En faisant la volonté de Dieu, une créature ne fait rien de plus ni de moins que de montrer son bon vouloir pour partager sa vie intérieure avec Dieu. Partager, c’est être semblable à Dieu – divin. Dieu partage tout avec le Fils Éternel et l’Esprit Infini ; et ceux-ci, à leur tour, partagent toutes choses avec les Fils divins et les Filles-esprit des univers. 111:5.2 L’imitation de Dieu est la clef de la perfection. Le secret de la survie et de la perfection dans la survie est de faire sa volonté. 111:5.4 La paix dans la vie présente, la survie dans la mort, la perfection dans la prochaine vie, le service dans l’éternité, tout cela est accompli (en esprit) dès maintenant, quand la personnalité créée consent à soumettre la volonté de la créature à la volonté du Père. 111:5.5 Ce choix de la créature n’est pas un abandon de la volonté. Il est une consécration de la volonté, une expansion de la volonté, une glorification de la volonté, un perfectionnement de la volonté. 111:5.6 Si ce choix est décidé, le fils choisissant Dieu aboutira, tôt ou tard, à l’union intérieure (la fusion) avec le fragment de Dieu qui l’habite. Fascicule 112. La survie de la personnalité 112:0.1 Les planètes évolutionnaires sont les sphères d’origine des hommes, les mondes initiaux de la carrière humaine ascendante. Urantia est votre point de départ ; c’est là que vous êtes joint à votre divin Ajusteur de Pensée en une union temporaire. Vous avez été doté d’un guide parfait ; si donc vous voulez sincèrement courir la course du temps et atteindre le but final de la foi, la récompense des âges sera vôtre : vous serez éternellement uni à votre Ajusteur intérieur. C’est alors que commencera votre vie réelle, la vie ascendante dont votre présent état mortel n’est que le prélude. C’est alors que commencera votre mission sublime et progressive comme finalitaire dans l’éternité qui se déploie devant vous. Pendant tous ces âges et stades successifs de croissance évolutionnaire, une partie de vous reste toujours absolument inchangée ; c’est la personnalité – la permanence en présence du changement. 112:1.1 La personnalité est conférée par le Père Universel à ses créatures en tant que don potentiellement éternel. Un tel don divin est destiné à fonctionner sur de nombreux niveaux et dans des situations d’univers successives allant de l’humble fini jusqu’au plus haut absonite, et même jusqu’aux frontières de l’absolu. 112:1.16 La personnalité agit difficilement dans l’isolement. L’homme est, par naissance, une créature sociable ; il est dominé par un désir ardent d’appartenance. Il est littéralement vrai « qu’aucun homme ne vit pour lui-même ». 112:1.19 Dans le système humain, c’est la personnalité qui unifie toutes les activités et qui, à son tour, communique les qualités d’identité et de créativité. 112:2.8 Dans l’expérience humaine, tout ce qui n’est pas spirituel, sauf la personnalité, est un moyen en vue d’une fin. Toute véritable relation entre un mortel et d’autres personnes – humaines ou divines – est une fin en soi. Et une telle association avec la personnalité de la Déité est le but éternel de l’ascension de l’univers. 112:2.15 Le dessein de l’évolution cosmique est d’atteindre l’unité de la personnalité par une maitrise croissante de l’esprit, par une réponse volitive aux enseignements et aux directives de l’Ajusteur de Pensée. 112:3.5 Après la mort, le corps matériel retourne au monde élémental d’où il provenait, mais deux facteurs immatériels de la personnalité survivante persistent : en premier lieu, l’Ajusteur de Pensée préexistant, avec la mémoire transcrite de la carrière mortelle, se rend sur Divinington ; en second lieu, l’âme morontielle immortelle du trépassé est confiée au gardien de la destinée. C’est la réunion de l’Ajusteur et de l’âme qui reconstitue la personnalité survivante, qui vous rend de nouveau conscient au moment du réveil morontiel. 112:3.6 Pour ceux qui n’ont pas de gardiens séraphiques personnels, les conservateurs collectifs accomplissent fidèlement et efficacement le même service de sauvegarde de l’identité et de résurrection de la personnalité. Les séraphins sont indispensables pour reconstituer la personnalité. 112:3.7 Ces âmes séparées de l’Ajusteur sont entièrement et absolument inconscientes pendant le court ou long sommeil de la mort. Il ne peut se produire aucune manifestation d’aucune sorte de la personnalité, ni exister aucune aptitude à engager des communications avec d’autres personnalités avant le parachèvement de la survie. Ceux qui vont sur les mondes des maisons n’ont pas l’autorisation d’envoyer des messages en retour à ceux qu’ils aimaient. Il est de règle, dans tous les univers, d’interdire ce genre de communications pendant la durée de la dispensation en cours. 112:5.10 Après leur mort, les humains les plus évolués spirituellement et cosmiquement se rendent immédiatement sur les mondes des maisons. En général, ce dispositif opère pour ceux qui ont un gardien séraphique affecté à leur personne. D’autres mortels peuvent être détenus jusqu’à ce que le jugement de leurs affaires ait été parachevé, après quoi ils peuvent aller aux mondes des maisons. Ils peuvent aussi être affectés aux rangs des survivants endormis qui seront repersonnalisés en masse à la fin de la dispensation planétaire en cours. 112:5.15 Pendant le transit des mortels survivants entre leur monde d’origine et les mondes des maisons, que leur personnalité ait été reconstituée à la troisième période, ou qu’elle fasse son ascension à l’époque d’une résurrection collective, les données constitutives de leur personnalité sont fidèlement préservées par les archanges sur leurs mondes d’activités spéciales. Les archanges ne sont pas les conservateurs de la personnalité (comme les anges gardiens conservent l’âme) mais il n’en est pas moins vrai que tout facteur identifiable de personnalité est efficacement préservé sous la garde de ces fidèles dépositaires des éléments de la survie humaine. 112:5.16 La situation qui rend la repersonnalisation possible est créée dans les salles de résurrection des planètes réceptrices morontielles de l’univers local. Là, dans les chambres d’assemblage de la vie, les autorités supervisantes fournissent cette combinaison d’énergie universelle – morontielle, mentale et spirituelle – qui permet de restituer la conscience au survivant endormi. Le réassemblage des parties constituantes d’une personnalité autrefois matérielle implique : 112:5.17 1. La construction d’une forme appropriée, un modèle morontiel d’énergie, dans laquelle le nouveau survivant peut établir le contact avec la réalité non spirituelle, et à l’intérieur de laquelle la variante morontielle du mental cosmique peut être mise en circuit. 112:5.18 2. Le retour de l’Ajusteur chez la créature morontielle en attente. L’Ajusteur est l’éternel conservateur de votre identité ascendante. 112:5.19 3. Quand ces conditions préalables à la repersonnalisation ont été réunies, le conservateur séraphique des potentialités de l’âme immortelle assoupie, avec l’assistance de nombreuses personnalités cosmiques, attribue cette entité morontielle sur et dans la forme corporelle et mentale morontielle préparée à cet effet. Cela parachève la repersonnalisation, la reconstitution de la mémoire, de la clairvoyance et de la conscience – l’identité. 112:5.21 Quand vous vous réveillerez ainsi sur le monde des maisons de Jérusem, vous serez tellement changé, votre transformation spirituelle sera si grande que, sans l’aide de votre Ajusteur de Pensée et du gardien de la destinée qui rattacheront si pleinement votre nouvelle vie sur les nouveaux mondes à votre ancienne vie sur votre premier monde, il vous serait d’abord difficile de relier votre nouvelle conscience morontielle aux réminiscences de votre identité antérieure. Malgré la continuité de l’individualité personnelle, une grande partie de votre vie de mortel vous paraitrait d’abord un vague rêve embrumé. Toutefois, le temps clarifiera beaucoup de souvenirs associés à votre vie de mortel. 112:5.22 L’Ajusteur de Pensée ne vous rappellera et ne vous répètera que les souvenirs et les expériences formant une partie essentielle de votre carrière universelle. Si l’Ajusteur a été associé à l’évolution de quoi que ce soit dans le mental humain, alors ces expériences dignes d’intérêt survivront dans la conscience éternelle de l’Ajusteur. Toutefois, une grande partie de votre vie passée et de vos souvenirs n’ayant ni signification spirituelle ni valeur morontielle, périront avec le cerveau matériel. Bien des expériences matérielles disparaitront comme d’anciens échafaudages vous ayant servi de pont pour passer au niveau morontiel et n’ayant désormais plus d’utilité dans l’univers. Mais la personnalité et les relations entre personnalités ne sont jamais des échafaudages ; la mémoire humaine des relations de personnalités a une valeur cosmique et persistera. Sur les mondes des maisons, non seulement vous connaitrez et serez connus de ceux qui furent vos associés dans la courte mais mystérieuse vie physique sur Urantia, mais vous vous les rappellerez et ils se souviendront de vous. 112:7.3 La fusion avec l’Ajusteur s’effectue habituellement pendant que l’ascendeur réside dans son système local. Elle peut se produire sur sa planète natale comme une transcendance de la mort naturelle ; elle peut avoir lieu sur n’importe quel monde des maisons ou au quartier général du système. La fusion peut même être retardée jusqu’au moment du séjour au siège de la constellation ; ou encore, dans certains cas spéciaux, elle peut ne pas être consommée avant que l’ascendeur ait atteint la capitale de l’univers local. 112:7.4 Quand la fusion avec l’Ajusteur a été effectuée, la carrière éternelle de la personnalité ne court plus aucun danger dans l’avenir. 112:7.5 La fusion avec l’Ajusteur ne se produit jamais avant que les décrets du superunivers aient confirmé que la nature humaine a porté son choix d’une manière définitive et irrévocable sur la carrière éternelle. 112:7.10 Maintenant, ces deux identités n’en font plus qu’une ; nul évènement du temps ou de l’éternité ne peut plus séparer l’homme et l’Ajusteur ; ils sont inséparables, ils ont fusionné pour l’éternité. 112:7.15 La destinée actuellement connue des mortels survivants est le Corps Paradisiaque de la Finalité ; c’est aussi le but de la destinée pour tous les Ajusteurs de Pensée qui ont été joints dans une union éternelle à leur compagnon mortel. Les finalitaires du Paradis travaillent présentement à de nombreuses entreprises dans le grand univers, mais nous supposons tous qu’ils auront d’autres tâches peut-être encore plus célestes à accomplir dans le lointain futur, après que les sept superunivers auront été ancrés dans la lumière et la vie. 112:7.17 Nous croyons que les mortels fusionnés avec leur Ajusteur, ainsi que leurs compagnons finalitaires, sont destinés à fonctionner, d’une façon ou d’une autre, dans l’administration des univers du premier niveau d’espace extérieur. Fascicule 113. Les gardiens séraphiques de la destinée 113:1.1 L’enseignement au sujet des anges gardiens n’est pas un mythe ; certains groupes d’êtres humains ont effectivement des anges personnels. 113:1.7 Les êtres humains dans le cercle initial, le septième, ont un ange gardien et une compagnie de chérubins assistants qui sont affectés à la garde vigilante de mille mortels. Dans le sixième cercle, un couple séraphique et une compagnie de chérubins sont affectés à guider les mortels ascendants par groupes de cinq-cents. Quand le cinquième cercle est atteint, les êtres humains sont groupés en compagnies d’environ cent, et un couple de gardiens séraphiques, avec un groupe de chérubins, les prend en charge. Après avoir atteint le quatrième cercle, les mortels sont groupés par dix, et là encore un couple de séraphins, assisté d’une compagnie de chérubins, est chargé de veiller sur eux. 113:1.8 Quand un mental humain transcende l’inertie de l’hérédité animale et atteint le troisième cercle d’intellectualité humaine et de spiritualité acquise, un ange personnel (en réalité deux) sera désormais entièrement et exclusivement consacré à ce mortel ascendant. Ainsi, en plus des Ajusteurs de Pensée intérieurs toujours présents et de plus en plus efficaces, ces âmes humaines reçoivent l’assistance indivise de ces gardiens personnels de la destinée, dans tous leurs efforts pour compléter l’expérience du troisième cercle, traverser le second et atteindre le premier. 113:2.1 Les séraphins ne sont pas appelés gardiens de la destinée avant le moment où ils ont été désignés pour s’associer à une âme humaine qui a réalisé un ou plusieurs des trois accomplissements suivants : elle a pris la décision suprême de devenir semblable à Dieu, ou elle est entrée dans le troisième cercle, ou elle a été enrôlée dans l’un des corps de réserve de la destinée. 113:2.4 Quand des êtres humains ne réussissent pas à survivre, leurs gardiens personnels ou collectifs peuvent servir, à maintes reprises, dans des rôles semblables sur la même planète. 113:2.5 Les anges développent une affection durable pour leurs associés humains, et une chaude amitié pour eux naitrait aussi en vous si seulement vous pouviez vous faire une image d’eux. Ils partagent la plupart de vos émotions et en éprouvent quelques-unes en supplément. 113:2.9 Quand un couple séraphique accepte une affectation de gardien, il sert ainsi pour le reste de la vie de l’être humain intéressé. Le complément d’être (l’un des deux anges) devient l’historien de l’entreprise. Ces séraphins complémentaires sont les anges enregistreurs pour les mortels des mondes évolutionnaires. Les archives sont conservées par le couple de chérubins (un chérubin et un sanobin) qui est toujours associé aux gardiens séraphiques, mais ces archives sont toujours parrainées par l’un des séraphins. 113:3.1 L’une des choses les plus importantes qu’un gardien de la destinée fasse pour son sujet mortel consiste à effectuer une coordination personnelle des nombreuses influences d’esprit impersonnelles qui habitent, entourent et affectent le mental et l’âme de la créature matérielle en évolution. Le ministère de l’ange gardien unifie plus ou moins toutes ces influences et leur permet d’être mieux appréciées par la nature morale en expansion de la personnalité humaine évoluante. 113:3.3 L’Ajusteur est la présence du Père ; l’Esprit de Vérité est la présence des Fils. Ces dotations divines sont unifiées et coordonnées sur les niveaux inférieurs d’expérience spirituelle humaine par le ministère des gardiens séraphiques. 113:3.4 C’est là que se révèle la raison pour laquelle le gardien séraphique devient finalement le conservateur personnel des modèles mentaux, des formules de la mémoire et des réalités de l’âme du survivant humain pendant l’intervalle entre sa mort physique et sa résurrection morontielle. 113:4.1 Les séraphins sont des stimulateurs du mental ; ils cherchent continuellement à provoquer, dans le mental humain, des décisions propices à l’atteinte des cercles. Ils ne le font pas comme les Ajusteurs, qui opèrent de l’intérieur et par l’âme ; ils agissent plutôt de l’extérieur vers l’intérieur en travaillant par l’environnement social, éthique et moral des êtres humains. 113:4.2 L’homme mortel soumis aux directives de l’Ajusteur est également réceptif à la gouverne séraphique. L’Ajusteur est l’essence de la nature éternelle de l’homme ; le séraphin est l’éducateur de la nature évoluante de l’homme, le mental mortel dans cette vie et l’âme morontielle dans la suivante. Sur les mondes des maisons, vous aurez conscience et connaissance des instructeurs séraphiques, mais, dans leur première vie, les hommes n’en sont généralement pas conscients. 113:4.3 Les séraphins opèrent comme éducateurs en guidant les pas de la personnalité humaine dans des sentiers d’expériences nouvelles et progressives. 113:4.4 L’impulsion à l’adoration a largement son origine dans les suggestions spirituelles des adjuvats mentaux supérieurs, renforcées par les directives de l’Ajusteur. Mais le besoin de prier, que les mortels conscients de Dieu éprouvent si fréquemment, prend souvent naissance à la suite d’une influence séraphique. Le gardien séraphique manœuvre constamment l’environnement humain en vue d’augmenter la perspicacité cosmique de l’ascendeur humain afin qu’un tel candidat à la survie réalise, de meilleure façon, la présence de l’Ajusteur intérieur et apporte, ainsi, une coopération accrue à la mission spirituelle de la divine présence. 113:5.1 Les anges ne forcent pas le sanctuaire du mental humain. Ils ne manipulent pas la volonté des mortels. Le gardien de la destinée vous influence de toutes les manières compatibles avec la dignité de votre personnalité. 113:6.1 Quand vous mourez, votre curriculum de vie, vos spécifications d’identité, et l’entité morontielle de l’âme humaine sont fidèlement conservés par le gardien de la destinée avec toutes les autres valeurs rattachées à votre existence future, tout ce qui constitue votre moi, votre vrai moi, sauf l’identité de l’existence continue représentée par l’Ajusteur qui s’en va et l’actualité de la personnalité. 113:6.5 Le séraphin gardien est le fidéicommissaire conservateur des valeurs de survie de l’âme endormie du mortel, tandis que l’Ajusteur absent est l’identité de cet être immortel de l’univers. Quand les deux collaborent dans les salles de résurrection de maisonnia en conjonction avec la forme morontielle nouvellement construite, le réassemblage des facteurs constituants de la personnalité de l’ascendeur mortel a lieu. 113:6.6 L’Ajusteur vous identifiera. L’ange gardien vous repersonnalisera et vous présentera de nouveau au fidèle Moniteur de vos jours terrestres. 113:6.7 Cependant, quand un âge planétaire se termine, quand on rassemble ceux qui se trouvent dans les cercles inférieurs d’accomplissement humain, c’est leurs gardiens collectifs qui les réassemblent dans les salles de résurrection des sphères des maisons.» 113:6.8 La technique de la justice exige que les gardiens personnels ou collectifs répondent à l’appel nominal dispensationnel au nom de toutes les personnalités non survivantes. Les Ajusteurs de ces non-survivants ne reviennent pas ; quand l’appel a lieu, le séraphin répond, mais les Ajusteurs ne répondent pas. Cela constitue la « résurrection des injustes », en réalité la constatation officielle de leur cessation d’existence en tant que créatures. 113:6.9 Les gardiens collectifs peuvent servir sur une planète d’âge en âge et devenir, finalement, les conservateurs des âmes endormies de milliers et de milliers de survivants endormis. Ils peuvent servir ainsi sur de nombreux mondes différents dans un système donné, puisque la réponse de résurrection a lieu sur les mondes des maisons. 113:7.1 Le premier éveil sur les rives du monde des maisons marque vraiment une date dans la carrière d’un mortel ascendant. C’est là que vous voyez effectivement, pour la première fois, les compagnons angéliques longtemps aimés et toujours présents de vos jours terrestres. C’est là aussi que vous devenez vraiment conscient de l’identité et de la présence du Moniteur divin qui a si longtemps habité votre mental sur terre. Une telle expérience constitue un glorieux réveil, une véritable résurrection. 113:7.2 Sur les sphères morontielles, les séraphins accompagnateurs (il y en a deux) sont ouvertement vos compagnons. Non seulement ces anges s’associent à vos progrès dans la carrière des mondes de transition en vous aidant de toutes les manières possibles à acquérir le statut morontiel et spirituel, mais ils saisissent aussi l’occasion d’avancer en étudiant eux-mêmes dans les écoles complémentaires pour séraphins évolutionnaires, entretenues sur les mondes des maisons. 113:7.3 La race humaine fut créée juste un peu inférieure aux types les plus simples des ordres angéliques. C’est pourquoi, la première affectation de votre vie morontielle sera d’assister les séraphins dans le travail immédiat qui vous attend au moment où vous atteignez la conscience de personnalité après avoir été dégagé des liens de la chair. 113:7.4 Avant de quitter les mondes des maisons, tous les ascendeurs mortels auront des associés ou gardiens séraphiques permanents. Quand vous atteignez la maturité de l’état morontiel, vos anges gardiens vous accompagnent à travers Jérusem et les mondes associés de progrès et de culture du système. Après cela, ils vont avec vous sur Édentia et ses soixante-dix sphères de vie sociale avancée. Ultérieurement, ils vous piloteront jusqu’aux Melchizédeks et vous suivront dans la magnifique carrière des mondes-sièges de l’univers. Et, quand vous aurez assimilé la sagesse et la culture des Melchizédeks, ils vous emmèneront sur Salvington où vous vous trouverez face à face avec le Souverain de tout Nébadon. Ces guides séraphiques vous suivront encore à travers les secteurs, mineurs et majeurs, du superunivers jusqu’aux mondes d’accueil d’Uversa, et resteront avec vous jusqu’au moment final où un seconaphin vous emportera dans le long voyage vers Havona. Fascicule 117. Dieu le Suprême 117:0.1 Dans la mesure où nous faisons la volonté de Dieu, quel que soit le lieu de l’univers où nous ayons notre existence, le potentiel tout-puissant du Suprême devient d’autant plus actuel. 117:0.2 Si tous les habitants du grand univers réussissaient, dans la mesure du possible, à vivre pleinement la volonté de Dieu, les créations de l’espace-temps s’ancreraient alors dans la lumière et la vie, et le Tout-Puissant, le potentiel de déité de la Suprématie, deviendrait factuel par l’émergence de la personnalité divine de Dieu le Suprême. 117:2.1 Le Suprême est Dieu-dans-le-temps ; il est le secret de la croissance des créatures dans le temps. La conséquence culminante de toute cette croissance est l’Être Suprême. 117:2.2 Pour les mortels, exister équivaut à croitre. Il semblerait bien qu’il en soit ainsi même au sens plus large de l’univers, car l’existence dirigée par l’esprit parait aboutir à une croissance expérientielle – à une élévation de statut. Cependant, nous avons soutenu depuis longtemps que la croissance présente, caractéristique de l’existence des créatures dans le présent âge de l’univers, est une fonction du Suprême. 117:3.6 Étant une créature, l’homme mortel n’est pas exactement semblable à l’Être Suprême, qui est déité, mais l’évolution de l’homme ressemble sous certains rapports à la croissance du Suprême. L’homme grandit consciemment du matériel vers le spirituel par la force, le pouvoir et la persistance de ses propres décisions ; il grandit aussi à mesure que son Ajusteur de Pensée développe de nouvelles techniques pour descendre des niveaux spirituels vers les niveaux morontiels de l’âme ; et, dès que l’âme vient à l’existence, elle commence à croitre en elle-même et par elle-même. 117:3.7 Cela ressemble quelque peu au mode d’expansion de l’Être Suprême. Sa souveraineté croît dans et par les actes et les accomplissements des Personnalités Créatrices Suprêmes ; c’est l’évolution de la majesté de son pouvoir en tant que dirigeant du grand univers. Sa nature de Déité dépend également de l’unité préexistante de la Trinité du Paradis. Mais l’évolution de Dieu le Suprême présente encore un autre aspect : non seulement il évolue par les Créateurs et dérive de la Trinité, mais il évolue aussi par lui-même et dérive de lui-même. Dieu le Suprême est lui-même un participant volitif et créateur de l’actualisation de sa propre déité. D’une manière homologue, l’âme morontielle humaine est un partenaire volitif, cocréateur de sa propre immortalisation. 117:4.9 Quand un Ajusteur évolue en rendant spirituelle et éternelle une personnalité humaine, ses progrès provoquent directement une extension de la souveraineté du Suprême. Ces accomplissements, dans l’évolution humaine, sont en même temps des accomplissements dans l’actualisation évolutionnaire du Suprême. Il est vrai que les créatures ne pourraient pas évoluer sans le Suprême, mais il est peut-être également vrai que l’évolution du Suprême ne pourra jamais atteindre sa plénitude sans que toutes les créatures ne parachèvent leur propre évolution. 117:4.12 L’homme a reçu en garde non seulement la présence de l’Ajusteur du Père du Paradis, mais aussi le contrôle sur la destinée d’une fraction infinitésimale de l’avenir du Suprême. Car, de même que l’homme atteint sa destinée humaine, de même le Suprême accomplit sa destinée sur les niveaux de déité. 117:5.14 Le Suprême en évolution compensera, en fin de compte, les créatures finies pour leur inaptitude à établir autre chose qu’un contact expérientiel limité avec l’univers des univers. Les créatures peuvent atteindre le Père du Paradis, mais leur mental évolutionnaire est fini, donc incapable de réellement comprendre le Père infini et absolu. Mais, puisque tout ce qu’expérimente la créature s’enregistre dans le Suprême et en fait partie, quand toutes les créatures auront atteint le niveau final de l’existence finie et que le développement total de l’univers leur aura permis d’atteindre Dieu le Suprême en tant que présence actuelle de divinité, alors, du fait même de ce contact, elles auront contact avec la totalité de l’expérience. 117:6.23 L’homme peut découvrir le Père dans son cœur, mais il lui faudra rechercher le Suprême dans le cœur de tous les autres hommes ; et quand toutes les créatures révéleront parfaitement l’amour du Suprême, il deviendra alors pour elles une actualité de l’univers. Et ceci est simplement une autre manière de dire que les univers seront ancrés dans la lumière et la vie. 117:6.26 Quand vous trouverez le Père, vous découvrirez la grande cause de votre ascension spirituelle dans les univers. Quand vous trouverez le Suprême, vous découvrirez le grand résultat de votre carrière de progression vers le Paradis. Fascicule 119. Les effusions de Christ Micaël 119:0.3 Quand le Fils Éternel effuse un Fils Créateur sur un univers local projeté, ce Fils Créateur assume la pleine responsabilité de parachever, de contrôler et de maitriser ce nouvel univers ; il fait également, à la Trinité éternelle, le serment solennel de ne pas assumer la pleine souveraineté de la nouvelle création avant que ses sept effusions sous forme de créatures n’aient été achevées avec succès. 119:0.7 L’univers local de Nébadon est maintenant gouverné par un Fils Créateur qui a parachevé son service d’effusions. Micaël s’est préparé à sa première aventure d’effusion à peu près à l’époque où Urantia prenait sa forme actuelle, il y a un milliard d’années. Ses effusions ont eu lieu à des intervalles d’environ cent-cinquante-millions d’années, la dernière ayant eu lieu sur Urantia il y a dix-neuf-cents ans. 119:1.1 Ce fut un évènement solennel sur Salvington, il y a presque un milliard d’années, quand l’assemblée des directeurs et des chefs de l’univers de Nébadon entendit Micaël annoncer que son frère ainé Emmanuel assumerait bientôt l’autorité dans Nébadon, tandis que lui (Micaël) s’absenterait pour une mission inexpliquée. 119:1.2 Après avoir ainsi transmis ses adieux, Micaël apparut sur l’aire de départ de Salvington, exactement comme en bien des occasions antérieures où il s’était préparé à partir pour Uversa ou pour le Paradis, mais cette fois il y vint seul. Il termina son allocution de départ par les paroles suivantes : « Je pars faire la volonté des Déités du Paradis et, quand j’aurai terminé ma mission et acquis cette expérience, je reprendrai ma place parmi vous. » Ayant ainsi parlé, Micaël de Nébadon disparut de la vue de tous ceux qui étaient rassemblés et ne réapparut pas pendant vingt années du temps standard. 119:1.3 Ce jour-là, on enregistra sur Salvington, en provenance de la sphère Melchizédek, une communication décrivant simplement l’opération suivante, extraordinaire et sans précédent : « Aujourd’hui, à midi, est apparu, sur l’aire d’atterrissage de ce monde, un étrange Fils Melchizédek qui n’est pas de notre nombre, mais qui est entièrement semblable aux membres de notre ordre. Il était accompagné d’un omniaphin solitaire, titulaire d’une procuration régulière d’Uversa, qui présenta des instructions adressées à notre chef de la part des Anciens des Jours avec l’accord d’Emmanuel de Salvington. Elles ordonnaient que ce nouveau Fils Melchizédek fût reçu dans notre ordre et affecté au service de secours d’urgence des Melchizédeks de Nébadon. » 119:1.4 On peut trouver sur le monde Melchizédek une étrange inscription, un récit du service de cet exceptionnel Fils Melchizédek du corps de secours d’urgence de cet âge. Ce rapport se termine comme suit : 119:1.5 « Aujourd’hui, à midi, sans avertissement préalable et en présence seulement de trois de nos frères, ce Fils visiteur de notre ordre a disparu de notre monde comme il était venu, accompagné simplement d’un omniaphin solitaire. Ce visiteur a vécu comme un Melchizédek, et fidèlement accompli toutes ses missions en tant que Fils de notre ordre affecté aux secours d’urgence. Par consentement universel, il est devenu chef des Melchizédeks parce qu’il a gagné notre amour et notre adoration par sa sagesse incomparable, son amour suprême et sa splendide consécration à ses devoirs. » 119:1.6 Les archives ne spécifient pas que cet unique et efficace Melchizédek était Micaël, mais on croit universellement qu’il l’était. 119:2.1 Durant près de cent-cinquante-millions d’années après l’effusion Melchizédek de Micaël, tout alla bien dans l’univers de Nébadon, lorsque des troubles commencèrent à poindre dans le système 11 de la constellation 37. Ces troubles étaient liés à un malentendu avec un Souverain Systémique qui avait été jugé par les Pères de la Constellation. Le Souverain Systémique protestataire n’avait pas entièrement accepté le verdict. Après plus de cent ans de mécontentement, il entraina ses associés dans une rébellion contre la souveraineté du Fils Créateur. 119:2.2 Ce Souverain Systémique rebelle, régna autocratiquement sur la planète de son quartier général pendant plus de vingt années du temps standard de Nébadon. Après cela, les Très Hauts, avec l’approbation d’Uversa, ordonnèrent sa mise à l’écart et prièrent les dirigeants de Salvington de désigner un nouveau Souverain Systémique pour prendre en charge ce système de mondes habités troublé et déchiré de conflits. 119:2.3 En même temps que cette requête était reçue sur Salvington, Micaël lança la deuxième de ces extraordinaires proclamations d’intention de s’absenter du siège de l’univers dans le but « d’exécuter le commandement de mon Père du Paradis ». 119:2.4 Ensuite, par la même technique observée au moment de son départ pour l’effusion Melchizédek, Micaël prit de nouveau congé de la sphère de son quartier général. Trois jours après ce congé inexpliqué, un nouveau membre inconnu apparut dans le corps de réserve des Fils Lanonandeks primaires de Nébadon. Ce nouveau Fils apparut accompagné d’un tertiaphin solitaire titulaire d’une procuration régulière des Anciens des Jours d’Uversa, confirmée par Emmanuel de Salvington, et ordonnant que ce nouveau Fils fût affecté au système 11 de la constellation 37 comme Souverain Systémique. 119:2.5 Pendant plus de dix-sept ans du temps universel, ce dirigeant temporaire étrange et inconnu administra les affaires et jugea sagement les différends de ce système local troublé et démoralisé. Nul Souverain Systémique ne fut jamais plus ardemment aimé ni aussi généralement honoré et respecté. Le nouveau dirigeant mit de l’ordre avec justice et miséricorde dans ce système turbulent, tout en apportant assidument son ministère à tous ses sujets. 119:2.6 Vint alors le jour mémorable où arriva le nouveau Souverain Systémique attitré, désigné par les autorités de l’univers. 119:2.7 Alors, ce chef temporaire du système rebelle prit congé de la planète de son bref séjour administratif. Trois jours après, Micaël réapparaissait sur Salvington et reprenait la direction de l’univers de Nébadon. 119:3.1 Le Conseil suprême de Salvington venait d’achever l’étude d’un appel des Porteurs de Vie de la planète 217 dans le système 87 de la constellation 61, demandant que l’on envoie à leur aide un Fils Matériel. Or cette planète était située dans un système de mondes habités où un autre Souverain Systémique s’était égaré, la deuxième rébellion de cet ordre survenue jusque-là dans tout Nébadon. 119:3.2 Micaël remit la direction de l’univers entre les mains d’Emmanuel. Il prit congé de l’Esprit-Mère de l’Univers et disparut de l’aire de départ de Salvington exactement comme il l’avait fait en deux occasions antérieures. 119:3.3 Comme on pouvait s’y attendre, un étrange Fils Matériel apparut trois jours après, sur le monde-siège du système 87 dans la constellation 61. Le Souverain Systémique en exercice nomma immédiatement ce nouveau et mystérieux Fils Matériel comme faisant fonction de Prince Planétaire du monde 217. 119:3.4 C’est ainsi que ce Fils Matériel unique commença sa carrière difficile sur un monde en quarantaine, sur une planète en sécession et en rébellion. Il travailla seul pendant une génération entière du temps planétaire. Ce Fils Matériel du service de secours amena au repentir et fit revenir dans la bonne voie le Prince Planétaire défaillant et tout son état-major. Au moment approprié, un Fils et une Fille Matériels arrivèrent sur ce monde rajeuni et racheté. Quand ils furent dument installés comme chefs planétaires visibles, le Prince Planétaire de transition prit officiellement congé. Trois jours plus tard, Micaël réapparaissait à sa place accoutumée sur Salvington. 119:4.1 Ce fut à la fin d’un des périodiques appels nominaux millénaires d’Uversa que Micaël s’occupa de remettre le gouvernement de Nébadon entre les mains d’Emmanuel et de Gabriel. Nous nous préparâmes tous à assister à la disparition de Micaël pour sa quatrième mission d’effusion, et il ne nous fit pas attendre longtemps, car il ne tarda pas à se rendre à l’aire de départ de Salvington où nous le perdîmes de vue. 119:4.2 Le troisième jour après cette disparition en vue d’une effusion, nous remarquâmes, dans les télédiffusions universelles destinées à Uversa, cette nouvelle significative émanant du quartier général séraphique de Nébadon : « Nous rendons compte de l’arrivée imprévue d’un séraphin inconnu accompagné d’un supernaphin solitaire et de Gabriel de Salvington. 119:4.3 Pour cette effusion séraphique, Micaël fut absent de Salvington pendant une période de plus de quarante années du temps standard de l’univers. Durant cet intervalle, il fut attaché comme conseiller d’enseignement séraphique, une sorte de poste de secrétaire particulier, à vingt-six maitres instructeurs successifs, et travailla sur vingt-deux mondes différents. 119:5.1 Il y a un peu plus de trois-cent-millions d’années à la manière dont on compte le temps sur Urantia, nous fûmes témoins d’un nouveau transfert d’autorité sur l’univers à Emmanuel, et nous observâmes les préparatifs de départ de Micaël. Cette occasion fut différente des précédentes, en ce sens que Micaël annonça que sa destination était Uversa, siège du superunivers d’Orvonton. 119:5.2 Si vous visitiez Uversa aujourd’hui, vous y entendriez raconter l’histoire du temps où Éventod y séjourna, car c’est sous ce nom que fut connu, sur Uversa, ce pèlerin spécial et inconnu du temps et de l’espace. Cet ascendeur mortel, ou du moins une splendide personnalité exactement semblable au stade d’esprit des ascendeurs mortels, vécut et travailla sur Uversa pendant onze années du temps standard d’Orvonton. Cet être reçut les affectations et accomplit les tâches d’un être mortel spirituel, en commun avec ses semblables des divers univers locaux d’Orvonton. 119:5.3 Micaël apparut sur Uversa comme un mortel spirituel pleinement développé et parfaitement entrainé ; il continua sa carrière comme tel jusqu’au moment où un groupe d’ascendeurs mortels progressa jusqu’à Havona. Il eut alors un entretien avec les Anciens des Jours et prit aussitôt congé d’Uversa. Peu après, il apparut à sa place accoutumée sur Salvington. 119:6.1 Maintenant que tout Salvington était habitué aux préliminaires d’une effusion imminente, Micaël convoqua les hôtes de sa planète-siège et, pour la première fois, exposa le reste du plan d’incarnation ; il annonça qu’il devrait bientôt quitter Salvington en vue d’assumer la carrière d’un mortel morontiel auprès de la cour des Très Hauts Pères sur la planète-siège de la cinquième constellation. Ensuite, nous entendîmes, pour la première fois, l’annonce que sa septième et dernière effusion aurait lieu dans la similitude de la chair mortelle sur un monde évolutionnaire. 119:6.3 Micaël apparut au siège de la cinquième constellation comme un mortel morontiel de statut ascendant dans la plénitude de ses moyens. 119:6.4 Quand Micaël revint de cette effusion morontielle, il fut évident pour nous tous que notre Créateur était devenu l’un de nos semblables, que le Souverain de l’Univers était aussi l’ami et l’aide compatissant des formes d’intelligences créées, même les plus humbles, de ses royaumes. 119:7.2 L’annonce publique que Micaël avait choisi Urantia pour théâtre de son effusion finale fut faite peu après la nouvelle de la défaillance d’Adam et d’Ève. 119:7.3 Jusqu’au moment de l’évènement lui-même, nous n’avions jamais su que Micaël apparaitrait sur terre comme un bébé impuissant du royaume, mais nous avions pensé qu’il emploierait cette méthode. Auparavant, il était toujours apparu comme un individu pleinement développé du groupe de personnalités choisi pour l’effusion. Quand la télédiffusion de Salvington annonça que le petit enfant de Bethléem était né sur Urantia, cette nouvelle fit sensation. 119:7.5 Joshua ben Joseph, le bébé juif, fut conçu et naquit dans le monde exactement comme tous les autres enfants avant lui et après lui, sauf que cet enfant particulier était l’incarnation de Micaël de Nébadon, un divin Fils du Paradis et le créateur de tout cet univers local de choses et d’êtres. 119:8.1 Après l’effusion finale et réussie de Micaël sur Urantia, non seulement il fut accepté par les Anciens des Jours comme dirigeant souverain de Nébadon, mais il fut aussi reconnu par le Père Universel comme directeur confirmé de l’univers local qu’il avait créé. Lors de son retour sur Salvington, ce Micaël, Fils de l’Homme et Fils de Dieu, fut proclamé dirigeant permanent de Nébadon. Fascicule 120. L’effusion de Micaël sur Urantia 120:0.6 Après avoir déterminé le moment de son effusion finale, Micaël se présenta devant Emmanuel, son frère ainé et conseiller paradisiaque. Juste avant que Micaël ne parte s’incarner sur Urantia, Emmanuel entreprit de transmettre les recommandations d’usage en cas d’effusion, qui allaient servir de directives à Micaël pour son incarnation quand il grandirait bientôt sur Urantia. 120:0.9 Je suis autorisé à donner les extraits suivants des recommandations faites avant l’effusion par Emmanuel au chef de l’univers local. 120:1.1 « Mon frère Créateur, je suis sur le point d’assister à ta septième et dernière effusion universelle. 120:1.7 « Tant que tu seras absent pour cette effusion finale et extraordinaire, je m’engage (avec la coopération de Gabriel) à administrer fidèlement ton univers. En te mandatant pour entreprendre ce ministère de révélation divine et subir cette expérience de compréhension humaine rendue parfaite, j’agis au nom de mon Père et ton Père, et je t’offre les conseils suivants qui devraient te guider pour vivre ta vie terrestre à mesure que tu prendras progressivement conscience de la mission divine attachée à ton séjour prolongé dans la chair. » 120:2.1 « Tu grandiras sur Urantia comme un enfant du royaume, tu y compléteras ton éducation humaine – en restant constamment soumis à la volonté de ton Père du Paradis. 120:2.2 « En dehors de ta mission terrestre et de ta révélation à l’univers, je te conseille, dès lors que tu auras de façon suffisante personnellement conscience de ton identité divine, de prendre sur toi la tâche additionnelle de mettre fin techniquement à la rébellion de Lucifer dans le système de Satania. 120:2.5 « En ce qui concerne la planète de ton effusion et la génération immédiate des hommes qui y vivront, je te conseille d’assumer largement le rôle d’un éducateur. Et alors, selon ta sagesse de mortel, apporte tes soins au bien-être physique et au confort matériel de tes frères incarnés. 120:2.8 « La grande mission que tu dois réaliser et expérimenter dans l’incarnation mortelle est contenue dans ta décision de vivre une vie consacrée de tout cœur à faire la volonté de ton Père du Paradis, et ainsi de révéler Dieu, ton Père. En même temps, et d’une manière nouvelle et supérieure, tu interprèteras notre Père pour les êtres supramortels de tout Nébadon. 120:2.9 « Je te recommande de garder constamment présent à l’esprit que, si, en fait, tu es destiné à devenir un homme ordinaire du royaume, en potentiel, tu demeureras un Fils Créateur du Père du Paradis. Bien que tu ailles vivre et agir comme un Fils de l’Homme, pendant toute cette incarnation, les attributs créatifs de ta divinité personnelle te suivront de Salvington à Urantia. 120:3.13 Alors, en présence de tout Salvington assemblé, Micaël se retira aussitôt de parmi nous. Fascicule 122. Naissance et petite enfance de Jésus 122:1.1 Joseph, le père humain de Jésus (Joshua ben Joseph), était un Hébreu d’entre les Hébreux : il avait néanmoins beaucoup de qualités héréditaires raciales non juives. David et Salomon n’étaient pas des ancêtres en ligne directe de Joseph. Joseph était lui-même charpentier. 122:1.2 Marie, la mère terrestre de Jésus, descendait en ligne directe d’une longue lignée d’aïeux exceptionnels comprenant beaucoup de femmes parmi les plus remarquables de l’histoire raciale d’Urantia. 122:2.1 L’œuvre réalisée par Jésus au cours de sa vie sur Urantia fut, en fait, commencée par Jean le Baptiste. Le père de Jean, Zacharie, appartenait à la prêtrise juive. 122:2.2 Ce fut dans les derniers jours du mois de juin de l’an 8 av. J.-C. que Gabriel apparut à Élisabeth, un jour à midi. Gabriel dit : 122:2.3 « Tandis qu’à Jérusalem, ton mari Zacharie officie devant l’autel, moi, Gabriel, je viens t’annoncer que bientôt tu enfanteras un fils qui sera le précurseur de ce divin éducateur, tu appelleras ton fils Jean. Il grandira consacré au Seigneur ton Dieu et, quand il sera dans la force de l’âge, il réjouira ton cœur parce qu’il tournera de nombreuses âmes vers Dieu et annoncera aussi la venue du guérisseur de l’âme de ton peuple et du libérateur spirituel de toute l’humanité. Ta parente Marie sera la mère de cet enfant de la promesse, et je lui apparaitrai à elle aussi. » 122:2.5 Durant cinq mois, Élisabeth garda son secret même vis-à-vis de son mari. Quand elle lui révéla la visitation de Gabriel, Zacharie accueillit son récit avec scepticisme. Ce ne fut pas avant environ la sixième semaine précédant la naissance de Jean que Zacharie, à la suite d’un rêve impressionnant, acquit l’entière conviction qu’Élisabeth allait devenir la mère d’un fils de la destinée. 122:2.6 Ce fut vers la mi-novembre de l'an huit av. J.-C. que Gabriel apparut à Marie tandis qu’elle travaillait dans sa maison de Nazareth. Plus tard, quand Marie ne douta plus qu’elle allait devenir mère, elle persuada Joseph de la laisser aller à la ville de Juda pour rendre visite à Élisabeth. 122:2.7 Jean naquit dans la ville de Juda, le 25 mars de l’an 7 av. J.-C. 122:3.1 Un soir, vers le coucher du soleil, Gabriel apparut à Marie ; après qu’elle se fut remise de son étonnement, il lui dit : « Je viens sur l’ordre de celui qui est mon Maitre et que tu devras aimer et nourrir. À toi, Marie, j’apporte de bonnes nouvelles, car je t’annonce que ta conception est ordonnée par le ciel et qu’en temps voulu, tu deviendras mère d’un fils ; tu l’appelleras Joshua ; il inaugurera le royaume des cieux sur la terre et parmi les hommes. Ne parle pas de tout ceci, sauf à Joseph et à Élisabeth, ta parente à laquelle je suis également apparu et qui, elle aussi, va bientôt donner naissance à un fils dont le nom sera Jean. Celui-là préparera la voie pour le message de délivrance que ton fils proclamera aux hommes avec une grande puissance et une profonde conviction. Ne doute pas de ma parole, Marie, car ce foyer a été choisi comme habitat terrestre de l’enfant de la destinée. Ma bénédiction est sur toi, le pouvoir des Très Hauts te donnera de la force et le Seigneur de toute la terre te couvrira de son ombre. » 122:3.2 Pendant plusieurs semaines, Marie médita secrètement dans son cœur cette visitation. Quand elle fut certaine qu’elle attendait un enfant, elle osa enfin révéler à son mari ces évènements sortant de l’ordinaire. Lorsque Joseph apprit tout cela, il fut très troublé et ne put dormir pendant bien des nuits. D’abord Joseph eut des doutes sur la visitation de Gabriel. Ensuite, quand il fut à peu près persuadé que Marie avait réellement entendu la voix et vu la forme du divin messager, il se tortura l’esprit, se demandant comment de telles choses pouvaient arriver. 122:4.1 Joseph n’accepta l’idée que Marie allait devenir la mère d’un enfant extraordinaire qu’après avoir fait l’expérience d’un rêve très impressionnant. Dans ce rêve, un brillant messager céleste lui apparut et lui dit entre autres choses : « Joseph, je t’apparais sur l’ordre de Celui qui règne maintenant dans les cieux ; j’ai reçu mandat de t’informer en ce qui concerne le fils que Marie va enfanter et qui deviendra une grande lumière dans ce monde. En lui sera la vie, et sa vie deviendra la lumière de l’humanité. Il viendra d’abord aux gens de son propre peuple, mais à peine le recevront-ils ; mais, à tous ceux qui le recevront, il révélera qu’ils sont les enfants de Dieu. » Après cette expérience, Joseph ne douta plus jamais totalement de l’histoire de Marie concernant la visitation de Gabriel et la promesse que l’enfant à naitre serait un messager divin pour le monde. 122:4.3 Joseph n’était pas de la lignée du roi David. Il est bien vrai que Joseph est allé à Bethléem, la cité de David, afin de se faire inscrire pour le recensement romain, mais c’était parce que, six générations auparavant, son aïeul paternel orphelin avait été adopté par un certain Zadoc, qui descendait directement de David. 122:5.1 Joseph était un homme aux manières douces, extrêmement consciencieux et, en toute chose, fidèle aux conventions et pratiques religieuses de son peuple. Il parlait peu, mais pensait beaucoup. 122:5.2 Le caractère de Marie était tout l’opposé de celui de son mari. Généralement gaie, elle était très rarement abattue et possédait un naturel toujours rayonnant. Marie se laissait aller à l’expression libre et fréquente de ses sentiments émotionnels. 122:5.5 Les deux familles de Joseph et Marie étaient très instruites pour leur temps. L’éducation de Joseph et de Marie dépassait de beaucoup la moyenne pour leur époque et leur situation sociale. 122:5.9 Joseph et Marie se marièrent, selon la coutume juive, lorsque Joseph eut vingt-et-un ans. Peu après, ils s’installèrent dans leur nouvelle maison de Nazareth qui avait été construite par Joseph. 122:5.10 Joseph inclinait plus vers le concept spirituel du Messie attendu, mais Marie et sa famille tenaient à l’idée du Messie en tant que libérateur temporel et dirigeant politique. 122:7.1 Au mois de mars de l’an 8 av. J.-C., César Auguste décréta que tous les habitants de l’empire romain devaient être dénombrés. Et cela, conjointement aux sérieuses difficultés intérieures d’Hérode, roi de Judée, et au fait que les Juifs avaient toujours été très hostiles à toute tentative de « dénombrement de la population », avait contribué à retarder d’un an ce recensement dans le royaume juif. 122:7.2 Il n’était pas nécessaire que Marie aille à Bethléem pour l’enregistrement – Joseph étant autorisé à inscrire sa famille – mais Marie insista pour l’accompagner. 122:7.4 Et c’est ainsi que ce couple juif quitta son humble logis dans cette matinée du 18 aout de l’an 7 av. J.-C. en route pour Bethléem. 122:7.6 (Le) 20 aout, ils atteignirent Jérusalem avant midi. Ils visitèrent le temple et poursuivirent leur chemin pour arriver à Bethléem au milieu de l’après-midi. 122:7.7 L’auberge était bondée ; on l’informa que les étables pour caravanes, taillées dans le flanc du rocher et situées juste au-dessous de l’auberge, avaient été vidées de leurs animaux et nettoyées pour recevoir des clients. Ils s’estimèrent très heureux d’avoir trouvé un logement aussi confortable. 122:8.1 À midi le 21 aout de l’an 7 av. J.-C., Marie accoucha d’un enfant mâle. Jésus de Nazareth était né dans le monde ; il fut couché dans une crèche voisine. 122:8.3 L’après-midi, ils emménagèrent à l’auberge où ils vécurent près de trois semaines, jusqu’à ce qu’ils eussent trouvé à se loger chez un parent éloigné de Joseph. 122:8.4 La semaine suivante, Joseph alla à Jérusalem pour conférer avec Zacharie. Zacharie et Élisabeth avaient tous deux acquis la conviction sincère que Jésus devait réellement devenir le libérateur des Juifs, le Messie, et que leur fils Jean deviendrait le chef de ses assistants, le bras droit de sa destinée. Puisque Marie partageait les mêmes idées, il ne fut pas difficile de persuader Joseph de rester à Bethléem, la cité de David, afin qu’en grandissant, Jésus puisse devenir le successeur de David sur le trône de tout Israël. En conséquence, ils restèrent plus d’un an à Bethléem, Joseph faisant pendant ce temps quelques travaux de charpentier. 122:8.5 Aucun berger ni aucune créature mortelle ne vint rendre hommage à l’enfant de Bethléem avant le jour où certains prêtres arrivant d’Ur furent envoyés de Jérusalem par Zacharie. 122:8.6 Ces prêtres de Mésopotamie avaient été informés, quelque temps auparavant, par un étrange éducateur religieux de leur pays, qu’il avait eu un songe dans lequel il avait été avisé de l’apparition prochaine de la « lumière de vie » sur la terre, sous la forme d’un nouveau-né, et parmi les Juifs. C’est là que se rendirent ces trois éducateurs cherchant cette « lumière de vie ». Après plusieurs semaines de vaines recherches à Jérusalem, ils allaient repartir pour Ur quand Zacharie les rencontra et leur révéla sa croyance que Jésus était l’objet de leur quête ; il les envoya à Bethléem où ils trouvèrent le bébé et laissèrent leurs présents à Marie. 122:9.1 Moïse avait enseigné aux Juifs que chaque fils premier-né appartenait au Seigneur, mais que ces enfants-là, au lieu d’être sacrifiés comme c’était la coutume parmi les nations païennes, pouvaient avoir la vie sauve si leurs parents voulaient les racheter en payant cinq sicles à n’importe quel prêtre autorisé. En conséquence, Joseph et Marie se rendirent en personne au temple, à Jérusalem, pour présenter Jésus aux prêtres, effectuer son rachat. 122:9.2 Deux personnages de caractère remarquable se promenaient constamment dans les cours du temple, Siméon, un chanteur, et Anne, une poétesse. Les deux se tenaient fréquemment compagnie et étaient des intimes du prêtre Zacharie, qui leur avait confié le secret de Jean et de Jésus. Siméon et Anne désiraient tous deux ardemment la venue du Messie, et leur confiance en Zacharie les conduisit à croire que Jésus était le libérateur attendu par le peuple juif. 122:9.3 Zacharie avait convenu d’avance avec Siméon et Anne qu’il lèverait la main en salut, au passage de la procession des premiers-nés, pour leur indiquer lequel était Jésus. 122:9.4 Pour cette occasion, Anne avait écrit un poème que Siméon se mit à chanter. Voici leur hymne : 122:9.5 Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël, 122:9.6 Car il nous a visités, et il a racheté son peuple ; 122:9.15 Oui, et toi, enfant de la promesse, tu seras appelé le prophète du Très Haut ; 122:9.16 Car tu iras devant la face du Seigneur pour établir son royaume, 122:9.17 Pour donner connaissance du salut à son peuple 122:9.18 Dans la rémission de ses péchés. 122:9.19 Réjouissez-vous dans la tendre miséricorde de notre Dieu, 122:9.20 Parce que la source de lumière d’en haut nous a maintenant visités 122:9.21 Pour éclairer ceux qui se tiennent dans les ténèbres et l’ombre de la mort, 122:9.22 Pour guider nos pas dans les chemins de la paix. 122:9.23 Et maintenant laisse ton serviteur partir en paix, Ô Seigneur, selon ta parole, 122:9.24 Car mes yeux ont vu ton salut 122:9.25 Que tu as préparé devant la face de tous les peuples, 122:9.26 Une lumière pour éclairer même les Gentils 122:9.27 Et la gloire de ton peuple Israël. 122:10.1 Les informateurs d’Hérode n’étaient pas inactifs. Quand ils lui rendirent compte de la visite des prêtres d’Ur à Bethléem, Hérode convoqua ces Chaldéens devant lui. Il s’informa soigneusement auprès de ces sages sur le nouveau « roi des Juifs », mais ils ne lui donnèrent guère satisfaction, expliquant que le bébé était né d’une femme qui était venue avec son mari à Bethléem pour le recensement. Hérode n’était pas satisfait de cette réponse, il les renvoya avec une bourse et leur ordonna de trouver l’enfant, afin que lui aussi aille l’adorer. Les sages ne revenant pas, Hérode devint méfiant. Tandis qu’il retournait ces choses dans sa tête, ses informateurs revinrent et lui firent un rapport complet sur les récents incidents survenus au temple. Ils avaient omis de suivre Joseph et Marie. Hérode se mit fort en colère contre ses agents incapables de lui dire où le couple avait emmené l’enfant. Il envoya alors des enquêteurs chargés de dépister Joseph et Marie. 122:10.3 Lorsqu’après plus d’un an de recherches, les espions d’Hérode n’eurent pas retrouvé Jésus, Hérode prépara un décret ordonnant la fouille systématique de toutes les maisons de Bethléem et la mise à mort de tous les enfants mâles âgés de moins de deux ans. C’est ainsi que seize bébés mâles périrent en un jour à Bethléem de Judée. 122:10.4 Mais, même parmi les attachés à la cour d’Hérode, il y avait des gens qui croyaient à la venue du Messie, et l’un de ceux-ci, apprenant l’ordre de massacrer les enfants mâles de Bethléem, se mit en rapport avec Zacharie, qui, à son tour, envoya un messager à Joseph et, la nuit avant le massacre, Joseph et Marie quittèrent Bethléem avec l’enfant pour se rendre à Alexandrie en Égypte. Ils allèrent à Alexandrie avec les fonds procurés par Zacharie et, là, Joseph reprit son métier, tandis que Marie et Jésus logeaient chez des parents aisés de la famille de Joseph. Ils séjournèrent à Alexandrie pendant deux années entières et ne retournèrent à Bethléem qu’après la mort d’Hérode. Fascicule 123. La prime enfance de Jésus 123:0.3 Durant les deux années de leur séjour à Alexandrie, Jésus jouit d’une bonne santé et continua à grandir normalement. À part un petit nombre d’amis et de parents, personne ne fut informé que Jésus était un « enfant de la promesse ». L’un des parents de Joseph le révéla à quelques amis de Memphis. Avec un petit groupe de croyants d’Alexandrie, ils s’assemblèrent dans la somptueuse demeure du parent-bienfaiteur de Joseph, peu de temps avant le retour en Palestine. À cette occasion, les amis assemblés firent don à Jésus d’un exemplaire complet de la traduction en grec des Écritures hébraïques. 123:0.4 Joseph et Marie quittèrent Alexandrie sur un bateau, à la fin d’aout de l’an 4 av. J.-C. Ils se rendirent directement à Bethléem, où ils passèrent tout le mois de septembre, tenant conseil avec leurs amis et parents pour savoir s’ils devaient rester là ou retourner à Nazareth. 123:0.6 Au premier octobre, Joseph avait convaincu Marie et tous leurs amis qu’il était préférable pour eux de retourner à Nazareth. 123:1.2 Jésus avait environ trois ans et deux mois au moment de leur retour à Nazareth. 123:1.5 L’évènement suivant le plus important de la famille de Nazareth fut la naissance d’un deuxième enfant, Jacques, au petit matin du 2 avril de l’an 3 av. J.-C. 123:1.6 Ce fut vers le milieu de l’été de cette même année que Joseph bâtit un petit atelier près de la fontaine du village et du caravansérail. Après cela, il fit très peu de travaux de charpentier à la journée. Il avait comme associés deux de ses frères et plusieurs autres ouvriers qu’il envoyait travailler au dehors, tandis que lui-même restait à l’atelier à fabriquer des charrues, des jougs et d’autres objets en bois. 123:2.1 Un peu plus d’un an après le retour à Nazareth, l’enfant Jésus arriva à l’âge de sa première décision morale personnelle et sincère, sur quoi un Ajusteur de Pensée vint habiter en lui. 123:2.3 Un peu plus d’un mois avant son cinquième anniversaire, Jésus fut très heureux de la venue au monde de sa sœur Miriam. Depuis l’âge de cinq ans jusqu’à l’âge de dix ans, Jésus fut un point d’interrogation continuel. Joseph et Marie ne pouvaient pas toujours répondre à ses questions, mais ils ne manquaient jamais de les discuter à fond. 123:2.4 C’est de tout cœur que l’enfant Jésus participait à toutes ces expériences naturelles et normales du foyer. Il appréciait beaucoup son petit frère et sa petite sœur, et apporta une aide précieuse à Marie en prenant soin d’eux. 123:3.1 Déjà, avec l’aide de sa mère, Jésus parlait couramment le dialecte galiléen de la langue araméenne, et maintenant son père commença à lui enseigner le grec. Le manuel pour l’étude de la langue grecque était l’exemplaire des Écritures hébraïques qui leur avait été offert à leur départ d’Égypte. 123:3.4 Avant que Jésus eût six ans, au début de l’été de l’an 1 av. J.-C., Zacharie, Élisabeth et leur fils Jean vinrent rendre visite à la famille de Nazareth. Jésus et Jean eurent du bon temps pendant cette visite. 123:3.6 Durant cette année, Joseph et Marie eurent des difficultés avec Jésus au sujet de ses prières. Il insistait pour parler à son Père céleste comme il aurait parlé à Joseph, son père terrestre. 123:3.7 En juin de cette année, Joseph céda l’atelier de Nazareth à ses frères et commença officiellement son métier d’entrepreneur. Avant la fin de l’année, le revenu de la famille avait plus que triplé. 123:3.8 Comme Jacques devenait assez grand pour aider sa mère dans les soins du ménage et s’occuper des enfants plus jeunes, Jésus fit de fréquents déplacements avec son père dans les villes et villages voisins. Jésus était un observateur pénétrant et acquit beaucoup de connaissances pratiques au cours de ces randonnées hors de chez lui. 123:3.10 Quand sa mère n’avait pas besoin de son aide à la maison, Jésus occupait une grande partie de ses loisirs à l’étude des plantes et des fleurs, durant le jour, et à celle des étoiles, le soir. 123:4.9 Joseph, le quatrième enfant de la famille de Nazareth, naquit le mercredi matin 16 mars de l’an 1. 123:5.1 Jésus avait maintenant sept ans, l’âge auquel les enfants juifs sont censés commencer officiellement leur éducation dans les écoles de la synagogue. En conséquence, il débuta en aout de cette année-là dans sa vie mouvementée d’écolier à Nazareth. Déjà, le garçon lisait, écrivait et parlait couramment deux langues, l’araméen et le grec. Il lui fallait maintenant se familiariser avec la tâche d’apprendre à lire, écrire et parler la langue hébraïque. 123:5.2 Pendant trois ans – jusqu’à ce qu’il eût dix ans – il fréquenta l’école primaire de la synagogue de Nazareth. Durant ces trois années, il étudia à l’école supérieure et mémorisa, par la méthode de répétition à haute voix, les enseignements les plus profonds de la loi sacrée. 123:5.6 En plus de son éducation officielle, Jésus commença à prendre contact avec la nature humaine des quatre parties du monde, du fait que des hommes de nombreux pays allaient et venaient dans l’atelier de réparation de son père. Parlant couramment le grec, il n’avait guère de difficulté à converser avec la majorité des voyageurs et conducteurs de caravanes. 123:5.15 C’est vers cette époque que Jésus et son petit voisin Jacob devinrent de grands amis du potier Nathan. Nathan avait beaucoup d’affection pour les deux garçons et leur donnait souvent de la terre glaise pour jouer. Sa huitième année (an 2) 123:6.1 Ce fut une intéressante année d’école. Jésus faisait si bien son travail qu’il était dispensé de présence une semaine par mois. Il passait généralement cette semaine soit avec son oncle pêcheur sur les bords de la mer de Galilée, soit à la ferme d’un autre de ses oncles. 123:6.5 Cette année-là, Jésus fit des arrangements pour échanger des produits laitiers contre des leçons de harpe. Il avait un gout exceptionnel pour tout ce qui était musical. Quand il eut onze ans, il était un harpiste habile. 123:6.7 Son troisième frère Simon naquit le vendredi soir 14 avril de cette année, l’an 2. Fascicule 124. La dernière partie de l’enfance de Jésus La neuvième année de Jésus (an 3) 124:1.3 Le plus grave incident survenu jusque-là, à l’école, se produisit tard dans l’hiver lorsque Jésus osa défier le chazan, qui enseignait que les images, peintures et dessins étaient tous de nature idolâtre. 124:1.4 Il se produisit de nouveaux remous à l’école quand l’un des élèves découvrit Jésus en train de dessiner, un portrait du professeur sur le plancher de la classe. Le portrait était là, clair comme le jour, et plusieurs parmi les anciens l’avaient aperçu avant que le comité n’allât trouver Joseph afin d’exiger une intervention pour ramener son fils ainé dans le respect de la loi. Jésus écouta pendant un moment la condamnation de ses efforts artistiques. Il s’irrita de voir blâmer son père pour ses prétendus méfaits ; il s’avança donc intrépidement jusqu’à ses accusateurs. Il défendit courageusement son point de vue et, avec une maitrise de soi consommée, il annonça qu’il se conformerait à la décision de son père. Sur quoi le comité des anciens partit en silence. 124:1.5 En conséquence, Jésus ne dessina ni ne modela plus jamais une forme quelconque tant qu’il vécut chez son père. 124:1.7 Marthe, la deuxième sœur de Jésus, naquit la nuit du jeudi 13 septembre. 124:1.13 Avant d’avoir dix ans, il était devenu le chef d’un groupe de sept garçons qui s’étaient réunis en une société pour acquérir les talents de l’âge mûr – physiques, intellectuels et religieux. Jésus réussit à introduire, parmi ces garçons, beaucoup de nouveaux jeux et diverses méthodes améliorées de récréation physique. La dixième année (an 4) 124:2.1 Ce fut le 5 juillet, premier sabbat du mois, tandis que Jésus se promenait dans la campagne avec son père, qu’il exprima des sentiments et des idées dénotant qu’il commençait à prendre conscience de la nature extraordinaire de la mission de sa vie. Joseph écouta attentivement les importantes paroles de son fils, mais fit peu de commentaires et ne donna spontanément aucun renseignement. 124:2.7 À la fin de cette année-là, il fit, avec son oncle, une expérience de deux mois de pêche sur la mer de Galilée, et réussit très bien. Avant d’atteindre l’âge d’homme, il était devenu un pêcheur très expérimenté. La onzième année (an 5) 124:3.4 Jude naquit le mercredi soir 24 juin de l’an 5, et la naissance de ce septième enfant s’accompagna de complications. Marie fut si malade pendant plusieurs semaines que Joseph resta à la maison. Jésus était fort occupé à faire des commissions pour son père et à remplir toutes sortes de devoirs occasionnés par la sérieuse maladie de sa mère. La douzième année (an 6) 124:4.2 Durant toute cette année, il passa par de nombreuses périodes d’incertitude, sinon de véritable doute, concernant la nature de sa mission. Son mental humain se développait naturellement, mais n’avait pas encore saisi pleinement la réalité de sa double nature. 124:4.8 Avec le temps, Jésus contribua grandement à modifier leurs pratiques religieuses telles que prières familiales et autres coutumes. Il était possible de faire beaucoup de ces choses à Nazareth, parce que la synagogue était sous l’influence d’une école libérale de rabbins. Sa treizième année (an 7) 124:5.1 En cette année, le garçon de Nazareth passa de l’enfance à l’adolescence. Sa voix commença à muer et d’autres traits de son mental et de son corps témoignèrent d’une transformation annonciatrice de la virilité. 124:5.2 Son petit frère Amos naquit dans la nuit du dimanche 9 janvier an 7. Jude n’avait pas encore deux ans, et sa petite sœur Ruth n’était pas encore née. 124:5.3 C’est vers le milieu de février que Jésus acquit humainement la certitude qu’il était destiné à remplir sur terre une mission pour éclairer l’humanité et lui révéler Dieu. 124:5.4 Le premier jour de la semaine du 20 mars an 7, Jésus fut reçu à ses examens dans l’école locale rattachée à la synagogue de Nazareth. 124:6.1 Ayant maintenant atteint le seuil de la jeune virilité et reçu officiellement ses diplômes des écoles de la synagogue, Jésus était qualifié pour se rendre à Jérusalem avec ses parents et participer avec eux à la célébration de sa première Pâque. Un groupe considérable se prépara à quitter Nazareth pour Jérusalem. 124:6.8 Pendant le quatrième et dernier jour du voyage, la route ne fut qu’une procession ininterrompue de pèlerins. Ils commencèrent alors à escalader la colline conduisant à Jérusalem. Environ à mi-distance de Jérusalem, Jésus vit, pour la première fois, le mont des Oliviers. Joseph lui fit remarquer que la Ville Sainte était située juste derrière cette crête, et le cœur du garçon battit vite dans la joyeuse attente de voir bientôt la ville et la maison de son Père céleste. 124:6.9 Sur les pentes orientales d’Olivet, ils s’arrêtèrent pour se reposer en bordure d’un petit village appelé Béthanie. Les villageois hospitaliers se portèrent au-devant des pèlerins pour offrir leurs services, et il advint que Joseph et sa famille s’étaient arrêtés près de la maison d’un certain Simon qui avait trois enfants à peu près du même âge que Jésus – Marie, Marthe et Lazare. Ceux-ci invitèrent la famille de Nazareth à se reposer chez eux, et une amitié pour toute la vie naquit entre les deux familles. 124:6.14 Jésus fut profondément impressionné par le temple et les services et autres activités associées. Il posa cependant à son père plusieurs questions embarrassantes sur les raisons pour lesquelles le Père céleste exigeait le massacre de tant d’animaux innocents et sans défense. D’après l’expression du visage du garçon, son père sentait bien que ses réponses et ses tentatives d’explications n’étaient pas satisfaisantes pour la profondeur de pensée et l’acuité de raisonnement de son fils. 124:6.15 La veille du sabbat de la Pâque, un torrent d’illumination spirituelle traversa le mental mortel de Jésus et fit déborder son cœur de pitié affectueuse pour ces foules spirituellement aveugles et moralement ignorantes assemblées en vue de commémorer l’ancienne Pâque. Ce fut l’un des jours les plus extraordinaires de l’incarnation du Fils de Dieu. Durant cette nuit, pour la première fois dans sa carrière terrestre, un messager spécial de Salvington commissionné par Emmanuel, lui apparut et dit : « L’heure est venue. Il est temps que tu commences à t’occuper des affaires de ton Père. » Fascicule 125. Jésus à Jérusalem 125:0.4 En compagnie de ses parents, Jésus traversa les enceintes du temple pour aller rejoindre le groupe des nouveaux fils de la loi qui étaient sur le point d’être consacrés citoyens d’Israël. 125:1.1 Sur tous les parvis du temple que Jésus parcourut, il fut choqué et écœuré par l’esprit d’irrévérence qu’il y remarqua. Il estimait que la conduite des foules au temple était incompatible avec leur présence dans « la maison de son Père ». Mais il reçut le plus grand choc de sa jeune vie quand son père l’accompagna dans la cour des Gentils où le bruyant jargon, les éclats de voix et les jurons se mêlaient confusément aux bêlements de moutons et aux babillages bruyants trahissant la présence des changeurs, des marchands d’animaux propitiatoires et des vendeurs de diverses autres marchandises. 125:1.3 Jésus admira l’atmosphère et le service du temple, mais fut choqué par la laideur spirituelle qui transparaissait sur les visages de tant d’adorateurs insouciants. 125:2.1 Cinq familles de Nazareth furent invitées par la famille de Simon de Béthanie pour la célébration de la Pâque. 125:2.2 Jésus étant un nouveau fils de l’alliance, on lui demanda de raconter les origines de la Pâque, ce qu’il fit très bien. 125:2.5 Le surlendemain matin, le jeune Lazare prit Jésus en charge, et ils commencèrent à explorer systématiquement Jérusalem et ses environs. Avant la fin de la journée, Jésus découvrit les divers endroits autour du temple où des conférenciers enseignaient et répondaient aux questions. 125:2.7 Le mercredi de la semaine de la Pâque, Jésus fut autorisé à aller chez Lazare pour passer la nuit à Béthanie. Ce soir-là, Lazare, Marthe et Marie écoutèrent Jésus discuter des choses temporelles et éternelles, humaines et divines, et, depuis cette soirée, tous les trois l’aimèrent comme s’il eût été leur propre frère. 125:3.1 Le groupe de Nazareth avait convenu de se rassembler près du temple au milieu de la matinée du premier jour de la semaine après la fin de la fête pascale. C’est ce qu’ils firent, et ils partirent pour rentrer à Nazareth. Jésus s’était rendu au temple pour écouter les discussions, tandis que ses parents attendaient le rassemblement de leurs compagnons de voyage. 125:3.2 Les voyageurs de Nazareth ne remarquèrent pas l’absence de Jésus, parce que Marie supposait qu’il voyageait avec les hommes, tandis que Joseph pensait qu’il voyageait avec les femmes, étant donné qu’il était monté à Jérusalem avec les femmes, et qu’il conduisait l’âne de Marie. Ils ne découvrirent son absence qu’en arrivant à Jéricho et en se préparant à camper pour la nuit. Après être allés aux informations auprès des retardataires du groupe arrivant à Jéricho, et avoir appris qu’aucun d’eux n’avait vu leur fils, ils passèrent une nuit blanche. 125:4.1 À la fin des discussions de l’après-midi, auxquelles Jésus ne participa point, il se rendit à Béthanie où il arriva juste au moment où la famille de Simon se préparait à prendre son repas du soir. 125:4.2 Le lendemain, Jésus se leva de bonne heure pour se rendre au temple. Tôt dans la matinée, il était dans le temple avec l’idée bien arrêtée de prendre part aux discussions. Pendant ce temps, Joseph et Marie s’étaient, eux aussi, levés à l’aube avec l’intention de revenir sur leurs pas à Jérusalem. 125:4.3 À la deuxième conférence, Jésus s’était enhardi à poser des questions et participa aux discussions du temple d’une manière stupéfiante. 125:4.4 Lorsque cette deuxième journée au temple fut terminée, Jésus retourna encore une fois à Béthanie pour la nuit. 125:5.1 Au cours du troisième jour de Jésus au temple avec les scribes et les docteurs, de nombreux spectateurs, ayant entendu parler de ce jeune homme de Galilée, affluèrent pour jouir du spectacle d’un jeune garçon confondant les sages docteurs de la loi. 125:5.8 Pendant plus de quatre heures, l’adolescent de Nazareth assaillit les docteurs juifs de questions qui donnaient à réfléchir et sondaient les cœurs. Il fit peu de commentaires sur les remarques de ses ainés. Il transmettait son enseignement par les questions qu’il posait. 125:5.10 Après le repas du soir à Béthanie, il refusa encore une fois de se joindre à la joyeuse compagnie ; au lieu de cela, il alla au jardin où il s’attarda jusqu’à une heure avancée de la nuit. 125:6.1 Jésus était étrangement oublieux de ses parents terrestres. 125:6.2 De nouveau, il se rendit au temple. Au cours des discussions du matin, une grande partie du temps fut consacrée à la loi et aux prophètes, et les docteurs furent étonnés de constater que Jésus connaissait si bien les Écritures. 125:6.3 À la conférence de l’après-midi, ils avaient à peine commencé à répondre à ses questions concernant le but de la prière, quand le président pria le garçon de s’avancer, de s’assoir près de lui et de faire connaitre son propre point de vue concernant la prière et l’adoration. 125:6.4 La veille au soir, les parents de Jésus avaient entendu parler de l’étrange adolescent qui argumentait si habilement avec les commentateurs de la loi, mais il ne leur était pas venu à l’idée que ce garçon pouvait être leur fils. Comme ils erraient à travers les cours du temple, imaginez leur surprise et leur stupéfaction quand ils reconnurent la voix du garçon disparu et l’aperçurent assis parmi les docteurs du temple. 125:6.5 Joseph était sans voix, mais Marie donna libre cours à sa peur et à son anxiété longtemps refoulées ; elle s’élança vers le garçon, qui s’était levé pour saluer ses parents, et dit : « Mon enfant, pourquoi nous as-tu traités comme cela ? Il y a maintenant plus de trois jours que ton père et moi t’avons cherché désespérément. Qu’est-ce qui t’a pris de nous abandonner ? » Ce fut un moment angoissant. Tous les yeux étaient tournés vers Jésus pour voir ce qu’il allait répondre. 125:6.7 Après un moment de réflexion, Jésus lui dit : « Pourquoi m’avez-vous cherché si longtemps ? Ne vous attendiez-vous pas à me trouver dans la maison de mon Père, puisque l’heure est venue pour moi de m’occuper des affaires de mon Père ? » 125:6.8 Tout de suite, le jeune homme soulagea leur embarras à tous trois en disant tranquillement : « Venez mes parents, chacun n’a rien fait d’autre que ce qu’il croyait être le mieux. Notre Père céleste a ordonné ces choses, rentrons à la maison. » 125:6.9 Ils partirent en silence et arrivèrent à Jéricho pour la nuit. Fascicule 126. Les deux années cruciales 126:1.1 L’an 8 est l’année calendaire de son quatorzième anniversaire. Jésus avait appris à fabriquer de bons jougs et travaillait bien la toile et le cuir. Il devenait rapidement aussi un charpentier et un ébéniste habile. 126:2.1 Tout alla bien jusqu’au jour fatal du mardi 25 septembre, où un messager de Sepphoris apporta, au foyer de Nazareth, la tragique nouvelle que Joseph avait été grièvement blessé par la chute d’un mât de charge pendant qu’il travaillait à la résidence du gouverneur. Mais Joseph était mort de ses blessures. On le ramena à Nazareth, et le lendemain il fut couché au tombeau pour reposer avec ses ancêtres. 126:2.2 Ce garçon de Nazareth devenait maintenant le seul soutien et réconfort de cette famille si subitement affligée. Il devenait chef d’une famille humaine ; il devenait le père de ses propres frères et sœurs. 126:2.5 Tout en ne négligeant pas complètement les aspects récréatifs et sociaux de la vie, ce jeune homme consacra de plus en plus son temps et ses forces à deux buts seulement : prendre soin de sa famille et se préparer à accomplir sur terre la volonté de son Père céleste. 126:2.7 La famille pouvait assez bien soutenir son train de maison parce qu’elle disposait d’une bonne somme d’argent liquide au moment de la mort de Joseph. La quinzième année (an 9) 126:3.1 Avant la fin de cette année, leurs économies avaient à peu près fondu. 126:3.2 Ruth, la dernière née de la famille, vint au monde le mercredi soir 17 avril de l’an 9. Dans la mesure de ses moyens, Jésus essaya de prendre la place de son père en réconfortant et en soignant sa mère durant cette épreuve difficile et particulièrement triste. Pendant près de vingt ans, aucun père n’aurait pu aimer et élever sa fille avec plus d’affection et de fidélité que Jésus s’occupant de la petite Ruth. Il fut un tout aussi bon père pour les autres membres de la famille. 126:3.5 Cette année-là, Jésus fut très troublé par des réflexions confuses. Ses responsabilités familiales avaient fort efficacement écarté toute idée de mettre immédiatement à exécution un plan conforme à la visitation de Jérusalem qui l’invitait à « s’occuper des affaires de son Père ». Jésus conclut, à juste titre, que le soin de veiller sur la famille de son père terrestre devait prendre le pas sur tout autre devoir. Fascicule 127. Les années d’adolescence 127:0.1 Au seuil de son adolescence, Jésus se trouva être le chef et l’unique soutien d’une nombreuse famille. À mesure que le temps passait, il prit de plus en plus conscience de sa préexistence ; en même temps, il commença à comprendre plus pleinement qu’il s’était incarné sur terre expressément dans le but de révéler son Père du Paradis aux enfants des hommes. La seizième année (an 10) 127:1.5 Jacques se chargea alors d’instruire ses trois sœurs, dont deux étaient assez âgées pour commencer à étudier sérieusement. Ordinairement les filles des familles juives recevaient peu d’instruction, mais Jésus maintenait que les filles devaient aller en classe comme les garçons ; puisque l’école de la synagogue ne voulait pas les prendre, il n’y avait pas d’autre solution que de faire, spécialement pour elles, des cours à la maison. 127:1.6 Durant toute cette année, Jésus ne quitta guère son établi. Heureusement, il avait beaucoup de travail et l’exécutait d’une manière tellement supérieure qu’il ne chômait jamais. 127:1.7 À la fin de cette année, il avait à peu près décidé qu’après avoir élevé les siens et les avoir vus mariés, il entreprendrait son ministère public en tant qu’instructeur de la vérité et révélateur du Père céleste au monde. 127:1.8 Bien que jeune, il était un vrai père pour sa famille. Il passait chacune de ses heures libres avec ses jeunes frères et sœurs, et ceux-ci l’aimaient sincèrement. La dix-septième année (an 11) 127:2.11 Cette année-là, Jacques reçut ses diplômes et se mit à travailler à temps complet à la maison, dans l’atelier de charpentier. Il était devenu un ouvrier habile à manier les outils et entreprit à son tour de fabriquer des jougs et des charrues, tandis que Jésus commençait à faire plus de travaux de finition d’intérieurs ainsi que des travaux délicats d’ébénisterie. La dix-huitième année (an 12) 127:3.1 Jésus décida d’emmener Jacques à la Pâque. Ils partirent pour Jérusalem un jour d’avance pour être seuls. 127:3.4 Jésus emmena Jacques à Béthanie pour le souper de la Pâque. Simon avait été enseveli avec ses ancêtres, et Jésus présida la tablée comme chef de famille pour la Pâque, car il avait rapporté du temple l’agneau pascal. 127:3.5 Après le souper de la Pâque, Marie s’assit pour causer avec Jacques, tandis que Marthe, Lazare et Jésus s’entretinrent ensemble fort avant dans la nuit. Le lendemain, ils assistèrent aux offices du temple, et Jacques fut reçu dans la communauté d’Israël. 127:3.11 En septembre, Élisabeth et Jean vinrent rendre visite à la famille de Nazareth. 127:3.12 Jésus et Jean eurent de longs entretiens et discutèrent de quelques questions très intimes et personnelles. À l’issue de cette visite, ils décidèrent tous deux de ne pas se revoir jusqu’à ce qu’ils puissent se rencontrer dans leur ministère public, après que « le Père céleste les aurait appelés » à l’œuvre. 127:3.13 Le samedi après-midi 3 décembre de cette année, la mort frappa, pour la seconde fois, la famille de Nazareth. Amos, leur petit frère, mourut d’une fièvre maligne après une semaine de maladie. La dix-neuvième année (an 13) 127:4.2 Dès le début de cette année, Jésus avait complètement gagné sa mère à ses méthodes d’éducation pour les enfants – l’injonction positive de bien faire au lieu de l’ancienne méthode juive interdisant de mal faire. Dans ce foyer, le moment de la prière était l’occasion de discuter de tout ce qui concernait le bien-être de la famille. 127:4.9 Avec le temps, Jésus contribua beaucoup à libéraliser et modifier les enseignements et les pratiques de la famille relatifs à l’observance du sabbat et de beaucoup d’autres phases de la religion. 127:4.10 Cette année-là, Jude commença à aller à l’école, et Jésus fut obligé de vendre sa harpe pour subvenir à la dépense. Ainsi disparut le dernier de ses plaisirs récréatifs. 127:5.1 Bien que Jésus fût pauvre, sa situation sociale à Nazareth n’était aucunement compromise. Il était un des plus éminents jeunes hommes de la ville et très considéré par la plupart des jeunes femmes. Rébecca, la fille ainée d’Ezra, un riche marchand et négociant de Nazareth, découvrît qu’elle devenait lentement amoureuse de ce fils de Joseph. Elle confia d’abord son attachement à Miriam, la sœur de Jésus, et Miriam à son tour en discuta avec sa mère. Marie fut bouleversée. 127:5.2 Rébecca eut d’autres entretiens avec Marie et Miriam. N’ayant pas réussi à obtenir leur concours, elle s’enhardit à aller directement trouver Jésus. Elle le fit avec l’aide de son père, qui invita Jésus chez eux pour le dix-septième anniversaire de Rébecca. 127:5.3 Jésus écouta attentivement et avec sympathie tout ce récit. Il répondit avec bonté qu’aucune somme d’argent ne pouvait remplacer son obligation personnelle d’élever la famille de son père. 127:5.6 Rébecca eut le cœur brisé. Elle refusa d’être consolée et harcela son père pour quitter Nazareth jusqu’à ce qu’il consentît finalement à s’installer à Sepphoris. Elle le suivit avec dévotion à travers les années mouvementées de son ministère public. Sa vingtième année (an 14) 127:6.3 Bien qu’ils n’en eussent guère les moyens, Jésus avait un étrange désir d’aller à Jérusalem pour la Pâque. Connaissant sa récente expérience avec Rébecca, sa mère l’encouragea sagement à faire le voyage. Sans en être tout à fait conscient, Jésus désirait surtout avoir une occasion de parler à Lazare et de rencontrer Marthe et Marie. Après sa propre famille, c’était eux trois qu’il préférait. 127:6.6 Ignorant que Jésus allait venir, Lazare s’était arrangé pour célébrer la Pâque avec des amis dans un village voisin. Voici que maintenant Jésus proposait de célébrer la fête là où ils étaient, dans la maison de Lazare. « Mais, dit Lazare, nous n’avons pas d’agneau pascal ». C’est alors que Jésus entama une dissertation prolongée et convaincante pour montrer que le Père céleste ne s’intéressait pas véritablement à ces rituels enfantins et vides de sens. Après une prière fervente et solennelle, ils se levèrent et Jésus dit : « Laissez les gens de mon peuple au mental puéril et ignorant servir leur Dieu conformément aux ordres de Moïse ; il vaut mieux qu’ils le fassent, mais nous, qui avons vu la lumière de la vie, cessons d’approcher notre Père par les ténèbres de la mort. Soyons libres, instruits de la vérité de l’amour éternel de notre Père. » 127:6.7 Ce soir-là, au crépuscule, tous quatre s’assirent et participèrent à la première fête de la Pâque qui eût jamais été célébrée sans agneau pascal par des Juifs pieux. Le pain sans levain et le vin avaient été préparés pour cette Pâque, et Jésus servit à ses compagnons ces mets symboliques qu’il appelait « le pain de vie » et « l’eau vivante ». Jésus prit l’habitude de pratiquer ce rite sacramentel lors de chacune de ses visites ultérieures à Béthanie. 127:6.10 Bien que tous leurs immeubles de Nazareth (excepté leur maison) fussent liquidés, ils reçurent, cette année-là, une petite aide financière par la vente d’une participation dans une propriété à Capharnaüm. C’était le dernier de tous les biens immobiliers de Joseph. Cette affaire immobilière fut conclue avec un constructeur de bateaux nommé Zébédée. Fascicule 128. La vie de jeune homme de Jésus 128:0.2 Il y a lieu de garder toujours présent en mémoire que l’effusion de Micaël sur Urantia avait un double but : 128:0.3 1. Maitriser l’expérience de vivre la vie complète d’une créature humaine dans la chair mortelle, et parachever sa souveraineté dans Nébadon. 128:0.4 2. Révéler le Père Universel aux habitants mortels des mondes du temps et de l’espace, et amener plus efficacement ces mêmes mortels à mieux comprendre le Père Universel. La vingt-et-unième année (an 15) 128:1.2 Joshua ben Joseph savait très bien qu’il était un homme, un homme mortel né d’une femme. 128:1.8 Il ne douta jamais de sa nature humaine ; c’était l’évidence même, et il en avait toujours conscience. Quant à sa nature divine, il y avait toujours place pour le doute et les hypothèses ; tout au moins cela resta vrai jusqu’à l’évènement survenu lors de son baptême. L’autoconscience de sa divinité fut une lente révélation et, du point de vue humain, une révélation évoluant naturellement. 128:1.14 Cette année-là, Jésus se rendit à Jérusalem avec Joseph pour célébrer la Pâque. La vingt-deuxième année (an 16) 128:2.2 Cette année-là, Simon sortit diplômé de l’école et commença à travailler avec le tailleur de pierre Jacob, l’ancien compagnon de jeux et fidèle défenseur de Jésus. 128:2.3 À la fin de l’année, quand le travail de charpentier vint à manquer à Nazareth, Jésus laissa en charge à Jacques l’atelier de réparations et à Joseph l’établi familial, tandis que lui-même allait à Sepphoris chez un forgeron. Il travailla les métaux pendant six mois. La vingt-troisième année (an 17) 128:3.1 Cette année-là, les embarras financiers de la famille furent un peu moindres, du fait que les ainés étaient quatre à travailler. Plus du tiers du prix d’achat de l’atelier de réparations avait été payé. La situation était telle que Jésus s’arrêta de travailler pendant trois semaines afin d’emmener Simon à Jérusalem pour la Pâque. Jamais encore, depuis la mort de son père, il n’avait pu quitter aussi longtemps son labeur quotidien. 128:3.3 À Philadelphie, Jésus et Simon firent la connaissance d’un marchand de Damas qui se prit d’une telle amitié pour les deux frères de Nazareth qu’il les pressa de s’arrêter chez lui au siège de son entreprise à Jérusalem. 128:4.1 Jésus passa les quatre derniers mois de cette année à Damas, comme hôte du marchand qu’il avait rencontré, pour la première fois, à Philadelphie en allant à Jérusalem. Ce marchand, qui avait du sang juif, offrit de consacrer une énorme somme d’argent à établir une école de philosophie religieuse à Damas. Il proposa à Jésus de commencer immédiatement une grande tournée des centres pédagogiques mondiaux pour se préparer à prendre la direction de ce nouveau projet. 128:4.2 Jésus manifesta un profond intérêt pour l’école proposée et les aida à faire les plans de son organisation, mais exprima toujours la crainte que ses autres obligations antérieures ne lui permettent pas d’accepter la direction d’une entreprise aussi ambitieuse. Celui qui aurait voulu être son bienfaiteur insista et employa profitablement Jésus, chez lui, à faire quelques traductions, tandis que lui, sa femme, ses fils et ses filles essayaient d’amener Jésus à accepter l’honneur qu’on lui offrait. Mais il ne voulut pas y consentir. La vingt-quatrième année (an 18) 128:5.7 En décembre, Jacques eut une conversation privée avec Jésus, expliquant qu’il était fort épris d’Esta, une jeune fille de Nazareth, et que tous deux souhaitaient se marier bientôt si cela pouvait s’arranger. Jésus consentit que Jacques se marie deux ans plus tard, pourvu qu’entretemps il ait convenablement entrainé Joseph à assurer la direction du foyer. La vingt-cinquième année (an 19) 128:6.3 L’état des finances de la famille était le meilleur qu’ils eussent connu depuis la liquidation des propriétés de Joseph. Les dernières annuités avaient été payées pour l’atelier de réparations du caravansérail ; ils n’avaient plus aucune dette. Jésus décida d’accompagner Jude (qui venait de terminer ses études à l’école de la synagogue) pour sa première visite au temple. 128:6.5 Ils arrivèrent à Jérusalem en temps utile et se trouvaient en chemin pour leur première visite au temple, dont la seule vue avait remué et passionné Jude jusqu’au plus profond de son âme, quand ils rencontrèrent, par hasard, Lazare de Béthanie. Tandis que Jésus causait avec Lazare, Jude fit naitre un incident très sérieux pour eux tous. À proximité d’eux se tenait un garde romain qui tint quelques propos incorrects sur une jeune fille juive qui passait. Jude éclata d’une fougueuse indignation et ne fut pas long à exprimer, directement et à portée d’oreille du soldat, son ressentiment pour une telle inconvenance. Le garde mit donc immédiatement Jude en état d’arrestation. Jude, avec Jésus à ses côtés, fut aussitôt conduit à la prison militaire. 128:6.7 Le matin qui suivit leur second jour en prison, Jésus se présenta devant le magistrat militaire pour le compte de Jude. En offrant des excuses pour la jeunesse de son frère et en donnant des éclaircissements complémentaires, mais judicieux, se rapportant à la nature provocatrice de l’incident qui avait motivé l’arrestation de son frère, Jésus mena l’affaire de telle sorte que le magistrat exprima l’opinion que le jeune Juif pouvait avoir quelque excuse valable pour son violent éclat. Après avoir averti Jude de ne plus oser se rendre coupable d’une pareille témérité, le magistrat dit à Jésus en les congédiant : « Tu ferais bien d’avoir l’œil sur le garçon, il est capable d’attirer beaucoup d’ennuis sur vous tous ». 128:6.8 Jésus et Jude rentrèrent à Béthanie pour la nuit et repartirent le lendemain pour Nazareth. La vingt-sixième année (an 20) 128:7.3 Durant toute l’année, les affaires de la famille allèrent bien, sauf pour Jude. Pendant des années, Jacques eut des ennuis avec son plus jeune frère qui n’était pas enclin à se mettre à travailler. 128:7.4 Jacques et Joseph étaient d’avis de le mettre à la porte, mais Jésus ne voulut pas y consentir. Quand leur patience avait été rudement mise à l’épreuve, Jésus se bornait à conseiller : « Soyez patients, soyez sages dans vos conseils et éloquents dans votre vie, pour que votre jeune frère puisse d’abord connaitre le meilleur chemin et ensuite être contraint de vous y suivre. » 128:7.8 Avant la moisson, il emmena Jude au sud de Nazareth chez son oncle fermier, mais Jude n’y resta pas longtemps après la récolte. Il s’enfuit, et Simon le retrouva plus tard au bord du lac avec les pêcheurs. Quand Simon le ramena à la maison, Jésus fit un tour d’horizon avec le fugueur et, puisqu’il voulait être pêcheur, il alla avec lui à Magdala et le confia à un parent, pêcheur de profession. Jude travailla assez bien et régulièrement avec lui depuis ce moment-là, et continua le métier de pêcheur après son mariage. 128:7.10 En novembre eut lieu un double mariage. Jacques épousa Esta et Miriam épousa Jacob. 128:7.11 Les mariages de Jacques et de Miriam eurent sur Jude une influence très heureuse ; quand il repartit pour la pêcherie, le lendemain du double mariage, il assura à Joseph qu’il pouvait compter sur lui « pour faire tout mon devoir et davantage si besoin était ». Et il tint sa promesse. 128:7.13 Le lendemain de ce double mariage, Jésus eut un entretien important avec Jacques. Il lui raconta en confidence qu’il se préparait à quitter la maison. Il fit don à Jacques de la pleine propriété de l’atelier de réparations. Il abdiqua officiellement et solennellement sa position de chef de la famille de Joseph, et il établit, de la manière la plus touchante, son frère Jacques comme « chef et protecteur de la maison de mon père ». Fascicule 129. Suite de la vie d’adulte de Jésus 129:0.1 Jésus avait complètement et définitivement pris ses distances vis-à-vis de la gestion des affaires domestiques de la famille de Nazareth. Il persista, jusqu’à son baptême, à contribuer aux finances familiales et à prendre un vif intérêt personnel au bien-être spirituel de chacun de ses frères et sœurs. La vingt-septième année (an 21) 129:1.1 Au mois de janvier de l’an 21, Jésus prit discrètement congé des membres de sa famille, expliquant seulement qu’il allait à Tibériade. C’est ainsi qu’il les quitta, et jamais plus il ne fut un membre régulier de ce foyer. 129:1.2 Il passa une semaine à Tibériade. Trouvant peu de choses qui puissent l’intéresser, il passa successivement par Magdala et Bethsaïde pour aller à Capharnaüm, où il s’arrêta pour rendre visite à Zébédée, l’ami de son père. Les fils de Zébédée étaient pêcheurs ; il était lui-même constructeur de bateaux. Jésus était un expert dans le travail du bois, et Zébédée connaissait de longue date l’habileté de l’artisan de Nazareth. Zébédée invita le charpentier visiteur à se joindre à lui dans l’entreprise. Jésus y consentit volontiers. 129:1.3 Jésus ne travailla avec Zébédée qu’un peu plus d’un an, mais pendant ce temps-là il créa un nouveau type de bateau et mit sur pied des méthodes entièrement nouvelles pour en construire. 129:1.4 Jésus vécut dans la maison de Zébédée pendant son séjour de plus d’un an à Capharnaüm. 129:1.10 La famille de Zébédée avait presque de l’adoration pour Jésus ; elle ne manquait jamais d’écouter les causeries avec questions et réponses qu’il dirigeait chaque soir après le souper. 129:1.12 De tous les fils de Zébédée, c’était Jacques qui s’intéressait le plus à Jésus en tant qu’éducateur et philosophe. Jean préférait son enseignement et ses opinions sur la religion. David le respectait comme artisan, mais faisait peu de cas de ses vues religieuses et de ses enseignements philosophiques. 129:1.14 Cette année-là, Jésus fit de grands progrès dans la maitrise ascendante de son mental humain et atteignit des niveaux élevés et nouveaux de contact conscient avec son Ajusteur de Pensée intérieur. La vingt-huitième année (an 22) 129:2.1 En mars de l’an 22, Jésus prit congé de Zébédée et de Capharnaüm. Il demanda une petite somme d’argent pour couvrir ses frais de voyage jusqu’à Jérusalem. 129:2.3 Avant de quitter Capharnaüm, Jésus eut une longue conversation avec son nouvel ami et compagnon intime, Jean Zébédée. Il demanda à Jean d’agir à sa place pour envoyer, chaque mois, un peu d’argent à la famille de Nazareth jusqu’à épuisement des fonds dont on lui restait redevable. 129:2.6 Pendant près de deux mois, il passa la plus grande partie de son temps à écouter les discussions au temple. Il passa, à Béthanie, la plupart des jours de sabbat. 129:2.9 Avant la fin de la semaine de la Pâque, et apparemment par hasard, Jésus rencontra un riche voyageur et son fils, un jeune homme d’environ dix-sept ans. Ces voyageurs venaient des Indes et, comme ils allaient visiter Rome et divers autres points de la Méditerranée, ils avaient combiné d’arriver à Jérusalem pendant la Pâque, espérant trouver quelqu’un qu’ils pourraient engager à la fois comme interprète pour eux deux et comme précepteur pour le fils. Le père insista pour que Jésus consentît à voyager avec eux. Jésus accepta de faire le voyage. La vingt-neuvième année (an 23) 129:3.1 Toute la vingt-neuvième année de Jésus fut employée à compléter le tour du monde méditerranéen. 129:3.8 Le but réel de son périple autour du bassin de la Méditerranée était de connaitre les hommes. Durant ce voyage, il fut en contact très étroit avec des centaines d’êtres humains. 129:3.9 À la fin de ce circuit, Jésus savait pratiquement – en toute certitude humaine – qu’il était un Fils de Dieu, un Fils Créateur du Père Universel. De plus en plus, son Ajusteur était capable de faire surgir dans le mental du Fils de l’Homme des souvenirs brumeux de son expérience paradisiaque quand il était en association avec son Père divin, bien avant même de partir organiser et administrer cet univers local de Nébadon. Ainsi, petit à petit, l’Ajusteur apporta dans la conscience humaine de Jésus les souvenirs nécessaires de son existence divine antérieure aux diverses époques d’un passé presque éternel. Le dernier épisode de son expérience préhumaine, mis en lumière par l’Ajusteur, fut son entretien d’adieu avec Emmanuel de Salvington, juste avant que Jésus ait fait l’abandon de sa personnalité consciente pour entreprendre son incarnation sur Urantia. Fascicule 130. Sur le chemin de Rome 130:0.1 Le voyage autour du monde romain absorba la plus grande partie de la vingt-huitième année et toute la vingt-neuvième année de la vie terrestre de Jésus. Avec les deux natifs des Indes – Gonod et son fils Ganid – Jésus quitta Jérusalem le dimanche matin 26 avril de l’an 22. Ils accomplirent leur voyage selon le programme prévu, et Jésus fit ses adieux au père et au fils dans la ville de Charax, sur le golfe Persique, le 10 décembre de l’année suivante. 130:0.4 Ce fut au cours de ses quatre mois de travail à Damas que Jésus avait appris les rudiments de la langue parlée par Gonod et Ganid. 130:0.5 Durant son périple autour de la Méditerranée, Jésus consacra environ la moitié de ses journées à instruire Ganid et à servir d’interprète à Gonod dans ses conférences d’affaires et ses relations sociales. Ensuite, il était libre et consacrait le reste de la journée à établir ces étroits contacts personnels avec ses semblables. 130:2.1 Jésus et ses amis s’attardèrent à Césarée au-delà du temps prévu, parce qu’on découvrit qu’une des énormes rames-gouvernails du bâtiment sur lequel ils se proposaient d’embarquer menaçait de se fendre. Le capitaine décida de rester au port pendant que l’on en taillerait une nouvelle. Il y avait pénurie de charpentiers qualifiés pour ce travail ; c’est pourquoi Jésus offrit spontanément son aide. 130:2.4 Un jour, l’un des jeunes gens qui taillaient avec Jésus la rame-gouvernail fut captivé par les paroles que ce dernier laissait tomber de temps à autre pendant qu’ils travaillaient sur le chantier. Quand Jésus suggéra que le Père qui est aux cieux s’intéressait au bien-être de ses enfants sur terre, ce jeune Grec nommé Anaxande dit : « Si les Dieux s’intéressent à moi, alors pourquoi n’enlèvent-ils pas le cruel et injuste contremaitre de ce chantier ? » Il fut stupéfait d’entendre Jésus lui répondre : « Puisque tu connais les voies de la bonté et que tu apprécies la justice, peut-être les Dieux ont-ils rapproché de toi cet homme égaré pour que tu puisses le guider dans cette voie meilleure. En ce moment, cet homme est ton maitre du fait que ses mauvais procédés t’influencent défavorablement. Pourquoi ne pas affirmer ta maitrise sur le mal par la puissance de la bonté et devenir ainsi le maitre de toutes les relations entre vous deux ? Je prédis que le bien qui est en toi pourrait vaincre le mal qui est en lui, si tu lui donnais une honnête chance de se réaliser. Au cours de notre existence terrestre, nulle aventure n’est plus passionnante que la joie exaltante de devenir, dans la vie matérielle, le partenaire vivant de l’énergie spirituelle et de la vérité divine dans l’une de leurs luttes triomphales contre l’erreur et le mal. » 130:2.5 Anaxande fut profondément ému par les paroles de Jésus. Il ne tarda pas à rapporter à son supérieur ce que Jésus avait dit, et, dès la soirée suivante, tous deux demandèrent conseil à Jésus sur le salut de leur âme. Plus tard, après que le message chrétien eut été proclamé à Césarée, ces deux hommes, l’un Grec et l’autre Romain, crurent à la prédication de Philippe et devinrent membres influents de l’Église qu’il fonda. 130:2.6 À ce moment-là, Ganid commençait à apprendre comment son précepteur occupait ses loisirs à ce ministère personnel inhabituel auprès de ses semblables. Il demanda : « Pourquoi t’occupes-tu si constamment à rencontrer des étrangers ? » Jésus répondit : « Ganid, nul homme n’est un étranger pour qui connait Dieu. Dans l’expérience de trouver le Père qui est aux cieux, on découvre que tous les hommes sont nos frères, et n’est-il pas naturel que l’on éprouve de la joie à rencontrer un frère récemment découvert ? Lier connaissance avec ses frères et sœurs, connaitre leurs problèmes et apprendre à les aimer, c’est l’expérience suprême de la vie. » 130:2.9 Le lendemain, en réponse à une question de Gonod, Jésus expliqua que « les volontés humaines qui s’occupent uniquement de prendre des décisions temporelles se rapportant seulement aux problèmes matériels de l’existence animale sont condamnées à périr en leur temps. Ceux qui prennent des décisions morales sincères et font des choix spirituels inconditionnels s’identifient ainsi progressivement avec l’esprit intérieur et divin, et se transforment de plus en plus en valeurs de survie éternelle – une progression sans fin de services divins ». 130:3.1 Le séjour à Césarée avait été fertile en évènements ; quand le bateau fut prêt, Jésus et ses deux amis partirent un beau jour, à midi, pour Alexandrie en Égypte. 130:3.4 Après un premier aperçu sur les principales attractions de la ville – l’université (musée), la bibliothèque, le mausolée royal d’Alexandre, le palais, le temple de Neptune, le théâtre et le gymnase – Gonod se consacra aux affaires tandis que Jésus et Ganid se rendaient à la bibliothèque, la plus importante du monde. Ils y passèrent un peu de temps chaque jour durant leur séjour à Alexandrie. Et ils discutèrent maintes et maintes fois de toutes les religions du monde, Jésus s’efforçant de faire ressortir, à ce jeune penseur, la vérité contenue dans chacune d’elles. Dans l’ile de Crète 130:5.4 Pendant la visite à Beaux-Ports, il se produisit un incident que Ganid n’oublia jamais. Un ivrogne dégénéré attaquait une jeune esclave sur la voie publique. Quand Jésus vit la triste situation de la fillette, il s’élança et l’éloigna de cet agresseur insensé. Tandis que l’enfant effrayée s’accrochait à lui, et par la seule puissance de son bras droit tendu, il tint le furieux à distance respectueuse jusqu’à ce que le misérable se fût épuisé en donnant tous ses coups dans le vide. Ce soir-là, il eut une tâche difficile quand il essaya d’expliquer à Ganid pourquoi il n’avait pas frappé l’ivrogne. Ganid estimait que cet homme aurait dû recevoir au moins autant de coups qu’il en avait donnés à la fillette. 130:6.1 Pendant qu’ils étaient dans les montagnes, Jésus eut un long entretien avec un jeune homme qui était craintif et abattu. Faute de trouver réconfort et courage dans la fréquentation de ses camarades, ce jeune homme avait recherché la solitude des collines ; il avait grandi avec un sentiment d’impuissance et d’infériorité. Lorsqu’ils se rencontrèrent, Jésus dit : « Salut, mon ami, pourquoi es-tu si abattu en un si beau jour ? » 130:6.2 Le jeune homme était peu disposé à parler. Jésus tenta une seconde approche de son âme en disant : « Je comprends que tu montes dans ces collines pour fuir les gens ; mais j’aimerais savoir si tu es un familier de ces collines. Pourrais-tu par hasard m’indiquer le meilleur chemin pour se rendre à Phénix ? » Or, le jeune homme connaissait très bien ces montagnes ; il s’intéressa tellement à indiquer à Jésus le chemin de Phénix qu’il dessina toutes les pistes sur le sol en donnant force détails. Mais il fut très surpris et intrigué quand Jésus, après lui avoir dit au revoir et fait semblant de prendre congé, se tourna subitement vers lui en disant : « Je sais très bien que tu désires être laissé seul avec ta tristesse ; mais il ne serait ni aimable ni juste de ma part de recevoir de toi une aide si généreuse pour trouver le meilleur chemin vers Phénix, et ensuite de te quitter avec insouciance sans avoir fait le moindre effort pour répondre à ton appel à l’aide. Tu as besoin d’aide et de directives au sujet de la meilleure route vers le but de ta destinée que tu recherches dans ton cœur. De même que tu connais bien les sentiers conduisant à Phénix, de même moi, je connais bien le chemin de la cité de tes espoirs déçus et de tes ambitions contrariées. Assieds-toi près de moi pendant que je te parlerai des sentiers du service et des grandes routes du bonheur qui mènent des chagrins du moi aux joies des activités aimantes dans la fraternité des hommes et dans le service du Dieu du ciel. » 130:6.3 Alors le jeune homme désira vivement causer avec Jésus ; il tomba à ses pieds, le suppliant de l’aider, de lui montrer le chemin pour échapper à son monde de chagrins et d’échecs personnels. Jésus dit : « Mon ami, lève-toi ! Tiens-toi debout comme un homme. Tu peux être entouré d’ennemis mesquins et être retardé par un grand nombre d’obstacles, mais les choses importantes et réelles de ce monde et de l’univers sont de ton côté. Regarde – tu as un corps robuste et des muscles vigoureux – tes facultés physiques sont supérieures à la moyenne. Tu pourrais faire de grandes choses avec ton corps si tu voulais te hâter vers les endroits où de grandes choses attendent d’être faites. Tu essaies de fuir ton moi malheureux, mais cela ne peut se faire. Mais regarde encore, ton mental est clair et capable. Ton corps robuste a un mental intelligent pour le diriger. Mets ton mental à l’œuvre pour résoudre ses problèmes, apprends à ton intellect à travailler pour toi. Refuse d’être dominé plus longtemps par la peur comme un animal sans discernement. Ton mental devrait être ton allié courageux pour résoudre les problèmes de ta vie. Mais plus précieux que tout, ton potentiel d’accomplissement effectif est l’esprit qui vit en toi ; il stimulera et inspirera ton mental pour qu’il se contrôle lui-même et anime ton corps si tu veux le libérer des entraves de la peur ; tu rendras ainsi ta nature spirituelle capable de te délivrer peu à peu des maux de l’oisiveté grâce à la présence-pouvoir de la foi vivante. Alors, cette foi vaincra aussitôt ta peur des hommes par l’irrésistible présence de ce nouvel et omnipotent amour de tes semblables, qui remplira bien vite ton âme à déborder parce que tu auras pris conscience, dans ton cœur, que tu es un enfant de Dieu. 130:6.4 « Lève-toi, jeune homme ! Dis adieu à la vie de peur servile et de fuite lâche. Retourne vite à ton devoir et vis ta vie charnelle comme un fils de Dieu, un mortel dévoué au service ennoblissant de l’homme sur la terre et destiné au magnifique et perpétuel service de Dieu dans l’éternité. » 130:6.5 Ce jeune homme, nommé Fortuné, devint plus tard le chef des chrétiens en Crète et le compagnon intime de Tite dans ses efforts pour élever les croyants crétois. 130:7.1 Durant la traversée vers Carthage, Jésus passa la majeure partie de son temps à s’entretenir, avec ses compagnons de voyage, de questions sociales, politiques et commerciales, mais le sujet de la religion fut à peine abordé. 130:8.1 Le premier arrêt sur le chemin de l’Italie était à l’ile de Malte. Jésus y eut une longue conversation avec un jeune homme déprimé et découragé nommé Claudus. Ce garçon avait envisagé de se tuer, mais, quand il eut fini de s’entretenir avec le scribe de Damas, il dit : « J’affronterai la vie comme un homme ; j’en ai fini de faire le lâche, je vais retourner vers les miens et tout recommencer. » 130:8.5 À Naples, il n’y eut pas d’expérience marquante ; Jésus et le jeune homme parcoururent la ville en tous sens et distribuèrent des encouragements par beaucoup de sourires à des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants. 130:8.6 De là, ils prirent la route de Rome par Capoue, où ils s’arrêtèrent trois jours. Par la Voie Appienne, ils marchèrent vers Rome à côté de leurs bêtes de somme, tous trois avides de voir cette maitresse d’empire, la plus grande ville du monde entier. Fascicule 132. Le séjour à Rome 132:0.4 Durant son séjour à Rome, Jésus acquit une grande connaissance des hommes, mais la plus précieuse de toutes les expériences multiples de ces six mois de séjour dans cette cité fut son contact avec les chefs religieux de la capitale de l’empire et l’influence qu’il exerça sur eux. Avant la fin de sa première semaine à Rome, Jésus était allé voir les dirigeants qualifiés des cyniques, des stoïciens et des cultes des mystères, en particulier du groupe mithriaque, et avait pris contact avec eux. Il choisit cinq dirigeants parmi les stoïciens, onze parmi les cyniques et seize parmi les maitres du culte des mystères. Durant six mois, il passa une grande partie de ses loisirs en association étroite avec ces chefs religieux, et voici comment il les instruisit. Il ne s’attaqua pas une seule fois à leurs erreurs et ne mentionna même jamais les défauts de leurs enseignements. Dans chaque cas, il choisissait la part de vérité dans leurs leçons, et ensuite il entreprenait d’embellir et d’éclairer cette vérité dans leur mental de telle sorte qu’en très peu de temps, ce rehaussement de la vérité chassait efficacement l’erreur antérieure. C’est ainsi que ces hommes et ces femmes enseignés par Jésus furent préparés à reconnaitre ultérieurement des vérités additionnelles et similaires dans les enseignements des premiers missionnaires chrétiens. Cette prompte acceptation des enseignements des prédicateurs de l’évangile fut l’élément qui donna une si puissante impulsion à la diffusion rapide du christianisme à Rome et, de là, dans tout l’empire. 132:0.5 On comprend mieux la signification de cet accomplissement remarquable en notant que, dans ce groupe de trente-deux chefs religieux de Rome instruits par Jésus, deux seulement furent stériles. Les trente autres jouèrent un rôle capital dans l’établissement du christianisme à Rome. 132:1.1 Ce fut avec Angamon, chef des stoïciens, que Jésus eut un entretien durant toute une nuit au début de son séjour à Rome. Cet homme devint plus tard un grand ami de Paul et se révéla un des puissants soutiens de l’Église chrétienne à Rome. Voici en substance, et transcrit en langage moderne, ce que Jésus enseigna à Angamon : 132:1.3 À moins que le discernement moral et le niveau spirituel de l’humanité ne soient accrus en proportion, le progrès illimité d’une culture purement matérialiste peut finir par devenir une menace pour la civilisation. Une science purement matérialiste recèle en elle-même le germe potentiel de destruction de tout effort scientifique, car un pareil comportement laisse présager l’effondrement ultime d’une civilisation qui a abandonné son sens des valeurs morales et répudié son but spirituel de réalisation. 132:1.4 Les scientifiques matérialistes et les idéalistes extrémistes sont destinés à être toujours en conflit, mais ce n’est pas le cas pour les scientifiques et les idéalistes qui utilisent les mêmes normes d’appréciation en ce qui concerne les hautes valeurs morales et les niveaux d’épreuve spirituelle. À toutes les époques, les scientifiques et les religionistes doivent s’abstenir de guerroyer entre eux, tout en s’efforçant vaillamment de justifier leur survivance par une dévotion accrue au service du progrès humain. 132:2.1 Mardus était le chef reconnu des cyniques de Rome. Parmi les plus importantes discussions avec Mardus, se trouve celle destinée à répondre à la question de ce cynique sincère sur le bien et le mal. Voici en substance, et transposée en langage du vingtième siècle, la réponse de Jésus : 132:2.2 Mon frère, le bien et le mal sont simplement des mots qui symbolisent les niveaux relatifs où l’homme comprend l’univers observable. Si l’on est spirituellement indolent et moralement stagnant, on peut prendre pour critère du bien les pratiques et traditions religieuses des contemporains. Mais l’âme qui survit au temps et émerge dans l’éternité, doit faire un choix vivant et personnel entre le bien et le mal, tels qu’ils sont déterminés par les vraies valeurs des critères spirituels établis par l’esprit divin que le Père qui est aux cieux a envoyé habiter le cœur de l’homme. Cet esprit intérieur est le critère de la survie de la personnalité. 132:2.8 Jusqu’à ce que vous atteigniez les niveaux du Paradis, la bonté sera toujours davantage une recherche qu’une possession, plus un but qu’une expérience d’aboutissement. 132:2.10 La possibilité du mal est nécessaire au choix moral, mais l’actualisation du mal ne l’est pas. 132:3.1 Nabon était un Juif grec tenant le premier rang parmi les chefs du principal culte des mystères à Rome, le culte mithriaque. Ce fut la discussion qu’ils eurent, un soir, sur la vérité et la foi qui exerça sur lui l’influence la plus durable. Voici, transcrite en terminologie moderne, la substance de l’enseignement de Jésus : 132:3.2 La vérité ne peut se définir par des mots, mais seulement en la vivant. La vérité est toujours plus que la connaissance. La connaissance concerne les choses observées, mais la vérité transcende ces niveaux purement matériels, en ce sens qu’elle s’allie à la sagesse et englobe des impondérables tels que l’expérience humaine, et même les réalités spirituelles et vivantes. La connaissance prend origine dans la science ; la sagesse, dans la vraie philosophie ; la vérité, dans l’expérience religieuse de la vie spirituelle. 132:3.4 La vérité révélée, la vérité découverte personnellement, est la suprême volupté de l’âme humaine. Elle est la création conjointe du mental matériel et de l’esprit intérieur. Le salut éternel d’une âme qui discerne la vérité et aime la beauté est assuré par cette faim et cette soif de bonté qui conduisent ce mortel à se proposer un but unique, celui de faire la volonté du Père, de trouver Dieu et de devenir semblable à lui. 132:3.7 La vie humaine continue – survit – parce qu’elle a une fonction dans l’univers, la tâche de trouver Dieu. Animée par la foi, l’âme de l’homme ne peut s’arrêter avant d’avoir atteint ce but de la destinée et, quand elle a atteint ce but divin, elle ne peut plus prendre fin, car elle est devenue semblable à Dieu – éternelle. 132:3.8 L’évolution spirituelle est une expérience du choix croissant et volontaire de la bonté, accompagnée d’une diminution égale et progressive de la possibilité du mal. 132:3.9 La présence de l’esprit du Paradis dans le mental de l’homme constitue la promesse de révélation et l’engagement de foi d’une existence éternelle de progression divine pour toute âme cherchant à atteindre l’identité avec ce fragment d’esprit, immortel et intérieur du Père Universel. 132:4.1 Pendant son séjour à Rome, Jésus ne consacra pas tous ses loisirs au travail de préparation des hommes et des femmes à devenir de futurs disciples dans le royaume à venir. Il passa beaucoup de temps à acquérir une connaissance intime d’hommes de toutes races et de toutes classes qui vivaient dans cette ville, la plus grande et la plus cosmopolite du monde. Fascicule 133. Le retour de Rome 133:0.1 En se préparant à quitter Rome, Jésus ne fit d’adieux à aucun de ses amis. Il fallut une année entière avant que ceux qui le connaissaient et l’aimaient renoncent à l’espoir de le revoir. Avant la fin de la deuxième année, de petits groupes de ceux qui l’avaient connu se trouvèrent réunis en raison de leur intérêt commun pour ses enseignements et de leur souvenir mutuel des bons moments passés avec lui. Ces petits groupes de stoïciens, de cyniques et d’adeptes des cultes des mystères continuèrent à tenir ces réunions sporadiques et officieuses jusqu’à l’époque même où apparurent, à Rome, les premiers prédicateurs de la religion chrétienne. 133:0.2 Gonod et Ganid avaient fait tant d’achats à Alexandrie et à Rome qu’ils envoyèrent tous leurs bagages d’avance à Tarente par un convoi de bêtes de somme, tandis que les trois voyageurs traversaient paisiblement l’Italie à pied par la grande Voie Appienne. 133:3.4 À Corinthe, Jésus, Gonod et Ganid rencontrèrent des gens de toutes les races venant de trois continents. 133:3.5 Jésus et Ganid furent souvent les hôtes d’un foyer juif, celui de Justus, un pieux marchand, qui vivait dans une maison contigüe à la synagogue. 133:3.6 Un soir, tandis qu’ils se promenaient à Corinthe, ils furent accostés par deux filles publiques. Ganid parla sèchement à ces femmes en les invitant grossièrement à s’en aller. Voyant cela, Jésus dit à Ganid : « Tu as de bonnes intentions, mais tu ne devrais pas te permettre de parler ainsi aux enfants de Dieu, même s’ils se trouvent être ses enfants dévoyés. Qui sommes-nous pour juger ces femmes ? Connais-tu toutes les circonstances qui les ont amenées à recourir à de pareilles méthodes pour se procurer leur subsistance ? Reste ici avec moi ; et discutons de ces choses. » Les prostituées furent encore plus étonnées que Ganid par ses paroles. 133:3.7 Le groupe se tenait debout, éclairé par la lune, et Jésus poursuivit : « Dans chaque mental humain vit un esprit divin, don du Père qui est aux cieux. Ce bon esprit s’efforce toujours de nous conduire à Dieu, de nous aider à trouver Dieu et à connaitre Dieu. Ganid, je perçois que ni l’une ni l’autre de ces femmes n’est volontairement dépravée. Dans un découragement frisant le désespoir, elles ont succombé à la pression du moment et accepté ce procédé déplaisant pour gagner de quoi vivre, comme meilleur moyen de se tirer d’une situation qui leur paraissait désespérée. Ganid, dis-moi, en regardant ces visages maintenant inondés de larmes, y vois-tu quelque chose de mauvais ou de méchant ? » Tandis que Jésus attendait sa réponse, la voix de Ganid s’étouffait dans un balbutiement. « Non, Maitre, je ne vois rien de tel et je m’excuse de ma grossièreté – je les supplie de me pardonner. » Alors, Jésus dit : « Je t’annonce, de leur part, qu’elles t’ont pardonné, de même que je dis, de la part de mon Père qui est aux cieux, que lui leur a pardonné. Maintenant, accompagnez-moi tous les trois vers la maison d’un ami où nous chercherons de quoi nous sustenter et ferons des plans pour la vie nouvelle et meilleure qui est devant nous. » Jusque-là, les femmes stupéfaites n’avaient pas dit un mot ; elles se regardèrent et suivirent silencieusement les hommes qui montraient le chemin. 133:3.8 Imaginez la surprise de la femme de Justus quand, à cette heure tardive, Jésus apparut avec Ganid et les deux étrangères en disant : « Nous nous excusons d’arriver à cette heure, mais Ganid et moi, nous aimerions manger un morceau et le partager avec ces nouvelles amies qui ont également besoin de nourriture. En outre, nous venons vers toi avec l’idée que cela t’intéressera de tenir conseil avec nous sur la meilleure manière d’aider ces deux femmes à prendre un nouveau départ dans la vie. Elles peuvent te raconter leur histoire, mais je suppose qu’elles ont eu bien des difficultés. » 133:3.9 Lorsque Marthe, la femme de Justus, eut disposé la nourriture sur la table, Jésus prit congé d’une manière inattendue en disant : « Il est tard, et le père du jeune homme va nous attendre ; veuillez bien nous excuser de vous laisser ensemble – trois femmes – les filles bien-aimées du Très Haut. » 133:3.10 Jésus et Ganid prirent donc congé des femmes. Jusque-là, les deux courtisanes n’avaient rien dit, et Ganid était également incapable de parler. Pendant quelques instants, il en fut de même pour Marthe, mais elle s’éleva bientôt à la hauteur des circonstances et fit, pour ces étrangères, tout ce que Jésus avait espéré. La plus âgée des deux mourut, peu de temps après, avec de brillantes espérances de survie éternelle ; la plus jeune travailla avec Justus au siège de ses affaires et devint plus tard, pour toute sa vie, membre de la première Église chrétienne à Corinthe. 133:8.2 Jésus devenait plus grave et pensif à mesure qu’il se rapprochait de la Palestine et de la fin de leur voyage. Il s’entretint avec peu de gens à Antioche et se promena rarement dans la ville. Après beaucoup de questions sur les raisons pour lesquelles son maitre manifestait si peu d’intérêt pour Antioche, Ganid finit par amener Jésus à dire : « Cette ville n’est pas loin de la Palestine ; peut-être y reviendrai-je un jour. » 133:8.4 Après avoir préparé leurs bagages pour la caravane de chameaux, les trois compagnons continuèrent leur route en descendant jusqu’à Sidon puis, de là, à Damas, et, trois jours plus tard, ils se préparèrent à faire la longue randonnée à travers les sables du désert. 133:9.4 Enfin arriva le jour de la séparation. Ils furent tous courageux, spécialement le garçon, mais ce fut une rude épreuve. Ils avaient les larmes aux yeux, mais du courage dans le cœur. En prenant congé de son maitre, Ganid dit : « Adieu, Maitre, mais pas pour toujours. Quand je reviendrai à Damas, je te chercherai. Je t’aime, car je crois que le Père qui est aux cieux doit un peu te ressembler ; au moins, je sais que tu ressembles beaucoup à ce que tu m’as raconté de lui. Je me rappellerai ton enseignement, mais c’est toi surtout que je n’oublierai jamais. » Le Maitre quitta ainsi ses amis hindous à Charax, pour ne plus jamais les revoir en ce monde. Fascicule 134. Les années de transition 134:1.1 Après avoir pris congé de Gonod et de Ganid, Jésus revint par Ur à Babylone, où il se joignit à une caravane du désert qui faisait route vers Damas. De Damas, il alla à Nazareth s’arrêtant à Capharnaüm quelques heures seulement pour rendre visite à la famille de Zébédée. 134:1.3 Durant son séjour de quelques semaines à Nazareth, Jésus s’entretint avec sa famille et ses amis. 134:1.6 Au moment où Jésus se préparait à quitter Nazareth, le conducteur d’une importante caravane qui passait par la ville tomba gravement malade, et Jésus, connaissant les langues étrangères, s’offrit pour le remplacer. Ce voyage nécessitait son absence pendant une année. 134:2.1 Ce fut au premier avril de l’an 24 que Jésus quitta Nazareth pour le voyage en caravane qui devait le mener jusqu’à la région de la mer Caspienne. 134:2.4 Le voyage de la caravane fut réussi à tous points de vue. Ce fut un épisode des plus intéressants dans la vie humaine de Jésus, car, durant cette année, il joua un rôle exécutif en étant responsable des biens matériels confiés à sa charge et de la sauvegarde des voyageurs de la caravane. Il accomplit ses multiples devoirs avec une fidélité, une efficacité et une sagesse extrêmes. 134:2.5 À son retour de la région Caspienne, Jésus abandonna la direction de la caravane après être arrivé au lac Urmia, où il s’arrêta un peu plus de deux semaines. Il revint à Damas comme voyageur avec une autre caravane. Il continua son voyage avec le train de la caravane jusqu’à Capharnaüm, où il arriva le 1er avril de l’an 25. Quand il se trouvait à Capharnaüm, il habitait chez les Zébédée. 134:3.1 En route vers la mer Caspienne, Jésus s’était arrêté à la vieille ville persane d’Urmia, sur la rive ouest du lac du même nom, pour laisser à sa caravane quelques jours de repos et de récupération. Sur la plus grande ile d’un petit archipel, se trouvait un vaste bâtiment – un amphithéâtre de conférences – consacré à « l’esprit de la religion ». 134:3.2 Ce temple de la religion avait été bâti par un riche négociant d’Urmia et ses trois fils. 134:3.4 À plusieurs reprises, Jésus participa aux discussions et, avant son départ d’Urmia, Cymboyton convint avec Jésus qu’à son voyage de retour, il séjournerait deux semaines à Urmia et ferait vingt-quatre conférences sur « La Fraternité des Hommes ». 134:3.5 Conformément à cet arrangement, Jésus s’arrêta à son voyage de retour et donna ces conférences. De tous les enseignements du Maitre sur Urantia, ceux-ci furent les plus systématiques et les plus formels. Jamais auparavant, ni plus tard, il ne développa un sujet aussi longuement qu’au cours de ces conférences et discussions sur la fraternité des hommes. 134:7.1 Quand Jésus revint de son voyage à la mer Caspienne, il savait que ses déplacements à travers le monde étaient à peu près terminés. 134:7.6 L’Ajusteur de Pensée intérieur conduisit alors Jésus à abandonner les lieux d’habitation des hommes et à se rendre sur le mont Hermon pour y achever de maitriser son mental humain et pour parachever sa consécration totale au reste de l’œuvre de sa vie sur terre. 134:7.7 Ce fut l’une des époques inhabituelles et extraordinaires de la vie du Maitre sur Urantia. Une autre expérience très similaire fut celle par laquelle il passa, seul dans les collines voisines de Pella, tout de suite après son baptême. Jésus vécut seul avec Dieu durant six semaines sur les pentes du mont Hermon. 134:8.4 Pendant toute cette période de communion avec son Père céleste, l’Ajusteur intérieur paracheva également les services qui lui avaient été assignés. Le but humain de cette créature terrestre fut alors atteint. Il ne restait qu’à consommer la phase finale d’harmonisation de son mental avec l’Ajusteur. 134:8.5 Après plus de cinq semaines de communion ininterrompue avec son Père du Paradis, Jésus crut pleinement à l’ascendant de sa nature divine sur sa nature humaine et n’hésita pas à l’affirmer. 134:8.6 Vers la fin de son séjour sur la montagne, Jésus demanda à son Père l’autorisation de tenir une conférence avec ses ennemis de Satania en tant que Fils de l’Homme. Cette permission fut accordée. Satan (représentant Lucifer) et Caligastia, le Prince Planétaire rebelle, étaient présents auprès de Jésus et lui furent rendus pleinement visibles. 134:8.7 Aux nombreuses propositions et contre-propositions des émissaires de Lucifer, Jésus ne fit qu’une seule réponse : « Puisse la volonté de mon Père du Paradis prévaloir et, quant à toi, mon fils rebelle, que les Anciens des Jours te jugent divinement. Je suis ton Créateur-père ; je ne puis guère te juger justement, et tu as déjà méprisé ma miséricorde. Je te remets au jugement des Juges d’un plus grand univers. » 134:8.8 Et, lorsque la sévère épreuve fut terminée, le séraphin gardien détaché revint auprès de Jésus et lui apporta son ministère. 134:8.9 Un après-midi de fin d’été, au milieu des arbres et du silence de la nature, Micaël de Nébadon gagna la souveraineté indiscutée de son univers. Ce jour-là, il paracheva la tâche imposée aux Fils Créateurs de vivre pleinement une vie incarnée dans la similitude de la chair mortelle sur les mondes évolutionnaires du temps et de l’espace. Cet accomplissement capital ne fut pas annoncé à l’univers avant son baptême, quelques mois plus tard, mais eut réellement lieu ce jour-là sur la montagne. Quand Jésus descendit de son séjour sur le mont Hermon, la rébellion de Lucifer dans Satania et la sécession de Caligastia sur Urantia étaient pratiquement réglées. 134:9.1 Jésus eut une réunion de famille à Capharnaüm pendant le sabbat. Le lendemain, il partit pour Jérusalem avec Jean, fils de Zébédée. 134:9.5 Au milieu de la semaine, Jésus prit congé de Jean en disant qu’il désirait se retirer dans les collines, où il pourrait mieux communier avec son Père du Paradis. Après une semaine presque entière de solitude dans les collines proches de Béthanie, il partit pour Capharnaüm. 134:9.6 Le lendemain matin, Jésus alla au coffre contenant ses effets personnels, qui étaient restés à l’intérieur de l’atelier de Zébédée, il mit son tablier et se présenta au travail en disant : « Il m’incombe de rester actif en attendant que vienne mon heure. » Et il travailla plusieurs mois au chantier naval, jusqu’en janvier de l’année suivante, aux côtés de son frère Jacques. 134:9.8 Le temps passant, des rumeurs parvinrent à Capharnaüm au sujet d’un certain Jean qui prêchait en baptisant des pénitents dans le Jourdain. Fascicule 135. Jean le Baptiste 135:1.4 À seize ans, à la suite de lectures au sujet d’Élie, Jean fut très impressionné par le prophète du mont Carmel et décida d’adopter sa façon de s’habiller. À partir de ce jour-là, Jean porta toujours un vêtement de poil et une ceinture de cuir. À cet âge, Jean avait une taille de plus d’un mètre quatre-vingt et avait presque atteint son plein développement. 135:2.1 Zacharie mourut alors que Jean venait d’avoir dix-huit ans. 135:2.2 En septembre de cette année-là, Élisabeth et Jean firent un voyage à Nazareth pour rendre visite à Marie et à Jésus. 135:2.3 Jean et Élisabeth retournèrent chez eux et commencèrent à faire des projets d’avenir. Jean garda ses moutons près d’un ruisseau tributaire d’un cours d’eau plus important qui se jetait dans la mer Morte à Engaddi. 135:3.4 Il semblait à ce rude et noble enfant de la nature que le monde était mûr pour la fin de l’âge de l’homme et l’aurore de l’âge nouveau et divin – le royaume des cieux. Jean eut, dans son cœur, le sentiment croissant qu’il serait le dernier des anciens prophètes et le premier des nouveaux. Il se sentait vibrer sous l’impulsion grandissante de se montrer et de proclamer à tous les hommes : « Repentez-vous ! Mettez-vous en règle avec Dieu ! Soyez prêts pour la fin ; préparez-vous à l’apparition de l’ordre nouveau et éternel des affaires terrestres, le royaume des cieux. » 135:4.5 Ce fut l’influence d’Élie qui fit adopter à Jean ses méthodes d’attaque directe et brusquée contre les péchés et les vices de ses contemporains. Il essaya de se vêtir comme Élie et s’efforça de parler comme Élie. 135:4.6 À la fin, il élabora une méthode pour proclamer le nouvel âge, le royaume de Dieu. Il décida qu’il allait devenir le précurseur du Messie. Il balaya tous ses doutes et partit d’Engaddi, un jour de mars de l’an 25, pour débuter dans sa courte mais brillante carrière de prédicateur public. 135:6.1 Jean fit le tour de la côte occidentale de la mer Morte et remonta le cours du Jourdain jusqu’en face de Jéricho. Jean alla sur l’autre rive, s’installa près de l’accès du gué, et commença à prêcher aux passants qui traversaient le fleuve. 135:6.2 Tous ceux qui écoutaient Jean se rendaient compte qu’il était plus qu’un prédicateur. La grande majorité des auditeurs de cet homme étrange, surgi du désert de Judée, repartait en croyant avoir entendu la voix d’un prophète. 135:6.4 Le travail de ce naziréen comportait encore une autre caractéristique nouvelle : il baptisait chacun de ses fidèles dans le Jourdain « pour la rémission des péchés ». 135:6.5 Jean prêcha quatre mois au gué de Béthanie avant de partir vers le nord en remontant le Jourdain. 135:6.6 En mai de cette année, tandis que Jean s’attardait encore au gué de Béthanie, les prêtres et les lévites envoyèrent une délégation pour lui demander s’il prétendait être le Messie et en vertu de quelle autorité il prêchait. Jean répondit à ces enquêteurs en disant : « Allez dire à vos maitres que vous avez entendu ‘la voix de quelqu’un qui crie dans le désert’, comme le prophète l’a annoncé en disant : ‘Préparez le chemin du Seigneur, aplanissez une route pour notre Dieu. Toute vallée sera comblée, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les terrains accidentés seront changés en plaines et les passages rocailleux en vallons unis, et toute chair verra le salut de Dieu.’ » 135:8.1 Au mois de décembre de l’an 25, lorsque Jean atteignit le voisinage de Pella dans sa remontée du Jourdain, sa réputation s’était répandue dans toute la Palestine et son œuvre était devenue le principal sujet de conversation dans toutes les villes voisines du lac de Galilée. Jésus avait parlé favorablement du message de Jean, ce qui avait amené nombre d’habitants de Capharnaüm à se joindre au culte de repentance et de baptême de Jean. Jacques et Jean, les pêcheurs fils de Zébédée, étaient descendus au gué en décembre, peu après que Jean se fut installé pour prêcher à proximité de Pella, et s’étaient offerts au baptême. 135:8.2 Jacques et Jude, les frères de Jésus, avaient parlé d’aller trouver Jean pour être baptisés. Jude décida avec Jacques de demander conseil à Jésus au sujet de leurs plans. Jésus les pria de retarder la discussion jusqu’au lendemain, où il leur donnerait sa réponse. 135:8.3 Juste avant le repos de midi, Jésus déposa ses outils, enleva son tablier de travail et annonça simplement aux trois ouvriers travaillant dans la même pièce que lui : « Mon heure est venue. » Il alla trouver ses frères Jacques et Jude en répétant : « Mon heure est venue – allons voir Jean. » Ils partirent immédiatement pour Pella en mangeant leur repas en cours de route. Ils arrivèrent le lendemain vers midi sur les lieux où Jean donnait le baptême. 135:8.4 Jean venait de commencer à baptiser les candidats du jour. Des dizaines de repentants faisaient la queue en attendant leur tour lorsque Jésus et ses deux frères prirent position dans cette file. 135:8.5 Lorsque Jean reconnut Jésus, il interrompit les cérémonies pendant un moment tandis qu’il saluait son cousin dans la chair et lui demandait : « Mais pourquoi descends-tu dans l’eau pour me saluer ? » Jésus répondit : « Pour me soumettre à ton baptême. » Jean répliqua : « Mais c’est moi qui ai besoin d’être baptisé par toi. Pourquoi viens-tu à moi ? » Jésus lui murmura : « Supporte de me baptiser maintenant, car il convient que nous donnions cet exemple à mes frères qui se tiennent ici avec moi, et aussi pour que les gens puissent savoir que mon heure est venue. » 135:8.6 C’est ainsi que Jean baptisa Jésus et ses deux frères Jacques et Jude. Les quatre hommes encore debout dans l’eau entendirent un son étrange. Bientôt une apparition se montra quelques instants, immédiatement au-dessus de la tête de Jésus, et ils entendirent une voix qui disait : « Celui-ci est mon fils bien-aimé en qui j’ai trouvé mon plaisir. » Un grand changement se produisit dans l’expression du visage de Jésus. Sortant de l’eau en silence, il prit congé d’eux et se dirigea vers les collines de l’est. Nul ne le revit pendant quarante jours. 135:9.4 Environ trois semaines après que Jésus les eut quittés, une nouvelle députation de prêtres et de pharisiens de Jérusalem arriva sur les lieux à Pella. Ils demandèrent directement à Jean s’il était Élie ou le prophète promis par Moïse, et, lorsque Jean leur dit « Je ne le suis pas », ils s’enhardirent jusqu’à lui demander : « Es-tu le Messie ? » Et Jean répondit : « Je ne le suis pas. » Alors, ces hommes de Jérusalem lui dirent : « Si tu n’es ni Élie, ni le prophète, ni le Messie, alors, pourquoi baptises-tu les gens et crées-tu toute cette agitation ? » Et Jean répliqua : « Il appartient à ceux qui m’ont entendu et ont reçu mon baptême de dire qui je suis, mais je vous déclare que, si je baptise d’eau, il y a eu quelqu’un parmi nous qui reviendra vous baptiser du Saint-Esprit. » 135:9.7 Ce fut de bonne heure, le matin du sabbat du 23 février, que les disciples de Jean, qui prenaient leur repas du matin, en regardant vers le nord, virent Jésus venant vers eux. Pendant qu’il s’approchait, Jean monta sur un grand rocher, éleva sa voix sonore et dit : « Voici le Fils de Dieu, le libérateur du monde ! C’est de lui que j’ai dit : ‘Après moi, il en viendra un qui me sera préféré, car il existait avant moi.’ C’est pour cela que je suis sorti du désert afin de prêcher la repentance et baptiser d’eau en proclamant que le royaume des cieux est à portée de la main. Maintenant vient celui qui va vous baptiser du Saint-Esprit. J’ai vu l’esprit divin descendre sur cet homme et j’ai entendu la voix de Dieu déclarer : ‘Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j’ai trouvé mon plaisir.’ » 135:9.8 Jésus les pria de continuer leur repas et s’assit pour manger avec Jean. 135:9.9 Le lendemain matin de bonne heure, il prit congé de Jean et de ses disciples, et repartit pour la Galilée. 135:10.2 Jean s’arrêta plusieurs semaines près du village d’Adam, et c’est de là qu’il lança son attaque mémorable contre Hérode Antipas pour avoir pris illégalement la femme d’un autre homme. 135:10.3 Hérode Antipas, sur le territoire de qui Jean avait prêché, s’alarma à l’idée de voir Jean et ses disciples provoquer une rébellion. Il décida de mettre Jean en prison. En conséquence, très tôt dans la matinée du 12 juin, les agents d’Hérode placèrent Jean sous mandat d’arrêt. Tandis que les semaines passaient et qu’on ne le relâchait pas, ses disciples s’éparpillèrent dans toute la Palestine ; beaucoup d’entre eux allèrent en Galilée pour se joindre aux partisans de Jésus. 135:11.2 Après qu’il eut passé plusieurs mois en prison, un groupe de ses disciples vint le voir et, après lui avoir fait rapport sur les activités publiques de Jésus, lui dit : « Ainsi, Maitre, tu vois que celui qui était près de toi en amont du Jourdain prospère et reçoit tous ceux qui viennent vers lui. Tu as courageusement témoigné pour lui, et pourtant il ne fait rien pour obtenir ta délivrance. » Mais Jean répondit à ses amis : « Cet homme ne peut rien faire sans que cela lui ait été donné par son Père qui est aux cieux. Vous vous rappelez bien ce que j’ai dit : ‘Je ne suis pas le Messie, mais j’ai été envoyé avant lui pour lui préparer le chemin.’ C’est bien cela que j’ai fait. Il faut que lui grandisse et que moi, je diminue. J’appartiens à cette terre et j’ai proclamé mon message. Jésus de Nazareth est venu du ciel sur la terre et il est au-dessus de nous tous. Le Fils de l’Homme est descendu d’auprès de Dieu, et ce sont les paroles de Dieu qu’il vous annoncera, car le Père qui est aux cieux ne mesure pas l’esprit qu’il donne à son propre Fils. Le Père aime le Fils et remettra bientôt toutes choses entre ses mains. Quiconque croit au Fils a la vie éternelle. Et les paroles que je prononce sont véritables et immuables. » 135:11.3 Ces disciples furent stupéfaits à un tel point de la déclaration de Jean qu’ils partirent en silence. De son côté, Jean était fort agité, car il percevait qu’il venait d’émettre une prophétie. 135:12.2 Hérode gardait le prophète en prison, ne sachant que faire de lui. 135:12.5 Pour célébrer son anniversaire, Hérode donna une grande fête au palais. N’ayant pas réussi à obtenir l’exécution de Jean par appel direct à Hérode, Hérodiade s’attela maintenant à la tâche d’obtenir, par ruse, sa mise à mort. 135:12.6 Au cours des festivités et distractions du soir, Hérodiade présenta sa fille en la faisant danser devant les convives. Hérode fut charmé par la chorégraphie de la demoiselle et l’appela devant lui en disant : « Tu es charmante et je suis très satisfait de toi. C’est mon anniversaire. Quelle que soit la chose que tu désires, demande-la-moi et je te la donnerai, fût-ce la moitié de mon royaume. » En faisant cette proposition, Hérode était fortement sous l’influence de ses nombreuses libations. La jeune fille se retira pour s’enquérir auprès de sa mère de ce qu’elle devait demander à Hérode. Hérodiade lui dit : « Va vers Hérode et demande-lui la tête de Jean le Baptiste. » La jeune fille retourna à la table du banquet et dit à Hérode : « Je te demande de me donner immédiatement la tête de Jean le Baptiste sur un plateau. » 135:12.7 Hérode fut rempli de crainte et de tristesse, mais, à cause de son serment et de tous les témoins qui banquetaient avec lui, il ne voulut pas refuser la requête. Et Hérode Antipas envoya alors un soldat avec l’ordre de lui apporter la tête de Jean. C’est ainsi que Jean fut décapité dans sa prison cette nuit-là. Le soldat apporta la tête du prophète sur un plateau et la donna à la jeune fille dans le fond de la salle du banquet. Et la jeune fille donna le plateau à sa mère. Quand les disciples de Jean eurent vent de l’histoire, ils se rendirent à la prison demander le corps de Jean. Après l’avoir couché dans un tombeau, ils allèrent en rendre compte à Jésus. Fascicule 136. Le baptême et les quarante jours 136:2.2 Lorsque Jésus de Nazareth descendit dans le Jourdain pour être baptisé, un parfait synchronisme et une pleine communication s’étaient établis entre le mental humain de Jésus et son Ajusteur esprit intérieur, le don divin de son Père du Paradis. 136:2.3 Ordinairement, quand la personnalité d’un mortel du royaume atteint d’aussi hauts niveaux de perfection, on voit se produire les phénomènes préliminaires d’élévation spirituelle qui se terminent, en fin de compte, par la fusion définitive de l’âme murie du mortel avec son divin Ajusteur associé. Un tel changement aurait apparemment dû se produire dans l’expérience de la personnalité de Jésus de Nazareth le jour même où il descendit dans le Jourdain avec ses deux frères pour être baptisé par Jean. Cette cérémonie était l’acte final de sa vie purement humaine sur Urantia, et beaucoup d’observateurs suprahumains s’attendaient à être témoins de la fusion de l’Ajusteur avec le mental qu’il habitait. Quelque chose de nouveau et d’encore plus grandiose se produisit. Tandis que Jean imposait les mains sur Jésus pour le baptiser, l’Ajusteur intérieur prit définitivement congé de l’âme humaine devenue parfaite de Joshua ben Joseph. Quelques instants plus tard, cette entité divine revint de Divinington en tant qu’Ajusteur Personnalisé et chef de ses semblables dans tout l’univers local de Nébadon. Jésus put ainsi observer son propre esprit divin antérieur redescendant vers lui sous forme personnalisée, et il entendit alors ce même esprit originaire du Paradis prendre la parole et dire : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j’ai trouvé mon plaisir. » 136:2.5 Ce fut la voix de l’Ajusteur Personnalisé, parlant au nom du Père Universel, que Jean et Jésus entendirent, car l’Ajusteur provient du Père du Paradis et lui est semblable. Pendant tout le reste de la vie terrestre de Jésus, cet Ajusteur Personnalisé fut associé à tous ses travaux ; Jésus resta en communion constante avec cet Ajusteur exalté. 136:3.1 C’est avant son baptême, durant les six semaines où il avait été mouillé par les rosées du mont Hermon, que Jésus avait subi la grande tentation de son effusion en tant que mortel. 136:3.2 Après son baptême, il consacra ces quarante jours à son adaptation aux changements de relation avec le monde et l’univers occasionnés par la personnalisation de son Ajusteur. 136:3.3 Jésus ne fit pas cette retraite pour jeuner et affliger son âme. Il se rappelait maintenant entièrement sa mission d’effusion et les instructions données par son frère ainé Emmanuel avant le début de son incarnation sur Urantia. Il comprenait désormais clairement et totalement toutes ces vastes relations et désirait rester à l’écart pour une période de méditation paisible. Il pourrait ainsi élaborer les plans et décider de la procédure à suivre dans le déroulement de son œuvre publique en faveur de ce monde et de tous les autres mondes de son univers local. 136:3.4 Tandis qu’il errait à l’aventure, dans les montagnes, à la recherche d’un abri favorable, Jésus rencontra le chef administratif de son univers, Gabriel, la Radieuse Étoile du Matin de Nébadon. Gabriel rétablit alors ses communications personnelles avec le Fils Créateur de l’univers. Gabriel donna maintenant à Jésus des renseignements indiquant que son expérience d’effusion sur Urantia était pratiquement achevée, dans la mesure où elle concernait l’acquisition de la parfaite souveraineté de son univers et la fin de la rébellion de Lucifer. La souveraineté avait été atteinte le jour de son baptême quand la personnalisation de son Ajusteur démontra la perfection et le parachèvement de son effusion dans la similitude de la chair mortelle. 136:3.5 Tandis que Jésus s’attardait sur la montagne en causant avec Gabriel, le Père de la Constellation, venant d’Édentia, apparut en personne à Jésus et à Gabriel et dit : « Je te libère de ton effusion de la part d’Emmanuel, ton frère, garant de l’incarnation sur Urantia. Tu es libre de terminer ton effusion d’incarnation, maintenant ou à tout autre moment, et de la manière que tu auras toi-même choisie, puis de monter à la droite de ton Père, de recevoir ta souveraineté et d’assumer le gouvernement inconditionnel bien mérité de tout Nébadon. » 136:4.1 Jour après jour, dans les collines, Jésus élabora les plans pour le reste de son effusion sur Urantia. 136:4.6 Gabriel avait rappelé à Jésus qu’il pouvait se manifester au monde de deux manières différentes, au cas où il choisirait de rester encore quelque temps sur Urantia. Les deux manières de servir le monde étaient les suivantes : 136:4.7 1. Sa propre voie – la voie qui pourrait lui sembler la plus agréable et la plus utile du point de vue des besoins immédiats de ce monde et de l’édification présente de son propre univers. 136:4.8 2. La voie du Père – la démonstration, par l’exemple, d’un idéal, à longue échéance, de la vie des créatures tel qu’il est vu par les hautes personnalités du Paradis administrant l’univers des univers. 136:4.9 Il fut indiqué à Jésus que son frère paradisiaque, Emmanuel, éprouverait une grande satisfaction si Jésus estimait opportun de terminer sa carrière terrestre d’incarnation comme il l’avait si noblement commencée, en restant toujours soumis à la volonté du Père. Le troisième jour de son isolement, Jésus se promit qu’il retournerait dans le monde pour achever sa carrière terrestre et que, dans toute situation impliquant une alternative, il choisirait toujours la volonté du Père. 136:5.1 Le troisième jour après le commencement de cette conférence entre lui-même et son Ajusteur Personnalisé, Jésus fut gratifié de la vision des armées célestes de Nébadon rassemblées et envoyées par leurs commandants pour se tenir à la disposition de leur Souverain bien-aimé. Cette puissante armée comportait douze légions de séraphins et des quantités proportionnelles de tous les ordres d’intelligences de l’univers. La première grande décision de Jésus dans son isolement concernait le point de savoir s’il utiliserait ou non ces puissantes personnalités dans le programme ultérieur de son ministère public sur Urantia. 136:5.2 Jésus décida qu’il n’utiliserait pas une seule personnalité de cette vaste assemblée, à moins qu’il ne devienne évident que ce soit la volonté de son Père. 136:5.3 Avant de descendre de sa retraite de quarante jours dans les collines, Jésus confia le commandement immédiat de cette armée accompagnatrice de personnalités de l’univers à son Ajusteur récemment personnalisé. 136:6.2 Jésus se fixa donc une nouvelle politique cohérente pour le reste de son œuvre terrestre. Dans la mesure où cela concernait ses besoins personnels, et même en général dans ses relations avec d’autres personnalités, il choisit délibérément de poursuivre désormais le sentier de l’existence terrestre normale ; il prit nettement position contre une ligne de conduite qui transcenderait, outragerait ou violerait les lois naturelles établies par lui-même. 136:10.1 Le dernier jour de cet isolement mémorable, avant de descendre de la montagne pour rejoindre Jean et ses disciples, le Fils de l’Homme prit son ultime décision. Il la communiqua à son Ajusteur Personnalisé en ces termes : « Pour toutes les autres questions, comme pour celles dont la décision est maintenant enregistrée, je m’engage envers toi à me soumettre à la volonté de mon Père. » Fascicule 137. Séjour d’attente en Galilée 137:0.1 De bonne heure le samedi matin 23 février de l’an 26, Jésus descendit des collines pour rejoindre les compagnons de Jean qui campaient à Pella. 137:1.1 Durant ce sabbat, deux des principaux disciples de Jean passèrent beaucoup de temps avec Jésus. De tous les partisans de Jean, un dénommé André fut le plus profondément impressionné par Jésus ; il posa de nombreuses questions à Jésus. Ils s’arrêtèrent tous deux pour un bref entretien durant lequel André dit : « Je t’ai constamment observé depuis que tu es venu à Capharnaüm, et je crois que tu es le nouvel Instructeur. Je voudrais m’assoir à tes pieds et apprendre toute la vérité au sujet du nouveau royaume. » Avec une chaleureuse confiance, Jésus accueillit André comme premier apôtre de ce groupe des douze qui devaient travailler avec lui à établir le nouveau royaume de Dieu dans le cœur des hommes. 137:1.2 André avait un frère très capable et enthousiaste, nommé Simon, qui était au premier rang des disciples de Jean. 137:1.3 Peu après le retour de Jésus et d’André au camp, André chercha son frère Simon et le prit à part ; il l’informa qu’il était personnellement convaincu que Jésus était le grand Instructeur, et qu’il s’était engagé à être son disciple. Il poursuivit en disant que Jésus avait accepté son offre de service et suggéra que lui (Simon) aille également trouver Jésus et se propose comme compagnon au service du nouveau royaume. Simon répondit : « Depuis le moment où cet homme est venu travailler à l’atelier de Zébédée, j’ai pensé qu’il était envoyé par Dieu, mais que faire vis-à-vis de Jean ? Ils décidèrent alors, sur-le-champ, d’aller consulter Jean. Jean fut attristé, mais il répondit courageusement à leur demande en disant : « Nous n’en sommes qu’au commencement. Mon travail va bientôt prendre fin, et nous deviendrons tous ses disciples. » Alors, André fit signe à Jésus de venir et lui annonça en aparté que son frère désirait entrer au service du nouveau royaume. En accueillant Simon comme son second apôtre, Jésus dit : « Simon, ton enthousiasme est louable, mais dangereux pour le travail du royaume. Je te préviens qu’il faut être plus réfléchi dans tes paroles. Je vais changer ton nom en celui de Pierre. » 137:1.5 Après que Jésus fut retourné à Pella pour la nuit, Jacques et Jean, les fils de Zébédée arrivèrent sur les lieux. Ils venaient de rentrer de leur longue et vaine recherche de Jésus dans les collines. Lorsqu’ils entendirent Simon Pierre leur raconter comment lui et son frère André étaient devenus les premiers conseillers agréés du nouveau royaume, Jacques et Jean furent tous deux attristés. 137:1.6 Jésus dormait lorsqu’ils atteignirent sa demeure, mais ils le réveillèrent en disant : « Pendant que nous, qui avons si longtemps vécu avec toi, nous explorions les collines à ta recherche, comment se fait-il que tu aies donné la préférence à d’autres et choisi André et Simon comme les premiers associés pour le nouveau royaume ? » Jésus répondit : « Ayez le cœur calme et demandez-vous ’qui vous a ordonné de rechercher le Fils de l’Homme pendant qu’il vaquait aux affaires de son Père ?’ » Vous êtes en vérité mes frères – vous n’aviez pas besoin que je vous agrée – vous apparteniez déjà au royaume. Ayez bon courage et préparez-vous aussi à nous accompagner demain matin en Galilée. » 137:2.3 Jésus et ses quatre disciples-apôtres avançaient rapidement vers la Galilée. Jésus regarda devant lui la route montante et vit venir vers lui un certain Philippe de Bethsaïde, accompagné d’un ami. Jésus avait connu Philippe autrefois, et les quatre nouveaux apôtres le connaissaient également. Philippe fut enchanté de saluer Jésus, qu’il avait toujours admiré. Par contre, Nathanael ne connaissait pas Jésus. Philippe s’avança pour saluer ses amis, tandis que Nathanael se reposait à l’ombre d’un arbre sur le bord de la route. 137:2.4 Pierre prit Philippe à part et entreprit de lui expliquer que lui-même, André, Jacques et Jean étaient tous devenus des associés de Jésus dans le nouveau royaume ; il incita vivement Philippe à s’enrôler au service de la cause. Philippe se trouva dans une impasse. Que devait-il faire ? Finalement, André suggéra à Philippe : « Pourquoi ne pas demander au Maitre ? » 137:2.5 Philippe se rendit subitement compte que Jésus était réellement un grand homme, peut-être le Messie, et il décida de se conformer à la décision de Jésus en la matière. Il alla droit à lui et lui demanda : « Maitre, dois-je aller vers Jean ou me joindre à mes amis qui te suivent ? » Et Jésus répondit : « Suis-moi. » Philippe fut galvanisé par la certitude qu’il avait découvert le Libérateur. 137:2.6 Philippe fit alors signe au groupe de rester sur place, tandis qu’il courait annoncer sa décision à son ami Nathanael, resté en arrière sous le mûrier et réfléchissant. Philippe fit irruption dans cette méditation en s’écriant : « J’ai trouvé le Libérateur, celui dont Moïse et les prophètes ont parlé et que Jean a proclamé. » Nathanael leva les yeux et s’enquit : « D’où vient ce maitre ? » Et Philippe répliqua : « C’est Jésus de Nazareth, le fils de Joseph, le charpentier, venu plus récemment demeurer à Capharnaüm. » Alors Nathanael, quelque peu choqué, demanda : « Une chose aussi bonne peut-elle sortir de Nazareth ? » Philippe, le prenant par le bras, dit : « Viens et vois. » 137:2.7 Philippe conduisit Nathanael à Jésus, qui regarda en face avec bienveillance cet homme sincère qui doutait et dit : « Voici un véritable Israélite en qui il n’y a pas de fausseté. Suis-moi. » Nathanael se tourna vers Philippe et dit : « Tu as raison. Il est en vérité un conducteur d’hommes. Je le suivrai aussi si j’en suis digne. » Jésus fit un signe de tête affirmatif à Nathanael et répéta : « Suis-moi. » 137:3.6 Ils allèrent tous à Cana pour le mariage de Naomie, qui devait avoir lieu le jour suivant. Malgré les avertissements réitérés de Jésus de ne parler de lui à personne « jusqu’à ce que l’heure du Père soit venue », ils persistèrent à répandre discrètement la nouvelle qu’ils avaient trouvé le Libérateur. Chacun d’eux s’attendait avec confiance à ce que Jésus assume pour la première fois son autorité messianique lors du prochain mariage à Cana. 137:3.7 Marie n’avait pas été aussi joyeuse depuis des années. Elle se rendit à Cana dans l’état d’esprit d’une reine-mère allant assister au couronnement de son fils. 137:4.1 Le mercredi vers midi, près d’un millier de convives étaient arrivés à Cana, plus de quatre fois le nombre des invités aux noces. 137:4.4 Tôt dans l’après-midi, Marie appela Jacques, et ensemble ils s’enhardirent à interroger Jésus pour lui demander s’il voulait les mettre dans sa confidence et les renseigner sur le lieu et le moment de la cérémonie du mariage où il avait projeté de se manifester en tant que « l’être surnaturel ». 137:4.5 Jésus fut humainement très déçu par cette initiative de sa mère. Durant plusieurs heures, Marie fut très déprimée. Elle dit à Jacques : « Je ne puis le comprendre. Que signifie tout cela ? N’y aura-t-il pas de fin à son étrange conduite ? » 137:4.7 Le père du marié était enchanté d’avoir l’honneur de compter le célèbre Galiléen parmi ses hôtes, mais, avant la fin du souper, les serviteurs lui apportèrent la nouvelle déconcertante que l’on se trouvait à court de vin. Lorsque le souper officiel fut terminé et que les invités commençaient à se répandre dans le jardin, la mère du marié fit à Marie la confidence que la provision de vin était épuisée. Marie lui répondit avec confiance : « Ne vous faites pas de souci – je vais parler à mon fils. Il nous aidera. » 137:4.8 Jésus se tenait seul dans un coin du jardin. Sa mère s’approcha de lui et dit : « Mon fils, ils n’ont plus de vin. » Et Jésus répondit : « Ma bonne mère, en quoi cela me concerne-t-il ? » Marie dit : « Mais je crois que ton heure est venue. Ne peux-tu nous aider ? » Jésus répliqua : « De nouveau, je déclare que je ne suis pas venu pour agir de cette manière. Pourquoi me déranges-tu encore avec de pareilles affaires ? » Alors, fondant en larmes, Marie le supplia : « Mais, mon fils, je leur ai promis que tu nous aiderais. Ne veux-tu, s’il te plait, faire quelque chose pour moi ? » Et Jésus dit alors : « Femme, pourquoi te permets-tu de faire de telles promesses ? Veille à ne pas recommencer. En toutes choses, il faut que nous servions la volonté du Père qui est aux cieux. » 137:4.9 Marie, la mère de Jésus, fut accablée ; elle était abasourdie ! Tandis qu’elle se tenait immobile devant lui et qu’un flot de larmes coulait sur son visage, le cœur humain de Jésus fut ému d’une profonde compassion pour la femme qui l’avait porté dans son sein. Il se pencha vers elle, posa tendrement sa main sur sa tête et lui dit : « Allons, allons, Maman Marie, ne te chagrine pas de mes paroles apparemment dures. Je ferais avec joie ce que tu me demandes si cela faisait partie de la volonté du Père… » Et Jésus s’arrêta court. Il hésitait. Marie parut avoir le sentiment qu’il se produisait quelque chose. Se relevant d’un bond, elle jeta ses bras autour du cou de Jésus, l’embrassa et se précipita dans la salle des serviteurs en leur disant : « Quoi que mon fils vous dise, faites-le. » Mais Jésus ne dit rien. 137:4.11 Il y avait, à proximité, six jarres de pierre remplies d’eau et contenant une centaine de litres chacune. L’agitation des serviteurs autour de ces énormes récipients de pierre, sous la direction active de sa mère, attira l’attention de Jésus. Il s’approcha et vit qu’ils en tiraient du vin à pleins brocs. 137:4.12 Jésus se rendait graduellement compte de ce qui était arrivé. Il se rappela comment l’Ajusteur l’avait prévenu que nulle puissance ou personnalité ne pouvait le priver de sa prérogative de créateur qui le rendait indépendant du temps. En face du souhait exprimé par le Souverain Créateur de l’Univers, l’apparition immédiate de vin était inéluctable. La certitude de cet évènement était doublée par le fait que l’Ajusteur Personnalisé avait signifié que l’exécution du désir du Fils ne contrevenait en aucune manière à la volonté du Père. 137:4.13 Nulle loi de la nature ne fut modifiée, abrogée, ou même transcendée. À Cana, en cette occasion, les agents du Créateur firent du vin exactement comme ils le font par le processus naturel ordinaire, sauf qu’ils le firent indépendamment du temps et avec l’intervention d’agents suprahumains pour réunir dans l’espace les ingrédients chimiques nécessaires. 137:4.15 Lorsque les serviteurs tirèrent ce nouveau vin et l’apportèrent au garçon d’honneur « ordonnateur du festin », il le gouta puis appela l’époux en lui disant : « La coutume est de servir d’abord le bon vin et ensuite, quand les convives ont bien bu, on apporte le fruit inférieur de la vigne ; mais toi, tu as gardé le meilleur vin jusqu’à la fin des réjouissances. » 137:4.17 Jésus comprit alors pleinement qu’il devait se tenir constamment sur ses gardes, de crainte qu’en se laissant trop aller à la compassion et à la pitié, il ne devienne responsable d’autres incidents de cet ordre. Néanmoins, bien des évènements similaires se produisirent avant que le Fils de l’Homme eût quitté définitivement sa vie mortelle dans la chair. 137:7.1 Durant quatre longs mois – mars, avril, mai et juin – ce temps d’attente se prolongea. Jésus tint plus de cent réunions longues et sérieuses, mais gaies et joyeuses, avec ces six associés et son propre frère Jacques. 137:7.2 Ce temps d’attente mit tout le groupe de croyants à rude épreuve. Rien, absolument rien de miraculeux ne se produisait. Jour après jour, ils vaquaient à leurs travaux coutumiers et, nuit après nuit, ils s’asseyaient aux pieds de Jésus. Le groupe était cimenté par l’incomparable personnalité du Maitre et par les paroles de grâce qu’il leur adressait soir après soir. 137:8.2 Tandis que Jésus travaillait au chantier naval, Pierre lui apporta la nouvelle de l’arrestation de Jean. Jésus déposa une fois de plus ses outils, enleva son tablier et dit à Pierre : « L’heure du Père a sonné. Préparons-nous à proclamer l’évangile du royaume. » 137:8.3 Ce mardi 18 juin de l’an 26 fut le dernier jour où Jésus travailla à un établi de charpentier. Le lendemain, Jésus envoya son frère Jacques demander le privilège de prendre la parole dans la synagogue lors du prochain sabbat. Le chef de la synagogue fut très heureux que Jésus veuille bien de nouveau diriger le service. 137:8.4 Avant que Jésus ne prêchât son mémorable sermon sur le royaume de Dieu, premier effort ostensible de sa carrière publique, il lut, dans les Écritures, les passages suivants : « Vous serez pour moi un royaume de prêtres, un peuple saint, Yahweh est notre juge, Yahweh est notre législateur, Yahweh est notre roi ; il nous sauvera. » 137:8.5 Quand Jésus eut fini de lire, il dit : 137:8.6 « Je suis venu proclamer l’établissement du royaume du Père. Et ce royaume inclura les âmes adoratrices des Juifs et des Gentils, des riches et des pauvres, des hommes libres et des esclaves, car mon Père ne fait pas acception de personne ; son amour et sa miséricorde s’étendent sur tous. 137:8.7 « Le Père qui est aux cieux envoie son esprit habiter le mental des hommes. De même, quand j’aurai achevé mon œuvre terrestre, l’Esprit de Vérité sera répandu sur toute chair. L’esprit de mon Père et l’Esprit de Vérité vous établiront dans le royaume à venir de compréhension spirituelle et de droiture divine. Mon royaume n’est pas de ce monde. 137:8.8 « Quiconque cherche d’abord à entrer dans le royaume, et s’efforce ainsi d’acquérir une noblesse de caractère semblable à celle de mon Père, possédera bientôt tout ce qui est nécessaire. Mais je vous le dis en toute franchise : à moins de chercher à entrer dans le royaume avec la foi et la confiance d’un petit enfant, vous n’y serez admis d’aucune façon. 137:8.9 « Ne vous laissez pas tromper par ceux qui viennent vous dire : le royaume est ici ou le royaume est là, car le royaume de mon Père ne concerne pas les choses visibles et matérielles. Ce royaume est déjà maintenant parmi vous, car là où l’esprit de Dieu enseigne, là où il guide l’âme de l’homme, là est en réalité le royaume des cieux. Et ce royaume de Dieu est droiture, paix et joie dans le Saint-Esprit. 137:8.11 « Dans le royaume de mon Père, il n’y aura ni Juifs ni Gentils, mais seulement ceux qui cherchent la perfection par le service, car je déclare que quiconque veut être grand dans le royaume de mon Père doit d’abord devenir le serviteur de tous. 137:8.16 « Tous ceux qui entrent dans le royaume des cieux deviendront fils de Dieu, et, dans les temps à venir aussi, ils s’élèveront jusqu’au Père. Je ne suis pas venu appeler les prétendus justes, mais les pécheurs et tous ceux qui ont faim et soif de la droiture de la perfection divine. 137:8.18 Après avoir ainsi parlé, Jésus s’assit. Tous ceux qui l’entendirent furent étonnés de ses paroles. Fascicule 138. La formation des messagers du royaume 138:1.1 Le lendemain, Jésus communiqua aux six ses instructions finales. Il leur ordonna de partir deux par deux pour répandre la bonne nouvelle du royaume. Il leur défendit de baptiser. Il leur déconseilla de prêcher en public, mais leur expliqua que, plus tard, il leur permettrait de prêcher en public. Pour l’instant et pour bien des raisons, il désirait les voir acquérir une expérience pratique dans leurs rapports personnels avec leurs semblables. 138:1.2 Avant le début de ces deux premières semaines de service, Jésus leur annonça qu’il désirait ordonner douze apôtres pour continuer le travail du royaume après son départ, et il autorisa chacun d’eux à choisir, parmi ses premiers convertis, un homme destiné à faire partie du corps apostolique qu’il voulait constituer. 138:2.1 Cette première tournée missionnaire des six fut éminemment réussie. Ils découvrirent tous la grande valeur du contact direct et personnel avec les hommes. Ils commencèrent à sentir combien les gens du peuple avaient soif d’entendre des paroles de consolation religieuse et d’encouragement spirituel. Lorsqu’ils se rassemblèrent autour de Jésus, André prit le commandement et les appela l’un après l’autre pour faire leur rapport officiel au Maitre et proposer les six nouveaux apôtres de leur choix. 138:2.2 Ensuite, Jésus annonça qu’ils iraient tous rendre visite aux postulants afin de leur confirmer l’appel au service. 138:2.3 Les six apôtres nouvellement choisis étaient : 138:2.4 1. Matthieu Lévi, receveur des douanes de Capharnaüm, qui avait son bureau juste à l’est de la ville. 138:2.5 2. Thomas Didyme, un pêcheur de Tarichée. 138:2.6 3. Jacques Alphée, pêcheur et fermier à Khérésa. 138:2.7 4. Judas Alphée, frère jumeau de Jacques Alphée. 138:2.8 5. Simon Zélotès occupait un poste élevé dans l’organisation patriotique des zélotes, poste qu’il abandonna pour se joindre aux apôtres de Jésus. 138:2.9 6. Judas Iscariot était le fils unique de parents juifs fortunés vivant à Jéricho. 138:6.1 La semaine suivante fut consacrée à un programme de formation intensive. Chaque jour, les six nouveaux apôtres furent confiés aux soins de ceux qui les avaient respectivement recrutés, pour récapituler tout ce qu’ils avaient appris et expérimenté, afin de les préparer à œuvrer pour le royaume. 138:7.4 Jésus leur demanda alors combien à eux tous ils avaient d’argent ; il s’enquit aussi des dispositions qu’ils avaient prises pour leurs familles. Lorsqu’il fut clair qu’ils avaient à peine assez de fonds pour s’entretenir pendant deux semaines, Jésus dit : « Ce n’est pas la volonté de mon Père que nous commencions à travailler dans ces conditions. Nous allons rester ici quinze jours près de la mer et pêcher ou faire les travaux manuels que nous trouverons. Entretemps, sous la direction d’André, premier apôtre choisi, vous vous organiserez de manière à vous procurer tout ce dont vous aurez besoin dans votre futur ministère, aussi bien dans votre présent travail personnel que dans la période ultérieure, où je vous conférerai l’ordination pour prêcher l’évangile et instruire les croyants. » 138:7.5 Les apôtres passèrent le reste de la journée à mettre au point leur organisation et à se procurer bateaux et filets pour aller pêcher le lendemain matin, car ils avaient tous décidé de se consacrer à la pêche. 138:7.7 Ce plan, consistant à pêcher deux semaines et à sortir ensuite deux semaines pour faire du travail personnel en faveur du royaume, fut suivi pendant plus de cinq mois jusqu’à la fin de cette année 26. 138:9.3 Vers la fin de cette période, les douze avaient élaboré des plans assez satisfaisants pour l’entretien de leurs familles respectives. La plupart des apôtres étaient mariés, certains avaient plusieurs enfants, mais, pour le soutien de leur foyer, ils avaient pris des dispositions telles qu’avec une légère assistance des fonds apostoliques, ils pouvaient consacrer toute leur énergie à l’œuvre du Maitre sans avoir à se soucier du bien-être financier de leur famille. Fascicule 140. L’ordination des douze 140:0.1 Un peu avant midi, le dimanche 12 janvier de l’an 27, Jésus réunit les apôtres pour leur ordination comme prédicateurs publics de l’évangile du royaume. 140:1.1 Avant le service officiel d’ordination, Jésus parla aux douze assis autour de lui. Il leur dit : « Mes frères, l’heure du royaume est arrivée. Je vous ai amenés ici, seuls avec moi, pour vous présenter au Père comme ambassadeurs du royaume. 140:1.2 « Le nouveau royaume que mon Père est sur le point d’établir dans le cœur de ses enfants terrestres est destiné à être un empire éternel. Il n’y aura point de fin à ce règne de mon Père dans le cœur de ceux qui désirent faire sa volonté divine. Je vous déclare que mon Père n’est pas le Dieu des Juifs ou des Gentils. 140:1.3 « La puissance de ce royaume ne consistera ni dans la force des armées, ni dans le pouvoir des richesses, mais plutôt dans la gloire de l’esprit divin qui viendra enseigner le mental et diriger le cœur des citoyens, nés à nouveau, de ce royaume céleste – les fils de Dieu. C’est la fraternité de l’amour où règne la droiture, et dont le cri de ralliement sera : Paix sur terre et bonne volonté à tous les hommes. 140:1.4 « Mais, pour vous, mes enfants, et pour tous ceux qui voudront vous suivre dans ce royaume, une sévère épreuve est instaurée : la foi seule vous permettra de franchir ses portes mais il vous faudra produire les fruits de l’esprit de mon Père si vous souhaitez poursuivre l’ascension dans la vie progressive de la communauté divine. En vérité, en vérité, je vous le dis, ceux qui disent ‘Seigneur, Seigneur’ n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais plutôt ceux qui font la volonté de mon Père qui est aux cieux. 140:1.6 « Quiconque veut être grand dans le royaume de mon Père doit devenir un ministre pour tous ; et, si quelqu’un veut être le premier parmi vous, qu’il devienne le serviteur de ses frères. Une fois que vous êtes reçus comme citoyens du royaume céleste, vous n’êtes plus des serviteurs, mais des fils, des fils du Dieu vivant. 140:1.7 « C’est moins par les paroles que vous prononcerez, mais plutôt par la vie que vous vivrez, que les hommes sauront que vous avez été avec moi et que vous avez appris les réalités du royaume. Je ne voudrais imposer à votre mental aucun fardeau trop lourd, mais je vais charger vos âmes de la responsabilité solennelle de me représenter dans le monde quand je vous quitterai bientôt, de même que je représente mon Père dans ma présente vie incarnée. » Et, lorsque Jésus eut fini de parler, il se leva. 140:2.1 Jésus demanda ensuite aux douze mortels, qui venaient d’écouter sa déclaration au sujet du royaume, de s’agenouiller en cercle autour de lui. Le Maitre posa alors ses mains sur la tête de chaque apôtre en commençant par Judas Iscariot et en finissant par André. Après les avoir bénis, il étendit les mains et pria : 140:2.2 « Mon Père, je t’amène maintenant ces hommes, mes messagers. Parmi nos enfants sur terre, j’ai choisi ces douze pour aller me représenter comme je suis venu te représenter. Aime-les et accompagne-les comme tu m’as aimé et accompagné. Et maintenant, mon Père, donne-leur la sagesse tandis que je place toutes les affaires du royaume à venir entre leurs mains. » 140:3.2 « Je vous envoie dans le monde pour annoncer la liberté aux captifs spirituels et la joie aux prisonniers de la crainte. 140:3.14 « Je vous envoie dans le monde pour me représenter et agir comme ambassadeurs du royaume de mon Père. En allant proclamer la bonne nouvelle, mettez votre confiance dans le Père dont vous êtes les messagers. 140:3.17 « Vous êtes chargés de sauver les hommes, non de les juger. À la fin de votre vie terrestre, vous espérerez tous être traités avec miséricorde. Je vous demande donc, durant votre vie mortelle, de témoigner de la miséricorde à tous vos frères dans la chair. Ne commettez pas la faute d’essayer d’ôter une paille de l’œil de votre frère alors qu’il y a une poutre dans le vôtre. Après avoir rejeté la poutre de votre propre œil, vous verrez d’autant plus clair pour ôter la paille de l’œil de votre frère. 140:3.19 « Pour mériter l’accès du royaume des cieux, c’est le mobile qui compte. Mon Père regarde dans le cœur des hommes et juge selon leurs désirs intérieurs et leurs intentions sincères. 140:3.21 Jamais auparavant les apôtres n’avaient entendu Jésus s’expliquer de cette manière, car il leur avait parlé comme quelqu’un disposant de l’autorité suprême. 140:5.1 Depuis le Sermon sur la Montagne jusqu’au Discours du Dernier Souper, Jésus apprit à ses disciples à manifester un amour paternel plutôt qu’un amour fraternel. L’amour fraternel consiste à aimer votre prochain comme vous-même, ce qui serait une application adéquate de la « règle d’or » ; mais l’affection paternelle exige que vous aimiez vos compagnons mortels comme Jésus vous aime. 140:5.3 Jésus n’escomptait pas que ses disciples parviennent à une manifestation impossible d’amour fraternel, mais il comptait qu’ils s’efforceraient d’être semblables à Dieu – d’être parfaits comme le Père qui est aux cieux est parfait. Ils pourraient ainsi commencer à regarder les hommes comme Dieu regarde ses créatures – donc commencer à les aimer comme Dieu les aime – à manifester les débuts d’une affection paternelle. Fascicule 141. Le commencement de l’œuvre publique 141:0.1 Le 19 janvier de l’an 27, premier jour de la semaine, Jésus et les douze apôtres se préparèrent à quitter leur quartier général de Bethsaïde. Les douze ne savaient rien des plans de leur Maitre, sinon qu’ils monteraient à Jérusalem pour assister à la fête de la Pâque. 141:2.1 Le soir, Jésus donna aux apôtres quelques enseignements supplémentaires sur le nouveau royaume. Le Maitre dit : 141:2.2 « Quand vous êtes les sujets de ce royaume, il vous faut en vérité entendre la loi du Souverain de l’Univers. Mais, quand, à cause de l’évangile du royaume que je suis venu proclamer, vous découvrez par la foi que vous êtes des fils, vous ne vous considérez plus comme des créatures soumises à la loi d’un roi tout-puissant, mais comme des fils privilégiés d’un Père aimant et divin. En vérité, en vérité, je vous le dis, quand la volonté du Père est votre loi, vous n’êtes guère dans le royaume. Mais, quand la volonté du Père devient vraiment votre volonté, alors vous êtes en toute vérité dans le royaume, parce que le royaume est devenu de ce fait une expérience établie en vous. Quand la volonté de Dieu est votre loi, vous êtes de nobles sujets esclaves ; mais, quand vous croyez à ce nouvel évangile de filiation divine, la volonté de mon Père devient votre volonté, et vous êtes élevés à la haute position de libres enfants de Dieu, de fils affranchis du royaume. » 141:5.1 L’une des conférences du soir les plus mouvementées fut la session où l’on discuta de l’unité spirituelle. Jacques Zébédée avait demandé : « Maitre, comment apprendrons-nous à avoir le même point de vue et à jouir ainsi d’une plus grande harmonie entre nous ? » Lorsque Jésus entendit cette question, son esprit fut tellement ému qu’il répliqua : « Jacques, Jacques, quand t’ai-je enseigné que vous deviez tous avoir le même point de vue ? Je suis venu dans le monde pour proclamer la liberté spirituelle afin que les mortels aient le pouvoir de vivre des vies individuelles originales et libres devant Dieu. Je ne désire pas que l’harmonie sociale et la paix fraternelle soient achetées par le sacrifice de la libre personnalité et de l’originalité spirituelle. Ce que je vous demande, mes apôtres, c’est l’unité spirituelle – dont vous pouvez faire l’expérience dans la joie de l’union de votre consécration à faire, de tout cœur, la volonté de mon Père qui est aux cieux. Vous n’avez pas besoin d’avoir le même point de vue, les mêmes sentiments, ni même des pensées semblables, pour être spirituellement semblables. L’unité spirituelle dérive de la conscience que chacun de vous est habité, et de plus en plus dominé, par le don d’esprit du Père céleste. Votre harmonie apostolique doit naitre du fait que l’espoir spirituel de chacun de vous est identique par son origine, sa nature et sa destinée. 141:5.4 Jésus revint bien des fois sur ce thème durant l’éducation des douze. Il ne cessa de mettre ses apôtres en garde contre l’élaboration de crédos et l’établissement de traditions comme moyen de guider et de contrôler les croyants dans l’évangile du royaume. 141:9.1 Le dernier jour de mars, un lundi, Jésus et les douze entreprirent de gravir les collines pour se rendre à Jérusalem. Lazare de Béthanie était descendu deux fois au Jourdain pour voir Jésus, et toutes les dispositions avaient été prises pour que le Maitre et ses apôtres installent leur quartier général à Béthanie, chez Lazare et ses sœurs, aussi longtemps qu’ils désireraient séjourner à Jérusalem. 141:9.3 Le dimanche matin 6 avril, Jésus et les apôtres descendirent à Jérusalem. C’était la première fois que le Maitre et les douze s’y trouvaient tous ensemble. Fascicule 142. La Pâque à Jérusalem 142:0.1 Durant le mois d’avril, Jésus et les apôtres travaillèrent à Jérusalem, sortant de la ville tous les soirs pour passer la nuit à Béthanie. Quant à Jésus, il passait une ou deux nuits par semaine à Jérusalem, chez Flavius, un Juif grec, chez qui beaucoup de Juifs éminents venaient le consulter en secret. 142:6.1 Un soir, chez Flavius, un certain Nicodème vint voir Jésus ; il était un membre riche et assez âgé du sanhédrin juif. Il aurait voulu aller souvent écouter les leçons de Jésus, mais il craignait d’être vu parmi les auditeurs assistant à son enseignement. 142:6.3 Après avoir été présenté par Flavius, Nicodème dit : « Rabbi, nous savons que tu es un instructeur envoyé par Dieu, car nul homme ne pourrait enseigner de la sorte si Dieu n’était pas avec lui. Je désirerais en savoir plus long sur tes enseignements au sujet du royaume à venir. » 142:6.4 Jésus répondit à Nicodème : « En vérité, en vérité, je te dis, Nicodème, qu’à moins d’être né d’en haut, un homme ne peut voir le royaume de Dieu. » Alors Nicodème répondit : « Mais comment un homme peut-il naitre de nouveau quand il est vieux ? Il ne peut entrer une seconde fois dans le sein de sa mère pour renaitre. » 142:6.5 Jésus dit : « Néanmoins, je te déclare qu’à moins de naitre de l’esprit, un homme ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l’esprit est esprit. Ne t’étonne pas que j’aie dit qu’il fallait naitre d’en haut. Quand le vent souffle, tu entends le bruissement des feuilles, mais tu ne vois pas le vent – ni d’où il vient ni où il va – et il en est ainsi pour quiconque est né de l’esprit. Avec les yeux de la chair, on peut apercevoir les manifestations de l’esprit, mais on ne peut effectivement discerner l’esprit. » 142:6.6 Nicodème répondit : « Mais je ne comprends pas – comment cela peut-il être ? » Jésus dit : « Est-il possible que tu sois un éducateur d’Israël et que tu ignores tout cela ? Ceux qui connaissent les réalités de l’esprit ont donc le devoir de révéler ces choses à ceux qui discernent seulement les manifestations du monde matériel. Mais nous croiras-tu si nous te parlons des vérités célestes ? As-tu le courage, Nicodème, de croire en quelqu’un qui est descendu du ciel, au Fils de l’Homme lui-même ? » 142:6.7 Nicodème dit alors : « Mais comment puis-je commencer à saisir cet esprit qui doit me recréer en me préparant à entrer dans le royaume ? » Jésus répondit : « L’esprit du Père qui est aux cieux demeure déjà en toi. Si tu veux te laisser conduire par cet esprit d’en haut, tu commenceras très bientôt à voir avec les yeux de l’esprit ; ensuite, si tu choisis de tout cœur la gouverne de l’esprit, tu naitras d’esprit, car le dessein unique de ta vie sera de faire la volonté de ton Père qui est aux cieux. En te trouvant ainsi né de l’esprit et heureux dans le royaume de Dieu, tu commenceras à produire, dans la vie quotidienne, les abondants fruits de l’esprit. » 142:6.8 Nicodème était entièrement sincère. Il fut profondément impressionné, mais repartit désorienté. 142:6.9 Mais Nicodème rassembla assez de foi pour prendre possession du royaume. 142:8.1 Vers la fin d’avril, l’opposition à Jésus était devenue si prononcée chez les pharisiens et les sadducéens que le Maitre et ses apôtres décidèrent de quitter Jérusalem pour un temps et d’aller vers le sud œuvrer à Bethléem et à Hébron. Tout le mois de mai fut employé à l’action personnelle dans ces villes et chez les habitants des villages environnants. Au cours de ce déplacement, ils ne firent aucune prédication en public, mais seulement des visites de maison en maison. Pendant que les apôtres enseignaient l’évangile et soignaient les malades, Jésus et Abner passèrent une partie du temps à Engaddi à visiter la colonie naziréenne. Jean le Baptiste était parti de là et Abner avait été chef de ce groupe. Beaucoup de membres de la confrérie naziréenne se mirent à croire en Jésus, mais la majorité de ces hommes ascétiques et originaux refusa de l’accepter comme un instructeur envoyé du ciel, parce qu’il n’enseignait ni le jeûne ni d’autres formes de renoncement. 142:8.3 Ce séjour en Judée méridionale fut une période de travail fructueuse et reposante ; le royaume s’accrut de nombreuses âmes. Au début de juin, l’agitation contre Jésus s’était si bien calmée à Jérusalem que le Maitre et les apôtres y retournèrent pour instruire et encourager les croyants. 142:8.5 Quand les dirigeants des juifs apprirent que Jésus était revenu à Jérusalem, ils se préparèrent à l’arrêter ; mais, remarquant qu’il ne faisait pas de sermons publics, ils conclurent qu’il était devenu craintif du fait de leur campagne antérieure et décidèrent de le laisser poursuivre son enseignement de cette manière privée, sans le molester davantage. Les affaires suivirent donc tranquillement leur cours jusqu’aux derniers jours de juin, lorsqu’un certain Simon, membre du sanhédrin, se rallia publiquement aux enseignements de Jésus, après l’avoir annoncé au préalable aux dirigeants des Juifs. Immédiatement, une nouvelle campagne s’organisa pour appréhender Jésus, et elle devint si forte que le Maitre décida de se retirer dans les villes de la Samarie et de la Décapole. Fascicule 143. Traversée de la Samarie 143:1.1 Durant la première quinzaine d’aout, le groupe apostolique établit son quartier général dans les villes grecques d’Archélaïs et Phasaélis ; il y fit sa première expérience de prédication à des rassemblements composés presque exclusivement de Gentils – Grecs, Romains et Syriens – car il y avait peu d’habitants juifs dans ces deux villes grecques. Au contact de ces citoyens romains, les apôtres rencontrèrent de nouvelles difficultés à proclamer le message du royaume à venir, et de nouvelles objections aux enseignements de Jésus. 143:1.2 Une question posée par Philippe décrivait typiquement leurs difficultés. Philippe dit : « Maitre, ces Grecs et ces Romains prennent notre message à la légère et disent que ces enseignements ne conviennent qu’à des chétifs et à des esclaves. Ils disent que nous cherchons à convertir tous les hommes en spécimens débiles de non-résistants passifs, qui périraient rapidement et disparaitraient de la face de la terre. Ils t’aiment, Maitre, et ils admettent largement que ton enseignement est céleste et idéal, mais ils refusent de nous prendre au sérieux. » 143:1.3 Jésus dit aux douze : 143:1.4 « Je suis venu dans ce monde pour faire la volonté de mon Père et pour révéler, à toute l’humanité, son caractère aimant. Cela, mes frères, c’est ma mission, et cette chose-là, je la ferai sans me soucier que mes enseignements risquent d’être mal compris par les Juifs et les Gentils de notre époque ou d’une autre génération. 143:1.5 « Qui vous a dit que mon évangile était destiné seulement à des esclaves et à des débiles ? Il est vrai que l’évangile est prêché aux pauvres et aux opprimés de cette génération. Les religions de ce monde les ont négligés, mais mon Père ne fait pas acception de personnes. 143:1.6 « Parce que mon Père est un Dieu d’amour et se réjouit de pratiquer la miséricorde, ne vous imprégnez pas de l’idée que le service du royaume doit être d’une facilité monotone. L’ascension au Paradis est la suprême aventure de tous les temps, le rude accomplissement de l’éternité. Le service du royaume sur terre fera appel à toute la courageuse virilité que vous et vos collaborateurs pourrez rassembler. Beaucoup d’entre vous seront mis à mort à cause de votre fidélité à l’évangile de ce royaume. Il est facile de mourir au champ de bataille, dans une guerre matérielle, quand votre courage est renforcé par la présence de vos camarades de combat, mais il faut une forme supérieure et plus profonde de courage humain et de dévouement pour sacrifier sa vie, calmement et tout seul, pour l’amour d’une vérité enchâssée dans votre cœur de mortel. 143:1.7 « Aujourd’hui, les incroyants peuvent vous reprocher avec mépris de prêcher un évangile de non-résistance et de vivre une vie de non-violence, mais vous êtes les premiers volontaires d’une longue lignée de croyants sincères à l’évangile de ce royaume, qui étonneront toute l’humanité par leur consécration héroïque à ces enseignements. Aucune armée au monde n’a jamais déployé plus de courage et de bravoure que vous et vos loyaux successeurs n’en montreront en allant proclamer au monde entier la bonne nouvelle – la paternité de Dieu et la fraternité des hommes. Le courage de la chair est la forme inférieure de bravoure. La bravoure mentale est un type plus élevé de courage humain, mais la bravoure supérieure et suprême est une fidélité intransigeante aux convictions éclairées concernant les réalités spirituelles profondes. Un tel courage constitue l’héroïsme des hommes qui connaissent Dieu. Or, vous êtes tous des hommes qui connaissez Dieu ; vous êtes même, en toute vérité, les associés personnels du Fils de l’Homme. » 143:2.2 À l’une des conférences du soir, André demanda à Jésus : « Maitre, devons-nous pratiquer le renoncement à soi comme Jean nous l’a enseigné, ou devons-nous rechercher la maitrise de soi comme tu l’enseignes ? Jésus répondit : 143:2.3 « En vérité, en vérité, je vous le dis, quiconque commande son propre moi est plus grand que celui qui s’empare d’une ville. La maitrise de soi est la mesure de la nature morale d’un homme et l’indice de son développement spirituel. Dans l’ancien ordre, vous pratiquiez le jeûne et la prière. En tant que nouvelle créature de la renaissance de l’esprit, vous apprenez à croire et à vous réjouir. 143:2.4 « Par l’ancienne voie, vous cherchez à supprimer, à obéir et à vous conformer à des règles de vie ; par la nouvelle voie, vous êtes d’abord transformés par l’Esprit de Vérité et, par là même, fortifiés dans la profondeur de votre âme par le constant renouvellement spirituel de votre mental. Par votre foi et la transformation de l’esprit, vous devenez en réalité les temples de Dieu, et son esprit habite réellement en vous. Si donc l’esprit demeure en vous, vous n’êtes plus des esclaves liés à la chair, mais des fils de l’esprit, libres et affranchis. La nouvelle loi de l’esprit vous dote de la liberté due à la maitrise de soi, qui remplace l’ancienne loi de la peur d’être esclave de soi et de l’esclavage du renoncement à soi. 143:2.8 « Si donc, mes enfants, vous êtes nés de l’esprit, vous êtes délivrés pour toujours de l’esclavage conscient d’une vie de renoncement et de surveillance attentive des désirs de la chair ; vous êtes transférés dans le joyeux royaume de l’esprit, d’où vous produisez spontanément les fruits de l’esprit dans votre vie quotidienne. » 143:4.3 Les antagonismes entre Juifs et Samaritains étaient devenus historiques et consacrés par l’usage. Depuis l’époque d’Alexandre, les deux groupes avaient de moins en moins de rapports. Les douze apôtres ne répugnaient pas à prêcher dans les villes grecques et autres cités des Gentils de la Décapole et de la Syrie, mais ce fut pour eux une rude épreuve de fidélité envers leur Maitre quand celui-ci leur dit : « Allons en Samarie. » 143:5.1 Lorsque le Maitre et les douze arrivèrent au puits de Jacob, Jésus était fatigué du voyage et s’arrêta près du puits, tandis que Philippe emmenait les apôtres à Sychar pour l’aider à rapporter des vivres et des tentes, car ils se proposaient de demeurer quelque temps dans le voisinage. Pierre et les fils de Zébédée auraient bien voulu rester avec Jésus, mais il les pria d’accompagner leurs frères en disant : « Ne craignez rien pour moi. Les Samaritains seront amicaux. » 143:5.2 Jésus avait soif, mais ne disposait d’aucun moyen pour tirer de l’eau du puits. Aussi, lorsqu’une femme de Sychar arriva avec sa cruche et se prépara à puiser, Jésus lui dit : « Donne-moi à boire. » Cette femme de Samarie savait que Jésus était un Juif à cause de son apparence et de ses vêtements, et elle supposa qu’il était un Juif de Galilée à cause de son accent. Elle s’appelait Nalda, et elle était une créature avenante. Elle fut très surprise de voir un homme juif lui parler ainsi près du puits et lui demander à boire, car, en ces temps-là, on n’estimait pas convenable, pour un homme qui se respectait, de parler en public à une femme, et encore bien moins pour un Juif d’adresser la parole à une Samaritaine. Nalda demanda donc à Jésus : « Comment se fait-il que toi, un Juif, tu me demandes à boire à moi, une Samaritaine ? » Jésus répondit : « En vérité, je t’ai demandé à boire, mais, si seulement tu pouvais comprendre, tu me demanderais une gorgée d’eau vivante. » Alors, Nalda dit : « Mais, Seigneur, tu n’as rien pour puiser, et le puits est profond. D’où tirerais-tu donc cette eau vivante ? Es-tu plus grand que notre père Jacob, qui nous donna ce puits, qui y but lui-même et qui y fit aussi boire ses fils et son bétail ? » 143:5.3 Jésus répliqua : « Quiconque boit de cette eau aura de nouveau soif, mais quiconque boit de l’eau de l’esprit vivant n’aura jamais soif. Cette eau vivante deviendra en lui une source de rafraichissement qui jaillira jusque dans la vie éternelle. » Nalda dit alors : « Donne-moi de cette eau pour que je n’aie pas soif et que je n’aie plus besoin de faire tout ce chemin pour puiser. En outre, tout ce qu’une Samaritaine pourrait recevoir d’un Juif aussi digne d’éloges que toi sera un plaisir. » 143:5.4 Nalda ne savait comment interpréter la bonne disposition de Jésus à lui parler. Étant une femme de moralité peu sévère, elle se disposait à devenir ouvertement coquette lorsque Jésus, la regardant droit dans les yeux, lui dit d’une voix impérative : « Femme, va chercher ton mari et amène-le ici. » Ce commandement ramena Nalda au sens des réalités. Elle vit qu’elle avait mal jugé la bonté du Maitre et perçut qu’elle avait mal interprété le sens de ses paroles. Elle eut peur ; elle commença à comprendre qu’elle se trouvait en face d’une personne exceptionnelle et chercha, à l’aveuglette dans son mental, une réponse appropriée. En grande confusion, elle dit : « Mais, Seigneur, je ne puis appeler mon mari, car je n’ai pas de mari. » Alors, Jésus reprit : « Tu as dit la vérité, car tu as peut-être eu jadis un mari, mais l’homme avec qui tu vis maintenant n’est pas ton mari. Il vaudrait mieux que tu cesses de prendre mes paroles à la légère et que tu cherches l’eau vivante que je t’ai offerte aujourd’hui. » 143:5.5 Nalda était maintenant dégrisée, et son moi supérieur était éveillé. Ce n’était pas entièrement de son gré qu’elle était une femme immorale. Elle avait été brutalement et injustement rejetée par son mari et, dans cette situation désespérée, elle avait alors consenti à vivre avec un Grec, comme sa femme, mais sans mariage régulier. Nalda se sentait maintenant très honteuse d’avoir si étourdiment parlé à Jésus. Fort contrite, elle dit alors au Maitre : « Mon Seigneur, je me repens de la manière dont je t’ai parlé, car je perçois que tu es un saint homme ou peut-être un prophète. » Elle détourna rapidement la conversation ayant trait à ses propres besoins vers une controverse théologique. Montrant du doigt le mont Garizim, elle continua en disant : « Nos pères adoraient sur cette montagne et, cependant, toi, tu dis que le lieu où les hommes devraient adorer se trouve à Jérusalem ; où donc est le bon endroit pour adorer Dieu ? » 143:5.6 Jésus perçut la tentative de l’âme de la femme pour éviter un contact direct et scrutateur avec son Créateur, mais il vit aussi la présence, dans son âme, d’un désir de connaitre la meilleure manière de vivre. Après tout, il y avait, dans le cœur de Nalda, une véritable soif d’eau vive. Il la traita donc avec patience en disant : « Femme, laisse-moi te dire que le jour vient bientôt où tu n’adoreras le Père ni sur cette montagne ni à Jérusalem. Tu devrais me croire quand je dis que l’heure viendra bientôt – elle est même déjà venue – où tous les adorateurs sincères adoreront le Père en esprit et en vérité, car ce sont précisément de tels adorateurs que le Père recherche. Dieu est esprit, et ceux qui l’adorent doivent l’adorer en esprit et en vérité. Ton salut viendra quand tu recevras, dans ton propre cœur, cette eau vivante que je t’offre à l’instant même. » 143:5.7 Mais Nalda devait tenter encore un effort pour éluder la discussion du problème embarrassant de sa propre vie sur terre et du statut de son âme devant Dieu. Une fois de plus, elle recourut à des questions générales sur la religion en disant : « Oui, je sais, Seigneur, que Jean a prêché au sujet de la venue du Convertisseur, celui que l’on appellera le Libérateur, et que, lors de sa venue, il nous annoncera toutes choses » – interrompant Nalda, Jésus lui dit avec une assurance impressionnante : « Moi, qui te parle, je suis celui-là. » 143:5.9 Nalda était sur le point d’exprimer son ardent désir personnel pour des choses meilleures et un mode de vie plus noble, mais, juste au moment où elle allait exposer le véritable désir de son cœur, les douze apôtres revinrent de Sychar. Arrivant sur la scène où Jésus parlait si intimement avec cette femme – une Samaritaine et seul à seule – ils furent plus qu’étonnés. Ils déposèrent rapidement leurs approvisionnements et s’écartèrent, nul n’osant lui faire d’observations, alors que Jésus disait à Nalda : « Femme, va ton chemin, Dieu t’a pardonné. Tu vivras désormais une nouvelle vie. Tu as reçu l’eau vivante ; une joie nouvelle jaillira dans ton âme et tu deviendras une fille du Très-Haut. » Percevant la désapprobation des apôtres, la femme abandonna sa cruche et s’enfuit vers la ville. 143:5.10 En y entrant, elle déclara à tous ceux qu’elle rencontra : « Sortez vers le puits de Jacob et allez-y vite, car vous y rencontrerez un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait dans ma vie. Pourrait-il être le Convertisseur ? » Avant le coucher du soleil, une foule de gens s’était rassemblée au puits de Jacob pour entendre Jésus. Et le Maitre leur développa le sujet de l’eau vivante, le don de l’esprit intérieur. 143:5.11 Les apôtres ne cessèrent jamais d’être choqués par la bonne disposition de Jésus à parler aux femmes, à des femmes de réputation douteuse, ou même immorales. Il fut très difficile à Jésus d’enseigner à ses apôtres que les femmes, même qualifiées d’immorales, ont une âme qui peut choisir Dieu pour Père, et qu’elles peuvent devenir ainsi les filles de Dieu candidates à la vie éternelle. 143:6.6 Jésus et les douze campèrent sur le mont Garizim jusqu’à la fin d’aout. Durant la journée, ils prêchaient la bonne nouvelle du royaume – la paternité de Dieu – aux Samaritains, dans les villes, et ils passaient la nuit au camp. 143:7.1 Aux conférences du soir sur le mont Garizim, Jésus enseigna nombre de grandes vérités ; il insista en particulier sur les suivantes : 143:7.3 L’adoration – la contemplation du spirituel – doit alterner avec le service, le contact avec la réalité matérielle. Le travail devrait alterner avec les divertissements ; la religion devrait avoir l’humour pour contrepoids. 143:7.4 La prière est destinée à faire penser moins les hommes et à leur faire réaliser plus. Elle n’est pas destinée à provoquer l’accroissement des connaissances, mais plutôt l’expansion de la clairvoyance. 143:7.6 L’adoration est l’étalon qui mesure le degré auquel l’âme s’est détachée de l’univers matériel et s’est attachée simultanément en sécurité aux réalités spirituelles de toute la création. 143:7.8 L’adoration est l’acte d’une fraction qui s’identifie avec le Tout ; le fini avec l’Infini ; le fils avec le Père. Fascicule 144. À Gilboa et dans la Décapole 144:0.1 Pendant les mois de septembre et d’octobre, ils se retirèrent dans un camp isolé sur les pentes du mont Gilboa. Jésus y passa le mois de septembre seul avec ses apôtres, les enseignant et les instruisant dans les vérités du royaume. 144:1.9 Le thème central des discussions, durant tout le mois de septembre, fut la prière et l’adoration. Après avoir discuté de l’adoration pendant quelques jours, Jésus finit par prononcer son mémorable discours sur la prière, en réponse à la requête de Thomas : « Maitre, apprends-nous à prier. » 144:2.3 « La prière est le souffle de l’âme et devrait vous inciter à persévérer dans vos tentatives pour mieux connaitre la volonté du Père. Si l’un de vous a un voisin et va le trouver à minuit en disant : ‘Ami, prête-moi trois miches, car un de mes amis en voyage est venu me voir et je n’ai rien à lui offrir’, et si votre voisin répond : ‘Ne me dérange pas, car la porte est maintenant fermée et les enfants et moi sommes au lit ; je ne peux donc me lever pour te donner du pain’, vous insisterez en expliquant que votre ami a faim et que vous n’avez pas de nourriture à lui offrir. Votre voisin ne se lèvera pas pour vous donner du pain par amitié pour vous, mais je vous dis qu’à cause de votre importunité, il se lèvera et vous donnera autant de miches qu’il vous en faut. Si donc la persistance gagne les faveurs même des hommes mortels, combien plus votre persistance dans l’esprit obtiendra-t-elle pour vous le pain de vie des mains bienveillantes du Père qui est aux cieux. Je vous le dis de nouveau : Demandez et l’on vous donnera, cherchez et vous trouverez, frappez et l’on vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit ; celui qui cherche trouve ; et la porte du salut sera ouverte à celui qui frappe. 144:2.5 « Laissez-moi vous raconter l’histoire d’un certain juge qui vivait dans une ville perverse. Ce juge ne craignait pas Dieu et n’avait pas de respect pour les hommes. Or il y avait dans cette ville une veuve nécessiteuse qui allait constamment chez ce juge injuste en lui disant : ‘Protège-moi de mon adversaire.’ Pendant quelque temps, il ne voulut pas lui prêter attention, mais bientôt il se dit en lui-même : ‘Je ne crains pas Dieu et n’ai pas de considération pour les hommes, mais, parce que cette veuve ne cesse de me déranger, je ferai droit à sa revendication de peur qu’elle ne m’épuise par ses visites continuelles.’ Je vous raconte ces histoires pour vous encourager à persévérer dans la prière, et non pour vous laisser croire que vos suppliques modifieront la justice et la droiture du Père céleste. Cependant, votre persistance n’est pas destinée à gagner la faveur de Dieu, mais à changer votre attitude terrestre et à accroitre la capacité de votre âme à recevoir l’esprit. 144:2.6 « Mais, lorsque vous priez, votre foi est bien faible. Une foi authentique déplacera les montagnes de difficultés matérielles qui peuvent se trouver sur le sentier de l’expansion de l’âme et du progrès spirituel. » 144:3.1 Les apôtres n’étaient pas encore satisfaits ; ils désiraient que Jésus leur donne une prière modèle qu’ils puissent enseigner aux nouveaux disciples. 144:3.2 Jésus dit : « Si donc vous désirez encore une telle prière, je vous offrirai celle que j’ai apprise à mes frères et sœurs à Nazareth » : 144:3.3 Notre Père, qui es aux cieux, 144:3.4 Que ton nom soit sanctifié. 144:3.5 Que ton règne vienne ; que ta volonté soit faite 144:3.6 Sur terre comme elle l’est au ciel. 144:3.7 Donne-nous aujourd’hui notre pain pour demain ; 144:3.8 Rafraichis nos âmes avec l’eau de la vie. 144:3.9 Et pardonne à chacun de nous ses offenses 144:3.10 Comme nous avons aussi pardonné à ceux qui nous ont offensés. 144:3.11 Sauve-nous dans la tentation, délivre-nous du mal, 144:3.12 Et rends-nous de plus en plus parfaits comme toi-même. 144:3.17 Jésus enseigna que la prière efficace doit être : 144:3.18 1. Désintéressée – pas seulement pour soi-même. 144:3.19 2. Croyante – conforme à la foi. 144:3.20 3. Sincère – honnête de cœur. 144:3.21 4. Intelligente – conforme à la lumière. 144:3.22 5. Confiante – en soumission à la volonté infiniment sage du Père. 144:4.1 Pendant les jours qui suivirent le discours sur la prière, les apôtres continuèrent à poser au Maitre des questions concernant cette pratique cultuelle d’une importance capitale. On peut résumer et reformuler comme suit, en langage moderne, les instructions sur la prière et l’adoration que Jésus donna aux apôtres durant ces journées. 144:4.5 La prière, et l’adoration qui lui est associée, est une technique pour se détacher de la routine de la vie courante, des travaux monotones de l’existence matérielle. C’est une méthode pour s’épanouir spirituellement et acquérir l’individualité intellectuelle et religieuse. 144:4.9 La prière est le regard sincère et plein de désir jeté par l’enfant sur son Père spirituel ; c’est un processus psychologique consistant à échanger la volonté humaine contre la volonté divine. La prière fait partie du plan divin pour remodeler ce qui existe en ce qui devrait exister. 144:6.1 Vers le 1er octobre, Philippe et plusieurs autres apôtres se trouvaient dans un village voisin, achetant des vivres, lorsqu’ils rencontrèrent quelques-uns des apôtres de Jean le Baptiste. Cette rencontre fortuite sur la place du marché eut pour résultat une conférence de trois semaines, au camp de Gilboa, entre les apôtres de Jésus et les apôtres de Jean, car Jean, imitant le précédent de Jésus, avait récemment nommé apôtres douze de ses principaux disciples. Il l’avait fait en réponse à la demande pressante d’Abner, chef de ses loyaux partisans. Jésus resta présent au camp de Gilboa durant toute la première semaine de cette conférence commune, mais s’absenta durant les deux dernières semaines. 144:6.3 André et Abner prirent alternativement la présidence de ces réunions communes des deux groupes apostoliques. Ces hommes avaient bien des difficultés à débattre et de nombreux problèmes à résoudre. 144:6.5 La première question sur laquelle le groupe se mit d’accord fut l’adoption de la prière que Jésus leur avait si récemment apprise. 144:6.6 Ils décidèrent ensuite qu’aussi longtemps que Jean vivrait, soit en prison, soit en liberté, les deux groupes de douze apôtres poursuivraient leur propre travail. 144:6.7 De tous leurs problèmes, le plus sérieux était cependant la question du baptême. Leurs difficultés étaient d’autant plus graves que Jésus avait refusé de faire une déclaration quelconque sur le sujet. Ils parvinrent finalement à l’accord suivant : Tant que Jean vivrait, ou tant qu’ils n’auraient pas éventuellement modifié cette décision d’un commun accord, seuls les apôtres de Jean baptiseraient les croyants. 144:7.1 Durant les mois de novembre et de décembre, Jésus et les vingt-quatre travaillèrent tranquillement dans les villes grecques de la Décapole. 144:7.3 Durant ces deux mois, les membres du groupe travaillèrent, la plupart du temps, deux par deux, un apôtre de Jésus avec un apôtre de Jean. L’apôtre de Jean baptisait, l’apôtre de Jésus instruisait et tous deux prêchaient l’évangile du royaume tel qu’ils le comprenaient. Et ils gagnèrent beaucoup d’âmes parmi ces Juifs apostats et ces Gentils. 144:7.4 Abner, chef des apôtres de Jean, devint un dévoué croyant en Jésus et il fut nommé plus tard chef d’un groupe de soixante-dix éducateurs chargés par le Maitre de prêcher l’évangile. 144:9.1 Jean le Baptiste fut exécuté, par ordre d’Hérode Antipas, le soir du 10 janvier de l’an 28. Le lendemain, quelques disciples de Jean, entendirent parler de son exécution. Ils allèrent trouver Hérode et réclamèrent le corps, qu’ils placèrent dans une sépulture. Le lendemain, ils partirent vers le nord, en direction du camp des apôtres de Jean et de Jésus près de Pella, et racontèrent à Jésus la mort de Jean. Quand Jésus eut entendu leur rapport, il congédia la multitude, appela les vingt-quatre autour de lui et leur dit : « Jean est mort. Hérode l’a fait décapiter. Tenez ensemble, ce soir, une séance de conseil et arrangez vos affaires en conséquence. Il n’y aura plus de délai. L’heure est venue de proclamer le royaume ouvertement et avec puissance. Demain, nous irons en Galilée. » 144:9.2 En conséquence, de bonne heure le matin du 13 janvier de l’an 28, Jésus et les apôtres, accompagnés de quelque vingt-cinq disciples, se rendirent à Capharnaüm et logèrent pour la nuit dans la maison de Zébédée. Fascicule 145. Quatre journées mémorables à Capharnaüm 145:0.1 Jésus et les apôtres arrivèrent à Capharnaüm le soir du mardi 13 janvier. Comme à l’habitude, ils installèrent leur quartier général dans la maison de Zébédée à Bethsaïde. 145:0.3 Tard dans la soirée de vendredi, Ruth, la plus jeune sœur de Jésus, lui rendit secrètement visite. Ruth était le seul membre de la famille de Jésus qui ait cru, avec constance et sans défaillance, à la divinité de la mission terrestre de son frère, dès sa première prise de conscience spirituelle et tout au long du ministère mouvementé de Jésus, de sa mort, de sa résurrection et de son ascension. 145:1.1 Le vendredi matin de la même semaine, tandis que Jésus enseignait sur le rivage, son auditoire le serra de tellement près au bord de l’eau qu’il fit signe à des pêcheurs, occupant un bateau voisin, de venir à son secours. Il monta dans le bateau et continua, pendant plus de deux heures, à enseigner la foule assemblée. 145:1.2 Après que Jésus eut fini d’enseigner la foule, il dit à David : « Tu as perdu du temps en venant à mon aide, alors permets-moi de travailler avec toi. Allons pêcher. Dirige-toi vers les fonds qui sont là-bas, et jette tes filets pour une prise. » Mais Simon, l’un des aides de David, répondit : « Maitre, c’est inutile. Nous avons peiné toute la nuit et nous n’avons rien pris ; toutefois, puisque tu le demandes, nous allons sortir et lancer les filets. » Simon consentit à suivre les directives de Jésus parce que son patron, David, lui avait fait signe d’un geste. Quand ils furent arrivés à l’endroit désigné par Jésus, ils immergèrent leurs filets et prirent une telle quantité de poissons qu’ils craignirent de voir leurs filets se déchirer ; à tel point qu’ils firent signe à leurs associés, restés au bord du rivage, de venir à la rescousse. Lorsqu’ils eurent rempli les trois bateaux de poissons presque au point de les faire couler, Simon tomba aux genoux de Jésus en disant : « Écarte-toi de moi, Maitre, car je suis chargé de péchés. » Simon et tous les participants furent stupéfaits de ce fructueux coup de filet. À partir de ce jour, David Zébédée, son aide, Simon, et leurs associés abandonnèrent leurs filets et suivirent Jésus. 145:1.3 Mais ce ne fut en aucun sens une pêche miraculeuse. Jésus avait étudié de près la nature ; il était un pêcheur expérimenté et connaissait les habitudes des poissons dans la mer de Galilée. En cette occasion, il avait simplement dirigé les pêcheurs vers l’endroit où les poissons se trouvaient généralement à cette heure-là de la journée. Mais les disciples de Jésus considérèrent toujours cet évènement comme un miracle. 145:2.1 Lors du sabbat suivant, au service de l’après-midi dans la synagogue, Jésus prêcha son sermon sur « La Volonté du Père qui est aux Cieux ». 145:2.3 Ce sermon fut un effort de la part de Jésus pour exposer clairement le fait que la religion est une expérience personnelle. Entre autres choses, le Maitre dit : 145:2.4 « Les prophètes vous ont tous enseigné que Yahweh prend soin de son peuple, que Dieu aime Israël. Moi, je suis venu parmi vous proclamer une vérité plus grande, une vérité que beaucoup des derniers prophètes avaient déjà saisie, la vérité que Dieu vous aime – chacun de vous – en tant qu’individus. Pendant toutes ces générations, vous avez eu une religion raciale ou nationale ; maintenant, je suis venu vous donner une religion personnelle. 145:2.9 Ensuite, le Maitre expliqua que le Père qui est aux cieux veut que ses enfants terrestres commencent l’ascension éternelle de la carrière du Paradis. Celle-ci consiste en une réponse consciente de la créature à l’incitation divine de l’esprit intérieur qui la pousse à trouver le Créateur, à connaitre Dieu et à chercher à devenir semblable à lui. 145:2.12 Juste au moment où Jésus finissait de parler, un jeune homme de la congrégation, qui avait été très agité par ses paroles, fut saisi d’une violente attaque d’épilepsie et poussa de grands cris. À la fin de la crise, lorsqu’il reprit conscience, il parla dans un état de rêve et dit : « Qu’avons-nous à faire avec toi, Jésus de Nazareth ? Tu es le saint de Dieu ; es-tu venu pour nous détruire ? » Jésus pria l’assistance de rester tranquille, prit le jeune homme par la main, et dit : « Sors de cet état » – et le garçon fut immédiatement réveillé. 145:2.13 Ce jeune homme n’était pas possédé par un esprit impur, un démon ; il était victime d’une épilepsie ordinaire. Mais on lui avait fait croire que son infirmité provenait du fait qu’il était possédé par un démon. Il y croyait, et se comportait en conséquence dans tout ce qu’il pensait ou disait au sujet de sa maladie. Toute la population croyait que ces phénomènes étaient directement causés par la présence d’esprits impurs. Elle crut donc que Jésus avait chassé un démon de cet homme. 145:2.14 À la suite de cet incident banal, l’histoire se répandit rapidement dans Capharnaüm que Jésus avait chassé un démon d’un homme et qu’il l’avait miraculeusement guéri dans la synagogue. 145:3.1 Au moment où Jésus et ses apôtres s’apprêtaient à prendre leur repas du soir, à la fin de ce mémorable jour de sabbat, tout Capharnaüm et ses environs étaient en émoi au sujet de ces prétendues guérisons miraculeuses. 145:3.2 Aussitôt que le soleil eut disparu à l’horizon, des centaines d’hommes, de femmes et d’enfants souffrants commencèrent à se diriger vers la maison de Zébédée à Bethsaïde. 145:3.5 Peu après le coucher du soleil, alors que Jésus et les apôtres s’attardaient encore autour de la table du souper, la femme de Pierre entendit des voix dans la cour de devant et alla regarder à la porte. Elle vit qu’un grand nombre de malades se rassemblait et que la route, venant de Capharnaüm, était encombrée d’arrivants qui venaient chercher la guérison des mains de Jésus. À ce spectacle, elle repartit immédiatement informer son mari, qui prévint Jésus. 145:3.6 Lorsque le Maitre arriva sur le perron de la maison de Zébédée, son regard rencontra des rangs serrés d’infirmes et d’affligés. Il aperçut près de mille êtres humains malades et souffrants. 145:3.7 La vue de ces mortels accablés, hommes, femmes et enfants, souffrant, en grande partie, par suite des fautes et des transgressions commises par ses propres Fils auxquels il avait confié l’administration de l’univers, toucha particulièrement le cœur humain de Jésus. 145:3.8 De la cour de devant partit une voix criant : « Maitre, prononce la parole, rétablis notre santé, guéris nos maladies et sauve nos âmes. » À peine ces mots eurent-ils été prononcés qu’une immense escorte de séraphins, de contrôleurs physiques, de Porteurs de Vie et de médians, ceux qui accompagnaient toujours ce Créateur incarné d’un univers, s’apprêtèrent à mettre en œuvre leur pouvoir créatif si leur Souverain leur en donnait le signal. Ce fut l’un des moments de la carrière terrestre de Jésus où la sagesse divine et la compassion humaine se trouvèrent tellement enchevêtrées dans le jugement du Fils de l’Homme qu’il chercha refuge en faisant appel à la volonté de son Père. 145:3.9 Lorsque Pierre implora le Maitre de prêter l’oreille à ces cris de détresse, Jésus abaissa son regard sur la foule des malades et dit : « Je suis venu dans le monde pour révéler le Père et pour établir son royaume. J’ai vécu jusqu’à ce jour ma vie dans ce dessein. Si donc c’était la volonté de Celui qui m’a envoyé, et si ce n’était pas incompatible avec ma consécration à proclamer l’évangile du royaume des cieux, je désirerais voir mes enfants guéris – et... » le reste de ses paroles se perdit dans le tumulte. 145:3.10 Jésus avait transféré à son Père la responsabilité de la décision de guérir. De toute évidence, la volonté du Père n’opposa aucune objection, car à peine les paroles du Maitre eurent-elles été prononcées que l’ensemble des personnalités célestes, servant sous le commandement de l’Ajusteur de Pensée Personnalisé de Jésus, fut puissamment mobilisé. La vaste escorte descendit au milieu de cette foule bigarrée de mortels souffrants et, en quelques instants, 683 hommes, femmes et enfants furent guéris. 145:4.1 Durant toute la soirée qui suivit ce grand déchainement de guérisons, la foule heureuse et réjouie envahit la maison de Zébédée, et l’enthousiasme émotif des apôtres de Jésus s’éleva à son plus haut diapason. Du point de vue humain, ce fut probablement le plus grand jour de tous les grands jours de leur association avec Jésus. 145:4.2 Mais, quand ils cherchèrent Jésus, ils ne purent le trouver. Le Maitre était fort troublé de ce qui s’était produit. Lorsque Jésus revint enfin parmi eux, il était tard, et pratiquement tous les bénéficiaires de la guérison étaient rentrés chez eux. Jésus refusa les félicitations et l’adoration des douze et de ceux qui étaient restés pour le saluer ; il se borna à dire : « Ne vous réjouissez pas de ce que mon Père ait le pouvoir de guérir le corps, mais plutôt de ce qu’il ait la puissance de sauver l’âme. Allons nous reposer, car, demain, il faudra nous occuper des affaires du Père. » Fascicule 146. La première tournée de prédication en Galilée 146:0.1 La première tournée de prédication publique en Galilée commença le dimanche 18 janvier de l’an 28 ; elle dura environ deux mois et se termina par un retour à Capharnaüm le 17 mars. 146:6.2 Tandis que Jésus et ses apôtres approchaient de la porte de la ville, ils rencontrèrent une procession funéraire se rendant au cimetière voisin pour y porter le fils unique d’une veuve de Naïn. Lorsque le cortège arriva à la hauteur de Jésus et de sa suite, la veuve et ses amis reconnurent le Maitre et le supplièrent de ramener le fils à la vie. Jésus s’avança, souleva le drap qui couvrait la civière et examina le garçon. Il découvrit que le jeune homme n’était pas réellement mort et perçut la tragédie que sa présence pouvait éviter. Il se tourna donc vers la mère et dit : « Ne pleure pas. Ton fils n’est pas mort ; il dort. Il te sera rendu. » Puis il prit le jeune homme par la main et dit : « Réveille-toi et lève-toi. » Et le garçon censément mort ne tarda pas à s’assoir et à parler, et Jésus renvoya chacun chez soi. 146:6.3 Jésus s’efforça de calmer la multitude et tenta vainement d’expliquer que le garçon n’était pas réellement mort, qu’il ne l’avait pas ramené de la tombe, mais tout fut inutile. La foule qui le suivait et tout le village de Naïn furent pris au plus haut degré, de frénésie émotive. 146:6.4 De nouveau, Jésus fut tellement assiégé en tant que guérisseur qu’il partit de bonne heure le lendemain matin pour Endor. 146:7.1 Durant le séjour en ce lieu, Jésus exposa clairement à ses apôtres que les médians égarés et rebelles qui avaient si souvent personnifié les supposés esprits des morts, seraient bientôt maitrisés, de sorte qu’ils ne pourraient plus accomplir ces actes étranges. Il dit à ses disciples qu’après son retour auprès du Père, et après que le Père et lui auraient répandu leur esprit sur toute chair, ces êtres semi-spirituels – appelés esprits impurs – ne pourraient plus posséder les mortels ayant l’intelligence débile et tournée vers le mal. 146:7.2 Jésus expliqua en outre à ses apôtres que les esprits des humains trépassés ne reviennent pas sur le monde de leur origine pour communiquer avec les vivants. C’est seulement après l’écoulement d’un âge dispensationnel qu’il serait possible à l’esprit en évolution progressive de l’homme mortel de revenir sur terre, et, même alors, ce ne serait que dans des cas exceptionnels et en tant qu’agent de l’administration spirituelle de la planète. Fascicule 147. L’intermède de la visite à Jérusalem 147:0.1 Jésus et les apôtres arrivèrent à Capharnaüm le mercredi 17 mars et passèrent deux semaines à leur quartier général de Bethsaïde avant de partir pour Jérusalem. 147:2.1 De bonne heure dans la matinée du mardi 30 mars, Jésus et le groupe apostolique partirent pour assister à la Pâque à Jérusalem en prenant l’itinéraire de la vallée du Jourdain. Ils arrivèrent dans l’après-midi du vendredi 2 avril et établirent, comme d’habitude, leur quartier général à Béthanie. 147:2.3 Ils célébrèrent paisiblement la Pâque à Béthanie, et ce fut la première fois que Jésus et les douze au complet mangèrent la Pâque sans effusion de sang. 147:5.1 Bien que Simon ne fût pas membre du sanhédrin juif, il était un pharisien influent de Jérusalem. Il croyait avec tiédeur à l’évangile. Au risque d’en être sévèrement critiqué, il osa inviter chez lui Jésus et ses associés personnels, Pierre, Jacques et Jean, pour un banquet. 147:5.3 En cette occasion particulière, dans la maison de Simon, et parmi les gens qui venaient de la rue, il se trouva une femme de réputation douteuse qui s’était récemment mise à croire à la bonne nouvelle de l’évangile du royaume. Elle était bien connue dans tout Jérusalem comme l’ancienne tenancière d’une maison de prostitution. En acceptant l’enseignement de Jésus, elle avait fermé la maison où elle exerçait son vil métier. Cette femme avait apporté avec elle un grand flacon de lotion parfumée. Elle se tint derrière Jésus, allongé pour son repas, et commença à oindre ses pieds en les mouillant aussi de ses larmes de reconnaissance et en les essuyant avec ses cheveux. 147:5.4 Voyant tout cela, Simon se dit en lui-même : « Si cet homme était un prophète, il saurait qui le touche ainsi et de quel genre de femme il s’agit, une pécheresse notoire. » Sachant ce qui se passait dans le mental de Simon, Jésus prit la parole et dit : « Simon, il y a quelque chose que j’aimerais te dire. » Simon répondit : « Maitre, dis-le. » Alors, Jésus répondit : « Un riche prêteur d’argent avait deux débiteurs. L’un lui devait cinq-cents deniers, l’autre cinquante. Aucun des deux n’ayant de quoi le payer, il remit leur dette à tous deux. À ton avis, Simon, lequel des deux l’aimera le plus ? » Simon répondit : « Je suppose que c’est celui à qui il a remis le plus. » Et Jésus dit : « Tu as bien jugé. » Puis, montrant du doigt la femme, il poursuivit : « Simon, regarde bien cette femme. Je suis entré dans ta maison comme invité, et, cependant, tu ne m’as pas donné d’eau pour mes pieds. Cette femme reconnaissante m’a lavé les pieds avec des larmes et les a essuyés avec ses cheveux. Tu ne m’as pas donné de baiser d’accueil amical, mais cette femme, depuis qu’elle est entrée, n’a pas cessé de m’embrasser les pieds. Tu as négligé d’oindre d’huile ma tête, mais elle a oint mes pieds avec des lotions précieuses. Que signifie tout ceci ? Simplement que ses nombreux péchés lui ont été pardonnés, ce qui l’a conduite à beaucoup aimer. Ceux qui n’ont reçu qu’un peu de pardon n’aiment parfois qu’un peu. » Puis Jésus se retourna vers la femme, la prit par la main, la fit lever et dit : « En vérité, tu t’es repentie de tes péchés, et ils sont pardonnés. Ne te laisse pas décourager par l’attitude irréfléchie et inamicale de tes semblables ; va ton chemin dans la joie et la liberté du royaume des cieux. » 147:5.6 Lorsque Jésus se leva avec ses amis pour prendre congé, il se tourna vers Simon et dit : « Je connais ton cœur, Simon. Je sais combien tu es déchiré entre la foi et le doute, combien tu es bouleversé par la peur et troublé par l’orgueil, mais je prie pour toi, pour que tu t’abandonnes à la lumière et que, dans ta situation, tu subisses de puissantes transformations de mental et d’esprit, comparables aux prodigieux changements que l’évangile du royaume a déjà opérés dans le cœur de la convive qui n’était ni invitée ni bienvenue. Je vous déclare à tous que le Père a ouvert les portes du royaume céleste à tous ceux qui ont assez de foi pour y entrer. Nul homme et nulle association d’hommes ne peuvent fermer ces portes, même à l’âme la plus humble ou au pécheur supposé le plus flagrant de la terre, s’ils désirent sincèrement y entrer. » Puis Jésus, Pierre, Jacques et Jean prirent congé de leur hôte et allèrent rejoindre les autres apôtres au camp, dans le jardin de Gethsémani. 147:5.7 Le même soir, Jésus fit, aux apôtres, le mémorable discours sur la valeur relative du statut auprès de Dieu et du progrès dans l’ascension éternelle du Paradis. Jésus dit : « Mes enfants, s’il existe un véritable lien vivant entre l’enfant et le Père, l’enfant est certain de progresser continuellement vers les idéaux du Père. Il est vrai que les progrès de l’enfant peuvent d’abord être lents, mais ils n’en sont pas moins surs. La chose importante n’est pas tant la rapidité de vos progrès que leur certitude. Vos accomplissements actuels sont moins importants que le fait que la direction de vos progrès soit orientée vers Dieu. Ce que vous devenez, jour après jour, a infiniment plus d’importance que ce que vous êtes aujourd’hui. 147:5.8 « Cette femme convertie, que certains d’entre vous ont vue aujourd’hui chez Simon, vit actuellement sur un niveau très inférieur à celui de Simon. Mais ces pharisiens sont occupés par le faux progrès de l’illusion de franchir des cercles trompeurs par la pratique de services cérémoniaux dépourvus de signification, tandis que cette femme est partie résolument sur la route longue et mouvementée de la recherche de Dieu ; son sentier vers le ciel n’est bloqué ni par l’orgueil spirituel ni par l’autosatisfaction morale. Humainement parlant, cette femme est beaucoup plus éloignée de Dieu que Simon, mais son âme suit un mouvement progressif ; elle est en route vers un but éternel. Cette femme porte en elle de prodigieuses possibilités spirituelles pour l’avenir. Certains d’entre vous peuvent ne pas se trouver à des niveaux réellement élevés d’âme et d’esprit, mais vous faites des progrès quotidiens vers Dieu sur le chemin vivant que votre foi a ouvert. Il y a, en chacun de vous, de prodigieuses possibilités pour l’avenir. Mieux vaut avoir une foi restreinte, mais vivante et croissante, que de posséder un puissant intellect avec ses réserves mortes de sagesse temporelle et d’incrédulité spirituelle. » 147:5.10 Jésus assista à bien d’autres réunions et banquets semi-privés avec les grands et les humbles, avec les riches et les pauvres de Jérusalem, avant de partir finalement avec ses apôtres pour Capharnaüm. Fascicule 148. La formation d’évangélistes à Bethsaïde 148:0.1 Du 3 mai au 3 octobre de l’an 28, Jésus et le groupe apostolique résidèrent chez Zébédée à Bethsaïde. Durant ces cinq mois de la saison sèche, un vaste camp fut entretenu au bord de la mer de Galilée, près de la maison de Zébédée, laquelle avait été considérablement agrandie pour loger la famille croissante de Jésus. Ce camp du bord de la mer fut occupé par une population constamment renouvelée de chercheurs de vérité, de candidats à la guérison et de fervents curieux, comptant de cinq-cents à quinze-cents personnes. David Zébédée, assisté des jumeaux Alphée, assurait la supervision générale de cette ville de toile. 148:0.3 André continuait à assumer la responsabilité générale des activités apostoliques, tandis que Pierre avait la charge complète de l’école des évangélistes. Le matin, les apôtres s’occupaient tous d’éduquer des groupes d’évangélistes. L’après-midi, maitres et élèves enseignaient le peuple. Après le repas du soir, et cinq jours par semaine, les apôtres dirigeaient des classes réservées aux questions, à l’intention des évangélistes. Une fois par semaine, Jésus présidait ces séances d’interrogations et répondait aux questions restées en suspens lors des sessions précédentes. 148:1.2 Chaque instructeur apostolique enseignait son propre point de vue sur l’évangile du royaume. Ils ne s’efforçaient pas d’enseigner tous exactement de la même manière. Il n’y avait ni uniformisation ni formulation dogmatique des doctrines théologiques. Malgré ce grand degré de liberté personnelle en matière d’enseignement, Simon Pierre tendait à dominer la théologie de l’école des évangélistes. 148:1.3 Les cent et quelques évangélistes instruits durant ces cinq mois au bord du lac représentaient la réserve d’où furent tirés plus tard (en dehors d’Abner et des apôtres de Jean) les soixante-dix éducateurs et prédicateurs de l’évangile. 148:4.1 Dans un coin isolé et abrité du jardin de Zébédée, Jésus avait l’habitude de réserver deux soirées par semaine à des entretiens privés avec des personnes désireuses de lui parler. Au cours d’une de ces conversations du soir, Thomas posa au Maitre la question suivante : « Pourquoi est-il nécessaire que les hommes soient nés de l’esprit pour entrer dans le royaume ? Maitre, qu’est-ce que le mal ? » Après avoir entendu ces questions, Jésus dit à Thomas : 148:4.3 « Le mal est la transgression inconsciente ou involontaire de la loi divine, de la volonté du Père. Le mal est également la mesure de l’imperfection avec laquelle on obéit à la volonté du Père. 148:4.4 « Le péché est la transgression consciente, connue et délibérée, de la loi divine, de la volonté du Père. Le péché mesure la mauvaise volonté à se laisser conduire divinement et diriger spirituellement. 148:4.5 « L’iniquité est la transgression volontaire, déterminée et persistante de la loi divine, de la volonté du Père. L’iniquité mesure le rejet continu de l’affectueux plan du Père pour la survie des personnalités, et du miséricordieux ministère de salut du Fils. 148:4.6 « Avant la renaissance de l’esprit, l’homme mortel est sujet aux mauvaises tendances inhérentes à sa nature, mais ces imperfections naturelles de conduite ne sont ni le péché ni l’iniquité. Les mortels ne font que commencer leur longue ascension vers la perfection du Père au Paradis. Ce n’est pas un péché que d’être imparfait ou de n’avoir que des dons naturels partiels. 148:4.8 « Il est exact que le mal est dans la nature des hommes, mais ils ne sont pas nécessairement pécheurs. La nouvelle naissance – le baptême de l’esprit – est essentielle pour être délivré du mal et nécessaire pour entrer dans le royaume des cieux, mais rien de cela n’infirme le fait que l’homme est fils de Dieu. 148:4.10 « Alors que l’enfant terrestre contient une fraction matérielle de son père humain, il existe une fraction spirituelle du Père céleste dans chaque fils du royaume par la foi. » 148:7.1 Lors de l’avant-dernier sabbat avant le départ des apôtres et du nouveau corps d’évangélistes pour leur deuxième tournée de prédication en Galilée, Jésus prit la parole à la synagogue de Capharnaüm. 148:7.2 Tandis que le Maitre parlait au peuple, le chef des espions pharisiens incita un homme ayant une main desséchée à s’approcher de Jésus pour lui demander s’il était licite d’être guéri le jour du sabbat. Quand Jésus entendit ses paroles, il dit : « Avance-toi pour que je te pose une question. Si tu avais une brebis et qu’elle tombe dans une fosse le jour du sabbat, étendrais-tu la main pour la saisir et la retirer de la fosse ? Est-il licite de faire de telles choses le jour du sabbat ? » Et l’homme répondit : « Oui, Maitre, il serait licite de faire cette bonne action le jour du sabbat. » Alors Jésus s’adressa à tout l’auditoire en disant : « Je sais pourquoi vous avez envoyé cet homme en ma présence. Vous voudriez trouver un motif pour m’inculper en me tentant de faire preuve de miséricorde le jour du sabbat. Par votre consentement tacite, vous avez tous estimé qu’il était licite de retirer de la fosse la malheureuse brebis, même le jour du sabbat. Je vous prends tous à témoins qu’il est licite de montrer une affectueuse bonté le jour du sabbat, non seulement envers les animaux, mais envers les hommes. Combien un homme a plus de valeur qu’une brebis ! Je proclame qu’il est légal de faire du bien aux hommes le jour du sabbat. » Puis, tandis que l’assemblée se tenait devant lui en silence, Jésus se tourna vers l’homme à la main desséchée et lui dit : « Tiens-toi debout à côté de moi pour que tout le monde puisse te voir. Et, maintenant, afin que tu saches que c’est la volonté de mon Père que l’on fasse du bien le jour du sabbat, et si tu as la foi pour être guéri, je te demande d’étendre ta main. » 148:7.3 Pendant que l’homme étendait sa main desséchée, elle fut rendue saine. Les pharisiens s’en allèrent irrités. 148:7.4 Cette guérison fut le premier miracle accompli par Jésus en réponse au défi de ses ennemis. 148:8.1 Entretemps, à Jérusalem, un jeune membre influent du sanhédrin, nommé Abraham, adopta publiquement les enseignements de Jésus et fut baptisé dans la piscine de Siloé par Abner. 148:8.5 Abraham le pharisien, le nouveau converti de Jérusalem, donna tous ses biens terrestres au trésor apostolique. Cet apport contribua beaucoup à rendre possible l’envoi immédiat en mission des cent évangélistes nouvellement instruits. André avait déjà annoncé la fermeture du camp, et chacun se prépara soit à rentrer dans ses foyers, soit à suivre les évangélistes en Galilée. 148:9.1 Le vendredi après-midi 1er octobre, Jésus tenait sa dernière réunion avec les apôtres, les évangélistes et les autres chefs du campement en cours de démantèlement. Le Maitre était en train de parler debout dans la vaste pièce qui avait été construite pour abriter ces réunions durant la saison des pluies. 148:9.2 Tandis que la maison était ainsi bondée et entourée d’auditeurs ardents, un homme, depuis longtemps atteint de paralysie, fut amené de Capharnaüm, sur un petit lit, par ses amis. Ses amis essayèrent de pénétrer dans la maison, mais la foule était trop compacte. Le paralytique refusa néanmoins d’accepter la défaite. Il demanda à ses amis de se procurer des échelles grâce auxquelles ils montèrent sur le toit de la salle où Jésus parlait. Après avoir détaché des tuiles, ils firent audacieusement descendre le paralytique par des cordes, jusqu’à ce que son lit reposât sur le sol immédiatement devant le Maitre. Lorsque Jésus vit ce qu’ils avaient fait, il s’arrêta de parler, tandis que l’assistance s’émerveillait de la persévérance du malade et de ses amis. Le paralytique dit : « Maitre, je ne voudrais pas troubler ta leçon, mais je suis résolu à devenir bien portant. Je ne ressemble pas à ceux qui reçurent la guérison et oublièrent aussitôt ton enseignement. Je voudrais être guéri pour servir dans le royaume des cieux. » Bien que l’infirmité de cet homme ait été causée par les dérèglements de sa propre vie, Jésus, voyant sa foi, dit au paralytique : « Fils, ne crains point ; tes péchés sont pardonnés ; ta foi te sauvera. » 148:9.3 Quand les pharisiens de Jérusalem, ainsi que d’autres scribes et légistes assis avec eux, entendirent cette déclaration de Jésus, ils commencèrent à se dire : « Comment cet homme ose-t-il parler ainsi ? Ne comprend-il pas qu’il blasphème ? Qui peut pardonner les péchés, sinon Dieu ? » Percevant dans son esprit qu’ils raisonnaient ainsi dans leur propre mental et entre eux, Jésus s’adressa à eux en disant : « Pourquoi raisonnez-vous ainsi dans votre cœur ? Qui êtes-vous pour me juger ? Quelle différence y a-t-il si je dis à ce paralytique : tes péchés sont pardonnés, ou si je lui dis : lève-toi, prends ton lit et marche ? Mais, afin que vous, qui assistez à tout ceci, sachiez définitivement que le Fils de l’Homme a autorité et pouvoir sur terre pour pardonner les péchés, je dis à cet infirme : lève-toi, prends ton lit et rentre chez toi. » Lorsque Jésus eut ainsi parlé, le paralytique se leva, l’assistance lui fit un passage et il sortit devant tout le monde. Ceux qui virent ces choses furent stupéfaits. Fascicule 149. La deuxième tournée de prédication 149:0.1 La deuxième tournée de prédication publique en Galilée commença le dimanche 3 octobre de l’an 28 et continua pendant près de trois mois. Participèrent à cet effort Jésus et ses douze apôtres, assistés du corps nouvellement recruté de 117 évangélistes et de nombreuses autres personnes intéressées. 149:0.3 Toute cette deuxième tournée de prédication fut surtout un effort pour faire acquérir une expérience pratique au corps des 117 évangélistes récemment formés. 149:2.8 Le trait le plus étonnant et le plus révolutionnaire de la mission terrestre de Micaël fut son attitude envers les femmes. À une époque et dans une génération où il était malséant pour un homme de saluer en public même sa propre femme, Jésus osa emmener des femmes pour enseigner l’évangile en liaison avec sa troisième tournée de prédication en Galilée. 149:2.9 En une seule génération, Jésus fit sortir les femmes d’un oubli irrespectueux et les libéra des corvées serviles des âges primitifs. C’est à la honte de la religion qui osa se qualifier du nom de Jésus, de n’avoir pas eu le courage moral de suivre ce noble exemple dans son attitude ultérieure envers les femmes. 149:5.1 Un jour où Jésus visitait le groupe d’évangélistes travaillant sous la direction de Simon Zélotès, celui-ci demanda au Maitre, au cours de la conférence du soir : « Pourquoi certaines personnes sont-elles tellement plus heureuses et contentes que d’autres ? » Jésus répondit à la question de Simon en donnant, entre autres, les indications suivantes : 149:5.2 « Simon, certaines personnes sont par nature plus heureuses que d’autres. Cela dépend beaucoup, vraiment beaucoup, de la bonne volonté de l’homme à se laisser conduire et diriger par l’esprit du Père qui vit en lui. 149:5.3 « Les chagrins des hommes proviennent, en grande partie, de leurs ambitions déçues et des blessures infligées à leur orgueil. Les hommes se doivent à eux-mêmes de mener aussi bien que possible leur vie sur terre, mais, lorsqu’ils ont fait de sincères efforts dans ce sens, ils devraient accepter gaiement leur sort et faire montre d’ingéniosité pour tirer le meilleur parti de ce qui leur est échu. Une trop grande partie des difficultés des hommes tire son origine de la profonde peur instinctive de leur cœur. 149:7.3 Parmi les 117 évangélistes, qui participèrent à cette deuxième tournée de prédication en Galilée, environ 75 seulement réussirent à passer l’épreuve de l’expérience effective et se trouvèrent disponibles pour recevoir une affectation. Fascicule 150. La troisième tournée de prédication 150:0.3 Le mardi 18 janvier, ceux des évangélistes qui avaient passé l’épreuve, au nombre d’environ soixante-quinze, se joignirent aux vingt-quatre chez Zébédée, à Bethsaïde, pour se préparer à la troisième tournée de prédication en Galilée ; cette troisième mission dura sept semaines. 150:1.1 Parmi tous les actes audacieux accomplis par Jésus en liaison avec sa carrière terrestre, le plus stupéfiant fut son annonce soudaine, dans la soirée du 16 janvier : « Demain matin, nous sélectionnerons dix femmes pour travailler au ministère du royaume. » Ces femmes avaient toutes écouté les leçons données aux jeunes évangélistes, mais jamais ni elles ni leurs instructeurs n’avaient imaginé que Jésus oserait charger des femmes d’enseigner l’évangile du royaume et de soigner les malades. Voici les noms de ces dix femmes choisies et mandatées par Jésus : Suzanne, la fille de l’ancien chazan de la synagogue de Nazareth ; Jeanne, la femme de Chuza l’intendant d’Hérode Antipas ; Élisabeth, la fille d’un riche juif de Tibériade et de Sepphoris ; Marthe, la sœur ainée d’André et de Pierre ; Rachel, la belle-sœur de Jude, frère de sang de Jésus ; Nasanta, la fille d’Elman, le médecin syrien ; Milcha, une cousine de l’apôtre Thomas ; Ruth, la fille ainée de Matthieu Lévi ; Celta, la fille d’un centurion romain ; et Agaman, une veuve de Damas. Ultérieurement, Jésus ajouta deux autres femmes à ce groupe – Marie-Madeleine et Rébecca, la fille de Joseph d’Arimathie. 150:1.2 Jésus autorisa ces femmes à établir leur propre organisation et chargea Judas de leur procurer des fonds pour s’équiper et acheter des bêtes de somme. Les dix élurent Suzanne comme chef et Jeanne comme trésorière. À partir de ce moment-là, elles pourvurent à leurs propres besoins et n’eurent plus jamais recours à l’aide de Judas. 150:1.3 La mission que Jésus confia à ces dix femmes, en les sélectionnant pour l’enseignement et pour le ministère de l’évangile, fut la proclamation d’émancipation qui libérait toutes les femmes pour toujours ; les hommes devaient cesser de considérer les femmes comme spirituellement inférieures à eux. Ce fut nettement un choc, même pour les douze apôtres. Immédiatement après le départ du Maitre, les apôtres mirent en pratique cette libération des femmes en leur accordant la place qui convenait, mais les générations suivantes retournèrent aux anciennes coutumes. 150:2.2 Ce fut à Magdala que les femmes démontrèrent, pour la première fois, leur utilité et justifièrent la sagesse qui les avait fait choisir. André avait imposé à ses associés des règles plutôt strictes pour la coopération personnelle avec des femmes, surtout avec celles de réputation douteuse. Lorsque la compagnie arriva à Magdala, les dix femmes évangélistes furent libres d’entrer dans les mauvais lieux et de prêcher directement la bonne nouvelle à toutes les pensionnaires. Et, quand elles visitèrent les malades, il leur était possible, dans leur ministère, d’entrer dans l’intimité de leurs sœurs éprouvées. 150:5.1 Un soir, à Sunem, le Maitre s’occupait d’enseigner un groupe de douze jeunes évangélistes et le groupe des douze femmes, lorsque Rachel lui posa la question suivante : « Maitre, que devons-nous répondre lorsqu’une femme nous demande : Que dois-je faire pour être sauvée ? » Quand Jésus entendit cette question, il répondit : 150:5.2 « Quand des hommes et des femmes vous demanderont ce qu’il faut faire pour être sauvés, vous répondrez : Croyez à cet évangile du royaume, acceptez le pardon divin. Reconnaissez, par la foi, l’esprit intérieur de Dieu dont l’acceptation vous rend fils de Dieu. L’entrée dans le royaume du Père est entièrement libre, mais le progrès – la croissance en grâce – est indispensable pour y rester. 150:5.3 « Le salut est le don du Père, et il est révélé par ses Fils. Son acceptation de votre part, par la foi, fait de vous un participant de la nature divine, un fils ou une fille de Dieu. Par la foi, vous êtes justifiés ; par la foi, vous êtes sauvés ; et, par cette même foi, vous avancez éternellement dans le chemin de la perfection progressive et divine. » 150:6.1 Au cours des discussions du soir, Jésus aborda de nombreux sujets. Les anciens apôtres étant absents, les groupes plus récents d’hommes et de femmes participaient plus librement à ces discussions avec le Maitre. Fascicule 151. Séjour et enseignement au bord de la mer 151:5.1 La foule continua à augmenter pendant toute la semaine. Le jour du sabbat, Jésus se hâta de se retirer dans les collines, mais, dès le dimanche matin, les foules revinrent. Jésus leur parla au début de l’après-midi après un sermon de Pierre et, lorsqu’il eut terminé, il dit à ses apôtres : « Je suis fatigué de cette multitude ; traversons le lac pour nous reposer une journée de l’autre côté. » 151:5.2 Durant la traversée du lac, ils furent assaillis par une de ces violentes et soudaines tempêtes caractéristiques de la mer de Galilée, surtout à cette époque de l’année. 151:5.3 La tempête fut très violente, bien que limitée à cette région du lac. La voile avait été arrachée avant que les apôtres aient pu la replier, et ils dépendaient maintenant entièrement de leurs rames. 151:5.4 Pendant ce temps, Jésus dormait à l’arrière du bateau, sous un petit abri. Ces anciens pêcheurs étaient des rameurs vigoureux et expérimentés, mais cette tempête était l’une des plus violentes qu’ils eussent jamais rencontrées. Bien que le vent et les vagues fissent danser le bateau comme un jouet, Jésus continuait à dormir imperturbablement. Pierre maniait la rame de droite près de la poupe. Quand le bateau commença à se remplir d’eau, il lâcha sa rame et se précipita vers Jésus en le secouant vigoureusement pour le réveiller. Quand Jésus fut éveillé, Pierre lui dit : « Maitre, ne sais-tu pas que nous sommes pris dans une violente tempête ? Si tu ne nous sauves pas, nous allons tous périr. » 151:5.5 Sortant de son abri, sous la pluie, Jésus commença par regarder Pierre, puis scruta l’obscurité pour voir les rameurs qui luttaient. Ensuite, il tourna de nouveau son regard vers Simon Pierre et lui dit : « Pourquoi êtes-vous si effrayés ? Où est votre foi ? Paix, restez tranquilles. » À peine Jésus avait-il adressé cette réprimande à Pierre et aux autres apôtres, et invité Pierre à rechercher la paix pour calmer son âme troublée, que l’atmosphère perturbée rétablit son équilibre et s’apaisa dans un grand calme. Autant que nous puissions en juger, il s’agissait d’une pure coïncidence, mais les apôtres, et spécialement Simon Pierre, ne cessèrent jamais de considérer l’épisode comme un miracle de la nature. 151:5.7 Il était tard dans la soirée lorsque Jésus et ses associés atteignirent le rivage. La nuit était calme et magnifique. Ils se reposèrent donc tous dans les bateaux et ne débarquèrent que le lendemain matin, peu après le lever du soleil. 151:6.2 Tout ce flanc de colline était criblé de cavernes creusées dans le rocher. À mi-hauteur, sur un petit épaulement relativement plat, se trouvait le cimetière du petit village de Khérésa. Tandis que Jésus et ses associés passaient près des tombeaux, un aliéné, qui vivait dans ces cavernes du flanc de la colline, se précipita vers eux. 151:6.3 Cet homme nommé Amos était affligé d’une forme récurrente de folie. Il avait de longues périodes de répit où il s’habillait et se conduisait assez convenablement avec ses compagnons. Durant l’un de ces intervalles de lucidité, il était allé à Bethsaïde où il avait entendu prêcher Jésus et ses apôtres, et, à l’époque, il s’était mis à croire à moitié à l’évangile du royaume. 151:6.4 Quand Amos reconnut Jésus, il tomba à ses pieds en s’écriant : « Je te connais, Jésus, mais je suis possédé par de nombreux démons et je te supplie de ne pas me tourmenter. » Cet homme croyait sincèrement que son affliction mentale périodique était due au fait qu’au moment des crises, des esprits mauvais ou impurs entraient en lui et dominaient son mental et son corps. Ses troubles étaient principalement émotifs – son cerveau n’était pas gravement malade. 151:6.5 Abaissant son regard sur l’homme accroupi comme un animal à ses pieds, Jésus se baissa, le prit par la main, le releva et lui dit : « Amos, tu n’es pas possédé par un démon ; tu as déjà entendu la bonne nouvelle que tu es un fils de Dieu. Je te commande de sortir de cette transe. » Quand Amos entendit Jésus prononcer ces paroles, il se produisit une telle transformation dans son intellect que la justesse de son mental et le contrôle normal de ses émotions furent immédiatement rétablis. 151:6.6 Tandis que les porchers se précipitaient dans le village pour répandre la nouvelle que l’aliéné avait été dompté, les chiens chargèrent un troupeau non surveillé d’une trentaine de porcs et en firent tomber la majeure partie dans la mer par-dessus un à-pic. Cet incident, lié à la présence de Jésus et à la guérison supposée miraculeuse de l’aliéné, donna naissance à la légende que Jésus avait guéri Amos en chassant une légion de démons hors de lui et que ces démons étaient entrés dans les porcs du troupeau, ce qui les avait fait courir tête baissée à leur anéantissement dans la mer. Avant la fin de la journée, l’épisode avait été diffusé par les porchers, et tout le village y avait cru. 151:6.7 Le mardi matin de bonne heure, Jésus et ses amis furent réveillés par une délégation de ces païens éleveurs de porcs, venue le presser de partir de chez eux. Leur porte-parole dit à Pierre et à André : « Pêcheurs de Galilée, partez de chez nous et emmenez votre prophète avec vous. Nous savons qu’il est un saint homme, mais les dieux de notre pays ne le connaissent pas, et nous risquons de perdre un grand nombre de porcs. Nous avons peur de vous, et c’est pourquoi nous vous prions de vous en aller. » Les ayant entendus, Jésus dit à André : « Retournons chez nous. » 151:6.8 Amos alla partout publier que Jésus avait chassé une légion de démons de son âme troublée, et que ces mauvais esprits étaient entrés dans un troupeau de pourceaux, qui les avait menés à un anéantissement rapide. Fascicule 152. Les prodromes de la crise de Capharnaüm 152:0.1 L’histoire de la guérison d’Amos, l’aliéné de Khérésa, s’était déjà répandue à Bethsaïde et à Capharnaüm, de sorte qu’une grande affluence attendait Jésus lorsque son bateau accosta ce mardi matin. Dans cette foule, se trouvaient les nouveaux observateurs envoyés à Capharnaüm par le sanhédrin de Jérusalem pour trouver un motif d’arrêter et d’inculper le Maitre. 152:2.1 Le Maitre avait eu si peu de repos durant le sabbat que, le dimanche matin 27 mars, il chercha à s’éloigner de la foule. Quelques évangélistes furent laissés en arrière pour parler à la multitude, tandis que Jésus et les douze projetaient de s’échapper sans être aperçus et d’aller sur la rive opposée du lac, où ils pensaient trouver, dans un magnifique parc au sud de Bethsaïde-Julias, le répit dont ils avaient tant besoin. 152:2.2 Mais la foule ne l’entendit pas ainsi. Les intéressés virent la direction que prenait le bateau de Jésus, louèrent toutes les barques disponibles et se lancèrent à sa poursuite. Ceux qui ne purent trouver de bateau partirent à pied en contournant l’extrémité nord du lac. 152:2.3 Tard dans l’après-midi, plus de mille personnes avaient repéré le Maitre dans l’un des parcs. Il leur parla brièvement et Pierre le relaya. 152:2.4 Le lundi après-midi, la multitude s’était accrue. Elle comptait maintenant plus de trois-mille personnes et pourtant – tard dans la soirée – il continuait d’en arriver qui amenaient avec elles toutes sortes de malades. Le mercredi à midi, près de cinq-mille hommes, femmes et enfants s’étaient rassemblés là dans ce parc au sud de Bethsaïde-Julias. 152:2.5 Philippe s’était procuré des provisions pour nourrir Jésus et les douze pendant trois jours ; il en avait confié la garde au jeune Marc, leur factotum. Cet après-midi était la troisième journée de présence pour la moitié de la foule, et les provisions de bouche que les gens avaient apportées étaient presque épuisées. Bien que les gens eussent faim, ils ne voulaient pas s’en aller. On chuchotait que Jésus, désireux d’éviter les difficultés à la fois avec Hérode et avec les dirigeants de Jérusalem, avait choisi ce lieu hors de la juridiction de ses ennemis comme endroit convenable pour être couronné roi. 152:2.6 Telle était la situation, le mercredi après-midi vers cinq heures, lorsque Jésus demanda à Jacques Alphée de convoquer André et Philippe. Jésus leur dit : « Qu’allons-nous faire de la multitude ? Ces gens sont avec nous depuis trois jours, et beaucoup d’entre eux ont faim. Ils n’ont pas de vivres. » Philippe et André échangèrent un coup d’œil, puis Philippe répondit : « Maitre, tu devrais les renvoyer pour qu’ils aillent dans les villages des environs s’acheter de la nourriture. » Jésus dit alors : « Mais je ne désire pas les renvoyer affamés ; ne pouvez-vous les nourrir ? » C’en fut trop pour Philippe qui s’écria : « Maitre, ce lieu en pleine campagne est-il un endroit où nous pouvons acheter du pain pour cette foule ? Avec deux-cents deniers nous n’en aurions pas assez pour un repas. » 152:2.7 Jésus se tourna vers André et Philippe en disant : « Je ne veux pas renvoyer ces gens. Ils sont là telles des brebis sans berger, et je voudrais les nourrir. De quoi disposons-nous comme nourriture ? » André chercha le jeune Marc pour vérifier ce qui restait de leurs provisions. Il revint vers Jésus en disant : « Il ne reste au garçon que cinq pains d’orge et deux poissons séchés » – et Pierre ajouta promptement : « Et il faut encore que nous mangions ce soir. » 152:2.8 Jésus se tourna soudain vers André et dit : « Apporte-moi les pains et les poissons. » Lorsqu’André lui eut apporté le panier, le Maitre dit : « Ordonne aux gens de s’assoir sur l’herbe par compagnies de cent, et de désigner un chef par groupe pendant que tu amènes tous les évangélistes auprès de nous. » 152:2.9 Jésus prit les pains dans ses mains et rendit grâces. Après quoi, il rompit le pain et en donna à ses apôtres, qui le passèrent aux évangélistes, lesquels à leur tour le portèrent à la multitude. Jésus rompit et distribua les poissons de la même manière. La multitude mangea et fut rassasiée et, lorsqu’elle eut fini de manger, Jésus dit aux disciples : « Ramassez les morceaux afin que rien ne se perde. » Quand ils eurent achevé de rassembler les morceaux, ils en avaient rempli douze paniers. Environ cinq-mille hommes, femmes et enfants participèrent à ce repas extraordinaire. 152:2.10 Ce fut le premier et unique miracle de la nature que Jésus accomplit après l’avoir sciemment projeté. 152:3.1 Maintenant que la foule avait été rassasiée, et du fait que la renommée de Jésus avait été accrue séance tenante par ce prodigieux miracle, le projet de s’emparer du Maitre et de le proclamer roi n’avait plus besoin des directives de personne. L’idée parut se répandre dans la foule comme une contagion. Quand cette foule affamée et sous-alimentée eut fini de se gorger de la nourriture miraculeuse, sa réaction fut unanime : « Voilà notre roi. » 152:3.2 Cette puissante clameur enthousiasma Pierre et ceux des apôtres qui conservaient encore l’espérance de voir Jésus affirmer son droit de régner. À peine l’écho de la puissante clameur de la multitude avait-il fini de se répercuter sur les rochers voisins, que Jésus monta sur une énorme pierre, leva la main droite pour attirer l’attention et dit : « Mes enfants, vos intentions sont bonnes, mais vous avez la vue courte et votre pensée est matérielle. Vous voudriez m’établir roi, non parce que vos âmes ont été éclairées par une grande vérité, mais parce que vos estomacs ont été remplis de pain. Combien de fois vous ai-je dit que mon royaume n’est pas de ce monde ? Le royaume des cieux que nous proclamons est une fraternité spirituelle, et nul homme ne peut le diriger d’un trône matériel. Mon Père qui est aux cieux est le Souverain infiniment sage et tout-puissant de cette fraternité spirituelle des fils de Dieu sur terre. Partez maintenant et rentrez chez vous. S’il vous faut un roi, que le Père des lumières siège sur un trône dans le cœur de chacun de vous en tant que Souverain spirituel de toutes choses. » 152:3.3 Ces paroles de Jésus renvoyèrent la foule abasourdie et découragée. Beaucoup de ceux qui avaient cru en lui firent volte-face et cessèrent dorénavant de le suivre. Les apôtres se tenaient cois. Seul le jeune Marc, leur garçon à toutes mains, ouvrit la bouche pour dire : « Et il a refusé d’être notre roi. » Avant de partir pour être seul dans les collines, Jésus se tourna vers André et dit : « Remmène tes frères à la maison de Zébédée et prie avec eux, spécialement pour ton frère Simon Pierre. » 152:5.1 Le jeudi avant le lever du jour, ils ancrèrent leur bateau près de la maison de Zébédée, puis dormirent jusque vers midi. André fut le premier à se lever. Il se promena sur le rivage et trouva Jésus, en compagnie de leur factotum, assis sur une pierre au bord de l’eau. 152:5.2 Parmi les cinq-mille qui avaient été miraculeusement nourris, cinq-cents seulement persistèrent à le suivre. Jésus pria André de réunir les douze apôtres et leurs associés, y compris les femmes, en lui disant : « Je voudrais leur parler. » Et, quand ils furent tous prêts, Jésus dit : 152:5.3 Durant tous ces mois, je vous ai enseigné les vérités du royaume, et malgré cela vous restez dominés par des mobiles matériels au lieu de l’être par des considérations spirituelles. 152:5.4 « Avez vous compris maintenant que l’accomplissement de miracles et de prodiges matériels ne gagnera pas d’âmes au royaume spirituel ? Nous avons nourri une foule de gens, mais, après cela, ils n’ont eu ni faim du pain de vie ni soif de l’eau de la droiture spirituelle. Quand leur faim a été assouvie, ils n’ont pas cherché à entrer dans le royaume des cieux, mais plutôt à proclamer la royauté du Fils de l’Homme à la manière des rois de ce monde, uniquement pour pouvoir continuer à manger du pain sans avoir à travailler pour le gagner. Et tout ceci, à quoi beaucoup de vous ont plus ou moins participé, ne contribue en rien à révéler le Père céleste ni à faire progresser son royaume sur terre. 152:5.5 Jésus annonça ensuite qu’il voulait se retirer quelques jours et prendre du repos avec ses apôtres avant de monter à Jérusalem pour la Pâque. 152:7.1 Le dimanche 3 avril, Jésus, accompagné seulement des douze apôtres, partit de Bethsaïde pour Jérusalem. 152:7.2 Durant cette Pâque, Jésus ne pénétra qu’une seule fois dans Jérusalem, et ce fut lors du grand jour de la fête. Nombre de croyants de Jérusalem sortirent de la ville sous la conduite d’Abner pour rencontrer Jésus à Béthanie. Durant ce séjour à Jérusalem, les douze apprirent combien les sentiments d’amertume croissaient envers leur Maitre. Ils quittèrent la ville convaincus qu’une crise était imminente. 152:7.3 Le dimanche 24 avril, Jésus et les apôtres partirent de Jérusalem pour Bethsaïde. Aussitôt rentré, Jésus envoya André demander au chef de la synagogue l’autorisation de prendre la parole le lendemain, jour de sabbat, à l’office de l’après-midi. Jésus savait bien que c’était la dernière fois qu’on lui permettrait de parler dans la synagogue de Capharnaüm. Fascicule 153. La crise à Capharnaüm 153:1.1 Une assistance distinguée accueillit Jésus à trois heures de l’après-midi de cette exquise journée dans la nouvelle synagogue de Capharnaüm. Jaïre présidait et passa les Écritures à Jésus pour la lecture. La veille, cinquante-trois pharisiens et sadducéens étaient arrivés de Jérusalem. Ces chefs religieux juifs agissaient selon les ordres reçus directement du sanhédrin de Jérusalem ; ils constituaient l’avant-garde orthodoxe venue pour déclarer une guerre ouverte à Jésus et à ses disciples. 153:2.2 Jésus lut dans Jérémie : « ‘Si vous ne voulez pas écouter les paroles de mes serviteurs, les prophètes que je vous ai envoyés, alors je rendrai cette maison semblable à Silo et je ferai de cette ville une malédiction pour toutes les nations de la terre.’ Quand les princes de Juda entendirent ces choses, ils jugèrent Jérémie. Et les prêtres et les éducateurs parlèrent aux princes et à tout le peuple en disant : ‘Cet homme a mérité la mort, car il a prophétisé contre notre ville, et vous l’avez entendu de vos propres oreilles.’ Alors Jérémie dit à tous les princes et à tout le peuple : ‘Le Seigneur m’a envoyé prophétiser contre cette maison et contre cette ville toutes les paroles que vous avez entendues. Réformez donc votre conduite et amendez vos actions et obéissez à la voix du Seigneur, votre Dieu, afin d’échapper au mal qui a été prononcé contre vous. Quant à moi, me voici entre vos mains.’ 153:2.3 « Les prêtres et les éducateurs de l’époque cherchèrent à tuer Jérémie, mais les juges ne voulurent pas y consentir. Toutefois, à cause de ses paroles d’avertissement, ils le firent descendre par des cordes dans un cachot fangeux où il s’enfonça dans la boue jusqu’aux aisselles. Voilà ce que ce peuple fit au prophète Jérémie lorsqu’il obéit au commandement du Seigneur de prévenir ses frères de leur chute politique imminente. Aujourd’hui, je voudrais vous demander : Allez-vous également chercher à mettre à mort l’instructeur qui a l’audace de proclamer la parole du Seigneur, et qui ne craint pas de signaler comment vous refusez de marcher dans le chemin de lumière qui conduit à l’entrée du royaume des cieux ? 153:2.4 « Que cherchez-vous comme preuve de ma mission sur terre ? Nous vous avons laissés tranquilles dans vos positions d’influence et de pouvoir pendant que nous prêchions de bonnes nouvelles aux pauvres et aux opprimés. Nous n’avons pas lancé d’attaque hostile contre ce que vous respectez ; nous avons plutôt proclamé une nouvelle liberté pour l’âme des hommes tourmentés par la peur. Je suis venu dans le monde pour révéler mon Père et pour établir sur terre la fraternité spirituelle des fils de Dieu, le royaume des cieux. 153:2.5 « Quel nouveau signe attendez-vous de moi ? Je déclare que vous avez déjà suffisamment de preuves pour pouvoir prendre vos décisions. En vérité, en vérité, je le dis à beaucoup de mes auditeurs d’aujourd’hui, vous êtes obligés de choisir le chemin que vous allez prendre. 153:2.6 « Quand vous n’avez pas pu me trouver après que la multitude eut été rassasiée de l’autre côté du lac, certains d’entre vous avez loué les bateaux de pêche de Tibériade et vous vous êtes lancés à ma poursuite, mais pourquoi ? Non pour rechercher la vérité et la droiture, ni pour apprendre à mieux servir ou soigner vos semblables, non, mais plutôt pour avoir plus de pain sans travailler ! Ce n’était pas pour remplir votre âme de la parole de vie, mais pour remplir votre ventre du pain de la facilité. 153:2.7 « Mes frères, ne convoitez pas les denrées périssables, mais recherchez plutôt les aliments spirituels qui nourrissent jusque dans la vie éternelle. C’est le pain de vie que le Fils donne à tous ceux qui veulent le prendre et le manger, car le Père a donné sans mesure cette vie au Fils. » 153:2.8 Puis Jésus montra du doigt le dessin d’un vase de manne orné de grappes de raisin et décorant le linteau de la nouvelle synagogue, et dit : « Vous avez cru que, dans le désert, vos pères avaient mangé la manne – le pain du ciel – mais je vous dis que c’était le pain de la terre. Alors que Moïse n’a pas donné à vos ancêtres de pain venant du ciel, mon Père est maintenant prêt à vous donner le véritable pain de vie. Le pain du ciel est ce qui vient de Dieu et donne la vie éternelle aux hommes de ce monde. Si vous me dites : Donne-nous de ce pain vivant, je répondrai : Je suis ce pain de vie. Quiconque vient vers moi n’aura pas faim, et quiconque me croit n’aura jamais soif. Vous m’avez vu, vous avez vécu avec moi, vous avez contemplé mes œuvres et pourtant vous ne croyez pas que je sois venu du Père. 153:2.9 « Maintenant, laissez-moi vous déclarer, une fois pour toutes, que je suis descendu sur terre non pour faire ma propre volonté, mais la volonté de Celui qui m’a envoyé. Et la volonté finale de Celui qui m’a envoyé est que je ne perde pas un seul de ceux qu’il m’a donnés. Voici la volonté du Père : Que quiconque voit le Fils et le croit ait la vie éternelle. » 153:2.10 Tandis que Jésus s’arrêtait un instant pour regarder l’assistance, l’un des éducateurs de Jérusalem se leva et demanda : « Dois-je comprendre que tu affirmes être le pain descendu du ciel, et que la manne donnée par Moïse à nos pères dans le désert ne l’était pas ? » Et Jésus répondit : « Tu as bien compris. » Alors, le pharisien dit : « Ton père et ta mère ainsi que tes frères et tes sœurs ne sont-ils pas connus de beaucoup d’entre nous ? Comment se fait-il donc que tu apparaisses ici dans la maison de Dieu et que tu déclares être descendu du ciel ? » 153:2.11 Entretemps, de nombreux murmures s’étaient élevés dans la synagogue et il y avait une telle menace de tumulte que Jésus se leva et dit : « Soyons patients ; la vérité n’a rien à craindre d’un examen honnête. Je suis tout ce que vous dites, mais plus encore. Le Père et moi, nous sommes un. Quiconque suit les directives de l’esprit intérieur du Père finira par venir à moi. Nul homme n’a vu le Père, mais l’esprit du Père vit dans l’homme. Quant au Fils descendu du ciel, il a certainement vu le Père, et ceux qui croient sincèrement ce Fils ont déjà la vie éternelle. 153:2.13 Lorsque Jésus eut fini de parler, le chef de la synagogue congédia la foule, mais elle ne voulut pas s’en aller. Elle se pressa autour de Jésus pour poser d’autres questions, tandis que certains auditeurs murmuraient et discutaient entre eux. Cette situation dura plus de trois heures, et ce fut seulement bien après sept heures du soir que l’auditoire finit par se disperser. 153:4.1 Au milieu des discussions qui suivirent la réunion, l’un des pharisiens de Jérusalem amena à Jésus un jeune dément qui était possédé par un esprit indiscipliné et rebelle. En le présentant à Jésus, il demanda : « Que peux-tu faire dans le cas d’une affliction comme celle-ci ? Peux-tu chasser les démons ? » Et, quand le Maitre regarda le garçon, il fut ému de compassion ; et, lui faisant signe d’approcher, il le prit par la main et dit : « Tu sais qui je suis ; sors de lui ; je charge l’un de tes compagnons loyaux de veiller à ce que tu ne reviennes pas. » Et aussitôt le jeune homme redevint normal et reprit son bon sens. Ce fut le premier cas où Jésus chassa réellement un « mauvais esprit » d’un être humain. Dans tous les cas antérieurs, il s’agissait seulement de prétendues possessions par des démons ; mais, en l’espèce, c’était un cas authentique de possession démoniaque, comme il s’en produisait parfois à cette époque. À partir de la Pentecôte, l’esprit du Maitre répandu sur toute chair rendit définitivement impossible à ces quelques rebelles célestes de dominer ainsi certains types instables d’êtres humains. 153:5.2 Durant toute la soirée, des disciples fidèles avaient fait la navette pour rendre compte que le revirement des sentiments envers le Maitre était général à Capharnaüm. Les dirigeants de Jérusalem s’empressèrent d’attiser ce sentiment de désaffection et de chercher par tous les moyens à développer le mouvement écartant la population de Jésus et de ses enseignements. 153:5.3 Un peu après minuit, Jésus descendit de la chambre du haut et revint parmi les douze et leurs compagnons, une trentaine d’hommes en tout. Il dit : « Je reconnais que ce passage au crible du royaume vous cause de l’angoisse, mais il est inévitable. Pourquoi êtes-vous remplis de crainte et de consternation en voyant le royaume débarrassé de ces multitudes tièdes et de ces disciples hésitants ? Si déjà vous trouvez difficile de supporter cette épreuve, que direz-vous le jour où il faudra que le Fils de l’Homme retourne vers le Père ? Quand et comment vous préparerez-vous pour le moment où je remonterai à la place d’où je suis venu dans ce monde ? 153:5.4 « Mes bien-aimés, il faut vous rappeler que c’est l’esprit qui vivifie ; la chair, et tout ce qui s’y rapporte, est de peu de profit. Les paroles que je vous ai dites sont esprit et vie. Ayez bon courage ! Je ne vous ai pas abandonnés. Bien des gens s’offusqueront de mon franc-parler durant ces journées. Vous avez déjà entendu que bon nombre de mes disciples ont fait volte-face et ne me suivent plus. Que chacun de vous considère sa propre foi, car l’un de vous est menacé d’un grave danger. » Lorsque Jésus eut fini de parler, Simon Pierre dit : « Oui, Seigneur, nous sommes tristes et perplexes, mais nous ne t’abandonnerons jamais. Tu nous as enseigné les paroles de la vie éternelle. Nous avons cru en toi et nous t’avons toujours suivi. Nous ne reviendrons pas en arrière parce que nous savons que tu es envoyé par Dieu. » Lorsque Pierre eut fini de parler, les autres apôtres firent unanimement un signe de tête pour approuver sa promesse de fidélité. 153:5.5 Alors Jésus dit : « Allez vous reposer, car nous allons avoir fort à faire. Les prochaines journées vont être très actives. » Fascicule 154. Derniers jours à Capharnaüm 154:2.1 À Jérusalem, le dimanche 8 mai de l’an 29, le sanhédrin adopta un décret fermant toutes les synagogues de Palestine à Jésus et à ses partisans. Ce fut une usurpation d’autorité nouvelle et sans précédent par le sanhédrin de Jérusalem. 154:3.2 Le samedi soir 21 mai, parvint à Tibériade la nouvelle que les autorités civiles de Jérusalem n’avaient pas d’objections contre l’accord conclu entre Hérode et les pharisiens, accord stipulant que Jésus serait arrêté et emmené à Jérusalem pour être jugé devant le sanhédrin sous l’inculpation d’avoir nargué les lois sacrées de la nation juive. En conséquence, un peu avant minuit du même jour, Hérode signa le décret autorisant les officiers du sanhédrin à s’emparer de Jésus à l’intérieur du domaine de la juridiction d’Hérode, et à l’emmener de force à Jérusalem pour y être jugé. 154:5.1 Le 22 mai fut un jour mouvementé dans la vie de Jésus. 154:7.1 Jésus, avec ses douze apôtres et les douze évangélistes, s’enfuit devant les officiers du sanhédrin qui étaient en route pour Bethsaïde avec mandat d’Hérode Antipas d’arrêter Jésus et de l’emmener à Jérusalem pour y être jugé sous l’inculpation de blasphème et autres violations de la loi sacrée des Juifs. 154:7.3 Les rameurs accostèrent près du village de Khérésa, confièrent leur bateau à des amis et commencèrent les pérégrinations de cette dernière année mouvementée de la vie du Maitre sur terre. Fascicule 155. En fuite à travers la Galilée du Nord 155:2.1 Le lundi matin 23 mai, Jésus ordonna à Pierre d’aller à Chorazin avec les douze évangélistes. De son côté, avec les onze autres apôtres, il partit pour Césarée de Philippe. Ils arrivèrent dans cette ville au cours de l’après-midi du mardi 24 mai ; ils y demeurèrent et y enseignèrent pendant quinze jours. 155:3.6 Jésus prévint ceux qui croyaient en lui que, si leurs aspirations religieuses étaient uniquement matérielles, leur connaissance croissante de la nature remplacerait progressivement leurs hypothèses sur l’origine surnaturelle des choses et finirait par leur ôter leur foi en Dieu. Par contre, si leur religion était spirituelle, jamais les progrès des sciences physiques ne pourraient troubler leur foi dans les réalités éternelles et les valeurs divines. 155:3.7 Ils apprirent que, si la religion a des mobiles entièrement spirituels, elle rend la vie plus digne d’être vécue ; elle la meuble de buts élevés, lui confère la dignité par des valeurs transcendantales, lui apporte l’inspiration de motifs magnifiques et réconforte constamment l’âme humaine par une espérance sublime et fortifiante. La vraie religion est destinée à diminuer les tensions de l’existence ; elle inspire de la foi et du courage pour la vie quotidienne et le service désintéressé. La foi favorise la vitalité spirituelle et la fécondité de la droiture. 155:3.8 Jésus enseigna maintes fois à ses apôtres que nulle civilisation ne peut survivre longtemps à la perte de ce qu’il y a de meilleur dans sa religion. Il ne se lassa jamais de signaler aux douze le grave danger de substituer des cérémonies et des symboles religieux à l’expérience religieuse. 155:4.1 Le jeudi matin 9 juin, le groupe des vingt-cinq instructeurs de la vérité quitta Césarée de Philippe pour entreprendre leur voyage vers la côte de Phénicie. 155:4.2 Au cours d’une pause pour le déjeuner, Jésus fit aux apôtres l’un des discours les plus remarquables qu’ils eussent entendus durant toutes leurs années d’association avec lui. À peine s’étaient-ils assis pour rompre le pain que Thomas intervint en demandant : « Maitre, je voudrais réellement savoir ce qu’il y a de faux dans la religion de nos ennemis à Jérusalem. Quelle est la différence réelle entre leur religion et la nôtre ? » 155:5.1 Ce mémorable discours sur la religion, résumé et retranscrit en langage moderne, exprima les vérités suivantes : 155:5.8 Jusqu’à ce que les races deviennent très intelligentes et plus complètement civilisées, on verra subsister beaucoup de ces cérémonies enfantines et superstitieuses, si caractéristiques des pratiques religieuses évolutionnaires des peuples primitifs et arriérés. Jusqu’à ce que la race humaine atteigne le niveau d’une reconnaissance plus élevée et plus générale des réalités de l’expérience spirituelle, un grand nombre d’hommes et de femmes continueront à faire montre d’une préférence personnelle pour les religions d’autorité n’exigeant qu’un assentiment intellectuel, plutôt que pour la religion de l’esprit, qui implique une participation active du mental et de l’âme à l’aventure de la foi consistant à être aux prises avec les rigoureuses réalités de l’expérience humaine progressive. 155:5.10 On verra encore longtemps vivre sur terre ces individus timides, craintifs et hésitants qui préféreront obtenir ainsi leurs consolations religieuses, même si, en liant leur sort à celui des religions d’autorité, ils compromettent la souveraineté de la personnalité, avilissent la dignité du respect de soi et renoncent complètement au droit de participer à la plus passionnante et inspirante de toutes les expériences humaines possibles : la recherche personnelle de la vérité, la joie grisante d’affronter les périls de la découverte intellectuelle, la résolution d’explorer les réalités de l’expérience religieuse personnelle. 155:5.12 Puis Jésus continua en disant : « À Jérusalem, les chefs religieux ont mis en formules les diverses doctrines de leurs maitres traditionnels et des prophètes d’autrefois en un système établi de crédos intellectuels, en une religion d’autorité. L’attrait de ces religions s’exerce surtout sur le mental. Nous sommes maintenant sur le point d’entrer dans un conflit implacable avec cette religion, car nous allons bientôt commencer à proclamer audacieusement une nouvelle religion – une religion qui n’en est pas une au sens actuellement attribué à ce mot – une religion qui fait principalement appel à l’esprit divin de mon Père habitant le mental de l’homme ; une religion qui tirera son autorité des fruits de son acceptation, et ces fruits apparaitront avec certitude dans l’expérience personnelle de tous ceux qui croiront réellement et sincèrement aux vérités de cette communion spirituelle supérieure. » 155:5.15 Les évangélistes et les apôtres allèrent chacun de leur côté pendant un bref moment. Leur esprit était soulevé, leur mental était inspiré et leurs émotions puissamment remuées par les paroles de Jésus. Toutefois, lorsqu’André les rassembla, le Maitre se borna à dire : « Reprenons notre route. » 155:5.16 Le long de la route, les vingt-quatre furent d’abord silencieux, mais ils ne tardèrent pas à échanger leurs vues entre eux et, à trois heures de l’après-midi, ils n’y tinrent plus. Ils s’arrêtèrent, et Pierre alla trouver Jésus en lui disant : « Maitre, tu nous as adressé des paroles de vie et de vérité. Nous voudrions en entendre davantage ; nous te supplions de nous parler encore de ces questions. » 155:6.1 Ils s’arrêtèrent alors sur un flanc de coteau ombragé, et Jésus continua à leur enseigner la religion de l’esprit en leur disant en substance : 155:6.3 « Je vous ai appelés à naitre à nouveau, à naitre de l’esprit. Je vous ai fait sortir des ténèbres de l’autorité et de la léthargie de la tradition pour vous faire entrer dans la lumière transcendante où vous réaliserez la possibilité de faire par vous-mêmes la plus grande découverte possible pour l’âme humaine – l’expérience divine de trouver Dieu pour vous-mêmes, en vous-mêmes et par vous-mêmes, et d’accomplir tout cela comme un fait de votre expérience personnelle. 155:6.4 « Votre religion était une simple croyance intellectuelle à une autorité traditionnelle ; elle deviendra l’expérience effective de cette foi vivante capable de saisir la réalité de Dieu et de tout ce qui se rapporte à l’esprit divin du Père. La religion du mental vous attache irrémédiablement au passé. La religion de l’esprit consiste en une révélation progressive et vous appelle en permanence à des accomplissements plus élevés et plus saints dans les idéaux spirituels et les réalités éternelles. 155:6.5 « La religion d’autorité peut communiquer, dans l’immédiat, le sentiment d’une sécurité assurée, mais le prix que vous payez, pour cette satisfaction temporaire, est la perte de votre liberté spirituelle et religieuse. Comme prix d’entrée dans le royaume des cieux, mon Père ne vous demande pas de vous forcer à croire à des choses spirituellement répugnantes, impies et mensongères. La religion de l’esprit vous laisse perpétuellement libres de suivre la vérité, où que vous emmènent les directives de l’esprit. Et qui peut juger – cet esprit pourrait peut-être communiquer à cette génération quelque chose que les précédentes ont refusé d’entendre ? 155:6.8 « Chaque race de l’humanité a son point de vue mental particulier sur l’existence humaine ; la religion du mental doit donc toujours s’harmoniser avec ces divers points de vue raciaux. Les religions d’autorité ne parviendront jamais à s’unifier. C’est seulement par et à travers la dotation supérieure de la religion de l’esprit que l’unité des hommes et la fraternité des mortels peuvent être réalisées. 155:6.9 « Les religions d’autorité ne peuvent que diviser les hommes et dresser les consciences les unes contre les autres. La religion de l’esprit attirera progressivement les hommes les uns vers les autres et provoquera une sympathie compréhensive entre eux. Les religions d’autorité exigent des hommes une croyance uniforme, chose impossible à réaliser dans le présent état du monde. La religion de l’esprit n’exige qu’une unité d’expérience – une destinée uniforme – tenant entièrement compte de la diversité des croyances. La religion de l’esprit ne requiert pas l’uniformité des vues intellectuelles, mais seulement l’unité de sentiment spirituel. 155:6.11 « N’oubliez jamais que la seule aventure plus satisfaisante et plus passionnante que la tentative de découvrir la volonté du Dieu vivant, c’est l’expérience suprême de tâcher honnêtement de faire cette volonté divine. Rappelez-vous toujours que, dans toute occupation terrestre, on peut faire la volonté de Dieu. Il n’y a pas des métiers saints et des métiers profanes. Toutes choses sont sacrées dans la vie de ceux qui sont guidés par l’esprit, c’est-à-dire subordonnés à la vérité, ennoblis par l’amour, dominés par la miséricorde et tempérés par l’équité – par la justice. L’esprit, que mon Père et moi nous enverrons dans le monde, n’est pas seulement l’Esprit de Vérité, mais aussi l’esprit de beauté idéaliste. 155:6.12 « Il faut cesser de rechercher la parole de Dieu uniquement dans les pages des vieux récits de théologie faisant autorité. Quiconque est né de l’esprit de Dieu discernera désormais la parole de Dieu, indépendamment de son origine apparente. Il ne faut pas minimiser la vérité divine parce qu’elle vous est parvenue par un canal apparemment humain. Beaucoup de vos frères acceptent mentalement la théorie de Dieu tout en ne parvenant pas spirituellement à réaliser sa présence. C’est précisément pourquoi je vous ai si souvent enseigné que la meilleure manière de réaliser le royaume des cieux consiste à acquérir l’attitude spirituelle d’un enfant sincère. Ce n’est pas le manque de maturité mentale d’un enfant que je vous recommande, mais bien la simplicité spirituelle d’un petit qui croit facilement et qui a pleine confiance. 155:6.13 « Une fois que vous aurez commencé à découvrir Dieu dans votre âme, vous ne tarderez pas à le découvrir dans l’âme des autres hommes, et finalement dans toutes les créatures et créations d’un puissant univers. Mais quelle chance a le Père d’apparaitre, en tant que Dieu des loyautés suprêmes et des idéaux divins, dans les âmes d’hommes qui ne consacrent que peu ou pas de temps à la contemplation réfléchie de ces réalités éternelles ? Bien que le mental ne soit pas le siège de la nature spirituelle, il est, en vérité, la porte qui y conduit. 155:6.14 « Mais ne commettez pas l’erreur d’essayer de prouver à autrui que vous avez trouvé Dieu ; vous ne pouvez en apporter consciemment la preuve valable. Toutefois, il existe deux démonstrations puissantes et positives du fait que vous connaissez Dieu : 155:6.15 1. L’apparition des fruits de l’esprit de Dieu dans votre vie quotidienne ordinaire. 155:6.16 2. Le fait que tout votre plan de vie apporte la preuve positive que vous avez risqué sans réserve tout ce que vous êtes et tout ce que vous possédez dans l’aventure de la survie après la mort, en poursuivant l’espoir de trouver le Dieu de l’éternité après avoir eu un avant-gout de sa présence dans le temps. 155:6.19 Après avoir fini de parler, Jésus fit signe à André, montra du doigt l’occident en direction de la Phénicie et dit : « Mettons-nous en route. » Fascicule 156. Le séjour à Tyr et à Sidon 156:0.1 Le vendredi après-midi 10 juin, Jésus et ses associés arrivèrent au voisinage de Sidon et s’arrêtèrent chez une femme riche qui avait été soignée à l’hôpital de Bethsaïde, à l’époque où Jésus était à l’apogée de la faveur populaire. 156:1.1 Près de la maison de Karuska, où le Maitre était logé, vivait une Syrienne qui avait beaucoup entendu parler de Jésus en tant que grand guérisseur et instructeur. Elle vint vers lui cet après-midi de sabbat, en amenant sa fille âgée d’une douzaine d’années. L’enfant était atteinte de graves troubles nerveux caractérisés par des convulsions. 156:1.3 Lorsque Norana arriva avec sa fille, les jumeaux Alphée lui expliquèrent, par le truchement d’un interprète, que le Maitre se reposait et que l’on ne pouvait le déranger, à quoi Norana répondit qu’elle resterait sur place avec son enfant jusqu’à ce que le Maitre ait fini de se reposer. Pierre essaya également de la raisonner et de la persuader de rentrer chez elle. Ce fut en vain ; Norana ne voulut pas s’en aller. 156:1.5 Simon le Zélote s’avança alors pour faire des remontrances à Norana et lui dit : « Femme, tu es une Gentile parlant grec, il n’est pas juste de t’attendre à voir le Maitre prendre le pain destiné aux enfants de la maison favorisée et le jeter aux chiens. » Mais Norana refusa de s’offenser de l’attaque de Simon. Elle se borna à répondre : « Oui, Maitre, je comprends ce que tu dis. Je ne suis qu’un chien aux yeux des Juifs, mais, en ce qui concerne ton Maitre, je suis un chien croyant. Je suis décidée à ce qu’il voie ma fille, car je suis persuadée que, si seulement il la regarde, il la guérira. » 156:1.6 À ce moment précis, la fillette fut saisie d’une violente convulsion sous les yeux de tous et la mère cria : « Voilà, vous pouvez voir que ma fille est possédée par un esprit impur. Si notre malheur ne vous impressionne pas, il touchera votre Maitre, dont on m’a dit qu’il aimait tous les hommes et osait même guérir les Gentils s’ils avaient la foi. Vous n’êtes pas dignes d’être ses disciples. Je ne m’en irai pas avant que ma fille ait été guérie. » 156:1.7 Jésus, qui avait entendu toute cette conversation par une fenêtre ouverte, sortit alors, à leur grande surprise, et dit : « Ô femme, ta foi est grande, si grande que je ne puis refuser ce que tu désires. Va ton chemin en paix. Ta fille est déjà guérie. » Et la fillette fut bien portante à partir de cet instant. 156:6.5 Pendant la période du séjour en Phénicie, où Jésus se trouvait loin de Capharnaüm et de la Galilée, ses ennemis calculèrent que tout son mouvement avait été brisé ; ils conclurent que la hâte de Jésus à se retirer dénotait qu’il avait eu tellement peur qu’il ne reviendrait probablement jamais plus les ennuyer. Toute opposition active à ses enseignements s’était à peu près calmée. Les croyants recommençaient à tenir des réunions publiques. 156:6.9 Telle était la situation le 1er aout de l’an 29, au moment où le Maitre revint de sa tournée en Phénicie et commença à réorganiser ses forces dispersées, éprouvées et réduites, en vue de cette dernière et mémorable année de sa mission sur terre. Fascicule 157. À Césarée de Philippe 157:3.1 Jésus et les douze apôtres partirent du parc de Magadan pour Césarée de Philippe, capitale du domaine du tétrarque Philippe. 157:3.3 À la halte du déjeuner, Jésus aborda soudainement, avec les douze, la première question qu’il leur eût jamais posée sur lui-même. Il leur posa cette question surprenante : « Qui dit-on que je suis ? » 157:3.5 Plus de la moitié d’entre eux participèrent aux réponses à la question posée. Ils dirent à Jésus que tous ceux qui le connaissaient le considéraient comme un prophète ou un homme extraordinaire ; que même ses ennemis le craignaient beaucoup et expliquaient ses pouvoirs en l’accusant d’être ligué avec le prince des démons. Pierre exposa qu’en plusieurs occasions, diverses personnes avaient comparé Jésus à Moïse, Élie, Isaïe et Jérémie. Après avoir entendu ces commentaires, Jésus se dressa, regarda les douze et il les montra successivement du doigt en un geste circulaire, et leur demanda : « Mais vous, qui dites-vous que je suis ? » Il y eut un moment de silence tendu où les douze ne quittèrent pas leur Maitre des yeux. Puis Simon Pierre, se levant brusquement, s’écria : « Tu es le Libérateur, le Fils du Dieu vivant. » Et les onze apôtres se levèrent d’un commun accord montrant, ainsi, que Pierre avait parlé pour eux tous. 157:3.6 Jésus les pria de se rassoir et, se tenant encore debout devant eux, il leur dit : « Cela vous a été révélé par mon Père. L’heure est venue où il faut que vous connaissiez la vérité sur moi. Mais, pour l’instant, je vous donne comme instruction de ne la dire à personne. Partons d’ici. » 157:6.2 Ni Pierre ni les autres apôtres n’avaient une conception très juste de la divinité de Jésus. 157:6.5 Une nouvelle signification s’attache désormais à tous les enseignements de Jésus. Avant Césarée de Philippe, il se présentait comme le maitre-instructeur de l’évangile du royaume. Après Césarée de Philippe, il apparut non seulement simplement comme instructeur, mais aussi en tant que le représentant divin du Père éternel, qui est le centre et la circonférence de ce royaume spirituel. 157:6.7 Les apôtres apprirent bien des choses nouvelles en écoutant Jésus, ce jour-là, dans le jardin. Voici quelques-unes des saisissantes déclarations qu’ils entendirent : 157:6.8 « Désormais, si un homme veut avoir sa place dans notre communauté, qu’il assume les obligations de la filiation, et qu’il me suive. Quand je ne serai plus avec vous, ne vous imaginez pas que le monde vous traitera mieux qu’il n’aura traité votre Maitre. Si vous m’aimez, préparez-vous à prouver cette affection en acceptant de faire le sacrifice suprême ». 157:6.9 « Retenez bien mes paroles : Je ne suis pas venu appeler les justes, mais les pécheurs. Le Fils de l’Homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir et pour offrir sa vie comme un don pour tous. Je vous déclare que je suis venu chercher et sauver les égarés. » 157:6.10 « Nul homme dans ce monde ne voit présentement le Père, sauf le Fils qui est venu du Père ; mais, si le Fils est élevé, il attirera tous les hommes à lui. » 157:6.11 « Nous ne pouvons pas encore proclamer ouvertement que le Fils de l’Homme est le Fils de Dieu, mais cela vous a été révélé ; c’est pourquoi je vous parle audacieusement de ces mystères. Bien que je me présente à vous sous cette forme corporelle, je suis venu de Dieu le Père. Avant qu’Abraham fût, je suis. Je suis vraiment venu du Père dans ce monde tel que vous m’avez connu, et je vous déclare qu’il me faudra bientôt quitter ce monde et reprendre le travail de mon Père. » 157:6.12 « Et, maintenant, votre foi peut-elle comprendre la vérité de ces déclarations, après mon avertissement que le Fils de l’Homme ne répondra pas à l’attente de vos pères selon la manière dont ils concevaient le Messie ? Mon royaume n’est pas de ce monde. Pouvez-vous croire la vérité à mon sujet sachant que les renards ont des tanières et les oiseaux du ciel des nids, mais, moi, je n’ai pas d’endroit où reposer ma tête ? » 157:6.13 « Néanmoins, je vous dis que le Père et moi, nous sommes un. Quiconque m’a vu a vu le Père. Mon Père agit avec moi en toutes ces choses et ne me laissera jamais seul dans ma mission, de même que je ne vous abandonnerai jamais quand vous irez bientôt proclamer cet évangile dans le monde. » 157:6.14 « Et, maintenant, je vous ai emmené à l’écart pour une courte période, seuls avec moi, afin que vous puissiez comprendre la gloire et saisir la grandeur de la vie à laquelle je vous ai appelés : l’aventure d’établir, par la foi, le royaume de mon Père dans le cœur des hommes, de bâtir ma communauté d’association vivante avec les âmes de tous ceux qui croient à cet évangile. » 157:6.15 Les apôtres écoutèrent en silence ces affirmations audacieuses et étonnantes ; ils étaient abasourdis. Ils avaient confessé que Jésus était le Fils de Dieu, mais ils ne pouvaient saisir la pleine signification de ce qu’ils avaient été amenés à faire. Fascicule 158. Le mont de la transfiguration 158:1.1 De bonne heure, le matin du lundi 15 aout, six jours après la mémorable confession de Pierre. Jésus et les trois apôtres, Pierre, Jacques et Jean commencèrent l’ascension du mont Hermon. 158:1.6 Vers trois heures de l’après-midi de cette magnifique journée, Jésus quitta les trois apôtres en disant : « Je m’en vais seul pendant un moment pour communier avec le Père et ses messagers. Je vous demande de rester ici. En attendant mon retour, priez pour que la volonté du Père soit faite dans tout ce qui vous arrivera en liaison avec la suite de la mission d’effusion du Fils de l’Homme. » Après leur avoir dit cela, Jésus se retira pour une longue conférence avec Gabriel et le Père Melchizédek. Il ne revint que vers six heures. Voyant l’anxiété des apôtres au sujet de son absence prolongée, il leur dit : « Pourquoi aviez-vous peur ? Vous savez bien que je dois m’occuper des affaires de mon Père ? Je vous déclare maintenant que le Fils de l’Homme a décidé de passer le reste de sa vie terrestre au milieu de vous et comme un homme semblable à vous. Ayez bon courage. Je ne vous abandonnerai pas avant d’avoir achevé ma tâche. » 158:1.7 Pendant leur frugal repas du soir, Pierre demanda au Maitre : « Combien de temps allons-nous rester sur cette montagne, loin de nos frères ? » Jésus répondit : « Jusqu’à ce que vous ayez vu la gloire du Fils de l’Homme et que vous sachiez que tout ce que je vous ai déclaré est vrai. » Ils parlèrent ensuite de la rébellion de Lucifer jusqu’à la tombée de la nuit ; puis le sommeil les gagna, car ils étaient partis de très bonne heure ce matin-là. 158:1.8 Après que les trois apôtres eurent dormi profondément pendant une demi-heure environ, ils furent soudain réveillés par un crépitement dans le voisinage et regardèrent autour d’eux. À leur grande surprise et à leur consternation, ils virent Jésus conversant familièrement avec deux êtres brillants vêtus des vêtements de lumière du monde céleste. Le visage et le corps de Jésus brillaient également d’une luminosité céleste. Ils parlaient tous trois une langue étrange, mais à partir de certaines choses dites, Pierre supposa à tort que les deux personnages inconnus étaient Moïse et Élie ; en réalité, c’étaient Gabriel et le Père Melchizédek. À la demande de Jésus, les contrôleurs physiques avaient pris des dispositions pour que les apôtres puissent être témoins de cette scène. 158:1.9 Les trois apôtres eurent tellement peur qu’ils mirent un certain temps à reprendre leurs esprits. Tandis que l’éblouissante vision s’estompait devant leurs yeux et qu’ils observaient Jésus restant seul debout, Pierre, qui avait été le premier à se remettre, dit à Jésus : « Jésus, Maitre, il est bon d’avoir été ici. Nous nous réjouissons de voir cette gloire. Nous répugnons à redescendre dans le monde peu glorieux. Si tu veux bien, demeurons ici, et nous dresserons trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Élie. » Pierre prononça ces paroles parce qu’il était dans la confusion et qu’aucune autre pensée ne lui était venue. 158:1.10 Tandis que Pierre parlait encore, un nuage argenté s’approcha des quatre hommes et les surplomba. Les apôtres furent extrêmement effrayés et tombèrent en adoration, face contre terre. Ils entendirent alors une voix, la même qu’au baptême de Jésus, disant : « Celui-là est mon fils bien-aimé ; écoutez-le. » Quand le nuage disparut, Jésus fut de nouveau seul avec les trois. Il allongea les mains et les toucha en disant : « Levez-vous et n’ayez aucune crainte ; vous verrez des choses plus grandes que cela. » Ce furent trois hommes silencieux et pensifs qui se préparèrent à redescendre de la montagne un peu avant minuit. 158:2.1 Durant la première moitié de la descente, aucun mot ne fut prononcé. Jésus ouvrit alors la conversation en disant : « Veillez bien à ne raconter à personne, pas même à vos frères, ce que vous avez vu et entendu sur cette montagne, avant que le Fils de l’Homme ne soit ressuscité d’entre les morts. » Les trois apôtres furent choqués et désemparés par les mots du Maitre « jusqu’à ce que le Fils de l’Homme ne soit ressuscité d’entre les morts ». 158:3.1 La scène dont Pierre, Jacques et Jean furent les témoins, sur la montagne de la transfiguration, était une vision fugitive du grand spectacle céleste qui se déroula, ce jour mémorable, sur le mont Hermon. La transfiguration fut l’occasion de : 158:3.2 1. L’acceptation de la plénitude de l’effusion de la vie incarnée de Micaël sur Urantia par le Fils-Mère Éternel du Paradis. Jésus avait désormais l’assurance que les exigences du Fils Éternel étaient satisfaites en ce qui le concernait. Ce fut Gabriel qui lui apporta cette assurance. 158:3.3 2. Le témoignage de la satisfaction de l’Esprit Infini quant à la plénitude de l’effusion sur Urantia dans la similitude de la chair mortelle. La représentante de l’Esprit Infini dans l’univers de Nébadon parla en la circonstance par le truchement du Père Melchizédek. 158:3.4 Jésus reçut avec plaisir les deux témoignages concernant le succès de sa mission terrestre apportés par les messagers du Fils Éternel et de l’Esprit Infini, mais il remarqua que son Père n’indiquait pas que l’effusion sur Urantia était terminée. La présence invisible du Père ne porta témoignage que par la voix de l’Ajusteur Personnalisé de Jésus disant : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé ; écoutez-le. » Et ceci fut exprimé en mots destinés à être entendus également par les trois apôtres. 158:3.5 Après cette visitation céleste, Jésus chercha à connaitre la volonté de son Père et décida de poursuivre son effusion de mortel jusqu’à sa fin naturelle. Tel fut pour Jésus le sens de la transfiguration. 158:7.1 De bonne heure ce mercredi matin, Jésus et les douze quittèrent Césarée de Philippe pour se rendre au parc de Magadan. 158:7.2 Ils marchèrent donc à travers la Galilée jusqu’à ce que l’heure habituelle de leur déjeuner fût passée depuis longtemps, puis ils s’arrêtèrent à l’ombre pour une pause. 158:7.3 Jésus dit : « Mes frères, en raison de votre confession que vous me croyez le Fils de Dieu, je suis obligé de commencer à vous dévoiler la vérité sur la fin de l’effusion terrestre du Fils de l’Homme. Vous persistez à croire que je suis le Messie, et vous ne voulez pas abandonner l’idée que le Messie doit siéger sur un trône à Jérusalem. C’est pourquoi je vous répète avec insistance que le Fils de l’Homme devra bientôt aller à Jérusalem, beaucoup souffrir, être rejeté par les scribes, les anciens et les chefs des prêtres, et, après tout cela, être tué et ressusciter d’entre les morts. Je ne vous raconte pas une parabole, je vous dis la vérité afin que vous soyez préparés à ces évènements quand ils surviendront brusquement. » Il parlait encore lorsque Simon Pierre se précipita vers lui avec impétuosité, posa sa main sur l’épaule du Maitre et dit : « Maitre, nous sommes loin de vouloir te contredire, mais je déclare que ces choses ne t’arriveront jamais. » 158:7.4 Pierre parla ainsi parce qu’il aimait Jésus, mais la nature humaine du Maitre discerna, dans ces paroles d’affection bien intentionnée, la suggestion subtile d’une tentation, celle de changer sa politique consistant à poursuivre jusqu’au bout son effusion terrestre conformément à la volonté de son Père du Paradis. C’est parce qu’il décelait le danger de permettre à des suggestions, même à celles de ses amis affectueux et loyaux, de le dissuader, que Jésus se tourna vers Pierre et les autres apôtres en s’écriant : « Passe derrière moi. Tu tiens de l’esprit de l’adversaire, le tentateur. Quand vous parlez de cette manière, vous n’êtes pas de mon côté, mais plutôt du côté de notre ennemi. Vous faites ainsi de votre amour pour moi une pierre d’achoppement sur le chemin de l’accomplissement de la volonté du Père. Ne vous occupez pas des voies humaines, mais plutôt de la volonté de Dieu. » 158:7.5 Quand ils furent remis du premier choc de la cinglante réprimande de Jésus et avant qu’ils ne reprennent leur route, le Maitre ajouta : « Si quelqu’un veut me suivre, qu’il fasse abstraction de lui-même, qu’il prenne quotidiennement ses responsabilités et qu’il me suive. Car quiconque voudra sauver égoïstement sa vie la perdra, mais quiconque perdra sa vie, à cause de moi et pour l’évangile, la sauvera. Quel profit y a-t-il pour un homme à gagner le monde entier et à perdre sa propre âme ? Que peut donner un homme en échange de la vie éternelle ? » 158:7.9 Jésus et les douze partirent ensuite silencieusement pour leur camp du parc de Magadan, en passant par Capharnaüm. 158:8.1 Arrivés à Capharnaüm au crépuscule, ils allèrent directement prendre leur repas du soir chez Simon Pierre. Dévisageant Pierre et les apôtres, Jésus leur demanda : « Pendant que vous marchiez ensemble cet après-midi, de quoi discutiez-vous si gravement entre vous ? » Les apôtres se tinrent cois, car beaucoup d’entre eux avaient poursuivi la discussion commencée près du mont Hermon, sur les positions qu’ils occuperaient dans le royaume à venir, sur qui serait le plus grand et ainsi de suite. Sachant ce qui avait occupé leurs pensées ce jour-là, Jésus fit signe à l’un des tout jeunes enfants de Pierre, l’installa parmi eux et dit : « En vérité, en vérité, je vous le dis, à moins de faire volte-face et de ressembler davantage à cet enfant, vous ferez peu de progrès dans le royaume des cieux. Quiconque s’humiliera et ressemblera à ce petit deviendra le plus grand dans le royaume des cieux. Quiconque reçoit un petit enfant me reçoit. Et quiconque me reçoit, reçoit aussi Celui qui m’a envoyé. Si vous voulez être les premiers dans le royaume, cherchez à apporter ces bonnes vérités à vos frères incarnés. Mais, si quelqu’un fait trébucher l’un de ces petits enfants, il vaudrait mieux pour lui qu’on lui attache une meule au cou et qu’on le jette dans la mer. Si les choses que vous faites avec vos mains ou celles que vous voyez de vos yeux font scandale dans le progrès du royaume des cieux, sacrifiez ces idoles chéries ; car il vaut mieux entrer dans le royaume en étant dépourvu de nombre des choses que l’on aime dans la vie, que de s’attacher à ces idoles et de se trouver exclu du royaume. Par-dessus tout, veillez à ne mépriser aucun de ces petits, car leurs anges contemplent constamment les visages des armées célestes. » 158:8.2 Lorsque Jésus eut fini de parler, ils montèrent tous dans le bateau et firent voile jusqu’à Magadan, de l’autre côté du lac. Fascicule 159. La tournée en Décapole 159:0.1 Lorsque Jésus et les douze arrivèrent au parc de Magadan, ils y trouvèrent, les attendant, un groupe de presque une centaine d’évangélistes et de disciples, incluant le corps évangélique féminin. Ils étaient prêts à partir immédiatement pour la tournée d’enseignement et de prédication en Décapole. 159:0.2 Ce jeudi matin 18 aout, le Maitre réunit ses disciples et demanda que chacun de ses apôtres s’associe avec l’un des douze évangélistes, que d’autres évangélistes se joignent à eux et que les douze groupes ainsi constitués partent œuvrer dans les villes et villages de la Décapole. Quant au corps évangélique féminin et aux autres disciples, il leur demanda de rester auprès de lui. Jésus accorda à ses disciples quatre semaines pour faire cette tournée. Il promit de leur rendre fréquemment visite entretemps. 159:1.1 Un soir à Hippos, en réponse à la question d’un disciple, Jésus enseigna la leçon sur le pardon. Le Maitre dit : 159:1.2 « Si un homme de cœur a cent brebis, et si l’une d’entre elles s’égare, n’abandonnera-t-il pas aussitôt les quatre-vingt-dix-neuf pour partir à la recherche de celle qui s’est égarée ? S’il est un bon berger, ne poursuivra-t-il pas ses recherches jusqu’à ce qu’il l’ait trouvée ? Alors, quand le berger a retrouvé sa brebis perdue, il la charge sur son épaule, rentre chez lui en se réjouissant et crie, au passage, à ses amis et voisins : ‘Réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé ma brebis perdue.’ Je proclame qu’il y a plus de joie au ciel pour un pécheur qui se repent que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n’ont pas besoin de se repentir. Cependant, il n’est pas conforme à la volonté de mon Père qui est aux cieux que l’un de ces petits s’égare, et encore bien moins qu’il périsse. Dans votre religion, Dieu peut recevoir des pécheurs repentants ; dans l’évangile du royaume, le Père va à leur recherche avant même qu’ils aient sérieusement pensé à se repentir. 159:1.3 « Le Père qui est aux cieux aime ses enfants, et c’est pourquoi vous devriez apprendre à vous aimer les uns les autres. Le Père qui est aux cieux vous pardonne vos péchés ; vous devriez donc apprendre à vous pardonner les uns les autres. » 159:3.1 À Édréi, où travaillaient Thomas et ses associés, Jésus passa une journée et une nuit. Au cours de la discussion du soir, il exprima les principes qui devraient guider ceux qui prêchent la vérité et animer tous ceux qui enseignent l’évangile du royaume. Voici, résumée en langage moderne, la leçon que Jésus enseigna : 159:3.2 Respectez toujours la personnalité de l’homme. Une cause juste ne doit jamais être promue par la force ; les victoires spirituelles se gagnent uniquement par le pouvoir spirituel. Cette injonction contre l’emploi d’influences matérielles s’applique aussi bien à la force psychique qu’à la force physique. On ne doit employer ni des arguments accablants ni la supériorité mentale pour contraindre des hommes et des femmes à entrer dans le royaume. Le mental humain ne doit ni être écrasé par le seul poids de la logique ni intimidé par une éloquence astucieuse. Bien que l’émotion, en tant que facteur dans les décisions humaines, ne puisse être entièrement éliminée, quiconque veut faire progresser la cause du royaume ne devrait pas y faire directement appel. Ayez directement recours à l’esprit divin qui habite le mental des hommes, et non à la peur, à la pitié ou au simple sentiment. En faisant appel aux hommes, soyez équitables ; contrôlez-vous et restez dument sur la réserve ; respectez comme il convient la personnalité de vos élèves. Rappelez-vous que j’ai dit : « Voici, je me tiens à la porte et je frappe, et j’entrerai chez quiconque veut ouvrir. » 159:3.3 En initiant les hommes au royaume, ne diminuez ou ne détruisez pas leur respect d’eux-mêmes. Le respect de soi poussé à l’excès peut détruire l’humilité appropriée et se transformer en orgueil, en vanité et en arrogance ; mais la perte du respect de soi aboutit souvent à la paralysie de la volonté. Cet évangile a pour but de rétablir le respect de soi chez ceux qui l’ont perdu et de le réfréner chez ceux qui l’ont. Ne commettez pas l’erreur de simplement condamner ce qu’il y a de mauvais dans la vie de vos élèves ; n’omettez pas de reconnaitre libéralement, dans leur vie, les choses les plus dignes de louanges. N’oubliez pas que rien ne m’arrêtera pour rétablir le respect de soi chez ceux qui l’ont perdu et qui désirent réellement le regagner. 159:3.4 Prenez garde de ne pas blesser le respect de soi des âmes timides et craintives. Ne vous permettez pas d’être sarcastiques aux dépens de mes frères candides, ni cyniques avec mes enfants apeurés. L’oisiveté détruit le respect de soi ; donc, recommandez à vos frères de s’occuper toujours activement des tâches qu’ils ont choisies et ne négligez aucun effort pour procurer du travail à ceux qui se trouvent sans emploi. 159:3.5 Ne vous rendez jamais coupables de tactiques indignes comme celle d’effrayer des hommes et des femmes pour essayer de les faire entrer dans le royaume. Un père aimant n’effraie pas ses enfants pour les faire obtempérer à ses justes exigences. 159:3.10 Vous ne dépeindrez pas votre Maitre comme un homme de chagrins. Les générations futures connaitront aussi le rayonnement de notre joie, l’entrain de notre bonne volonté et l’inspiration de notre bonne humeur. Nous proclamons un message de bonnes nouvelles dont le pouvoir transformateur est contagieux. Notre religion palpite d’une nouvelle vie et de nouvelles significations. Ceux qui acceptent cet enseignement sont remplis de joie, et leur cœur les oblige à se réjouir perpétuellement. Ceux qui ont une certitude au sujet de Dieu font toujours l’expérience d’un bonheur croissant. 159:3.11 Apprenez à tous les croyants à éviter de s’appuyer sur le support incertain de la fausse compassion. On ne peut bâtir un caractère fort en s’apitoyant sur soi-même. Étendez votre sympathie aux braves et aux courageux, sans accorder un excès de pitié aux âmes lâches qui abordent sans enthousiasme les épreuves de la vie. N’offrez pas de consolations à ceux qui se couchent par terre devant les obstacles sans lutter. Ne sympathisez pas avec vos compagnons dans le seul but de recevoir leur sympathie en retour. 159:3.12 Quand l’assurance de la présence divine deviendra consciente chez mes enfants, leur foi élargira leur mental, ennoblira leur âme, fortifiera leur personnalité, accroitra leur bonheur, approfondira leur perception spirituelle et rehaussera leur pouvoir d’aimer et d’être aimés. 159:3.13 Enseignez à tous les croyants que le fait d’entrer dans le royaume ne les immunise pas contre les accidents du temps ni contre les catastrophes ordinaires de la nature. La croyance à l’évangile n’empêchera pas d’avoir des ennuis, mais elle assurera que vous n’aurez pas peur quand les difficultés vous assailliront. Si vous osez croire en moi et si vous vous mettez à me suivre de tout cœur, vous vous engagerez en toute certitude sur le chemin qui mène aux difficultés. Je ne vous promets pas de vous délivrer des eaux de l’adversité, mais ce que je vous promets, c’est de les traverser toutes avec vous. 159:3.14 Jésus enseigna encore bien des choses à ce groupe de croyants avant qu’ils ne se préparent au repos de la nuit. 159:5.1 À Philadelphie, où Jacques évangélisait, Jésus donna aux disciples une leçon sur le caractère positif de l’évangile du royaume. 159:5.8 Jésus introduisit l’esprit d’action positive dans les doctrines passives de la religion juive. La religion de Jésus ne consistait pas simplement à croire, mais à faire réellement ce que l’évangile demandait. Il n’enseignait pas que le service social constituait l’essence de sa religion, mais bien plutôt que le service social était un des effets certains de la possession de l’esprit de vraie religion. 159:5.11 Jésus recommanda à ses apôtres d’offrir aussi leur tunique si on leur enlevait injustement leur manteau. Cela ne signifiait pas littéralement qu’il fallait donner un second vêtement ; il s’agissait plutôt de l’idée de faire quelque chose de positif pour sauver l’offenseur, au lieu de suivre l’ancien conseil d’user de représailles – « œil pour œil » et ainsi de suite. Jésus abhorrait l’idée des représailles, et celle d’accepter passivement d’être simplement victime des injustices. Fascicule 162. À la fête des Tabernacles 162:0.4 Jésus et les douze restèrent aux environs de Jérusalem jusqu’à la fin du mois suivant, le mois d’octobre, environ quatre semaines et demie. Jésus lui-même n’entra que rarement dans la ville, et ces brèves visites eurent lieu durant la fête des Tabernacles. Il passa une grande partie du mois d’octobre à Bethléem, avec Abner et ses associés. 162:1.3 L’audacieuse apparition de Jésus à Jérusalem confondit plus que jamais ses disciples. Beaucoup d’entre eux, et même l’apôtre, Judas Iscariot, avaient osé penser que Jésus s’était précipitamment enfui en Phénicie par peur des dirigeants juifs et d’Hérode Antipas. Ils ne comprenaient pas la signification des déplacements du Maitre. 162:1.5 Il y avait bien des raisons pour que Jésus ait pu prêcher publiquement dans les cours du temple durant toutes les journées de la fête ; la principale était la peur qui avait gagné les dirigeants du sanhédrin, par suite d’une secrète division de sentiments dans leurs propres rangs. De fait, beaucoup d’entre eux croyaient secrètement en Jésus, ou étaient fermement opposés à son arrestation durant la fête, pendant que Jérusalem hébergeait un si grand nombre de visiteurs, dont beaucoup croyaient en lui, ou tout au moins sympathisaient avec le mouvement spirituel qu’il parrainait. 162:1.7 Les ennemis de Jésus furent tellement déconcertés par son apparition inattendue en public, à Jérusalem, qu’ils supposèrent que les autorités romaines lui avaient promis leur protection. Sachant que Philippe (le frère d’Hérode Antipas) était presque un disciple de Jésus, les membres du sanhédrin spéculèrent que Philippe avait obtenu pour Jésus des promesses de protection contre ses ennemis. 162:2.1 Le premier après-midi où Jésus enseigna dans le temple, une foule considérable était assise et écoutait ses paroles dépeignant la liberté du nouvel évangile et la joie de ceux qui croient à sa bonne nouvelle, quand un auditeur curieux l’interrompit pour demander : « Maitre, comment se fait-il que tu puisses si facilement citer les Écritures et enseigner le peuple alors qu’on me dit que tu n’as pas été instruit dans la science des rabbins ? » Jésus répondit : « Nul homme ne m’a enseigné les vérités que je vous proclame. Cet enseignement ne vient pas de moi, mais de Celui qui m’a envoyé. Si un homme désire réellement faire la volonté de mon Père, il saura certainement si mon enseignement vient de Dieu ou si je parle de moi-même. Quiconque parle de lui-même cherche sa propre gloire, mais, quand je proclame les paroles du Père, je recherche la gloire de celui qui m’a envoyé. » 162:2.2 Après une discussion prolongée, un membre de la foule s’avança et demanda à Jésus : « Pourquoi les chefs cherchent-ils à te tuer ? » Et Jésus répondit : « Les dirigeants cherchent à me tuer parce qu’ils s’irritent de mon enseignement sur la bonne nouvelle du royaume, un évangile qui libère les hommes des pesantes traditions de la religion de cérémonies conventionnelles que ces éducateurs sont décidés à maintenir à tout prix. Ils cherchent à me tuer parce qu’ils savent bien que, si vous croyez honnêtement à mon enseignement et si vous osez l’accepter, leur système de religion traditionnelle sera renversé et détruit pour toujours. Ainsi, seront-ils privés d’autorité sur l’objet auquel ils ont consacré leur vie dès lors qu’ils refusent fermement d’accepter ce nouvel et plus glorieux évangile du royaume de Dieu. » 162:2.5 En général, les dirigeants des Juifs étaient disposés à éviter un conflit ouvert avec Jésus, car ils croyaient que les autorités romaines lui avaient promis l’immunité. Ils ne trouvaient pas d’autre explication à son audace de venir à cette époque à Jérusalem, mais les dirigeants du sanhédrin ne croyaient pas entièrement à cette rumeur. En raisonnant, ils estimaient que les chefs romains n’auraient pas fait une pareille chose en secret et à l’insu des plus hautes autorités de la nation juive. 162:2.6 En conséquence, Éber, l’agent qualifié du sanhédrin, fut dépêché avec deux assistants pour arrêter Jésus. Tandis qu’Éber se frayait un chemin jusqu’à Jésus, le Maitre dit : « Ne crains pas de m’approcher. Viens écouter de plus près mon enseignement. Je sais que tu as été envoyé pour m’appréhender, mais tu devrais comprendre que rien de fâcheux n’arrivera au Fils de l’Homme avant que son heure ne soit venue. Tu n’es pas dressé contre moi ; tu viens seulement exécuter l’ordre de tes maitres, et même ces chefs des Juifs croient véritablement servir Dieu lorsqu’ils cherchent en secret à me détruire. 162:2.7 « Je n’ai de rancune contre aucun de vous. Le Père vous aime, et c’est pourquoi j’aspire à votre délivrance de l’esclavage des préjugés et des ténèbres de la tradition. Je vous offre la liberté de la vie et la joie du salut. Je proclame le nouveau chemin vivant, la délivrance du mal et la rupture de la servitude du péché. Je suis venu pour que vous puissiez avoir la vie, et l’avoir éternellement. Vous cherchez à vous débarrasser de moi et de mes enseignements qui vous inquiètent. Puissiez-vous comprendre que je ne resterai pas longtemps avec vous ! D’ici peu, je retournerai vers Celui qui m’a envoyé dans ce monde. Alors, beaucoup d’entre vous me chercheront assidument, mais vous ne découvrirez pas ma présence, car vous ne pouvez venir là où je vais bientôt aller. Cependant, tous ceux qui me chercheront sincèrement atteindront un jour la vie qui conduit à la présence de mon Père. » 162:2.9 Éber et ses assistants refusèrent d’arrêter Jésus et retournèrent au rendez-vous sans lui. Lorsque les chefs religieux et les pharisiens leur reprochèrent de n’avoir pas ramené Jésus, Éber se borna donc à répondre : « Nous avons craint de l’arrêter au milieu de la foule où beaucoup d’auditeurs croient en lui. En outre, nous n’avons jamais entendu personne parler comme lui. Il y a quelque chose qui sort de l’ordinaire chez cet instructeur. Vous feriez tous bien d’aller l’écouter. » Lorsque les principaux dirigeants entendirent cette réponse, ils furent étonnés et parlèrent sarcastiquement à Éber. « Es-tu égaré toi aussi ? Vas-tu croire à ce fourbe ? As-tu entendu dire qu’aucun de nos érudits ou de nos dirigeants ait cru en lui ? Alors, Éber répondit : « C’est entendu, mes maitres, mais cet homme adresse à la multitude des paroles de miséricorde et d’espérance. Il remonte le moral des découragés, et ses paroles ont même réconforté nos âmes. Que peut-il y avoir de mauvais dans ces enseignements, même s’il n’est pas le Messie des Écritures ? Et même alors, notre loi n’exige-t-elle pas l’équité ? Condamnons-nous un homme avant de l’avoir entendu ? » Le chef du sanhédrin se mit en colère contre Éber et se tourna vivement vers lui en disant : « Es-tu devenu fou ? Serais-tu aussi par hasard originaire de Galilée ? Sonde les Écritures ; tu verras que de Galilée il ne peut surgir aucun prophète, et encore bien moins le Messie. » 162:2.10 Le sanhédrin se sépara dans la confusion et Jésus se retira à Béthanie pour la nuit. 162:3.2 De bonne heure le troisième matin de la fête, tandis que Jésus approchait du temple, vint à sa rencontre un groupe de mercenaires du sanhédrin qui trainaient avec eux une femme. Lorsqu’ils croisèrent Jésus, le porte-parole du groupe dit : « Maitre, cette femme a été surprise en adultère – en flagrant délit. Or, la loi de Moïse ordonne qu’une telle femme soit lapidée. D’après toi, que devons-nous faire d’elle ? » 162:3.3 Le plan des ennemis de Jésus était le suivant : S’il entérinait la loi de Moïse ordonnant que la pécheresse se reconnaissant coupable soit lapidée, ils impliqueraient le Maitre dans des difficultés avec les dirigeants romains, qui avaient refusé aux Juifs le droit d’infliger la peine de mort sans l’approbation d’un tribunal romain. Si Jésus interdisait de lapider la femme, ils l’accuseraient devant le sanhédrin de se placer au-dessus de Moïse et de la loi juive. S’il gardait le silence, ils l’accuseraient de lâcheté. Mais le Maitre prit la situation en mains de telle manière que le complot s’écroula sous le propre poids de sa vilenie. 162:3.4 Cette femme, jadis avenante, était la femme d’un habitant de bas étage de Nazareth, qui avait causé des difficultés à Jésus durant toute sa jeunesse. Après avoir épousé cette femme, il la força honteusement à gagner la vie du ménage en faisant commerce de son corps. Il était venu à la fête des Tabernacles à Jérusalem pour que sa femme puisse y prostituer ses charmes physiques afin d’en tirer un profit financier. Il avait conclu un accord avec les mercenaires des dirigeants juifs pour trahir ainsi sa propre femme dans le commerce de son vice. 162:3.5 Promenant son regard au-dessus de l’attroupement, Jésus vit le mari debout derrière les autres. Il savait de quel genre d’homme il s’agissait et perçut qu’il était intéressé dans cette méprisable opération. Jésus commença par contourner l’attroupement pour s’approcher de ce mari dégénéré, puis il écrivit sur le sable quelques mots qui le firent partir précipitamment. Il revint ensuite devant la femme et écrivit de nouveau sur le sol un message destiné à ses prétendus accusateurs. Quand ils eurent lu les mots du Maitre, eux aussi s’en allèrent un par un. Quand le Maitre eut écrit une troisième fois sur le sable, le complice de la femme partit à son tour, de sorte qu’au moment où le Maitre se releva en ayant fini d’écrire, il ne vit plus que la femme debout et seule devant lui. Il lui dit : « Femme, où sont tes accusateurs ? N’est-il resté personne pour te lapider ? » La femme leva les yeux et répondit : « Personne, mon Seigneur. » Alors Jésus dit : « Je connais ton cas, et je ne te condamne pas non plus. Va ton chemin en paix. » Et cette femme, nommée Hildana, abandonna son mari pervers pour se joindre aux disciples du royaume. 162:8.2 Depuis des années, à chaque occasion où Jésus rendait visite à Lazare, Marthe et Marie, tous trois avaient l’habitude d’abandonner toutes leurs occupations pour écouter l’enseignement de Jésus. À la mort de ses parents, Marthe avait assumé les responsabilités du foyer, de sorte qu’en cette occasion, tandis que Lazare et Marie étaient assis aux pieds de Jésus et buvaient ses enseignements rafraichissants, Marthe préparait le repas du soir. Il faut expliquer que Marthe se laissait inutilement distraire par de nombreuses tâches futiles et qu’elle s’encombrait de beaucoup de vétilles ; son caractère était ainsi fait. 162:8.3 Tandis que Marthe s’affairait à tous ses soi-disant devoirs, elle fut troublée parce que Marie ne faisait rien pour l’aider. Elle alla donc vers Jésus et lui dit : « Maitre, cela t’est-il égal que ma sœur m’ait laissé faire seule tout le service ? Ne voudrais-tu pas lui demander de venir m’aider ? » Jésus répondit : « Marthe, Marthe, pourquoi t’agites-tu à propos de tant de choses et te laisses-tu troubler par tant de détails ? Une seule chose mérite réellement l’attention ; du moment que Marie a choisi cette part bonne et nécessaire, je ne vais pas la lui enlever. Mais quand apprendrez-vous toutes les deux à vivre comme je vous l’ai enseigné ? Servez en coopération et rafraichissez vos âmes à l’unisson. Ne pouvez-vous apprendre qu’il y a un temps pour chaque chose – que les questions secondaires de la vie doivent s’effacer devant les questions primordiales du royaume céleste ? » Fascicule 163. L’ordination des soixante-dix à Magadan 163:0.1 Quelques jours après que Jésus et les douze furent revenus de Jérusalem à Magadan, Abner et un groupe d’une cinquantaine de disciples arrivèrent de Bethléem. À ce moment, se trouvaient également réunis au Camp de Magadan le corps des évangélistes, le corps évangélique féminin et environ cent-cinquante autres disciples sincères et éprouvés de toutes les régions de la Palestine. Après avoir consacré quelques jours à des contacts personnels et à la réorganisation du camp, Jésus et les douze inaugurèrent une session de formation intensive pour ce groupe spécial de croyants. C’est dans cette masse de disciples bien formés et expérimentés que le Maitre choisit finalement soixante-dix éducateurs et les envoya proclamer l’évangile du royaume. Leur instruction régulière commença le vendredi 4 novembre et se poursuivit jusqu’au sabbat du 19 novembre. 163:1.1 Les soixante-dix furent ordonnés par Jésus au camp de Magadan l’après-midi du sabbat, le 19 novembre. Abner fut placé à la tête de ces éducateurs et prédicateurs de l’évangile. 163:1.3 Avant d’imposer les mains sur les têtes des soixante-dix pour les mettre à part comme messagers du royaume, Jésus leur adressa le discours suivant : « En vérité, la moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux ; je vous exhorte donc tous à prier pour que le Seigneur de la moisson envoie encore d’autres ouvriers pour moissonner. 163:1.4 « Partout où vous irez, prêchez en disant : ‘Le royaume des cieux est à portée de la main’, et soignez tous ceux qui souffrent dans leur mental ou dans leur corps. Vous avez reçu libéralement les bonnes choses du royaume ; donnez libéralement. Quiconque vous entend m’entend aussi, et quiconque m’entend entend Celui qui m’a envoyé. Quiconque rejette votre message évangélique me rejette, et quiconque me rejette rejette aussi Celui qui m’a envoyé. » 163:1.6 Le lendemain matin de bonne heure, Abner envoya les soixante-dix évangélistes, deux par deux, vers toutes les villes de Galilée, de Samarie et de Judée. 163:5.1 Jésus et les douze se préparèrent maintenant à établir leur dernier quartier général en Pérée, près de Pella, où le Maitre avait été baptisé dans le Jourdain. 163:6.1 Le vendredi 30 décembre, tandis que Jésus s’était éloigné dans les collines voisines avec Pierre, Jacques et Jean, les soixante-dix messagers arrivaient, deux par deux, au quartier général de Pella, accompagnés par de nombreux croyants. Vers cinq heures de l’après-midi, lorsque Jésus revint au camp, tous les soixante-dix étaient réunis à l’endroit où il enseignait. Le repas du soir fut retardé de plus d’une heure, pendant laquelle ces enthousiastes de l’évangile du royaume racontèrent leurs expériences. Enfin, Jésus pouvait voir des hommes allant répandre la bonne nouvelle en dehors de sa présence personnelle. Le Maitre savait désormais qu’il pouvait quitter ce monde sans porter un trop grave préjudice aux progrès du royaume. 163:6.3 Ce fut à ce moment, juste avant de participer au repas du soir, que Jésus éprouva l’un des rares moments d’extase émotionnelle dont ses disciples aient eu l’occasion d’être témoins. Il dit : « Je te remercie, mon Père, Seigneur du ciel et de la terre, de ce que l’esprit ait révélé ces gloires spirituelles à ces enfants du royaume, alors que ce merveilleux évangile a été caché aux sages et aux bien-pensants. Oui, mon Père, tu as dû avoir plaisir à faire cela, et je me réjouis de savoir que la bonne nouvelle se répandra dans le monde entier, même après mon retour auprès de toi, quand je me serai remis à l’œuvre que tu m’as donnée à accomplir. Je suis fortement ému quand je réalise que tu es sur le point de remettre toute autorité entre mes mains, que toi seul, tu sais réellement qui je suis et que, moi seul, je te connais réellement ainsi que ceux à qui je t’ai révélé. Quand j’aurai achevé cette révélation à mes frères dans la chair, je la poursuivrai auprès de tes créatures célestes. » 163:7.1 Les quelques jours qui suivirent furent très animés au camp de Pella ; on y acheva les préparatifs pour la mission en Pérée. Jésus et ses associés allaient entreprendre leur dernière mission, la tournée de trois mois dans toute la Pérée, qui ne se termina qu’au moment de l’entrée du Maitre à Jérusalem. 163:7.2 Jésus n’avait plus besoin d’aller au loin pour enseigner les gens. Ils venaient maintenant vers lui chaque semaine en nombre croissant, non seulement de toutes les parties de la Palestine, mais aussi de tout l’empire romain et du Proche-Orient. Fascicule 164. La fête de la Dédicace 164:0.1 Pendant que l’on installait le camp de Pella, Jésus, se faisant accompagner de Nathanael et Thomas, se rendit secrètement à Jérusalem pour assister à la fête de la Dédicace. Les deux apôtres ne se rendirent compte que leur Maitre allait à Jérusalem qu’après avoir traversé le Jourdain au gué de Béthanie. Dès qu’ils perçurent son intention réelle d’assister à la fête de la Dédicace, ils lui firent les reproches les plus sérieux et s’efforcèrent de l’en dissuader en employant tous les arguments possibles, mais leurs efforts furent vains. Jésus était décidé à se rendre à Jérusalem. À toutes leurs supplications et à tous leurs avertissements insistant sur la folie et le danger de se mettre à la merci du sanhédrin, il se bornait à répondre : « Je voudrais donner, à ces éducateurs d’Israël, une nouvelle chance de voir la lumière avant que mon heure ne soit venue. » 164:3.1 Le lendemain matin, Jésus et les deux apôtres allèrent chez Marthe à Béthanie pour prendre leur déjeuner, puis se rendirent immédiatement à Jérusalem. Ce matin de sabbat, tandis que les trois hommes approchaient du temple, ils rencontrèrent un mendiant bien connu, né aveugle, qui était assis à sa place habituelle. Jésus s’arrêta et, tandis qu’il regardait ce mendiant aveugle-né, une idée lui vint à l’esprit sur la manière d’attirer de nouveau, sur sa mission terrestre, l’attention du sanhédrin, des autres dirigeants juifs et des éducateurs religieux. 164:3.2 Tandis que le Maitre se tenait devant l’aveugle, absorbé dans de profondes pensées, Nathanael réfléchit à la cause possible de la cécité de l’homme et demanda : « Maitre pour que cet homme soit né aveugle, qui donc a péché, l’homme lui-même ou ses parents ? » 164:3.3 Les rabbins enseignaient que tous les cas de cécité de naissance étaient causés par le péché. 164:3.7 Jésus décida d’employer ce mendiant dans ses plans pour l’œuvre de la journée, mais, avant de faire quelque chose pour l’aveugle, dont le nom était Josias, il commença par répondre à la question de Nathanael. Le Maitre dit : « Ni cet homme ni ses parents n’ont eu besoin de pécher pour que les œuvres de Dieu se manifestent en lui. La cécité lui est venue au cours naturel des évènements. Pendant qu’il fait jour, il nous faut maintenant faire les œuvres de Celui qui m’a envoyé, car la nuit va certainement venir, et il sera alors impossible de réaliser l’oeuvre que nous allons accomplir. Pendant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde, mais, dans peu de temps, je ne serai plus avec vous. » 164:3.8 Quand Jésus eut parlé, il s’adressa à Nathanael et à Thomas, et dit : « Créons la vue de cet aveugle en ce jour de sabbat, afin que les scribes et les pharisiens trouvent pleinement l’occasion qu’ils cherchent d’accuser le Fils de l’Homme. » Jésus avait constamment parlé de manière que le mendiant puisse l’entendre. Il se pencha ensuite pour cracher sur le sol et mélangea de l’argile au crachat, puis il alla vers Josias et mit l’argile sur ses yeux aveugles en disant : « Mon fils, va laver cet argile dans la piscine de Siloé, et tu recevras immédiatement ta vue. » Et, lorsque Josias se fut ainsi lavé dans la piscine de Siloé, il retourna vers ses amis et sa famille en voyant. 164:3.9 Ayant toujours mendié, il ne savait rien faire d’autre ; donc, lorsque la première excitation due à la création de sa vue fut calmée, il revint à la place habituelle où il sollicitait les aumônes. Quand ses amis, ses voisins et tous ceux qui l’avaient connu précédemment remarquèrent qu’il pouvait voir, ils dirent tous : « Celui-ci n’est-il pas Josias, le mendiant aveugle ? » Certains penchaient pour l’affirmative, tandis que d’autres disaient : « Non, c’est quelqu’un qui lui ressemble, mais cet homme peut voir. » Lorsqu’ils interrogèrent Josias lui-même, il répondit : « C’est moi. » 164:3.10 Quand ils commencèrent à lui demander comment il était devenu capable de voir, il répondit : « Un homme nommé Jésus a passé par ici et, tout en parlant de moi avec ses amis, il a mélangé de l’argile avec un crachat, oint mes yeux et m’a prescrit d’aller me laver dans la piscine de Siloé. J’ai fait ce que cet homme m’a dit, et aussitôt j’ai reçu ma vue. Cela s’est passé il y a quelques heures seulement, et je ne connais pas encore la signification de beaucoup de choses que je vois. » 164:4.1 Au milieu de l’après-midi, la guérison de Josias avait soulevé de telles controverses autour du temple que les chefs du sanhédrin décidèrent de convoquer le conseil à son lieu habituel de réunion dans le temple. Ils le firent en violant une règle établie qui interdisait les réunions du sanhédrin les jours de sabbat. 164:4.2 Mais, sous l’empire de la peur, les sanhédristes ne firent pas comparaitre Jésus. Au lieu de cela, ils firent aussitôt chercher Josias. Après un interrogatoire préliminaire, le porte-parole du sanhédrin ordonna à Josias de raconter ce qui lui était arrivé. Il répondit aux questions des pharisiens en disant : « Cet homme est venu par là, il a mis de l’argile sur mes yeux et m’a dit d’aller me laver à Siloé, et maintenant je vois. » 164:4.3 Après avoir fait un long discours, l’un des pharisiens âgés dit : « Cet homme ne peut venir de Dieu. Vous voyez bien qu’il n’observe pas le sabbat. Il viole la loi, d’abord en façonnant l’argile, et ensuite en envoyant ce mendiant se laver à Siloé le jour du sabbat. Un tel homme ne peut être un maitre envoyé par Dieu. » 164:4.4 Alors, l’un des pharisiens plus jeunes, qui croyait secrètement en Jésus dit : « Si cet homme n’est pas envoyé par Dieu, comment peut-il faire ces choses ? Nous savons qu’un pécheur ordinaire ne peut opérer de tels miracles. Nous connaissons tous ce mendiant et nous savons qu’il est né aveugle ; or, maintenant il voit. Allez-vous encore dire que ce prophète accomplit tous ces prodiges par le pouvoir du prince des démons ? » Et chaque fois qu’un pharisien se levait pour accuser et dénoncer Jésus, il s’en levait un autre pour l’empêtrer dans des questions embarrassantes, de sorte qu’une sérieuse scission s’éleva entre eux. Le président vit où le débat allait les entrainer. Pour apaiser la discussion, il se prépara à poser de nouvelles questions à l’intéressé. Se tournant vers Josias, il dit : « Qu’as-tu à dire de cet homme, de ce Jésus, dont tu prétends qu’il t’a ouvert les yeux ? » Josias répondit : « Je crois qu’il est un prophète. » 164:4.5 Les dirigeants furent très troublés et, faute de savoir que faire, ils envoyèrent chercher les parents de Josias pour apprendre d’eux si leur fils était réellement né aveugle. Ils répugnaient à croire que le mendiant avait été guéri. 164:4.7 Les parents de Josias étaient de pauvres âmes apeurées. Lors de leur comparution devant l’auguste sanhédrin, ils craignirent donc de parler librement. Le porte-parole de la cour leur dit : « Celui-ci est-il votre fils ? Avons-nous raison de comprendre qu’il est né aveugle ? Si c’est vrai, comment se fait-il qu’il puisse maintenant voir ? » Alors le père de Josias, appuyé par la mère, répondit : « Nous savons qu’il est notre fils et qu’il est né aveugle. Quant à la manière dont il s’est mis à voir et à la personne qui lui a ouvert les yeux, nous ne savons rien. Demandez-le-lui ; il est majeur. Qu’il parle pour lui-même. » 164:4.8 Les sanhédristes firent alors comparaitre Josias, une seconde fois, devant eux. Ils ne se tiraient pas bien d’affaire avec leur projet de faire un procès dans les formes, et certains d’entre eux commençaient à se sentir mal à l’aise en agissant ainsi un jour de sabbat. En conséquence, lorsqu’ils eurent rappelé Josias, ils essayèrent de le prendre au piège par une autre méthode d’attaque. Le délégué de la cour demanda à l’ex-aveugle : « Pourquoi ne rends-tu pas gloire à Dieu pour cela ? Pourquoi ne nous dis-tu pas toute la vérité sur ce qui est arrivé ? Nous savons tous que cet homme est un pécheur. » 164:4.9 Mais Josias n’était ni sot ni dépourvu d’humour ; il répondit donc au délégué de la cour : « Je ne sais pas si cet homme est un pécheur ; mais il y a une chose que je sais – c’est que j’étais aveugle et que maintenant je vois. » Faute de pouvoir prendre Josias au piège, ils continuèrent à l’interroger et lui demandèrent : « De quelle manière exacte t’a-t-il ouvert les yeux ? Que t’a-t-il réellement fait ? Que t’a-t-il dit ? T’a-t-il demandé de croire en lui ? » 164:4.10 Josias répliqua avec un peu d’impatience : « Je vous ai dit exactement comment tout s’est passé. Si vous n’avez pas cru mon témoignage, pourquoi voulez-vous l’entendre de nouveau ? Voudriez-vous aussi par hasard devenir ses disciples ? » Lorsque Josias eut ainsi parlé, la réunion du sanhédrin prit fin dans le désordre et presque dans la violence, car les chefs se précipitèrent sur Josias en s’écriant avec colère : « Tu peux parler d’être disciple de cet homme, mais nous, nous sommes disciples de Moïse, et nous enseignons les lois de Dieu. Nous savons que Dieu a parlé par Moïse, mais, quant à ce Jésus, nous ne savons d’où il vient. » 164:4.11 Alors Josias monta sur un siège et cria à tue-tête à tous ceux qui pouvaient l’entendre : « Écoutez, vous, qui vous prétendez les éducateurs de tout Israël ; je vous déclare qu’il y a dans tout ceci une grande merveille, puisque vous confessez ne pas savoir d’où vient cet homme, et que cependant vous savez avec certitude, par les témoignages entendus, qu’il m’a ouvert les yeux. Nous savons tous que Dieu n’accomplit pas de telles œuvres pour les impies. Dieu ne fait une chose pareille qu’à la demande d’un sincère adorateur – pour un saint et pour un juste. Vous savez que depuis le commencement du monde, on n’a jamais entendu parler d’ouvrir les yeux d’un aveugle-né. Donc, regardez-moi tous et rendez-vous compte de ce qui a été fait aujourd’hui à Jérusalem ! Je vous le dis, si cet homme ne venait pas de Dieu, il ne pourrait faire cela. » Les sanhédristes partirent en colère et dans la confusion en lui criant : « Tu es entièrement né dans le péché et tu prétends maintenant nous enseigner ? Peut-être n’es-tu pas réellement né aveugle et, même si tes yeux ont été ouverts le jour du sabbat, ce fut grâce au pouvoir du prince des démons. » Et ils allèrent aussitôt à la synagogue pour en exclure Josias. 164:5.4 Jésus et les deux apôtres n’allèrent chercher Josias chez lui qu’après avoir appris son exclusion de la synagogue. En arrivant à la maison de Josias, Thomas l’appela dans la cour et Jésus lui dit : « Josias, crois-tu au Fils de Dieu ? » Et Josias répondit : « Dis-moi qui il est pour que je puisse croire en lui. » Jésus dit : « Tu l’as vu et entendu, c’est celui qui te parle actuellement. » Et Josias dit : « Seigneur, je crois. » Puis, tombant à genoux, il l’adora. 164:5.5 Quand Josias apprit qu’il avait été exclu de la synagogue, il fut d’abord très déprimé, mais ensuite très encouragé lorsque Jésus lui prescrivit de se préparer immédiatement à l’accompagner au camp de Pella. 164:5.6 Josias fut l’un de ceux qui portèrent des fruits parmi les bénéficiaires du ministère miraculeux du Maitre, car il devint, pour le reste de la vie, un prédicateur de l’évangile du royaume. Fascicule 165. La mission en Pérée commence 165:0.2 Durant toute cette tournée de Pérée, le corps évangélique féminin, qui comptait maintenant soixante-deux membres, prit en charge la majeure partie des soins aux malades. 165:0.4 Durant cette période, Jésus partagea son temps entre le camp de Pella et des déplacements avec les douze pour assister les soixante-dix dans les diverses villes où ils enseignaient et prêchaient. 165:1.1 Au milieu de janvier, plus de douze-cents personnes étaient rassemblées à Pella. Quand Jésus résidait au camp, il enseignait cette foule au moins une fois par jour ; il parlait généralement à neuf heures du matin lorsqu’il n’en était pas empêché par la pluie. Pierre et les autres apôtres enseignaient tous les après-midis. 165:1.3 Jésus et les douze apôtres consacrèrent beaucoup de temps à la multitude assemblée au camp de Pella. Les douze ne s’occupèrent que peu ou pas du tout du travail extérieur au camp ; ils se bornèrent à s’absenter de temps en temps avec Jésus pour rendre visite aux associés d’Abner. 165:3.1 Le samedi 28 janvier, après des remarques préliminaires de Simon Pierre, le Maitre dit : 165:3.3 « Bientôt, très bientôt, les choses que nos ennemis projettent maintenant dans le secret et dans l’obscurité seront amenées à la lumière et proclamées sur tous les toits. Mais je vous le dis, mes amis, n’ayez pas peur d’eux quand ils chercheront à détruire le Fils de l’Homme. Ne craignez pas ceux qui sont peut-être capables de tuer le corps, mais ensuite n’ont plus aucun pouvoir sur vous. Je vous adjure de ne craindre personne, ni dans le ciel ni sur terre, mais de vous réjouir dans la connaissance de Celui qui a pouvoir de vous libérer de toute injustice et de vous présenter irréprochables devant le tribunal d’un univers. 165:3.5 « Tous ceux d’entre vous qui ont eu le courage de confesser, devant les hommes, leur foi en mon évangile, je les reconnaitrai bientôt devant les anges des cieux. Mais quiconque aura sciemment nié, devant les hommes, la vérité de mes enseignements sera renié par le gardien de sa destinée jusque devant les anges des cieux. 165:3.7 « Si nos ennemis vous font comparaitre devant les chefs des synagogues et devant d’autres hautes autorités, ne vous préoccupez pas de ce qu’il faudrait dire et ne vous inquiétez pas de la manière de répondre à leurs questions, car l’esprit qui habite en vous vous enseignera certainement sur l’heure ce qu’il faut dire en honneur de l’évangile du royaume. 165:3.8 « Je suis venu dans ce monde pour vous révéler le Père et vous conduire au Père. J’ai exécuté la première partie de ce programme, mais je n’ai pas le droit d’accomplir la seconde sans votre consentement ; le Père n’oblige jamais personne à entrer dans le royaume. L’invitation a toujours été et restera toujours la même : si quelqu’un veut entrer, qu’il vienne et partage librement l’eau de la vie. » Fascicule 166. Dernière tournée en Pérée du Nord 166:4.1 Alors que la plupart des Palestiniens ne prenaient que deux repas par jour, Jésus et les apôtres avaient l’habitude, quand ils étaient en déplacement, de s’arrêter à midi pour se reposer et se restaurer. Ce fut à l’une de ces pauses de midi, sur la route de Philadelphie, que Thomas demanda à Jésus : « Maitre, je voudrais savoir si les êtres spirituels participent à la production d’évènements étranges et extraordinaires dans le monde matériel ; en outre, je voudrais demander si les anges ou d’autres êtres spirituels sont capables d’empêcher les accidents. » 166:4.2 En réponse à la question de Thomas, Jésus dit : « N’ai-je pas été assez longtemps avec vous pour que vous cessiez de me poser de telles questions ? N’avez-vous pas observé que le Fils de l’Homme vit en unité avec vous et refuse avec persistance d’employer les forces célestes pour son soutien personnel ? Ne vivons-nous pas tous par les mêmes moyens qui permettent à tous les hommes d’exister ? Voyez-vous le pouvoir du monde spirituel se manifester dans la vie matérielle de ce monde en dehors de la révélation du Père et de la guérison occasionnelle de ses enfants malades ? 166:4.4 « Le Père fait tomber sa pluie sur les justes et sur les injustes ; le soleil éclaire pareillement ceux qui pratiquent la droiture et ceux qui ne la pratiquent pas. 166:4.10 « En matière de maladie et de santé, vous devriez savoir que ces états physiques résultent de causes matérielles. La santé n’est pas un sourire du ciel, ni la maladie un froncement de sourcils de Dieu. 166:4.11 « Les enfants humains du Père sont égaux quant à leur capacité de recevoir des bénédictions matérielles ; c’est pourquoi il donne des choses physiques à tous les enfants des hommes sans discrimination. Quand on en vient à l’attribution des dons spirituels, le Père est limité par la capacité de l’homme de recevoir ces dons divins. Bien que le Père ne fasse pas acception de personnes, il est limité, dans l’effusion des dons spirituels, par la foi de l’homme et son désir de se conformer toujours à la volonté du Père. » 166:5.1 Jésus et les douze allaient rendre visite à Abner et à ses associés, qui prêchaient et enseignaient à Philadelphie. 166:5.3 Les Juifs de Jérusalem avaient toujours eu des problèmes avec les Juifs de Philadelphie. Après la mort et la résurrection de Jésus, l’Église de Jérusalem, dont Jacques, frère du Seigneur, était le chef, commença à avoir de graves difficultés avec l’assemblée des croyants de Philadelphie. Abner devint le chef de l’Église de Philadelphie et le resta jusqu’à sa mort. Cette séparation d’avec Jérusalem explique pourquoi les récits évangéliques du Nouveau Testament ne mentionnent jamais Abner et son œuvre. Cette querelle entre Jérusalem et Philadelphie dura pendant toute la vie de Jacques et d’Abner, et continua encore quelque temps après la destruction de Jérusalem. 166:5.4 Selon toute apparence, le malheur d’Abner fut d’être en désaccord avec tous les chefs de l’Église chrétienne primitive. Il résista obstinément à toutes les tentatives que fit Paul pour remanier les enseignements de Jésus de manière qu’ils soulèvent moins d’objections d’abord chez les Juifs, et ensuite chez les Gréco-Romains croyant aux mystères. 166:5.7 Abner vécut jusqu’à 89 ans et mourut à Philadelphie, le 21 novembre de l’an 74. Jusqu’à sa mort, il crut en l’évangile du royaume céleste et l’enseigna fidèlement. Fascicule 167. La visite à Philadelphie 167:4.1 Très tard dans la soirée du dimanche 26 février, un coureur arriva de Béthanie à Philadelphie, apportant un message de Marthe et Marie disant : « Seigneur, celui que tu aimes est très malade. » Ce message parvint à Jésus à la fin de la conférence du soir, juste au moment où il prenait congé des apôtres pour la nuit. Tout d’abord, Jésus ne répondit rien. Il se produisit un de ces étranges intermèdes, un temps où il paraissait être en communication avec quelque chose d’extérieur à lui, situé au-delà de lui. Puis il releva les yeux et s’adressa au messager de sorte que les apôtres purent l’entendre dire : « Cette maladie ne va pas réellement jusqu’à la mort. Ne doutez pas qu’elle puisse être utilisée pour glorifier Dieu et exalter le Fils. » 167:4.2 Jésus avait beaucoup d’amitié pour Marthe, Marie et leur frère Lazare. Il les aimait d’une affection fervente. Sa première pensée humaine fut d’aller immédiatement à leur secours, mais une autre idée apparut dans son mental conjugué. Il avait à peu près abandonné l’espoir de voir les dirigeants juifs de Jérusalem accepter un jour le royaume, mais il aimait toujours son peuple, et maintenant se présentait à lui un plan qui donnerait, aux scribes et aux pharisiens de Jérusalem, une chance de plus d’accepter ses enseignements. Il décida, si son Père le voulait, de faire, de cet ultime appel à Jérusalem, la manifestation extérieure la plus profonde et la plus stupéfiante de toute sa carrière terrestre. 167:4.3 Jésus demeura encore deux jours pleins à Philadelphie avant de se préparer à partir pour Béthanie. 167:4.4 En conséquence, le mercredi matin de bonne heure, il dit à ses apôtres : « Préparons-nous immédiatement à aller une fois de plus en Judée. » Après avoir entendu leur Maitre dire cela, les apôtres se retirèrent à l’écart pendant un temps pour se consulter entre eux. Jacques prit la direction des débats, et les apôtres furent unanimes à penser que c’était pure folie que de permettre à Jésus de retourner en Judée. Ils revinrent comme un seul homme pour faire part de leur opinion à Jésus. Jacques dit : « Maitre, tu as été à Jérusalem il y a quelques semaines, et les dirigeants ont cherché à te faire mourir, tandis que le peuple était prêt à te lapider. À ce moment-là, tu as donné à ces hommes leur chance de recevoir la vérité, et nous ne te permettrons pas de retourner en Judée. » 167:4.5 Alors Jésus dit : « Tant que mon jour dure, je ne crains pas d’entrer en Judée. Je voudrais accomplir encore une puissante œuvre pour ces Juifs. Je voudrais leur donner une chance de plus de croire, même dans les conditions qui leur plaisent – gloire extérieure et manifestation visible du pouvoir du Père et de l’amour du Fils. En outre, n’avez-vous pas compris que notre ami Lazare s’est endormi et que je voudrais aller le réveiller de ce sommeil ? » 167:4.6 Alors, l’un des apôtres dit : « Maitre, si Lazare s’est endormi, il est d’autant plus sûr de se rétablir. » Le Maitre s’expliqua donc clairement : « Lazare est mort. Dans votre intérêt, et même si cela ne doit pas sauver les autres, je suis heureux de ne pas m’être trouvé là, afin que vous ayez maintenant une nouvelle raison de croire en moi. Vous allez être témoins d’un évènement qui devrait vous fortifier tous en préparation du jour où je prendrai congé de vous pour retourner vers le Père. » 167:4.7 Devant l’impossibilité de persuader Jésus de s’abstenir d’aller en Judée, et l’hésitation de certains apôtres à l’y accompagner, Thomas s’adressa à ses compagnons et dit : « Nous avons exprimé nos craintes au Maitre, mais il est décidé à aller à Béthanie. J’estime qu’il court à sa perte ; on va sûrement le tuer. Mais, si c’est le choix du Maitre, conduisons-nous comme des braves ; allons-y pour mourir avec lui. » 167:7.1 Tandis que le groupe apostolique remontait les collines allant de Jéricho à Béthanie, Nathanael marcha presque tout le temps aux côtés de Jésus. Nathanael finit par poser au Maitre la question suivante : « Vu que le grand-prêtre est un sadducéen, et attendu que les sadducéens ne croient pas aux anges, qu’allons-nous enseigner au peuple au sujet des ministres célestes ? » Alors, Jésus donna, entre autres, les indications suivantes : 167:7.2 « Les anges sont une création directe, et ne se reproduisent pas. Les armées angéliques n’ont qu’une parenté spirituelle avec la race humaine. Tandis que l’homme progresse sur son chemin vers le Père du Paradis, il passe, à un moment donné, par un stade analogue à l’état des anges, mais l’homme mortel ne devient jamais un ange. 167:7.3 « Contrairement aux hommes, les anges ne meurent jamais. Ils sont immortels, à moins de se trouver impliqués dans le péché, comme certains le furent par les tromperies de Lucifer. Les anges sont les serviteurs spirituels du ciel et ne sont ni infiniment sages ni tout-puissants ; mais tous les anges loyaux sont vraiment purs et saints. 167:7.4 « C’est par le ministère des anges qu’un monde peut être maintenu en contact avec les autres, car ne vous ai-je pas maintes fois dit que j’ai d’autres brebis n’appartenant pas à ce bercail ? Ces anges ne sont pas les espions du monde de l’esprit qui vous surveillent et vont ensuite raconter au Père les pensées de votre cœur, et lui faire un rapport sur les œuvres de la chair. Le Père n’a pas besoin de ce genre de services, puisque son propre esprit vit en vous. Mais ces esprits angéliques servent à tenir une partie de la création céleste au courant des actes accomplis dans d’autres parties lointaines de l’univers. Un grand nombre d’anges sont affectés au service des races humaines, tout en travaillant dans le gouvernement du Père et les univers des Fils. 167:7.5 « Beaucoup de ces anges travaillent à sauver des hommes ; ne vous ai-je pas parlé de la joie séraphique lorsqu’une âme décide d’abandonner le péché et de commencer la recherche de Dieu ? Je vous ai même parlé de la joie en présence des anges du ciel à propos d’un seul pécheur qui se repent ; cela dénotait l’existence d’autres catégories supérieures d’êtres célestes qui s’occupent aussi du bien-être spirituel et du progrès divin de l’homme mortel. » 167:7.7 Jésus se serait entretenu plus longuement avec Nathanael du ministère des anges s’il n’avait été interrompu par l’approche de Marthe. Elle avait été informée, de l’arrivée du Maitre à Béthanie, par des amis qui l’avaient vu monter les collines à l’est, et maintenant elle se hâtait pour l’accueillir. Fascicule 168. La résurrection de Lazare 168:0.1 Il était un peu plus de midi quand Marthe partit à la rencontre de Jésus, qui franchissait la crête de la colline près de Béthanie. Son frère Lazare était mort depuis quatre jours. 168:0.6 Quand Marthe rencontra Jésus, elle tomba à ses pieds en s’écriant : « Maitre, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort ! » Lorsqu’elle eut parlé, Jésus se baissa pour la relever et dit : « Aie simplement la foi, Marthe, et ton frère ressuscitera. » Marthe répondit : « Je sais qu’il ressuscitera lors de la résurrection du dernier jour ; et même maintenant je crois que notre Père te donnera tout ce que tu demanderas à Dieu. » 168:0.7 Alors, Jésus regarda Marthe droit dans les yeux et dit : « Je suis la résurrection et la vie ; quiconque croit en moi vivra, même s’il meurt. En vérité, quiconque vit en croyant en moi ne mourra jamais réellement. Marthe, crois-tu cela ? » Et Marthe répondit au Maitre : « Oui, je crois depuis longtemps que tu es le Libérateur, le Fils du Dieu vivant, celui-là même qui doit venir en ce monde. » 168:0.8 Jésus s’étant enquis de Marie, Marthe alla aussitôt à la maison et chuchota à sa sœur : « Le Maitre est ici et t’a demandée. » Lorsque Marie entendit cela, elle se leva rapidement et se hâta vers Jésus, qui était resté à une certaine distance de la maison, à l’endroit où Marthe l’avait d’abord rencontré. Quand les amis, qui étaient auprès de Marie pour la consoler, virent qu’elle se levait en hâte et sortait, ils la suivirent en supposant qu’elle allait au tombeau pour pleurer. 168:0.10 Marthe la conduisit à Jésus et, lorsque Marie le vit, elle tomba à ses pieds en s’écriant : « Si seulement tu avais été là, mon frère ne serait pas mort. » Lorsque Jésus vit combien tout le monde s’attristait de la mort de Lazare, son âme fut émue de compassion. 168:1.1 Après que Jésus eut passé quelques moments à consoler Marthe et Marie à l’écart des amis en deuil, il leur demanda : « Où l’avez-vous couché ? » Marthe dit : « Viens et vois. » Tandis que le Maitre suivait en silence les deux sœurs affligées, il pleura. En voyant ses larmes, un des Juifs amicaux qui les suivaient dit : « Voyez comme il l’aimait. Celui qui a ouvert les yeux de l’aveugle n’aurait-il pu empêcher cet homme de mourir ? » Entretemps, ils étaient arrivés devant le caveau familial. 168:1.11 Lorsque Jésus commanda : « Enlevez la pierre », les armées célestes réunies se préparèrent à jouer le drame consistant à ressusciter Lazare dans la similitude de sa chair mortelle. 168:1.12 Marthe dit : « Devons-nous rouler la pierre de côté ? Mon frère est maintenant mort depuis quatre jours, de sorte qu’à l’heure qu’il est, la décomposition du corps a commencé. » Marthe dit cela également parce qu’elle ne comprenait pas avec certitude pourquoi le Maitre avait demandé que la pierre fût enlevée ; elle pensait que Jésus voulait peut-être se borner à jeter un dernier regard sur Lazare. Tandis que les deux sœurs hésitaient à faire rouler la pierre, Jésus dit : « Ne vous ai-je pas dit, dès le commencement, que cette maladie n’irait pas jusqu’à la mort ? Ne suis-je pas venu pour accomplir ma promesse ? Et, après être venu à vous, n’ai-je pas dit que, si seulement vous croyiez, vous verriez la gloire de Dieu ? Pourquoi doutez-vous ? Combien de temps vous faudra-t-il pour croire et obéir ? » 168:1.13 Après que Jésus eut fini de parler, ses apôtres, aidés par des voisins de bonne volonté, se saisirent de la pierre et la roulèrent à l’écart de l’entrée du caveau. 168:2.1 Le groupe d’environ quarante-cinq personnes se tenant devant la tombe put vaguement apercevoir la forme de Lazare, enveloppée dans des bandelettes de lin et reposant dans la niche droite inférieure du caveau funéraire. 168:2.2 Jésus leva les yeux et dit : « Père, je te remercie d’avoir entendu ma requête et d’y avoir fait droit. Je sais que tu m’écoutes toujours, mais, à cause de ceux qui se tiennent ici avec moi, je m’entretiens ainsi avec toi pour qu’ils croient que tu m’as envoyé dans le monde et sachent que tu opères avec moi dans l’acte que nous nous préparons à accomplir. » Et, après avoir prié, il cria d’une voix forte : « Lazare, viens dehors ! » 168:2.3 Les spectateurs humains de la scène restèrent immobiles, mais la vaste armée céleste était toute affairée dans son action unifiée pour obéir à la parole du Créateur. En douze secondes du temps terrestre, la forme jusque-là inanimée de Lazare commença à bouger et s’assit bientôt sur le bord de la tablette de pierre où elle avait reposé. Son corps était enveloppé de vêtements funéraires et son visage était couvert d’un linge. Et tandis qu’il se tenait là debout devant eux – vivant – Jésus dit : « Déliez-le et laissez-le aller. » 168:2.4 Tous les spectateurs, sauf les apôtres ainsi que Marthe et Marie, s’enfuirent vers la maison. Ils étaient pâles de terreur et remplis de stupéfaction. 168:2.5 Lazare salua Jésus et les apôtres. Il demanda la signification des vêtements funéraires et pourquoi il s’était réveillé dans le jardin. Jésus et les apôtres s’écartèrent, tandis que Marthe racontait à Lazare sa mort, son enterrement et sa résurrection. 168:2.7 Ensuite, Lazare s’approcha de Jésus et, avec ses sœurs, il s’agenouilla aux pieds du Maitre pour rendre grâce et louer Dieu. Jésus prit Lazare par la main et le releva en disant : « Mon fils, ce qui t’est arrivé sera également expérimenté par tous ceux qui croient à cet évangile, sauf qu’ils seront ressuscités sous une forme plus glorieuse. Tu seras un témoin vivant de la vérité que j’ai proclamée – je suis la résurrection et la vie. Allons tous maintenant à la maison prendre de la nourriture pour nos corps physiques. » 168:2.10 Beaucoup crurent en Jésus à la suite de cette œuvre puissante, mais d’autres ne firent qu’endurcir leur cœur pour mieux le rejeter. Les pharisiens alarmés et déconcertés convoquèrent précipitamment une réunion du sanhédrin pour décider ce qu’il fallait faire concernant ces nouveaux développements de la situation. 168:3.2 Le lendemain, vendredi, à une heure de l’après-midi, le sanhédrin se réunit pour délibérer de nouveau sur la question : « Qu’allons-nous faire de Jésus de Nazareth ? » Après plus de deux heures de discussions et de débats acrimonieux, un pharisien proposa une résolution demandant la mort immédiate de Jésus, proclamant qu’il était une menace pour tout Israël, et engageant officiellement le sanhédrin, au mépris de tous les précédents, à prononcer une sentence de mort sans jugement. 168:3.3 Toutefois, cette résolution ne fut pas mise aux voix, parce que quatorze membres du sanhédrin donnèrent leur démission en bloc lorsque cet acte inouï fut proposé. 168:3.7 Le dimanche matin de bonne heure, Jésus et les apôtres se rassemblèrent chez Lazare, prirent congé de la famille de Béthanie et repartirent pour le campement de Pella. Fascicule 169. Derniers enseignements à Pella 169:0.1 Le lundi 6 mars, tard dans la soirée, Jésus et les dix apôtres arrivèrent au camp de Pella. Ce fut la dernière semaine que Jésus y passa, et il l’employa très activement à enseigner la multitude et à instruire les apôtres. 169:1.1 Le jeudi après-midi, Jésus dit : 169:1.5 « Maintenant, je voudrais vous raconter l’histoire du fils écervelé d’un riche fermier, qui quitta délibérément la maison de son père et s’en alla dans un pays étranger où il subit de nombreuses tribulations. L’histoire se passa comme suit : 169:1.6 « Un homme avait deux fils. Le plus jeune était enjoué et insouciant, cherchant toujours à prendre du bon temps et à esquiver les responsabilités, tandis que son frère ainé était sérieux, posé, travailleur et prêt à assumer les responsabilités. Les deux frères ne s’entendaient pas bien ; ils se disputaient et se querellaient constamment. Le cadet était gai et vif, mais paresseux, et l’on ne pouvait se fier à lui ; l’ainé était assidu et industrieux, mais en même temps égocentrique, bourru et vaniteux. Le fils cadet appréciait le jeu, mais évitait le travail ; l’ainé se consacrait au travail, mais jouait rarement. Cette association devint si pénible que le cadet alla trouver son père et lui dit : ‘Père, donne-moi le tiers de ton avoir, ce qui me reviendrait en héritage, et permets-moi de partir dans le monde tenter ma propre chance.’ Le père savait combien le jeune homme était malheureux à la maison du fait de son frère ainé. Après avoir entendu cette requête, il divisa son bien et donna sa part au cadet. 169:1.7 « En quelques semaines, le jeune homme réunit tous ses fonds et partit en voyage pour un pays lointain. Ne trouvant rien à faire qui fût à la fois profitable et agréable, il dilapida bientôt tout son héritage en menant une vie dissolue. Lorsqu’il eut tout dépensé, une famine prolongée survint dans ce pays, et le jeune homme se trouva dans la misère. Après avoir souffert de la faim et d’une grande détresse, il trouva un emploi chez un habitant de ce pays, qui l’envoya dans les champs nourrir des pourceaux. Le jeune homme se serait volontiers rassasié des gousses destinées aux pourceaux, mais personne ne voulait rien lui donner. 169:1.8 « Un jour qu’il avait très faim, il se ressaisit et dit : ‘Combien de serviteurs de mon père ont du pain en surabondance, tandis que je meurs de faim en nourrissant des pourceaux dans un pays étranger ! Je vais me lever, aller chez mon père et lui dire : Père, j’ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne suis plus digne d’être appelé ton fils. Accepte seulement de m’embaucher comme un de tes serviteurs à gages.’ Et, lorsque le jeune homme fut parvenu à cette décision, il se leva et partit pour la maison de son père. 169:1.9 « Or, le père avait été très peiné au sujet de son fils. Le jeune homme enjoué, mais écervelé, lui avait beaucoup manqué. Ce père aimait ce fils et guettait toujours son retour, de sorte que, le jour où le fils approcha de la maison, le père le vit, bien qu’il fût encore très loin. Ému de compassion et d’amour, il courut à sa rencontre, l’entoura affectueusement de ses bras et l’embrassa. Après ce premier contact, le fils regarda le visage ruisselant de larmes de son père et dit : ‘Père, j’ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne suis plus digne d’être appelé un fils’ – mais il n’eut pas la possibilité d’achever sa confession, car le père transporté de joie dit aux serviteurs accourus entretemps : ‘Apportez vite sa plus belle robe, celle que j’ai conservée, et mettez-la-lui et passez-lui au doigt l’anneau du fils et cherchez des sandales pour ses pieds.’ 169:1.10 « Ensuite, après que l’heureux père eut conduit à la maison le garçon fatigué aux pieds endoloris, il cria à ses serviteurs : ‘Amenez le veau gras et tuez-le ; mangeons et réjouissons-nous, car mon fils que voici était mort et vit de nouveau. Il était perdu et il est retrouvé.’ Et ils se réunirent tous autour du père pour se réjouir avec lui de ce que son fils lui était rendu. 169:1.11 « À ce moment, tandis qu’ils festoyaient, le fils ainé revint de son travail quotidien dans les champs ; en approchant de la maison, il entendit la musique et les danses. En arrivant à la porte de derrière, il appela l’un des serviteurs et lui demanda la signification de toutes ces festivités. Le serviteur répondit : ‘Ton frère perdu depuis longtemps est revenu au foyer, et ton père a tué le veau gras pour se réjouir de l’avoir vu rentrer sain et sauf. Entre pour saluer aussi ton frère et l’accueillir à son retour au foyer de ton père.’ 169:1.12 « Lorsque le frère ainé entendit cela, il fut tellement froissé et irrité qu’il ne voulut pas entrer dans la maison. Apprenant la rancune de l’ainé à propos de la bienvenue réservée au cadet, le père sortit pour supplier son fils ainé de venir. Mais l’ainé ne voulut pas céder à la persuasion et répondit à son père : ‘Durant toutes ces années, je t’ai servi ici sans jamais transgresser le moindre de tes commandements, et, cependant, tu ne m’as jamais donné même un chevreau pour que je puisse festoyer avec mes amis. Je suis resté constamment ici à prendre soin de toi, et tu n’as jamais donné de réjouissances à propos de mon fidèle service ; mais, quand ton cadet revient après avoir dissipé tout ton bien avec des prostituées, tu te hâtes de tuer le veau gras et de fêter son retour.’ 169:1.13 « Or, le père aimait sincèrement ses deux fils ; il essaya de raisonner l’ainé : ‘Mais, mon fils, tu as toujours été avec moi, et tout ce que j’ai est à toi. Tu aurais pu avoir un chevreau à tout moment si tu t’étais fait des amis pour partager ton allégresse. Il convient, aujourd’hui, que tu te joignes à moi pour être heureux et joyeux du retour de ton frère. Pense à cela, mon fils, ton frère était perdu et il est retrouvé ; il est revenu vivant auprès de nous !’ » 169:1.14 Ce fut l’une des paraboles les plus émouvantes et les plus efficaces que Jésus présenta pour bien faire comprendre à ses auditeurs la bonne volonté du Père à recevoir ceux qui cherchent à entrer dans le royaume des cieux. Fascicule 171. Sur le chemin de Jérusalem 171:1.1 Le lundi matin 13 mars, Jésus et ses douze apôtres prirent définitivement congé du camp de Pella. 171:3.1 Pendant plus de quinze jours, Jésus et les douze, suivis d’une foule de plusieurs centaines de disciples, circulèrent dans le sud de la Pérée et visitèrent toutes les villes où œuvraient les soixante-dix. 171:3.4 Les apôtres comprirent que le Maitre allait à Jérusalem pour la Pâque. Ils savaient que le sanhédrin avait diffusé, dans tout Israël, un message annonçant que Jésus avait été condamné à mort, et ordonnant que toute personne sachant où il se trouvait en informe le sanhédrin. Malgré cela, les apôtres n’étaient pas aussi alarmés qu’au moment où Jésus leur avait dit, à Philadelphie, qu’il se rendait à Béthanie pour voir Lazare. Ce changement d’attitude, passant d’une peur intense à un état de discrète expectative, était principalement dû à la résurrection de Lazare. Les apôtres étaient parvenus à la conclusion qu’en cas d’urgence, Jésus pourrait affirmer son pouvoir divin et confondre de honte ses ennemis. Cette confiance, doublée de leur foi plus profonde et plus mure dans la suprématie spirituelle de leur Maitre, explique le courage extérieur déployé par ses disciples immédiats. 171:4.2 Le jeudi matin de bonne heure, avant que les autres ne fussent réveillés, Jésus appela André et lui dit : « Réveille tes compagnons ! J’ai quelque chose à leur dire. » Lorsqu’André eut réveillé ses compagnons et qu’ils se furent rassemblés, Jésus leur dit : « Mes enfants, vous avez vécu longtemps auprès de moi, et je vous ai enseigné bien des choses utiles pour notre époque ; je voudrais maintenant vous avertir de ne mettre votre confiance ni dans les incertitudes de la chair, ni dans les faiblesses de la défense humaine contre les épreuves qui nous attendent sous peu. Je vous ai pris ici à part pour vous dire, une fois encore, clairement, que nous montons à Jérusalem, où vous savez que le Fils de l’Homme a déjà été condamné à mort. Je vous répète que le Fils de l’Homme sera livré aux chefs des prêtres et dirigeants religieux ; ils le condamneront et le livreront aux mains des Gentils. Ils se moqueront du Fils de l’Homme ; ils iront même jusqu’à cracher sur lui et à le fouetter, et ils le livreront à la mort. Ne soyez pas consternés quand ils tueront le Fils de l’Homme, car je vous déclare qu’il ressuscitera au troisième jour. Prenez garde à vous-mêmes et souvenez-vous que je vous ai prévenus. » 171:4.3 De nouveau, les apôtres furent stupéfaits, abasourdis, mais ils ne purent arriver à prendre ses paroles à la lettre ; ils ne pouvaient comprendre que le Maitre avait parlé sans ambages. 171:4.7 Puis Jésus se tourna vers ses apôtres et dit : « Depuis les temps anciens, les prophètes ont péri à Jérusalem, et il sied que le Fils de l’Homme aille dans la cité de la maison du Père pour être offert comme prix du sectarisme humain et comme conséquence des préjugés religieux et de l’aveuglement spirituel. » Après avoir ainsi parlé, Jésus se tourna vers ceux qui l’entouraient et dit : « Quoi qu’il en soit, allons à Jérusalem pour assister à la Pâque et faire notre devoir en accomplissant la volonté du Père qui est aux cieux. » 171:4.8 Ce fut un groupe de croyants troublés et désorientés qui suivit Jésus ce jour-là à Jéricho. 171:6.1 Quand le cortège du Maitre entra dans Jéricho, le soleil était sur le point de se coucher. Au moment où il passa devant le bureau de douane, Zachée, le chef publicain ou percepteur des taxes, se trouvait là ; or, il désirait grandement voir Jésus. En conséquence, Zachée chercha à se frayer un chemin à travers la foule, mais elle était trop dense, et Zachée était de petite taille, de sorte qu’il ne pouvait voir par-dessus les têtes. Alors, le chef publicain suivit la foule jusqu’au centre de la ville, non loin de l’endroit où il habitait. Voyant qu’il ne parviendrait pas à fendre la foule et imaginant que Jésus allait peut-être traverser la ville sans s’y arrêter, il courut en avant et grimpa dans un sycomore dont les branches étendues surplombaient la route. Il savait que, de cette manière, il pourrait bien voir le Maitre lors de son passage. Et il ne fut pas déçu, car, en passant par là, Jésus s’arrêta, leva les yeux vers Zachée et dit : « Dépêche-toi de descendre, Zachée, car ce soir il faudra que je demeure dans ta maison. » Quand Zachée entendit ces paroles surprenantes, il tomba presque de l’arbre dans sa hâte d’en descendre. Allant vers Jésus, il exprima sa grande joie de ce que le Maitre veuille bien s’arrêter chez lui. 171:6.2 Tandis que le Maitre et ses apôtres s’attardaient avec Zachée devant la porte de sa maison, l’un des pharisiens de Jéricho qui se trouvait près de là dit : « Vous voyez que cet homme est allé loger chez un fils apostat d’Abraham, un pécheur qui est un exacteur et vole son propre peuple. » Quand Jésus entendit cela, il regarda Zachée et sourit. Alors, Zachée monta sur un tabouret et dit : « Hommes de Jéricho, écoutez-moi ! Je suis peut-être un publicain et un pécheur, mais le grand Instructeur est venu demeurer dans ma maison. Avant qu’il n’entre, je vous dis que je vais donner aux pauvres la moitié de tous mes biens ; et, dès demain, si j’ai exigé à tort quelque chose de quelqu’un, je le lui restituerai au quadruple. Je vais rechercher le salut de tout mon cœur et apprendre à agir avec droiture aux yeux de Dieu. » 171:6.3 Quand Zachée eut fini de parler, Jésus dit : « Aujourd’hui, le salut est venu dans cette maison, et tu es devenu, en vérité, un fils d’Abraham. » Puis, se tournant vers la foule assemblée autour d’eux, Jésus dit : « Ne vous étonnez pas de ce que je dis et ne vous offensez pas de ce que nous faisons, car j’ai constamment déclaré que le Fils de l’Homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. » 171:6.4 Jésus et ses apôtres logèrent chez Zachée pour la nuit et, le lendemain matin, ils partirent par la « route des voleurs », en direction de Béthanie, pour assister à la Pâque à Jérusalem. Fascicule 172. L’entrée à Jérusalem 172:1.2 Six jours avant la Pâque, le soir après le sabbat, tout Béthanie et tout Bethphagé se réunirent pour célébrer l’arrivée de Jésus par un banquet public chez Simon. Ce souper était en l’honneur de Jésus et de Lazare. 172:1.5 Rien d’extraordinaire ne se produisit jusque vers la fin du festin, lorsque Marie, sœur de Lazare, s’avança jusqu’au divan où Jésus était étendu et se mit à déboucher un grand flacon d’albâtre contenant un onguent très rare et couteux. Après en avoir oint la tête du Maitre, elle commença à en verser sur ses pieds et défit ses cheveux pour les lui essuyer. Toute la maison fut remplie du parfum de l’onguent, et tous les assistants furent stupéfaits de ce que Marie avait fait. Lazare ne dit rien, mais, lorsque certains convives murmurèrent en s’indignant de cet emploi d’un onguent aussi couteux, Judas Iscariot s’approcha de l’endroit où André était allongé et dit : « Pourquoi n’a-t-on pas vendu cet onguent et donné l’argent pour nourrir les pauvres ? Tu devrais dire au Maitre de réprouver ce gaspillage. » 172:1.6 Sachant ce qu’ils pensaient et entendant ce qu’ils disaient, Jésus posa sa main sur la tête de Marie agenouillée à son côté et il dit : « Que chacun de vous la laisse tranquille. Pourquoi la troublez-vous à ce propos, vu qu’elle a accompli une bonne action dans son cœur ? À vous qui murmurez en disant que cet onguent aurait dû être vendu et l’argent donné aux pauvres, laissez-moi vous dire que vous avez toujours les pauvres avec vous, de sorte que vous pouvez vous occuper d’eux quand bon vous semble. Mais moi, je ne serai pas toujours avec vous ; j’irai bientôt auprès de mon Père. Cette femme a conservé depuis longtemps cet onguent pour mon corps lors de mon enterrement ; puisqu’elle a cru bon de procéder à cette onction en anticipant sur ma mort, cette satisfaction ne lui sera pas refusée. En faisant cela, Marie vous a tous blâmés, en ce sens que, par cet acte, elle manifeste sa foi en ce que j’ai dit sur ma mort et mon ascension auprès du Père qui est aux cieux. Cette femme ne sera pas réprimandée pour ce qu’elle a fait ce soir. Je vous dis au contraire que, dans les âges à venir, partout où cet évangile sera prêché dans le monde, ce qu’elle a fait sera raconté en mémoire d’elle. » 172:1.7 Ce fut à cause de ce blâme, pris pour un reproche personnel, que Judas Iscariot se décida finalement à chercher vengeance pour ses sentiments froissés. Il avait maintes fois entretenu ces idées dans son subconscient, mais maintenant il osa nourrir d’aussi mauvaises pensées dans son mental, ouvertement et consciemment. 172:3.4 Après avoir décidé de faire une entrée publique dans Jérusalem, le Maitre fut confronté à la nécessité de choisir une méthode convenable pour exécuter sa résolution. Il passa en revue les nombreuses prophéties, plus ou moins contradictoires, dites messianiques, mais n’en trouva qu’une seule susceptible d’être décemment suivie. Jésus pensa que ce passage pouvait logiquement servir de guide pour son entrée à Jérusalem. Ce texte se trouvait dans Zacharie et disait : « Réjouis-toi grandement, ô fille de Sion ; pousse des cris de joie, ô fille de Jérusalem. Voici, ton roi vient à toi. Il est juste et apporte le salut. Il vient humblement monté sur un âne, sur un ânon, le petit d’une ânesse. » 172:3.6 Jésus appela Pierre et Jean et leur demanda d’aller à Bethphagé, un village voisin. Il leur dit : « Allez à Bethphagé et, lorsque vous arriverez au croisement des routes, vous trouverez le petit d’une ânesse attaché là. Détachez l’ânon et ramenez-le. Si quelqu’un vous demande pourquoi vous faites cela, dites simplement : Le Maitre en a besoin. » Lorsque les deux apôtres furent allés à Bethphagé, ils trouvèrent l’ânon attaché dans la rue à côté de sa mère et près d’une maison d’angle. Tandis que Pierre détachait l’ânon, le propriétaire arriva et demanda pourquoi ils faisaient cela. Lorsque Pierre lui eut répondu conformément aux instructions du Maitre, l’homme dit : « Si votre Maitre est Jésus de Galilée, l’ânon est à sa disposition. » Et ils ramenèrent donc l’ânon. 172:3.9 Avant le départ, les jumeaux Alphée posèrent leurs manteaux sur l’âne et maintinrent l’animal pendant que le Maitre l’enfourchait. Alors que la procession montait vers le sommet d’Olivet, la foule en fête jeta ses vêtements sur le sol et apporta des branches cueillies sur les arbres voisins pour faire un tapis d’honneur à l’âne portant le Fils royal, le Messie promis. Tout en se dirigeant vers Jérusalem, la foule joyeuse commença à chanter, ou plutôt à crier à l’unisson le psaume : « Hosanna au Fils de David ; béni soit celui qui vient au nom du Seigneur. Hosanna au plus haut des cieux. Béni soit le royaume qui descend des cieux. » 172:3.13 À l’approche de Jérusalem, la foule devint plus démonstrative, au point que certains pharisiens se frayèrent un chemin jusqu’à Jésus et dirent : « Maitre, tu devrais réprimander tes disciples et les exhorter à se conduire plus convenablement. » À quoi Jésus répondit : « Il convient que ces enfants souhaitent la bienvenue au Fils de la Paix, que les chefs des prêtres ont rejeté. Il serait inutile de les arrêter, de crainte qu’à leur place ces pierres du bord de la route ne se mettent à crier. » 172:3.14 Les pharisiens se hâtèrent de devancer la procession pour rejoindre le sanhédrin, qui siégeait alors au temple, et ils rendirent compte à leurs confrères : « Voyez, tout ce que nous faisons ne sert à rien ; nous sommes confondus par ce Galiléen. Le peuple est devenu fou de lui ; si nous n’arrêtons pas ces ignorants, le monde entier va le suivre. » 172:4.1 Pendant que les jumeaux Alphée allaient restituer l’âne à son propriétaire, Jésus et les dix apôtres se séparèrent de leurs associés les plus proches et déambulèrent dans le temple en observant les préparatifs de la Pâque. Aucune tentative ne fut faite pour molester Jésus, car le sanhédrin craignait beaucoup le peuple, et, après tout, cette crainte était l’une des raisons pour lesquelles Jésus avait permis à la multitude de l’acclamer ainsi. Les apôtres ne comprenaient guère que c’était l’unique procédé humain susceptible d’empêcher efficacement que Jésus ne soit immédiatement arrêté lors de son entrée dans la ville. 172:4.3 Tandis que la soirée s’avançait, Jésus dit : « Montons à Béthanie pour nous reposer. » Fascicule 173. Le lundi à Jérusalem 173:0.1 Comme il avait été convenu au préalable, Jésus et les apôtres se réunirent, ce lundi matin de bonne heure, chez Simon à Béthanie et ils partirent pour Jérusalem. 173:1.1 Un immense trafic commercial s’était développé en liaison avec les offices et les cérémonies du culte au temple. Il y avait le commerce consistant à fournir des animaux appropriés pour les divers sacrifices. Des affaires très actives et procurant d’énormes profits avaient ainsi vu le jour. Une part des bénéfices était réservée au trésor du temple, mais la majeure partie en revenait indirectement aux familles des grands prêtres au pouvoir. 173:1.3 Mais le trafic des animaux sacrificiels et de diverses marchandises n’était pas la seule manière dont les cours du temple étaient profanées. On avait développé, à l’époque, un vaste système de banque et de change, qui se pratiquait jusque dans l’enceinte du temple. 173:1.4 Le trésor du temple et les chefs religieux tiraient d’immenses profits de ces activités commerciales. 173:1.6 Au moment où Jésus allait commencer son allocution, deux incidents se produisirent qui attirèrent son attention. Au comptoir d’un changeur voisin, une discussion violente et animée s’était élevée à propos d’une commission trop élevée demandée à un Juif d’Alexandrie, et, au même instant, l’air était déchiré par les beuglements d’une centaine de bœufs que l’on transférait d’une section du parc à bestiaux à une autre. Tout ceci se conjugua dans l’âme de Jésus pour provoquer l’un de ces étranges accès d’indignation émotive qui le prenaient périodiquement. 173:1.7 À la stupéfaction de ses apôtres, qui se tenaient à proximité immédiate et s’abstinrent de participer à la scène qui suivit, Jésus descendit de l’estrade d’enseignement, se dirigea vers le garçon qui conduisait le bétail à travers la cour, lui prit son fouet de cordes et chassa rapidement les animaux du temple. Dès lors, les pèlerins assemblés furent galvanisés ; avec des clameurs tumultueuses, ils allèrent vers les bazars et commencèrent à renverser les tables des changeurs. En moins de cinq minutes, tout commerce avait été balayé du temple. Au moment où les gardes romains du voisinage apparurent sur la scène, tout était de nouveau paisible et la foule s’était disciplinée. Remontant sur l’estrade des orateurs, Jésus s’adressa à la multitude et dit : « Vous avez assisté, aujourd’hui, à ce qui est annoncé dans les Écritures : ‘Ma maison sera appelée une maison de prières pour toutes les nations, mais vous en avez fait un repaire de voleurs.’ » 173:1.9 Quand les chefs religieux et les scribes eurent vent de ces évènements, ils furent abasourdis. Ils eurent d’autant plus peur du Maitre et furent d’autant plus résolus à l’exterminer. 173:2.2 Les membres du sanhédrin décidèrent finalement de désigner cinq groupes qui se mêleraient au public en vue de le discréditer de quelque manière aux yeux de ceux qui écoutaient son instruction. Un groupe d’anciens d’Israël l’interrompit à leur manière habituelle et lui demanda : « Par quelle autorité fais-tu ces choses ? Qui t’a donné cette autorité ? » 173:2.4 Le Maitre commença sa réponse à leur question par une autre question. Jésus dit : « Je voudrais également vous poser une question. Si vous me répondez, je vous dirai aussi par quelle autorité j’accomplis mes œuvres. D’où venait le baptême de Jean ? Tirait-il son autorité du ciel ou des hommes ? ». 173:2.5 Quand ils entendirent cela, les interrogateurs de Jésus se retirèrent à l’écart pour se concerter sur la réponse qu’ils pouvaient donner. Ils avaient pensé embarrasser Jésus devant la foule, mais maintenant ils se trouvaient eux-mêmes fort confus devant les auditeurs alors assemblés dans la cour du temple. Et leur déconfiture fut encore plus évidente lorsqu’ils revinrent vers Jésus en disant : « Au sujet du baptême de Jean, nous ne pouvons répondre ; nous ne savons pas. » Ils répondirent ainsi au Maitre parce qu’ils avaient tenu entre eux le raisonnement suivant : Si nous disons que le baptême de Jean vient du ciel, Jésus dira : Pourquoi n’y avez-vous pas cru ? Et il risque d’ajouter qu’il tient son autorité de Jean. Et si nous disons que ce baptême vient des hommes, la foule pourrait se retourner contre nous, car la majorité estime que Jean était un prophète. Ils furent ainsi obligés de revenir devant Jésus et la foule en confessant qu’eux, les éducateurs religieux et les chefs d’Israël, ne pouvaient pas (ou ne voulaient pas) exprimer une opinion sur la mission de Jean. Lorsqu’ils eurent ainsi parlé, Jésus abaissa le regard sur eux et dit : « Moi non plus, je ne vous dirai pas par quelle autorité j’accomplis ces choses. » 173:2.8 C’était ce génie du Maitre pour manier ses adversaires qui leur inspirait une si grande peur de lui. Ils n’essayèrent plus de le questionner ce jour-là. 173:5.1 Après que les scribes et les dirigeants se furent retirés, Jésus s’adressa de nouveau à la foule assemblée et conta la parabole du festin de mariage. Il dit : 173:5.2 « On peut comparer le royaume des cieux à un roi qui donna un festin de mariage pour son fils et dépêcha des messagers pour appeler ceux qui avaient été préalablement invités à la fête, en disant : ‘Tout est prêt pour le diner de mariage au palais du roi.’ Or, beaucoup de ceux qui avaient autrefois promis d’y assister refusèrent maintenant de s’y rendre. Quand le roi apprit le rejet de ses invitations, il envoya d’autres serviteurs et messagers avec ces mots : ‘Dites à tous ceux qui étaient invités, de venir, car, voici, mon diner est préparé. Mes bœufs et mes bêtes grasses sont tués, et tout est prêt pour le mariage imminent de mon fils.’ Mais, de nouveau, les invités sans égards traitèrent à la légère l’appel de leur roi et allèrent leur chemin, l’un à sa ferme, l’autre à sa poterie et d’autres à leurs marchandises. D’autres encore ne se contentèrent pas de marquer ainsi du dédain pour la convocation du roi, mais se révoltèrent ouvertement, s’emparèrent des messagers du roi, les maltraitèrent honteusement et même en tuèrent quelques-uns. Quand le roi s’aperçut que ses invités choisis, même ceux qui avaient accepté son invitation préliminaire et promis d’assister à la fête de mariage, avaient finalement rejeté son appel, s’étaient révoltés, puis avaient attaqué et assassiné ses messagers spéciaux, il entra dans une violente colère. Alors, le roi insulté mobilisa ses armées et celles de ses alliés, puis leur ordonna d’anéantir ces meurtriers rebelles et d’incendier leur cité. 173:5.3 « Après avoir puni ceux qui avaient méprisé son invitation, il fixa un nouveau jour pour le festin de mariage et dit à ses messagers : ‘Les premiers invités au mariage n’étaient pas dignes de ma sollicitude. Allez maintenant aux croisées des chemins et sur les grandes routes, même au-delà des limites de la ville, et invitez tous ceux que vous rencontrerez, même les étrangers, à venir assister au festin de mariage.’ Les serviteurs allèrent donc sur les grandes routes et dans les lieux écartés ; ils rassemblèrent tous ceux qu’ils rencontrèrent, bons et mauvais, riches et pauvres, de sorte qu’enfin la salle du mariage fut remplie de convives de bonne volonté. Lorsque tout fut prêt, le roi entra pour examiner ses hôtes et, à sa grande surprise, il vit un homme sans habit de noces. Or, le roi avait généreusement fourni des habits de noces pour tous ses invités ; il s’adressa à l’homme en disant : ‘Ami, comment se fait-il que tu entres dans la salle des invités, en cette occasion, sans robe de noces ?’ Et cet homme non préparé ne sut que dire. Alors, le roi dit à ses serviteurs : ‘Chassez cet écervelé de ma maison et faites-lui partager le sort de tous ceux qui ont dédaigné mon hospitalité et rejeté mon appel. Je ne veux avoir personne ici en dehors de ceux qui se réjouissent d’accepter mon invitation, et qui me font l’honneur de porter les habits de noces que j’ai si libéralement mis à la disposition de tout le monde.’ » 173:5.4 Jésus allait congédier la multitude lorsqu’un croyant sympathisant se fraya un chemin à travers la foule jusqu’à lui et demanda : « Mais, Maitre, comment serons-nous informés de ces choses ? Comment serons-nous prêts pour l’invitation du roi ? Quel signe nous donneras-tu pour que nous sachions que tu es le Fils de Dieu ? » Après avoir entendu ces questions, le Maitre dit : « Il ne vous sera donné qu’un seul signe. » Puis, montrant du doigt son propre corps, il poursuivit : « Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai. » Mais les auditeurs ne le comprirent pas et se dispersèrent en se disant entre eux : « Il y a près de cinquante ans que ce temple est en construction, et pourtant Jésus dit qu’il le détruira et le relèvera en trois jours. » Même ses propres apôtres ne saisirent pas la signification de cette phrase, mais ultérieurement, après la résurrection, ils se rappelèrent ce que le Maitre avait dit. 173:5.5 Vers quatre heures de l’après-midi, Jésus fit signe à ses apôtres et leur indiqua qu’il désirait quitter le temple et aller à Béthanie pour y prendre le repas du soir et une nuit de repos. Sur la montée d’Olivet, Jésus donna des instructions à André, Philippe et Thomas pour que, le lendemain, ils établissent un camp plus proche de la ville. Conformément à ces instructions, ils plantèrent leurs tentes, le lendemain matin, dans le ravin à flanc de coteau qui dominait le parc de campement public de Gethsémani. Fascicule 174. Le mardi matin au temple 174:2.2 Le mardi matin, lorsque Jésus arriva dans la cour du temple et commença à enseigner, il fut interrompu dès ses premiers mots par un groupe de jeunes étudiants des académies, qui avaient subi une préparation spéciale à cet effet. Ils s’avancèrent et s’adressèrent à Jésus : « Maitre, nous savons que tu es un instructeur droit. Nous ne sommes que des étudiants, et nous voudrions connaitre la vérité sur une question qui nous trouble. Voici la difficulté : Est-il licite pour nous de payer le tribut à César ? Le payerons-nous ou ne le payerons-nous pas ? » Percevant leur hypocrisie et leur sournoiserie, Jésus leur dit : « Pourquoi venez-vous me tenter ainsi ? Montrez-moi l’argent du tribut, et je vous répondrai. » Les étudiants lui donnèrent un denier qu’il examina, puis il dit : « De qui cette pièce porte-t-elle l’effigie et l’inscription ? » Ils répondirent : « De César ». Sur quoi, Jésus dit : « Rendez à César ce qui appartient à César, et rendez à Dieu ce qui appartient à Dieu. » 174:2.3 Les jeunes gens qui avaient essayé de prendre le Maitre au piège s’émerveillèrent grandement de la surprenante sagacité de sa réponse. 174:4.2 Un groupe de pharisiens s’avança ensuite pour le harceler de questions. Son porte-parole fit un signe à Jésus et dit : « Maitre, je suis juriste, et je voudrais te demander quel est, à ton avis, le plus grand commandement ? » Jésus répondit : « Il n’y a qu’un seul commandement, qui est le plus grand de tous et qui ordonne : ‘Écoute, Ô Israël, le Seigneur notre Dieu ; le Seigneur est un ; tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de tout ton mental et de toute ta force.’ Ceci est le premier et grand commandement. Et le second lui est semblable ; en vérité, il découle directement du premier et ordonne : ‘Tu aimeras ton prochain comme toi-même.’ Il n’y a en pas d’autres plus grands que ceux-là ; de ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes. » 174:4.3 Le juriste pensa qu’il valait mieux louanger ouvertement la réponse du Maitre. En conséquence, il dit : « En vérité, Maitre, tu as dit, à juste titre, que Dieu est un, qu’il n’y en a pas d’autre en dehors de lui ; et que le premier et grand commandement consiste à l’aimer de tout notre cœur, de toute notre intelligence et de toute notre force, et aussi qu’il faut aimer son prochain comme soi-même ; et nous sommes d’accord que ce commandement a beaucoup plus d’importance que toutes les offrandes brulées et tous les sacrifices. » Lorsque le juriste eut ainsi prudemment répondu, Jésus abaissa son regard sur lui et dit : « Mon ami, je perçois que tu n’es pas loin du royaume de Dieu. » 174:4.5 Après cela, personne n’osa plus lui poser de questions en public. 174:5.1 Vers midi, tandis que Philippe achetait des vivres, il fut accosté par une délégation d’étrangers, un groupe de croyants grecs d’Alexandrie, d’Athènes et de Rome. Leur porte-parole dit à l’apôtre : « Tu nous as été signalé par des gens qui te connaissent ; alors, nous t’abordons en te demandant de voir Jésus, ton Maitre. » 174:5.2 Ayant à peu près fini d’acheter ses provisions, Philippe revint avec les Grecs chez Joseph, où Jésus les reçut. Ils s’assirent près de lui, tandis qu’il parlait à ses apôtres et à un certain nombre de disciples éminents réunis à ce déjeuner. Jésus dit : 174:5.3 « Mon Père m’a envoyé dans ce monde pour révéler sa bienveillance affectueuse aux enfants des hommes, mais les premiers vers qui je suis allé ont refusé de me recevoir. En vérité, beaucoup d’entre vous ont cru par eux-mêmes à mon évangile, mais les enfants d’Abraham et leurs dirigeants sont sur le point de me rejeter ; ce faisant, ils rejetteront Celui qui m’a envoyé. J’ai libéralement proclamé l’évangile du salut à ce peuple ; je lui ai parlé de la filiation accompagnée de joie, de liberté et de vie plus riche dans l’esprit. 174:5.4 « Je perçois que, dans cette salle de banquet, les Juifs et les Gentils se trouvent en nombre à peu près égal. Et je voudrais m’adresser à vous en tant que premier et dernier groupe de cette nature que je puisse instruire des affaires du royaume avant de retourner auprès de mon Père. » 174:5.5 Ces Grecs avaient fidèlement suivi les enseignements de Jésus au temple. Le lundi soir, ils avaient tenu, chez Nicodème, une conférence qui avait duré jusqu’à l’aube, et trente d’entre eux avaient décidé d’entrer dans le royaume. 174:5.6 Tandis que Jésus se tenait là devant eux, il perçut qu’une dispensation prenait fin et qu’une autre commençait. Tournant son attention vers les Grecs, le Maitre dit : 174:5.7 « Quiconque croit en cet évangile croit non seulement en moi, mais en Celui qui m’a envoyé. Quand vous me regardez, vous ne voyez pas seulement le Fils de l’Homme, mais aussi Celui qui m’a envoyé. Je suis la lumière du monde, et quiconque croira en mon enseignement ne demeurera plus dans les ténèbres. Si vous autres, Gentils, vous voulez bien m’écouter, vous recevrez les paroles de vie et entrerez aussitôt dans la joyeuse liberté de la vérité de la filiation avec Dieu. 174:5.8 « Quiconque tient égoïstement à sa vie est en danger de la perdre ; mais quiconque est disposé à sacrifier sa vie pour moi et pour l’évangile jouira d’une existence plus riche sur terre, et au ciel il jouira de la vie éternelle. Si vous voulez sincèrement me suivre, même après que je serai retourné auprès du Père, alors vous deviendrez mes disciples et les fidèles serviteurs de vos semblables mortels. 174:5.9 « Je sais que mon heure approche, et je suis troublé. Je perçois que mon peuple est décidé à repousser le royaume, mais je me réjouis de recevoir les Gentils ici présents, qui recherchent la vérité et s’enquièrent des voies de la lumière. J’ai toutefois le cœur serré en pensant à mon peuple, et mon âme est bouleversée par ce qui va m’arriver incessamment. Que dirai-je tandis que je contemple les jours qui viennent et que je discerne le sort qui m’attend ? Dirai-je : Père, épargne-moi cette heure terrifiante ? Non ! car c’est dans cette intention même que je suis venu dans ce monde et y suis resté jusqu’à cette heure. Je dirai plutôt, en priant pour que vous vous joigniez à moi : Père, glorifie ton nom, et que ta volonté soit faite. » 174:5.10 Lorsque Jésus eut ainsi parlé, l’Ajusteur Personnalisé, qui avait habité en lui avant son baptême, apparut devant lui, et Jésus fit une pause que l’assistance remarqua. L’Ajusteur, qui était maintenant un puissant esprit et qui représentait le Père, dit à Jésus de Nazareth : « J’ai déjà maintes fois glorifié mon nom dans tes effusions, et je le glorifierai encore une fois. » 174:5.11 Les Juifs et les Gentils de l’assistance n’entendirent aucune voix, mais ils ne purent éviter de remarquer que Jésus s’était interrompu dans son discours pendant qu’un message lui parvenait de quelque source suprahumaine. Chacun d’eux dit à son voisin : « Un ange lui a parlé. » 174:5.12 Puis Jésus reprit la parole et dit : « Laissez-moi vous assurer que la victoire finira par couronner nos efforts conjugués pour éclairer le monde et libérer l’humanité. 174:5.13 « Et maintenant, je vous déclare que, si je suis élevé sur terre et dans votre vie, j’attirerai tous les hommes à moi et dans la communauté de mon Père. Et, maintenant, accompagnez-moi tous au temple où je vais retourner pour dire mes paroles d’adieu aux chefs des prêtres, aux scribes, aux pharisiens, aux sadducéens, aux hérodiens et aux dirigeants enténébrés d’Israël. » 174:5.14 Après avoir ainsi parlé, Jésus marcha en tête du groupe et reprit le chemin du temple par les rues étroites de Jérusalem. Fascicule 175. Le dernier discours au temple 175:0.1 Ce mardi après-midi, un peu après deux heures, Jésus arriva au temple et commença à prononcer son dernier discours dans les cours de l’édifice sacré. 175:1.1 « J’ai été longtemps avec vous, parcourant le pays en long et en large, et proclamant l’amour du Père pour les enfants des hommes. Nombreux sont ceux qui ont vu la lumière et qui sont entrés, par la foi, dans le royaume des cieux. 175:1.2 « De toutes les manières compatibles avec l’accomplissement de la volonté de mon Père, mes apôtres et moi, nous avons fait l’impossible pour vivre en paix avec nos frères, pour nous conformer aux exigences raisonnables des lois de Moïse et des traditions d’Israël. Nous avons constamment cherché la paix, mais les dirigeants d’Israël n’en veulent pas. 175:1.4 « Mon Père a longtemps traité ce peuple avec miséricorde. Génération après génération, nous avons envoyé nos prophètes pour l’enseigner et l’avertir et, génération après génération, ils ont tué ces instructeurs venant du ciel. Et, maintenant, vos grands-prêtres obstinés et vos dirigeants entêtés continuent à faire exactement la même chose. De même qu’Hérode a provoqué la mort de Jean le Baptiste, vous vous préparez maintenant à tuer le Fils de l’Homme. 175:1.7 « Mon Père a longtemps œuvré pour votre salut, et je suis descendu pour vivre parmi vous pour vous montrer personnellement la voie. Beaucoup de Juifs, de Samaritains, et même de Gentils, ont cru à l’évangile du royaume ; mais ceux qui auraient dû être les premiers à s’avancer pour accepter la lumière du ciel ont obstinément refusé de croire à la révélation de la vérité de Dieu – Dieu révélé dans l’homme et l’homme élevé à Dieu. 175:1.8 « Je vous rappelle néanmoins que les scribes et les pharisiens occupent encore le siège de Moïse ; en conséquence, et jusqu’à ce que les Très Hauts qui gouvernent dans les royaumes des hommes aient finalement renversé cette nation et détruit le lieu où sont ses dirigeants, je vous demande de coopérer avec ces anciens d’Israël. Il n’est pas nécessaire que vous participiez à leurs plans pour détruire le Fils de l’Homme, mais, en tout ce qui concerne la paix d’Israël, soumettez-vous à eux. Dans toutes ces questions, faites ce qu’ils vous demandent et observez l’essentiel de la loi, mais n’imitez pas leurs mauvaises actions. Souvenez-vous que le péché de ces dirigeants consiste à dire ce qui est bien et à ne pas le faire. Ils vous ont opprimés par des cérémonies et rendus esclaves par des traditions. 175:1.9 « En outre, ces dirigeants égocentriques prennent plaisir à faire leurs bonnes œuvres de manière à être vus par les hommes. Ils recherchent les places d’honneur aux festins et exigent les sièges d’honneur dans les synagogues. Ils convoitent des salutations élogieuses sur les places de marché et désirent que tous les hommes les appellent rabbi. Et, pendant qu’ils cherchent à être ainsi honorés par les hommes, ils s’emparent à la dérobée des maisons des veuves et tirent profit des offices du temple sacré. Ces hypocrites font le simulacre de prier longtemps en public et de donner des aumônes pour attirer l’attention de leurs concitoyens. 175:1.10 « Souvenez-vous de ce que je vous ai enseigné : celui qui veut être le plus grand parmi vous doit se faire le serviteur de tous. Si vous prétendez vous élever devant Dieu, vous serez certainement abaissés, mais celui qui s’humilie sincèrement sera sûrement élevé. Dans votre vie quotidienne, ne cherchez pas votre propre glorification, mais la gloire de Dieu. Subordonnez intelligemment votre volonté à celle du Père qui est aux cieux. 175:1.12 « Malheur à vous, scribes et pharisiens hypocrites ! Vous voudriez fermer les portes du royaume des cieux aux hommes sincères qui se trouvent dans l’ignorance au sens de votre enseignement. Vous refusez d’entrer dans le royaume et, en même temps, vous faites tout votre possible pour empêcher les autres d’y entrer. 175:1.14 « Malheur à vous, chefs des prêtres et dirigeants, qui vous emparez des biens des pauvres et qui exigez de lourds impôts de ceux qui voudraient servir Dieu comme ils croient que Moïse l’a ordonné ! Vous, qui refusez de montrer de la miséricorde, comment pouvez-vous en espérer dans les mondes à venir ? 175:1.19 « Malheur à vous tous, qui rejetez la vérité et repoussez la miséricorde ! Beaucoup d’entre vous ressemblent à des sépulcres blanchis dont l’extérieur apparait magnifique, mais dont l’intérieur est plein d’ossements humains et de toutes sortes d’impuretés. C’est ainsi que vous, qui rejetez sciemment les conseils de Dieu, vous apparaissez extérieurement aux hommes comme saints et justes, mais, à l’intérieur, votre cœur est rempli d’iniquité et d’hypocrisie. 175:1.22 « Mais, maintenant encore, au nom de mon Père, je vous offre miséricorde et pardon. Maintenant encore, je vous tends la main amicale de la fraternité éternelle. Mon Père vous a envoyé les sages et les prophètes ; vous avez persécuté les uns et tué les autres. Alors, Jean est apparu, proclamant la venue du Fils de l’Homme, et vous l’avez tué après qu’un grand nombre ont cru à son enseignement. Maintenant, vous vous préparez à verser encore du sang innocent. 175:1.24 « Et, maintenant, je prends congé de vous. Vous avez entendu mon message et pris votre décision. Ceux qui ont cru à mon évangile sont déjà en sûreté dans le royaume de Dieu. À vous, qui avez choisi de rejeter le don de Dieu, je dis que vous ne me verrez plus enseigner dans le temple. Mon œuvre en votre faveur est achevée. Voici, je sors maintenant avec mes enfants, et votre maison vous est laissée dans la désolation. » 175:1.25 Et le Maitre fit alors signe à ses disciples de quitter le temple. 175:3.1 C’est un peu avant minuit, ce mardi 4 avril de l’an 30, que le sanhédrin, tel qu’il était alors constitué, vota officiellement et à l’unanimité d’infliger la peine de mort aussi bien à Jésus qu’à Lazare. Telle fut la réponse à l’ultime appel du Maitre aux dirigeants juifs, appel qu’il avait lancé dans le temple seulement quelques heures auparavant. 175:3.3 Comprenant qu’il pouvait ne pas revenir enseigner au temple ce jour-là (mercredi), les dirigeants ordonnèrent aux agents du sanhédrin « d’amener Jésus devant la haute cour juive, jeudi, un peu avant minuit ». Fascicule 177. Le mercredi, jour de repos 177:0.2 Après le déjeuner, le Maitre informa André qu’il avait l’intention de s’absenter pour la journée. 177:0.4 Mais, alors que Jésus partait seul, Jean Marc s’avança avec un petit panier contenant des vivres et de l’eau, et suggéra que, si Jésus avait l’intention d’être absent toute la journée, il pourrait avoir faim. Le Maitre sourit à Jean Marc et tendit la main pour prendre le panier. 177:1.1 Tandis que Jésus allait prendre le panier du déjeuner des mains de Jean, le jeune homme s’aventura à dire : « Mais, Maitre, il pourrait arriver que tu poses le panier par terre pendant que tu t’en vas prier, et qu’ensuite tu l’oublies en poursuivant ton chemin. En outre, si je t’accompagne en portant le déjeuner, tu seras plus libre d’adorer Dieu, et je garderai sûrement le silence. Je ne poserai pas de questions, et je resterai près du panier quand tu iras seul à l’écart pour prier. » 177:1.2 En prononçant ces paroles, dont la témérité étonna certains auditeurs proches, Jean Marc eut l’audace de retenir le panier. Jean Marc et Jésus étaient là, tenant tous deux le panier. Après quelques secondes, le Maitre lâcha prise et, regardant le garçon, dit : « Puisque de tout ton cœur tu désires ardemment m’accompagner, cela ne te sera pas refusé. Nous partirons seuls ensemble et nous aurons de bons échanges. Tu pourras me poser toutes les questions qui surgiront dans ton cœur et nous nous réconforterons et nous nous consolerons mutuellement. Au commencement, tu porteras le déjeuner et, quand tu seras fatigué, je t’aiderai. Suis-moi. » 177:1.3 Ce soir-là, Jésus ne revint au camp qu’après le coucher du soleil. Le Maitre passa sa dernière journée tranquille sur terre à s’entretenir avec ce garçon assoiffé de vérité, et à parler avec son Père du Paradis. 177:1.4 Jésus s’entretint longuement avec Jean, et parla franchement des affaires de ce monde et du monde à venir. Jean dit à Jésus combien il regrettait de n’avoir pas été assez âgé pour être l’un des apôtres. 177:2.1 Au cours des entretiens de cette journée avec Jean Marc, Jésus passa un temps considérable à comparer les expériences de leur enfance et de leur adolescence. Les parents de Jean possédaient plus de biens terrestres que ceux de Jésus, mais il y avait eu, dans leur enfance, beaucoup d’expériences très similaires. Jésus dit de nombreuses choses qui aidèrent Jean à mieux comprendre ses parents et d’autres membres de sa famille. 177:2.5 Pendant plus d’une heure, Jésus et Jean continuèrent cette discussion de la vie au foyer. Le Maitre poursuivit en expliquant à Jean qu’un enfant dépend complètement de ses parents et de l’atmosphère du foyer pour la formation de ses premiers concepts sur toute chose, intellectuelle, sociale, morale et même spirituelle, puisque la famille représente pour le jeune enfant tout ce qu’il peut savoir pour commencer des relations humaines ou divines. L’enfant doit tirer des soins de sa mère ses premières impressions sur l’univers ; il dépend entièrement de son père terrestre pour ses premières idées sur le Père céleste. La vie mentale et sentimentale du jeune âge, conditionnée par les relations sociales et spirituelles du foyer, détermine si la vie ultérieure de l’enfant sera heureuse ou malheureuse, facile ou difficile. Toute la vie ultérieure d’un être humain est immensément influencée par tout ce qui se passe pendant les premières années de l’existence. 177:4.1 Peu après que Jésus et Jean Marc eurent quitté le camp, Judas Iscariot disparut du groupe de ses frères et ne revint que tard dans l’après-midi. Malgré la recommandation expresse de son Maitre de ne pas entrer à Jérusalem, cet apôtre troublé et mécontent se rendit en hâte à son rendez-vous avec les ennemis de Jésus, chez le grand-prêtre Caïphe. 177:4.2 La veille, Judas avait révélé à quelques membres de sa famille, et à certains sadducéens, amis de la famille de son père, qu’il était arrivé à la conclusion que Jésus était un rêveur et un idéaliste bien intentionné, mais non le libérateur attendu d’Israël. Judas exposa qu’il aimerait beaucoup trouver une manière élégante de se retirer de tout le mouvement. Ses amis l’assurèrent flatteusement que son retrait serait salué par les dirigeants juifs comme un grand évènement, et, ensuite, il pourrait prétendre à n’importe quoi. Ils l’amenèrent à croire qu’il recevrait aussitôt de grands honneurs du sanhédrin. 177:4.5 Tandis que Judas approchait de la demeure de Caïphe, il prit définitivement la décision d’abandonner Jésus et ses compagnons apôtres. 177:4.6 Le traitre fut présenté à Caïphe et aux dirigeants juifs par son cousin. Celui-ci expliqua que Judas, ayant découvert l’erreur qu’il avait commise en se laissant égarer par le subtil enseignement de Jésus, était arrivé au point où il désirait renoncer publiquement et officiellement à son association avec le Galiléen. Le porte-parole de Judas continua en exposant que, d’après Judas, il valait mieux, pour la paix en Israël, que Jésus fût mis en prison. Comme preuve de son regret d’avoir participé à ce mouvement d’erreur, Judas était venu s’offrir lui-même au sanhédrin comme étant celui qui pouvait prendre, avec le capitaine détenteur du mandat d’arrêt, des dispositions pour que Jésus soit mis en prison sans esclandre, ce qui écarterait tout danger d’ameuter les multitudes. 177:4.7 Après avoir fini de parler, le cousin présenta Judas, qui s’approcha du grand-prêtre et dit : « Je ferai tout ce que mon cousin a promis, mais qu’êtes-vous disposés à me donner pour ce service ? » 177:4.8 Caïphe abaissa alors son regard sur le traitre et dit : « Judas, va trouver le capitaine de la garde et arrange-toi avec cet officier pour qu’il nous amène ton Maitre ce soir ou demain soir. Quand il aura été livré par toi entre nos mains, tu recevras ta récompense pour ce service. » 177:4.9 Judas retourna au camp auprès de ses associés, enivré de pensées de grandeur et de gloire comme il n’en avait pas eu depuis bien longtemps. Fascicule 178. Le dernier jour au camp 178:0.1 Pour Jésus, ce jeudi était son dernier jour de liberté sur terre en tant que Fils divin incarné ; il projeta de le passer avec ses apôtres et quelques disciples fidèles et dévoués. 178:2.5 À ce moment, Philippe vint trouver le Maitre et lui demanda : « Maitre, vu que l’heure de la Pâque approche, où voudrais-tu que nous préparions ce qu’il faut pour la manger ? » Après avoir écouté la question de Philippe, Jésus répondit : « Va chercher Pierre et Jean, et je vous donnerai des instructions concernant le souper que nous partagerons ce soir. Quant à la Pâque, vous en parlerez après avoir d’abord fait cela. » 178:2.7 Jésus dit aux trois : « Allez immédiatement à Jérusalem. En franchissant la porte, vous rencontrerez un homme portant une cruche d’eau. Il vous parlera, et ensuite vous le suivrez. Il vous conduira jusqu’à une maison où vous entrerez à sa suite et vous demanderez à l’honorable propriétaire : ‘Où est la salle des invités dans laquelle le Maitre doit prendre son souper avec ses apôtres ?’ Lorsque vous vous serez ainsi enquis, le maitre de la maison vous montrera au premier étage une grande salle toute meublée et prête pour nous. » 178:2.8 Quand les apôtres arrivèrent à la ville, ils rencontrèrent, près de la porte, l’homme avec la cruche d’eau et le suivirent jusqu’à la maison de Jean Marc, où le père du garçon les reçut et leur montra la salle d’en haut préparée pour le repas du soir. 178:2.9 Tout ceci arriva par suite d’une entente conclue entre le Maitre et Jean Marc durant l’après-midi de la veille, alors qu’ils étaient seuls ensemble dans les collines. 178:2.12 Il était environ quatre heures et demie lorsque les trois apôtres revinrent et informèrent Jésus que tout était prêt pour le souper. Fascicule 179. Le dernier souper 179:1.1 Quand les apôtres eurent été conduits au premier étage par Jean Marc, ils virent une salle vaste et commode, complètement apprêtée pour le souper. 179:1.2 Tandis que les douze entraient dans cette pièce, ils remarquèrent, tout près de la porte, les cruches d’eau, les bassines et les serviettes destinées au lavage de leurs pieds poussiéreux. Aucun serviteur n’ayant été prévu pour leur rendre ce service, les apôtres commencèrent à se regarder les uns les autres et chacun se mit à penser en lui-même : Qui va nous laver les pieds ? Et chacun pensa également que ce ne serait pas lui qui assumerait ce rôle apparent de serviteur des autres. 179:2.1 Pendant quelques instants après que le Maitre eut pris sa place, aucune parole ne fut prononcée. Jésus promena son regard sur eux et détendit l’atmosphère avec un sourire en disant : « J’ai grandement désiré manger cette Pâque avec vous. Je voulais prendre une fois de plus un repas avec vous avant de souffrir. Sachant que mon heure est arrivée, j’ai pris des dispositions pour souper avec vous ce soir, car, en ce qui concerne demain, nous sommes tous entre les mains du Père, dont je suis venu exécuter la volonté. Je ne mangerai plus avec vous avant que vous ne siégiez avec moi dans le royaume que mon Père me donnera quand j’aurai achevé ce pourquoi il m’a envoyé dans ce monde. » 179:3.1 Le Maitre se leva de table et se dirigea silencieusement vers la porte auprès de laquelle les cruches d’eau, les bassines et les serviettes avaient été placées. La curiosité des apôtres se changea en étonnement lorsqu’ils le virent ôter son vêtement, se ceindre d’une serviette et commencer à verser de l’eau dans l’un des pédiluves. Imaginez la stupéfaction de ces douze hommes, qui venaient de refuser de se laver mutuellement les pieds et de se disputer indécemment au sujet des places d’honneur à table, quand ils virent le Maitre contourner la table vers le siège le plus bas du festin, où Simon Pierre était allongé, et s’agenouiller dans l’attitude d’un serviteur se préparant à laver les pieds de Simon. 179:3.2 Pierre fut froissée à l’idée que Jésus était agenouillé là devant lui, tel un banal serviteur, et se proposait de lui laver les pieds comme l’aurait fait un esclave. 179:3.3 Après ces quelques moments de grand embarras, Pierre dit : « Maitre, as-tu réellement l’intention de me laver les pieds ? » Relevant la tête pour regarder Pierre en face, Jésus dit : « Peut-être ne comprends-tu pas pleinement ce que je vais faire, mais, plus tard, tu connaitras la signification de toutes ces choses. » Alors, Simon Pierre prit une longue respiration et dit : « Maitre, jamais tu ne me laveras les pieds. » 179:3.5 Jésus dit : « Pierre, je déclare que, si je ne te lave pas les pieds, tu ne participeras pas à l’œuvre que je vais accomplir. » Lorsque Pierre entendit cette déclaration, doublée du fait que Jésus restait agenouillé à ses pieds, il prit une de ces décisions d’acquiescement aveugle consistant à accéder au désir de celui qu’il respectait et aimait. Il dit : « Alors, Maitre, ne me lave pas seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête. » 179:3.6 Tandis que le Maitre se préparait à laver les pieds de Pierre, il dit : « Celui qui est déjà pur n’a besoin que d’avoir ses pieds lavés. Vous, qui êtes assis avec moi aujourd’hui, vous êtes purs – mais pas tous. Toutefois, la poussière de vos pieds aurait dû être lavée avant que vous ne preniez place au repas avec moi. En outre, je voudrais accomplir ce service pour vous à titre de parabole pour illustrer la signification d’un nouveau commandement que je vais bientôt vous donner. » 179:3.7 De la même manière, le Maitre fit le tour de la table en silence et lava les pieds des douze apôtres sans même en excepter Judas. Lorsqu’il eut fini de laver les pieds des douze, il remit son vêtement, retourna à sa place d’hôte, puis, après avoir regardé ses apôtres déconcertés, il dit : 179:3.8 « Comprenez-vous réellement ce que je vous ai fait ? Vous m’appelez Maitre, et vous dites bien, car je le suis. Si donc le Maitre vous a lavé les pieds, pourquoi n’étiez-vous pas disposés à vous les laver mutuellement ? Quelle leçon devriez-vous apprendre de cette parabole où le Maitre rend si volontiers le service que ses frères ne voulaient pas se rendre l’un à l’autre ? » 179:3.10 Quand Jésus eut fini de parler, les jumeaux Alphée apportèrent le pain et le vin, avec les herbes amères et la pâte de fruits secs, qui composaient le plat suivant du Dernier Souper. 179:4.1 Après un moment, vers le milieu de ce second service du repas, Jésus promena son regard sur les apôtres et dit : « Je vous ai dit combien je désirais prendre ce souper avec vous. Sachant de quelle façon les forces des ténèbres ont conspiré pour faire mourir le Fils de l’Homme, j’ai décidé de prendre ce souper avec vous dans cette salle secrète, un jour d’avance sur la Pâque, car demain soir, à cette heure, je ne serai plus avec vous. Je vous ai maintes fois répété que je dois retourner auprès du Père. Maintenant, mon heure est venue, mais il n’était pas nécessaire que l’un de vous me trahisse et me livre à mes ennemis. » 179:4.2 La parabole du lavement des pieds et le discours subséquent du Maitre avaient déjà fait perdre aux apôtres une bonne partie de leur outrecuidance et de leur présomption. Quand ils entendirent cela, ils commencèrent à se regarder les uns les autres et à demander avec hésitation d’un ton déconcerté : « Est-ce moi ? » Quand ils eurent tous posé la même question, Jésus dit : « Alors qu’il est nécessaire que je retourne auprès du Père pour accomplir sa volonté, il n’était pas requis que l’un de vous devienne un traitre. Ceci est la maturation du mal caché dans le cœur de l’un de vous, qui n’a pas réussi à aimer la vérité de toute son âme. Mon ami de longue date, qui mange actuellement mon pain, est prêt à me trahir. » 179:4.3 Quand Jésus eut ainsi parlé, les douze recommencèrent tous à demander : « Est-ce moi ? » Quand Judas, assis à la gauche du Maitre, redemanda « Est-ce moi ? », Jésus trempa du pain dans le plat d’herbes et le tendit à Judas en disant : « Tu l’as dit. » Mais les autres n’entendirent pas Jésus parler à Judas. Jean, qui était allongé à la droite de Jésus, se pencha et demanda au Maitre : « Qui est-ce ? Nous devrions savoir qui est infidèle à sa mission. » Jésus répondit : « Je vous ai déjà dit que c’est celui à qui j’ai donné le pain trempé. » Mais il était si naturel qu’un hôte donne du pain trempé au convive assis à sa gauche qu’aucun des douze n’y prêta attention. 179:4.4 Pierre était fort excité par ce qui avait été dit. Il se pencha sur la table et interpella Jean : « Demande-lui qui c’est, ou s’il te l’a fait savoir, dis-moi qui est le traitre. » 179:4.5 Jésus mit fin à leurs chuchotements en disant : « Je suis attristé que ce mal soit arrivé et j’ai espéré jusqu’à la minute présente que le pouvoir de la vérité pourrait triompher des duperies du mal, mais on ne gagne pas de telles victoires sans la foi résultant d’un sincère amour de la vérité. Je vous ai dit cela parce que je souhaite qu’après mon départ, vous vous souveniez que je connaissais tous ces perfides complots, et que je vous ai avertis que j’allais être trahi. » 179:4.6 Après avoir ainsi parlé, Jésus se pencha vers Judas et dit : « Ce que tu as décidé de faire, fais-le promptement. » Lorsque Judas entendit ces paroles, il se leva de table et quitta hâtivement la salle. Quand les autres apôtres virent Judas partir, ils crurent qu’il était allé chercher un mets supplémentaire pour le repas. 179:5.1 Quand ils apportèrent à Jésus la troisième coupe de vin, la « coupe de la bénédiction », il se leva de son divan et prit la coupe dans ses mains, la bénit en disant : « Prenez cette coupe et buvez-en tous. Ce sera la coupe de mon souvenir. C’est la coupe de la bénédiction d’une nouvelle dispensation de grâce et de vérité. Ceci sera pour vous l’emblème de l’effusion et du ministère du divin Esprit de Vérité. Et je ne boirai plus cette coupe avec vous jusqu’à ce que je boive sous une nouvelle forme avec vous dans le royaume éternel du Père. » 179:5.3 Quand ils eurent fini de boire cette nouvelle coupe du souvenir, le Maitre prit le pain et, après avoir rendu grâce, le rompit en morceaux et leur demanda de le faire passer en disant : « Prenez ce pain du souvenir et mangez-le. Je vous ai dit que je suis le pain de vie. Et ce pain de vie est la vie unifiée du Père et du Fils en un seul don. La parole du Père, telle qu’elle est révélée dans le Fils, est en vérité le pain de vie. » 179:5.7 Après qu’ils eurent médité durant quelques moments, Jésus poursuivit : « Quand vous ferez ces choses, souvenez-vous de la vie que j’ai vécue sur terre parmi vous, et réjouissez-vous du fait que je vais continuer à vivre sur terre avec vous et servir par vous. En tant qu’individus, n’ayez pas entre vous de contestations sur qui sera le plus grand. Soyez tous comme des frères. » 179:5.9 Après avoir instauré le souper du souvenir, Jésus dit aux onze : « Chaque fois que vous ferez cela, faites-le en souvenir de moi. Et, quand vous vous souviendrez de moi, faites d’abord un retour sur ma vie dans la chair, rappelez-vous que j’ai été jadis avec vous et, ensuite, discernez par la foi que vous souperez tous un jour avec moi dans le royaume éternel du Père. Ceci est la nouvelle Pâque que je vous laisse, le souvenir même de ma vie d’effusion, la parole de vérité éternelle et de mon amour pour vous, l’effusion de mon Esprit de Vérité sur toute chair. » 179:5.10 Puis ils terminèrent la célébration de l’ancienne Pâque, mais sans effusion de sang, en relation avec l’inauguration du nouveau souper du souvenir, en chantant tous ensemble le psaume cent-dix-huit. Fascicule 180. Le discours d’adieu 180:1.1 Après quelques moments de conversation amicale, Jésus se leva et dit : « Quand je vous ai présenté une parabole montrant comment vous devriez être disposés à vous servir les uns les autres, j’ai dit que je désirais vous donner un nouveau commandement ; je voudrais le faire maintenant puisque je suis sur le point de vous quitter. Vous connaissez bien le commandement qui vous ordonne de vous aimer les uns les autres ; que vous aimiez votre prochain comme vous-même. Mais même cette dévotion sincère de la part de mes enfants ne me satisfait pas entièrement. Je voudrais vous voir accomplir des actes d’amour encore plus grands dans le royaume de la fraternité des croyants. Je vous donne donc ce nouveau commandement : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Si vous faites cela, si vous vous aimez ainsi les uns les autres, tous les hommes sauront que vous êtes mes disciples. 180:1.3 « Quand je vous invite à vous aimer les uns les autres comme je vous ai aimés, je vous présente la mesure suprême de la véritable affection, car nul ne peut avoir de plus grand amour que d’être prêt à donner sa vie pour ses amis. Or, vous êtes mes amis, et vous continuerez à l’être, pourvu que vous vouliez bien faire ce que je vous ai enseigné. Vous m’avez appelé Maitre, mais je ne vous appelle pas serviteurs. Si seulement vous vous aimez les uns les autres comme je vous aime, vous serez mes amis et je vous dirai toujours ce que le Père me révèle. 180:2.1 Ensuite, Jésus se leva de nouveau et continua à instruire ses apôtres : « Je suis le vrai cep, et mon Père est le cultivateur. Je suis le cep, et vous êtes les sarments. Le Père me demande seulement que vous portiez beaucoup de fruits. De même que le sarment ne peut porter de fruits à moins qu’il ne demeure dans le cep, de même vous ne pouvez pas non plus produire les fruits du service aimant si vous ne demeurez pas en moi. Si quelqu’un vit en moi et moi en lui, il portera beaucoup de fruits de l’esprit et il éprouvera la joie suprême de produire cette moisson spirituelle. Le Père est glorifié en ceci : que le cep ait beaucoup de sarments vivants, et que chaque sarment porte beaucoup de fruits. 180:2.2 « De même que le Père m’a aimé, je vous ai aimés. Vivez dans mon amour comme je vis dans l’amour du Père. Si vous faites ce que je vous ai enseigné, vous demeurerez dans mon amour, de même que j’ai gardé la parole du Père et que je demeure perpétuellement dans son amour. » 180:3.1 Les onze venaient à peine de cesser leurs commentaires sur le discours du cep et des sarments lorsque le Maitre leur fit signe qu’il désirait continuer à leur parler. Sachant qu’il lui restait très peu de temps à vivre, il dit : « Quand je vous aurai quittés, ne vous laissez pas décourager par l’inimitié du monde. 180:3.3 « Mais je ne vous laisserai pas seuls dans le monde. Très peu de temps après mon départ, je vous enverrai un auxiliaire spirituel. Vous aurez auprès de vous quelqu’un qui prendra ma place parmi vous, quelqu’un qui continuera à vous enseigner la voie de la vérité et qui vous consolera. 180:3.4 « Que votre cœur ne se trouble pas. Vous croyez en Dieu ; continuez à croire aussi en moi. Bien que je doive vous quitter, je ne serai pas loin de vous. Je vous ai déjà dit qu’il y a beaucoup de demeures où s’arrêter dans l’univers de mon Père. Si ce n’était pas vrai, je ne vous en aurais pas maintes fois parlé. Je vais retourner dans ces mondes de lumière, ces stations dans le ciel du Père, auxquelles vous accèderez un jour. Je suis venu de là dans ce monde et l’heure est maintenant venue où il faut que je retourne à l’œuvre de mon Père dans les sphères supérieures. 180:4.1 Jésus continua à enseigner en disant : « Quand je serai allé auprès du Père et qu’il aura pleinement accepté l’œuvre que j’ai accomplie pour vous sur terre, et après que j’aurai reçu la souveraineté définitive sur mon propre domaine, je dirai à mon Père : J’ai laissé mes enfants seuls sur terre, et il est conforme à ma promesse de leur envoyer un autre instructeur. Et, quand le Père aura approuvé, je répandrai l’Esprit de Vérité sur toute chair. L’Esprit de mon Père se trouve déjà dans votre cœur. Quand viendra ce jour, vous m’aurez également en vous comme vous avez maintenant le Père. Ce nouveau don est l’esprit de la vérité vivante. Les fils de lumière le recevront de tout cœur avec bonheur. Quand cet Esprit viendra, vous le connaitrez comme vous m’avez connu, vous recevrez ce don dans votre cœur et il demeurera avec vous. Vous percevez donc que je ne vais pas vous abandonner, sans assistance ni directives. Je ne vous laisserai pas dans la désolation. Aujourd’hui, je ne peux être auprès de vous qu’en personne. Dans les temps à venir, je serai auprès de vous et de tous les autres hommes qui désirent ma présence, où que vous soyez, et simultanément avec chacun de vous. Ne discernez-vous pas qu’il vaut mieux que je m’en aille, que je vous quitte dans la chair, de manière à pouvoir être d’autant mieux et d’autant plus complètement avec vous en esprit ? 180:4.2 « Cet Esprit de Vérité, que j’effuserai sur vous, vous guidera, vous consolera et, en fin de compte, vous conduira dans toute la vérité. 180:4.3 « Je vous raconte ces choses pendant que je suis encore avec vous, afin que vous soyez d’autant mieux préparés à supporter les épreuves maintenant imminentes. » 180:4.4 Tandis que le Maitre faisait une courte pause, Judas Alphée s’enhardit à poser l’une des rares questions que lui ou son frère aient jamais adressées à Jésus en public. Judas dit : « Maitre, tu as toujours vécu parmi nous comme un ami. Comment te connaitrons-nous quand tu ne te manifesteras plus à nous que par cet esprit ? » 180:4.5 Jésus promena son regard sur tous les apôtres, sourit et dit : « Mes petits enfants, je m’en vais, je retourne auprès de mon Père. D’ici peu, vous ne me verrez plus comme ici en chair et en os. Je vous enverrai très prochainement mon esprit, qui est exactement semblable à moi, à l’exception de ce corps matériel. Ce nouvel instructeur est l’Esprit de Vérité qui vivra avec chacun de vous, dans votre cœur, et, ainsi, tous les enfants de lumière ne feront plus qu’un et seront attirés les uns vers les autres. C’est de cette manière que mon Père et moi, nous pourrons vivre dans l’âme de chacun de vous, et aussi dans le cœur de tous les autres hommes qui nous aiment et qui rendent cet amour réel dans leurs expériences en s’aimant les uns les autres comme je vous aime maintenant. » 180:6.1 Après que Pierre, Jacques, Jean et Matthieu eurent posé au Maitre de nombreuses questions, il continua son discours d’adieu en disant : 180:6.2 « Maintenant que je vous quitte, puisque l’heure est venue pour moi de retourner auprès du Père, je suis étonné qu’aucun de vous ne m’ait demandé pourquoi je vous quitte. Néanmoins, je sais que, dans votre cœur, vous vous posez cette question et je vous en parlerai clairement comme on se parle entre amis. Il est réellement profitable pour vous que je m’en aille. Si je ne m’en vais pas, le nouvel instructeur ne peut venir dans votre cœur. Il faut que je sois dépouillé de ce corps mortel et rétabli à ma place au ciel avant de pouvoir envoyer cet instructeur spirituel vivre dans votre âme et conduire votre esprit dans la vérité. Et quand mon esprit viendra demeurer en vous, il jettera de la lumière sur la différence entre le péché et la droiture, et vous rendra capable de juger sagement dans votre cœur à leur sujet. 180:6.3 « J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pouvez en supporter plus à présent. Toutefois, quand l’Esprit de Vérité viendra, il vous guidera, en fin de compte, dans toute la vérité, à mesure que vous passerez par les nombreuses demeures de l’univers de mon Père. Fascicule 181. Ultimes exhortations et avertissements 181:0.1 Après la conclusion du discours d’adieu aux onze, Jésus s’entretint familièrement avec eux et rappela maintes expériences qui les concernaient individuellement et collectivement. 181:1.1 Quand les onze eurent repris leur place, Jésus se leva et leur dit : « Tant que je suis avec vous dans la chair, je ne peux être qu’un individu parmi vous ou dans le monde entier. Mais, quand j’aurai été délivré de ce corps de nature mortelle, je serai en mesure de revenir en tant qu’esprit habitant chez chacun de vous et chez tous les autres croyants à l’évangile du royaume. 181:1.2 « Quand je serai revenu vivre en vous et œuvrer à travers vous, je pourrai d’autant mieux continuer à vous conduire dans cette vie et vous guider dans la vie future à travers les nombreuses demeures dans le ciel des cieux. La vie dans la création éternelle du Père n’est pas un repos sans fin dans l’oisiveté et un confort égoïste, mais plutôt une incessante progression en grâce, en vérité et en gloire. Chacun des nombreux, des très nombreux postes dans la maison de mon Père est une halte, une vie destinée à vous préparer à la suivante. Les enfants de lumière iront ainsi de gloire en gloire, jusqu’à ce qu’ils atteignent l’état divin où ils seront spirituellement rendus parfaits comme le Père est parfait en toutes choses. 181:1.4 « Je répandrai mon esprit sur toute chair, mais les hommes ne choisiront pas tous de recevoir ce nouvel instructeur comme guide et conseiller de leur âme. Mais tous ceux qui le recevront seront illuminés, purifiés et réconfortés. Et cet Esprit de Vérité deviendra en eux une source d’eau vive qui jaillira jusque dans la vie éternelle. » 181:2.1 Le Maitre avait fini de donner ses instructions d’adieu et de communiquer ses ultimes exhortations à ses apôtres en tant que groupe. Il leur dit alors au revoir individuellement, donnant à chacun quelques conseils personnels en même temps que sa bénédiction de départ. 181:2.2 À Jean, Jésus dit : « Tu as agi en mon nom en beaucoup d’affaires concernant ma famille terrestre, et il faut que tu continues à le faire. 181:2.4 « Tu devrais devenir l’apôtre du nouveau commandement que je vous ai donné ce soir. Consacre ta vie à apprendre à tes frères à s’aimer les uns les autres comme je vous ai aimés. » 181:2.7 Jésus s’approcha ensuite de Simon Zélotès, qui se leva pour écouter l’exhortation suivante : « Je sais que tu m’aimes, Simon, et que tu aimes aussi le royaume, mais tu as encore l’idée fixe de faire advenir ce royaume conformément à tes gouts. Je sais bien que tu finiras par saisir la nature et la signification spirituelles de mon évangile, et que tu travailleras courageusement à le proclamer. » 181:2.12 Quand Jésus eut fini de parler à Simon Zélotès, il alla vers Matthieu Lévi et dit : 181:2.14 « Matthieu, consacre toute ta future vie de service à montrer aux hommes que Dieu ne fait pas acception de personnes et qu’aux yeux de Dieu et dans la communauté du royaume, tous les hommes sont égaux, tous les croyants sont les fils de Dieu. » 181:2.15 Ensuite, Jésus alla vers Jacques Zébédée, qui se tint debout en silence, tandis que le Maitre s’adressait à lui en disant : « Que ton ministère soit long ou court, domine ton âme avec patience. Quand le nouvel instructeur viendra, laisse-le t’enseigner l’équilibre de la compassion et la tolérance sympathisante née d’une sublime confiance en moi et d’une parfaite soumission à la volonté du Père. » 181:2.16 Quand le Maitre eut fini de parler à Jacques Zébédée, il contourna la table jusqu’à l’extrémité où se trouvait André, regarda son fidèle assistant bien dans les yeux et lui dit : 181:2.18 « Consacre le reste de ta vie à développer les aspects pratiques de l’amour fraternel parmi tes frères. André, bien qu’il puisse ne pas t’échoir d’accomplir les grandes œuvres du point de vue humain, contente-toi d’être l’éducateur et le conseiller de ceux qui les accomplissent. » 181:2.19 Jésus alla ensuite vers les jumeaux Alphée, se mit entre eux deux et dit : « Consacrez votre vie à magnifier les travaux pénibles de la vie de tous les jours. Montrez à tous les habitants de la terre et aux anges du ciel comment un homme mortel peut retourner avec gaité et courage à son dur labeur de jadis, après avoir été appelé pendant un temps au service spécial de Dieu. » 181:2.20 Ensuite, Jésus alla vers Philippe, qui se leva pour entendre le message suivant de son Maitre : « Philippe, quand tu auras été béni par la vision spirituelle, fais ton travail en consacrant ta vie à guider l’humanité dans sa recherche de Dieu et des réalités éternelles avec l’œil de la foi spirituelle, et non avec les yeux du mental matériel. » 181:2.21 Ensuite, le Maitre alla vers Nathanael, qui se leva ; mais Jésus le pria de se rassoir, s’assit à côté de lui et dit : « La sincérité est fort utile dans l’œuvre du royaume quand elle est alliée au discernement. 181:2.22 « Si tu voulais apprendre à travailler avec tes frères, tu pourrais accomplir des œuvres plus durables » 181:2.26 Ensuite, Jésus alla vers Thomas, qui, debout, l’entendit dire : « Consacre ta vie à la grande œuvre consistant à montrer que le mental matériel critique de l’homme peut triompher de l’inertie du doute intellectuel quand il se trouve en face de la manifestation démonstrative de la vérité vivante. » 181:2.27 Ensuite, le Maitre alla vers Simon Pierre, qui se leva, tandis que Jésus s’adressait à lui en ces termes : « Pierre, je sais que tu m’aimes, et que tu consacreras ta vie à prêcher publiquement l’évangile aux Juifs et aux Gentils, mais je suis désolé que tes années d’association étroite avec moi n’aient pas mieux réussi à t’aider à réfléchir avant de parler. Toutefois il est indubitable que l’expérience par laquelle tu vas passer cette nuit même sera pour toi d’un grand secours. Ce que je te dis maintenant, Simon Pierre, je le dis également à tous tes frères assemblés ici : Ce soir, vous serez tous en grand péril de trébucher à cause de moi. » 181:2.28 Alors Pierre mit sa main sur l’épaule de Jésus et dit : « Peu importe si tous mes frères succombent à des doutes à ton sujet ; moi, je te promets que je ne trébucherai sur rien de ce que tu pourras faire. Je t’accompagnerai et, au besoin, je mourrai pour toi. » 181:2.29 Tandis que Pierre se tenait là devant son Maitre, Jésus le regarda droit dans ses yeux humides de larmes et dit : « Pierre, en vérité, en vérité, je te le dis, cette nuit, le coq ne chantera pas avant que tu ne m’aies renié trois ou quatre fois. Et ainsi, ce que tu n’as pas appris par ton association paisible avec moi, tu vas l’apprendre par beaucoup d’ennuis et de grands chagrins. 181:2.30 « Mais souviens-toi de ma promesse : Quand je serai ressuscité, je demeurerai quelque temps avec vous avant d’aller vers le Père. Je vous aime tous de l’amour dont le Père m’aime, et vous devriez donc vous aimer désormais les uns les autres comme je vous ai aimés. » 181:2.31 Ensuite, après avoir chanté une hymne, ils partirent pour le camp du mont des Oliviers. Fascicule 182. À Gethsémani 182:0.1 Il était environ dix heures ce jeudi soir, lorsque Jésus emmena les onze apôtres de chez Élie et Marie Marc pour les reconduire au camp de Gethsémani. Depuis la journée passée avec le Maitre dans les collines, Jean Marc s’était toujours arrangé pour garder un œil vigilant sur Jésus. Durant toute cette nuit et le lendemain, Jean Marc resta si près du Maitre qu’il fut témoin de tout et entendit une grande partie des paroles que le Maitre prononça entre ce moment-là et l’heure de la crucifixion. 182:1.1 Quelques instants après leur arrivée au camp, Jésus leur dit : « Mes amis et mes frères, je n’ai plus que très peu de temps à passer avec vous, et je désirerais que nous nous isolions pendant que nous prierons notre Père qui est aux cieux de nous accorder la force pour nous soutenir en cette heure et ensuite dans toute l’œuvre que nous devons accomplir en son nom. » 182:1.2 Ensuite, debout au milieu d’eux, il leva les yeux vers le ciel et pria : 182:1.3 « Père, mon heure est venue ; glorifie maintenant ton Fils afin que le Fils puisse te glorifier. Père, je t’ai exalté sur terre et j’ai accompli l’œuvre dont tu m’as chargé. J’ai presque achevé mon effusion sur les enfants de notre propre création ; il ne me reste plus qu’à abandonner ma vie charnelle. Maintenant, ô mon Père, glorifie-moi de la gloire que j’avais avec toi avant que ce monde n’existe, et reçois-moi une fois de plus à ta droite. 182:1.4 « Je t’ai manifesté aux hommes que tu as choisis dans le monde et que tu m’as donnés. La vérité que tu m’as donnée, je la leur ai révélée, et eux, mes amis et mes ambassadeurs, ont sincèrement voulu recevoir ta parole. Je leur ai dit que je suis issu de toi, que tu m’avais envoyé dans ce monde et que je suis sur le point de retourner vers toi. Père, en vérité, je prie pour ces hommes choisis. Je ne puis rester plus longtemps dans ce monde ; je vais bientôt retourner à la tâche que tu m’as assignée. Il faut que je laisse ces hommes derrière moi pour nous représenter et représenter notre royaume parmi les hommes. Père, préserve la fidélité de ces hommes pendant que je me prépare à abandonner ma vie dans la chair. Aide ces hommes, mes amis, à être un en esprit comme nous aussi, nous sommes un. Sois près d’eux, Père, jusqu’à ce que nous puissions envoyer le nouvel instructeur pour les consoler et les fortifier. 182:1.6 « Et maintenant, mon Père, je voudrais prier non seulement pour ces onze hommes, mais aussi pour tous les autres qui croient maintenant à l’évangile du royaume ou qui pourront y croire plus tard grâce à la parole du futur ministère de mes apôtres. Je veux qu’ils soient tous un, comme toi et moi, nous ne faisons qu’un. Tu es en moi et je suis en toi, et je désire que ces croyants soient également en nous, que nos deux esprits les habitent. Père, travaille avec moi à sauver ces croyants, afin qu’ils puissent bientôt demeurer avec moi en gloire et te rejoindre ensuite dans l’étreinte du Paradis. Ce monde te connait si peu, ô juste Père, mais moi, je te connais, et je t’ai fait connaitre à ces croyants, et ils feront connaitre ton nom à d’autres générations. Et maintenant, je leur promets que tu seras auprès d’eux dans le monde comme tu as été auprès de moi – ainsi soit-il. » 182:1.7 Durant plusieurs minutes, les onze restèrent agenouillés avant de regagner silencieusement le camp voisin. 182:2.2 L’attitude sereine de Jésus s’altérait. Dans l’heure qui suivit, il devint de plus en plus grave et même triste. Il adressa ses dernières paroles au groupe des onze en disant : « Mes amis, allez vous reposer. Préparez-vous au travail de demain. Rappelez-vous que nous devrions tous nous soumettre à la volonté du Père qui est aux cieux. Je vous laisse ma paix. » Ayant ainsi parlé, il les invita à regagner leurs tentes. Alors qu’ils s’éloignaient, il appela Pierre, Jacques et Jean en leur disant : « Je désire que vous restiez un moment auprès de moi. » 182:3.1 Quand tout fut silencieux et tranquille dans le camp, Jésus emmena Pierre, Jacques et Jean, et leur fit remonter, sur une courte distance, un proche ravin où il était souvent allé auparavant prier et communier. Les trois apôtres ne purent s’empêcher de constater que Jésus était profondément accablé ; jamais auparavant ils n’avaient vu leur Maitre aussi triste et abattu. En arrivant à l’endroit de ses dévotions, il leur demanda de s’assoir et de veiller avec lui pendant qu’il s’éloignait à la distance d’un jet de pierre pour prier. Tombant face contre terre, il pria : « Mon Père, je suis venu dans ce monde pour faire ta volonté et je l’ai faite. Je sais que l’heure est venue d’abandonner ma vie dans la chair, et je ne m’y dérobe pas, mais je voudrais savoir si c’est bien ta volonté que je boive cette coupe. Envoie-moi l’assurance que je te satisferai dans ma mort comme je t’ai satisfait dans ma vie. » 182:3.2 Le Maitre resta quelques instants dans une attitude de prière, puis retourna vers les trois apôtres ; il les trouva profondément endormis, car leurs paupières étaient pesantes et ils ne pouvaient rester éveillés. Jésus les réveilla en disant : « Quoi ! Ne pouvez-vous veiller avec moi, même pendant une heure ? Ne pouvez-vous voir que mon âme éprouve une tristesse extrême, et même une tristesse mortelle, et que je désire ardemment votre compagnie ? » Après les avoir secoués de leur torpeur, le Maitre repartit seul et retomba de nouveau face contre terre en priant : « Père, je sais qu’il est possible d’éviter cette coupe – toutes choses sont possibles pour toi – mais je suis venu pour faire ta volonté et, bien que la coupe soit amère, je la boirai si telle est ta volonté. » Après qu’il eut ainsi prié, un ange puissant descendit auprès de lui, lui parla, le toucha et le fortifia. 182:3.3 Quand Jésus retourna s’entretenir avec les trois apôtres, il les trouva de nouveau profondément endormis. Il les réveilla en leur disant : « En cette heure, j’ai besoin que vous veilliez et que vous priiez avec moi – et vous avez bien besoin de prier pour ne pas succomber à la tentation – pourquoi donc vous endormez-vous quand je vous quitte ? » 182:3.4 Ensuite, le Maitre se retira une troisième fois à l’écart et pria : « Père, tu vois mes apôtres endormis ; étends ta miséricorde sur eux. En vérité, l’esprit est prompt, mais la chair est faible. Et maintenant, ô Père, si cette coupe ne peut s’éloigner, alors je la boirai. Que ta volonté soit faite et non la mienne. » Lorsqu’il eut fini de prier, il resta pendant un instant prostré sur le sol. Lorsqu’il se releva et qu’il retourna vers ses apôtres, une fois de plus il les trouva endormis. Il les observa, puis dit tendrement avec un geste de pitié : « Dormez maintenant et prenez votre repos ; le moment de la décision est passé. Voici venir l’heure où le Fils de l’Homme va être trahi et livré aux mains de ses ennemis. » Puis il se baissa pour les secouer et les réveilla en disant : « Debout, retournons au camp, car voici que celui qui me trahit est à portée de la main, et l’heure est venue où mon troupeau va être dispersé. » Fascicule 183. Jésus trahi et arrêté 183:0.1 Après que Jésus eut finalement réveillé Pierre, Jacques et Jean, il leur suggéra de retourner dans leurs tentes et de chercher à dormir pour se préparer aux tâches du lendemain. Mais les apôtres étaient maintenant tout à fait réveillés ; leurs brefs moments de sommeil les avaient reposés. En outre, ils étaient stimulés et excités par l’arrivée sur la scène de deux messagers. 183:0.2 Tout le camp était maintenant en éveil, sauf les huit apôtres. Pierre voulait les appeler, mais Jésus le lui interdit formellement. Le Maitre recommanda doucement à tous de retourner dans leurs tentes, mais ils étaient peu disposés à suivre cette invite. 183:0.3 N’ayant pas réussi à disperser ses partisans, le Maitre les quitta et descendit vers le pressoir à olives proche de l’entrée du parc de Gethsémani. Les trois apôtres et les autres membres du camp hésitèrent à le suivre immédiatement. 183:0.5 Jésus s’assit, dans la solitude, sur le pressoir à olives où il attendit l’arrivée du traitre. 183:3.2 Aussitôt que Pierre, Jacques, Jean et une trentaine de campeurs virent la troupe armée munie de torches contourner la crête de la colline, ils surent que ces soldats venaient arrêter Jésus, et tous descendirent précipitamment vers le pressoir à olives, où le Maitre était assis seul sous le clair de lune. Tandis que la compagnie de soldats s’approchait d’un côté, les trois apôtres et leurs associés s’approchaient de l’autre. Et, alors que Judas s’avançait à grandes enjambées pour accoster le Maitre, les deux groupes s’immobilisèrent avec le Maitre entre eux. 183:3.4 Jésus fit un dernier effort pour éviter à Judas d’accomplir effectivement son geste de trahison. Avant que le traitre ait pu le joindre, il interpella le militaire de tête sur la gauche, le capitaine des Romains, en lui disant : « Qui cherches-tu ? » Le capitaine répondit : « Jésus de Nazareth. » Alors, Jésus se planta immédiatement devant l’officier et il lui dit : « C’est moi. » Beaucoup de membres de la garde armée avaient entendu Jésus enseigner dans le temple, et d’autres avaient entendu parler de ses œuvres puissantes. Lorsqu’ils l’entendirent déclarer son identité si audacieusement, les soldats des premiers rangs reculèrent soudainement. Ils furent saisis de surprise devant la calme et majestueuse déclaration de son identité. Judas n’avait donc aucun besoin de poursuivre son plan de trahison. Mais il fallait que le traitre fit quelque chose pour justifier sa présence avec cette troupe armée. 183:3.5 Judas s’avança vers Jésus, déposa un baiser sur son front et dit : « Salut, Maitre et Instructeur. » Au moment où Judas embrassa ainsi son Maitre, Jésus lui dit : « Ami, ne suffit-il pas de faire cela ! Veux-tu encore trahir le Fils de l’Homme par un baiser ? » 183:3.6 Les apôtres et les disciples furent littéralement abasourdis de ce qu’ils voyaient. Pendant un moment, nul ne fit un geste. Puis Jésus, se dégageant de la traitresse étreinte de Judas, s’avança vers les gardes et les soldats, et demanda de nouveau : « Qui cherchez-vous ? » Le capitaine répéta : « Jésus de Nazareth. » Et Jésus répondit encore une fois : « Je t’ai dit que c’est moi. Si donc c’est moi que tu cherches, laisse les autres aller leur chemin. Je suis prêt à te suivre. » 183:3.7 Tandis que Jésus attendait les ordres du capitaine,un Syrien garde de corps du grand-prêtre, s’avança vers Jésus et se prépara à lui lier les mains derrière le dos, bien que le capitaine romain ne lui eût rien ordonné de tel. Lorsque Pierre et ses associés virent leur Maitre soumis à cette indignité, ils furent incapables de se contenir plus longtemps. Pierre tira son épée et se précipita avec les autres pour frapper Malchus. Jésus leva la main vers Pierre et lui parla sévèrement en disant : « Pierre, rengaine ton épée. Quiconque tire l’épée périra par l’épée. Ne comprends-tu pas que c’est la volonté du Père que je boive cette coupe ? Ne sais-tu pas non plus que, même maintenant, je pourrais commander plus de douze légions d’anges et leurs associés, qui me délivreraient des mains de ces quelques hommes ? » 183:3.9 Après avoir lié Jésus, le capitaine, craignant que les disciples du Maitre n’essayent de le délivrer, donna des ordres pour les saisir aussi ; mais les soldats ne furent pas assez rapides, car les disciples avaient entendu le capitaine donner des ordres pour les arrêter et s’étaient enfuis précipitamment dans le ravin. 183:3.10 Simon Pierre et Jean Zébédée, qui s’étaient cachés parmi les oliviers, étaient déjà partis suivre la troupe des soldats, gardes et serviteurs qui ramenaient maintenant Jésus à Jérusalem. Jean Zébédée suivait la troupe de très près, mais Pierre suivait à bonne distance. 183:5.1 Le capitaine des soldats romains ordonna que Jésus fût emmené au palais d’Annas, l’ancien grand-prêtre et beau-père de Caïphe. 183:5.3 Jean Zébédée se rappela les instructions de son Maitre de rester toujours à proximité immédiate, et se hâta de rattraper Jésus qui marchait entre les deux capitaines. Voyant Jean s’avancer à sa hauteur, le commandant des gardes du temple dit à son assistant : « Prends cet homme et lie-le. Il est l’un des disciples de cet homme. » Mais, lorsque le capitaine romain entendit cela, il tourna la tête, vit Jean et donna des ordres pour que l’apôtre vienne auprès de lui et que personne ne le moleste. Le capitaine romain dit ensuite au capitaine juif : « Cet homme n’est ni un traitre ni un lâche. Je l’ai vu dans le jardin, où il n’a pas tiré l’épée pour nous résister. Il a le courage de s’avancer pour être auprès de son Maitre, et nul ne mettra la main sur lui. La loi romaine permet que tout prisonnier puisse avoir au moins un ami qui l’accompagne à la barre du tribunal ; on n’empêchera pas cet homme de rester aux côtés de son Maitre, le prisonnier. » 183:5.4 Cela explique pourquoi Jean Zébédée put rester auprès de Jésus tout au long des sévères épreuves que le Maitre eut à subir cette nuit-là et le lendemain. Fascicule 184. Devant le tribunal du sanhédrin 184:0.3 Jésus passa environ trois heures au palais d’Annas. 184:1.4 Annas entra dans sa spacieuse salle d’audience, et ordonna que Jésus fût amené devant lui. Après avoir observé le Maitre en silence, il dit : « Tu comprends bien qu’il faut faire quelque chose au sujet de ton enseignement, puisque tu troubles la paix et l’ordre de notre pays. » Tandis qu’Annas jetait sur Jésus un regard inquisiteur, le Maitre le regarda droit dans les yeux, mais ne fit aucune réponse. 184:1.5 Annas fut très troublé par le refus de Jésus de répondre, au point qu’il lui dit : « N’as-tu pas de considération pour le pouvoir dont je dispose pour déterminer l’issue de ton prochain jugement ? » En entendant cela, Jésus dit : « Annas, tu sais que tu ne pourrais avoir aucun pouvoir sur moi sans la permission de mon Père. Certains voudraient tuer le Fils de l’Homme parce qu’ils sont ignorants et ne connaissent rien de mieux ; mais toi, ami, tu sais ce que tu fais. Alors, comment peux-tu rejeter la lumière de Dieu ? » 184:1.6 Annas avait déjà décidé mentalement que Jésus devait soit quitter la Palestine, soit mourir. Il demanda : « Qu’essayes-tu exactement d’enseigner au peuple ? Que prétends-tu être ? » Jésus répondit : « Tu sais fort bien que j’ai parlé ouvertement au monde. Pourquoi ne convoques-tu pas ceux qui m’ont entendu pour t’enquérir auprès d’eux ? Voici, tout Jérusalem a entendu ce que j’ai dit, même si toi-même tu n’as pas entendu ces enseignements. » Mais avant qu’Annas ait pu répondre, l’intendant du palais souffleta Jésus en disant : « Comment oses-tu répondre de la sorte au grand-prêtre ? » Jésus se tourna vers lui et dit : « Mon ami, si j’ai mal parlé, témoigne contre le mal ; mais, si j’ai dit la vérité, pourquoi alors me frappes-tu ? » 184:1.7 Annas alla dans une autre pièce et laissa Jésus seul pendant près d’une heure avec les serviteurs de sa maison et les gardes du temple. 184:1.8 Quand il revint, Annas dit : « J’ai entendu dire que tu as prétendu être le Messie ; est-ce vrai ? » Jésus regarda Annas et se borna à répondre : « Tu l’as dit. » 184:1.9 À ce moment, des messagers arrivèrent du palais de Caïphe pour s’enquérir de l’heure à laquelle Jésus serait amené devant le tribunal du sanhédrin. Or, le lever du jour approchait, et Annas pensa que le mieux était d’envoyer à Caïphe Jésus ligoté, sous la surveillance des gardes du temple. Lui-même ne tarda pas à les suivre. 184:2.1 Après que Jean fut entré dans la cour du palais avec Jésus et les gardes, Simon Pierre arriva. La gardienne chargée d’ouvrir la grille connaissait Jean et, lorsqu’il lui demanda de laisser entrer Pierre, elle y consentit avec plaisir. 184:2.4 Peu après que la gardienne eut laissé entrer Pierre, et tandis qu’il se chauffait auprès du feu, elle alla vers lui et lui demanda malicieusement : « N’es-tu pas aussi l’un des disciples de cet homme ? » Avec une seule idée dominant son mental – celle d’échapper vivant – il répondit promptement à la question de la servante : « Je ne le suis pas. » 184:2.5 Bientôt une autre servante s’approcha de Pierre et lui demanda : « Ne t’ai-je pas vu dans le jardin au moment où l’on arrêtait cet homme ? N’es-tu pas aussi l’un de ses disciples ? » Pierre fut alors extrêmement effrayé. Il nia donc avec véhémence tout lien avec Jésus en disant : « Je ne connais pas cet homme et je ne suis pas non plus l’un de ses disciples. » 184:2.6 Peu après, la gardienne de la grille tira Pierre de côté et dit : « Je suis sûre que tu es un disciple de ce Jésus parce que ma sœur t’a vu dans le temple avec cet homme. Pourquoi nies-tu cela ? » Lorsque Pierre entendit la servante l’accuser, il renia toutes accointances avec Jésus en répétant : « Je ne suis pas un disciple de cet homme ; je ne le connais même pas. » 184:2.7 Ayant froid, il retourna auprès du feu, et l’un des hommes qui se trouvaient là lui dit : « Certainement tu es l’un des disciples de cet homme. Ce Jésus est un Galiléen, et ton langage te trahit. » Et de nouveau Pierre dénia tout lien avec son Maitre. 184:2.8 Pierre était tellement troublé qu’il chercha à éviter le contact avec ses accusateurs en restant seul sous le porche. Après plus d’une heure de cet isolement, la gardienne de la grille et sa sœur le rencontrèrent par hasard et toutes deux le taquinèrent encore en l’accusant d’être un disciple de Jésus. De nouveau, il nia l’accusation. Alors qu’il venait de renier une fois de plus tout lien avec Jésus, le coq chanta, et Pierre se rappela les paroles d’avertissement que le Maitre lui avait adressées plus tôt, cette même nuit. Tandis qu’il se tenait là, le cœur lourd et accablé du sentiment de sa culpabilité, les portes du palais s’ouvrirent pour laisser sortir les gardes conduisant Jésus chez Caïphe. 184:2.9 Après que Jésus et les gardes eurent franchi la grille du palais, Pierre les suivit, mais seulement sur une courte distance. Il ne put aller plus loin. Il s’assit sur le côté de la route et pleura amèrement. 184:3.1 Il était environ trois heures et demie, ce vendredi matin, lorsque le grand-prêtre Caïphe réunit officiellement le tribunal d’enquête sanhédriste et demanda que Jésus fût amené devant eux pour être jugé dans les formes. 184:3.6 La loi juive exigeait que deux témoins au moins fussent d’accord sur un point quelconque avant qu’une accusation puisse être portée contre un prisonnier. Plus d’une vingtaine de faux témoins étaient là, tout prêts à témoigner contre Jésus, mais leurs témoignages étaient si contradictoires et si évidemment inventés que les sanhédristes eux-mêmes éprouvaient grand-honte du spectacle. Jésus se tenait là, regardant ces parjures avec mansuétude ; la seule expression de son visage déconcertait les témoins menteurs. Durant tous ces faux témoignages, le Maitre ne prononça jamais une parole. 184:3.7 La première fois que deux témoins approchèrent d’un semblant d’accord fut le moment où deux hommes témoignèrent qu’ils avaient entendu Jésus dire, dans un de ses discours au temple, qu’il « détruirait ce temple fait de main d’homme et qu’en trois jours, il en rebâtirait un autre non fait de main d’homme ». 184:3.8 Bien que le grand-prêtre eût crié à Jésus : « Ne réponds-tu rien à aucune de ces accusations ? », Jésus n’ouvrit pas la bouche. 184:3.14 Caïphe ne put supporter plus longtemps la vue du Maitre se tenant là avec un sang-froid parfait et dans un constant silence. Il pensa qu’il connaissait au moins une manière d’inciter le prisonnier à parler. En conséquence, il se précipita vers Jésus, agita devant le visage du Maitre un doigt accusateur et lui dit : « Au nom de Dieu vivant, je t’adjure de nous dire si tu es le Libérateur, le Fils de Dieu. » Jésus répondit à Caïphe : « Je le suis et je vais bientôt vers le Père ; bientôt le Fils de l’Homme sera revêtu de pouvoir et régnera de nouveau sur les armées célestes. » 184:3.15 Quand le grand-prêtre entendit Jésus prononcer ces mots, il entra dans une colère extrême, déchira ses vêtements et s’écria : « Qu’avons-nous besoin de nouveaux témoins ? Voici, vous avez maintenant tous entendu le blasphème de cet homme. Que pensez-vous qu’il faille faire de ce violateur de la loi et de ce blasphémateur ? » Et ils répondirent tous à l’unisson : « Il mérite la mort. Qu’il soit crucifié. » 184:3.18 Après la réponse inattendue de Jésus, Caïphe le grand-prêtre s’avança et le souffleta. C’est ainsi que la première session du jugement de Jésus par les sanhédristes prit fin. 184:4.1 Quand il s’agissait de prononcer une condamnation à mort, la loi juive exigeait que la cour siégeât deux fois. La seconde session devait être tenue le lendemain de la première. Mais ces hommes n’attendirent qu’une heure. Entretemps, ils laissèrent Jésus dans la salle d’audience sous la surveillance des gardes du temple. Ceux-ci, avec les serviteurs du grand-prêtre, s’amusèrent à accumuler toutes sortes d’indignités sur le Fils de l’Homme. Ils se moquèrent de lui, crachèrent sur lui et le souffletèrent cruellement. Certains frappaient son visage d’une verge et disaient ensuite : « Prophétise, toi le Libérateur, et dis-nous qui t’a frappé. » Ils continuèrent ainsi pendant une heure entière, insultant et maltraitant cet homme de Galilée qui ne résistait pas. 184:4.3 Durant cette heure affreuse, Jésus ne prononça pas un mot. 184:5.1 À cinq heures et demie du matin, le tribunal se réunit de nouveau, et Jésus fut conduit dans la salle adjacente. Là, le soldat romain et les gardes du temple surveillèrent Jésus pendant que le tribunal commençait à formuler les accusations qui devaient être présentées à Pilate. Annas fit comprendre clairement à ses associés que l’accusation de blasphème n’aurait aucun poids auprès de Pilate. 184:5.2 Cette session de la cour ne dura qu’une demi-heure ; lorsque les sanhédristes l’ajournèrent pour se présenter devant Pilate, ils avaient rédigé l’accusation de Jésus en estimant qu’il méritait la mort sous trois chefs d’accusation : 184:5.3 1. Il pervertissait la nation juive ; il trompait le peuple et l’incitait à la rébellion. 184:5.4 2. Il enseignait au peuple à refuser le paiement du tribut à César. 184:5.5 3. En prétendant qu’il était un roi et le fondateur d’une nouvelle sorte de royaume, il incitait à la trahison contre l’empereur. 184:5.9 Jésus ne comparut plus devant le tribunal des sanhédristes. Jésus ne connut pas (en tant qu’homme) leurs accusations officielles avant le moment où il les entendit énoncer par Pilate. 184:5.11 À six heures ce matin-là, on emmena Jésus de la maison de Caïphe pour le faire comparaitre devant Pilate. Fascicule 185. Le jugement devant Pilate 185:2.1 Lorsque Jésus et ses accusateurs furent réunis devant la salle du tribunal de Pilate, le gouverneur romain sortit sur le perron et demanda : « Quelles accusations portez-vous contre cet homme ? » Le porte-parole du tribunal du sanhédrin répondit à Pilate : « Si cet homme n’était pas un malfaiteur, nous ne te l’aurions pas livré. » 185:2.2 Lorsque Pilate remarqua qu’ils répugnaient à formuler leurs accusations contre Jésus, bien qu’il sût qu’ils avaient passé toute la nuit à délibérer sur sa culpabilité, il leur répondit : « Puisque vous n’êtes pas d’accord sur des accusations précises, pourquoi n’emmenez-vous pas cet homme pour le juger conformément à vos propres lois ? » 185:2.3 Alors, le greffier du tribunal du sanhédrin dit à Pilate : « Nous n’avons pas le droit de mettre un homme à mort, et ce perturbateur de notre nation mérite la mort pour tout ce qu’il a dit et fait. Nous sommes donc venus devant toi pour que tu confirmes cette décision. » 185:2.8 Pilate dit : « Je ne condamnerai pas cet homme à mort sans jugement, et je ne consentirai pas non plus à l’interroger avant que vous ayez présenté par écrit vos accusations contre lui. » 185:2.9 Lorsque le grand-prêtre et les autres sanhédristes entendirent Pilate dire cela, ils firent signe au greffier de la cour, lequel remit à Pilate les accusations écrites suivantes contre Jésus, et ces accusations étaient : 185:2.10 « Le tribunal sanhédriste estime que cet homme est un malfaiteur et un perturbateur de notre nation en ce sens qu’il est coupable : 185:2.11 « 1. De pervertir notre nation et d’exciter le peuple à la rébellion. 185:2.12 « 2. D’interdire aux gens de payer le tribut à César. 185:2.13 « 3. De se qualifier de roi des Juifs et d’enseigner la fondation d’un nouveau royaume. » 185:2.15 Pilate décida d’emmener le prisonnier à l’intérieur de la salle et de l’interroger en privé. 185:3.1 Pilate emmena Jésus et Jean Zébédée dans une chambre privée. Pilate commença son entretien avec Jésus en l’assurant qu’il ne croyait pas à la première accusation, à savoir que Jésus pervertissait la nation et incitait à la rébellion. Puis il demanda : « As-tu jamais enseigné qu’il fallait refuser le tribut à César ? » Jésus montra Jean du doigt et dit : « Demande-le à celui-là ou à toute autre personne qui a entendu mon enseignement. » Pilate questionna alors Jean sur cette affaire du tribut, et Jean témoigna au sujet de l’enseignement de son Maitre et expliqua que Jésus et ses apôtres payaient des impôts à la fois à César et au trésor du temple. 185:3.2 Pilate se retourna ensuite pour poser de nouvelles questions à Jésus en disant : « Maintenant, au sujet de la troisième accusation contre toi, es-tu le roi des Juifs ? » 185:3.3 Jésus dit alors à Pilate : « Ne perçois-tu pas que mon royaume n’est pas de ce monde ? S’il était de ce monde, mes disciples se battraient sûrement pour que je ne sois pas livré aux mains des Juifs. Ma présence ici, devant toi et dans ces liens, suffit pour montrer à tous les hommes que mon royaume est une domination spirituelle, la fraternité même des hommes qui sont devenus fils de Dieu par la foi et par amour. » 185:3.4 « Alors, après tout, tu es un roi ? » dit Pilate. Et Jésus répondit : « Oui, je suis un roi de ce genre, et mon royaume est la famille de ceux qui, par la foi, sont fils de mon Père qui est aux cieux. Je suis né à dessein dans ce monde pour révéler mon Père à tous les hommes et témoigner de la vérité de Dieu. Même maintenant, je te déclare que quiconque aime la vérité entend ma voix. » 185:3.7 Après avoir interrogé le Maitre, Pilate retourna vers les chefs des prêtres et les accusateurs de Jésus et leur dit : « J’ai interrogé cet homme. Je ne crois pas qu’il soit coupable des accusations que vous avez formulées contre lui. Je pense qu’il devrait être libéré. » Lorsque les Juifs entendirent cela, ils furent saisis d’une grande fureur, au point de crier sauvagement que Jésus devait mourir. L’un des sanhédristes monta audacieusement à côté de Pilate en disant : « Cet homme excite le peuple, en commençant par la Galilée et en continuant dans toute la Judée. Il est un fauteur de désordre et un malfaiteur. Si tu remets cet homme mauvais en liberté, tu le regretteras longtemps. » 185:3.8 Pilate ne savait que faire de Jésus, aussi, lorsqu’il entendit les Juifs dire que Jésus avait commencé son travail en Galilée, il pensa éviter la responsabilité de trancher le cas, ou tout au moins gagner du temps pour réfléchir, en envoyant Jésus comparaitre devant Hérode, qui se trouvait alors à Jérusalem pour assister à la Pâque. 185:3.9 Pilate appela les gardes et leur dit : « Cet homme est un Galiléen. Conduisez-le immédiatement devant Hérode et, quand Hérode l’aura interrogé, venez me rapporter ses conclusions. » Et les gardes conduisirent Jésus devant Hérode. 185:4.2 Durant un quart d’heure, Hérode posa des questions à Jésus, mais le Maitre ne voulut pas répondre. Hérode lui fit des reproches ironiques et le défia d’accomplir un miracle, mais Jésus ne voulut ni répondre à ses nombreuses questions ni réagir à ses sarcasmes. 185:4.3 Convaincu finalement que Jésus ne voudrait ni parler ni accomplir un prodige pour lui, Hérode, après l’avoir tourné en dérision pendant quelque temps, le revêtit d’une ancienne robe royale de pourpre et le renvoya à Pilate. 185:5.1 Quand les gardes eurent ramené Jésus à Pilate, ce dernier appela les chefs des prêtres et les sanhédristes, et leur dit : « Vous avez amené cet homme devant moi en l’accusant de pervertir le peuple, d’interdire le paiement des impôts et de se prétendre le roi des Juifs. Je l’ai interrogé et je ne l’ai pas trouvé coupable de ces griefs. Ensuite, je l’ai envoyé à Hérode, et le tétrarque doit être arrivé aux mêmes conclusions, puisqu’il nous l’a renvoyé. Cet homme n’a certainement rien commis qui mérite la mort. Si vous pensez toujours qu’il a besoin d’être discipliné, je suis disposé à lui infliger une correction avant de le relâcher. » 185:5.2 Au moment précis où les Juifs allaient crier leurs protestations contre la mise en liberté de Jésus, une foule nombreuse arriva au prétoire pour demander à Pilate de libérer un prisonnier en l’honneur de la fête de la Pâque. Maintenant que cette foule arrivait devant lui pour demander la délivrance d’un prisonnier, Jésus ayant été si récemment en grande faveur auprès des multitudes, Pilate eut l’idée qu’il pourrait peut-être se tirer de cette mauvaise affaire en proposant au groupe de relâcher cet homme de Galilée à l’occasion de la Pâque. 185:5.3 Tandis que la foule s’amassait sur les marches du bâtiment, Pilate entendit des voix crier le nom d’un certain Barabbas. Barabbas était un agitateur politique notoire, voleur et assassin. 185:5.4 Pilate se leva et expliqua à la foule que Jésus lui avait été amené par les chefs des prêtres qui demandaient sa mise à mort en formulant certaines accusations, mais qu’il ne croyait pas que cet homme méritât la mort. Pilate dit : « Alors, qui préférez-vous que je vous relâche, ce Barabbas, l’assassin, ou ce Jésus de Galilée ? » Lorsque Pilate eut ainsi parlé, les chefs des prêtres et les conseillers du sanhédrin crièrent tous de leur voix la plus perçante : « Barabbas, Barabbas ! » Et, quand les gens assemblés virent que les chefs des prêtres voulaient que Jésus fût mis à mort, ils se joignirent rapidement aux clameurs réclamant son exécution tandis qu’ils vociféraient pour la libération de Barabbas. 185:5.6 Pilate dit : « Comment pouvez-vous choisir la vie d’un assassin de préférence à celle de cet homme dont le pire crime consiste à se qualifier symboliquement de roi des Juifs ? » 185:5.7 Tandis qu’il hésitait à faire son devoir, un messager arriva et lui remit un message scellé de sa femme Claudia. 185:5.8 Pilate signifia à son auditoire son désir de lire la communication qu’il venait de recevoir, avant de poursuivre l’examen de l’affaire en cours. Il ouvrit la lettre de sa femme et y lut : « Je te supplie de ne participer en rien à la condamnation de l’homme intègre et innocent que l’on appelle Jésus. J’ai beaucoup souffert en rêve cette nuit à cause de lui. » 185:5.9 Finalement, Pilate s’attaqua une fois de plus à la solution du problème en demandant : « Que ferai-je de celui que l’on appelle le roi des Juifs ? » Ils crièrent à l’unisson : « Crucifie-le ! Crucifie-le ! » L’unanimité de cette exigence de la part de cette foule bigarrée effraya et alarma Pilate. 185:5.11 Alors, Pilate fit de nouveau appel à eux au sujet de la relaxe du prisonnier de la Pâque en disant : « Je vous demande une fois de plus quel prisonnier je dois libérer à cette date où vous fêtez votre Pâque ? » Et de nouveau la foule hurla : « Donne-nous Barabbas ! » 185:5.12 Alors, Pilate dit : « Si je relâche Barabbas, l’assassin, que vais-je faire de Jésus ? » Et une fois de plus la foule hurla à l’unisson : « Crucifie-le ! Crucifie-le ! » 185:6.2 Pilate voulut faire un dernier appel à leur pitié. Il ordonna aux gardes de prendre Jésus et de le flageller. Les gardes emmenèrent Jésus pour ce supplice dans la cour ouverte du prétoire. Avant d’attacher Jésus au poteau de flagellation et de le frapper de leurs fouets à nœuds, ses bourreaux l’avaient de nouveau vêtu de la robe pourpre et avaient tressé une couronne d’épines qu’ils posèrent sur son front. Après avoir placé un roseau dans sa main comme simulacre d’un sceptre, ils s’agenouillèrent devant lui et se moquèrent de lui en disant : « Salut, roi des Juifs ! » Puis ils crachèrent sur lui et le souffletèrent. 185:6.3 Ensuite, Pilate conduisit le prisonnier saignant et lacéré devant la foule bigarrée et le présenta en disant : « Voici l’homme ! De nouveau, je vous déclare que je ne le trouve coupable d’aucun crime et, après l’avoir flagellé, je voudrais le relâcher. » 185:6.4 Ce spectacle ne toucha pas le cœur de ceux qui avaient mentalement décidé d’exterminer Jésus. 185:6.5 Ils ne firent que crier plus fort et plus longuement : « Crucifie-le ! Crucifie-le ! Crucifie-le ! » 185:6.6 Pilate s’avança et dit : « Je me rends compte que vous avez décidé la mort de cet homme, mais qu’a-t-il fait pour mériter la mort ? Qui veut faire connaitre son crime ? » 185:6.7 Alors le grand-prêtre lui-même s’avança, monta les marches vers Pilate et déclara avec irritation : « Nous avons une loi sacrée d’après laquelle cet homme doit mourir parce qu’il a lui-même proclamé qu’il était le Fils de Dieu. » Lorsque Pilate entendit cela, il fut d’autant plus effrayé. Il tremblait maintenant à l’idée que Jésus pouvait être un personnage divin. 185:7.1 Tandis que Pilate, tremblant de peur et d’émotion, s’asseyait à côté de Jésus, il lui demanda : « Qui es-tu réellement ? Pourquoi disent-ils que tu es le Fils de Dieu ? » 185:7.2 Jésus regarda Pilate droit dans les yeux, mais ne lui répondit pas. Alors, Pilate lui dit : « Refuses-tu de me parler ? Ne comprends-tu pas que j’ai encore le pouvoir de te rendre la liberté ou de te crucifier ? » Jésus lui répondit : « Tu n’aurais aucun pouvoir sur moi si ce n’était autorisé d’en haut. Mais tu n’es pas tellement coupable, car tu ignores l’évangile. Celui qui m’a trahi et celui qui m’a livré à toi ont commis le plus grand péché. » 185:7.3 Ce dernier entretien avec Jésus terrifia Pilate. 185:7.4 Pilate revint devant la foule en disant : « Je suis certain que cet homme n’a contrevenu qu’à la religion. Vous devriez le prendre et le juger d’après votre propre loi. » 185:7.5 Pilate était sur le point de libérer Jésus lorsque Caïphe, le grand-prêtre, s’approcha du lâche juge romain, secoua un doigt vengeur devant son visage et prononça d’un ton irrité ces paroles que toute la populace put entendre : « Si tu relâches cet homme, tu n’es pas l’ami de César, et je veillerai à ce que l’empereur sache tout. » Cette menace publique dépassa ce que Pilate pouvait endurer. La crainte pour sa situation personnelle éclipsa toute autre considération, et le lâche gouverneur ordonna que Jésus fût amené devant le siège de justice. Lorsque le Maitre se tint là devant eux, Pilate le montra du doigt et dit sarcastiquement : « Voici votre roi. » Et les Juifs répondirent : « Finis-en avec lui. Crucifie-le ! » Alors, Pilate dit avec beaucoup d’ironie et de sarcasme : « Vais-je crucifier votre roi ? » Et les Juifs répondirent : « Crucifie-le ! Nous n’avons pas d’autre roi que César. » Alors, Pilate se rendit compte qu’il n’y avait plus d’espoir de sauver Jésus, puisque lui-même n’osait pas défier les Juifs. 185:8.2 Pilate craignait un tumulte ou une émeute. Il n’osa pas risquer de troubles de cet ordre au moment de la Pâque à Jérusalem. La populace applaudit lorsqu’il ordonna de relâcher Barabbas. Il fit ensuite apporter une bassine et un peu d’eau, puis se lava les mains devant la foule en disant : « Je suis innocent du sang de cet homme. Vous êtes décidés à ce qu’il meure, mais je n’ai trouvé aucune culpabilité en lui. Occupez-vous-en. Les soldats le conduiront. » Alors, la populace applaudit et répondit : « Que son sang soit sur nous et sur nos enfants. » Fascicule 186. Peu avant la crucifixion 186:1.1 Tandis que Caïphe faisait son rapport au sanhédrin sur le jugement et la condamnation de Jésus, Judas apparut devant eux en réclamant sa récompense pour le rôle qu’il avait joué dans l’arrestation et la condamnation à mort de son Maitre. 186:1.2 On peut donc imaginer la grande surprise de ce traitre égotiste lorsqu’un serviteur du grand-prêtre lui tapa sur l’épaule, le fit sortir de la salle et lui dit : « Judas, j’ai été chargé de te payer pour avoir trahi Jésus. Voici ta récompense. » Et le serviteur de Caïphe tendit une bourse contenant trente pièces d’argent – le prix courant d’un bon esclave valide. 186:1.3 Judas fut abasourdi, muet de stupeur. Il était humilié, désillusionné et complètement écrasé. Il erra dans la ville, et en sortit en suivant la foule qui allait assister aux crucifixions. 186:1.4 Judas aperçut de loin que l’on dressait la croix où Jésus était cloué. À cette vue, il retourna précipitamment au temple, écarta de force l’huissier et se trouva en présence du sanhédrin, qui était encore en session. Le traitre était à peu près hors d’haleine et profondément bouleversé, mais il réussit à balbutier les paroles suivantes : « J’ai péché en ce sens que j’ai trahi un sang innocent. Vous m’avez insulté. Vous m’avez offert de l’argent pour ce service – le prix d’un esclave. Je me repens d’avoir fait cela ; voilà votre argent. Je veux échapper à la culpabilité de cet acte. » 186:1.5 Quand les dirigeants des Juifs entendirent Judas, ils se gaussèrent de lui. L’un d’eux, qui était assis près de l’endroit où Judas était debout, l’invita à sortir de la salle et lui dit : « Ton Maitre a déjà été mis à mort par les Romains ; quant à ta culpabilité, en quoi nous concerne-t-elle ? Occupe-t’en – et va-t’en. » 186:1.6 En quittant la salle du sanhédrin, Judas sortit les trente pièces d’argent de la bourse et les lança à la volée sur le sol du temple. 186:1.7 Son désespoir était affreux et presque absolu. Il poursuivit sa route dans la ville, puis hors des murs jusque dans la terrible solitude de la vallée du Hinnom, où il grimpa sur des rochers abrupts. Il prit la ceinture de son vêtement, en attacha une extrémité à un petit arbre, noua l’autre autour de son cou et se jeta dans le précipice. 186:4.2 Il était un peu plus de huit heures du matin lorsque Pilate remit Jésus aux soldats, et un peu moins de neuf heures lorsqu’ils partirent pour la scène de la crucifixion. Durant cet intervalle de plus d’une demi-heure, Jésus ne prononça pas une parole. 186:4.4 Une grande partie du retard à emmener Jésus au lieu de la crucifixion provint d’une décision du capitaine prise à la dernière minute. Il voulut emmener également deux voleurs qui avaient été condamnés à mort. Fascicule 187. La crucifixion 187:0.1 Après que les deux brigands eurent été préparés, les soldats partirent pour le lieu de la crucifixion. 187:1.1 Avant de quitter la cour du prétoire, les soldats placèrent la traverse de la croix sur les épaules de Jésus. La coutume voulait que le condamné porte la traverse de sa croix jusqu’au lieu de la crucifixion. Le condamné ne portait pas toute la croix, mais seulement la courte branche horizontale. 187:1.6 Tandis que la procession funèbre passait dans les rues étroites de Jérusalem, un grand nombre de Juives au cœur tendre, qui avaient entendu les paroles d’encouragement et de compassion de Jésus, et connaissaient le ministère d’amour qu’était sa vie, ne purent s’empêcher de pleurer quand elles le virent conduit vers une mort aussi ignominieuse. Quand quelques-unes osèrent même le suivre en marchant à ses côtés, le Maitre tourna la tête vers elles et leur dit : « Filles de Jérusalem, ne pleurez pas pour moi, mais pleurez plutôt pour vous-mêmes et vos enfants. Mon œuvre est à peu près achevée – je m’en vais bientôt auprès de mon Père – mais l’époque des malheurs terribles pour Jérusalem ne fait que commencer. Voici venir les jours où vous direz : Bénies les stériles et celles dont les seins n’ont jamais allaité leurs petits. En ces jours-là, vous prierez les rochers des montagnes de tomber sur vous pour vous délivrer de la terreur de vos tribulations. » 187:1.9 Peu après avoir passé la porte conduisant hors de la ville, tandis que Jésus chancelait en portant la traverse de sa croix, sa force physique fléchit momentanément, et il tomba sous le poids de son lourd fardeau. Le capitaine savait ce que Jésus avait déjà enduré ; voyant cela, il commanda aux soldats de se tenir tranquilles. Puis il ordonna à un passant, un certain Simon de Cyrène, d’enlever la traverse de croix des épaules de Jésus, et la lui fit porter tout le reste du chemin jusqu’au Golgotha. 187:1.11 Il était un peu plus de neuf heures lorsque la procession funèbre arriva au Golgotha. 187:2.1 Les soldats commencèrent par attacher les bras du Maitre à la traverse avec des cordes, puis ils clouèrent ses mains au bois. Après avoir hissé la traverse sur le poteau et l’avoir solidement clouée sur le poteau vertical de la croix, ils lièrent les pieds de Jésus et les clouèrent au bois en se servant d’un seul grand clou pour percer les deux pieds. Le poteau vertical portait une grosse cheville insérée à la bonne hauteur pour soutenir le poids du corps comme une sorte de selle. 187:2.4 Avant que Jésus fût mis sur sa croix, les deux brigands avaient déjà été placés sur la leur, maudissant constamment leurs bourreaux et crachant sur eux. Les seules paroles de Jésus pendant qu’ils le clouaient sur la traverse furent : « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font. » 187:2.7 L’apôtre Jean, accompagné de Marie mère de Jésus, de Ruth et de Jude, arriva sur la scène tout de suite après que Jésus eut été hissé en position sur la croix. 187:2.8 Lorsque Jésus vit sa mère avec son frère, sa sœur et Jean, il sourit sans rien dire. Entretemps, les quatre soldats affectés à la crucifixion du Maitre avaient, selon la coutume, partagé ses vêtements entre eux. 187:3.3 Beaucoup de passants hochaient la tête et disaient en le raillant : « Toi, qui voulais détruire le temple et le rebâtir en trois jours, sauve-toi toi-même. Si tu es le Fils de Dieu, pourquoi ne descends-tu pas de ta croix ? » D’une manière analogue, certains dirigeants des Juifs se moquaient de lui en disant : « Il en a sauvé d’autres, mais il ne peut se sauver lui-même. » D’autres disaient : « Si tu es le roi des Juifs, descends de la croix, et nous croirons en toi. » Plus tard, ils se moquèrent encore plus de lui en disant : « Il s’est fié à Dieu pour le délivrer. Il a même prétendu être le Fils de Dieu – regardez-le maintenant – crucifié entre deux larrons. » Même les deux larrons le raillèrent et l’accablèrent de reproches. 187:4.1 L’un des brigands railla Jésus en disant : « Si tu es le Fils de Dieu, pourquoi n’assures-tu pas ton salut et le nôtre ? » Lorsqu’il eut ainsi fait des reproches à Jésus, l’autre voleur, qui avait souvent entendu le Maitre enseigner, dit au premier : « Ne crains-tu même pas Dieu ? Ne vois-tu pas que nous souffrons à juste titre pour nos agissements, mais que cet homme souffre injustement ? Nous ferions mieux de rechercher le pardon pour nos péchés et le salut pour notre âme. » Quand Jésus entendit le larron dire cela, il tourna son visage vers lui et sourit d’un air approbateur. En voyant le visage de Jésus tourné vers lui, le malfaiteur rassembla son courage, ralluma la flamme vacillante de sa foi et dit : « Seigneur, souviens-toi de moi quand tu entreras dans ton royaume. » Jésus dit alors : « En vérité, en vérité, je te le dis aujourd’hui, tu seras un jour avec moi au Paradis. » 187:5.1 Bien qu’il fût tôt dans la saison pour ce phénomène, le ciel s’assombrit peu après midi par suite de la présence de sable fin dans l’atmosphère. La population de Jérusalem savait que cela signifiait l’arrivée d’une tempête de sable par vent chaud venant du désert d’Arabie. 187:5.2 Peu après une heure de l’après-midi, dans l’obscurité croissante de la violente tempête de sable, Jésus commença à perdre sa conscience humaine. 187:5.5 Ce fut juste avant trois heures que Jésus, d’une voix forte, s’écria : « C’est fini ! Père, je remets mon esprit entre tes mains. » Après avoir ainsi parlé, il inclina la tête et abandonna la lutte pour la vie. Voyant comment Jésus était mort, le centurion romain se frappa la poitrine et dit : « C’était en vérité un homme juste ; il doit vraiment avoir été un Fils de Dieu. » Et, à partir de cette heure, il commença à croire en Jésus. 187:5.7 Parce que c’était le jour de préparation à la fois de la Pâque et du sabbat, les Juifs ne voulaient pas que les corps restent exposés sur le Golgotha. Ils se rendirent donc devant Pilate pour demander que les jambes des trois hommes fussent brisées et qu’on les achevât, de manière à pouvoir les descendre de leur croix et les jeter, avant le coucher du soleil, dans les fosses mortuaires des criminels. À la suite de cette requête, Pilate envoya aussitôt trois soldats pour briser les jambes et donner le coup de grâce à Jésus et aux deux brigands. 187:5.8 Quand ces soldats arrivèrent au Golgotha, ils exécutèrent leur consigne sur les deux voleurs, mais, à leur grande surprise, ils trouvèrent Jésus déjà mort. Toutefois, en vue de s’assurer de son décès, l’un des soldats lui perça le flanc gauche de sa lance. Fascicule 188. L’heure du tombeau 188:0.3 Joseph d’Arimathie, accompagné de Nicodème, était allé trouver Pilate pour lui demander que le corps de Jésus leur fût remis pour lui assurer une inhumation décente. Pilate signa rapidement l’ordre qui permettait à Joseph de se rendre au Golgotha et d’y prendre immédiatement pleine et entière possession du corps du Maitre. 188:1.1 Le centurion lut l’autorisation de Pilate et dit à Joseph : « Ce corps t’appartient pour en faire ce que tu jugeras bon. » 188:1.2 Joseph et Nicodème avaient décidé d’ensevelir Jésus dans le nouveau caveau de famille de Joseph, creusé en plein roc et situé à proximité, au nord du Golgotha. Nul n’avait jamais été couché dans ce tombeau. 188:1.4 Quand l’embaumement fut achevé, ils attachèrent un linge autour du visage, enveloppèrent le corps dans un drap de lin et le placèrent respectueusement sur un rayon du caveau. 188:1.5 Après cette mise au tombeau, le centurion fit signe à ses soldats d’aider à rouler la pierre de fermeture devant l’entrée du tombeau. 188:1.7 Pendant le déroulement de toutes ces opérations, les femmes étaient dissimulées à proximité, de sorte qu’elles virent tout et observèrent l’endroit où le Maitre avait été couché. Ces femmes jugèrent que le corps de Jésus n’avait pas été préparé convenablement pour être enseveli. Elles se mirent d’accord pour retourner chez Joseph, s’y reposer jusqu’au lendemain du sabbat, préparer des aromates et des onguents, et revenir, le dimanche matin, embaumer le corps du Maitre comme il convenait en vue du repos mortuaire. 188:2.2 Ce vendredi soir vers minuit, après le souper de la Pâque, un groupe de dirigeants juifs se réunit chez Caïphe, où ils s’entretinrent de leurs craintes concernant les affirmations du Maitre qu’il ressusciterait d’entre les morts au troisième jour. La réunion se termina par la nomination d’un comité de sanhédristes chargé de rendre visite à Pilate le lendemain de bonne heure, en lui apportant la requête officielle du sanhédrin de faire stationner une garde romaine devant le tombeau de Jésus pour empêcher ses amis d’y toucher. Le porte-parole de ce comité dit à Pilate : « Gouverneur, nous nous souvenons que Jésus de Nazareth, ce trompeur, a dit pendant qu’il était encore vivant : ‘Après trois jours, je ressusciterai.’ En conséquence, nous sommes venus à toi pour te demander de donner les ordres nécessaires afin que le sépulcre soit protégé contre ses disciples, au moins jusqu’après le troisième jour. Nous craignons beaucoup que ses disciples ne viennent l’enlever de nuit pour proclamer ensuite au peuple qu’il est ressuscité d’entre les morts. Si nous laissions cela se produire, ce serait une faute bien pire que si nous lui avions permis de vivre. » 188:2.3 Après avoir entendu cette requête des sanhédristes, Pilate leur dit : « Je vais vous donner une garde de dix soldats. Allez-vous-en, et faites en sorte que la tombe soit en sûreté. » Ils retournèrent au temple, recrutèrent dix de leurs propres gardes, puis se dirigèrent vers la tombe de Joseph avec ces dix gardes juifs et les dix soldats romains. Ces hommes roulèrent encore une autre pierre devant la tombe et apposèrent le sceau de Pilate sur ces pierres et autour d’elles, de crainte qu’elles ne fussent déplacées à leur insu. Fascicule 189. La résurrection 189:1.1 Le dimanche matin à trois heures moins dix, d’intenses vibrations d’activités mixtes matérielles et morontielles commencèrent à émaner du tombeau neuf de Joseph d’Arimathie et, à trois heures deux minutes, ce dimanche 9 avril de l’an 30, la forme et la personnalité morontielles ressuscitées de Jésus de Nazareth sortirent du tombeau. 189:1.2 Après que Jésus ressuscité eut émergé de son tombeau, le corps de chair, dans lequel il avait vécu et travaillé sur terre durant près de trente-six ans, gisait encore là dans la niche du sépulcre, intact et enveloppé dans le drap de lin. La pierre fermant l’entrée du tombeau n’avait pas subi le moindre déplacement ; le sceau de Pilate était intact ; les soldats montaient toujours la garde. 189:1.9 Il sortit du tombeau de Joseph dans la similitude exacte des personnalités morontielles de ceux qui émergent, en tant qu’ascendeurs morontiels ressuscités, des salles de résurrection du premier monde des maisons du système local de Satania. 189:1.10 Le premier acte de Jésus en sortant du tombeau fut de saluer Gabriel et de l’inviter à continuer d’assumer la responsabilité administrative des affaires de son univers sous la supervision d’Emmanuel. Puis il pria le chef des Melchizédeks de transmettre ses salutations fraternelles à Emmanuel. 189:1.12 Jésus commença ensuite à établir les contacts sur le niveau morontiel et prit connaissance, en tant que créature, des exigences de la vie qu’il avait choisi de vivre durant cette brève période sur Urantia. Cette initiation au monde morontiel demanda plus d’une heure du temps terrestre et fut deux fois interrompue par le désir de Jésus de communiquer avec ses anciens associés charnels. 189:2.1 À trois heures dix, le chef des archanges aborda Gabriel et lui demanda le corps mortel de Jésus en disant : « Nous ne pouvons pas participer à la résurrection morontielle de notre souverain Micaël après son expérience d’effusion, mais nous voudrions que sa dépouille mortelle nous soit remise pour la dissoudre immédiatement. Nous ne nous proposons pas d’employer notre technique de dématérialisation ; nous désirons simplement faire appel au processus de l’accélération du temps. Au nom des intelligences célestes de tout Nébadon, je demande un mandat me confiant la garde du corps mortel de Jésus de Nazareth et nous donnant pouvoir de procéder à sa dissolution immédiate. » 189:2.2 Après que Gabriel eut conféré avec le doyen des Très Hauts d’Édentia, l’archange porte-parole des armées célestes reçut l’autorisation de disposer à son gré de la dépouille physique de Jésus. 189:2.4 Pendant que les archanges et leurs assistants se préparaient à retirer le corps de Jésus du tombeau avant d’en disposer d’une manière respectueuse et digne par le processus de la dissolution quasi instantanée, les médians secondaires d’Urantia furent chargés d’écarter les deux pierres qui bouchaient l’entrée du tombeau. La plus grosse était un énorme bloc circulaire très semblable à une meule ; elle se déplaçait dans une rainure taillée dans le roc, de sorte que l’on pouvait la rouler en avant ou en arrière pour ouvrir ou fermer le tombeau. Quand les gardes juifs et les soldats romains qui veillaient virent, à la faible lueur de l’aube, l’énorme pierre qui, apparemment de son propre chef, commençait à rouler pour dégager l’entrée du caveau – sans aucun moyen visible expliquant ce mouvement – ils furent saisis de peur panique et quittèrent précipitamment les lieux. 189:3.1 Un peu après quatre heures et demie ce même dimanche matin, Gabriel convoqua les archanges à ses côtés et se prépara à inaugurer la résurrection générale de la fin de la dispensation adamique sur Urantia. 189:3.2 Lorsque Gabriel donna le signal, sa voix fut transmise comme un éclair sur le premier monde systémique des maisons. Elle disait : « Par ordre de Micaël, que les morts d’une dispensation d’Urantia ressuscitent ! » Alors, tous les survivants des races humaines d’Urantia qui s’étaient endormis depuis l’époque d’Adam, et qui n’avaient pas encore comparu en jugement, apparurent dans les salles de résurrection de maisonnia, prêts à l’investiture morontielle. 189:4.1 Ce dimanche matin de bonne heure, les dix apôtres séjournaient au domicile d’Élie et de Marie Marc, où ils dormaient dans la salle du haut, reposant sur les mêmes divans où ils s’étaient allongés durant le dernier souper avec leur Maitre. Ce dimanche matin, ils étaient tous réunis là, excepté Thomas. 189:4.2 Chez Joseph d’Arimathie, se trouvaient quinze à vingt des principales femmes croyantes. 189:4.3 Un peu avant trois heures ce dimanche matin, quand les premiers signes de l’aube apparurent à l’orient, cinq des femmes partirent pour la tombe de Jésus. 189:4.5 Il était à peu près trois heures et demie lorsque ces cinq femmes, chargées de leurs onguents, arrivèrent devant le tombeau vide. 189:4.6 Elles furent grandement surprises de voir la pierre roulée de côté pour dégager l’entrée du tombeau, d’autant qu’elles s’étaient demandé tout le long du chemin : « Qui va nous aider à rouler la pierre de côté ? » Marie-Madeleine s’aventura autour de la plus petite des deux pierres et osa entrer dans le sépulcre ouvert. Dans le renfoncement de pierre où Jésus avait été couché, Marie ne vit que la serviette pliée sur laquelle sa tête avait reposé et les bandelettes avec lesquelles il avait été enveloppé, gisant intactes telles qu’elles avaient été posées sur la pierre avant que les armées célestes n’eussent enlevé le corps. 189:4.7 Après que Marie se fut arrêtée quelques instants à l’entrée du tombeau, elle vit que le corps de Jésus avait disparu et que seuls les linges mortuaires étaient restés en place. Elle poussa alors un cri d’alarme et d’angoisse. Toutes les femmes venues là souffraient d’une grande tension nerveuse. Lorsque Marie poussa ce cri d’angoisse, elles furent frappées de terreur et s’enfuirent précipitamment. Elles ne s’arrêtèrent pas avant d’avoir couru tout le long du chemin jusqu’à la porte de Damas. À ce moment, Jeanne prit conscience qu’elles avaient abandonné Marie. Elle rallia ses compagnes, et les quatre repartirent pour le tombeau. 189:4.8 Tandis qu’elles s’approchaient du sépulcre, Marie-Madeleine apeurée, qui avait été encore plus terrorisée en ne trouvant pas ses sœurs en train de l’attendre à sa sortie du tombeau, se précipita maintenant vers elles en s’écriant avec excitation : « Il n’est plus là – on l’a enlevé ! » Puis elle les ramena au tombeau, et elles y entrèrent toutes pour constater qu’il était vide. 189:4.9 Les cinq femmes s’assirent alors sur la pierre près de l’entrée et discutèrent la situation. 189:4.10 Elles regardèrent de côté et virent un étranger silencieux et immobile. Pendant un moment, elles eurent de nouveau peur, mais Marie-Madeleine se précipita vers lui comme si elle le prenait pour le jardinier et lui dit : « Où avez-vous emmené le Maitre ? Où l’ont-ils couché ? Voyant que l’étranger ne lui répondait pas, Marie se mit à pleurer. Alors, Jésus parla aux femmes et leur dit : « Qui cherchez-vous ? » Marie répondit : « Nous cherchons Jésus qui a été enseveli dans le tombeau de Joseph, mais il n’y est plus. Sais-tu où il a été emporté ? » Alors, Jésus dit : « Ce Jésus ne vous a-t-il pas dit, même en Galilée, qu’il mourrait, mais qu’il ressusciterait ? » Ces mots stupéfièrent les femmes, mais le Maitre était tellement changé qu’elles ne le reconnurent pas encore dans la faible lueur du contrejour. Tandis qu’elles méditaient ses paroles, il s’adressa à Madeleine d’une voix familière en disant « Marie. » En entendant ce mot de sympathie bien connue et de salutation affectueuse, elle sut que c’était la voix du Maitre et se précipita pour s’agenouiller à ses pieds en s’écriant : « Mon Seigneur et mon Maitre ! » Toutes les autres femmes reconnurent que c’était bien le Maitre qui se tenait devant elles dans une forme glorifiée, et elles s’agenouillèrent aussitôt devant lui. 189:4.11 Leurs yeux humains furent rendus capables de voir la forme morontielle de Jésus à cause du ministère spécial des transformateurs et des médians associés à certaines personnalités morontielles qui accompagnaient alors Jésus. 189:4.12 Tandis que Marie cherchait à embrasser ses pieds, Jésus dit : « Ne me touche pas, Marie, car je ne suis pas tel que tu m’as connu dans la chair. Sous cette forme, je resterai un temps avec vous avant de monter auprès du Père. Allez toutes maintenant, et dites à mes apôtres – et à Pierre – que je suis ressuscité et que vous m’avez parlé. 189:4.13 Quand ces femmes se furent remises du choc de leur stupéfaction, elles retournèrent en hâte à la ville et chez Élie Marc, où elles racontèrent aux dix apôtres tout ce qui leur était arrivé ; mais les apôtres n’étaient pas disposés à les croire. Ils pensèrent d’abord que les femmes avaient eu une vision, mais, lorsque Marie-Madeleine répéta les paroles que Jésus leur avait adressées et que Pierre entendit son nom, il sortit précipitamment de la salle du haut, suivi de près par Jean, pour arriver au tombeau aussi vite que possible et voir les choses par lui-même. 189:5.2 Étant plus jeune que Pierre, Jean courut plus vite que lui et arriva le premier au tombeau. Il s’attarda à la porte pour contempler le tombeau, qui se trouvait exactement dans l’état décrit par Marie. Simon Pierre arriva bientôt après en courant, entra dans le tombeau et vit ce même tombeau vide avec les linges funéraires disposés d’une façon si particulière. Lorsque Pierre fut ressorti, Jean entra à son tour, et vit tout cela par lui-même, puis ils s’assirent tous deux sur la pierre pour réfléchir à la signification de tout ce qu’ils avaient vu et entendu. 189:5.3 Pierre suggéra d’abord que le tombeau avait été violé, que des ennemis avaient volé le corps et peut-être soudoyé les gardes. Mais Jean conclut que le sépulcre n’aurait pas été laissé en aussi bon ordre si le corps avait été volé. Il souleva également la question de savoir comment les bandelettes avaient pu être laissées sur place et apparemment intactes. Fascicule 190. Les apparitions morontielles de Jésus 190:1.2 Le grand-prêtre envoya le capitaine des gardes du temple au tombeau, à sept heures et demie, pour enlever les linges funéraires. Le capitaine les enveloppa dans le drap de lin et les jeta par-dessus le bord d’une falaise voisine. 190:2.1 Depuis l’instant de sa résurrection morontielle jusqu’à son ascension en esprit dans les sphères élevées, Jésus apparut dix-neuf fois sous forme visible à ses fidèles sur terre. 190:2.2 Peu après midi, Jacques, le frère cadet de Jésus, se trouvait dans le jardin de Lazare. 190:2.3 Celui-ci eut conscience d’une présence à proximité, comme si quelqu’un lui avait touché l’épaule. Il se retourna pour regarder et vit une forme étrange apparaitre graduellement à côté de lui. Il était trop stupéfait pour parler et trop effrayé pour s’enfuir. Alors, la forme étrange parla et dit : « Jacques, je viens t’appeler au service du royaume. Joins-toi sérieusement à tes frères et suis-moi. » Lorsque Jacques entendit mentionner son nom, il sut que c’était son frère ainé Jésus qui lui avait adressé la parole. 190:2.4 Percevant que Jésus s’adressait à lui, Jacques commença à tomber à ses genoux en s’écriant « Mon père et mon frère », mais Jésus le pria de rester debout tandis qu’il lui parlait. Ils marchèrent dans le jardin et causèrent environ trois minutes ; ils parlèrent des expériences d’autrefois et des prévisions pour le proche avenir. Tandis qu’ils approchaient de la maison, Jésus dit : « Au revoir, Jacques, jusqu’à ce que je vous salue tous ensemble. » 190:2.5 Jacques se précipita dans la maison et s’écria : « Je viens de voir Jésus et de lui parler. Nous nous sommes entretenus. Il n’est pas mort, il est ressuscité ! » 190:2.6 Un peu avant deux heures de l’après-midi, dans cette maison même de Marthe et de Marie, le Maitre se rendit visible aux membres de sa famille terrestre et à leurs amis, vingt personnes en tout. Il apparut dans la porte de derrière, qui était ouverte, et dit : « Que la paix soit sur vous. Salutations à ceux qui furent proches de moi dans la chair, et communion pour mes frères et sœurs dans le royaume des cieux. Comment avez-vous pu douter ? Pourquoi avez-vous attendu si longtemps avant de choisir de suivre de tout cœur la lumière de la vérité ? Entrez donc tous dans la communion de l’Esprit de Vérité dans le royaume du Père. » Tandis qu’ils commençaient à se remettre du premier choc de leur stupéfaction et à s’approcher de lui comme pour l’embrasser, il disparut de leur vue. 190:4.1 Vers quatre heures et demie, au domicile d’un certain Flavius, le Maitre fit sa sixième apparition morontielle à une quarantaine de croyants grecs rassemblés là. Tandis qu’ils étaient occupés à discuter les rapports sur la résurrection du Maitre, celui-ci se manifesta au milieu d’eux, bien que les portes fussent solidement verrouillées. Il leur parla en ces termes : « Que la paix soit sur vous. Bien que le Fils de l’Homme soit apparu sur terre parmi les Juifs, il est venu apporter son ministère à tous les hommes. Dans le royaume de mon Père, il n’y aura ni Juifs ni Gentils ; vous serez tous des frères – les fils de Dieu. Allez donc dans le monde entier proclamer cet évangile de salut tel que vous l’avez reçu des ambassadeurs du royaume, et je vous recevrai dans la communion de la fraternité des fils du Père dans la foi et la vérité. » Après avoir donné cette mission aux Grecs, il prit congé d’eux, et ils ne le virent plus. 190:4.2 Des rumeurs de la résurrection de Jésus et des rapports concernant ses nombreuses apparitions à ses disciples se répandent rapidement et toute la ville est portée à un haut degré d’agitation. Fascicule 191. Apparitions aux apôtres et à d’autres disciples influents 191:1.1 Il était près de huit heures et demie, ce dimanche soir, lorsque Jésus apparut à Simon Pierre dans le jardin de la demeure de Marc. Tout au long de cet après-midi, il songea que c’était peut-être sa présence parmi les apôtres qui avait empêché Jésus de leur apparaitre, bien entendu à condition qu’il fût réellement ressuscité d’entre les morts. Et ce fut à Pierre, dans cette disposition mentale et dans cet état d’âme, que Jésus apparut pendant que l’apôtre déprimé déambulait parmi les fleurs et les arbustes. 191:1.2 Quand Pierre songea au regard affectueux du Maitre passant par le porche d’Annas, quand il retourna dans sa tête le merveilleux message « Allez dire à mes apôtres – et à Pierre... » que lui avaient apporté, tôt dans la matinée, les femmes revenant du tombeau vide, quand il contempla ces gages de miséricorde, sa foi commença à triompher de ses doutes ; il s’arrêta, serra les poings et dit à haute voix : « Je crois qu’il est ressuscité d’entre les morts ; je vais aller le dire à mes frères ». À ces mots, la forme d’un homme apparut soudainement devant lui, une forme qui lui parlait d’une voix familière en disant : « Pierre, l’ennemi désirait t’avoir, mais je n’ai pas voulu t’abandonner à lui. Je savais que ce n’était pas dans ton cœur que tu m’avais renié ; je t’avais donc pardonné avant même que tu ne le demandes. Maintenant, il faut cesser de penser à toi-même et aux difficultés du moment, mais te préparer à apporter la bonne nouvelle de l’évangile à ceux qui se trouvent dans les ténèbres. Il ne faut plus t’occuper de ce que tu peux obtenir du royaume, mais plutôt t’inquiéter de ce que tu peux donner à ceux qui vivent dans une affreuse misère spirituelle. Ceins-toi, Simon, pour la bataille d’un nouveau jour, pour la lutte contre les ténèbres spirituelles et la tendance au doute funeste du mental naturel de l’homme. » 191:1.3 Pierre et le Jésus morontiel marchèrent dans le jardin et parlèrent, pendant près de cinq minutes, du passé, du présent et de l’avenir. Puis le Maitre disparut de sa vue en disant : « Au revoir, Pierre, jusqu’à ce que je te voie avec tes frères. » 191:1.4 Pendant un instant, Pierre fut suffoqué par la réalisation du fait qu’il avait parlé avec le Maitre ressuscité et qu’il pouvait être certain d’être encore un ambassadeur du royaume. Il se précipita dans la salle du haut où se trouvaient ses compagnons et, haletant d’excitation, s’écria : « J’ai vu le Maitre ; il était dans le jardin. Je lui ai parlé, et il m’a pardonné. » 191:2.1 Peu après neuf heures ce soir-là, le Maitre apparut soudainement au milieu d’eux sous sa forme morontielle en disant : « Que la paix soit sur vous. Pourquoi êtes-vous si effrayés quand j’apparais, comme si vous aviez vu un esprit ? Ne vous avais-je pas parlé de ces choses quand j’étais présent auprès de vous dans la chair ? Ne vous avais-je pas dit que les prêtres-chefs et les dirigeants me livreraient pour être tué, que l’un de vous me trahirait et que je ressusciterais le troisième jour ? Et, maintenant que vous me voyez vraiment, allez-vous croire ? Ayez foi en Dieu ; ayez foi les uns envers les autres ; et ainsi vous entrerez dans le nouveau service du royaume des cieux. Je resterai à Jérusalem avec vous jusqu’à ce que vous soyez prêts à aller en Galilée. Je vous laisse ma paix. » 191:3.1 Le lendemain, lundi, Jésus le passa tout entier avec les créatures morontielles alors présentes sur Urantia. Plus d’un million de directeurs morontiels avec leurs associés, ainsi que des mortels de divers ordres en transition sur les sept mondes des maisons de Satania, étaient venus sur Urantia pour participer à l’expérience de transition morontielle du Maitre. Le Jésus morontiel séjourna durant quarante jours avec ces splendides intelligences. Il les instruisit, et apprit de leurs directeurs la vie de transition morontielle telle que les mortels des mondes habités de Satania la traversent en passant par le système des sphères morontielles. 191:4.1 Le mardi 11 avril, à Philadelphie. Jésus se montra à Abner, à Lazare et à environ cent-cinquante de leurs associés, y compris plus de cinquante membres du corps évangélique des soixante-dix. Cette apparition eut lieu dans la synagogue, juste après l’ouverture d’une réunion spécialement convoquée par Abner pour discuter de la crucifixion de Jésus. 191:4.2 La séance dans la synagogue venait d’être ouverte par Abner et Lazare qui se tenaient ensemble dans la chaire, lorsque tout l’auditoire de croyants vit la forme du Maitre apparaitre soudainement. Il s’avança de l’endroit où il était apparu entre Abner et Lazare, qui ne l’avaient remarqué ni l’un ni l’autre, salua l’assemblée et dit : 191:4.3 « Que la paix soit sur vous. Vous savez tous que nous avons un seul Père au ciel et qu’il n’existe qu’un seul évangile du royaume – la bonne nouvelle du don de la vie éternelle que les hommes reçoivent par la foi. Il vous faut aimer tous les hommes comme je vous ai aimés : il vous faut servir tous les hommes comme je vous ai servis. Avec une sympathie compréhensive et une affection fraternelle, considérez comme vos compagnons tous vos frères consacrés à la proclamation de la bonne nouvelle, qu’ils soient Juifs ou Gentils, Grecs ou Romains, Perses ou Éthiopiens. Les Grecs enseignent déjà la bonne nouvelle ; et moi, je vais bientôt envoyer l’Esprit de Vérité dans l’âme de tous ces hommes, mes frères qui ont si généreusement consacré leur vie à l’illumination de leurs compagnons plongés dans les ténèbres spirituelles. 191:4.4 « Allez donc dans le monde entier proclamer à toutes les nations et races cet évangile de la paternité de Dieu et de la fraternité des hommes, et soyez toujours sages dans le choix de vos méthodes pour présenter la bonne nouvelle aux différentes races et tribus de l’humanité. Vous avez reçu libéralement cet évangile du royaume ; vous apporterez libéralement la bonne nouvelle à toutes les nations. Ne craignez pas la résistance du mal, car je suis avec vous pour toujours, même jusqu’à la fin des âges. Et je vous laisse ma paix. » 191:4.5 Après avoir dit « Je vous laisse ma paix », il disparut de leur vue. 191:5.1 Thomas passa une semaine, seul avec lui-même, dans les collines entourant Olivet. Durant ce temps, il ne vit que Jean Marc et les habitants de la maison de Simon. Il était environ neuf heures du soir, le samedi 15 avril, lorsque les deux apôtres le trouvèrent et le ramenèrent à leur point de rassemblement chez les Marc. Le lendemain, Thomas les écouta raconter les histoires des différentes apparitions du Maitre, mais refusa obstinément de croire. Thomas fut lent à se rendre ; il n’aimait pas céder. Sans en avoir l’intention, il jouissait vraiment de l’intérêt qu’on lui portait ; il tirait inconsciemment satisfaction des efforts de tous ses compagnons pour le convaincre et le convertir. 191:5.2 Ils prenaient leur repas du soir un peu après six heures, avec Thomas assis entre Pierre et Nathanael, lorsque l’apôtre incrédule dit : « Je ne croirai pas avant d’avoir vu le Maitre de mes propres yeux et mis mon doigt dans la marque des clous. » Tandis qu’ils étaient ainsi assis à souper et que les portes étaient soigneusement fermées et verrouillées, le Maitre sous sa forme morontielle apparut soudainement dans le fer à cheval de la table, se tenant directement en face de Thomas, et dit : 191:5.3 « Que la paix soit sur vous. Pendant toute une semaine, je me suis attardé pour pouvoir vous apparaitre de nouveau quand vous seriez tous réunis pour entendre une fois de plus le commandement d’aller dans le monde entier prêcher cet évangile du royaume. Puisque vous avez la foi, quand le pouvoir d’en haut, l’Esprit de Vérité, sera venu sur vous, vous ne cacherez pas votre lumière ici derrière des portes fermées ; vous ferez connaitre à toute l’humanité l’amour et la miséricorde de Dieu. Par peur, vous fuyez maintenant devant les faits d’une expérience désagréable, mais, quand vous aurez été baptisés de l’Esprit de Vérité, vous irez bravement et joyeusement au-devant des nouvelles expériences où vous proclamerez la bonne nouvelle de la vie éternelle dans le royaume de Dieu. Votre mission dans le monde est basée sur le fait que j’ai vécu parmi vous une vie révélant Dieu, sur la vérité que vous êtes les fils de Dieu ainsi que tous les autres hommes. Cette mission se concrétisera dans la vie que vous vivrez parmi les hommes – l’expérience effective et vivante d’aimer les hommes et de les servir, comme je vous ai aimés et servis. Que la foi révèle votre lumière au monde ; que la révélation de la vérité ouvre les yeux aveuglés par la tradition ; que votre service aimant détruise efficacement les préjugés engendrés par l’ignorance. » 191:5.4 Après avoir ainsi parlé, le Maitre abaissa le regard sur le visage de Thomas et dit : « Et, toi, Thomas, qui as dit que tu ne croirais pas à moins de me voir et de mettre ton doigt dans les marques des clous sur mes mains, maintenant tu m’as vu et entendu mes paroles. Bien que tu ne voies aucune marque de clous sur mes mains, puisque je suis élevé sous une forme que tu revêtiras aussi quand tu quitteras ce monde, que vas-tu dire à tes frères ? Tu reconnaitras la vérité, car déjà dans ton cœur tu avais commencé à croire, même quand tu affirmais si résolument ton incroyance. Thomas, c’est juste au moment où tes doutes commencent à s’effriter qu’ils s’affirment avec le plus d’entêtement. Thomas, je te demande de ne pas manquer de foi, mais d’être croyant – et je sais que tu croiras, et même de tout ton cœur. » 191:5.5 Quand Thomas entendit ces paroles, il tomba à genoux devant le Maitre morontiel et s’écria : « Je crois ! Mon Seigneur et mon Maitre ! » Alors, Jésus dit à Thomas : « Tu as cru, Thomas, parce que tu m’as réellement vu et entendu. Bénis soient, dans les âges à venir, ceux qui croiront même sans avoir vu avec les yeux de la chair ni entendu avec les oreilles de mortels. » 191:5.6 Ensuite, tandis que sa forme s’approchait de l’extrémité de la table, le Maitre s’adressa au groupe en disant : « Maintenant, allez tous en Galilée où je vous apparaitrai bientôt. » Et, après avoir dit cela, il disparut de leur vue. Fascicule 192. Apparitions en Galilée 192:1.1 Le vendredi matin 21 avril vers six heures, le Maitre morontiel fit sa treizième apparition, la première en Galilée, aux dix apôtres pendant que leur bateau s’approchait du rivage près de l’embarcadère habituel de Bethsaïde. 192:1.2 Après que les apôtres eurent passé l’après-midi et le commencement de la soirée de jeudi dans l’expectative chez Zébédée, Simon Pierre leur suggéra d’aller pêcher. Lorsque Pierre proposa cette expédition de pêche, ils décidèrent tous de s’y joindre. Ils peinèrent toute la nuit avec leurs filets, mais n’attrapèrent pas de poissons. Au lever du jour, ils décidèrent de retourner à Bethsaïde. En approchant du rivage, ils virent quelqu’un sur la grève, près du débarcadère, debout à côté d’un feu. Ils crurent d’abord que c’était Jean Marc venu les accueillir, eux et leur pêche, à leur retour, mais, en s’approchant encore du rivage, ils virent qu’ils s’étaient trompés – l’homme était trop grand pour être Jean. 192:1.3 Tandis que les apôtres jetaient l’ancre et se préparaient à monter dans la petite barque pour accoster, l’homme sur la plage les interpella : « Avez-vous pris quelque chose, les gars ? » Quand ils eurent répondu « Non », l’homme leur dit encore : « Jetez le filet à droite du bateau, et vous trouverez du poisson. » Ils ne savaient pas encore que c’était Jésus qui leur donnait ce conseil, mais, d’un commun accord, ils jetèrent le filet comme on le leur avait dit, et il fut immédiatement rempli au point qu’ils pouvaient à peine le hisser. Or, Jean Zébédée avait l’esprit vif ; lorsqu’il vit le filet lourdement chargé, il perçut que c’était le Maitre qui leur avait parlé. Dès que cette pensée lui vint, il se pencha vers Pierre et lui dit à voix basse : « C’est le Maitre. » Pierre était toujours un homme d’actions impulsives et de dévotion impétueuse. Dès que Jean lui eut soufflé cela à l’oreille, il se dressa et se jeta à l’eau pour rejoindre le Maitre au plus vite. Ses frères le suivirent de près et accostèrent avec la petite barque en halant derrière eux le filet plein de poissons. 192:1.4 Entretemps, Jean Marc s’était levé ; voyant les apôtres accoster avec le filet lourdement chargé, il courut à la plage à leur rencontre. Apercevant onze hommes au lieu de dix, il conjectura que l’inconnu était Jésus ressuscité et, tandis que les dix hommes étonnés se tenaient là en silence, le jeune homme se précipita vers le Maitre, s’agenouilla à ses pieds et dit : « Mon Seigneur et mon Maitre. » Alors, Jésus parla non pas comme à Jérusalem où il les avait salué en disant « Que la paix soit sur vous », mais il s’adressa d’un ton ordinaire à Jean Marc en lui disant : « Eh bien, Jean, je suis heureux de te revoir dans cette Galilée insouciante où nous pourrons avoir un bon entretien. Reste avec nous, Jean, et viens déjeuner. » 192:1.5 Tandis que Jésus parlait au jeune homme, les dix étaient tellement étonnés et surpris qu’ils en oublièrent de haler sur la grève le filet aux poissons. Jésus dit alors : « Ramenez vos poissons et préparez-en quelques-uns pour le déjeuner. Nous avons déjà du feu et beaucoup de pain. » 192:1.8 Jésus leur dit : « Maintenant, venez tous déjeuner ; même les jumeaux devraient s’assoir pendant que je m’entretiens avec vous. Jean Marc préparera les poissons. » Jean Marc apporta sept poissons de bonne taille ; le Maitre les mit sur le feu et, quand ils furent cuits, le garçon les servit aux dix. Puis Jésus rompit le pain et le passa à Jean qui, à son tour, le servit aux apôtres affamés. Après que tous eurent été servis, Jésus pria Jean Marc de s’assoir tandis que lui-même servait le poisson et le pain au jeune garçon. Pendant qu’ils mangeaient, Jésus s’entretint avec eux et leur rappela leurs nombreuses expériences communes en Galilée et près de ce même lac. 192:4.2 Le samedi 29 avril à trois heures, plus de cinq cents croyants des environs de Capharnaüm se rassemblèrent à Bethsaïde pour entendre Pierre prêcher son premier sermon depuis la résurrection. 192:4.3 Pierre termina son sermon en disant : « Nous affirmons que Jésus de Nazareth n’est pas mort ; nous déclarons qu’il est sorti du tombeau ; nous proclamons que nous l’avons vu et que nous lui avons parlé. » À peine finissait-il de faire cette proclamation de foi que le Maitre apparut à côté de lui sous sa forme morontielle, en pleine vue de tout cet auditoire auquel il parla d’un ton familier en disant : « Que la paix soit sur vous, et je vous laisse ma paix. » Après qu’il leur fut ainsi apparu et leur eut ainsi parlé, il disparut de leur vue. Fascicule 193 Apparitions finales et ascension 193:0.1 La seizième manifestation morontielle de Jésus eut lieu le vendredi 5 mai, vers neuf heures du soir dans la cour de Nicodème. Ce soir-là, les croyants de Jérusalem avaient fait leur première tentative depuis la résurrection pour se réunir. À ce moment se trouvaient rassemblés les onze apôtres, le groupe des femmes disciples et de leurs associées, et une cinquantaine des autres éminents disciples du Maitre, comprenant un certain nombre de Grecs. Ces croyants avaient échangé des conversations amicales depuis plus d’une demi-heure lorsque le Maitre morontiel apparut soudainement, pleinement visible à tous, et commença immédiatement à les instruire. Jésus dit : 193:0.4 « Je vous exhorte à vous rappeler toujours que votre mission parmi les hommes consiste à proclamer l’évangile du royaume – la réalité que Dieu est le Père des hommes et la vérité qu’ils sont ses fils. Proclamez la vérité entière de la bonne nouvelle, et non pas seulement une partie de l’évangile sauveur. Votre message n’est pas modifié par l’expérience de ma résurrection. La filiation avec Dieu, par la foi, reste la vérité salvatrice de l’évangile du royaume. Vous irez prêcher l’amour de Dieu et le service des hommes. Ce que le monde a le plus besoin de savoir, c’est que les hommes sont les fils de Dieu et que, par la foi, ils peuvent effectivement réaliser cette vérité ennoblissante et en faire l’expérience quotidienne. Mon effusion devrait aider tous les hommes à savoir qu’ils sont les enfants de Dieu, mais cette connaissance sera insuffisante s’ils n’arrivent pas à saisir personnellement par la foi la vérité salvatrice qu’ils sont les vivants fils spirituels du Père éternel. L’évangile du royaume concerne l’amour du Père et le service de ses enfants sur terre. 193:0.5 « J’ai vécu parmi vous en tant que Fils de l’Homme pour que vous, et tous les autres hommes, puissiez savoir que vous êtes en vérité les fils de Dieu. Donc, allez maintenant dans le monde entier prêcher à tous les hommes cet évangile du royaume des cieux. Aimez tous les hommes comme je vous ai aimés ; servez vos compagnons mortels comme je vous ai servis. Vous avez reçu libéralement, donnez libéralement. Restez à Jérusalem seulement pendant que je vais auprès du Père et jusqu’à ce que je vous envoie l’Esprit de Vérité. Il vous conduira dans un plus vaste domaine de vérité, et je vous accompagnerai dans le monde entier. Je suis avec vous toujours, et je vous laisse ma paix. » 193:0.6 Après que le Maitre leur eut parlé, il disparut de leur vue. 193:1.1 L’après-midi du sabbat, le 13 mai vers quatre heures, le Maitre apparut à Nalda et à environ soixante-quinze croyants samaritains près du puits de Jacob à Sychar. Les croyants avaient l’habitude de se réunir à cet endroit près duquel Jésus avait parlé à Nalda de l’eau vivante. Ce jour-là, juste au moment où ils avaient fini de discuter les nouvelles de la résurrection, Jésus apparut soudain devant eux et dit : 193:1.2 « Que la paix soit sur vous. L’évangile du royaume vous a appris que tous les hommes sont les fils de Dieu. Il faut que cette bonne nouvelle concernant l’amour du Père céleste pour ses enfants terrestres soit apportée au monde entier. L’heure est venue de ne plus adorer Dieu sur le mont Garizim ou à Jérusalem, mais en esprit et en vérité, là où vous êtes, tels que vous êtes. C’est votre foi qui sauve votre âme. Le salut est le don de Dieu à tous ceux qui croient être ses fils. Mais ne vous y trompez pas ; bien que le salut soit le don gratuit de Dieu et soit offert à tous ceux qui l’acceptent par la foi, il est suivi par l’expérience de porter les fruits de cette vie de l’esprit telle qu’elle est vécue dans la chair. L’acceptation de la doctrine de la paternité de Dieu implique que vous acceptiez aussi librement cette vérité corollaire de la fraternité des hommes. Or, si un homme est votre frère, il est plus encore que votre prochain, que le Père vous demande d’aimer comme vous-même. Allez dans le monde entier proclamer cette bonne nouvelle à toutes les créatures de chaque race, de chaque tribu et de chaque nation. Mon esprit vous précèdera, et je serai avec vous toujours. » 193:3.1 De bonne heure le jeudi matin 18 mai, Jésus fit sa dernière apparition sur terre en tant que personnalité morontielle. Tandis que les onze apôtres allaient s’assoir pour leur repas matinal dans la salle du haut de la maison de Marie Marc, Jésus leur apparut et dit : 193:3.2 « Que la paix soit sur vous. Je vous ai demandé de rester ici, à Jérusalem, jusqu’à mon ascension auprès du Père, et même jusqu’à ce que je vous envoie l’Esprit de Vérité, qui sera bientôt répandu sur toute chair et vous conférera un pouvoir d’en haut. » 193:3.3 Après leur avoir ainsi parlé, il leur fit signe de l’accompagner et les conduisit sur le mont des Oliviers, où il leur fit ses adieux préparatoires à son départ d’Urantia. 193:5.1 Il était presque sept heures et demie du matin, le jeudi 18 mai, quand Jésus arriva sur le versant ouest du mont Olivet avec ses onze apôtres. Tandis qu’il se tenait là, debout devant eux, ils s’agenouillèrent tous spontanément en cercle autour de lui, et le Maitre dit : 193:5.2 « Je vous ai demandé de rester à Jérusalem jusqu’à ce qu’un pouvoir d’en haut vous soit donné. Je suis maintenant sur le point de prendre congé de vous et de monter auprès de mon Père. Bientôt, très bientôt, nous enverrons l’Esprit de Vérité dans ce monde où j’ai séjourné ; quand il sera venu, vous commencerez la nouvelle proclamation de l’évangile du royaume, d’abord à Jérusalem, et ensuite jusqu’aux confins du monde. Aimez les hommes avec l’amour dont je vous ai aimés, et servez vos compagnons mortels comme je vous ai servis. Par les fruits spirituels de votre vie, amenez les âmes à croire la vérité que l’homme est un fils de Dieu et que tous les hommes sont frères. Souvenez-vous de tout ce que je vous ai enseigné et de la vie que j’ai vécue parmi vous. Mon amour vous couvre de son ombre, mon esprit habitera en vous et ma paix demeurera sur vous. Adieu. » 193:5.3 Après avoir ainsi parlé, le Maitre morontiel disparut de leur vue. Ce qu’on appelle l’ascension de Jésus ne différa en rien de ses autres disparitions de la vision humaine durant les quarante jours de sa carrière morontielle sur Urantia. 193:6.1 Agissant selon les instructions de Pierre, Jean Marc et plusieurs autres personnes allèrent convoquer les disciples les plus éminents à une réunion chez Marie Marc. Vers dix heures et demie du matin, cent-vingt des principaux disciples de Jésus vivant à Jérusalem s’étaient rassemblés pour écouter le compte rendu du message d’adieu du Maitre et pour entendre la nouvelle de son ascension. Marie, mère de Jésus, se trouvait dans ce groupe. 193:6.2 Simon Pierre prit sur lui de parler au nom de ses compagnons apôtres et fit un rapport passionnant sur la dernière réunion des onze avec leur Maitre. 193:6.6 Ensuite, Pierre invita tous les croyants à se mettre en prière, et à prier en vue d’être prêts à recevoir le don de l’esprit que le Maitre avait promis d’envoyer. Fascicule 194. L’effusion de l’Esprit de Vérité 194:0.1 Vers une heure de l’après-midi, tandis que les cent-vingt croyants étaient en prière, ils se rendirent tous compte d’une étrange présence dans la salle. En même temps, tous ces disciples devinrent conscients d’un sentiment nouveau et profond de joie, de sécurité et de confiance spirituelles. Cette nouvelle conscience de force spirituelle fut immédiatement suivie d’une puissante impulsion à sortir pour proclamer publiquement l’évangile du royaume et la bonne nouvelle que Jésus était ressuscité d’entre les morts. 194:0.2 Pierre se leva et déclara que ce devait être la venue de l’Esprit de Vérité que le Maitre leur avait promis. Il leur proposa d’aller au temple commencer à proclamer la bonne nouvelle confiée à leurs soins, et tous firent ce que Pierre avait suggéré. 194:1.1 Les apôtres s’étaient cachés pendant quarante jours. Ce jour se trouvait être la fête juive de la Pentecôte, et des milliers de visiteurs de toutes les parties du monde séjournaient à Jérusalem. 194:1.2 Il était environ deux heures de l’après-midi lorsque, à l’endroit même où son Maitre avait enseigné pour la dernière fois dans le temple, Pierre se leva et prononça l’appel passionné qui aboutit à gagner près de deux-mille âmes. 194:1.3 Les chefs des Juifs furent stupéfaits de l’audace des apôtres, mais craignirent de les molester à cause du grand nombre de gens qui croyaient à leur récit. 194:2.1 Maintenant que le Maitre a personnellement quitté ce monde, il envoie à sa place l’Esprit de Vérité destiné à vivre dans l’homme et à reformuler le message de Jésus pour chaque nouvelle génération. Ainsi, chaque nouveau groupe de mortels apparaissant à la surface de la terre aura une nouvelle version mise à jour de l’évangile ; une illumination personnelle et une gouverne collective telle qu’elle se révélera être pour l’homme une solution efficace de ses difficultés spirituelles toujours nouvelles et variées. 194:2.5 L’esprit vint aussi pour aider les hommes à se rappeler et à comprendre les paroles du Maitre, ainsi qu’à éclairer et réinterpréter sa vie sur terre. 194:2.9 En moins d’un mois après l’effusion de l’Esprit de Vérité, les apôtres firent individuellement plus de progrès spirituels que durant leurs quatre années, ou presque, d’association personnelle et affectueuse avec le Maitre. 194:3.6 L’Esprit de Vérité fut effusé sur tous les croyants sincères, et que les apôtres ne furent pas les seuls bénéficiaires de ce don de l’esprit. Les cent-vingt hommes et femmes assemblés dans la salle du haut reçurent tous le nouvel instructeur, aussi bien que tous les cœurs honnêtes du monde entier. Ce nouvel instructeur fut effusé sur l’humanité, et chaque âme le reçut selon son propre amour de la vérité et sa propre aptitude à saisir et à comprendre les réalités spirituelles. Enfin, la vraie religion est libérée de l’emprise des prêtres et de toutes les classes sacrées, et trouve sa manifestation réelle dans l’âme individuelle des hommes. 194:3.20 Ce n’est pas la prière qui fit descendre l’esprit le jour de la Pentecôte, mais elle contribua beaucoup à déterminer la capacité réceptive qui caractérisa les croyants individuels. La prière n’incite pas le cœur divin à s’effuser libéralement, mais bien souvent la prière creuse des chenaux plus larges et plus profonds par lesquels les dons divins peuvent affluer vers le cœur et l’âme de ceux qui se souviennent ainsi de maintenir, par la prière sincère et la véritable adoration, une communion ininterrompue avec leur Auteur. 194:4.8 À cette époque, les croyants célébraient le souper du Seigneur de la manière dont il avait été établi, c’est-à-dire qu’ils se rassemblaient pour un repas collectif de bonne communion et prenaient part au sacrement à la fin du repas. 194:4.10 Cette secte de Jésus grandissait rapidement et, une fois de plus, les sadducéens leur prêtèrent attention. Les pharisiens s’inquiétaient peu de la situation, voyant qu’aucun des enseignements n’interférait en quoi que ce soit avec l’observance des lois juives. 194:4.11 Tout se passa donc bien à Jérusalem jusqu’au moment où des Grecs arrivèrent en grand nombre d’Alexandrie. Parmi les premiers se trouvaient Étienne et Barnabas. Ces Grecs compétents ne partageaient pas tellement le point de vue des Juifs, et ne se conformaient pas si bien au mode d’adoration des Juifs ni à certaines de leurs pratiques cérémonielles. Ce furent les agissements de ces croyants grecs qui mirent fin aux rapports pacifiques entre la fraternité de Jésus d’une part, et les pharisiens et sadducéens d’autre part. Étienne et son associé grec commencèrent à faire des sermons plus conformes à l’enseignement de Jésus, ce qui provoqua un conflit immédiat avec les dirigeants juifs. Au cours d’un sermon public, quand Étienne atteignit la partie de son discours jugée répréhensible, ils se dispensèrent de toute formalité juridique et le lapidèrent à mort sur place. 194:4.12 Étienne devint ainsi le premier martyr de la foi nouvelle et la cause spécifique de l’organisation officielle de l’Église chrétienne primitive. Les croyants firent face à cette nouvelle crise en constatant qu’ils ne pouvaient plus prolonger leur statut de secte intérieure de la foi juive. Ils convinrent tous qu’il fallait se séparer des incroyants. Un mois après la mort d’Étienne, l’Église de Jérusalem avait été organisée sous la direction de Pierre, et Jacques, le frère de Jésus, en avait été nommé chef titulaire. 194:4.13 Alors éclatèrent les nouvelles et implacables persécutions par les Juifs, de sorte que les éducateurs actifs de la nouvelle religion à propos de Jésus, religion que l’on appela ultérieurement christianisme à Antioche, se dispersèrent jusqu’aux confins de l’empire en proclamant Jésus. Fascicule 195. Après la Pentecôte 195:9.2 Urantia frémit maintenant au bord même d’une de ses époques les plus stupéfiantes et passionnantes de rajustement social, de stimulation morale et d’illumination spirituelle. 195:9.3 Même grandement modifiés, les enseignements de Jésus ont survécu aux cultes des mystères de leur époque natale, à l’ignorance et à la superstition des âges de ténèbres ; et, en ce moment même, ils triomphent lentement du matérialisme, du machinisme et du laïcisme du vingtième siècle. Et de telles époques de grandes épreuves et de défaites menaçantes sont toujours des périodes de grande révélation. 195:9.4 La religion a besoin de nouveaux dirigeants, d’hommes et de femmes spirituels qui oseront dépendre uniquement de Jésus et de ses incomparables enseignements. Si le christianisme persiste à négliger sa mission spirituelle tout en continuant à s’occuper des problèmes sociaux et matériels, il faudra que la renaissance spirituelle attende la venue de ces nouveaux instructeurs de la religion de Jésus qui se consacreront exclusivement à la régénération spirituelle des hommes. Alors, ces âmes nées d’esprit fourniront rapidement les directives et l’inspiration nécessaires à la réorganisation sociale, morale, économique et politique du monde. 195:9.5 L’âge moderne refusera d’accepter une religion incompatible avec les faits et qui ne s’harmonise pas avec ses conceptions les plus élevées de la vérité, de la beauté et de la bonté. L’heure est venue de redécouvrir les vrais fondements originels du christianisme aujourd’hui déformé et plein de compromis – la vie et les enseignements réels de Jésus. 195:9.6 Les hommes et les femmes modernes et intelligents fuient la religion de Jésus par crainte de ce qu’elle leur fera – et de ce qu’elle fera d’eux. Et toutes ces craintes sont bien fondées. En vérité, la religion de Jésus domine et transforme ses fidèles ; elle exige que les hommes consacrent leur vie à rechercher la connaissance de la volonté du Père qui est aux cieux et demande que les énergies de la vie soient affectées au service désintéressé de la fraternité des hommes. 195:9.7 Tout simplement, les hommes et les femmes égoïstes ne veulent pas payer ce prix, même en échange du plus grand trésor spirituel qui ait jamais été offert à l’homme mortel. Il faut attendre que l’homme ait été suffisamment désillusionné par les tristes déceptions accompagnant la poursuite insensée et trompeuse de l’égoïsme, et qu’il ait découvert la stérilité de la religion formaliste. C’est alors seulement qu’il sera disposé à se tourner de tout cœur vers l’évangile du royaume, la religion de Jésus de Nazareth. 195:9.10 Le christianisme est menacé de mort lente par le formalisme, l’excès d’organisation, l’intellectualisme et d’autres tendances non spirituelles. L’Église chrétienne moderne n’est pas une fraternité de croyants dynamiques comme celle que Jésus avait chargée d’effectuer la transformation spirituelle continue des générations successives de l’humanité. 195:10.1 En vérité, le christianisme a rendu un grand service à ce monde, mais maintenant, ce dont le monde a le plus besoin, c’est de Jésus. Le monde a besoin de voir Jésus vivre de nouveau sur terre dans l’expérience des mortels nés d’esprit qui révèlent effectivement le Maitre à tous les hommes. Il faut que la culture moderne soit spirituellement baptisée d’une nouvelle révélation de la vie de Jésus et illuminée par une nouvelle compréhension de son évangile de salut éternel. Et, quand Jésus sera ainsi élevé, il attirera tous les hommes à lui. Davantage encore que des conquérants, les disciples de Jésus devraient être pour l’humanité des sources débordantes d’inspiration et de vie rehaussée. 195:10.4 « Le royaume de Dieu est en vous. » C’est probablement la plus grande proclamation que Jésus ait jamais faite, après la déclaration que son Père est un esprit vivant et aimant. 195:10.8 La domination ecclésiastique est immédiatement et éternellement incompatible avec cette foi vivante, cet esprit croissant et cette expérience de première main des camarades de Jésus dans la foi en la fraternité des hommes dans l’association spirituelle du royaume des cieux. Le désir louable de préserver la tradition des accomplissements passés conduit souvent à défendre des systèmes d’adoration périmés. Le désir bien intentionné d’entretenir d’anciens systèmes de pensée empêche efficacement de parrainer des méthodes et moyens nouveaux et appropriés destinés à satisfaire les ardents désirs spirituels du mental en développement et en progrès de l’homme moderne. De même, les Églises chrétiennes du vingtième siècle se dressent comme des obstacles immenses, mais d’une manière totalement inconsciente, devant le progrès immédiat du véritable évangile – les enseignements de Jésus de Nazareth. 195:10.9 Bien des personnes sérieuses, qui seraient heureuses d’offrir leur fidélité au Christ de l’évangile, trouvent très difficile de soutenir avec enthousiasme une Église qui tient si peu compte de l’esprit de sa vie et de son enseignement, et dont il leur a été dit, à tort, qu’elle avait été fondée par lui. 195:10.10 Si l’Église chrétienne osait seulement adopter le programme du Maitre, des milliers de jeunes, apparemment indifférents, se précipiteraient pour s’enrôler dans une telle entreprise spirituelle et n’hésiteraient pas à aller jusqu’au bout dans cette grande aventure. 195:10.12 Toutefois, le christianisme, même celui du vingtième siècle, ne doit pas être méprisé. Il est le produit du génie moral conjugué des hommes connaissant Dieu, venant de multiples races et de nombreux âges ; il a vraiment été l’une des plus grandes puissances bénéfiques sur terre. C’est pourquoi, nul ne devrait le considérer à la légère, malgré ses défauts inhérents et acquis. Le christianisme trouve encore le moyen d’agir par de puissantes émotions morales sur le mental des hommes réfléchis. 195:10.16 Le grand espoir d’Urantia réside dans la possibilité d’une nouvelle révélation de Jésus, avec une présentation nouvelle et élargie de son message sauveur, qui unirait spirituellement, dans un service aimant, les nombreuses familles de ceux qui se prétendent aujourd’hui ses fidèles. Fascicule 196. La foi de Jésus 196:1.1 Si grand que soit le fait de la souveraineté de Micaël, il ne faut pas enlever aux hommes le Jésus humain. Le Maitre est monté aux cieux aussi bien en tant qu’homme qu’en tant que Dieu ; il appartient aux hommes et les hommes lui appartiennent. 196:1.6 De même que les hommes doivent progresser de la conscience de l’humain à la réalisation du divin, de même Jésus s’éleva de la nature de l’homme à la conscience de la nature de Dieu. Et le Maitre effectua cette grande ascension de l’humain au divin par l’accomplissement conjugué de la foi de son intellect de mortel et les actes de son Ajusteur intérieur. 196:2.2 La vie de Jésus dans la chair dépeint une croissance religieuse transcendante. Jésus progressa à partir d’une conscience purement humaine des certitudes de la foi, fruit de l’expérience religieuse personnelle, jusqu’aux hauteurs spirituelles sublimes de la réalisation positive de sa nature divine et jusqu’à la prise de conscience de son association étroite avec le Père Universel dans la gestion d’un univers. 196:2.6 Jésus fonda la religion de l’expérience personnelle en faisant la volonté de Dieu et en servant la fraternité humaine. 196:2.9 Jésus amenait les hommes à se sentir chez eux dans le monde ; il les délivrait de l’esclavage des tabous et leur enseignait que le monde n’est pas fondamentalement mauvais. Il n’aspirait pas à échapper à sa vie terrestre. Durant sa vie dans la chair, il maitrisa une technique pour faire la volonté de son Père d’une manière qui fut convenable. Il atteignit une vie religieuse idéaliste au milieu d’un monde réaliste. Jésus ne partageait pas le point de vue pessimiste de Paul sur l’humanité. Le Maitre considérait les hommes comme fils de Dieu et prévoyait un avenir éternel et magnifique pour tous ceux qui choisiraient de survivre. Il n’était pas un sceptique moral ; il regardait l’homme positivement et non négativement. Il considérait la plupart des hommes comme faibles plutôt que mauvais, désaxés plutôt que dépravés. Mais quel que fût leur statut, ils étaient tous les enfants de Dieu et ses frères. 196:3.1 La religion n’écarte ni ne supprime les ennuis humains, mais elle les dissout, les absorbe, les illumine et les transcende. La véritable religion unifie la personnalité pour qu’elle s’ajuste efficacement à toutes les nécessités des mortels. 196:3.20 Chaque fois qu’un homme fait un choix moral réfléchi, il fait immédiatement l’expérience d’une nouvelle invasion divine de son âme. 196:3.22 La véritable adoration religieuse n’est pas un futile monologue où l’on se trompe soi-même. L’adoration est une communion personnelle avec ce qui est divinement réel, avec ce qui est la source même de la réalité. Par l’adoration, l’homme aspire à devenir meilleur et, par elle, il finit par atteindre le meilleur. 196:3.28 La religion se tient au-dessus de la science, de l’art, de la philosophie, de l’éthique et de la morale, mais sans en être indépendante. Toutes sont indissolublement liées dans l’expérience humaine personnelle et sociale. 196:3.32 La vie de certains hommes est trop grande et noble pour descendre au bas niveau d’une simple réussite. L’animal doit s’adapter à son environnement, mais l’homme religieux transcende son environnement ; il échappe ainsi aux limitations du présent monde matériel par la clairvoyance de l’amour divin. Ce concept de l’amour engendre dans l’âme de l’homme l’effort superanimal pour trouver la vérité, la beauté et la bonté ; et, quand il les trouve effectivement, il est glorifié dans leur étreinte ; il est consumé du désir de les vivre et d’agir selon la droiture. 196:3.33 Ne vous découragez pas ; l’évolution humaine est encore en cours de progrès, et la révélation de Dieu au monde, en Jésus et par Jésus, ne fera pas défaut. 196:3.35 Seul le contenu spirituel d’une valeur quelconque est impérissable. Le Père est amour vivant, et cette vie du Père est dans ses Fils. Et l’esprit du Père est dans les fils de ses Fils – les hommes mortels. Quand tout est dit et fait, l’idée de Père reste encore le concept humain le plus élevé de Dieu.